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Guidelines Dyslipidémies - FR
Guidelines Dyslipidémies - FR
RECOMMANDATIONS DE L’ESC
Comité d’élaboration de recommandations pratiques
en vue d’améliorer la qualité de la pratique clinique
et des soins aux patients en Europe
DYSLIPIDÉMIES
RECOMMANDATIONS DE L’ESC/EAS POUR
LA PRISE EN CHARGE DES DYSLIPIDÉMIES
DES
AstraZeneca qui a rendu
possible la traduction et la
diffusion de cette brochure
grâce à une contribution
E L’ESC
financière.
S
UR
IES
nS 2441-12-2011
Guide de poche de l’ESC/EAS
Recommandations de l’ESC/EAS pour la prise en charge des dyslipidémies*
Le Groupe de Travail pour la prise en charge des dyslipidémies de la Société Européenne
de Cardiologie (ESC) et de la Société Européenne d’Athérosclérose (EAS).
Elaborées en collaboration avec l’Association Européenne pour la Prévention
& la Réhabilitation Cardiovasculaire.
Président de l’ESC Président de l’EAS
Željko Reiner Alberico L. Catapano
Hôpital universitaire de Zagreb, Département de Science pharmacologique
Faculté de Médecine, Université de Milan,Via Balzaretti, 9,
Université de Zagreb, Šalata 2 20133 Milan, Italie
10000 Zagreb, Croatie Tél : +39 02 5031 8302
Tél : +385 1 2368 729 Fax : +39 02 5031 8386
Fax : +385 1 2379 922 E-mail : Alberico.Catapano@unimi.it
E-mail : zreiner@kbc-zagreb.hr
Collaborateurs de l’ESC :
Cyril Moulin,Veronica Dean, Catherine Despres, Nathalie Cameron - Sophia Antipolis, France.
*Adaptées des Recommandations de l’ESC pour la prise en charge des dyslipidémies (European Heart Journal 2011 ; 32 : 1769–1818-
doi:10.1093/eurheartj/ehr158) - EuropeanAtherosclerosis Society (EAS).Atherosclerosis 2011;doi:10.1016/j.atherosclerosis.2011.06.012)
1
Table des Matières
11. Surveillance des lipides et des enzymes chez les patients sous
hypolipidémiant ..................................................................................................................... Page 38
2
Liste des abbréviations
ALT Alanine AminoTransférase
apo A1 apolipoprotéine A1
apo B apolipoprotéine B
AVC Accident Vasculaire Cérébral
DALY’s Disability Adjusted Life Years
CK Créatine phosphoKinase
CT Cholestérol Total
CV CardioVasculaire
DFG Débit de Filtration Glomérulaire
ESC Société Européenne de Cardiologie
HAART Highly Active AntiRetroviral Treatment
HF Hypercholestérolémie Familiale
HDL-C Cholestérol associé aux lipoprotéines de haute densité
HFC Hyperlipidémie Familiale Combinée
HFHe Hypercholestérolémie Familiale Hétérozygote
HFHo Hypercholestérolémie Familiale Homozygote
hs-CRP Protéine C-Réactive à haute sensibilité
HTG HyperTriGlycéridémie
SCA Syndrome Coronarien Aigu
IMC Indice de Masse Corporelle
IRC Insuffisance Rénale Chronique
MCV Maladie CardioVasculaire
IC Insuffisance Cardiaque
IM Infarctus du Myocarde
IRCT Insuffisance Rénale Chronique Terminale
LDL-C Cholestérol associé aux lipoprotéines de faible densité
LED Lupus Erythémateux Disséminé
Lp(a) Lipoprotéine(a)
LSN Limite Supérieure de la Normale
MC Maladie Coronaire
Non-HDL-C Cholestérol non HDL
NYHA New York Heart Association
OMS Organisation Mondiale de la Santé
PAP Pathologie Artérielle Périphérique
SCORE Systematic Coronary Risk Estimation
SMet Syndrome Métabolique
TG Triglycéride
VIH Virus de l’Immunodéficience Humaine
3
1. Introduction
1.2 Dyslipidémies
Le métabolisme lipidique peut être perturbé de différentes manières
entraînant des modifications du fonctionnement et/ou des niveaux de
lipoprotéines plasmatiques. Ce phénomène, en lui-même et par l’interaction
avec d’autres facteurs de risques cardiovasculaires (CV), peut influer sur
le développement de l’athérosclérose. Les dyslipidémies couvrent un
large spectre d’anomalies lipidiques, dont certaines sont très importantes
dans la prévention des MCV. L’attention se porte principalement sur une
augmentation du cholestérol total (CT) et du cholestérol associé aux
lipoprotéines de faible densité (LDL-C) surtout parce que ces taux peuvent
être modifiés par des changements du mode de vie et par des traitements
médicamenteux. Il apparaît toutefois que d’autres formes de dyslipidémies
prédisposent à des MCV prématurées. Les dyslipidémies peuvent également
avoir une signification différente dans certains sous-groupes de patients où
apparaissent une prédisposition génétique et/ou des comorbidités. Cela
requiert une attention particulière complémentaire de la prise en charge
du risque CV global. Les dyslipidémies peuvent être associées à d’autres
maladies (dyslipidémies secondaires) ou à l’interaction entre prédisposition
génétique et facteurs environnementaux.
