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Les pratiques de financement des PE marocaines

Au Maroc, l'importance de l'accès au financement - surtout pour les micros et petites entreprises - est à
la fois une priorité économique et volonté politique.
Le «printemps arabe» a montré les conséquences puissantes de l'exclusion et a mis en premier rang le
taux élevé de chômage chez les jeunes dans la région de MENA. Malgré une situation sociopolitique
relativement favorable par rapport à d’autres pays, la population marocaine a exprimé sa demande
d'amélioration de la gouvernance, de l'inclusion sociale, du développement économique et des
possibilités d'emploi (World bank 2012).

Selon (Ekpu 2016), les facteurs qui influencent la disponibilité du crédit pour les PE peuvent être
classées en deux catégoris:

Du côté de la demande, les résultats révèlent généralement que la taille de la banque, la réputation, la
disponibilité et le coût de l'information jouent un rôle majeur dans le choix de la source de financement
de l'emprunteur. Les caractéristiques d'une entreprise, les caractéristiques de ses propriétaires, les
relations entre les banques et les emprunteurs déterminent également la disponibilité du crédit pour les
PE.
Du côté de l'offre, la structure organisationnelle de la banque, l'appétit au risque et les facteurs de coût,
la structure du marché, le type de technologie de prêt adopté sont des facteurs dominants.

•Les outils classiques de financement


Le financement interne de ces entreprises en phase de création est essentiellement constitué des apports
du fondateur et de quelques personnes de ses proches.
Traditionnellement, plusieurs outils de financement sont mis à la disposition des PE :

•Financement par fonds propres : il permet à l’entreprise de garder son autonomie. Ce type peut
provenir de plusieurs sources différentes, le plus souvent, il provient en partie des promoteurs de
la PE en question. Les investisseurs externes pourraient également intervenir sous forme
d’investisseurs privés ou des sociétés d’investissement.
•Prêt de la famille : Beaucoup d’entrepreneurs se dirigent à leur la famille, à leurs amis, ou à des
prêteurs informels pour avoir des moyens de financement de leurs activités. Cette préference est
préviligié au système bancaire officiel marqué par de lourdeurs administratives et d’une sorte de
bureaucratie (PHUNG 2009).
•Financement par l’endettement : les crédits bancaires restent la source de financement externe
principale des PE. Ces financements peuvent prendre des formes variées allant des lignes de crédits
aux prêts à long terme.
•Le Capital Investissement : c’est une technique de financement du haut de bilan des entreprises à fort
potentiel. Les contributions du capital investissement sont nombreuses, non seulement dans le
financement de leur création, leur accompagnement ou leur développement stratégique mais aussi
dans la pérennisation du tissu économique principalement lorsqu’il s’agit de financement des PME.
En effet, les études dans ce sens mettent en avant un impact particulièrement important du capital
investissement tant sur les performances financières et commerciales des entreprises financées, que
sur leur capacité à créer des emplois.
• Marchés financiers : Les marchés boursiers procurent aux PE de nouvelles ressources pour financer
leur développement et leur assurent un surcroît de visibilité.

•Le système bancaire marocain


Au Maroc, le financement bancaire reste la principale source de financement de l’économie nationale.
Selon les chiffres officiels de la banque centrele marocaine la stuture du système bancaire marocaine qui arrêtés
en Juin 2016 compte 84 établissements de crédit et assimilés dont presque le quart sont des banques. Il convient
de noter que le secteur public détient des parts qui dépassent la moitié des capitaux important dans le capital des
principalesl banques, la part de l’Etat et des capitaux étrangers partagent le reste avec des proportions presque
identiques.

Tableau 2 : Structure du système bancaire marocaine


Source : Bank al maghrib, “Tableau de bord, établissement de crédits et assimilés,” 2022.

Type d’établissement Nombre


Banques 19
Banques participatives 5
Sociétes de financement 29
Banques offshore 6
Associations de micro-crédit 11
Établissement de paiement 18
La caisse de dépôt et de gestion 1
La caisse centrale de garantie 1
Total 90

− LE FINANCEMENT DES PE PAR LE SYSTEME BANCAIRE

Les PE, par leurs propres caractéristiques, sont la catégorie d’entreprises qui est souvent considérée plus risquée par
les banques. Elles sont donc généralement confrontées à des problèmes de financement auprès des banques et
supportent en conséquence des taux d’intérêts élevés. Toutefois, le rôle important des PE dans le tissu économique
marocain et leur contribution aux indicateurs socio-économiques a incité les pouvoirs publics à porter une attention
particulière à leur financement et à mettre en place des politiques d’appui en leur faveur

