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République du Mali

Un peuple –Un But –Une Foi

Monsieur CHEICK OUMAR SOUMANO

Professeur chargé du Cour Entreprenariat

Thème : La problématique de l’accès des entreprises au


financement : quelles solutions innovantes ?

Groupe III

JANVIER 2024

1
SOMMAIRE

Introduction :………………………………………………….. ……………………….3

Problématique ……………………………………………..……………………………4

L’aperçu général de la problématique d’accès au financement par les entreprises……..4

Les mécanismes privés de financement des entreprises ……………………………......5

Les solutions innovantes de la problématique de l’accès des entreprises aux


financements……………………………………………………………………………..6

Conclusion………………………………………………………………………………..7

Bibliographie…………………………………………………………………………….8

Liste des membres du groupe……………………………………………………………9

2
INTRODUCTION

Les entreprises sont considérées comme les principales sources de croissance économique,
compte tenu de leur efficacité en matière de création d'emplois et de richesses. La promotion
de l’entrepreneuriat prend désormais une place importante dans les politiques de
développement des Etats. C’est pourquoi, il existe des mécanismes de financements proposés
par les banques et établissements de micro finance de chaque pays, dans le but d’accompagner
la création d’entreprises.

Au Mali, un intérêt particulier est porté par le gouvernement sur la création d’entreprise avec
la mise en place des structures, comme l’Agence pour la Promotion des Investissements (API),
pour faciliter la création des entreprises, l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes
(APEJ) pour la formation et l’accompagnement des initiatives de création d’entreprise,
l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi (ANPE) et les Fonds Auto-Renouvelable
pour L’Emploi (FARE) pour la facilité d’accès au financement, le Fond de Garantie pour le
Secteur Privé ( FGSP) son objectif c’est de fournir aux banques une garantie partielle à hauteur
de 50% au maximum pour le crédit à court, moyen et long terme accordé aux Petites et
Moyennes Entreprises (PME) relevant du secteur privé et des institutions de micro finance. En
plus, il existe des mécanismes de financements, proposés par les banques et établissements de
microfinance, dans le but d’accompagner la création d’entreprises.

Malgré ces efforts, plusieurs barrières entravent l’accès au financement des entreprises au Mali,
qui sont entre autres :

1- Le fort taux de refinancement de la banque centrale : la Banque Centrale des Etats de


l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) applique un taux autour de 4,5% ce qui rend trop élevé
les fonds pour les clients.
2- Le manque de ressources stables des banques : environ 80% des fonds reçus par les
banques sont des dépôts à vue. De tels fonds ne permettent pas de soutenir une activité
économique.
3- Difficultés majeures pour une PME d’apporter des sûretés suffisantes qui sont de 100%
des concours financiers.
4- Coût très élevé de ces sûretés et leur lourdeur qui doivent être formalisées par un Notaire
(nantissement des fonds de commerce, affectations hypothécaires)

3
5- Le coût du crédit bancaire qui est pénalisant (moyenne de 12% TTC) avec une TAF
incluse non-récupérable (alors qu’elle l’est ailleurs dans l’UEMOA) et alors que les taux
interbancaires à l’international sont à Euribor+2 points =3,5%.
6- Les taux d’impayés que les banques connaissent sont répercutés sur les clients sous
forme de provision car ils sont à la BCEAO +7 points.

Compte tenu de la place que pourrait occuper la PME/PMI dans la dynamique de


développement économique du Mali, la problématique de financement doit-être traité à la
source, ci qui pourrait nous amener à nous pencher sur la question suivante :

Quelles solutions innovantes au financement des entreprises ?

Afin aborder cette question, nous verrons en premier lieu l’aperçu général de la problématique
d’accès au financement par les entreprises (I) et en second lieu, les solutions innovantes à la
problématique d’accès des entreprises aux financements (II).

