Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Se Mettre A Son Compte
Se Mettre A Son Compte
Auteur :
Se mettre à son compte Bureau pédagogique
www.lignes-formations.com 1
2 www.lignes-formations.com
Se mettre à son compte SOMMAIRE
INTRODUCTION. 5
Leçon 1
DÉFINIR SON PROJET, MONTER UN DOSSIER. 7
I. L’IDÉE. 9
A. Généralités. 9
B. Les différents types d’idées. 9
II. LE PROJET PERSONNEL. 10
A. Généralités. 10
B. Le bilan personnel . 11
III. L’ÉTUDE DE MARCHÉ. 12
A. Généralités . 12
B. Les prévisions financières - quelques notions de comptabilité. 14
C. Les aides et conseils. 15
IV. LE PLAN D’AFFAIRE. 16
Leçon 2
CHOISIR UN STATUT JURIDIQUE ET S’INSTALLER. 17
I. LES CRITÈRES À PRENDRE EN COMPTE. 19
A. La nature de votre activité. 19
B. Le souhait de vous associer. 19
C. Le souhait de protéger votre patrimoine. 19
D. Le fonctionnement de votre entreprise. 19
E. Votre régime social. 20
F. Votre régime fiscal et celui de votre entreprise. 20
II. LES DIFFÉRENTS STATUTS POSSIBLES. 20
A. L’entreprise individuelle. 21
B. La SARL. 21
C. L’EURL. 22
D. Résumé. 22
E. Le statut d’auto-entrepreneur. 24
F. Changement de statut juridique. 25
www.lignes-formations.com 3
III. LES FORMALITÉS DE CRÉATION DE L’ENTREPRISE. 25
A. Les centres de formalités des entreprises (CFE). 25
B. À quel CFE s’adresser ?. 26
C. Installer l’entreprise. 27
D. Assurer l’entreprise. 27
E. Établir vos documents commerciaux. 28
F. Apprendre à gérer son temps. 28
Leçon 3
L’AGESSA ET LA MDA. 29
I. L’AGESSA. 31
A. Qui peut s’inscrire ?. 31
B. Les étapes de l’inscription. 32
II. LA MAISON DES ARTISTES. 32
A. Qui peut s’inscrire ?. 33
B. Les étapes de l’inscription. 34
III. POUR TOUS LES AUTRES…. 35
4 www.lignes-formations.com
Se mettre à son compte Introduction
Introduction
L’installation en libéral, ou la création d’une entreprise, n’est pas une chose aussi compliquée
qu’il y paraît. Il suffit souvent d’un bon projet, et de quelques conseils et connaissances de
base qui permettent de ne pas se tromper.
Ce petit cours, qu’il faut davantage considérer comme une sorte de guide pratique, va donc
tenter de vous apporter quelques astuces et définitions claires de ce qu’il est possible de
faire, ou pas, selon vos projets et votre domaine d’activité…
Grâce à cet état des lieux, vous pourrez faire le point sur les différents aspects à traiter :
personnels, financiers, juridiques, techniques, etc., et ainsi repérer les points forts et les
points faibles de votre projet éventuel.
Nous ne pourrons donner ici que les grandes lignes à suivre ; l’idéal étant, pour chaque
projet particulier, de consulter la législation en vigueur et de s’entourer de conseils de spé-
cialistes (experts-comptables, avocats, notaires, banquiers…). Renseignez-vous également
au niveau local et/ou régional, pour savoir si vous pouvez disposer de conseils ou d’aides
(financières ou non).
www.lignes-formations.com 5
6 www.lignes-formations.com
© Helder Almeida / dundersztyc - Fotolia
Leçon 1
DÉFINIR SON PROJET, MONTER UN DOSSIER
De l’envie à la création d’une entreprise artistique, il n’y a qu’un pas que vous désirez
franchir. Il faut vous interroger sur cette envie : vient-elle d’un simple refus des contraintes
du statut de salarié ? D’une demande d’un tout premier client ? D’une confiance en vos
capacités créatives ? D’une intuition concernant un marché prometteur ? Et votre entreprise,
quels seront ses atouts et ses limites ? Examinons ces différents points…
www.lignes-formations.com 7
8 www.lignes-formations.com
Définir son projet, monter un dossier Leçon 1
Pour augmenter vos chances de succès, il est recommandé d’agir avec méthode et en respectant
quelques étapes chronologiques.
Tout d’abord, il faut trouver une idée, puis vérifier que cette idée, et ses conséquences, sont
cohérentes avec votre ambition et votre situation personnelles. Elle se transformera ainsi en
un projet, plus précis, dont vous maîtriserez les tenants et les aboutissants.
