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Institut Algérien des Hautes Etudes

Financières

Interrelations macroéconomiques

Djamel Benbelkacem
Plan
• I / Introduction
• II / Caractéristiques communes
• III / Relations entre les comptes
macroéconomiques
- 1 / relations entre les comptes nationaux et la
balance des paiements
- 2 / relations entre les comptes nationaux, la balance
des paiements et les statistiques de finances
publiques
- 3 / relations entre la situation monétaire et les autres comptes
macroéconomiques
• Correspondance entre les catégories d’opérations des quatre
systèmes de comptes macroéconomiques
• Schéma des flux économiques et financiers
I / Introduction
• En macroéconomie, l’activité économique nationale peut
être représentée par quatre grands comptes appelés
comptes macroéconomiques.

• Chacun des comptes privilégie un aspect particulier de


l’économie.
- les comptes nationaux portent sur l’analyse de la
formation du produit (PIB) et de sa répartition entre les
différents secteurs économiques.
- la balance des paiements permet l’analyse des
transactions entre l’économie intérieure (les unités
résidentes) et le reste du monde (les non résidents)
Introduction (suite)
- Les statistiques de finances publiques ont pour
objet l’analyse économique des opérations de l’état et
leur impact sur le reste de l’économie .
- la situation monétaire , enfin, retrace les principales
catégories d’encours des avoirs et engagements
financiers des grands secteurs économiques et fait
apparaître l’intermédiation des institutions financières
entre secteurs à excédent de fonds et secteurs à
déficit.
II / Caractéristiques communes
• Notion de résidence . Dans chaque système de comptes,
l’économie est définie par ses résidents.
• Notion d’opération. Il y a opération économique lorsqu’il y
a transfert de propriété d’un actif réel ou financier ou qu’un
service est rendu par une unité économique à une autre.
La plupart des opérations économiques donnent lieu à un
échange (celles ne donnant pas lieu à un échange sont
dites sans contreparties ; exemple : les dons, les envois des

émigrés …
Les opérations sont classées en opérations non financières
et en opérations financières
II / Caractéristiques communes
(suite)
• les opérations non financières correspondent aux
opérations sur biens et services et de répartition des
comptes nationaux, aux opérations non remboursables
en statistiques de finances publiques et aux opérations
courantes de la balance des paiements.

• les opérations financières correspondent aux


opérations remboursables des statistiques de finances
publiques, aux opérations de capital et financières de la
balance des paiements et aux opérations de bilan en
termes d’avoirs et engagements de la situation
monétaire.
II / Caractéristiques communes
(suite)
En ce qui concerne l’enregistrement des opérations :
• Celles qui figurent dans les comptes nationaux et dans
la balance des paiements sont enregistrées à la date à
laquelle l’engagement ou l’obligation est encouru et non
à la date où il est réglé. On parle alors de droits
constatés .
• Les statistiques monétaires sont elles aussi souvent
établies sur cette base.
• Enfin, les statistiques de finances publiques enregistrent
les opérations sur une base caisse et non à la date à
laquelle l’engagement ou l’obligation est encouru.
III . Relations entre les comptes
macroéconomiques.
• Les comptes macroéconomiques et leurs
correspondances permettent d’établir des relations
fondamentales entre certains agrégats.

• Ces relations reflètent trois approches possibles de la


balance des paiements :

- l’approche par l’absorption


- l’approche dite fiscale ou de l’équilibre épargne -
investissement
- l’approche monétaire
1 / Relations entre les comptes nationaux et la

balance des paiements.

• Les comptes nationaux retracent les opérations entre


les secteurs domestiques et l’extérieur dans un compte
appelé le reste du monde. Ce compte est
pratiquement identique à la balance des paiements .

- A partir de l’identité comptable fondamentale entre


ressources et emplois de la nation, on peut dégager
deux relations comptables qui jouent un rôle majeur
dans l’analyse macro économique.
1 / Relations entre les comptes nationaux et la

balance des paiements (suite).


- La première de ces relations relie le solde courant de
la balance des paiements à l’écart entre le revenu et
la dépense des comptes nationaux.

- La seconde relie ce même solde à l’écart entre


l’épargne nationale et l’investissement.

Relation entre le solde courant et l’écart revenu /


dépense des comptes nationaux.

