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Anatomie descriptive

et fonctionnelle des voies urinaires


Olivier Traxer M0-A

L’appareil urinaire est classiquement divisé • Structure : sur une coupe frontale, de
en deux parties : dedans en dehors (figure 1) :
– Le haut appareil : reins et uretères, – Le hile reçoit les vaisseaux (une artère
– Le bas appareil : vessie et urètre. et une veine) et le bassinet,
– Les cavités excrétrices :
• 8 à 10 calices,
LE HAUT APPAREIL URINAIRE • Se réunissent en trois tiges (supé-
1. Les reins rieure, moyenne et inférieure),
• Définition : ce sont les organes qui • Qui rejoignent le bassinet,
sécrètent l’urine. • Ces cavités ne sont visibles en ima-
• Morphologie : gerie (échographie et scanner) que

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lorsqu’elles sont dilatées,
– Environ 12 x 6 cm,
– Le parenchyme qui comprend deux
– Deux pôles (supérieur et inférieur),
zones :
– Deux faces (antérieure et posté-
• La médullaire : pyramides (de Malpighi)
rieure),
qui se terminent par les papilles
– Forme d’un haricot dont le hile reçoit rénales qui s’ouvrent dans le fond
les vaisseaux et le bassinet. des calices,
• Situation : • La corticale qui contient les glomé-
– Pairs et rétropéritonéaux, rules rénaux.
– Dans un espace fermé (le rétropéri- – Une capsule fibreuse :
toine), • Entoure le parenchyme rénal,
– Où un saignement ou une fuite d’urine • Sa distension entraîne la douleur lors
peuvent rester contenus. d’une colique néphrétique.
• Rapports : • La loge rénale est constituée :
– Postérieurs : – De la graisse péri-rénale,
• Paroi lombaire et thoracique, – Du fascia péri-rénal qui entoure cette
• Un traumatisme des dernières côtes graisse,
peut léser le rein, – De la glande surrénale qui est séparée
– Antérieurs : du rein par une cloison fibreuse.
• À droite : face inférieure du foie, côlon NB : La néphrectomie élargie pour cancer
droit et duodénum, emporte le rein, la graisse péri-rénale, le fascia
• À gauche : rate, queue du pancréas, péri-rénal et éventuellement la surrénale.
côlon gauche, Les cancers limités au rein (T1-T2) sont
– En dedans : de meilleur pronostic que les cancers qui
• À droite : veine cave inférieure, envahissent la graisse ou la surrénale (T3a)
• À gauche : aorte. ou dépassent la fascia périrénal (T4).
• Sur un ASP : 2. Les uretères
– Les ombres rénales sont visibles, • Définition : ce sont les canaux par lesquels
– Le rein gauche est situé un peu plus l’urine s’écoule des reins vers la vessie.
haut que le droit, NB : Les voies excrétrices supérieures (cavités
– Les reins s’étendent de T12 à L3. rénales et uretères) sont très bien explorées
par les clichés tardifs de l’uroscanner.

