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Se mettre à son compte SOMMAIRE

INTRODUCTION. 5

Leçon 1
DÉFINIR SON PROJET, MONTER UN DOSSIER. 7
I. L’IDÉE. 9
A. Généralités. 9
B. Les différents types d’idées. 9
II. LE PROJET PERSONNEL. 10
A. Généralités. 10
B. Le bilan personnel . 11
III. L’ÉTUDE DE MARCHÉ. 12
A. Généralités . 12
B. Les prévisions financières - quelques notions de comptabilité. 14
C. Les aides et conseils. 15
IV. LE PLAN D’AFFAIRE. 16

Leçon 2
CHOISIR UN STATUT JURIDIQUE ET S’INSTALLER. 17
I. LES CRITÈRES À PRENDRE EN COMPTE. 19
A. La nature de votre activité. 19
B. Le souhait de vous associer. 19
C. Le souhait de protéger votre patrimoine. 19
D. Le fonctionnement de votre entreprise. 19
E. Votre régime social. 20
F. Votre régime fiscal et celui de votre entreprise. 20
II. LES DIFFÉRENTS STATUTS POSSIBLES. 20
A. L’entreprise individuelle. 21
B. La SARL. 21
C. L’EURL. 22
D. Résumé. 22
E. Le statut d’auto-entrepreneur. 24
F. Changement de statut juridique. 25

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III. LES FORMALITÉS DE CRÉATION DE L’ENTREPRISE. 25
A. Les centres de formalités des entreprises (CFE). 25
B. À quel CFE s’adresser ?. 26
C. Installer l’entreprise. 27
D. Assurer l’entreprise. 27
E. Établir vos documents commerciaux. 28
F. Apprendre à gérer son temps. 28

Leçon 3
L’AGESSA ET LA MDA. 29
I. L’AGESSA. 31
A. Qui peut s’inscrire ?. 31
B. Les étapes de l’inscription. 32
II. LA MAISON DES ARTISTES. 32
A. Qui peut s’inscrire ?. 33
B. Les étapes de l’inscription. 34
III. POUR TOUS LES AUTRES…. 35

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Se mettre à son compte Introduction

Introduction
L’installation en libéral, ou la création d’une entreprise, n’est pas une chose aussi compliquée
qu’il y paraît. Il suffit souvent d’un bon projet, et de quelques conseils et connaissances de
base qui permettent de ne pas se tromper.

Ce petit cours, qu’il faut davantage considérer comme une sorte de guide pratique, va donc
tenter de vous apporter quelques astuces et définitions claires de ce qu’il est possible de
faire, ou pas, selon vos projets et votre domaine d’activité…

Grâce à cet état des lieux, vous pourrez faire le point sur les différents aspects à traiter :
personnels, financiers, juridiques, techniques, etc., et ainsi repérer les points forts et les
points faibles de votre projet éventuel.

Nous ne pourrons donner ici que les grandes lignes à suivre ; l’idéal étant, pour chaque
projet particulier, de consulter la législation en vigueur et de s’entourer de conseils de spé-
cialistes (experts-comptables, avocats, notaires, banquiers…). Renseignez-vous également
au niveau local et/ou régional, pour savoir si vous pouvez disposer de conseils ou d’aides
(financières ou non).

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Leçon 1
DÉFINIR SON PROJET, MONTER UN DOSSIER
De l’envie à la création d’une entreprise artistique, il n’y a qu’un pas que vous désirez
franchir. Il faut vous interroger sur cette envie : vient-elle d’un simple refus des contraintes
du statut de salarié ? D’une demande d’un tout premier client ? D’une confiance en vos
capacités créatives ? D’une intuition concernant un marché prometteur ? Et votre entreprise,
quels seront ses atouts et ses limites ? Examinons ces différents points…

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Définir son projet, monter un dossier Leçon 1

Pour augmenter vos chances de succès, il est recommandé d’agir avec méthode et en respectant
quelques étapes chronologiques.

Tout d’abord, il faut trouver une idée, puis vérifier que cette idée, et ses conséquences, sont
cohérentes avec votre ambition et votre situation personnelles. Elle se transformera ainsi en
un projet, plus précis, dont vous maîtriserez les tenants et les aboutissants.

Afin de vérifier la faisabilité de votre projet, il est notamment important d’analyser la clientèle
que vous visez, et les services que vous pouvez lui proposer. Cela permettra notamment
d’établir quelques prévisions financières, et de vérifier que votre projet semble rentable
(même si l’on ne peut jamais être sûr à l’avance, cela permet de diminuer les risques).

Pour finir, le choix d’un statut juridique sera nécessaire. Lui seul vous permettra d’exercer
en toute légalité votre activité.

Vous allez constater que, selon le secteur dans lequel vous vous lancez, et le métier auquel
vous vous destinez, ces formalités sont plus ou moins lourdes. Bien entendu, une bonne
connaissance du domaine d’activité et des obligations (fiscales, comptables, sociales) qui
lui sont liées sont toujours des éléments essentiels d’un début d’activité réussi.

I. L’IDÉE

A. GÉNÉRALITÉS
L’idée de se mettre à son compte peut avoir différentes origines : elle peut apparaître si
vous connaissez bien votre secteur et que vous avez envie de vous lancer ; elle peut venir
d’une observation du monde qui vous entoure, dans lequel vous croyez déceler un projet
« porteur » ; elle peut aussi, plus simplement, répondre à un concours de circonstances,
comme un premier client qui vient vers vous par exemple. Quoi qu’il en soit, il s’agit
toujours d’une idée qui doit être approfondie.

B. LES DIFFÉRENTS TYPES D’IDÉES

1. L’activité connue
Votre projet de création d’entreprise correspond à un secteur que vous connaissez bien. Ce
type de création est le moins risqué, car ceux qui maîtrisent leur sujet ont généralement plus
de chances de réussir que ceux qui se lancent dans l’inconnu. Attention toutefois, il faut
être prudent car cette connaissance du secteur peut aussi vous tromper : vous pouvez très
bien ne connaître qu’une facette du métier, sans forcément en maîtriser les autres aspects
(économiques, comptables…).

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2. Le secteur « porteur »
Chercher à dénicher un secteur « porteur » nécessite de rester à l’affût de tout ce qui se
passe en matière de nouveaux produits, de nouvelles techniques, de nouvelles habitudes, de
nouveaux centres d’intérêt, de nouveaux modes de consommation, de nouveaux concepts…
Il faut pour cela avoir une certaine ouverture d’esprit et un goût pour le risque. En effet, ce
positionnement sur un nouveau secteur peut s’avérer fragile, comme de nombreuses start-
up ont pu en faire l’expérience.

3. L’opportunité
Vous pouvez aussi décider de vous lancer parce qu’un client fait appel à vos services. Cette
commande est alors en quelque sorte le « déclencheur » de votre décision. Il faut alors
conserver un certain esprit critique, et ne pas s’engager à l’aveuglette : les choix que vous
allez faire, s’ils ne sont bien sûr pas irréversibles, vont vous demander du temps et peut-être
de l’argent, donc autant ne pas se tromper.

II. LE PROJET PERSONNEL

A. GÉNÉRALITÉS
Après avoir trouvé une idée, il faut la transformer en projet, notamment en la décortiquant
et en vérifiant son réalisme.

Vous analyserez ainsi la cohérence entre vos objectifs, vos compétences dans le domaine,
vos ressources et contraintes (matérielles, humaines, financières, géographiques…) d’une
part ; et d’autre part les contraintes propres à l’activité que vous souhaitez développer
(notamment les moyens à mettre en place).