Afin de vérifier la faisabilité de votre projet, il est notamment important d’analyser la clientèle
que vous visez, et les services que vous pouvez lui proposer. Cela permettra notamment
d’établir quelques prévisions financières, et de vérifier que votre projet semble rentable
(même si l’on ne peut jamais être sûr à l’avance, cela permet de diminuer les risques).
Pour finir, le choix d’un statut juridique sera nécessaire. Lui seul vous permettra d’exercer
en toute légalité votre activité.
Vous allez constater que, selon le secteur dans lequel vous vous lancez, et le métier auquel
vous vous destinez, ces formalités sont plus ou moins lourdes. Bien entendu, une bonne
connaissance du domaine d’activité et des obligations (fiscales, comptables, sociales) qui
lui sont liées sont toujours des éléments essentiels d’un début d’activité réussi.
I. L’IDÉE
A. GÉNÉRALITÉS
L’idée de se mettre à son compte peut avoir différentes origines : elle peut apparaître si
vous connaissez bien votre secteur et que vous avez envie de vous lancer ; elle peut venir
d’une observation du monde qui vous entoure, dans lequel vous croyez déceler un projet
« porteur » ; elle peut aussi, plus simplement, répondre à un concours de circonstances,
comme un premier client qui vient vers vous par exemple. Quoi qu’il en soit, il s’agit
toujours d’une idée qui doit être approfondie.
1. L’activité connue
Votre projet de création d’entreprise correspond à un secteur que vous connaissez bien. Ce
type de création est le moins risqué, car ceux qui maîtrisent leur sujet ont généralement plus
de chances de réussir que ceux qui se lancent dans l’inconnu. Attention toutefois, il faut
être prudent car cette connaissance du secteur peut aussi vous tromper : vous pouvez très
bien ne connaître qu’une facette du métier, sans forcément en maîtriser les autres aspects
(économiques, comptables…).
www.lignes-formations.com 9
2. Le secteur « porteur »
Chercher à dénicher un secteur « porteur » nécessite de rester à l’affût de tout ce qui se
passe en matière de nouveaux produits, de nouvelles techniques, de nouvelles habitudes, de
nouveaux centres d’intérêt, de nouveaux modes de consommation, de nouveaux concepts…
Il faut pour cela avoir une certaine ouverture d’esprit et un goût pour le risque. En effet, ce
positionnement sur un nouveau secteur peut s’avérer fragile, comme de nombreuses start-
up ont pu en faire l’expérience.
3. L’opportunité
Vous pouvez aussi décider de vous lancer parce qu’un client fait appel à vos services. Cette
commande est alors en quelque sorte le « déclencheur » de votre décision. Il faut alors
conserver un certain esprit critique, et ne pas s’engager à l’aveuglette : les choix que vous
allez faire, s’ils ne sont bien sûr pas irréversibles, vont vous demander du temps et peut-être
de l’argent, donc autant ne pas se tromper.
A. GÉNÉRALITÉS
Après avoir trouvé une idée, il faut la transformer en projet, notamment en la décortiquant
et en vérifiant son réalisme.
Vous analyserez ainsi la cohérence entre vos objectifs, vos compétences dans le domaine,
vos ressources et contraintes (matérielles, humaines, financières, géographiques…) d’une
part ; et d’autre part les contraintes propres à l’activité que vous souhaitez développer
(notamment les moyens à mettre en place).
Vous allez devoir, pour cela, recueillir des informations, que ce soit sous forme de
documentation ou de conseils. Cette analyse vous amènera peut-être à modifier votre
projet, ou à le différer dans le temps.
10 www.lignes-formations.com
Définir son projet, monter un dossier Leçon 1
B. LE BILAN PERSONNEL
La réussite d’un projet ne dépend pas seulement de sa rentabilité potentielle. Vous devez,
notamment, vous poser les trois questions qui suivent.
–– Exploiter un savoir-faire ?
–– etc.
–– Un potentiel, c’est-à-dire que vous devez pouvoir vous débrouiller dans ce domaine,
trouver rapidement des solutions, avoir des idées.
–– Un tissu relationnel : cela aide toujours, pour trouver des fournisseurs, des lieux
d’exposition, des partenaires, des clients… Ce réseau se développe bien sûr avec le temps.