PIB + M = C + I + G + X 
C + I + G = A (absorption)
1 / Relations entre les comptes nationaux et la

balance des paiements (suite).

alors PIB – A = X- M ( solde de la balance commerciale)


- en rajoutant aux deux membres de cette équation le
revenu net des facteurs (RNF) et les transferts courants
nets (TRN) , on obtient une identité comptable selon
laquelle le solde courant de la BP (CA ) est égal à
l’écart entre le RNDB et la demande intérieure finale (A)
- en effet, PIB + RNF + TRN = RNDB et
( X – M ) + RNF + TRN = CA et donc
RNDB – A = CA
C’est ce qu’on appelle l’approche par l‘absorption de la BP
1 / Relations entre les comptes nationaux et la

balance des paiements (suite).

Interprétation économique et conséquences pour la


politique économique :
- tout déficit du compte courant reflète un excès de
la demande intérieure (A) sur le revenu disponible
(RNDB).
- en d’autres termes, les solutions aux problèmes de
déséquilibre extérieur consisteront, soit à agir , dans le

court terme, sur l’absorption (politique de gestion de la


demande), soit , à moyen et long terme, à agir sur la
production en menant des politiques de gestion de
l’offre (politiques dites de réformes structurelles).
1 / Relations entre les comptes nationaux et la

balance des paiements (suite).

Relation entre le compte courant et l’écart entre


l’épargne nationale et l’investissement :

- PIB = C + Si ; PIB – C = Si ( épargne intérieure) et


- PIB = C + I + X – M , (G est réparti entre C et I pour
la simplification de l’équation ) il vient :
- Si = I + (X – M)  Si – I = (X – M) .
- Si + RNF + TRN = Sn (épargne nationale) , sachant
que RNDB = PIB + RNF + TRN
- RNDB = C + Sn et donc Sn = RNDB - C
1 / Relations entre les comptes nationaux et la

balance des paiements (suite).

- Sn = PIB + RNF + TRN – C


- Sn = C + I + X – M + RNF + TRN – C
- Sn = I + X – M + RNF + TRN et donc

Sn - I = CA puisque (X – M + RNF + TRN) = CA


et (Sg – Ig) + (Sp – Ip) = CA

C’est ce qu’on appelle l’approche fiscale de la balance des


paiements ou l’approche épargne/investissement de la BP.
1 / Relations entre les comptes nationaux et la

balance des paiements (Synthèse)


RNDB Revenu national disponible
A: Absorption
C: Solde du compte courant
RNF : Revenu net des facteurs
TRN : Transferts nets
CA: Solde du compte courant
RNDB =PIB + RNF + TRN
RNDB – A = CA
Sn = RNDB – C
Sn - I = CA CA = RNDB – A = Sn - I
1 / Relations entre les comptes nationaux et la
balance des paiements (suite).

Interprétation économique et conséquence pour la


politique économique :
- un éventuel déficit du compte courant de la BP peut
être interprété comme une insuffisance de l’épargne par
rapport à l’investissement (ou un excès de I sur S) . La
ventilation de l’écart ( S – I) entre les secteurs des ADM
et le secteur économique (ou privé) permet d’identifier
l’origine de cet écart.
- La politique économique appropriée pour résorber cet
écart consiste à augmenter l’épargne et/ou contenir
l’investissement . Deux cas peuvent se présenter :

1er cas : (Sg –Ig) < 0 et CA < 0


1 / Relations entre les comptes nationaux et la

balance des paiements (suite).


dans ce cas, le déficit du compte courant reflète un déficit
des finances publiques  politique économique 
réduction du déficit public.

Dans la pratique, un déficit des finances publiques peut


être compensé par une diminution de l’investissement
privé par effet d’éviction ; auquel cas le déficit public est
compensé par un excès d’épargne privé sur
l’investissement privé plutôt que par un déficit de la
balance courante.

2eme cas : (Sp – Ip) < 0 et CA < 0


1 / Relations entre les comptes nationaux et la

balance des paiements (suite).


• Dans ce cas, le déficit du compte courant reflète
essentiellement un déficit épargne / investissement du
secteur privé économique.
• Théoriquement, cette situation n’est pas observable sur
le long terme car le déficit courant ne peut être financé
que par un afflux de capitaux du reste du monde de
façon à ce que le solde global de la BP soit équilibré.
• Une exception cependant ; le déficit de la balance
courante des USA qui est de l’ordre de 500 mds de
dollars et est financé (depuis 1997 au moins) par les
investissements de portefeuille du reste du monde .
2 / Relations entre les comptes nationaux , la balance
des paiements et les statistiques de finances
publiques.