Vous allez devoir, pour cela, recueillir des informations, que ce soit sous forme de
documentation ou de conseils. Cette analyse vous amènera peut-être à modifier votre
projet, ou à le différer dans le temps.

Fig. 1. © Helder Almeida - Fotolia

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Définir son projet, monter un dossier Leçon 1

B. LE BILAN PERSONNEL
La réussite d’un projet ne dépend pas seulement de sa rentabilité potentielle. Vous devez,
notamment, vous poser les trois questions qui suivent.

1. Quels sont vos objectifs personnels ?


–– Jouir de plus d’autonomie et d’indépendance ?

–– Gagner de l’argent (un peu, beaucoup) ?

–– Exploiter un savoir-faire ?

–– Répondre à une demande ponctuelle, à une mission ?

–– etc.

2. Quelles sont vos contraintes ?


–– Pouvez-vous dégager du temps pour préparer votre projet ? À noter :
Sachez que la loi pour
–– Votre entourage approuve-t-il ce projet ? (Votre entourage, et en particulier votre conjoint, l’initiative économique
peut vous aider, notamment en vous soutenant moralement ou financièrement.) permet à tout salarié
ayant plus de deux
–– L’activité que vous allez créer nécessite-t-elle un apport d’argent ? Si oui, vos charges ans d’ancienneté dans
actuelles, financières et/ou familiales, sont-elles compatibles avec elle ? une entreprise de prendre
un congé ou un temps partiel
–– Les revenus que vous attendez sont-ils réalistes ? pour créer une entreprise.

3. Quelles sont les compétences nécessaires ?


–– Une vraie personnalité, en rapport avec le domaine d’activité.

–– Un potentiel, c’est-à-dire que vous devez pouvoir vous débrouiller dans ce domaine,
trouver rapidement des solutions, avoir des idées.

–– Des connaissances techniques et commerciales, en rapport avec le domaine d’activité.

–– Quelques compétences de gestion.

–– Un tissu relationnel : cela aide toujours, pour trouver des fournisseurs, des lieux
d’exposition, des partenaires, des clients… Ce réseau se développe bien sûr avec le temps.

C’est en analysant et en confrontant ces différents éléments que vous allez être à même de
prendre votre décision :
– renoncer à un projet qui présente trop de risques (personnels, financiers…) ;
– le différer pour chercher de nouvelles ressources (formations, partenaires, attente
d’opportunités…) ;
– le transformer ou l’adapter, pour le faire mieux coïncider avec votre situation actuelle ;
– ou enfin, si tout se passe bien, monter votre projet.

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III. L’ÉTUDE DE MARCHÉ
Remarque : Elle permet d’étudier la viabilité d’un projet, notamment en définissant quelle sera sa
Même si nous nous clientèle, en analysant la concurrence, et enfin en précisant les services ou les produits
trouvons dans un secteur
proposés. C’est donc l’étude de marché qui détermine si telle ou telle idée, qui peut par
(celui de la « création »)
où de telles analyses ailleurs sembler originale ou banale, sera ou non lucrative.
peuvent sembler superflues,
il est tout de même utile L’analyse de la clientèle et de la concurrence permettra notamment de définir un niveau de
de se poser un certain prix acceptable pour ses futurs clients, de déterminer les premières actions commerciales
nombre de questions, qui seront nécessaires pour capter sa clientèle (démarchage…), etc.
pour préparer au mieux
son activité et ne pas avoir
de mauvaises surprises.
A. GÉNÉRALITÉS
L’appellation « étude de marché » cache une réalité plus simple qu’il n’y paraît. En effet,
et heureusement, il ne faut pas être spécialiste de l’économie pour commencer, à notre
niveau, à accumuler quelques renseignements intéressants avant de nous mettre à notre
compte. En fait, une étude de marché est surtout une affaire de bon sens. Elle doit permettre
d’apporter des réponses aux questions suivantes.

1. Qu’allez-vous vendre ?
Définition : En cherchant des réponses à cette question, vous allez affiner votre offre : type de prestations,
Prestation : ce que qualité, gamme, finition, présentation, prestations complémentaires, etc. Pourquoi voulez-
vous vendez à des tiers,
vous proposer tel produit ou tel service plutôt que tel autre ?
votre travail artistique.

2. À quel besoin votre offre va-t-elle répondre ?


Quelles sont les attentes de vos futurs clients ? Sont-elles homogènes ou hétérogènes ?

Qu’allez-vous leur apporter : un service, une qualité supplémentaire, un choix, un prix


intéressant… ?

Cette étape vous permettra d’insister sur vos points forts, et d’affiner votre argumentaire.

3. À qui vendre ?
C’est notamment en définissant votre clientèle que vous allez pouvoir déterminer un niveau
de prix et commencer à réfléchir à vos démarchages. Il est donc important de se poser
assez tôt les questions suivantes la concernant :

–– Est-elle homogène ou hétérogène ? (privée, publique, petites ou grandes entreprises,


collectivités, associations…)

–– Quelle est sa répartition géographique ? (près de chez vous ou non, regroupée ou non…)

–– Quelles sont ses caractéristiques ? (taille, activités et moyens pour les entreprises, les
institutions, les associations ; âge, professions, moyens financiers pour les particuliers…)

–– Sera-t-elle régulière ou ponctuelle ? Fera-t-elle régulièrement appel à vous ?

–– Est-elle soumise à un calendrier ou des horaires particuliers ?

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4. Comment vendre ?
Il ne faut pas seulement réfléchir à ce que vous allez vendre, mais aussi à comment vous
allez le vendre. Vous allez donc devoir vous adapter à votre clientèle et à ses habitudes :
achats sur catalogue, après démonstration ; à domicile, après devis, par appel d’offres ;
suite à une prospection, à une publicité ; etc.

5. Quels sont vos concurrents ?


Vous devrez vérifier, au niveau local, régional ou même national (selon le type d’activité),
quels sont vos concurrents directs et leurs atouts :
–– Sont-ils installés depuis longtemps dans le secteur ?
–– Visez-vous exactement la même clientèle qu’eux ?
–– Quels moyens de démarchage utilisent-ils ?
–– Quels sont leurs points forts et leurs points faibles ?
–– etc.

6. Où vous implanter ?
À noter :
Le choix de votre implantation est en étroite relation avec votre projet : Si vous souhaitez
–– Devez-vous être proche de vos fournisseurs ou de vos clients ? vous installer à votre compte,
nous vous conseillons
–– Avez-vous besoin de vous déplacer régulièrement ? de noter les réponses
–– Disposez-vous de suffisamment de place pour exercer votre activité ? à ces différentes questions
par écrit.

7. Trouver des sources d’informations complémentaires


D’une manière générale, nous vous conseillons de rechercher toute source d’information
complémentaire sur l’activité que vous souhaitez proposer :
–– contactez les organismes professionnels ;
–– étudiez la presse ;
–– visitez les salons, les expositions sur ce sujet ;
–– rencontrez des professionnels du secteur ;
–– observez vos concurrents sur le terrain.

Fig. 2. © Coloures-pic - Fotolia

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B. LES PRÉVISIONS FINANCIÈRES -
QUELQUES NOTIONS DE COMPTABILITÉ
Après avoir rassemblé quelques données « commerciales » sur votre future activité, vous
pouvez maintenant vous pencher sur sa partie « financière ». La démarche à suivre est assez
simple, et peut se résumer aux quelques questions suivantes.