C’est en analysant et en confrontant ces différents éléments que vous allez être à même de
prendre votre décision :
– renoncer à un projet qui présente trop de risques (personnels, financiers…) ;
– le différer pour chercher de nouvelles ressources (formations, partenaires, attente
d’opportunités…) ;
– le transformer ou l’adapter, pour le faire mieux coïncider avec votre situation actuelle ;
– ou enfin, si tout se passe bien, monter votre projet.
www.lignes-formations.com 11
III. L’ÉTUDE DE MARCHÉ
Remarque : Elle permet d’étudier la viabilité d’un projet, notamment en définissant quelle sera sa
Même si nous nous clientèle, en analysant la concurrence, et enfin en précisant les services ou les produits
trouvons dans un secteur
proposés. C’est donc l’étude de marché qui détermine si telle ou telle idée, qui peut par
(celui de la « création »)
où de telles analyses ailleurs sembler originale ou banale, sera ou non lucrative.
peuvent sembler superflues,
il est tout de même utile L’analyse de la clientèle et de la concurrence permettra notamment de définir un niveau de
de se poser un certain prix acceptable pour ses futurs clients, de déterminer les premières actions commerciales
nombre de questions, qui seront nécessaires pour capter sa clientèle (démarchage…), etc.
pour préparer au mieux
son activité et ne pas avoir
de mauvaises surprises.
A. GÉNÉRALITÉS
L’appellation « étude de marché » cache une réalité plus simple qu’il n’y paraît. En effet,
et heureusement, il ne faut pas être spécialiste de l’économie pour commencer, à notre
niveau, à accumuler quelques renseignements intéressants avant de nous mettre à notre
compte. En fait, une étude de marché est surtout une affaire de bon sens. Elle doit permettre
d’apporter des réponses aux questions suivantes.
1. Qu’allez-vous vendre ?
Définition : En cherchant des réponses à cette question, vous allez affiner votre offre : type de prestations,
Prestation : ce que qualité, gamme, finition, présentation, prestations complémentaires, etc. Pourquoi voulez-
vous vendez à des tiers,
vous proposer tel produit ou tel service plutôt que tel autre ?
votre travail artistique.
Cette étape vous permettra d’insister sur vos points forts, et d’affiner votre argumentaire.
3. À qui vendre ?
C’est notamment en définissant votre clientèle que vous allez pouvoir déterminer un niveau
de prix et commencer à réfléchir à vos démarchages. Il est donc important de se poser
assez tôt les questions suivantes la concernant :
–– Quelle est sa répartition géographique ? (près de chez vous ou non, regroupée ou non…)
–– Quelles sont ses caractéristiques ? (taille, activités et moyens pour les entreprises, les
institutions, les associations ; âge, professions, moyens financiers pour les particuliers…)
12 www.lignes-formations.com
Définir son projet, monter un dossier Leçon 1
4. Comment vendre ?
Il ne faut pas seulement réfléchir à ce que vous allez vendre, mais aussi à comment vous
allez le vendre. Vous allez donc devoir vous adapter à votre clientèle et à ses habitudes :
achats sur catalogue, après démonstration ; à domicile, après devis, par appel d’offres ;
suite à une prospection, à une publicité ; etc.
6. Où vous implanter ?
À noter :
Le choix de votre implantation est en étroite relation avec votre projet : Si vous souhaitez
–– Devez-vous être proche de vos fournisseurs ou de vos clients ? vous installer à votre compte,
nous vous conseillons
–– Avez-vous besoin de vous déplacer régulièrement ? de noter les réponses
–– Disposez-vous de suffisamment de place pour exercer votre activité ? à ces différentes questions
par écrit.
www.lignes-formations.com 13
B. LES PRÉVISIONS FINANCIÈRES -
QUELQUES NOTIONS DE COMPTABILITÉ
Après avoir rassemblé quelques données « commerciales » sur votre future activité, vous
pouvez maintenant vous pencher sur sa partie « financière ». La démarche à suivre est assez
simple, et peut se résumer aux quelques questions suivantes.
À retenir : On appelle « seuil de rentabilité » le chiffre d’affaires minimum à réaliser pour arriver à
Le seuil de rentabilité un résultat nul, autrement dit pour couvrir l’ensemble de vos charges fixes. Le seuil de
est la somme minimum
rentabilité est un bon moyen d’avoir une idée assez précise du nombre d’heures à facturer,
générée pour que
votre activité soit viable. ou du nombre d’articles à vendre en moyenne (par semaine, par mois…) pour ne pas perdre
d’argent.
Vous pourrez différencier les frais de financement initiaux, par définition ponctuels, et les
frais récurrents, et ainsi créer deux tableaux.