Type de financement

Le crédit bancaire est le moyen de financement le plus utilisé par les PE.
1- Le capital risque: Le capital risque est un mode de financement pour des sociétés non cotées, à risque élevé
et à fort potentiel de croissance (Chatti, 2010). Les risques élevés auxquels font face les investisseurs seront
compensés par des rendements exceptionnels. Cette pratique constitue une alternative au financement bancaire
classique. C’est un apport en fonds propres sur un horizon à moyen et long terme (Demaria,2006). Considéré comme
une activité d’intermédiation financière à vocation d’investissement, le capital risque est une source d’incitation à
l’innovation et au développement technologique qui permet à l’économie mondiale d’atteindre son plein potentiel.
Le capital risque est un moyen de financement destiné aux sociétés non cotées en bourse et qui trouvent du mal à se
procurer du financement malgré leurs forts potentiels de croissance pour cause du risque élevé. En effet, il consiste à
acquérir des participations minoritaires dans le capital d’une entreprise au cours de ses premières années d’existence
ou même à sa naissance. L’OCDE (1996) définit le capital-risque comme « le capital fourni par des sociétés qui
investissent et accompagnent les dirigeants de jeunes entreprises qui ne sont pas cotées en bourse. L’objectif
poursuivi est un rendement élevé de l’investissement. La valeur est créée par la jeune entreprise en partenariat avec
la société de capital-risque et son expertise professionnelle ».

Ce mode de financement implique la société de capital-risque aussi bien dans le financement de l’entreprise que dans
sa gestion. La société devient, alors, actionnaire et partage les pertes et les profits de l’entreprise. Ainsi, les deux
parties prenantes supportent les risques inhérents à l’investissement. De ce fait, en contrepartie du risque élevé
encouru, les apporteurs de capitaux sont ainsi récompensés par des rendements élevés, une fois la sortie de capital est
effectuée. Le capital risque est la solution au problème de financement de la PE.
2- Les fonds subventionnés par l’État Vu son importance et son poids dans le tissu productif national et
international, l’intervention de l’État est une nécessité pour résoudre le problème de financement des PE et les
soutenir. Pour ce faire, chaque État a opté pour la création de plusieurs mesures en faveur des PE, mais toujours en
partenariat avec les institutions financières qui vont assurer le rôle d’intermédiaire avec l’entreprise. Parmi ces
mesures, on cite la création des fonds de soutiens dédiés principalement aux petites et moyennes entreprises. La
contribution de ces fonds prend la forme d’un prêt avec des conditions favorables et très attractives. Pour les PE
souhaitant bénéficier de ces fonds, elles doivent obligatoirement passer par les banques. Toujours en collaboration
avec les banques, l’Etat peut créer des programmes de financement spécialement dédiés pour la création ou le
développement de la PE. L’intervention de l’État peut aussi être sous forme de fonds de garantie. Malgré les
mesures incitatives de l’État, le problème de financement des PE est toujours d’actualité.
3-Le marché boursier Le recours au marché boursier représente d’innombrables avantages po pour la PE.
L’introduction en bourse peut constituer une solution viable face aux problèmes de financement dont souffre la PE,
surtout avec la problématique de liquidité actuelle du système bancaire (Madiès et Azzouzi, 2012). En assurant sa
liquidité, cette introduction permet de pérenniser l’entreprise et d’empêcher son éclatement et sa dissolution en cas
de crise. Aussi, l’introduction en bourse de la PE lui permet de bénéficier de nombreux avantages fiscaux qui se
matérialisent par une réduction de l’impôt sur les sociétés dans certains cas. Toutefois, l’introduction en bourse pour
les PE est confrontée à plusieurs contraintes à savoir les exigences d’une tenue de comptabilité en correspondance
avec les normes IFRS, l’obligation de transparence en matière d’information et la taille et le nombre d’actionnaire
(Oudgou et Zeamari, 2018).
4 - La finance participative La finance islamique, dite participative de par sa nature, regroupe tous les
services financiers qui sont en concordance avec les principes de la jurisprudence islamique à savoir la Sharia et les
préceptes dictés par le Coran. En effet, il s’agit d’une finance basée principalement sur le partage des pertes et des
profits contrairement à son homologue conventionnelle qui est plutôt basée sur les dettes (Lacordaire, 2005). La
finance participative ne désigne pas un produit religieux, mais plutôt un produit financier qui répond aux besoins de
financement et d’investissement des personnes morales ou physiques tout en respectant les préceptes de la sharia.
Certains produits proposés par cette finance peuvent être parfaitement adaptés aux spécificités de la PME surtout
ceux qui sont basés sur le principe de partage des pertes et des profits. La finance participative peut constituer une
alternative fiable au financement des PE

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