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PROGRAMME NATIONAL DE

LUTTE CONTRE LA
TUBERCULOSE (PNLT)

Pr KOFFI N’goran Bernard

1
INTRODUCTION
• La tuberculose, maladie contagieuse de
caractère endémo épidémique à
transmission essentiellement
interhumaine.
• Elle constitue un mal historique dont la
maitrise individuelle est récente.
• La lutte contre ce fléau requiert un
ensemble de mesures.

2
EPIDÉMIOLOGIE

3
L'incidence annuelle des
nouveaux cas TB +
• représente le nombre de nouvelles
sources de contamination apparaissant
chaque année.
• C'est un bon indice épidémiologique, mais
il est difficile à obtenir car le recueil du
nombre des cas TPM + dépend de:
- la performance en matière de détection
des malades
- la qualité des examens pratiqués pour le
diagnostic bactériologique de la maladie 4
Situation actuelle
EN
1990

5
Le taux annuel d'infection
• C’est le risque annuel d'infection = RAI
• IL exprime la partie de la population qui
est infectée pour la première fois ou
réinfectée (lorsqu'il s'agit de sujets déjà
infectés) dans le cours d'une année.
• C'est le meilleur indice dont on puisse
disposer aujourd'hui
• on peut le mesurer sans se référer aux
chiffres de mortalité et de morbidité
6
Détermination du RAI
• pourcentage d'enfants non vaccinés par le
BCG réagissant à la tuberculine à un âge
donné grâce à des enquêtes
tuberculiniques effectuées sur un
échantillon représentatif et suffisant
d'enfants de moins de 10 ans environ (3 à
4 000 pour un pays en voie de
développement à forte endémie).

7
RAI dans les pays en voie de
développement

8
La mortalité
• La mortalité par tuberculose est
représentée parle nombre de décédé de
Tb rapporté à la population moyenne du
pays ou de la région au cours d’une année
• Le taux est exprimé pour 100 000Hab
• La létalité est définie par :le nombre de
malades décédés rapporté au nombre de
sujet ayant contracté la maladie

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Estimation de l’Incidence de la tuberculose
en 2011
Incidence
• En 2012, environ 9 million de nouveaux
cas: 30% en Afrique 55% en Asie dont 35
% en chine et en Inde,
• 80% cas dans 22 pays les plus touchés
• 10% des cas de TB touche par an les
PVVIH
• 8O% sont en Afrique 1malade TB /3 est
coinfecté
10
LUTTE ANTI- TUBERCULEUSE

11
UICTMR
• Historique
- A partie de 1890 : plusieurs associations de
lutte contre la TB
- 1899 au congrès discussions autours des
moyens à mettre en place pour lutter contre
la TB par des représentants officiels de
gouvernements et des associations
- I920 UICT créée à Paris par 31 délégués des
pays
- 1986 UICTMR 12
PNLT
Historique
En 1994: création du PNL SIDA/TB/Palu
2000: création du PNLT
Siège Port- Bouet puis transfert au sein du
CAT d’Adjamé en 2005
Actuellement dirigé par un Directeur
coordonnateur

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Objectifs du Programme ( OMS)
• Général
- Réduire la mortalité, la morbidité, la
transmission de la TB
• Spécifiques
-dépister au moins 70% des cas de TB
attendus
- Guérir au moins 85 % des cas de TB à
frottis positifs nouvellement dépistés
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Objectifs du Programme ( OMS)

- réduire le taux de perdu de vue à moins


de 10 %
- assurer la prise en charge médicale,
psychosociale des malades TB porteurs
de l’infection à VIH
- améliorer la PEC des tuberculeux multi
résistant
- apporter un soutien nutritionnel aux
malades co- infectés et incarcérés
-assurer le contrôle de l’infection
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Organisation de la lutte

• Versant administratif
 Au niveau central

 Au niveau régional ou intermediaire

 Au niveau périphérique

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Organisation de la lutte

• Versant prestataire de soins


 Structures pour le diagnostic
– 3 niveaux
* Central : - Services de pneumo-phtisiologie
- Laboratoire national de référence (IPCI)