4
2. 2 Risque cardiovasculaire global
Le risque CV global est un continuum qui peut être évalué par différentes
méthodes essentiellement basées sur les données épidémiologiques
provenant d’études de cohorte. Tous les modèles présentent des avantages
et des inconvénients. La catégorisation en différents niveaux de risque CV
global est arbitraire mais elle est recommandée en raison de sa simplicité. Il
est très courant d’utiliser des tableaux et c’est d’ailleurs ce que nous ferons
dans les présentes recommandations, mais nous recommandons vivement
d’utiliser l’algorithme qui fournit une évaluation plus précise du risque (voir
www.heartscore.org).
5
Comment utiliser les tableaux
d’évaluation du risque
• Pour la Belgique, il est recommandé d’utiliser le tableau SCORE
‘calibré’ (figure 1).
6
≥170 8 10 13 16 16 20 24 30 15 18 22 27 28 34 41 48
≥150 6 7 9 11 12 14 18 22 10 13 16 20 20 25 30 36
≥68
≥130 4 5 6 8 8 10 13 15 7 9 11 14 15 18 22 27
<130 3 3 4 5 6 7 9 11 5 6 8 10 10 13 16 19
Figure 1: Tableau SCORE ‘calibré’ pour la Belgique
≥170 5 6 8 9 Risque10à 1012ans de
15 MCV18 fatale dans les
10 populations
12 15 à18risque MCV
19 élevé
23 28 34
basé sur les facteurs de risque suivants : âge, sexe, tabagisme, tension
≥150 3 4 5 7 7 8 10 13 7 8 11 13 13 17 20 25
artérielle systolique, cholestérol
≥63 total.
≥130 2 3 4 5 5 6 7 9 5 6 7 9 9 12 15 18
<130 2 2 3 3 3Femmes
4 5 6 3 4 5 Hommes
6 7 8 10 13
Non fumeuses Fumeuses Age Non fumeurs Fumeurs
≥170 8 10 13 16 16 20 24 30 15 18 22 27 28 34 41 48
Systolische bloeddruk (mmHg)
≥170 3 4≥150 4 6 67 9 11 6 7
12 149 18 1122 10 6 13 8
16 2010 12
20 25 3012 36 15 19 23
≥68
≥130 4 5 6 8 8 10 13 15 7 9 11 14 15 18 22 27
≥150 2 2 3 4 4 5 6 8 4 5 7 8 9 11 13 17
<130 3 3 4 5 6 7 9 11 ≥58 5 6 8 10 10 13 16 19
≥130 1 2 2 3 3 3 4 5 3 4 5 6 6 8 9 12
<130 1 1≥170 1 5 26 8 9 2 2
10 123 15 418 10 2 12 3
15 183 419 23 284 34 5 7 8
≥150 3 4 5 7 7 8 10 13 7 8 11 13 13 17 20 25
≥63
≥130 2 3 4 5 5 6 7 9 5 6 7 9 9 12 15 18
≥150 1 1 2 2 2 3 4 5 3 3 4 5 6 7 9 11
≥170 3 4 4 6 6 7 9 11 ≥53 6 8 10 12 12 15 19 23
≥130 1 1 1 2 2 2 3 3 2 2 3 4 4 5 6 8
≥150 2 2 3 4 4 5 6 8 4 5 7 8 9 11 13 17
≥58
<130 1 1≥130 1 1 12 2 3 1 13 32 4 25 3 14 25 62 36 8 9 3 12 3 4 5
<130 1 1 1 2 2 2 3 4 2 3 3 4 4 5 7 8
≥170 1 1
≥170
2
2
2
2 3 3
2 2
3 4
3
5
4
7 4
2
5
3
6 8
4 5
8 10 12
5
15
6 8 10
≥150 1 1≥150 1 1 11 2 2 1 22 32 4 35 3 23 24 53 36 7 9 3 11 4 5 7
≥130 1 1 1 2 2 2 3 3
≥48
≥53
2 2 3 4 4 5 6 8
≥130 0 1 1 1 1 1 2 2 1 1 2 2 2 3 4 5
<130 1 1 1 1 1 1 2 2 1 2 2 3 3 3 4 5
<130 0 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 3
≥170 1 1 2 2 2 2 3 4 2 3 4 5 5 6 8 10
≥150 1 1 1 1 1 2 2 3 2 2 3 3 3 4 5 7
≥170 0 0 1 1 1 1 1 1 ≥48 1 1 1 2 2 2 3 4
≥130 0 1 1 1 1 1 2 2 1 1 2 2 2 3 4 5
≥150 0 0<130 0 0 00 1 1 1 11 11 1 11 1 11 11 21 12 2 21 3 2 2 2
<48
≥130 0 0 0 0 0 0 1 1 0 1 1 1 1 1 1 2
≥170 0 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 3 4
<130 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 1 1
≥150 0 0 0 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2
<175 ≥175 ≥225 ≥275 <175 ≥175 ≥225 ≥275 <48 <1751 ≥17 5 ≥225 ≥2715 <175 2 ≥175 ≥225 ≥275