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• L’uretère comprend trois parties : • Anomalies de l’uretère :
– Lombaire, verticale, – Duplicité (deux uretères, deux
– Iliaque, concave latéralement, croise méats),
les vaisseaux iliaques en avant, – Bifidité (deux uretères qui s’abouchent
– Pelvienne où il se termine dans la vessie dans un méat),
au niveau du méat urétéral. – Abouchement ectopique (vessie, vagin,
• Structure : trois tuniques de dehors en utérus, urètre).
dedans :
– Adventice,
LE BAS APPAREIL URINAIRE
– Musculeuse,
– Muqueuse. 1. La vessie
• Trois zones de rétrécissement : • Définition : réservoir dans lequel s’accu-
– Jonction pyélo-urétérale, mule l’urine entre les mictions.
– Croisement avec les vaisseaux • Morphologie :
iliaques, – Trois faces (une postérieure, deux
latérales),
– Jonction urétéro-vésicale,
– Un dôme,
– Où se bloquent les calculs urinaires.
– Capacité de 350 (homme) à 500 ml
• Rapports importants :
(femme),
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– Segment lombaire :
– Peut se distendre jusqu’à 2 à 3 litres
• Processus transverses des vertèbres
(rétention aiguë d’urines).
lombaires,
• Situation :
• Côlon droit ou gauche,
– Sous-péritonéale,
• Veine cave (à droite) et aorte (à
gauche), – Dans la partie antérieure du pelvis,
• Chaînes lymphatiques lombo- – Uniquement pelvienne lorsqu’elle est
aortiques. vide,
– Segment iliaque : essentiellement – Devient abdomino-pelvienne lorsqu’elle
vaisseaux iliaques en arrière. est pleine,
– Segment pelvien : – On peut dans ce cas la repérer (matité
• Chez l’homme : face postérieure de d’un globe),
la vessie, canal déférent et vésicule – Et la ponctionner par voie sus-
séminale, pubienne.
• Chez la femme : ligament large, • Configuration interne :
artère utérine, col utérin. – Trois orifices,
NB : L’uretère peut être comprimé : • Le col vésical (orifice urétral),
– Par différents types de tumeurs (vessie, • Deux méats urétéraux,
utérus, col, rectum) dans le pelvis, • Qui forment le trigone vésical.
– Par des adénopathies lombo-aortiques • Structure : la paroi est constituée de dehors
dans le rétropéritoine. en dedans :
Chez la femme les rapports étroits avec – D’une adventice,
l’utérus, expliquent les lésions iatrogènes – Du muscle vésical (détrusor) formé de
lors d’interventions gynécologiques. trois couches superposées,
– De la muqueuse.
• L’uretère se termine : NB : Les tumeurs vésicales sont dites
– En traversant la paroi vésicale, superfi cielles lorsqu’elles sont limitées à la
– Par le méat (ou orifice) urétéral, muqueuse et infi ltrantes quand elles enva-
– Qui comporte un dispositif anti-reflux, hissent le détrusor. Le pronostic est alors
plus sombre.
– Qui peut être déficient et entraîner un
reflux vésico-rénal. • La vidange vésicale (miction) fait intervenir
une double commande neurologique :
– Volontaire :

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• Par les centres corticaux, – Chemine en avant de la paroi vaginale
• Qui commandent l’ouverture du antérieure.
sphincter strié de l’urètre. • Chez l’homme, deux parties : urètre
– Involontaire : antérieur et postérieur.
• Neurovégétative, • Urètre postérieur : deux segments :
• Centres sympathiques (T11-L2) : – Urètre prostatique : traverse la pros-
contraction sphinctérienne et du tate,
col, inhibition de la contraction – Urètre membraneux : traverse le
vésicale, diaphragme urogénital (ou plan musculo-
• Centres parasympathiques (S2-S4) : aponévrotique moyen) du périnée.
contraction du détrusor. NB : Les traumatismes de l’urètre atteignent
NB : Des récepteurs alpha du col et de le plus souvent la partie membraneuse
l’urètre peuvent être bloqués médicalement (section sur l’aponévrose lors de trauma-
(alpha-bloquants) pour faciliter la miction. tismes du bassin).
2. L’urètre • Urètre antérieur : deux segments :
• Définition : c’est le canal par lequel l’urine – Urètre périnéal jusqu’à la base d’implan-
s’écoule lors de la miction. tation du pénis,
• Chez la femme : – Urètre pénien : dans la partie libre du
– Court (3 cm), pénis,

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– Se termine par le méat urétral, – Se termine par le méat urétral au bout
du gland.

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Anatomie descriptive et fonctionnelle
des voies génitales chez l’homme
Olivier Traxer M0-B

LA PROSTATE LES TESTICULES


• Définition : c’est une glande génitale qui • Définition : ce sont deux glandes paires
participe à l’élaboration du sperme. à double fonction :
• Situation : – Exocrine : fabrication des spermato-
– Sous-péritonéale, zoïdes,
– Au carrefour des voies urinaires et – Endocrine : synthèse de la testosté-
génitales, rone.
– Sous la vessie, • Configuration :
– En arrière de la symphyse pubienne, – Ovoïdes,
– En avant du rectum. – Grand axe oblique en bas et en
• Configuration : arrière,
– G l o b a l e m e n t l a f o r m e d ’u n e – Environ 4 x 3 cm,