1. Pouvez-vous réunir les capitaux nécessaires au lancement de votre


activité ?
À retenir : Toute création d’activité nécessite un apport personnel, même minime (cela peut aller de la
Le capital est la somme création de quelques cartes de visite à l’achat de matériel ou au dépôt d’un capital).
nécessaire pour acheter
le matériel (au sens
large) de départ, et/ou La première étape de votre travail est donc de comparer les moyens financiers nécessaires
la somme qui peut aussi à la création et à l’exercice de votre activité, et les ressources dont vous pouvez disposer.
être bloquée sur un compte Vous construirez ainsi ce que l’on appelle un plan de financement initial.
dans le cadre d’une S.A.R.L.

2. Quel est votre besoin en fonds de roulement ?


À retenir : On nomme « fonds de roulement » le besoin d’argent engendré par votre activité. Par
Le fonds de roulement exemple, vous pourrez avoir besoin d’argent pour acheter du matériel, pour produire, pour
est la somme dont vous
consentir des délais de paiement à vos clients… Autant d’éléments qui viendront augmenter
avez besoin pour faire
vivre votre entreprise votre fonds de roulement. Par contre, vos propres fournisseurs pourront aussi vous accorder
et compenser les décalages des délais de paiement, ce qui viendra alléger ce fonds de roulement.
de délais entre revenus
et dépenses. Prévoir un fonds de roulement, aussi petit soit-il, permet de faire fonctionner correctement son
entreprise.

3. Votre projet sera-t-il rentable ?


Pour pouvoir répondre à cette question, qui peut vous sembler prématurée mais qui pourtant
est assez importante, vous allez devoir créer un tableau à double entrée, en plaçant dans
une colonne les charges à supporter (électricité, matériel…) et dans l’autre les recettes que
vous comptez réaliser.

À retenir : On appelle « seuil de rentabilité » le chiffre d’affaires minimum à réaliser pour arriver à
Le seuil de rentabilité un résultat nul, autrement dit pour couvrir l’ensemble de vos charges fixes. Le seuil de
est la somme minimum
rentabilité est un bon moyen d’avoir une idée assez précise du nombre d’heures à facturer,
générée pour que
votre activité soit viable. ou du nombre d’articles à vendre en moyenne (par semaine, par mois…) pour ne pas perdre
d’argent.

Vous pourrez différencier les frais de financement initiaux, par définition ponctuels, et les
frais récurrents, et ainsi créer deux tableaux.

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Définir son projet, monter un dossier Leçon 1

Besoins initiaux Ressources

Achat d’ordinateur Apports personnels et familiaux


Caution Prêt personnel
Frais de constitution Crédits bancaires
Fonds de roulement Etc.
Etc. Tableau n°1 : Plan de financement
initial

Débit Crédit

Frais d’électricité Ventes


Téléphone
Loyer
Achat de fournitures
Tableau n°2 : ce second tableau,
Salaires
répertoriant les entrées et
Assurances les sorties d’argent sur une période
donnée, s’appelle le compte
Etc.
de résultats.

Pour gérer les différentes fluctuations de rentrées et de sorties d’argent, les entreprises se
créent également des « plans de trésorerie », qui leur permettent de définir les périodes où
elles auront un besoin financier particulier (il s’agit d’une sorte de calendrier prévisionnel des
recettes et des dépenses).

Ces différents calculs vous permettront de définir d’une part si votre projet semble rentable
et si vous avez envie de vous lancer ; et d’autre part si vous avez besoin de financements
extérieurs.

C. LES AIDES ET CONSEILS Fig. 3. © dundersztyc - Fotolia

Il existe un certain nombre d’aides à la création d’entreprise, qui dépendent beaucoup


du domaine dans lequel vous vous lancez, de votre situation personnelle et de votre
situation géographique. Elles peuvent être de nature financière (avances remboursables,
subventions…), fiscales (exonération d’impôt, réductions et abattements fiscaux…) ou
encore sociales (exonération de charges sociales).

Nous vous conseillons de vous renseigner auprès des organismes appropriés (Agence pour
la création d’entreprise - http://www.apce.com ; chambres de commerce ou chambres des
métiers de votre région, organismes ou syndicats professionnels…) relativement tôt, afin
d’être en mesure de déposer les éventuelles demandes dans les délais impartis.

Tous ces organismes pourront éventuellement vous assister pour :


–– remplir les formalités réglementaires pour la dation d’entreprise ;
–– préparer un dossier de demande d’aide à la création d’entreprise ;
–– mettre au point des documents comptables et fiscaux ;
–– etc.

Faites également une prospection auprès de vos connaissances : il y a peut-être quelqu’un


qui travaille dans un domaine proche du vôtre, ou qui a déjà le statut que vous envisagez
d’obtenir. Cette personne pourrait être de bon conseil par son expérience.

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IV. LE PLAN D’AFFAIRE
Définition : Le « plan d’affaire » - ou « business plan » - est un dossier qui doit vous permettre de
Plan d’affaire : dossier solliciter des partenaires (des banques par exemple). Il s’agit en fait d’un document de
financier constitué afin synthèse, qui présente votre projet.
de solliciter une aide privée
(ou une subvention).
Si vous avez besoin de rédiger un plan d’affaire, pensez à soigner la forme de ce document,
la première impression étant souvent la bonne. Le style employé doit être compréhensible,
la mise en page agréable et aérée. La taille idéale est une vingtaine de pages (vous pourrez,
si besoin est, réunir les différentes pièces justificatives dans un second dossier).

Il n’existe pas de règle imposée concernant la présentation de ce dossier. Toutefois, il faut


respecter une certaine logique et structurer votre document selon un plan précis, faisant
particulièrement ressortir les éléments suivants (les contenus des cases sont donnés à titre
d’exemple) :

–– résumé du projet
–– votre CV
Généralités –– l’origine du projet
–– vos motivations
–– les objectifs

–– présentation du service ou du produit


–– étude de marché
–– stratégie retenue
Partie économique
–– hypothèses commerciales
–– chiffre d’affaires prévisionnel
–– moyens à mettre en œuvre

–– tableau des investissements


–– plan de financement initial
Définition : –– compte de résultat
Partie financière
Le plan de trésorerie –– plan de trésorerie
est un tableau définissant –– seuil de rentabilité
précisément les entrées
et les sorties financières. –– plan de financement à trois ans

–– forme juridique envisagée


Partie juridique –– capital social et sa répartition
–– date et lieu de dépôt de la demande d’immatriculation
Tableau n°3

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Leçon 2
CHOISIR UN STATUT JURIDIQUE
ET S’INSTALLER
Selon le statut que vous comptez donner à votre entreprise, vos responsabilités comme sa
gestion seront différentes. Aussi, nous allons passer en revue différents types de structures
juridiques, tout en gardant à l’esprit que la forme que vous choisirez n’est pas fixée de façon
irrévocable, mais que chacune comporte ses propres obligations légales.

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Choisir un statut juridique et s’installer Leçon 2

La structure juridique correspond au cadre légal dans lequel va être exercée l’activité. Ce
choix doit être étudié minutieusement, car il entraîne un certain nombre de conséquences,
tant au niveau patrimonial que social et fiscal.

Quelles que soient l’importance et la nature de l’activité envisagée, le choix d’une structure
juridique adaptée doit être effectué.

I. LES CRITÈRES À PRENDRE EN COMPTE

A. LA NATURE DE VOTRE ACTIVITÉ


Certaines activités imposent le choix d’un statut juridique précis. Il est donc préférable de
se renseigner auprès des organismes professionnels concernés.