≥130 0 0 0 0 0 0 1 1 0 1 1 1 1
Totaal
<130 0cholesterol
0 0 0 (mg/dl)
0 0 0 0 0 0 Totaal
0 1 cholesterol
1 1 1 1(mg/dl)
<175 ≥175 ≥225 ≥275 <175 ≥175 ≥225 ≥275 <175 ≥175 ≥225 ≥275 <175 ≥175 ≥225 ≥275
7
Remarque Importante :
- Afin d’estimer l’effet du cholestérol associé aux lipoprotéines
de haute densité (HDL-C) sur le risque CV global, le chiffre
obtenu dans la figure 1 devra être multiplié par un coefficient qui varie en
fonction du sexe et du HDL-C :
Taux
30 38 46 54 62 70
HDL-C, mg/dl
Femme x 1,8 x 1,5 x 1,2 x1 x 0,8 x 0,7
Homme x 1,3 x 1,1 x1 x 0,9 x 0,8 x 0,7
8
Figure 2 : Tableau du risque relatif
Ce graphique peut être utilisé pour montrer aux personnes jeunes présentant un faible
risque global que, par rapport à d’autres dans leur tranche d’âge, leur risque peut être
beaucoup plus élevé. Cela peut aider à les convaincre d’éviter de fumer, d’avoir une
alimentation saine et de faire de l’exercice ainsi qu’à pointer ceux qui pourraient devenir
candidats à un traitement médicamenteux.
Ce tableau indique un risque relatif, non un pourcentage de risque. La personne dans le
coin supérieur droit présente donc un risque douze fois plus élevé que la personne dans
le coin inférieur gauche.
180 3 3 4 5 6 6 7 8 10 12
© 2007 ESC
160 2 3 3 4 4 4 5 6 7 8
140 1 2 2 2 3 3 3 4 5 6
120 1 1 1 2 2 2 2 3 3 4
150 190 230 270 310 150 190 230 270 310
Cholestérol (mg/dl)
9
Le risque sera également plus élevé
qu’indiqué dans les tableaux pour :
• Les personnes socialement défavorisées ; les privations induisent de
nombreux autres facteurs de risque.
10
Éléments qualificateurs
• Les tableaux peuvent contribuer à évaluer et gérer les risques mais
ils doivent être interprétés à la lumière des connaissances et des
expériences des cliniciens et de la probabilité de MCV chez le patient
avant les tests.
• Les risques seront surestimés dans les pays où la mortalité par MCV
diminue et sous-estimés dans les pays où la mortalité augmente.
• À tout âge, l’évaluation des risques est plus faible pour les femmes
que pour les hommes. Cela peut induire en erreur puisqu’en fin de
compte, au moins autant de femmes que d’hommes meurent de MCV.
L’examen des graphiques indique que le risque est seulement retardé
chez les femmes, une femme âgée de 60 ans ressemblant à un homme
de 50 ans en termes de risques.
11
Ces considérations nous amènent à proposer les niveaux suivants de risque
CV global :
2) Risque élevé
Les sujets présentant l’un des points suivants :
• Facteurs de risque individuels manifestement marqués tels que
Dyslipidémie familiale et hypertension sévère.
• Un SCORE calculé ≥ 5 % et < 10 % pour le risque à 10 ans de MCV fatale.
3) Risque modéré
Les sujets sont considérés comme étant à risque modéré lorsque leur
SCORE est ≥ 1 % et < 5 % à 10 ans. Beaucoup de sujets d’âge moyen appar-
tiennent à cette catégorie de risque. Ce risque est en outre modulé par des
antécédents familiaux de MC précoce, par une obésité abdominale, par les
habitudes d’activité physique faible, les taux d’HDL-C, de TG, de hsCRP, de
Lp(a), de fibrinogène, d’homocystéine, d’apo B et par la classe sociale.