14 www.lignes-formations.com
Définir son projet, monter un dossier Leçon 1
Débit Crédit
Pour gérer les différentes fluctuations de rentrées et de sorties d’argent, les entreprises se
créent également des « plans de trésorerie », qui leur permettent de définir les périodes où
elles auront un besoin financier particulier (il s’agit d’une sorte de calendrier prévisionnel des
recettes et des dépenses).
Ces différents calculs vous permettront de définir d’une part si votre projet semble rentable
et si vous avez envie de vous lancer ; et d’autre part si vous avez besoin de financements
extérieurs.
Nous vous conseillons de vous renseigner auprès des organismes appropriés (Agence pour
la création d’entreprise - http://www.apce.com ; chambres de commerce ou chambres des
métiers de votre région, organismes ou syndicats professionnels…) relativement tôt, afin
d’être en mesure de déposer les éventuelles demandes dans les délais impartis.
www.lignes-formations.com 15
IV. LE PLAN D’AFFAIRE
Définition : Le « plan d’affaire » - ou « business plan » - est un dossier qui doit vous permettre de
Plan d’affaire : dossier solliciter des partenaires (des banques par exemple). Il s’agit en fait d’un document de
financier constitué afin synthèse, qui présente votre projet.
de solliciter une aide privée
(ou une subvention).
Si vous avez besoin de rédiger un plan d’affaire, pensez à soigner la forme de ce document,
la première impression étant souvent la bonne. Le style employé doit être compréhensible,
la mise en page agréable et aérée. La taille idéale est une vingtaine de pages (vous pourrez,
si besoin est, réunir les différentes pièces justificatives dans un second dossier).
–– résumé du projet
–– votre CV
Généralités –– l’origine du projet
–– vos motivations
–– les objectifs
16 www.lignes-formations.com
© kantver - Fotolia
Leçon 2
CHOISIR UN STATUT JURIDIQUE
ET S’INSTALLER
Selon le statut que vous comptez donner à votre entreprise, vos responsabilités comme sa
gestion seront différentes. Aussi, nous allons passer en revue différents types de structures
juridiques, tout en gardant à l’esprit que la forme que vous choisirez n’est pas fixée de façon
irrévocable, mais que chacune comporte ses propres obligations légales.
www.lignes-formations.com 17
18 www.lignes-formations.com
Choisir un statut juridique et s’installer Leçon 2
La structure juridique correspond au cadre légal dans lequel va être exercée l’activité. Ce
choix doit être étudié minutieusement, car il entraîne un certain nombre de conséquences,
tant au niveau patrimonial que social et fiscal.
Quelles que soient l’importance et la nature de l’activité envisagée, le choix d’une structure
juridique adaptée doit être effectué.
En créant une société, vous protégerez vos biens, car votre patrimoine personnel sera
différencié de celui de l’entreprise. En individuel par contre, vos biens propres sont confondus
avec ceux de l’entreprise.
www.lignes-formations.com 19
E. VOTRE RÉGIME SOCIAL
Le choix d’un statut juridique va vous conférer un certain régime social. Vous aurez donc
à régler des cotisations sur ce que vous gagnerez. Si vous continuez à exercer une activité
salariée en parallèle (ce qui est tout à fait légal), vous pourrez, sous certaines conditions,
conserver votre ancien régime, tout en vous acquittant tout de même de certaines cotisations.
Si cela vous semble un peu abstrait aujourd’hui, sachez que vous aurez, de toute façon,
la possibilité de changer de statut pour adopter le plus pertinent, même une fois votre
entreprise créée.
20 www.lignes-formations.com
Choisir un statut juridique et s’installer Leçon 2
A. L’ENTREPRISE INDIVIDUELLE
L’entreprise individuelle est une forme juridique très simple et très utilisée (par plus de la
moitié des entreprises, notamment les professions libérales). Elle est conseillée lorsque les
risques de l’activité sont peu importants et les investissements limités.
B. LA SARL
La société à responsabilité limitée est la forme de société la plus répandue en France. Elle
a pour principale caractéristique de limiter la responsabilité des associés et peut s’adapter
à de nombreuses situations. La SARL doit être constituée de 2 associés au minimum et de
100 au maximum.
Créer une société revient à donner naissance à une nouvelle personne, juridiquement
distincte du ou des associés fondateurs. Par conséquent : À retenir :
SARL, Société à
–– L’entreprise dispose de son propre patrimoine. En cas de difficultés financières, en
Responsabilité Limitée :
l’absence de fautes de gestion graves, les biens personnels des associés sont à l’abri. de 2 associés minimum
à 100. Un capital sans
–– L’utilisation des biens de la société à des fins personnelles peut entraîner des poursuites
minimum obligatoire.