B. LE SOUHAIT DE VOUS ASSOCIER


Si vous souhaitez créer une société à plusieurs, vous allez pouvoir choisir entre plusieurs types
de statuts (Société en Nom Collectif, SARL…). Sachez toutefois que ce type d’association
est souvent « pour le meilleur et pour le pire » : si vous partagez les savoir-faire, le réseau,
les chances de réussite, vous partagez aussi les problèmes…

C. LE SOUHAIT DE PROTÉGER VOTRE PATRIMOINE


Si vous voulez protéger votre patrimoine personnel, il est important de bien choisir votre
statut juridique. Un des critères essentiels sera évidemment le fait que votre activité soit
susceptible de générer des pertes importantes ou non.

En créant une société, vous protégerez vos biens, car votre patrimoine personnel sera
différencié de celui de l’entreprise. En individuel par contre, vos biens propres sont confondus
avec ceux de l’entreprise.

D. LE FONCTIONNEMENT DE VOTRE ENTREPRISE


Le choix de tel ou tel statut entraîne des règles de fonctionnement plus ou moins
contraignantes. Dans le cas d’une entreprise individuelle, elles sont réduites à celles que
vous vous imposez : c’est vous, le créateur de l’entreprise, qui prenez toutes les décisions
et qui engagez votre responsabilité. Dans une société, au contraire, vous devrez respecter
certaines règles et demander l’autorisation de vos associés pour les décisions importantes.

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E. VOTRE RÉGIME SOCIAL
Le choix d’un statut juridique va vous conférer un certain régime social. Vous aurez donc
à régler des cotisations sur ce que vous gagnerez. Si vous continuez à exercer une activité
salariée en parallèle (ce qui est tout à fait légal), vous pourrez, sous certaines conditions,
conserver votre ancien régime, tout en vous acquittant tout de même de certaines cotisations.

F. VOTRE RÉGIME FISCAL ET CELUI DE VOTRE


ENTREPRISE
Selon le type de structure que vous allez choisir, les bénéfices de votre entreprise seront
assujettis à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés.

Si cela vous semble un peu abstrait aujourd’hui, sachez que vous aurez, de toute façon,
la possibilité de changer de statut pour adopter le plus pertinent, même une fois votre
entreprise créée.

II. LES DIFFÉRENTS STATUTS POSSIBLES


Nous pouvons différencier deux grands types d’entreprises :
À noter :
Le terme « micro- Les entreprises individuelles, qui sont au nombre de deux : l’entreprise individuelle (EI) et
entreprise », très usité, l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (ou EURL) ;
concerne un mode simplifié
de déclaration auprès
des services fiscaux, mais
Les entreprises sociétaires, qui existent sous de nombreuses formes (SARL, SA, SNC, SCP,
n’est pas un statut. SEL…), correspondant à des situations diverses (activité envisagée, nombre d’associés,
capitaux…). Leurs avantages principaux concernent la responsabilité et le statut social des
associés ou des actionnaires, qui voient leur responsabilité limitée aux apports financiers, et
qui peuvent posséder le statut de salarié s’ils travaillent dans le cadre de la société.

Fig. 4. © Christophe Boisson -


Fotolia

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Choisir un statut juridique et s’installer Leçon 2

A. L’ENTREPRISE INDIVIDUELLE
L’entreprise individuelle est une forme juridique très simple et très utilisée (par plus de la
moitié des entreprises, notamment les professions libérales). Elle est conseillée lorsque les
risques de l’activité sont peu importants et les investissements limités.

L’entreprise et l’entrepreneur ne formant qu’une seule et même personne, il en résulte :


–– Une grande liberté d’action : l’entrepreneur est le seul maître à bord et n’a de comptes à
rendre à personne. La notion d’ « abus de bien social » n’existe pas.

–– En contrepartie, les patrimoines professionnel et personnel sont juridiquement confondus.


L’entrepreneur est responsable des dettes de l’entreprise sur l’ensemble de ses biens.
Le choix du régime matrimonial peut donc s’avérer important. Néanmoins, la loi pour
l’initiative économique permet à l’entrepreneur de protéger son habitation individuelle.
À retenir :
–– La notion de capital social n’existe pas. Le patrimoine de l’entreprise est confondu avec Entreprise Individuelle :
celui du chef d’entreprise. L’engagement financier est fonction des investissements et du pas d’associés, possibilité
d’embauche de salariés.
besoin en fonds de roulement.
Pas de capital. L’entrepreneur
–– L’entreprise porte officiellement le patronyme de son dirigeant, auquel il est possible est seul responsable et
décisionnaire. La fiscalité
d’adjoindre un nom commercial.
est liée à la fiscalité
personnelle (impôt sur
–– Les bénéfices de l’entreprise seront portés dans la déclaration des revenus de l’entrepreneur,
le revenu). Le régime social
dans la catégorie correspondant à son activité : bénéfices industriels et commerciaux
est celui des non-salariés.
(BIC) ou bénéfices non commerciaux (BNC).

–– Les formalités de création de l’entreprise sont réduites au minimum. Il suffit de demander


son immatriculation, en tant que personne physique, auprès du Centre de Formalités des
Entreprises dont dépend votre activité (voir plus loin).

B. LA SARL
La société à responsabilité limitée est la forme de société la plus répandue en France. Elle
a pour principale caractéristique de limiter la responsabilité des associés et peut s’adapter
à de nombreuses situations. La SARL doit être constituée de 2 associés au minimum et de
100 au maximum.

Créer une société revient à donner naissance à une nouvelle personne, juridiquement
distincte du ou des associés fondateurs. Par conséquent : À retenir :
SARL, Société à
–– L’entreprise dispose de son propre patrimoine. En cas de difficultés financières, en
Responsabilité Limitée :
l’absence de fautes de gestion graves, les biens personnels des associés sont à l’abri. de 2 associés minimum
à 100. Un capital sans
–– L’utilisation des biens de la société à des fins personnelles peut entraîner des poursuites
minimum obligatoire.
(« abus de biens sociaux »). Un ou plusieurs gérants
décisionnaires (assemblée
–– La société est considérée comme une « nouvelle personne » (une personne « morale »).
générale pour les décisions
Elle possède un nom (dénomination sociale), un domicile (siège social) et dispose d’un autres que la gestion
minimum d’apports constituant son patrimoine initial pour faire face à ses premiers courante). La responsabilité
investissements et premières dépenses (capital social). des associés est limitée
à leurs apports. Les bénéfices
–– Le dirigeant désigné pour représenter la société vis-à-vis des tiers n’agit pas pour son sont soumis à l’impôt
propre compte, mais au nom et pour le compte de la société. Il doit donc respecter un sur les sociétés.
certain formalisme lorsqu’il est amené à prendre des décisions importantes. De même, il
doit périodiquement rendre des comptes aux associés sur sa gestion.

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–– Au niveau fiscal, la société peut être imposée personnellement au titre de l’impôt sur les
sociétés (IS) soit de plein droit, soit sur option.

–– La création de la société donne également lieu à des formalités complémentaires :


rédaction et enregistrement des statuts auprès du centre des impôts, dépôt des fonds
constituant les apports, parution d’une annonce dans un journal d’annonces légales…

C. L’EURL
À retenir : L’EURL, Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée, est une SARL constituée d’un
EURL : toujours
seul associé. Elle est donc soumise aux mêmes règles qu’une SARL classique, exception
une personne, mais qui
devient une personne faite toutefois des aménagements rendus nécessaires par la présence d’un associé unique.
morale, qui représente
une société. Un capital La société est dirigée par un gérant qui peut être soit l’associé unique soit un tiers (salarié).
sans minimum obligatoire. L’associé unique exerce personnellement les pouvoirs dévolus aux associés dans les SARL
Un gérant. La fiscalité pluripersonnelles. Il se prononce, sous forme de décisions unilatérales, sur le fonctionnement
est sous forme de BIC ou
de BNC. Le régime social est courant de la société et les modifications des statuts.
celui des non-salariés, sauf
dans le cas d’un gérant qui Les bénéfices sociaux sont constatés au niveau de la société, mais rentrent dans la déclaration
serait un tiers. Les associés d’ensemble des revenus de l’associé, dans la catégorie des BIC (bénéfices industriels et
ont le régime fiscal commerciaux) ou des BNC (bénéfices non commerciaux). Une option est possible pour
des non-salariés. C’est le
l’impôt sur les sociétés (IS). Dans ce cas, cette option est irrévocable.
gérant qui est décisionnaire,
avec limitation possible.
Si le gérant est l’associé unique, il dépend du régime des non-salariés (calcul des cotisations
différent). Si le gérant est un tiers rémunéré au titre de son mandat social, il est assimilé à
un salarié.