4) Faible risque
La catégorie de faible risque s’applique aux personnes dont le SCORE
est < 1 %.
12
Tableau 3 : Stratégies d’intervention en fonction du risque CV global et du taux de LDL-C
Taux de LDL-C
Risque CV
global (SCORE)
% < 70 mg/dl 70 à < 100 mg/dl 100 à < 155 mg/dl 155 à < 190 mg/dl > 190 mg/dl
Intervention sur le
mode de vie, envisager
Pas d’intervention Pas d’intervention relative Intervention sur le mode Intervention sur le mode
<1 un traitement
relative aux lipides aux lipides de vie de vie médicamenteux si pas
sous contrôle
Catégoriea/Niveaub I/C I/C I/C I/C IIa/A
Intervention sur le Intervention sur le Intervention sur le
mode de vie, envisager mode de vie, envisager mode de vie, envisager
Intervention sur le Intervention sur le mode
≥1à<5 un traitement un traitement un traitement
mode de vie de vie médicamenteux si pas médicamenteux si pas médicamenteux si pas
sous contrôle sous contrôle sous contrôle
Catégoriea/Niveaub I/C I/C IIa/A IIa/A I/A
IIntervention sur
Intervention sur le Intervention sur le Intervention sur le mode Intervention sur le mode le mode de vie
≥ 5 à < 10 mode de vie, envisager mode de vie, envisager de vie et intervention de vie et intervention et intervention
ou risque élevé un traitement un traitement médicamenteuse médicamenteuse médicamenteuse
médicamenteux* médicamenteux* immédiate immédiate immédiate
Catégoriea/Niveaub IIa/A IIa/A IIa/A I/A I/A
Intervention sur
Intervention sur le Intervention sur le mode Intervention sur le mode Intervention sur le mode le mode de vie
≥ 10 mode de vie, envisager de vie et intervention de vie et intervention de vie et intervention et intervention
ou risque très élevé un traitement médicamenteuse médicamenteuse médicamenteuse médicamenteuse
médicamenteux* immédiate immédiate immédiate immédiate
Catégoriea/Niveaub IIa/A IIa/A I/A I/A I/A
13
*Chez les patients avec IM, il faut envisager un traitement par statine indépendamment des taux de LDL-C. a = classe de recommandation ; b = niveau de preuves
CV = cardiovasculaire ; LDL-C = cholestérol associé aux lipoprotéines de faible densité ; IM = infarctus du myocarde.
3. Évaluation biologique des lipides et
apolipoprotéines
MCV avérée I C
Hypertension I C
Tabagisme I C
Pour ces analyses, la plupart des méthodes disponibles dans le commerce sont bien standardisées. Les évolutions
méthodologiques peuvent entraîner des changements au niveau des valeurs, surtout chez les patients ayant des taux
lipidiques anormalement élevés ou en présence d’interaction protéique. Les progrès récents de la chimie sèche
permettent désormais d’analyser les lipides sur place dans la pratique clinique. Parmi ces méthodes disponibles, seuls
les produits certifiés et bien standardisés devraient être utilisés dans la mesure du possible.
14
Tableau 5 : Recommandations pour les analyses lipidiques spécifiques
pour évaluer le risque de MCV
15
Tableau 6 : Recommandations pour les analyses lipidiques
en vue de caractériser les dyslipidémies avant traitement
16
Tableau 7 : Recommandations pour les analyses lipidiques
en tant que cible thérapeutique dans la prévention des MCV
17
4. Cibles thérapeutiques
Les cibles thérapeutiques des dyslipidémies sont essentiellement basées
sur les résultats d’ essais cliniques. Dans presque tous les essais avec des
hypolipidémiants, le taux de LDL-C a été utilisé comme indicateur de
réponse au traitement. C’est pourquoi, le LDL-C reste la cible thérapeutique
primaire dans la plupart des stratégies de prise en charge des dyslipidémies.
Tableau 8 : Recommandations des cibles thérapeutiques
pour le LDL-C
Recommandations Classea Niveaub
Chez les patients à risque CV TRÈS ÉLEVÉ (MCV avérée,
diabète de type 2, diabète de type 1 avec lésion d’organe cible,
IRC modérée à sévère ou un taux SCORE ≥ 10 %), l’objectif I A
LDL-C est < 70 mg/dl et/ou une réduction du LDL-C ≥ 50 %
lorsque le taux cible ne peut être atteint.
