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Intro La logique de la BP Lire la BP Approches éco.

de la BP

Macroéconomie 2 - Chapitre 3
Le cadre comptable en économie ouverte

Hamza Bennani

Nantes Université
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Introduction

• Quel est l’intérêt de la Balance des Paiements (BP) ?

1. La BP permet d’étudier les relations économiques entre un


pays et l’étranger.

2. La BP permet de mettre en oeuvre des politiques


économiques pour améliorer l’économie d’un pays.
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Introduction

• Une définition de la BP :

• La BP est un document statistique qui présente l’ensemble


des flux entre une économie et le reste du monde durant
une période donnée.

• La BP est le plus ancien document à caractère


macroéconomique : des BP sont établies depuis 1816.

• La BP décrit les relations avec les agents qui


n’appartiennent pas à l’économie nationale.
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Introduction

• La BP permet de répondre aux questions suivantes :

• Avons-nous reçues plus de moyens de paiements


internationaux que nous en avons versés à l’extérieur ?

• Quels types d’échanges sont à l’origine de l’excédent ou la


cause du déficit ?

• Est ce que l’économie a suffisamment de devises en


réserve pour effectuer les paiements qui pourront être
exigés ?
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La BP en flux

• La BP retrace les flux entre les résidents d’une économie


et les non-résidents.

Le concept de résident
la résidence est déterminée par le centre d’intérêt économique,
non par la nationalité. Un résident est une personne physique
qui a une activité dans une économie depuis plus d’un an, ou
une personne morale pour ses établissements dans une
économie
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La BP en flux

• Dans une première approche, nous pouvons considérer la


BP comme l’ensemble des sommes en devises qui entrent
et sortent d’une économie pendant une période.
• Les flux entrants de devises sont notés au crédit
(ressources)
• Les flux sortants de devises sont placés au débit (emplois)

• Comme la BP retrace, pour une économie et une période


donnée, l’origine et l’utilisation des devises, le total du
crédit est nécessairement égal à celui du débit : équilibre
comptable.
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La BP en flux

• Pour permettre une analyse économique de la BP, les


entrées et sorties de devises sont classées en un certain
nombre de grandes catégories :
1. Les flux de Biens et Services ;
2. Les flux de Revenus ;
3. Le compte de capital ;
4. Les flux des opérations financières.

• Les 3 premières rubriques présentent des opérations


définitives, dans le cas des opérations financières, il en
va autrement.
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Une comptabilité en partie double

• La BP est écrite sous la forme d’une comptabilité en partie


double. Toute transaction doit être comptabilisée 2 fois :
1. Une fois selon sa nature économique (biens, services,
capitaux...)
2. Une fois suivant le mode de règlement (devises, crédits...)

• Ex : une importation s’incrit en débit (la marchandise entre


mais les devises sortent) et donne lieu à une opération en
crédit corresponsante, qui peut être un crédit commercial
ou une sortie de devises.
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Une comptabilité en partie double

• Dans le cas d’une importation financée par un crédit


commercial, on a :
Crédit Débit
Importation 1000
Crédit commercial 1000

• Dans le cas d’un paiement en devises, on a :

Crédit Débit
Importation 1000
Réserves de changes 1000
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La BP en flux

• La BP de la France en 2014 (en millions d’euros)

Table – Tableau 1 - La BP de la France en 2014

Crédit Débit Solde


Biens 440358 475006 -34649
Services 207987 190158 17828
Revenus primaires 153634 109142 44492
Revenus secondaires 13294 60712 -47418
Compte de capital 2846 616 2230
Avoirs Engagements Nets
Compte financier 208070 218936 -10866
Avoirs de réserve 732 732
Erreurs et omissions nettes 6650
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La BP en flux

• A partir du tableau 1, quelle est la situation du :

1. Compte de Biens et Services ?


2. Compte de Revenus ?
3. Compte de capital ?
4. Compte financier ?
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La BP en flux

• Qu’en est-il du solde global de la BP française en 2014 ?

• Quels enseignements pouvez-vous en tirer en matière de


politique économique ?