* Intermédiaire : CAT

* Périphériques : CDT des districts

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Pyramide sanitaire 4

• Réseau du laboratoire de microscopie

Missions
- diagnostiquer et assurer le suivi bactériologique
des cas de TB en traitement
- Organisation du réseau de laboratoire de microscopie
- 3 Niveaux
* Central : laboratoire national de référence
- Assurer le contrôle de qualité et superviser le réseau
de laboratoire.
- Contribuer à la formation et au recyclage des
techniciens de laboratoire
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Organisation de la lutte

Niveau central
- Assurer la surveillance épidémiologique
de la résistance bactérienne aux anti-TB.
-Déterminer le taux de résistances primaires et
secondaires.
- Participer au diagnostic de la TB
- Etablir et définir un système homogène de
notification pour les laboratoires
Régional : laboratoires régionaux /CAT / biotechnologistes
- Superviser les laboratoires des CDT une fois par
trimestre.

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Organisation de la lutte

Réseau du laboratoire de microscopie

* Régional : laboratoires régionaux /CAT / biotechnologistes


- Contrôler les systèmes de notification, la qualité
technique,
- Approvisionner les laboratoires en matériel de
laboratoire.

* Périphérique : laboratoires de microscopie périphériques /


CDTdes districts/ biotechnologistes ou des laborantins.

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Organisation de la lutte

* Au niveau central
- Elaborer le plan d’action du PNLT
- coordonner les activités de la lutte
- élaborer, diffuser les outils de gestion
- assurer la formation initiale et continue du personnel
- assurer la commande et la gestion des stocks des
médicaments et matériel
- faire la recherche opérationnelle orientée vers les activités
prioritaires de la lutte antituberculeuse

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Supervision de la lutte anti-TB 2

* Activité permanente et continue


Intéresse les 3 niveaux

* Central

- Fréquence : 1 fois par trimestre


- un membre de la direction de coordination
Equipe - le chef du laboratoire -
le responsable de la pharmacie

- Structure supervisée : CAT

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SUPERVISION DE LA LUTTE ANTI-TB 3

• Intermédiaire (Région)

Fréquence : ° 1 fois par trimestre

médecin chef du CAT


équipe médecin chef du district
responsable du laboratoire de la région
gestionnaire de la pharmacie

Structure supervisée : CDT et CT

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SUPERVISION DE LA LUTTE ANTI-TB 4

* Périphérique
- Fréquence : ° périodicité de tournée dans le secteur
Equipe - médecin responsable de la TB dans l’équipe
cadre
- infirmier responsable de la TB
- technicien de laboratoire
- Structure supervisée : centre de santé ou centre de
traitement
* NB : Dans les stratégies avancées :
° l’infirmier supervise à son tour les agents de santé
communautaire supervisent le traitement des malades et orientent
les suspects.

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VIII . EVALUATION 1

Activités permanentes

– rapports périodiques, réguliers (trimestriels/ annuels)

Intérêt : - surveillance épidémiologique


- contrôle de l’exécution des tâches
estimation des besoins et Commandes
*médicaments,
* produit de laboratoires
*outils de gestion

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EVALUATION 2

2 Aspects

*Évaluation des mesures appliquées


- dépistage frottis positifs nouveaux et anciens
- résultats des nouveaux cas et des retraitements
- couverture de la population par la stratégie DOTS

*Évaluation de l’impact épidémiologique


- prévalence et incidence des cas de TB
- RAI
- mortalité liée à la TB
- niveau de résistance

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EVALUATION 3

- Prévalence du VIH / TB
- Incidence de TB /PV VIH
- Mortalité de la TB /PV VIH
- Indicateurs de mesure de la lutte anti-TB
* Indicateur de couverture
Exemple : - nombre de district appliquant la stratégie
DOTS
- taux de couverture DOTS des centres de
santé
* Indicateur de dépistage
Exemple : nombre de nouveaux cas dépistés
* Résultat du traitement
Exemple : pourcentage d’échec des nouveaux cas

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DIAGNOSTIC DE LA TB
Signes généraux
• mode progressif : une toux plus ou moins productive qui
dure deux à trois semaines, associée à des signes
d’imprégnation tuberculeuse qui sont :
- une fièvre vespérale, une asthénie, un amaigrissement,
une anorexie, des sueurs nocturnes
- une aménorrhée non gravidique chez la jeune dame en
âge de procréer ;
• signes fonctionnels respiratoires : la douleur thoracique,
la dyspnée en rapport avec l’étendue des lésions, une
dysphonie, parfois une hémoptysie inaugurale.