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châtaigne, – Deux faces : latérale et médiale,
– 20 grammes, – Deux pôles : supérieur et inférieur,
– Deux lobes latéraux, séparés par un – Pôle supérieur surmonté par la tête de
sillon médian, l’épididyme,
– Une face supérieure ou base qui – Au niveau du pôle supérieur se trouve
reçoit : l’hydatide sessile (vestige embryon-
• En avant l’urètre prostatique, naire).
• En arrière les vésicules séminales NB : L’hydatide sessile peut se tordre et
et les canaux déférents, donner un tableau voisin de la torsion du
– Une extrémité inférieure (ou apex) par cordon spermatique chez l’enfant (point bleuté
laquelle émerge l’urètre. sous la peau électivement douloureux).
• Sur le plan embryologique, on distingue : • Structure et enveloppes : sur une coupe
sagittale, de dedans en dehors :
– La prostate périphérique en arrière (d’où
naissent les cancers), – La pulpe testiculaire (canalicules sémi-
nipares et tissu interstitiel),
– La prostate transitionnelle au centre
(à partir de laquelle se développe – Enveloppée par une coque rigide :
l’adénome). l’albuginée,
• Structure : – La vaginale du testicule avec deux
feuillets (viscéral et pariétal),
– Tissu glandulaire tubulo-alvéolaire,
– Le muscle crémaster,
– Entouré d’une capsule fibreuse.
– Le dartos (muscle sous-cutané),
NB : Lorsqu’un cancer dépasse la capsule,
on peut facilement le percevoir au toucher – La peau scrotale.
rectal. C’est un signe de tumeur localement NB : L’hydrocèle est la présence de liquide
avancée de moins bon pronostic que lorsque entre les deux feuillets de la vaginale.
la tumeur est intraglandulaire. En cas de traumatisme, il peut y avoir du
• Au niveau de la paroi postérieure de l’urètre sang (hématocèle) entre ces deux feuillets
prostatique se trouve le veru montanum où ce qui justifi e une exploration scrotale.
s’abouchent les canaux éjaculateurs. • Le testicule est relié à la cavité abdo-
• La prostate est vascularisée par des bran- minale par le cordon spermatique qui
ches de l’artère iliaque interne. contient :
– Le canal déférent,
– Le ligament péritonéo-vaginal,

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– Les artères testiculaire et déféren- – Organes érectiles,
tielle, – Pairs et symétriques,
– De nombreuses branches veineuses. – Allant du périnée à la base du gland.
NB : La torsion du cordon spermatique NB : En cas de priapisme, seuls les corps
interrompt de façon aiguë la vascularisation caverneux sont « congestionnés » alors que
testiculaire et peut rapidement entraîner sa le corps spongieux continue à se drainer.
nécrose et justifi e une détorsion chirurgicale Cliniquement le gland n’est pas concerné
urgente. par l’érection.
La dilatation des veines du cordon entraîne • Le corps spongieux :
une varicocèle. – Organe érectile,
– Impair et médian,
LES VOIES SPERMATIQUES – Traversé sur toute sa longueur par
l’urètre.
• Définition : voies d’excrétion des sper-
• Structure : le tissu érectile est
matozoïdes, elles vont des canalicules
composé :
séminipares à l’urètre.
– De tissu conjonctif,
• Elles comprennent :
– Les tubes séminifères (contenus dans – De tissu musculaire lisse,
les lobules testiculaires), – Qui délimitent des aréoles vascu-
– Qui se jettent dans le rete testis, laires,
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– D’où partent des canalicules effé- – D’une membrane périphérique très


rents, résistante : l’albuginée.
– Qui aboutissent à l’épididyme (tête, • Vascularisation :
corps et queue), – Branches de l’artère honteuse interne
pour les corps érectiles,
– Qui se continue par le canal déférent
qui a plusieurs segments : – Veine dorsale profonde,
• Funiculaire (dans le cordon sper- – Veine dorsale superficielle du pénis.
matique), • Innervation végétative de la fonction
• Inguinal (dans le canal inguinal), érectile :
• Latéro-vésical, – Système sympathique (T11-L2),
• Et rétro-vésical. – Système parasympathique (S2-S5),
• Derrière la vessie, les canaux défé- – Empruntent tous les deux en distalité
rents : les nerfs caverneux.
– S’unissent aux vésicules séminales, NB : Les nerfs caverneux sont situés à
– Pour former les canaux éjaculateurs, quelques millimètres de la capsule prostatique
– Qui traversent la prostate pour s’abou- et sont très vulnérables lors de la chirurgie
cher dans l’urètre prostatique au niveau d’exérèse prostatique ou de traumatisme
du verru montanum. de l’urètre membraneux.
NB : Le canal déférent est bien perçu clini- • L’érection :
quement dans sa portion funiculaire (il roule – Est un phénomène très complexe,
comme une « corde de fouet »). L’épididyme – Contrôlée par le système nerveux
est fréquemment le siège de kystes, bien végétatif :
perçus cliniquement. En cas d’orchiépididy- • Tonus de base sympathique adré-
mite, c’est souvent la queue de l’épididyme nergique : flaccidité,
qui est gonflée et douloureuse. • Relaxation parasympathique des fibres
musculaires lisses : érection,
– Dont le déclenchement peut être :
LE PÉNIS
• Psychogène : sous l’effet d’un stimu-
• Définition : organe de la copulation lus visuel,
constitué d’organes érectiles entourés
• Ou réflexe : suite à une stimula-
d’enveloppes.
tion directe des organes génitaux
• Les corps caverneux : externes.