Les réserves de change


Pour payer des non-résidents, il est possible d’utiliser les
sommes qui ont été stockées, que l’on nomme « réserves de
change » ou « avoirs extérieurs ». Accumuler des réserves
n’est pas une fin en soi, elles sont surtout utiles en tant
qu’amortisseur des chocs. Le FMI recommande d’en détenir au
moins l’équivalent de trois mois d’importations.
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Une présentation condensée des flux

• Les BPs sont aussi publiées sous forme condensée en


une seule colonne :

Table – Balance des paiements de la Zone Euro (en milliard d’euros)

2015 Q1 2015 Q2 2015 Q3


Balance des Biens et Services 73,6 105,8 97,1
Balance des Revenus -19,9 -38,7 -11,1
Compte de capital 1,2 -27,6 4,9
Balance opérations financières -37,6 -24,3 -65,3
→ Variation des réserves 5,7 -2,5 2,7
Erreurs et omissions -17,5 -15,2 -25,6
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Lire la BP

• La BP suit une méthodologie précise et conventionnelle


répartie entre différents comptes et sous-comptes.

• Depuis 1944, le FMI standardise les normes de la BP en


publiant le "manuel de la BP". La dernière édition datant de
2009.

• Il existe néanmoins des différences mineures entre la BP


du FMI, la BP française et la BP de la zone euro.
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Lire la BP

1. Le compte des transactions courantes :

Biens
Balance des Biens et Services
Services
Rémunération des salariés
Intérêts
Revenus primaires Revenus distribués des sociétés
Bénéfices réinvestis
Loyers
Impôts courants sur le revenu
Primes nettes d’assurance dommages
Revenus secondaires
Coopération internationale
Transferts courants divers
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Lire la BP

2. Le compte de capital
Acquisition/cession d’actifs
Compte de capital Transferts en capital
3. Le compte financier
Investissements directs
Investissements de portefeuille
Dérivés financiers
Compte financier Autres investissements
Avoirs de réserve
4. Erreurs et omissions nettes
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Compte courant

• Le compte courant comprend la balance des biens, la


balance des services et celle des revenus et le compte de
capital.

1. La balance des biens (ou balance commerciale) :


exportations et importations de biens.
2. La balance des services : services (produits immatériels)
vendus à des non-résidents : services de fabrication,
contruction, transports, voyages, services financiers...
3. La balance des revenus : Transactions correspondant à la
rémunération de facteurs de production (travail, capital,
terre, etc.).
4. Le compte de capital : retrace les flux de cessions d’actifs
fixes : transfers en capital (subventions pour
investissements), acquisitions et cessions de brevets...
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Compte courant

Table – Soldes des transactions courantes de la France (en milliards


d’euros)
2012 2013 2014
Transactions courantes -24,9 -17,1 -19,7
(en % du PIB) -1,2 -0,8 -0,9
Biens -54,1 -43 -34,6
Services 24,9 22,4 17,8
Revenus primaires 47,9 47,9 44,5
Revenus secondaires -43 -44,4 -47,4
Compte de capital 0 1,9 2,2
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Compte des opérations financières


• Opérations qui accroissent les avoirs ou les engagements
des résidents vis-à-vis des non-résidents :

1. Les investissements directs : flux financiers effectués par


des résidents pour acquérir un intérêt durable dans une
entreprise non résidente (plus de 10%).

2. Les investissements de portefeuille : transactions qui


portent sur des titres de participations (moins de 10%)
(actions), et de créances (obligations).

3. Les autres investissements : comprennent les crédits


commerciaux (crédits liés à des achats ou vente de
marchandises).

4. Les dérivés financiers

5. Les avoirs de réserve


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Compte des opérations financières

• Les quatre premiers types de transactions du compte


financier peuvent être effectués par tous les agents.

