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Nous cherchons dans ce chapitre tout d’abord à démontrer que le recours au financement
extérieur par les pays en développement se trouve justifié par un déficit d’épargne et /ou un
déficit du compte courant. Ensuite, notre objectif serait de présenter les deux principales sources
de financement. Il s’agit respectivement des emprunts extérieurs (dette extérieure) et de
l’Investissement Direct Etranger (on négligera donc les dons et les investissements de
portefeuille, dont les parts sont négligeables par rapport aux deux autres composantes).
Pour illustrer le besoin de financement lié au déficit courant, nous nous referons à l’examen du
cas de la Tunisie dans le graphique ci-après. Ce dernier montre que le déficit courant est une
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Solde du compte courant
Solde de la balance des biens et servics
Solde de la balance commerciale
Source : Graphique construit à partir de la base des données de la Banque Mondiale « World Development
Indicators ».
Le déficit d’épargne justifie ainsi le recours à l’extérieur pour mobiliser des moyens de
financements. Il est ainsi une cause fondamentale de l’endettement extérieur.
La Tunisie offre un cas illustratif d’un pays dont le déficit d’épargne est structurel. C’est ce
qui ressort du graphique ci-après, où le taux d’épargne se trouve structurellement dominé
par le taux d’investissement, avec une forte augmentation de l’écart entre les deux variables
qui a commencé à s’observer depuis 2008.
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Source : Graphique construit à partir de la base des données de la Banque Mondiale « World Development
Indicators ».
PIB + M = C + I + X (2)
Avec C consommation privée et publique et I investissement privé et public.
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Or, le Produit National Brut (PNB) est égal à la somme du PIB et des revenus nets des facteurs
et des transferts (RNFT) :
(PNB – RNFT) + M = C + I + X,
Ou encore :
PNB = C + I + X – M + RNFT, et
(PNB – C) – I = (X – M) + RNFT
La différence entre le PNB et la consommation n’est autre que l’épargne S. Par conséquent :
S – I = Solde de la BOC
Le solde de la balance courante est donc équivalent au solde de l’épargne par rapport à
l’investissement : Un excédent d’épargne par rapport à l’investissement reflète un excédent de
la balance courante et un déficit d’épargne par rapport à l’investissement un déficit courant :
Le graphique ci-après décrit l’évolution des deux soldes en Tunisie. Il montre qu’ils ont les
mêmes tendances et qu’ils sont très proches l’un de l’autre. Il est évident que si toutes les
opérations statistiques étaient menées parfaitement (sans erreurs et/ou omissions), les deux
courbes auraient été confondues sur l’ensemble de la période.
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Source : Graphique construit à partir de la base des données de la Banque Mondiale « World Development
Indicators ».
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Par conséquent, leur avantage en termes de taux d’intérêt faible et de délai de remboursement
long peut se trouver anéanti par leurs inconvénients. En effet
- Les biens et services auxquels ils sont liés peuvent être moins chers ou de meilleure
qualité auprès d’autres fournisseurs sur le marché mondial.
- Les projets ou programmes qu’ils cherchent à financer ne constituent pas des priorités
pour l’économie nationale ou sont associés à des rendements faibles ou très incertains.
Le FMI accorde des crédits pour résoudre des problèmes de liquidité de court terme. Ses crédits
sont conditionnés à l’adoption de réformes économiques qu’il juge nécessaires (un Plan
d’Ajustement Structurel (PAS) par exemple).
Le recours au FMI a toujours fait l’objet d’un important débat lié notamment aux réformes qu’il
préconise. L’explication réside dans le fait que ces dernières impliquent des politiques
d’austérité budgétaire, se traduisant en premier lieu par la réduction des dépenses de
fonctionnement de l’Etat (par exemple, appels lancés à la Tunisie pour réduire la masse salariale
dans le secteur public), par la baisse des subventions, et par son désengagement des entreprises
publiques.
Les crédits de la Banque Mondiale et des banques régionales sont de Moyen et de Long Terme.
Ils peuvent être aux conditions du marché ou à des conditions concessionnelles. Dans le premier
cas, on peut citer les crédits accordés par la Banque Internationale pour la Reconstruction et le
Développement (BIRD) et par la Société Financière Internationale (SFI). Dans le deuxième cas,
on peut citer les crédits accordés par l’Agence Internationale pour le Développement (AID),
filiale elle aussi comme les deux précédentes institutions de la Banque Mondiale.
Les crédits de la Banque Mondiale et des Banques Régionales sont généralement affectés à la
réalisation de projets dont la rentabilité est attendue à Moyen et Long terme. Ça peut s’agir par
exemple de projets de construction de routes, de barrages, d’hôpitaux..., etc.
a. Les obligations :
Ce sont des titres de moyen et long terme et à taux d’intérêt fixes émis par un pays sur le marché
international. On distingue entre obligations internationales et euro-obligations.
Les obligations internationales sont des obligations lancées sur le marché d’un seul pays et
libellées dans la monnaie de ce même pays. Les euroobligations sont émises simultanément
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sur les marchés de plusieurs pays et dans une monnaie qui n’est pas obligatoirement celle qui a
légalement cours dans le pays où se déroule l’émission1.
Les crédits syndiqués sont de moyen et long terme et à des taux d’intérêt fixes ou variables.
Dans ce dernier cas le taux d’intérêt est égal au taux interbancaire de référence (le LIBOR
(London Interbank Offererd Rate) par exemple) plus une marge. La marge peut être fixe ou
variable et elle est d’autant plus importante que la crédibilité du pays est mal appréciée. C’est
l’une des raisons que les notes accordées par les organismes de rating aux différents pays
(notation du risque souverain), comme Moody’s ou Standard & Poor’s sont largement suivies
et analysées par les intervenants sur le marché financier international.
Par comparaison aux crédits d’origines bilatérale et multilatérale, les crédits bancaires sont
associés à des conditions plus rigoureuses (taux d’intérêt plus élevés, délais de grâce et de
remboursement plus courts). Ils sont toutefois plus facilement mobilisables et le pays débiteur
est en mesure de les utiliser librement.
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Le préfixe « euro » dans « euroobligation » n’a aucun rapport avec la devise euro. Les euroobligations sont en
fait émises sur le marché dit des eurodevises. C’est un marché dont l’origine remonte aux années 1950 et sur lequel
sont échangées des devises en dehors de leurs pays d’origine. Le préfixe euro a été associé à ce marché car il a
commencé par se développer sur le continent européen, avec l’échange des dollars en dehors des Etats Unis et qui
échappaient donc à la législation américaine (et on commençait à l’époque à utiliser le terme eurodollars).
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Il s’agit essentiellement des ratios du service de la dette par rapport aux exportations et par
rapport aux recettes publiques, respectivement. Le service de la dette est égal à la somme des
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remboursements au titre du principal et des intérêts de la dette et l’objectif de ces ratios est de
mesurer la capacité d’un pays à le rembourser.
C’est une combinaison d’avantages qui conduit une firme à investir à l’étranger:
Il s’agit d’avantages particuliers possédés par la firme par rapport à ses concurrents. Ils
peuvent être liés par exemple à la technologie, au savoir faire, au réseau commercial…
Ils se réfèrent aux conditions offertes par le pays d’accueil en matière de coûts des facteurs de
production, de taille de marché, de sécurité des investissements, de proximité…