D. RÉSUMÉ
Entreprise individuelle EURL SARL

Elle se compose uniquement de


1 seul associé (personne physique 2 associés minimum - 100 maxi-
Quel est le nombre l’entrepreneur individuel (celui-ci
ou morale à l’exception d’une autre mum (personnes physiques ou
d’associés requis ? peut, bien évidemment, embaucher
EURL) morales)
des salariés).

Le montant du capital social Le montant du capital social


est librement fixé par l’associé, est librement fixé par les associés,
en fonction de la taille, de l’acti- en fonction de la taille, de l’acti-
Il n’y a pas de notion de capital vité, et des besoins en capitaux vité, et des besoins en capitaux
Quel est le montant
social, l’entreprise et l’entrepre- de la société. de la société.
minimal du capital
neur ne formant juridiquement
social ? 20 % des apports en espèces sont 20 % des apports en espèces sont
qu’une seule et même personne.
versés obligatoirement au moment versés obligatoirement au moment
de la constitution, le solde devant de la constitution, le solde devant
être libéré dans les 5 ans. être libéré dans les 5 ans.

La SARL est dirigée par un ou plu-


L’entrepreneur individuel est le L’EURL est dirigée par un gérant sieurs gérant(s), obligatoirement
seul « maître à bord ». Il dispose (obligatoirement personne phy- personne(s) physique(s).
Qui dirige l’entreprise ?
des pleins pouvoirs pour diriger sique) qui peut être soit l’associé
son entreprise. unique, soit un tiers. Le gérant peut être soit l’un
des associés, soit un tiers.

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Choisir un statut juridique et s’installer Leçon 2

Entreprise individuelle EURL SARL

L’entrepreneur individuel est seul


responsable sur l’ensemble de
La responsabilité de l’associé est La responsabilité des asso-
ses biens personnels. Ses biens fon-
Quelle est l’étendue limitée au montant de ses apports, ciés est limitée au montant de
ciers bâtis ou non bâtis non affectés
de la responsabilité sauf s’il a commis des fautes leurs apports, sauf s’ils ont commis
à un usage professionnel peuvent
des associés ? de gestion ou accordé des cautions des fautes de gestion ou accordé
cependant être protégés en effec-
à titre personnel. des cautions à titre personnel.
tuant une déclaration d’insaisissabi-
lité devant notaire.(1)

Quelle est l’étendue


Responsabilité civile et pénale Responsabilité civile et pénale Responsabilité civile et pénale
de la responsabilité
du chef d’entreprise. du dirigeant. du ou des dirigeants.
des dirigeants ?

Il n’y a pas d’imposition au niveau Les bénéfices sont soumis à l’impôt


de la société. L’associé unique sur les sociétés.
est imposé directement au titre
Il n’y a pas d’imposition au niveau de l’impôt sur le revenu (catégo- Il est toutefois possible d’opter
Quel est le mode d’impo- de l’entreprise. Le chef d’entreprise rie des bénéfices industriels et pour l’impôt sur le revenu dans
sition des bénéfices ? est imposé directement au titre commerciaux ou des bénéfices non le cas de la SARL de famille.
de l’impôt sur le revenu.(2) commerciaux). Une option pour l’IR est également
L’EURL peut cependant opter pour possible, sous certaines conditions,
l’impôt sur les sociétés. pour les SARL de moins de 5 ans.

La rémunération
Non, sauf option pour l’impôt
des dirigeants est-elle Non, sauf option pour l’IS Oui, sauf option pour l’impôt
sur les sociétés ou si le gérant n’est
déductible des recettes par un EIRL. sur le revenu.
pas l’associé unique.
de la société ?

Impôt sur le revenu soit dans


la catégorie des bénéfices
Impôt sur le revenu dans la caté- industriels et commerciaux ou des Traitements et salaires, sauf si
Quel est le régime fiscal
gorie correspondant à l’activité bénéfices non commerciaux (EURL option de la société pour l’impôt
du dirigeant ?
de l’entreprise. à l’impôt sur le revenu), soit dans sur le revenu.
celle des traitements et salaires
(EURL à l’impôt sur les sociétés).

Si le gérant est l’associé unique : Gérant minoritaire ou égalitaire :


Quel est le régime social Régime des travailleurs non- régime des travailleurs non-salariés assimilé-salarié
du dirigeant ? salariés. Si le gérant est un tiers : assimilé- Gérant majoritaire : travailleur
salarié non-salarié

Quel est le régime social Régime des salariés (s’ils sont


Il n’y a pas d’associé. Régime des travailleurs non-salariés
des associés ? titulaires d’un contrat de travail)

Les décisions de gestion courante


sont prises par le gérant.
Les décisions dépas-
sant les pouvoirs du gérant sont
prises en assemblée générale
Le gérant. Il est toutefois possible
ordinaire (par exemple : l’approba-
Qui prend les décisions ? L’entrepreneur individuel seul. de limiter ses pouvoirs s’il n’est pas
tion des comptes annuels).
l’associé unique.
Les décisions modifiant les statuts
sont prises en assemblée géné-
rale extraordinaire (par exemple :
le changement de siège social,
la modification de l’activité).

Tableau n°4: Résumé des différentes caractéristiques des entreprises. Tiré de http://www.apce.com.
(1)
Depuis le 1er janvier 2011, l’entrepreneur individuel peut opter pour le régime de l’EIRL et constituer un patrimoine affecté à son activité professionnelle
distinct de son patrimoine personnel. L’EIRL lui permettra d’isoler ses biens personnels des poursuites des créanciers professionnels.
(2)
L’entrepreneur individuel qui a choisi le régime de l’EIRL peut sous certaines conditions opter pour l’impôt sur les sociétés.

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E. LE STATUT D’AUTO-ENTREPRENEUR
Depuis août 2008, ce régime permet de simplifier la création d’une entreprise, au niveau
des démarches et des obligations de cotisations (500 000 créations). L’inscription (ou la
cessation) se fait via l’URSSAF, le paiement des cotisations peut être réalisé en ligne tous les
mois ou par trimestre. Il s’agit d’une entreprise individuelle (exonération de TVA), et seules
quelques professions ne peuvent pas s’exercer sous ce statut.

Deux plafonds de chiffre d’affaires annuel sont imposés :


–– 82 200 € pour les activités de vente de marchandises (en 2014) ;
–– 32 900 € pour les prestations de services.

Il s’agit donc plutôt d’une aide au démarrage d’une entreprise que d’un statut définitif. L’un
des intérêts par rapport à d’autres statuts d’entreprise est que vous ne payez des cotisations
que lorsqu’il y a réalisation d’un chiffre d’affaires.