I. L’aperçu général de la problématique d’accès au financement par les


entreprises :

Une vue d’ensemble de la problématique d’accès au financement des entreprises consiste à


analyser leur environnement politique, juridique et institutionnel. C’est ainsi que nous allons
examiner cette partie en se focalisant sur les mécanismes de financement des entreprises d’ordre
public et privé.

A. Les mécanismes publics de financement des entreprises :

Il convient de préciser que nous entendons par mécanisme public de financement, les
instruments mis en place par les institutions sous régionales, l’Etat, les collectivités territoriales
et les établissements publics.

L’accès des entreprises au financement est une des préoccupations partagées par l’Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)1. C’est pourquoi, il a été mis en place un
dispositif de soutien au financement des Petites et Moyennes Entreprises et des Petites et
Moyennes Industries (PME/PMI) dans les Etats membres de l’UEMOA (le Dispositif PME).

1
Le 29 septembre 2015, le Conseil des Ministres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (ci-après UEMOA) a adopté la Décision
n°29 relative à la mise en place d’un Dispositif de soutien au financement des Petites et Moyennes Entreprises et des Petites et Moyennes
Industries (ci-après PME/PMI) dans les Etats membres de l’UEMOA (ci-après le Dispositif PME).

4
Ce dispositif vise à réduire les risques liés au financement des entreprises PME/PMI et le
refinancement des crédits qui leurs sont accordés.

Cependant les conditions d’éligibilité des PME à ce dispositif sont contraignantes à plusieurs
niveaux à savoir : la régularisation de l’entreprise, la production des états financiers selon les
réglementations en vigueur dans la limite du seuil fixé2. Ces critères exigeants n’aident pas les
PME qui sont en grande partie dans l’informel3 et la non production des états financiers.

Outre ce dispositif de l’UEMOA, l’Etat du Mali enregistre également des acquis dans la
promotion de financement des entreprises. Ainsi, nous pouvons d’abord, citer la Loi n°2011-
088/ du 30 décembre 2011 portant Loi d’Orientation du Secteur privé4. Cette loi prévoit
essentiellement le rôle des acteurs publics et institutions de financement et le financement du
secteur privé (mise en place d’une Société Mixte d’Investissement, d’un Fonds de Garantie du
Secteur Privé et d’un Fonds à coûts partagés).
Le Fonds de Garantie du Secteur Privé 5 impose un plafond général aux taux d’intérêts compris
entre 8.5 et 9%. Ce plafond est, bien inférieur au taux d’usure qui est de 15 % pour les banques
et de 24 % pour les institutions financières, insuffisant pour encourager les banques à prêter à
des PME souvent à risque.
Ces mécanismes de financement des entreprises se complètent à ceux des banques et des
institutions financières.

B- Les mécanismes privés de financement des entreprises :

Dans cette partie, notre analyse va essentiellement s’articuler sur les rôles et les contraintes des
banques dans le financement des entreprises, car elles détiennent environ 97 % des actifs du
secteur financier6.

2
Article 3 de l’Instruction N°006/09/2017 du 25 septembre 2017 du Gouverneur de la BCEAO relative aux règles d’admissibilité au
refinancement de la BCEAO des créances des établissements de crédit sur les entreprises éligibles au dispositif de soutien au financement des
PME/PMI.
3
« Selon une enquête consacrée par l’OIT à l’informalité en 2002, 94 % des Maliens travailleraient dans le secteur informel, soit le
pourcentage le plus élevé d’Afrique. La plupart des entreprises, en particulier les PME, opèrent essentiellement dans le cadre de l’économie
informelle et sur la base de paiements en espèces, de sorte qu’il est difficile aux banques de leur consentir des crédits » - Note technique de la
mission du Programme d’évaluation du secteur financier au Mali menée en mars 2015 sous la direction de Mehnaz Safavian (Banque
mondiale) ; page 25.
4
« La Loi d’Orientation du Secteur Privé a pour objectif général de contribuer à la réalisation d’une croissance forte et soutenue capable de
créer des emplois durables et de réduire la pauvreté » (article 11).
5
« Le Fonds de Garantie pour le Secteur Privé SA est un établissement financier avec un capital social de 12 032 791 250 FCFA. Il a pour
objet de garantir partiellement les banques et établissements financiers pour des crédits accordés à des PME/PMI et à des institutions
financières décentralisés du secteur privé concernant : la création, la modernisation et l’extension de leurs activités mais aussi pour des crédits
à court terme (crédits de campagne, besoins en fonds de roulement etc…) ».- Fonds de Garantie pour le Secteur Privé – FGSP, consulter le 06
février 2024.
6
- Note technique de la mission du Programme d’évaluation du secteur financier au Mali menée en mars 2015 sous la direction de Mehnaz
Safavian (Banque mondiale) ; page 22.