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Examen clinique en urologie
Olivier Traxer M0-C

INTERROGATOIRE EN UROLOGIE

Questions Signes Syndrome


Quand vous urinez, votre jet est-il bon,
Qualité du jet
moyen ou faible ?
Quand vous urinez, faut-il pousser Dysurie de poussée
ou attendre pour que l’urine arrive ? Dysurie d’attente OBSTRUCTIF
Après avoir uriné, avez-vous l’impression
Résidu post-mictionnel
que votre vessie est encore pleine ?
Vous arrive-t-il de vous y prendre à plusieurs fois
Miction en deux temps
pour vider votre vessie ?
Est-ce que ça vous brûle quand vous urinez ? Brûlures mictionnelles

Module 0
Vous levez-vous la nuit pour uriner ?
Pollakiurie nocturne
Combien de fois ?
IRRITATIF
Dans la journée, combien de temps pouvez-vous
Pollakiurie diurne
vous retenir entre deux mictions ?
Avez-vous parfois des besoins pressants d’uriner ? Urgenturie
Perdez-vous vos urines ?
– Avant ou après avoir uriné ?
Pertes d’urine à l’effort,
– Le jour, la nuit ? INCONTINENCE
impérieuses ou mixtes
– Ces fuites sont-elles précédées d’un effort
ou d’une envie pressante ?
Avez-vous déjà fait des infections urinaires ? Infection (la fièvre
S’accompagnaient-elles de fièvre ou de douleur témoigne d’une atteinte INFECTION
lombaire ? parenchymateuse)
Avez-vous déjà uriné du sang ?
– Était-ce au début, à la fin ou pendant Hématurie initiale,
HÉMATURIE
toute la miction ? terminale ou totale
– Y avait-il des caillots associés ?

Lors de l’évaluation d’un patient présentant un problème urologique, tous les signes spéci-
fiques de l’appareil urinaire doivent être recherchés de manière systématique et regroupés
en syndromes.

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EXAMEN CLINIQUE

Normal Signes Syndromes


Troubles
Infection
Limpide Purulentes
Aspect Sanglantes Hématurie
Jaune citrin
Fécalurie,
Fistule colo-vésicale
Pneumaturie
Augmentation de la diurèse
Polyurie (diabète, hyperhydratation,
Évaluée par
néphropathie…)
Urines Quantité le catalogue
Diminution de la capacité
mictionnel
Pollakiurie vésicale (petite vessie,
résidu post-mictionnel…)
Syndrome obstructif
Jet Puissant Faible
Hypocontractilité vésicale
Hématurie microscopique
Bandelette Anomalie du
Normale Protéinurie
urinaire sédiment
Leucocyturie
Mise en tension aiguë
Douloureuses des voies excrétrices
Module 0

Indolores
Fosses supérieures (obstacle)
Souples Infection
lombaires
Empâtées
Hématome péri-rénal
Abdomen Pas de contact Contact lombaire Gros rein
Matité à Résidu-post-mictionnel
Souple convexité Rétention vésicale
Hypogastre Indolore supérieure chronique
Tympanique Douloureux Rétention aiguë d’urine
Rénitent (globe vésical)
Déférents : Agénésie des
palpables déférents
Hypofertilité
Testicules :
Ectopie
– Pairs
– Symétriques
Bourses Tumeur
– Réguliers
Vaginale Hydrocèle Grosse bourse
Homme

Varicocèle, kyste,
Organes génitaux externes

Cordons
hernie
Épididymes Kyste, infection
Hypospadias
Ectopique Urétrite (infection)
Méat
Écoulement Urétrorragie (Traumatisme,
Verge
tumeur)
Prépuce Étroit Phimosis, paraphimosis
Frein Court Brièveté du frein
Ectropion
Méat normal Brides Ménopause
Absence : hyménéales
Troubles de la statique
Femme

Vulve – D’accolement Cystocèle pelvienne


– De fuites, Hystéroptose Incontinence urinaire
– De prolapsus Rectocèle d’effort
Fuites à l’effort

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