Chez les patients à risque CV ÉLEVÉ (facteurs de risque
individuels manifestement élevés, un taux SCORE ≥ 5 à < 10 %), IIa A
il faut envisager un taux cible de LDL-C < 100 mg/dl.
Chez les patients à risque CV MODÉRÉ
(un taux SCORE ≥ 1 et < 5 %), il faut envisager un taux cible IIa C
de LDL-C < 115 mg/dl.
a = classe de recommandation ; b = niveau de preuve
IRC = insuffisance rénale chronique ; CV = cardiovasculaire ; MCV = maladie cardiovasculaire ;
LDL-C = cholestérol associé aux lipoprotéines de faible densité
• Si le non-HDL-C est utilisé, les cibles doivent être < 100 mg/dl et < 130 mg/dl chez les patients à risque CV global
très élevé et élevé, respectivement (classe IIa B).
.•etSiélevé,
l’apo B est disponible, les cibles sont < 80 mg/dl et < 100 mg/dl chez les patients à risque CV global très élevé
respectivement (classe IIa B).
18
toutefois des etudes qui indiquent que les facteurs diététiques peuvent
influencer l’athérogenèse directement ou par le biais d’effets sur les facteurs
de risque traditionnels, tels que les taux lipidiques, la tension artérielle ou les
taux de glucose. L’influence des changements du mode de vie et de certains
aliments fonctionnels sur les lipoprotéines est résumée au tableau 9.
Tableau 9 : Effet des changements du mode de vie
sur les taux lipidiques
Importance Niveau de
de l’effet preuve
Interventions sur le mode de vie en vue de réduire les taux de CT
et de LDL-C
Réduire la consommation des graisses saturées +++ A
Réduire la consommation des graisses trans +++ A
Augmenter la consommation des fibres alimentaires ++ A
Réduire la consommation du cholestérol alimentaire ++ B
Utiliser les aliments fonctionnels enrichis aux
+++ A
phytostérols
Réduire la surcharge pondérale + B
Utiliser les produits à base de protéines de soja + B
Augmenter l’exercice physique régulier + A
Utiliser les compléments à base de levure de riz rouge + B
Utiliser les compléments à base de polycosanols - B
Interventions sur le mode de vie pour réduire les taux de TG
Réduire la surcharge pondérale +++ A
Réduire la consommation d’alcool +++ A
Réduire la consommation de monosaccharides et de
+++ A
disaccharides
Augmenter l’exercice physique régulier ++ A
Réduire la quantité totale de glucides alimentaires ++ A
Utiliser des compléments à base de graisses
++ A
polyinsaturées n-3
Remplacer les graisses saturées par des graisses mono-
+ B
insaturées ou polyinsaturées
19
Tableau 9 : Effet des changements spécifiques du mode de vie sur
les taux lipidiques (suite)
Importance Niveau de
de l’effet preuve
Arrêter de fumer + B
HDL-C = cholestérol associé aux lipoprotéines de haute densité ; LDL-C = cholestérol associé aux lipoprotéines
de faible densité ; TG = triglycérides.
20
Le contrôle du poids corporel représente l’un des principaux problèmes
des sociétés occidentales. Une modeste diminution du poids et une activité
physique régulière d’intensité modérée sont très efficaces dans la prévention
du diabète de type 2 et pour améliorer toutes les anomalies métaboliques et
les facteurs de risque CV combinés à l’insulinorésistance (souvent associée
à l’adiposité abdominale). Il faut encourager l’activité physique, pour arriver
à un exercice physique régulier d’au moins 30 minutes chaque jour.
Tour de taille
21
Tableau 11 : Recommandations nutritionnelles en vue d’abaisser
le CT et le LDL-C
À choisir
À utiliser avec
À préférer occasionnellement
modération
en quantités limitées
22
Tableau 12 : Résumé des mesures en matière de mode de vie
et de choix alimentaires sains pour la prise en charge du risque
cardiovasculaire global
• Les recommandations nutritionnelles devraient toujours tenir compte des habitudes
alimentaires locales ; il convient toutefois de promouvoir les habitudes alimentaires saines
issues d’autres cultures.
• L’alimentation doit être très variée. L’apport énergétique doit être adapté pour prévenir
l’excès de poids et l’obésité.
• Il faut encourager la consommation de fruits, légumes, légumes secs, noix, céréales et
pain complets, de poissons (surtout gras).
• Il faut remplacer les graisses saturées par les aliments ci-dessus et par des graisses
mono-insaturées et polyinsaturées de source végétale afin de réduire l’apport
énergétique de graisses totales à < 35 % de l’apport énergétique, les graisses saturées
à < 7 % de l’apport énergétique total, les graisses trans à < 1 % de l’apport énergétique
total et le cholestérol alimentaire à < 300 mg/jour.