• Le cinquième est réservé aux autorités monétaires,


habituellement la banque centrale.
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Compte des opérations financières

Table – Compte financier de la France (en milliards d’euros)

2013 2014
Compte financier -18 -11
Investissements directs -13 21
Investissements de portefeuille -61 -7
Instruments financiers dérivés -17 -24
Autres investissements 74 -1
Avoirs de réserve -1 1
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Compte des opérations financières

• Dans la BP française, on ne raisonne pas en termes de


"Crédit" et de "Débit" dans le compte financier, mais en
termes d’"Avoirs" et d’"Engagements" :

1. Avoir : achats de titres étrangers par les résidents (débit)


2. Engagement : achats de titres français par les
non-résidents (crédit)
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Compte des opérations financières

• Une augmentation des avoirs (investissements français à


l’étranger) se traduit par un chiffre positif.

• Une diminution des avoirs (désinvestissements français à


l’étranger) se traduit par un chiffre négatif.

• Une augmentation des engagements (investissements


étrangers en France) se traduit par un chiffre positif.

• Une diminution des engagements (déinvestissements


étrangers en France) se traduit par un chiffre négatif.
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Compte des opérations financières

Table – Compte financier de la France en 2013 (en milliards d’euros)


Avoirs Engagements Net
Compte financier -157 -139 -17
Investissements directs 18 32 -13
Investissements de portefeuille 44 105 -60
Produits financiers dérivés -216 -199 -16
Autres investissements -3 -77 74
Avoirs de réserve -1 -1
Erreurs et omissions -2
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Erreurs et omissions

• Pour établir une BP, plusieurs acteurs entrent en jeu :


• Statisticiens, douaniers, institutions financières, banques
centrales...

• Il est souvent impossible de construire un tableau


équilibré :
• Fuite de capitaux, exportations non déclarées...

• Le poste “Erreurs et omissions” permet de corriger le


déséquilibre de la BP.
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Erreurs et omissions

• Par construction, le solde de tous les postes de la BP


devrait être nul :

CC + COF + IO (interventions officielles) = 0

• Néanmoins, les données réelles receuillies ne permettent


pas d’arriver à ce solde nul, d’ou le compte des erreurs et
omissions.

• Ce poste enregistre donc la différence entre le total des


ressources et le total des emplois recensés.
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Opérations Crédit (+) Débit (-)


1. Compte de transactions courantes
1.1 Biens Exportations Importations
1.2 Services Ventes Achats
1.3 Revenus primaires Reçus Versés
1.4 Revenus secondaires Reçus Versés
2. Compte de capital
2.1 Transferts en capital Reçus Versés
2.2. Acquisition d’actifs non-financiers Ventes Achats
3. Compte financier Avoirs Engagements
3.1. Investisements directs (LT) Sorties Entrées
3.2 Investissements de portefeuille (LT-CT) Sorties Entrées
3.3 Produits financiers dérivés Sorties Entrées
3.4 Autres investissements (CT) Sorties Entrées
3.5 Avoirs de réserve Entrées (-) Sorties (+)
4. Erreurs et omissions
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Table – Balance des paiements de la France en 2014 (Source :


Banque de France)

Crédits Débits Soldes


1. Compte de transactions courantes 815 272 835 019 -19 747
1.1 Biens 440 358 475 006 -34 649
1.2 Services 207 987 190 158 17 828
1.3 Revenus primaires 153 634 109 142 44 492
1.4 Revenus secondaires 13 294 60 712 -47 418
2. Compte de capital 2 846 616 2 230
Avoirs Engagements Net
3. Compte financier 208 070 218 936 -10 866
3.1 Investissements directs 32 312 11 450 20 862
3.2 Investissements de portefeuille 77 234 84 591 -7 357
3.3 Instruments financiers dérivés 12 056 35 977 -23 921
3.4 Autres investissements 85 737 86 918 -1 182
3.5 Avoirs de réserve 732 732
4. Erreur et omissions nettes 6 650
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Lire la BP
• La connaissance du montant des réserves de change
permet de savoir s’il sera possible de faire face à des
déficits importants.
• Celle de l’encours de la dette des résidents envers les
non-résidents permet de savoir si le déficit de la BP ne
conduit pas à un endettement excessif.
• On peut aussi s’intéresser à l’encours du capital que les
non-résidents détiennent dans les entreprises résidentes
qu’ils contrôlent.
• La balance globale (BG) est le solde de toutes les
transactions, sauf celle qui porte sur les avoirs de réserve.
• La BG indique si l’économie étudiée a gagné ou perdu des
devises pendant la période considérée
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La position extérieure

• La position extérieure représente la situation patrimoniale


d’un pays vis-à-vis de l’extérieur, cette dernière est
complémentaire des statistiques de balance des
paiements.