(« abus de biens sociaux »). Un ou plusieurs gérants
décisionnaires (assemblée
–– La société est considérée comme une « nouvelle personne » (une personne « morale »).
générale pour les décisions
Elle possède un nom (dénomination sociale), un domicile (siège social) et dispose d’un autres que la gestion
minimum d’apports constituant son patrimoine initial pour faire face à ses premiers courante). La responsabilité
investissements et premières dépenses (capital social). des associés est limitée
à leurs apports. Les bénéfices
–– Le dirigeant désigné pour représenter la société vis-à-vis des tiers n’agit pas pour son sont soumis à l’impôt
propre compte, mais au nom et pour le compte de la société. Il doit donc respecter un sur les sociétés.
certain formalisme lorsqu’il est amené à prendre des décisions importantes. De même, il
doit périodiquement rendre des comptes aux associés sur sa gestion.
www.lignes-formations.com 21
–– Au niveau fiscal, la société peut être imposée personnellement au titre de l’impôt sur les
sociétés (IS) soit de plein droit, soit sur option.
C. L’EURL
À retenir : L’EURL, Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée, est une SARL constituée d’un
EURL : toujours
seul associé. Elle est donc soumise aux mêmes règles qu’une SARL classique, exception
une personne, mais qui
devient une personne faite toutefois des aménagements rendus nécessaires par la présence d’un associé unique.
morale, qui représente
une société. Un capital La société est dirigée par un gérant qui peut être soit l’associé unique soit un tiers (salarié).
sans minimum obligatoire. L’associé unique exerce personnellement les pouvoirs dévolus aux associés dans les SARL
Un gérant. La fiscalité pluripersonnelles. Il se prononce, sous forme de décisions unilatérales, sur le fonctionnement
est sous forme de BIC ou
de BNC. Le régime social est courant de la société et les modifications des statuts.
celui des non-salariés, sauf
dans le cas d’un gérant qui Les bénéfices sociaux sont constatés au niveau de la société, mais rentrent dans la déclaration
serait un tiers. Les associés d’ensemble des revenus de l’associé, dans la catégorie des BIC (bénéfices industriels et
ont le régime fiscal commerciaux) ou des BNC (bénéfices non commerciaux). Une option est possible pour
des non-salariés. C’est le
l’impôt sur les sociétés (IS). Dans ce cas, cette option est irrévocable.
gérant qui est décisionnaire,
avec limitation possible.
Si le gérant est l’associé unique, il dépend du régime des non-salariés (calcul des cotisations
différent). Si le gérant est un tiers rémunéré au titre de son mandat social, il est assimilé à
un salarié.
D. RÉSUMÉ
Entreprise individuelle EURL SARL
22 www.lignes-formations.com
Choisir un statut juridique et s’installer Leçon 2
La rémunération
Non, sauf option pour l’impôt
des dirigeants est-elle Non, sauf option pour l’IS Oui, sauf option pour l’impôt
sur les sociétés ou si le gérant n’est
déductible des recettes par un EIRL. sur le revenu.
pas l’associé unique.
de la société ?
Tableau n°4: Résumé des différentes caractéristiques des entreprises. Tiré de http://www.apce.com.
(1)
Depuis le 1er janvier 2011, l’entrepreneur individuel peut opter pour le régime de l’EIRL et constituer un patrimoine affecté à son activité professionnelle
distinct de son patrimoine personnel. L’EIRL lui permettra d’isoler ses biens personnels des poursuites des créanciers professionnels.
(2)
L’entrepreneur individuel qui a choisi le régime de l’EIRL peut sous certaines conditions opter pour l’impôt sur les sociétés.
www.lignes-formations.com 23
E. LE STATUT D’AUTO-ENTREPRENEUR
Depuis août 2008, ce régime permet de simplifier la création d’une entreprise, au niveau
des démarches et des obligations de cotisations (500 000 créations). L’inscription (ou la
cessation) se fait via l’URSSAF, le paiement des cotisations peut être réalisé en ligne tous les
mois ou par trimestre. Il s’agit d’une entreprise individuelle (exonération de TVA), et seules
quelques professions ne peuvent pas s’exercer sous ce statut.
Il s’agit donc plutôt d’une aide au démarrage d’une entreprise que d’un statut définitif. L’un
des intérêts par rapport à d’autres statuts d’entreprise est que vous ne payez des cotisations
que lorsqu’il y a réalisation d’un chiffre d’affaires.