• Il faut réduire l’apport en sel à moins de 5 g/jour en évitant d’ajouter du sel à table, en
limitant la quantité de sel dans les préparations et en choisissant des aliments frais ou
surgelés non salés ; de nombreux mets préparés et plats cuisinés contiennent beaucoup
de sel, le pain également.
• Pour ceux qui consomment des boissons alcoolisées, il faut recommander une
consommation modérée (< 10–20 g/jour pour les femmes et < 20–30 g/jour pour les
hommes) ; les patients souffrant d’hypertriglycéridémie (HTG) devraient s’abstenir de
consommer de l’alcool.
• Il faut limiter la consommation de boissons et d’aliments contenant des sucres ajoutés,
en particulier les sodas, surtout pour les patients souffrant d’HTG.
• Il faut encourager l’activité physique, pour arriver à un exercice physique régulier d’au
moins 30 minutes chaque jour.
• Il faut éviter la consommation de tabac, active comme passive.
Tout le monde devrait être informé des modes de vie associés à un moindre
risque de MCV. Les sujets à haut risque, surtout ceux souffrant de dyslipidémie,
devraient si possible bénéficier de conseils nutritionnels spécialisés.
Des stratégies nutritionnelles novatrices destinées à améliorer les
dyslipidémies ont été développées ; elles découragent la consommation de
23
certains éléments nutritionnels « à risque » ou la consommation d’aliments
fonctionnels spécifiquement ciblés et/ou de compléments alimentaires ; ces
aliments sont utilisés comme alternatives aux médicaments hypolipémiants
ou en complément de ceux-ci.
La justification des allégations de santé pertinentes pour chaque type
d’aliments devrait se baser sur les résultats d’études d’intervention sur les
humains en accord avec les allégations proposées.
Dans l’ensemble, les preuves disponibles à ce jour concernant les aliments
fonctionnels sont insuffisantes ; la lacune principale est l’absence d’essais
d’intervention diététique suffisamment longs pour modifier l’évolution de
l’histoire naturelle de la dyslipidémie et des MCV.
STRATÉGIE GÉNÉRALE :
• Évaluer le risque CV global du patient
• Impliquer le patient dans les décisions relatives à la prise en charge du risque CV
• Identifier le LDL-C cible pour ce niveau de risque
• Calculer le pourcentage de réduction du LDL-C requis pour atteindre
cet objectif
24
• Choisir une statine permettant d’atteindre en moyenne cette réduction
• Étant donné que la réponse aux traitements par statines est variable, une
posologie croissante est souvent nécessaire pour atteindre l’objectif
• Si les statines ne permettent pas d’atteindre l’objectif, il faut envisager une
association de médicaments.
25
26
Figure 3 : Revue systématique de l’équivalence
thérapeutique des statines : % réduction LDL-C par rapport aux doses
70
60
50
40
30
LDL-C %
20
10
0
A10 A20 A40 A80 F20 F40 F80 L10 L20 L40 L80 P10 P20 P40 S10 S20 S40 S80 R5 R10 R20 R40 P1 P2 P4
27
Tableau 16 : Causes possibles d’HTG (suite)
28
9. Médicaments influençant les lipoprotéines
de haute densité (HDL)
Étant donné que des taux peu élevés d’HDL-C constituent un
facteur important, indépendant et inverse de prédiction du risque de
développement précoce d’athérosclérose et de MCV, augmenter le HDL-C
peut être considéré comme une cible secondaire chez les patients atteints
de dyslipidémie.
Tableau 18 : Recommandations si un traitement médicamenteux
du faible taux d’HDL-C est envisagé
Recommandations Classea Niveaub
La niacine est actuellement le médicament le plus efficace
IIa A
pour augmenter le HDL-C et devrait donc être envisagée.
Les statines et les fibrates augmentent le HDL-C dans une
IIb B
proportion similaire et ces médicaments peuvent être envisagés.
L’efficacité des fibrates pour augmenter le HDL-C peut être
IIb B
atténuée chez les diabétiques de type 2.
a = classe de recommandation ; b = niveau de preuve ; HDL-C = cholestérol associé aux lipoprotéines de haute densité.
La dyslipidémie mixte est courante dans la pratique ; il est donc important
d’envisager une association thérapeutique pour contrôler les troubles
lipidiques multiples (tableau 19).