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DIAGNOSTIC DE LA TB

• Préambule

Favoriser le dépistage des formes de dissémination


(TPM+)
Pour un meilleur rendement,
il faut :
- sensibiliser la population sur les signes évocateurs
de la TB ;
- examiner les sujets contacts des malades TPM+

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DIGNOSTIC DE LA TB

Eléments cliniques d’orientation


- début progressif
- durée des symptômes - plus de 3 semaines
- signes généraux d’ imprégnation tuberculeuse

Eléments para cliniques d’orientation


- IDRt
- Radio thoracique de face/profil
- Echographie (ADP mésentériques)
- Cytologie – chimie (épanchement dans
les séreuses)

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DIAGNOSTIC DE LA TB

Eléments para cliniques de certitude

- Identification du BK dans les crachats et les autres


produits pathologiques.

- Identification du follicule tuberculeux ou follicule de


Koester sur les fragments de biopsie

coloration de Zielh Neelsen ou


coloration Dugommier à l’auramine
culture - Löwenstein - Jensen (milieu solide)
- Batec (milieu liquide )
- PCR - MGIT
*GNEXPERT

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DIAGNOSTIC DE LA TB

• Le recueil des expectorations

Nombre d’échantillons de crachat


3 en 2 jours

2BK directs 1- Prélèvement le matin à la consultation


2- Prélèvement nocturne = très tôt au
réveil
1BK nocturne 3- Prélèvement le matin quand le
malade rapporte le 2ème prélèvement

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DIAGNOSTIC DE LA TB

*La technique pour le recueil des expectorations

- expliquer au malade le motif de l’examen


- expliquer que les crachats doivent venir du pus profond
du thorax , après un effort vigoureux de toux
- ouvrir le crachoir le donner au malade en gardant le
couvercle se placer derrière le malade
- Demander au malade de cracher dans le crachoir qu’il
tiendra près de ses lèvres

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DIAGNOSTIC DE LA TB

*la technique de prélèvement des expectorations


- contrôler la qualité du crachat qui doit contenir
des particules purulentes.
- fermer le crachoir de façon sûre et étanche.
- se laver les mains à l’eau et au savon.
- donner au malade un crachoir neuf pour le
prochain prélèvement.

34
DIAGNOSTIC DE LA TB

• Tubage gastrique le matin

Prélèvement des sécrétions bronchiques dégluties


dans la nuit
Trois tubages en 72 heures soit 1 par jour
à jeun
Plus rentable le matin au réveil

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DIAGNOSTIC DE LA TB

Résultat du frottis ( bacilloscopie) au microscope optique

Compte des BAAR cotation signification


0 BAAR Négative Absence de BAAR
1à 9BAAR sur 100chmps +/- Rare BAAR

1à 99 BAAR sur 100champs positif


1+
1 à 10 BAAR par champs sur 2+ Positif
au moins 50 champs
10 BAAR par champs sur au 3+ Positif
moins 20 champs

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DIAGNOSTIC DE LA TB

Résultat du frottis ( bacilloscopie) au microscope


à fluorescence

Compte des BAAR cotation signification


0 BAAR - Absence de BAAR
1à 9BAAR par champs +/- douteux
10 BAAR par champs Positif faible
1+
10 à 99 BAAR par champs 2+ Positif moyen

