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Prise de la parole par le chef de groupe (KOUSSI PIERRE)

MERCI CHER MAITRE


M. le Président du jury,
Honorables membres du jury,
Mesdames et Messieurs.

Chers maitres ;
Avant tout propos, nous tenons à vous remercier pour avoir accepté d’évaluer notre
travail malgré vos multiples occupations et surtout après avoir reçu le document au-
delà du délai imparti.

Le travail que nous avons l’honneur de vous présenter s’intitule :


Sortie des malades hospitalisés contre avis médical : cas du service de
médecine interne du CHU de Bouaké.

Notre présentation s’articulera autour des points suivants :


 L’introduction (par l’impétrant KOUASSI PIERRE)
 Justification du choix (DJA GEORGES)
 Notre étude (DJE LOU)
 Les résultats d’enquête (KOUA HONORINE)
 La conclusion (DJAHA ENOC)
 Les recommandations (KOUACOU FELICITE)

INTRODUCTION (KOUASSI PIERRE)

La sortie contre avis médical (SCAM) est un concept utilisé en médecine pour
indiquer que le patient, malgré une information claire, loyale et intelligible, doté
d’une autonomie s’engage à interrompre les soins qui lui sont proposés et quitter
l’hôpital. Pour le médecin, la SCAM à titre d’exemple, l’empêche de procurer au
patient des soins nécessiteux, par conséquent, il ne sera pas dans les conditions

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optimales pour assurer des soins de qualité. Ainsi le devoir de collaboration du
patient est affecté. Les recherches démontrent que de tels patients courent un risque
accru d’obtenir des résultats défavorables pour leur santé pouvant aller des
complications médicales à la mort. De tels résultats ont d’importantes répercussions
sur le coût total des soins qui leur sont prodigués, sur l’expérience de soins et sur
leur qualité de vie. Il est important de comprendre la nature des admissions qui se
sont terminées par une sortie contre l’avis du médecin pour trouver des solutions
appropriées et ciblées dans le but de minimiser les répercussions de ces sorties.
Une étude en Côte d’Ivoire a démontré que la sortie contre avis médical a été
observée (n=565 ; 13,38%) et 86 patients sont décédés (2,03%). Le fait que certains
patients souhaitent sortir contre l’avis du médecin peut également être signe qu’ils
ont des problèmes de communication avec leurs dispensateurs de soins.
Par ailleurs, des données probantes suggèrent que les patients qui quittent l’hôpital
contre l’avis du médecin sont plus susceptibles de retourner à l’hôpital (souvent
pour le même diagnostic) que les autres patients. Ils représentent donc un dilemme
éthique pour les dispensateurs de soins de santé, qui ont la tâche difficile de
concilier les soins appropriés et le respect de la volonté des patients.
La problématique des sorties contre avis médical touche tous les pays du monde
selon les proportions variables et tous les secteurs de la médecine sont concernés.
De ce fait, la question que nous nous posons est : Quelles sont les raisons
favorisant les sorties contre avis médical ?
Au regard de la prévalence élevée des sorties contre avis médical au service
de médecine interne du CHU de Bouaké, nous avons initié ce travail afin de
comprendre les motifs justifiant leur demande de sortie contre avis médical.

JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET (DJA KABENAN)

Le choix de notre sujet d’étude se justifie par trois (3) niveaux :

 Motivation et intérêt

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Pendant nos différents stages au cours de notre formation, nous avons constaté que
plusieurs patients hospitalisés abandonnaient leurs traitements pour d’autres
destinations et cela sans avis des médecins. En effet, ces sorties contre avis médical
avaient des répercussions sur la santé ou la vie de ces patients. Ce qui nous emmène
à chercher et à mettre en évidence les facteurs à l’origine des SCAM.

 Pertinence scientifique

Selon SAVADOGO (2011) la sortie contre avis médical (SCAM) est un concept
utilisé en médecine pour indiquer que le patient malgré une conscience éclairée sur
d’éventuelles complications de sa maladie, s’engage à interrompre les soins qui lui
sont proposés et de quitter l’hôpital. Ce phénomène est diffèrent de celui d’évasion
où le malade quitte l’hôpital surtout la nuit à l’insu du personnel soignant.
 Pertinence sociale

Les SCAM sont des décisions qui ont vraiment des conséquences négatives sur
la vie des patients, ce qui crée bien souvent des souffrances bien plus grave pour la
famille du malade car ils finissent par revenir à l’hôpital et souvent trop tard et ce
qui vient compliquer encore plus le travail des agents de santé, ce qui est très triste
pour la société.