• Les flux recensés dans le compte financier, ainsi que les


réévaluations et autres ajustements, peuvent expliquer la
variation de la position entre deux périodes.
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La position extérieure

• Le FMI a établi, en 1993, la distinction suivante entre les


différentes sources de variation des stocks :

1. Les flux de balance des paiements afférents au compte


financier.

2. Les modifications des prix des avoirs ou engagements


financiers dûes aux variations des cours boursiers.

3. L’incidence du « flottement des monnaies » (variations de


taux de change).

4. Les autres ajustements ne résultant pas de transactions, tel


que les annulations de dettes.
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La position extérieure
• Un solde de la BC différent de zéro doit être compensé soit
par des transactions financières du secteur privé (CF), soit
par des interventions officielles des autorités monétaires
(IO) :

1. L’intervention des autorités monétaires (IO̸=0).


2. Les transactions financières au cas ou la banque centrale
refuse d’intervenir (IO= 0)

• Ce sont les autorités monétaires qui déterminent si et dans


quelle mesure un solde des opérations courantes différent
de zéro conduit à une variation du cours de change.

1. Elles peuvent s’engager à maintenir un cours de change


fixe, et se doivent alors d’intervenir.
2. A l’opposé, elles peuvent ne pas intervenir et décident
laisser le marché déterminer le cours de change.
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La position extérieure

• La somme du solde courant et du solde financier, appelée


balance globale (BG), est le miroir des interventions des
autorités monétaires :

BG = CC + CF = −IO

• Une BG positive traduit des achats de devises par les


autorités monétaires (IO < 0). Le compte des avoirs de
réserve est alors déficitaire.

• Une balance globale négative correspond à une perte de


réserve de change (IO > 0) ce qui permet d’éviter une
dépréciation. Le compte des avoirs de réserve sera alors
excédentaire.
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La position extérieure

Table – Position extérieure de la France (en milliards d’euros)


2013 2014
Investissements directs 409 453
Français à l’étranger 986 1054
Etrangers en France 578 601
Investissements de portefeuille -737 -832
Avoirs 2085 2264
Engagements 2821 3096
Instruments financiers dérivés -62 -59
Autres investissements -85 -99
Avoirs de réserve 105 118
Position extérieur nette -369 -418
En % du PIB -17,5 -19,6
Dette extérieure nette 708 820
En % du PIB 33,5 38,5
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La position extérieure

• La position extérieure d’un pays retrace l’ensemble de ses


avoirs et de ses engagements vis-à-vis du monde à un
moment donné.

• La position extérieure de la France est débitrice nette par


rapport au reste du monde (ses créances de toute nature
sur le reste du monde sont inférieures à ses dettes).

• Ces informations sont primordiales, car en cas de crise


associée à une sortie de capitaux, il est ainsi possible
d’évaluer le montant total des actifs détenus par les
non-résidents qui risquent de chercher à sortir.
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La position extérieure

• On observe deux cas de figures :

1. Un excédent la balance courante et un déficit de la balance


financière (cas de la Chine ou de l’Allemagne).

2. Un déficit de la balance courante et un excédent de la


balance financière (cas de la France ou des Etats-Unis).
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La position extérieure

• La BP étant une comptabilité à partie double, la somme


des rubriques de la BP doit valoir zéro.
• Par conséquent, si le solde du compte courant doit être
égal et de signe opposé à celui du compte des opérations
financières :

1. Si le CC est excédentaire → un pays exporte plus qu’il


n’importe → gagne plus qu’il ne dépense → sortie nette de
flux financiers.