Tableau 19 : Résumé de l’efficacité des associations médicamenteuses
dans la prise en charge des dyslipidémies mixtes
• Dans la dyslipidémie mixte, une augmentation du HDL-C et une diminution des TG
peuvent etre conseillées en plus d’une réduction du LDL-C par le biais d’une statine. Il faut
donc envisager d’associer à une statine l’acide nicotinique mais le rougissement qu’il risque
de provoquer comme effet secondaire peut affecter le respect du traitement par le patient.
• Une association de statines avec des fibrates peut également être proposée tout en
surveillant l’apparition d’une atteinte musculaire mais il faut éviter l’association avec le
gemfibrozil.
• Si les TG ne sont pas sous contrôle avec les statines ou les fibrates, la prescription
d’acides gras n-3 peut entrainer une diminution supplémentaire des TG ; ces associations
sont sans danger et bien tolérées.
HDL-C = cholestérol associé aux lipoprotéines de haute densité. ; LDL-C = cholestérol associé aux lipoprotéines de
faible densité ;TG = triglycérides.
29
10. Prise en charge des dyslipidémies
dans différents tableaux cliniques
Tableau 20 : Critères diagnostiques pour le diagnostic clinique
de l’HFHe d’après MedPed et l’OMS
Critères Score
Parent au premier degré présentant une MC*
précoce et/ou parent au premier degré dont le 1
Antécédents LDL-C > percentile 95
familiaux
Parent au premier degré avec Xt et/ou enfant
2
< 18 ans avec LDL-C > percentile 95
Le patient a une MC précoce
*
2
Antécédents
cliniques Le patient a une maladie vasculaire cérébrale/
1
périphérique précoce
Xanthome tendineux 6
Examen médical
Arc cornéen avant l’âge de 45 ans 4
> 330 mg/dl 8
250–329 mg/dl 5
LDL-C
190–249 mg/dl 3
155–189 mg/dl 1
HF avérée Score > 8
HF probable Score 6-8
HF possible Score 3-5
Pas de diagnostic Score < 3
* MC ou MCV précoce : hommes avant 55 ans, femmes avant 60 ans.
MC = maladie coronarienne ; HF = hypercholestérolémie familiale ; HFHe = hypercholestérolémie familiale
hétérozygote ; LDL-C = cholestérol associé aux lipoprotéines de faible densité ; MedPed = Programme pour des
diagnostics précoces en vue de la prévention des décès prématurés ; Xt = xanthome tendineux ;
OMS = Organisation mondiale de la santé.
• Le traitement par statines est recommandé en prévention primaire des MC chez les
femmes à haut risque.
• Les statines sont recommandées en prévention secondaire chez les femmes avec les
mêmes indications et objectifs que pour les hommes.
32
10.4 Syndrome métabolique et diabète
Les sujets ayant un SMet et surtout ceux souffrant de diabète de type 2
présentent un risque plus élevé de MCV que la population générale. Les
caractéristiques anormales du profil lipidique précèdent de plusieurs années
le diabète de type 2 et sont courantes chez les sujets présentant une obésité
abdominale et un SMet.
Tableau 24 : Charactéristiques de la dyslipidémie en cas de SMet
et de diabète de type 2
• Dans le SMet, la dyslipidémie constitue une combinaison d’anomalies des lipides et des
lipoprotéines, comprenant une augmentation des taux à jeun et postprandiaux des TG,
de l’apo B et des LDL de faible densité, ainsi que des taux faibles de HDL-C et d’apo A1.
• Le non-HDL-C ou l’apo B sont de bons marqueurs de substitution des lipoprotéines
riches en TG et des « remnants » et sont un objectif secondaire du traitement.
Un non-HDL-C de < 130 mg/dl ou une apo B < 100 mg/dl est souhaitable.
• Une augmentation du tour de taille et l’élévation des TG permettent de détecter les
sujets à haut risque de SMet.
• La dyslipidémie athérogène est l’un des principaux facteurs de risque des MCV chez les
personnes souffrant de diabète de type 2.
apo = apolipoprotéines ; MCV = maladie cardiovasculaire ; HDL-C = cholestérol associé aux lipoprotéines de haute
densité ; LDL = cholestérol associé aux lipoprotéines de faible densité ; SMet = syndrome métabolique ;
TG = triglycérides ; LRT = lipoprotéines riches en triglycérides.
33
10.5 Insuffisance cardiaque et valvulopathies
Bien que les résultats de certaines études suggèrent qu’une diminution
du cholestérol induite par un traitement par statines puisse diminuer les
nouveaux cas d’IC chez les patients souffrant d’une MC, le bénéfice est
controversé chez les patients ayant une IC ou une valvulopathie.
34
10.7 Insuffisance rénale
Une diminution du DFG est associée à une augmentation du risque CV
indépendamment des autres facteurs de risque. Une dyslipidémie combinée
à l’IRC implique généralement une augmentation des TG et une diminution
du HDL-C, alors que les changements sont moins marqués pour le CT et
le LDL-C.