Et pour objectifs spécifiques :


 Identifier les caractéristiques sociodémographiques et professionnelles des
patients sortant contre avis médical.
 Relever les motifs de sortie contre avis médical.
 Recueillir les suggestions des malades en vue de réduire les sorties contre avis
médical.

NOTRE ÉTUDE
Ø MATERIEL (DJE LOU)
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1. Matériels

Notre étude s’est déroulée en Côte d’Ivoire, dans la commune de Bouaké du 02


Octobre au 14 octobre 2023.
Le cadre de notre étude est le CHU de Bouaké.

Le champ de notre étude est le Service de médecine interne du CHU de Bouaké.

La population de notre étude est constituée des patients hospitalisés en médecine


interne du CHU de Bouaké et qui demande à sortir sans avis médical.

 Critère d’inclusion
Patients hospitalisés sortant contre avis médical.
 Critère de non inclusion

Tout patient hospitalisé qui n’exprime pas le besoin de sortir contre avis
médical.

METHODES

. Type d’étude : notre étude est de type descriptif et analytique.

. Paramètres à étudier : notre étude se tiendra sur les paramètres suivants :

- Les caractères sociodémographiques et professionnels


- Les motifs de sorties des patients sortant contre avis médical
- Les suggestions des patients en vue de réduire les SCAM.

1.2.3. Echantillonnage
 Méthode
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Nous avons conduit notre enquête au sein du service de médecine interne au
CHU de Bouaké. La sélection des patients s’est faite grâce à un
échantillonnage accidentel.

 Technique
Il s’agit de façon pratique d’interroger les patients hospitalisés, voulant sortir
contre avis médical, rencontrés accidentellement dans le service.
TAILLE DE L’ECHANTILLON
La taille de notre échantillon est 50 patients hospitalisés.
1.2.4. Techniques et outils de collectes des données
Pour conduire notre étude, nous avons eu recours à un guide d’entretien adressé aux
patients hospitalisés dans le service de médecine interne de Bouaké.

1.2.3. Les outils de collecte de données


Elle s’est faite en deux étapes :
- La mise en forme des outils de collecte
- Le pré test
 Mise en forme des outils de collecte
Le questionnaire a été soumis à l’analyse de notre encadreur de mémoire en
vue de corriger les imperfections. Des corrections ont été apportées à ces outils
en tenant compte de l’adéquation entre les questions et les objectifs de l’étude
ainsi que de leur formulation.
 Pré-test
Dans le but de vérifier la compréhension des questions par les personnels
éligibles pour notre échantillon d’étude, nous avions organisé un pré test.

. Déroulement de l’enquête
Notre enquête s’est déroulée du 02 octobre au 14 octobre 2023, soit 12 jours.
. Aspects éthiques

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Cette étude a été réalisée avec l’accord des patients et les informations
recueillies sont restées confidentielles. Une copie de cette note
d’autorisation a été déposée auprès de la direction du service de médecine
interne.
. Difficultés et limites
 Au cours de nos activités de recherche, nous avons été confrontés à
l’insuffisance de temps, aussi certains patients se sont montrés indifférents
lors de nos enquêtes. Le manque de moyen financier a constitué des
difficultés pour faire face aux frais de déplacements durant notre période de
travail.

RESULTATS (KOUA HONORINE)


Notre étude sur la sortie contre avis médical a permis d’avoir les résultats suivants

Au niveau des CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES ET


PROFESSIONNELLES

46,3% de nos enquêtés ont entre 15 et 29 ans. Plusieurs autres études ont
démontrées que l’âge jeune faisait partie des facteurs fréquemment associés au
refus de soins et à la sortie contre avis médical.

Au niveau du sexe

Nous avons constaté une prédominance du genre masculin dans 79,5% des cas. Ce
taux est supérieur à celui de Salimi et Ravangard qui ont retrouvé sur 2801
patients 65,3% d’hommes [45] en 2012.

. En ce qui concerne la profession des patients, le groupe des ouvriers étaient les
plus représentés avec 26%, comparable à celle de Houdonou et al au Benin, le
groupe des artisans et des commerçants était le plus représenté avec 44,29%.

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4. La majorité des enquêtés étaient baoulés à 44% et 80% étaient de nationalité
ivoirienne. Ces observations dérivent essentiellement de la localisation du CHU
dans lequel a été effectuée l’étude, qui se situe au centre de la Cote d’ivoire.