2. Si le CC est déficitaire → un pays importe plus qu’il


n’importe → dépense plus qu’il ne gagne → entrée nette
de flux financiers.
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La position extérieure

• Pour comprendre quelles politiques économiques peuvent


résorber le déficit d’une balance courante :

Y = C +I +G+X −M (1)

• A = C + I + G est défini comme étant l’absorption, qui


désigne la part du produit national consacrée aux emplois
intérieurs.

(X − M) = Y − (C + I + G) = Y − A
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La position extérieure

• On introduit les revenus reçus du reste du monde (XR) et


ceux qui sont versés au reste du monde (MR). On écrit, en
notant R le solde des revenus :

(X − M) + (XR − MR) = (X − M) + R = Y + R − A

• On obtient le revenu national brut (RNB) :

Y + R − A = RNB − A
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La position extérieure

• On incorpore les transferts reçus (XT) et versés (MT) au


reste du monde, on obtient le revenu national disponible
brut RNDB. T représente le solde des transferts, et ENB
l’epargne national brut :

(X − M) + R + XT − MT = (X − M) + R + T

Y + R + T − A = RNDB − A = ENB (2)


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La position extérieure

• Le compte courant peut être exprimé de la manière


suivante :
CC = (X − M) + R + T
CC = Y + R + T − A = RNBD − A
• Le solde du compte courant CC traduit l’excédent du
Revenu National Brut Disponible RNBD.
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La position extérieure

• Le solde du compte courant indique si la nation est un


prêteur (capacité de financement) ou un emprunteur
(besoin de financement) vis-à-vis du reste du monde :

• Si CC = RNBD − A>0, le pays est un prêteur vis-à-vis du


reste du monde : capacité de financement.
• Si CC = RNBD − A<0, le pays est un emprunteur vis-à-vis
du reste du monde : besoin de financement.
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L’approche fiscale (S-I)


• Tout déficit du CC reflète une insuffisance de l’épargne par
rapport à l’investissement, ou un excès d’investissement
pour un niveau donné d’épargne :X − M = S − (I + G) < 0.

• la politique économique appropriée serait donc


d’augmenter l’épargne et/ou de contenir l’investissement :

1. Dans le 1er cas, le déficit du CC reflète un déficit des


finances publiques :

(Sg − Ig )(< 0) + (Sp − Ip ) = CC(< 0) (3)


Sg et Sp représentent l’épargne publique et privée, Ig et Ip
l’investissement public et privé.

2. Dans le 2ème cas, le déficit du CC reflète un déficit du secteur


privé.
(Sg − Ig ) + (Sp − Ip )(< 0) = CC(< 0) (4)
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L’approche par l’absorption

• Dans l’approche par l’absorption, tout déficit du compte


courant de la BP reflète un excès de l’absorption par
rapport au revenu disponible (A>RNDB).
• Vu que les déséquilibres de la BP ont un lien avec les
politiques économiques propres au pays...
• Si un pays a un problème de balance des paiements dans
ce contexte, il pourra chercher :
1. A agir à court terme sur l’absorption intérieure en mettant
en œuvre des politiques de gestion de la demande :
politique de stabilisation.
2. A agir à moyen et long termes sur la production en menant
des politiques de gestion de l’offre : politique structurelle.
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L’approche économique de la BP

• L’approche économique de la BP vise à expliquer pourquoi


et comment la BP évolue au cours du temps, à travers
l’analyse de grandeurs macroéconomiques.

• Ces grandeurs macroéconomiques correspondent aux


grands postes comptables de la BP :

1. La balance courante : les transactions de biens et services.


2. La balance des opérations financières : investissements
directs et investissements de portefeuille.
3. La variation des réserves de change.
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L’analyse économique de la BC

• Les exportations de biens et services du pays dépendent


positivement du revenu du reste du monde (RDM).

• Symétriquement, l’accroissement du revenu domestique


implique une augmentation des importations (qui sont les
exportations du RDM).

• les conjonctures des grands pays sont donc mutuellement


dépendantes les unes des autres.
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L’analyse économique de la BC
• Les exportations et les importations d’un pays dépendent
aussi du niveau du taux de change réel. Ce dernier
mesure (approximativement) la compétitivité des produits
domestiques.