>100 BAAR par champs 3+ Positif fort

37
Algorithme de diagnostic de la tuberculose selon
l’OMS

38
Algorithme de diagnostic de la
tuberculose

39
Algorithme de diagnostic de la tuberculose selon
l’OMS

40
Définition des cas
• Cas présumé de tuber culose /cas suspect = patient
présentant des signes évocateurs de la TB
• Cas bactériologiquement confirmé / = lorsque la
positivité a été établie par un examen microscopique de
frottis, mise en culture, ou TDR approuvé par l’OMS (
Xpert, MTB/RIF)
• Cas cliniquement diagnostiqué: le sujet ne rempli pas les
condition de confirmation bactériologique. Mais la
forme évolutive a été diagnostiquée et la décision de de
commencer un traitement complet a été pris par le
médecin
les cas basés sur les anomalies radiologiques, cas de
lésions histologiques évocatrice, les cas de TB extra 41
Définition des cas
• Les cas diagnostiqué cliniquement dont la
positivité est par la suite établie sont enregistré
bactériologiquement confirmées
• Les cas diagnostiqué cliniquement et lesCas
bactériologiquement confirmé sont également
classés en fonction de.
- leur site anatomique
- des antécédents thérapeutiques
- de la résistances aux médicaments
- de statut par rapport VIH
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Définition des cas
En fonction du site anatomique
 Tuberculose pulmonaire=
tout cas confirmé bactériologiquement ou
diagnostiqué cliniquement dans lequel le
parenchyme pulmonaire ou l’arbre trachéo-
bronchique sont touché y compris la miliaire
 Tuberculose extra pulmonaire
tout cas confirmé bactériologiquement ou
diagnostiqué cliniquement dans lequel d’autres
organes que les poumons sont touchés
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Définition des cas
 En fonction des antécédents
thérapeutiques
 Nouveau cas
Un patient qui n’a jamais fait de tuberculose
ou qui a pris un traitement antituberculeux
de moins d’un mois
 Échec thérapeutique:
Un patient dont les bacilloscopies restent
positives après 5 mois de traitement
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Définition des cas
 Rechute tuberculeuse:
Un patient traité et déclaré guéri ou
traitement complété qui revient avec une
autre tuberculose
En fonction de l’antibiogramme
 Tuberculose multi résistante (TB-MR) ou (TB-
MDR)
Une tuberculose dont les bacilles sont
résistants simultanément à l’isoniazide et
la rifampicine au moins 45
Définition des cas
 Tuberculose poly résistante
Une tuberculose dont les bacilles sont
résistants à un ou plusieurs
antituberculeux mais pas simultanément
à l’isoniazide et la rifampicine
 Tuberculose ultra résistante ou TB-XDR
Il s’agit de bacilles TB-MR qui sont
résistants aux aminosides injectables et
aux fluoroquinolones
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Moyens :médicaux
Curatifs
médicaments anti tuberculeux sous 2 formes
- formes combinées
- formes simples, utilisées en cas d’intolérance
Préventifs
- vaccination par le BCG
- diagnostic précoce et le traitement des patients à frottis
positif
- Contrôle de l’infection tuberculeuse : application des
mesures d’hygiène et d’assainissement

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II-Moyens médicaux : les médicaments (2)

Formes simples
 Rifampicine = Rimactan = (R) : gel ou Cp à 300 mg
*Rifadine sirop 1 cm = 5 ml = 100 mg
*Posologie: R = 10 mg Kg / j ( 8 mg / kg / j à 12 mg / kg/j )
 Isoniazide = Rimifon = INH = (H) cp = 50 mg, 100 mg, 300
mg
*Posologie : H = 5 mg / kg / j à 10 mg / kg / j)

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Moyens médicaux: les médicaments

Formes simples

 Pyrazinamide = Pyrilène = PZA = (Z) Cp 400 mg


*posologie: 30 mg / Kg / j (25 mg / kg / j à 35 mg: kg / j)
 Ethambutol ETB = Cp = 400mg
*posologie : E : 20 mg / kg / j (15 mg / kg : / j à 25 mg / kg / j)
 Streptomycine sous forme de poudre de 1g ou 0,75 g.
* posologie 15 mg/ kg/ j => 6 jours / 7 en intra-musculaire

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Moyens médicaux : les médicaments

formes combinées
plus utilisées, améliorent l’observance du traitement.
* Rifater = RHZ ce combiné contient :
- chez l’adulte: R = 150 mg H = 75 mg Z =275mg
R = 300 mg H = 150mg Z= 275mg
- chez l’enfant : forme pédiatrique
R = 60 mg H = 30 mg Z = 150 mg
* Rifinah = Rimactazide = RH : deux présentations
* RH 300: R = 300 mg, H= 150 mg.
* RH 150 : R= 150 mg, H = 75 mg.

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Moyens médicaux : les médicaments

formes combinées

*RHZE : ce combiné contient :


R = 150 mg + H = 75 mg + Z = 400 mg +E = 275
mg
* RHE contient :
R= 150 mg + H = 75 mg + E = 275 mg
* EH contient :
E = 400 mg + H = 150 mg

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Conclusion :

PNLT, malgré les efforts réalisés, est confronté


aujourd'hui à deux défis :
- la co-infection TB-VIH
- émergence de la multi résistance

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