5. 82% des patients sortaient du service en moins de 24heures. Ce chiffre élevé


s’explique du fait que le coût des chambres d’hospitalisation soit très énorme et
également les frais de prise en charge sont élevés. La durée maximale de séjour
était de 7jours. Dans celle de RAMAGANAVALONA, 81,6% des patients
sortaient du service de médecine interne en -24heures.

6. Les douleurs abdominales étaient le motif principal des admissions avec 32%
dans notre étude, comparable à celle de Houdonou Ma et al, 87,5% des cas
s’agissait d’accidents survenus sur la voie publique.

7. Les résultats de notre étude ont révélé que les pathologies des malades étaient
dominées par l’arthrose avec 50%.
Celle de Ramanganavalona à Madagascar a retrouvé 57,4% de fractures. Une
autre raison de cette prédominance est le fait que plusieurs personnes dans les pays
en développement comme le nôtre, préfèrent traiter les Arthroses et les fractures
chez les kinésithérapeutes traditionnels.
8. le motif des sorties contre avis médical le plus fréquent était la préférence du
traitement traditionnel avec 34%, suivi du problème de moyen financier à 30%
dans notre étude. Le problème financier et l’influence familiale étaient les
principales causes justifiant le refus de soins des malades dans l’étude de
Ramanganavalona à Madagascar. En effet la pauvreté est encore élevée dans les
pays en développement, contrastant avec la cherté du coût de soins et le faible taux
de population avec une assurance maladie.

11. 42% des initiateurs de SCAM sont les parents de sexe masculin (les pères) car
dans les familles où le père est encore vivant, il est responsable de la famille et le
patient lui-même initiait dans 22% des cas.

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Dans celle de Houdonou et al un parent de sexe masculin était responsable de la
décision de sortie (51,61%). Le patient lui-même ne décide de la SCAM que dans
29,03% des cas.

12. Notre étude a déterminé 16% des possibilités de réadmission des patients en
médecine après leur sortie contre avis médical.

En absence des soins optimaux, une aggravation de la pathologie initiale du patient


est fortement probable.

CONCLUSION (DJAHA ENOC)

Au terme de notre étude, nous pouvons dire que la sortie contre avis médical
demeure une réalité au service de médecine interne du CHU de Bouaké. Elle a
représenté 16,12% des admissions et 16% de la possibilité de réadmission pendant
deux semaines soit 12 jours. Notre enquête nous a permis d’identifier quelques
raisons incitant les patients à demander à sortir contre avis médical. Il s’agit entre
autres : la préférence des traitements traditionnels, problèmes financiers, le coût
élevé des chambres d’hospitalisation, la guérison supposée, la non amélioration de
l’état de santé. De ce fait, il est nécessaire de prendre toutes les dispositions afin de
réduire la prévalence des sorties contre avis médical.

RECOMMANDATIONS (KOUACOU FELICITE)


Au terme de notre étude, nous formulons les recommandations suivantes :

√ A court et à moyen terme (de 0-12 mois)

Aux agents de la santé

 Proposer des solutions thérapeutiques les moins chères.

 Disponibilité, écoute, empathie.


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 Raccourcir la durée d’hospitalisation.

 Rassurer le malade
 Accélérer la prise en charge des patients.

 Informer de manière simple sur les risques liés au traitement traditionnel et sur
les avantages à court et au long terme du traitement hospitalier.

 Améliorer la qualité des soins prodigués.

A la population

 Avoir la confiance aux personnels soignants et aux traitements proposés.

 Eviter la désorganisation et la violence verbale.

 Avoir la patience pendant la durée de séjour.

√ A long terme (plus de 12 mois)

Aux autorités politiques et sanitaires

 Amortir les coûts de la prise en charge.

 Faciliter des critères d’obtention de l’aide sociale.

 Améliorer l’infrastructure, la propreté et l’équipement du service.

 Améliorer de la communication des soignants par des formations prodiguées


aux soignants.

 Eduquer la communauté pour un changement de comportement sur l’importance


et la nécessite de soins jusqu’au bout.

 Extension de la CMU à d’autres couches socio-professionnelles solvables

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Mot de fin (KOUASSI PIERRE)
 Monsieur le Président du jury ;
 Honorables membres du jury ;
 Mesdames et messieurs ;
 Chers maitres,
Voici succinctement présenté, le travail que nous avons eu l’honneur de
soumettre à votre appréciation. Aussi sommes-nous disposés à recevoir vos
critiques et suggestions afin d’en améliorer la qualité.
Nous tenons enfin à vous remercier pour votre aimable attention.

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