• Le taux de change réel est défini tel que :

P
q=e
P∗

• P : niveau des prix domestiques.


• P ∗ : niveau des prix étrangers.
• e : taux de change nominal côté au certain (1 unité de
monnaie nationale = e unité(s) de monnaie étrangère).

• Le taux de change réel compare le prix d’un même panier


de biens dans la nation et à l’étranger.
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L’analyse économique de la BC
• Les évolutions du taux de change de la zone euro, de la
Grande Bretagne, et du Canada par rapport au dollar
américain sont illustrées ci-dessous :
1,8

United Kingdom
1,6
Euro area (19 countries)
1,4
Canada

1,2

0,8

0,6

0,4

0,2

0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
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L’analyse économique de la BC

• L’impact d’une variation du taux de change réel sur les


exportations/importations demeure a priori indéterminé.

• Deux effets contradictoires d’une variation du taux de


change jouent sur le solde de la balance commerciale : un
effet quantité et un effet prix.

1. Effet quantité : augmentation des exportations et diminution


des importations.
2. Effet prix : inflation "importée".

• La condition de "Marshall-Lerner" établit les conditions


sous lesquelles l’effet volume l’emporte sur l’effet prix.
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L’analyse économique de la BC

• Le solde de la BC est aussi déterminé par les termes de


l’échange (rapport ente les prix à l’exportation et les prix à
l’importation).

• Dans les pays en développement exportateurs de matières


premières, le déséquilibre de la balance commerciale
résulte souvent d’une brusque variation des termes de
l’échange (exemple : "le mal hollandais").

• On observe également ce phénomène dans les pays


développés (chocs pétroliers).
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L’analyse économique de la BC

• Le solde de la BC apparaît donc comme déterminé par les


revenus domestiques, étranger et le taux de change réel.

• Il existe cependant d’autres éléments qui peuvent


influencer le solde de la BC, les facteurs de compétitivité
hors prix :

1. La réputation des produits


2. La proximité géographique ou culturelle
3. Les subventions à l’exportation
4. ...
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L’analyse économique de la BOF

• Dans ce qui suit, on considère deux types de flux dans la


balance des opérations financières :

1. Les investissements directs : mouvements de capitaux de


long et moyen terme.

2. Les investissements de portefeuille : mouvements de


capitaux de court terme.
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L’analyse économique de la BOF

• Les déterminants des investissements de long terme d’une


firme sont :

1. L’implantation dans des marchés émergents.

2. L’internalisation de certaines étapes de son activité.

3. La diversification de son activité.

4. La recherche d’un coût de production plus avantageux


(main d’oeuvre abondante, moins onéreuse...)
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L’analyse économique de la BOF

• Les déterminants des investissements de court terme


sont :

1. La parité non couverte des taux d’intérêt entre titres


étrangers et titres domestiques.

2. Mais si l’investisseur éprouve de l’aversion vis-à-vis du


risque, il va chercher la diversification de son portefeuille
d’actifs et investir aussi bien à l’étranger que dans son
propre pays.
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Bernanke Taper Tantrum


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Crises de BP

• Dans les années 90, plusieurs pays émergents (Mexique,


Thailande, Malaisie...) ont connu des épisodes de crise
financière présentant des caractéristiques communes :

1. Dépréciation du taux de change


2. Chute de la demande intérieure

• Deux cas l’illustrent en particulier : la crise du peso


mexicain de 1994-1995 et la crise asiatique de
1997-1998.
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Crises de BP

• La crise s’est constituée en deux étapes :

1. 1ère étape : Forte demande intérieure → déficit d’épargne


→ entrée de capitaux extérieurs (investissements de
portefeuille) → augmentation de l’endettement.

2. 2ème étape : retournement des anticipations des


investisseurs → fuite des capitaux → dépréciation de la
monnaie → baisse des réserves de change de la banque
centrale → abandon de l’ancrage de la monnaie vis-à-vis
du dollar.
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La crise Asiatique
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