5
Actuellement, le financement des entreprises par les banques et les microfinances souffre de
certaines difficultés évoquées par les entreprises et les banques :

- les entreprises se plaignent du difficile accès aux sources de financement bancaire


(surtout au démarrage), de la complexité des procédures bancaires et des longs délais de
réponse, du volume important de documents à fournir (états financiers, rapport
d’activités, prévisions financières, etc.), des taux d’intérêt élevés (évoqué ci-dessus),
des garanties difficiles à fournir ;
- les banques déplorent l’absence d’informations financières pour assoir leur décision, la
qualité du montage financier et technique des projets (projets mal ficelés, trop
optimistes), l’incohérence des états financiers lorsqu’ils sont disponibles, l’insuffisance
des études de marché et leur crédibilité, la mauvaise appropriation du projet par son
promoteur, la faible capacité de gestion et managériale, l’absence d’organisation interne
et de suivi/conseil, les difficultés de réalisation des garanties.

Également, ces entreprises reposent sur une seule personne.

Le Coût élevé du crédit s’explique en grande partie par l’absence de comptabilité et d’état
financiers des entreprises et l’environnement juridico-institutionnel7 et la prise en compte des
risques élevés d’impayés, les difficultés liées à la réalisation des garanties.

II- Les solutions innovantes à la problématique d’accès aux financements des entreprises:

Certaines solutions innovantes pour faciliter l'accès des entreprises aux financements
comprennent l'utilisation de plateformes de financement participatif (crowdfunding), l'adoption
de technologies de blockchain pour des transactions transparentes, et le développement de
modèles de financement basés sur l'intelligence artificielle pour évaluer rapidement la
solvabilité des entreprises. De plus, les partenariats public-privé et les initiatives
gouvernementales visant à soutenir les start-ups et les PME peuvent également contribuer à
résoudre cette problématique.

Pour aborder cette problématique, plusieurs solutions innovantes peuvent être envisagées :

A. Financement participatif et Technologie de registre distribué (blockchain):

Les plateformes de crowdfunding permettent aux entreprises de lever des fonds auprès d'un
grand nombre de particuliers ou d'investisseurs, souvent en échange de contreparties ou de parts

7
La taxe sur les activités financières est de 17% (article 249 de la Loi n°2015-013). Elle entraîne une augmentation du taux d’intérêt appliqué
par les Institutions Financières. Cette augmentation du taux d’intérêt a pour résultat une diminution des prêts.

6
dans l'entreprise. Cela peut être une alternative efficace au financement traditionnel, en
particulier pour les projets novateurs ou socialement responsables.

La technologie blockchain offre des possibilités de financement décentralisé, par le biais d'ICO
(Initial Coin Offering) ou de STO (Security Token Offering). Ces méthodes permettent aux
entreprises d'émettre des actifs numériques pour lever des fonds, tout en offrant une plus grande
transparence et accessibilité à un plus grand nombre d'investisseurs potentiels.

B. Financement par affacturage (factoring) basé sur l'intelligence artificielle,


Incubateurs et accélérateurs d'entreprises et Financement par le biais de
partenariats public-privé:

Les technologies d'intelligence artificielle peuvent être utilisées pour évaluer le risque de crédit
des entreprises de manière plus précise, ce qui peut permettre aux sociétés de factoring d'offrir
des conditions plus avantageuses tout en réduisant les risques.