• Les opérations des ADM avec le RDM figurent dans


les statistiques de finances publiques et dans la BP.

• Les opérations communes les plus courantes sont :

- les emprunts publics extérieurs, le paiement d’intérêt et


l’amortissement de la dette publique extérieure, les
dons reçus de ou versés au RDM .
3 / relations entre la situation monétaire et les
autres comptes macroéconomiques .

• la situation monétaire diffère des autres systèmes de


comptes en ce qu’elle s’intéresse uniquement aux
opérations financières et qu’elle se présente sous forme
d’encours (stocks) et non sous forme de flux .

• Il existe cependant des correspondances entre la


situation monétaire et les autres systèmes de comptes.

- la situation monétaire retrace le crédit net bancaire


à l’Etat dont la variation est une des composantes du
financement du solde des finances publiques .
3 / relations entre la situation monétaire et les
autres comptes macroéconomiques .

- la situation monétaire retrace aussi les avoirs


extérieurs nets des engagements extérieurs (à court
terme) qui figurent , en termes de variations, dans la
BP.
- cette dernière correspondance peut être développée
comme suit :
- la situation monétaire peut être schématisée , en
omettant les autres postes nets ( considérés comme
fixes) par l’équation de bilan suivant : Passif = Actif
cad M2 = CIR + AEN
AEN = avoirs extérieurs nets ; CIR = crédits intérieurs
M2 = masse monétaire
3 / relations entre la situation monétaire et les
autres comptes macroéconomiques .

• En termes de variations :
Δ M2 = Δ CIR + Δ AEN ou
Δ AEN = Δ M2 - Δ CIR

- Si on admet que la variation de la masse de monnaie


(Δ M2) est déterminée par la demande de monnaie, on
peut établir un lien direct entre (Δ CIR) en tant
qu’instrument de politique économique et le solde
global de la BP (Δ AEN) en tant qu’objectif de cette
politique.
3 / relations entre la situation monétaire et les
autres comptes macroéconomiques .

• Plus précisément , le solde global de la BP sera positif si

la variation de crédit à l’économie est inférieure à la


variation de la masse monétaire .

• En termes de politique économique, le redressement de


la BP fera appel à un plafonnement du crédit intérieur (il
est évidemment supposé que les autorités ne peuvent
ou ne désirent pas redresser la BP par des actions sur le
taux de change)
Correspondance entre les catégories d’opérations des
quatre systèmes de comptes macroéconomiques

comptes nationaux BP stat de FP situation monétaire


flux ou variations d’encours
Opérations NF opérations sur BS opérations courantes opérations non
(prod, conso, inves (export, import, remboursables
export …) et services, transferts…) (impôts, intérêts,
opérations de subventions,
répartition (salaires, dépenses en capital…)
intérêts,subventions…)

Soldes capacité ou besoin de solde su compte solde budgétaire ou


financement (solde courant solde global du trésor
du compte capital
de l’ensemble des agents
économiques (ou secteurs)
Opérations financières
opérations financières opérations de capital opérations bilan des avoirs et
(variation de la monnaie et financières (inves remboursables engagements(avoirs
des crédits à court terme directs, emprunts à MT (prêts moins extérieurs nets,
…) et LT, variation des recouvrements, crédits à l’état …)
réserves…) emprunts ext…)
Schéma des flux économiques et financiers
comptes ADM secteur secteur RDM ∑
nationaux publiques privé bancaire

RNDB - RNDB T RNDBp 0


Consommation C - Cg - Cp 0
Investissement brut I - Ig - Ip 0
Exportations (BS nf) X -X 0
Importations (BSnf) -M M 0
services facteurs (nets) RNF - RNF 0
Transferts (nets) TRN - TRN 0

Solde op Nf Sg – Ig Sp – Ip = -(X-M+RNF+TRN) 0

Financement extérieur :
Investissements directs IDE - IDE 0
Capitaux à MT et LT (nets) Δ KMg Δ KMp - Δ KM 0
Capitaux à CT (nets) Δ KCg Δ KCp - Δ KC 0
Allégement de la dette Δ ADg Δ ADp - Δ AD 0
Variations des AEN - Δ AEN Δ AEN

Financement intérieur:
Crédit intérieur Δ CIRg Δ CIRp - Δ CIR 0
Variation de la MM - Δ M2 Δ M2 0
Financement int non bancaire Δ FNB - Δ FNB 0

Autres postes Δ Pg Δ Pp Δ Pb - Ap 0
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∑ 0 0 0 0 0 0

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