Tableau 28 : Recommandations des hypolipidémiants
chez les patients ayant une IRC modérée à sévère
(stades 2–4, DFG 15–89 ml/min/1,73 m²)
Recommandations Classea Niveaub
L’IRC est reconnue comme risque équivalent de MC ; pour
ces patients, une diminution du LDL-C est recommandée I A
comme objectif primaire du traitement.
35
Tableau 29 : Recommandations pour le traitement de la dyslipidémie
chez les patients greffés
Recommandations Classea Niveaub
Les stratégies de prise en charge du risque CV global sont
I C
une priorité chez les patients greffés.
Chez les patients greffés, les statines devraient être considérées
comme des agents de première intention. Il faut débuter le
traitement par de faibles doses à augmenter prudemment vu IIa B
les interactions médicamenteuses potentielles, surtout pour les
patients sous ciclosporine.
Chez les patients intolérants aux statines et chez ceux qui
présentent une dyslipidémie importante et qui ont un risque
résiduel élevé malgré une dose maximale tolérée de statine, un
traitement alternatif ou complémentaire peut être envisagé : IIb C
l’ézétimibe pour ceux dont le taux élevé de LDL-C est la principale
anomalie ; des fibrates ou la niacine pour ceux dont la principale
anomalie est l’hypertriglycéridémie et/ou un faible taux de HDL-C.
a = classe de recommandation ; b = niveau de preuve; CV = cardiovasculaire ; HDL-C = cholestérol associé aux
lipoprotéines de haute densité ; LDL-C = cholestérol associé aux lipoprotéines de faible densité.
37
11. Surveillance des lipides et des enzymes
chez les patients sous traitement
hypolipidémiant
Tableau 33 : Résumé des recommandations relatives
à la surveillance des lipides et des enzymes chez les patients
sous traitement hypolipidémiant
Analyse des lipides
À quelle fréquence les lipides doivent-ils être contrôlés ?
• Avant d’instaurer un traitement hypolipidémiant, il faut procéder à deux mesures
au moins, à un intervalle de 1–12 semaines, sauf dans les cas où un traitement
médicamenteux immédiat est suggéré, comme dans les SCA.
À quelle fréquence faut-il contrôler les lipides d’un patient après instauration
d’un traitement hypolipidémiant ?
• 8 (±4) semaines après le début du traitement médicamenteux.
• 8 (±4) semaines après des adaptations du traitement jusqu’à obtention des valeurs cibles.
À quelle fréquence faut-il contrôler le cholestérol ou les lipides lorsque le
patient a atteint le taux de cholestérol cible ou optimal ?
• Chaque année (sauf en cas de problèmes de respect du traitement par le patient ou
pour une autre raison particulière justifiant des examens plus fréquents).
Surveillance des enzymes hépatiques et musculaires
À quelle fréquence les enzymes hépatiques (ALT) doivent-elles être
systématiquement mesurées chez les patients sous médicament
hypolipidémiant ?
• Avant le traitement.
• 8 semaines après le début du traitement médicamenteux ou après toute augmentation
de la posologie.
• Ensuite tous les ans si les enzymes hépatiques sont < 3×LSN.
Que faire si les enzymes hépatiques augmentent chez une personne prenant
des médicaments hypolipidémiant ?
Si < 3×LSN :
• Poursuivre le traitement.
• Recontrôler les enzymes hépatiques après 4–6 semaines.
38
Tableau 33 : Résumé des recommandations relatives
à la surveillance des lipides et des enzymes chez les patients
sous traitement hypolipidémiant (suite)
Surveillance
• Une surveillance régulière de la CK n’est pas nécessaire.
• Vérifier la CK si le patient développe une myalgie.
39
12. Comment améliorer l’observance des conseils
de modifications du mode de vie et du traitement
médicamenteux
Tableau 34 : Conseils pour améliorer le respect des changements
du mode de vie
• Veiller à ce que le patient comprenne à quel point le mode de vie influe sur les maladies
cardiovasculaires et insister pour qu’il s’engage à modifier son comportement.
• Élaborer avec le patient un plan de changement de mode de vie qui soit réaliste
et encourageant.
40
Ce texte est une traduction de l’édition de poche des “Guidelines for the management
of dyslipidaemias” établies par un groupe de travail d’experts de la Société Européenne
d’Athérosclérose et de la Société Européenne de Cardiologie.
Cette traduction et ces modifications ont été effectuées par la Belgian Atherosclerosis
Society / Belgian Lipid Club et approuvées par la Belgian Society of Cardiology.