Ces structures offrent un accompagnement financier et stratégique aux entreprises en


démarrage, en échange de parts dans l'entreprise. En plus du financement, ils fournissent
souvent un accès à un réseau de mentors, d'investisseurs et de partenaires potentiels.

Les gouvernements peuvent travailler en collaboration avec le secteur privé pour mettre en
place des fonds de financement dédiés aux entreprises, offrant ainsi des conditions avantageuses
tout en stimulant l'innovation et la croissance économique.

En fin de compte, la combinaison de ces solutions innovantes et l'adoption de politiques


favorables peuvent contribuer à résoudre la problématique de l'accès au financement pour les
entreprises, en stimulant l'innovation, la croissance économique et la création d'emplois.

Sources: Cairn.Info Numéro 2007/3-4 (N° 176 - 177)

7
CONCLUSION

De nos jours, les études et les recherches ont mis en évidence l'importance et le rôle majeur des
entreprises dans le développement socio-économique des pays d'une part et la problématique
liée au financement de ces mêmes entreprises d'autre part, qui constitue aujourd'hui un obstacle
au processus de développement socio-économique des pays en développement.

Dans cette perspective, il nous est imposé de déceler ces problèmes et d'en résoudre de façon
définitive en mettant en pratique ces solutions innovantes idoines tout en s'appuyant sur celles
existantes, qui avaient déjà atteint leurs limites dans le temps.

En dépit de tout ce qui précède, nous pouvons estimer que les entreprises demeurent sans
conteste les moteurs de croissance économique des pays et qu'elles méritent d'être soutenues
financièrement par les pays d'une part, par les institutions financières d'autre part, afin qu'elles
puissent booster l'économie de ces mêmes pays.

8
BIBLIOGRAPHIE ~

1-le Conseil des Ministres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (ci-après
UEMOA) a adopté la Décision n°29 relative à la mise en place d’un Dispositif de soutien au
financement des Petites et Moyennes Entreprises et des Petites et Moyennes Industries (ci-après
PME/PMI) dans les Etats membres de l’UEMOA (ci-après le Dispositif PME) Le 29 septembre
2015,

2-« La Loi d’Orientation du Secteur Privé a pour objectif général de contribuer à la réalisation
d’une croissance forte et soutenue capable de créer des emplois durables et de réduire la
pauvreté » (article 11).

3-Article 3 de l’Instruction N°006/09/2017 du 25 septembre 2017 du Gouverneur de la BCEAO


relative aux règles d’admissibilité au refinancement de la BCEAO des créances des
établissements de crédit sur les entreprises éligibles au dispositif de soutien au financement des
PME/PMI.

4- La loi n°2015-013 article 249.

5- Recherche sur internet.

9
Liste des membres

Prénom Nom Filière Signature


1 Henriette M DEMBELE
2 Etienne A KONATE
3 Hilarion TRAORE
4 Gaoussou KEITA
5 Maria COULIBALY
6 Aboubacar S TRAORE
7 Fatoumata SAMAKE
8 Ibrahim P DIALLO
9 Amadou Fatiaga COULIBALY
10 Fako DIARRA
11 Mahamadou Mandé SIDIBE
12 Amara SIDIBE
13 Massamou M TRAORE
14 Sandiakou SISSOKO
15 Faty Abass DIALLO
16 Fatoumata Z COULIBALY
17 Oumou DIAMOYE
18 Ousmane DIARRA
19 Mamadou M SIDIBE
20 Ousmane B SIDIBE
21 Oumar B SIDIBE
22 Bema KONATE
23 Ousmane Boubou SIDIBE
24 Ousmane DIARRA
25 Alhousseinou TOURE
26 Ousseyni SAMAKE
27 Fousseini CISSE
28 Tahirou SIDIBE

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