C’est un statut compatible avec une autre activité salariée, mais surtout qui peut vous
permettre de vendre un autre type de prestations en tant qu’artiste. Par exemple, si
vous êtes inscrit à la Maison des Artistes, vous ne pouvez pas facturer (et donc exercer)
certaines prestations qui ne sont pas strictement créatives. Au niveau fiscal en revanche,
vous ne pourrez pas cumuler un régime en frais réels avec le statut d’auto-entrepreneur
(la déclaration en frais réels permet de déduire de votre chiffre d’affaires une partie de
l’électricité, du loyer, etc., en tenant un livre de recettes/dépenses).
Là aussi, vous trouverez facilement de nombreuses pages sur le web sur ce statut, dont
celles de Wikipédia ou du site du journal « L’Entreprise » : http://lentreprise.lexpress.fr/
24 www.lignes-formations.com
Choisir un statut juridique et s’installer Leçon 2
Quelle que soit l’activité que vous souhaitez créer, il existe quelques démarches à effectuer,
notamment la demande d’immatriculation auprès du centre de formalités des entreprises (CFE)
dont elle dépendra. Vous donnerez ainsi une existence juridique à votre entreprise.
Ils évitent donc aux entreprises d’avoir à multiplier les démarches auprès d’organismes
distincts. Ils ont ainsi un rôle de :
•• Centralisation des déclarations ;
•• Contrôle des documents présentés ;
•• Transmission de l’ensemble des pièces aux organismes destinataires :
–– l’INSEE, qui inscrit l’entreprise au répertoire national des entreprises (RNE) et lui attribue
un numéro SIREN, un numéro SIRET et un code d’activité APE ;
–– les services fiscaux ;
–– les organismes sociaux : URSSAF (qui transmet aux ASSEDIC), caisse d’assurance maladie,
caisse de retraite ;
–– le greffe du tribunal de commerce, si votre activité est commerciale ou si vous créez
une société. Le greffier du tribunal vous adressera par la suite un document attestant
de l’immatriculation de votre entreprise au registre du commerce et des sociétés (RCS),
nommé « extrait K » pour les entreprises individuelles et « extrait Kbis » pour les sociétés ;
–– le répertoire des métiers, si votre activité est artisanale ;
–– les caisses sociales concernant les salariés ainsi que l’inspection du travail, si la déclaration
indique que votre activité démarre avec des salariés.
www.lignes-formations.com 25
Il existe également des démarches que vous devrez effectuer vous-même :
–– demande d’autorisation, de carte professionnelle, de licence, inscription auprès d’un
ordre professionnel… ;
–– si votre activité est artisanale, vous devez effectuer un stage de gestion, ou solliciter une
dispense, si vous êtes en mesure de justifier de certains diplômes ;
–– demande d’autorisation au propriétaire si vous êtes locataire et que vous souhaitez
exercer votre activité à domicile ;
–– si vous utilisez une dénomination ou un nom commercial original, vérification auprès
de l’INPI (www.inpi.fr) que ce nom n’est pas déjà utilisé ou déposé en tant que marque ;
–– même si l’activité démarre sans salariés, l’adhésion à une caisse de retraite de salariés
relevant de l’ARRCO (non-cadres) ou de l’AGIRC est obligatoire.
26 www.lignes-formations.com
Choisir un statut juridique et s’installer Leçon 2
C. INSTALLER L’ENTREPRISE
Le choix d’un local adapté est essentiel car il est, vis-à-vis de vos clients, le reflet de votre
travail. Il est de plus important de trouver un environnement propice à votre travail (séparant
bien privé et professionnel, permettant de vous sentir à l’aise, d’avoir le matériel adapté…).
Dans tous les cas, vous n’aurez pas intérêt à changer fréquemment d’adresse, car cela
entraîne des coûts non négligeables : déménagement, avis aux clients, impression de
nouveaux documents commerciaux… Il est donc préférable de bien y réfléchir avant
de se lancer. De plus, n’oubliez pas que le loyer est une charge fixe de l’entreprise, qui
élève toujours son seuil de rentabilité. Si vous vous apercevez, trop tard, que le loyer est
surévalué et si ce dernier est soumis au statut des baux commerciaux, vous ne pourrez pas
le dénoncer avant une période de 3 ans.