C’est un statut compatible avec une autre activité salariée, mais surtout qui peut vous
permettre de vendre un autre type de prestations en tant qu’artiste. Par exemple, si
vous êtes inscrit à la Maison des Artistes, vous ne pouvez pas facturer (et donc exercer)
certaines prestations qui ne sont pas strictement créatives. Au niveau fiscal en revanche,
vous ne pourrez pas cumuler un régime en frais réels avec le statut d’auto-entrepreneur
(la déclaration en frais réels permet de déduire de votre chiffre d’affaires une partie de
l’électricité, du loyer, etc., en tenant un livre de recettes/dépenses).

Reportez-vous aux sites officiels, principalement :


–– www.lautoentrepreneur.fr
–– www.gouvernement.fr/gouvernement/le-statut-de-l-auto-entrepreneur

Là aussi, vous trouverez facilement de nombreuses pages sur le web sur ce statut, dont
celles de Wikipédia ou du site du journal « L’Entreprise » : http://lentreprise.lexpress.fr/

Fig. 5. © Albachiaraa - Fotolia

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Choisir un statut juridique et s’installer Leçon 2

F. CHANGEMENT DE STATUT JURIDIQUE


Le choix de la forme juridique opéré à la création de l’entreprise n’est pas irrévocable, et Pour aller plus loin :
vous pouvez faire évoluer le statut juridique de votre entreprise en fonction des besoins Pour plus de détails,
consultez l’ouvrage Vendre
de votre activité. Vous devrez alors analyser à nouveau votre situation personnelle, votre ses photos, de J. Verbrugge,
patrimoine, votre environnement familial, et déterminer, avec l’aide d’un expert si besoin aux éditions Knowware,
(avocat, notaire, expert-comptable…), le futur statut de votre entreprise. qui aborde statut par statut
tous les aspects fiscaux,
comptables et administratifs.
Un ouvrage pratique qui
vous guidera dans l’exercice
III. LES FORMALITÉS DE CRÉATION de votre activité de
l’inscription à la déclaration
DE L’ENTREPRISE de revenus.

Quelle que soit l’activité que vous souhaitez créer, il existe quelques démarches à effectuer,
notamment la demande d’immatriculation auprès du centre de formalités des entreprises (CFE)
dont elle dépendra. Vous donnerez ainsi une existence juridique à votre entreprise.

A. LES CENTRES DE FORMALITÉS DES ENTREPRISES


(CFE)
Les CFE permettent aux entreprises de souscrire en un même lieu et sur un même document
les déclarations relatives à leur création, aux modifications de leur situation ou à la cessation
de leur activité auxquelles elles sont tenues par les lois et règlements en vigueur.

Ils évitent donc aux entreprises d’avoir à multiplier les démarches auprès d’organismes
distincts. Ils ont ainsi un rôle de :
•• Centralisation des déclarations ;
•• Contrôle des documents présentés ;
•• Transmission de l’ensemble des pièces aux organismes destinataires :
–– l’INSEE, qui inscrit l’entreprise au répertoire national des entreprises (RNE) et lui attribue
un numéro SIREN, un numéro SIRET et un code d’activité APE ;
–– les services fiscaux ;
–– les organismes sociaux : URSSAF (qui transmet aux ASSEDIC), caisse d’assurance maladie,
caisse de retraite ;
–– le greffe du tribunal de commerce, si votre activité est commerciale ou si vous créez
une société. Le greffier du tribunal vous adressera par la suite un document attestant
de l’immatriculation de votre entreprise au registre du commerce et des sociétés (RCS),
nommé « extrait K » pour les entreprises individuelles et « extrait Kbis » pour les sociétés ;
–– le répertoire des métiers, si votre activité est artisanale ;
–– les caisses sociales concernant les salariés ainsi que l’inspection du travail, si la déclaration
indique que votre activité démarre avec des salariés.

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Il existe également des démarches que vous devrez effectuer vous-même :
–– demande d’autorisation, de carte professionnelle, de licence, inscription auprès d’un
ordre professionnel… ;
–– si votre activité est artisanale, vous devez effectuer un stage de gestion, ou solliciter une
dispense, si vous êtes en mesure de justifier de certains diplômes ;
–– demande d’autorisation au propriétaire si vous êtes locataire et que vous souhaitez
exercer votre activité à domicile ;
–– si vous utilisez une dénomination ou un nom commercial original, vérification auprès
de l’INPI (www.inpi.fr) que ce nom n’est pas déjà utilisé ou déposé en tant que marque ;
–– même si l’activité démarre sans salariés, l’adhésion à une caisse de retraite de salariés
relevant de l’ARRCO (non-cadres) ou de l’AGIRC est obligatoire.

B. À QUEL CFE S’ADRESSER ?


Remarque : Vous êtes… Vous devez vous adresser à…
Vous pouvez facilement
–– Commerçant.
trouver le CFE dont
vous dépendez, au niveau –– Société commerciale (SARL, EURL, SAS, SNC…)
géographique et juridique, n’exerçant pas une activité artisanale ou agricole.
Chambre de commerce et d’industrie.
sur le site Internet suivant : –– Autres personnes morales dont l’immatriculation au
www.sirene.tm.fr/annuaire.cfe. registre du commerce et des sociétés est prévue par la
loi.

–– Artisan (entrepreneur individuel).


–– Société commerciale (SARL, EURL, SAS, SNC…) exerçant Chambre des métiers.
une activité artisanale.

–– Société civile (SCI, SCM, SCP…) à l’exclusion de celles


exerçant une activité artisanale ou agricole.
–– Société d’exercice libéral (SELARL, SELAFA, SELCA).
Greffe du tribunal de commerce.
–– Agent commercial.
–– Établissement public industriel et commercial (EPIC).
–– GIE, GEIE quelle que soit la nature de son objet.

Entrepreneur individuel ou société exerçant une activité


Chambre d’agriculture.
agricole.

–– Membre d’une profession libérale (appartenant à


un ordre, réglementée ou assimilée) exercée à titre
individuel. URSSAF.
–– Employeur dont l’entreprise ne relève pas des CFE
précédents : syndicats, fondations, etc.

Autres personnes ou sociétés ne relevant pas des CFE


précédents : artiste, loueur en meublé non professionnel, Centre des impôts.
loueur de fonds de commerce, etc.
Tableau n°5

Toute modification ultérieure (changement d’adresse, cessation d’activité, changement de


nom, de situation maritale, de forme juridique…) devra être signalée à votre CFE. Lors de
l’embauche du premier salarié, vous devrez également vous adresser à l’URSSAF.

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Choisir un statut juridique et s’installer Leçon 2

C. INSTALLER L’ENTREPRISE
Le choix d’un local adapté est essentiel car il est, vis-à-vis de vos clients, le reflet de votre
travail. Il est de plus important de trouver un environnement propice à votre travail (séparant
bien privé et professionnel, permettant de vous sentir à l’aise, d’avoir le matériel adapté…).

Dans tous les cas, vous n’aurez pas intérêt à changer fréquemment d’adresse, car cela
entraîne des coûts non négligeables : déménagement, avis aux clients, impression de
nouveaux documents commerciaux… Il est donc préférable de bien y réfléchir avant
de se lancer. De plus, n’oubliez pas que le loyer est une charge fixe de l’entreprise, qui
élève toujours son seuil de rentabilité. Si vous vous apercevez, trop tard, que le loyer est
surévalué et si ce dernier est soumis au statut des baux commerciaux, vous ne pourrez pas
le dénoncer avant une période de 3 ans.

Fig. 6. © Isabelle Esselin - Fotolia

D. ASSURER L’ENTREPRISE
Toute activité professionnelle engendre des risques et des responsabilités, qu’il est préférable
de connaître et de prendre en compte. Il vous faudra donc, par sécurité :
–– faire l’inventaire des risques auxquels vous et votre matériel serez exposés, et vous assurer
en conséquence ;
–– vérifier si la réglementation propre à votre activité impose de prendre certaines assurances
particulières ;
–– soigner la rédaction des contrats passés avec vos clients, vos fournisseurs… en mesurant
bien l’étendue de votre responsabilité.