D. ASSURER L’ENTREPRISE
Toute activité professionnelle engendre des risques et des responsabilités, qu’il est préférable
de connaître et de prendre en compte. Il vous faudra donc, par sécurité :
–– faire l’inventaire des risques auxquels vous et votre matériel serez exposés, et vous assurer
en conséquence ;
–– vérifier si la réglementation propre à votre activité impose de prendre certaines assurances
particulières ;
–– soigner la rédaction des contrats passés avec vos clients, vos fournisseurs… en mesurant
bien l’étendue de votre responsabilité.
www.lignes-formations.com 27
E. ÉTABLIR VOS DOCUMENTS COMMERCIAUX
Il est désormais temps de réaliser ou de faire réaliser votre « papeterie » (papier à en-tête,
cartes de visite, prospectus publicitaires…). Tous ces documents, qui seront adressés à des
tiers, devront comporter un certain nombre de mentions légales qui peuvent varier selon
l’activité exercée.
Vous devrez notamment indiquer (sur les factures et devis principalement) le nom de votre
entreprise (avec sa forme juridique et le montant de son capital social s’il s’agit d’une
société) et son numéro unique d’identification, suivi, pour les commerçants et sociétés, de
la mention RCS et du nom de la ville où se trouve le greffe où est immatriculée l’entreprise.
28 www.lignes-formations.com
© M.studio - Fotolia
Leçon 3
L’AGESSA ET LA MDA
La création artistique – même commerciale – étant une activité particulière, elle s’est vue
dotée de possibilités juridiques particulières, dont certaines sont très intéressantes. L’AGESSA
(pour les photographes notamment) et la Maison des Artistes en assurent la gestion.
www.lignes-formations.com 29
30 www.lignes-formations.com
L’AGESSA et la MDA Leçon 3
Sachez cependant qu’il existe quelques statuts particuliers (principalement pour les
graphistes, les dessinateurs et les photographes) qui peuvent s’avérer intéressants pour vous.
I. L’AGESSA
L’AGESSA a été chargée, suite à une loi de 1975 instaurant un régime de sécurité sociale
spécifique aux activités de création, d’une mission de gestion pour le compte de la Sécurité
sociale, pour certaines catégories d’artistes.
Il ne s’agit pas d’une caisse de sécurité sociale : elle ne sert que de passerelle entre des
auteurs et les caisses primaires d’assurance maladie (elle ne verse donc aucune prestation).
L’AGESSA recouvre, pour le compte de la Sécurité sociale, les cotisations et les contributions
dues sur certaines rémunérations artistiques. Ces fonds sont ensuite transférés à l’Agence
centrale des organismes de sécurité sociale.
Branche des écrivains : auteurs de livres, brochures et autres écrits littéraires et scientifiques
(ce qui exclut les textes à caractère publicitaire ou promotionnel et de communication) ;
auteurs de traductions, adaptations et illustrations des œuvres précitées ; auteurs d’œuvres
dramatiques et de mises en scène d’ouvrages dramatiques, lyriques et chorégraphiques ;
auteurs d’œuvres de même nature enregistrées sur un support matériel autre que l’écrit ou
le livre (tel que disque, cassette, CD-Rom, réseau câblé), auxquels sont rattachés les auteurs
de logiciels exerçant leur activité à titre indépendant.
www.lignes-formations.com 31
Branche de la photographie : auteurs d’œuvres photographiques ou d’œuvres réalisées
à l’aide de techniques analogues à la photographie (hormis les travaux réalisés pour des
particuliers et qui ne donnent pas lieu à diffusion et/ou exploitation commerciale, telles les
photos « de famille »).
Il ne s’agit là que de documents d’inscription, et vous ne serez assuré social qu’au bout d’un an,
sous certaines conditions, notamment financières (le seuil d’affiliation est fixé par référence à
900 fois la valeur moyenne horaire du SMIC).
Vous trouverez, sur le site Internet de l’AGESSA, de plus amples renseignements sur ce
statut particulier, ainsi que des exemples de notes de cession de droits d’auteur, avec les
taux applicables.
La MDA est agréée par l’État pour la gestion des assurances sociales des artistes-auteurs
pour la branche des arts graphiques et plastiques. Les photographes, écrivains, illustrateurs
d’œuvres littéraires et scientifiques, de compositions musicales, de logiciels, dépendent
quant à eux de l’AGESSA (voir le chapitre I).
Si vous réalisez des créations plastiques, artistiques ou graphiques (voir la liste ci-dessous), vous
pouvez donc vous inscrire à la MDA pour les vendre, même si vous exercez un autre métier en
parallèle. En tant qu’auteur d’œuvres graphiques et plastiques, vous ne serez donc pas concerné
par une inscription à l’URSSAF et au régime des professions libérales.