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E. ÉTABLIR VOS DOCUMENTS COMMERCIAUX
Il est désormais temps de réaliser ou de faire réaliser votre « papeterie » (papier à en-tête,
cartes de visite, prospectus publicitaires…). Tous ces documents, qui seront adressés à des
tiers, devront comporter un certain nombre de mentions légales qui peuvent varier selon
l’activité exercée.

Vous devrez notamment indiquer (sur les factures et devis principalement) le nom de votre
entreprise (avec sa forme juridique et le montant de son capital social s’il s’agit d’une
société) et son numéro unique d’identification, suivi, pour les commerçants et sociétés, de
la mention RCS et du nom de la ville où se trouve le greffe où est immatriculée l’entreprise.

F. APPRENDRE À GÉRER SON TEMPS


Être installé à son compte veut souvent dire avoir des journées bien remplies. Pour autant, il
faut apprendre à ne pas se laisser déborder et à bien gérer son temps. Le premier point sera
Remarque : donc de bien identifier vos différentes tâches : créer, produire, vendre, gérer… ; mais aussi
Vous pouvez prévoir un plan veiller à conserver du temps pour la réflexion et votre vie personnelle.
de travail hebdomadaire,
dans lequel vous réserverez
des temps pour telle
ou telle tâche.

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© M.studio - Fotolia

Leçon 3
L’AGESSA ET LA MDA
La création artistique – même commerciale – étant une activité particulière, elle s’est vue
dotée de possibilités juridiques particulières, dont certaines sont très intéressantes. L’AGESSA
(pour les photographes notamment) et la Maison des Artistes en assurent la gestion.

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30 www.lignes-formations.com
L’AGESSA et la MDA Leçon 3

Le secteur très vaste de la création (architecture, design, graphisme, photographie,


illustration, paysagisme, arts plastiques, etc.) peut, comme vous l’avez certainement
compris, correspondre à des statuts juridiques différents. Ce sera donc à vous de choisir,
selon vos préférences et les conseils que vous aurez pu recevoir, celui qui sera le plus
adapté à votre situation.

Sachez cependant qu’il existe quelques statuts particuliers (principalement pour les
graphistes, les dessinateurs et les photographes) qui peuvent s’avérer intéressants pour vous.

I. L’AGESSA
L’AGESSA a été chargée, suite à une loi de 1975 instaurant un régime de sécurité sociale
spécifique aux activités de création, d’une mission de gestion pour le compte de la Sécurité
sociale, pour certaines catégories d’artistes.

Il ne s’agit pas d’une caisse de sécurité sociale : elle ne sert que de passerelle entre des
auteurs et les caisses primaires d’assurance maladie (elle ne verse donc aucune prestation).

La répartition s’est opérée de la façon suivante :


–– l’AGESSA pour les activités de création littéraire, dramatique, musicale, audiovisuelle,
photographique ;
–– la Maison des Artistes, pour les auteurs d’œuvres graphiques et plastiques (voir le chapitre
suivant).

L’AGESSA recouvre, pour le compte de la Sécurité sociale, les cotisations et les contributions
dues sur certaines rémunérations artistiques. Ces fonds sont ensuite transférés à l’Agence
centrale des organismes de sécurité sociale.

A. QUI PEUT S’INSCRIRE ?


Les activités entrant dans le champ d’application de l’AGESSA sont les suivantes.

Branche des écrivains : auteurs de livres, brochures et autres écrits littéraires et scientifiques
(ce qui exclut les textes à caractère publicitaire ou promotionnel et de communication) ;
auteurs de traductions, adaptations et illustrations des œuvres précitées ; auteurs d’œuvres
dramatiques et de mises en scène d’ouvrages dramatiques, lyriques et chorégraphiques ;
auteurs d’œuvres de même nature enregistrées sur un support matériel autre que l’écrit ou
le livre (tel que disque, cassette, CD-Rom, réseau câblé), auxquels sont rattachés les auteurs
de logiciels exerçant leur activité à titre indépendant.

Branche des auteurs et compositeurs de musique : auteurs de compositions musicales avec


ou sans paroles (compositeur, parolier, librettiste) ; auteurs d’œuvres chorégraphiques et
pantomimes.

Branche du cinéma et de la télévision : auteurs d’œuvres cinématographiques, audiovisuelles


(scénariste, adaptateur, dialoguiste, réalisateur, auteur de doublage et de sous-titrage) quels
que soient les procédés d’enregistrement et de diffusion ; les auteurs réalisateurs d’œuvres
« multimédia » exerçant leur activité à titre indépendant.

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Branche de la photographie : auteurs d’œuvres photographiques ou d’œuvres réalisées
à l’aide de techniques analogues à la photographie (hormis les travaux réalisés pour des
particuliers et qui ne donnent pas lieu à diffusion et/ou exploitation commerciale, telles les
photos « de famille »).

B. LES ÉTAPES DE L’INSCRIPTION


Pour obtenir un numéro de référence, il convient de retourner, préalablement au premier
versement, une déclaration d’existence (que vous pouvez trouver en téléchargement sur le
site Internet, ou demander par courrier).
Contact :
AGESSA
21, bis rue de Bruxelles
Pour des versements occasionnels, vous pourrez également utiliser le bordereau simplifié
75009 PARIS de déclaration, qui doit comporter obligatoirement les coordonnées de l’entreprise
Tél. : 01 48 78 25 00 (partie versante) ainsi que son SIRET et les coordonnées de la personne concernée par ce
www.agessa.org versement : nom, prénom, adresse, numéro de Sécurité sociale et activité de l’auteur.

Il ne s’agit là que de documents d’inscription, et vous ne serez assuré social qu’au bout d’un an,
sous certaines conditions, notamment financières (le seuil d’affiliation est fixé par référence à
900 fois la valeur moyenne horaire du SMIC).

Vous trouverez, sur le site Internet de l’AGESSA, de plus amples renseignements sur ce
statut particulier, ainsi que des exemples de notes de cession de droits d’auteur, avec les
taux applicables.

II. LA MAISON DES ARTISTES


Créée en 1952 par des artistes dans un esprit de solidarité, la Maison des Artistes (association
loi de 1901) est aujourd’hui la plus importante association d’artistes plasticiens en France.

La MDA est agréée par l’État pour la gestion des assurances sociales des artistes-auteurs
pour la branche des arts graphiques et plastiques. Les photographes, écrivains, illustrateurs
d’œuvres littéraires et scientifiques, de compositions musicales, de logiciels, dépendent
quant à eux de l’AGESSA (voir le chapitre I).

Si vous réalisez des créations plastiques, artistiques ou graphiques (voir la liste ci-dessous), vous
pouvez donc vous inscrire à la MDA pour les vendre, même si vous exercez un autre métier en
parallèle. En tant qu’auteur d’œuvres graphiques et plastiques, vous ne serez donc pas concerné
par une inscription à l’URSSAF et au régime des professions libérales.

Le statut d’artiste-auteur affilié à la MDA implique de céder exclusivement ses propres


créations et leurs droits d’exploitation. Si vous souhaitez exercer en complément une activité
différente, de nature commerciale ou industrielle, il vous faudra créer une entreprise (EI,
EURL, SARL…) qui supportera la facturation des prestations autres que celle des créations
personnelles.

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L’AGESSA et la MDA Leçon 3

A. QUI PEUT S’INSCRIRE ?


Les activités entrant dans le champ d’application de la Maison des Artistes sont :

Les tableaux, peintures, collages, dessins entièrement exécutés à la main par l’artiste à
l’exclusion des dessins d’architectes, d’ingénieurs et autres dessins industriels, des articles
manufacturés décorés à la main ;

Les illustrations, pour tous secteurs d’activités (culturel, social, industriel, commercial…)
et modes de diffusion (presse, publicité, audiovisuel, multimédia…), à l’exception des
illustrations d’écrits littéraires ou scientifiques ;

Les gravures, estampes, lithographies originales tirées en nombre limité d’une ou plusieurs
planches entièrement exécutées à la main par l’artiste quelle que soit la technique ou la
matière employée, à l’exception de tout procédé mécanique ou photomécanique ;

Les productions originales de la sculpture en toutes matières exécutées entièrement par


l’artiste, fontes de sculptures à tirage limité à huit exemplaires contrôlés par l’artiste ou ses
ayants droit, à l’exception des articles de bijouterie, de joaillerie ou d’orfèvrerie ;

Les réalisations de plasticien : installations, art vidéo... ;

Les tapisseries et textiles muraux faits à la main, sur la base de cartons originaux fournis par
l’artiste à condition qu’il n’existe pas plus de huit exemplaires de chacun d’eux ;

Les maquettes de dessins originaux pour le textile, le papier, les arts de la table…, à
l’exclusion des croquis de modèles de vêtements, des dessins de modèles d’objets,
d’accessoires pour le domaine de la mode, de la décoration, c’est-à-dire de la conception
d’articles, d’objets ou d’accessoires utilitaires ayant vocation à être utilisés au regard de leur
fonction… ;

Les maquettes de fresques, mosaïques et vitraux, dont la réalisation est effectuée par l’artiste
ou sous sa direction ;

Les créations graphiques, destinées à transmettre un message visuel dans tous les domaines
de la vie économique, sociale et culturelle pour tous modes de diffusion (presse, publicité,
édition, audiovisuel, multimédia…), quels que soient les outils ou technologies mis en
œuvre : utilisation ou non de l’informatique (palette graphique, logiciel d’animation…). Ne
sont pas concernés : l’activité de graphiste qui inclut des prestations techniques relevant
du domaine de la production commerciale en vue de la livraison d’un produit fini sous la
forme d’exemplaires multiples (travaux d’impression par exemple) et les travaux limités à
l’exécution graphique correspondant à une simple mise en œuvre de techniques ;

Les exemplaires uniques de céramiques, entièrement exécutés par l’artiste et signés par
lui, et émaux sur cuivre, entièrement réalisés à la main, dans la limite de huit exemplaires
numérotés et comportant la signature de l’artiste, à l’exclusion des articles de bijouterie,
d’orfèvrerie, de joaillerie et des pièces utilitaires par nature ou fabriquées à l’unité mais
n’étant différentes les unes des autres que par des détails.

Toute personne qui désire présenter et commercialiser sa création artistique dans le(s)
domaine(s) décrit(s) ci-dessus doit obligatoirement déclarer son activité auprès des services
de sécurité sociale de la Maison des Artistes, même si elle exerce une autre activité (salariée,
indépendante, étudiant, retraité…).

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Attention, les activités suivantes n’entrent pas dans le champ d’application de la
réglementation :
–– les cours de peinture, de dessin, de sculpture… dispensés dans des établissements publics
ou privés ;
–– les conférences sur l’art ;
–– les stages, animations ;
–– les travaux de restauration ;
–– les fonctions de conseil, de direction artistique.

B. LES ÉTAPES DE L’INSCRIPTION


••1re étape
Pour permettre votre inscription, vous devez adresser une déclaration de début d’activité
(que vous pouvez trouver sur le site Internet de la MDA ou que vous pouvez demander par
courrier) à la Maison des Artistes, dès votre première vente d’œuvre, vos premiers droits
d’auteur ou lors de votre premier contrat ou bon de commande.
Contact :
La Maison des Artistes
90, avenue de Flandre
Cette identification vous permettra d’obtenir un numéro d’ordre, que vous devrez ensuite
75019 PARIS faire figurer sur toutes vos pièces administratives professionnelles (factures, contrats, etc.).
Tél. : 01 53 35 83 63 Vous conservez par ailleurs votre numéro de Sécurité sociale.
www.lamaisondesartistes.fr
À ce moment-là, vous serez recensé au fichier de la Maison des Artistes, ce qui constitue
une simple inscription. Vous ne serez pas encore assuré social au titre du régime des
artistes-auteurs. Cette affiliation définitive ne peut se faire qu’au bout d’un an, sous
certaines conditions, notamment financières (bénéfice non commercial dont le montant
majoré de 15 % est au moins égal à 900 fois la valeur horaire du SMIC). Pour l’instant,
vous conserverez donc votre couverture sociale. Vous pouvez interroger la caisse primaire
d’assurance maladie dont relève votre domicile si vous souhaitez avoir davantage de
renseignements.

••2e étape
Vous devez déclarer votre activité au centre des impôts de votre domicile (en remplissant
la liasse P0). Celui-ci en communiquera un exemplaire à l’INSEE, qui vous délivrera un
numéro Siret (identification de l’entreprise quelle que soit sa forme juridique : entreprise
individuelle pour un travailleur indépendant, numéro qui doit figurer sur les notes
d’honoraires ou notes de droits d’auteur) et un code APE (en l’occurrence, pour les activités
artistiques, 923 A).

••3e étape
Une fois l’affiliation à la MDA obtenue, vous devrez vous inscrire auprès de l’Institution de
retraite complémentaire de l’enseignement et de la création (IRCEC), qui gère le régime
obligatoire de retraite complémentaire du régime des professions libérales. L’IRCEC est
complémentaire à l’assurance vieillesse de base du régime général de la Sécurité sociale
gérée par la MDA.

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L’AGESSA et la MDA Leçon 3

III. POUR TOUS LES AUTRES…


Si votre activité ne rentre ni dans le cadre de la Maison des Artistes, ni dans celui de l’AGESSA,
vous devrez choisir entre les différents statuts que nous avons évoqués précédemment (EI,
EURL, SARL). Sachez qu’il existe également d’autres types d’entreprises, que nous n’avons
pas pu évoquer ici par souci de concision, mais qui pourraient s’avérer intéressants pour
vous.

Si votre choix est de vous lancer, vous pourrez obtenir de précieux conseils en vous entourant
de professionnels (avocats, experts-comptables, notaires), et/ou en allant chercher par vous-
même des informations.

Voici donc, pour finir, quelques contacts et liens qui pourraient vous servir.

Union nationale des professions libérales


46, boulevard de la Tour-Maubourg
75343 PARIS CEDEX 07
www.unapl.org

Chambre nationale des professions libérales


11 boulevard de Sébastopol
75001 Paris
www.cnpl.org

Direction du commerce, de l’artisanat, des services et des professions libérales


3-5 rue Barbet-de-Jouy
75007 Paris
www.pme.gouv.fr

Agence pour la création d’entreprise


14 rue Delambre
75682 Paris cedex 14
www.apce.com

Union nationale des associations agréées


36 rue de Picpus
75012 Paris
www.unasa.org

INSEE
Institut national de la statistique et des études économiques
www.insee.fr

Notaires de France
Portail du notariat français.
www.notaires.fr

Fig. 7. © Yuri Arcurs - Fotolia

www.lignes-formations.com 35
Forma-PL
Le site de formation des professionnels libéraux.
www.formapl.org

D’autres renseignements sont facilement disponibles sur le web :


http://aide-creation-entreprise.info
http://droit-finances.commentcamarche.net
www.kob-one.com

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