32 www.lignes-formations.com
L’AGESSA et la MDA Leçon 3
Les tableaux, peintures, collages, dessins entièrement exécutés à la main par l’artiste à
l’exclusion des dessins d’architectes, d’ingénieurs et autres dessins industriels, des articles
manufacturés décorés à la main ;
Les illustrations, pour tous secteurs d’activités (culturel, social, industriel, commercial…)
et modes de diffusion (presse, publicité, audiovisuel, multimédia…), à l’exception des
illustrations d’écrits littéraires ou scientifiques ;
Les gravures, estampes, lithographies originales tirées en nombre limité d’une ou plusieurs
planches entièrement exécutées à la main par l’artiste quelle que soit la technique ou la
matière employée, à l’exception de tout procédé mécanique ou photomécanique ;
Les tapisseries et textiles muraux faits à la main, sur la base de cartons originaux fournis par
l’artiste à condition qu’il n’existe pas plus de huit exemplaires de chacun d’eux ;
Les maquettes de dessins originaux pour le textile, le papier, les arts de la table…, à
l’exclusion des croquis de modèles de vêtements, des dessins de modèles d’objets,
d’accessoires pour le domaine de la mode, de la décoration, c’est-à-dire de la conception
d’articles, d’objets ou d’accessoires utilitaires ayant vocation à être utilisés au regard de leur
fonction… ;
Les maquettes de fresques, mosaïques et vitraux, dont la réalisation est effectuée par l’artiste
ou sous sa direction ;
Les créations graphiques, destinées à transmettre un message visuel dans tous les domaines
de la vie économique, sociale et culturelle pour tous modes de diffusion (presse, publicité,
édition, audiovisuel, multimédia…), quels que soient les outils ou technologies mis en
œuvre : utilisation ou non de l’informatique (palette graphique, logiciel d’animation…). Ne
sont pas concernés : l’activité de graphiste qui inclut des prestations techniques relevant
du domaine de la production commerciale en vue de la livraison d’un produit fini sous la
forme d’exemplaires multiples (travaux d’impression par exemple) et les travaux limités à
l’exécution graphique correspondant à une simple mise en œuvre de techniques ;
Les exemplaires uniques de céramiques, entièrement exécutés par l’artiste et signés par
lui, et émaux sur cuivre, entièrement réalisés à la main, dans la limite de huit exemplaires
numérotés et comportant la signature de l’artiste, à l’exclusion des articles de bijouterie,
d’orfèvrerie, de joaillerie et des pièces utilitaires par nature ou fabriquées à l’unité mais
n’étant différentes les unes des autres que par des détails.
Toute personne qui désire présenter et commercialiser sa création artistique dans le(s)
domaine(s) décrit(s) ci-dessus doit obligatoirement déclarer son activité auprès des services
de sécurité sociale de la Maison des Artistes, même si elle exerce une autre activité (salariée,
indépendante, étudiant, retraité…).
www.lignes-formations.com 33
Attention, les activités suivantes n’entrent pas dans le champ d’application de la
réglementation :
–– les cours de peinture, de dessin, de sculpture… dispensés dans des établissements publics
ou privés ;
–– les conférences sur l’art ;
–– les stages, animations ;
–– les travaux de restauration ;
–– les fonctions de conseil, de direction artistique.
••2e étape
Vous devez déclarer votre activité au centre des impôts de votre domicile (en remplissant
la liasse P0). Celui-ci en communiquera un exemplaire à l’INSEE, qui vous délivrera un
numéro Siret (identification de l’entreprise quelle que soit sa forme juridique : entreprise
individuelle pour un travailleur indépendant, numéro qui doit figurer sur les notes
d’honoraires ou notes de droits d’auteur) et un code APE (en l’occurrence, pour les activités
artistiques, 923 A).
••3e étape
Une fois l’affiliation à la MDA obtenue, vous devrez vous inscrire auprès de l’Institution de
retraite complémentaire de l’enseignement et de la création (IRCEC), qui gère le régime
obligatoire de retraite complémentaire du régime des professions libérales. L’IRCEC est
complémentaire à l’assurance vieillesse de base du régime général de la Sécurité sociale
gérée par la MDA.
34 www.lignes-formations.com
L’AGESSA et la MDA Leçon 3
Si votre choix est de vous lancer, vous pourrez obtenir de précieux conseils en vous entourant
de professionnels (avocats, experts-comptables, notaires), et/ou en allant chercher par vous-
même des informations.
Voici donc, pour finir, quelques contacts et liens qui pourraient vous servir.
INSEE
Institut national de la statistique et des études économiques
www.insee.fr
Notaires de France
Portail du notariat français.
www.notaires.fr
www.lignes-formations.com 35
Forma-PL
Le site de formation des professionnels libéraux.
www.formapl.org
36 www.lignes-formations.com