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2EME PARTIE : ECHANGES EXTERIEURS

CHAP I : BALANCE DES PAIEMENTS

Aucun pays ne peut vivre en autarcie, en effet quel que soit le niveau de
développement d’un pays, il a besoin des autres pour acheter ceux qu’il n’arrive
pas à produire chez lui ou vendre son surplus de production. Autrement dit toutes
les nations entretiennent des transactions économiques entre elles. Ainsi
l’ensemble de ces échanges entre résidents d’un pays et non-résidents sont
comptabilisés dans la balance des paiements. La balance des paiements est un
document comptable qui enregistre l’ensemble des transactions qui donnent lieu
à des règlements monétaires entre les résidents et les non-résidents, c'est-à-dire
le reste du monde.

SECTION 1 : STRUCTURES ET SOLDES SIGNIFICATIFS DE LA BALANCE


DES PAIEMENTS

I. Structure de la balance des paiements (BP)


La balance des paiements est constituée de deux (2) grandes parties :
 La balance des paiements courants (BPC)
 La balance des capitaux.

1. La balance des paiements courants (BPC) :


Egalement appelée balance des opérations courantes (BOC) ou balance des
transactions courantes (BTC), elle est constituée de la balance commerciale et de
la balance des invisibles.

a. La balance commerciale :
Elle est également appelée balance des marchandises et est constituée des
exportations (X) et des importations (M).
Les exportations sont mesurées FOB (free on bord) c'est-à-dire au départ du pays
sans intégrer les coûts d’assurances et de transports vers le pays de destination.
Pour ce qui est des importations elles sont exprimées en CAF (Cout assurance
fret) c'est-à-dire elles intègrent dans le prix des marchandises leurs couts
d’acheminement jusqu'à leur frontière.
Balance commerciale = X  M.

b. La balance des invisibles (BI) :


Elle est constituée de la balance des services (transport, voyage, tourisme etc.) et
de la balance des transferts unilatéraux (aides privés et publiques, les dons, les
transferts d’économie des travailleur d’immigrés).
- Balance des invisibles = BS + BTU
- Balance des paiements courants (BPC) = BC +B I
Exemple 1:
Calculer la BPC à partir des donnés suivants
X : +3000, M : 6000, transport : 2000, tourisme : 1000, BS : 4000, transfert
privé : 3000, transfert publique : 1500
Solution :
Balance commercial(BC) : XM.

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2. La balance des capitaux (BK) :
La balance des capitaux (BK) est constituée de la balance des capitaux à long
terme et la balance des capitaux à court terme.

a. La balance des capitaux à long terme (BKLT)


Elle comptabilise :
- Les crédits qui sont liées au commerce extérieur : prêt et emprunt à long terme,
les remboursements liés à des prêts et des emprunts.
- Les investissements de portefeuille : il s’agit des actions et des obligations.
- Les IDE (investissement direct étrangère) c'est-à-dire quand une entreprise
étrangère contrôle au moins 10% des actions d’une entreprise locale.
- Les crédits à l’exportation qui sont des crédits accordés souvent par un pays
développé à un pays sous développé pour lui permettre d’acheter des produits en
provenance de l’extérieur.

𝑩𝑲𝑳𝑻 = entrée de capitaux à long terme sortie de capitaux à long terme

𝑩𝑩 = BPC + BKLT

b. La balance des capitaux à court terme (BKCT)


Il s’agit des prêts et crédits qui sont inférieurs à un (1) an, généralement les
crédits commerciaux.
𝑩𝑲𝑪𝑻 = entrée de capitaux à court terme  sortie de capitaux à court terme

𝑩𝑲 = BKLT + BKCT
Finalement
 Balance Globale = BB + BKCT
= BPC + BKLT + BKCT
= BB + BKCT
NB : la balance globale peut être ajustée par les erreurs et omissions nettes
quand il n’y a pas d’équilibre comptable.
 Solde Global = BC + BI + BKCT + BKLT + EON
= BPC + BK + EON
La variation de la position monétaire extérieur (VPME) traduit la variation des
capitaux monétaire du secteur bancaire et du secteur officiel. Elle permette
d’équilibré la balance des paiements. Elle a donc le même montant que le solde
global mais avec un signe opposé.
Solde Global = -VPME

II. ANALYSE ECONOMIQUE DES SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS


Le solde de la balance des paiements nous renseigne sur la capacité ou le besoin
de financement d’un pays par rapport au reste du monde (RDM).
 Si BPC  0 : cette excédant signifie que ce pays est en capacité de financement,
c'est-à-dire qu’elle vie «en dessous de ses moyens ». Cette capacité financière
pourra servir à atteindre deux (2) objectifs de la politique monétaire du pays à
court terme.
 L’accroissement des réserves de change (Or devis, Dts)
 L’accroissement des placements financiers (achat de titre)

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 Si BPC <0 : ce pays vie « au-dessus d ses moyens » c'est-à-dire est en besoin de
financement. Le financement de ce déficit pourra se faire à deux (2) façons à
court terme.
 En empruntant des capitaux à l’étranger ou facilitant leur entrée ;
 En puisant dans les réserves de change constitué à partir d’excédent antérieur.

2. L’analyse de la balance de base (BB)


La balance de base est l’instrument sur laquelle repose le politique intérieur de
toutes économies.
 Si BB  0 cette excédant traduit la confiance que les bailleurs de fond accorde à
l’économie du pays considéré pour une rentabilisation des capitaux à long terme
dans le futur.
 Si BB < 0 ce déficit reflète le besoin de financement considérable du pays et que
la rentrée massive des capitaux à long terme devient un impératif pour le
rétablissement des équilibres macroéconomiques du pays.

3. L’analyse du solde globale (SG)


 Si SG  0, cela traduit la performance économique d’un pays dans l’économie
mondiale, c'est-à-dire, sa compétitivité internationale et son dynamisme intérieur.
 Si SG < 0, cela indique que l’économie en question est non compétitive sur le
marché mondial, très extravertis sur le plan financier. C'est-à-dire dépendant
largement des capitaux étrangers.

Nouvelle structure de la Balance des Paiements

BALANCE DES PAIEMENTS SENEGAL EN 2000 EN MILLIARDS DE FCFA

POSTES CREDIT DEBIT SOLDE


1) balance des marchandises
12 Exportations 654,9
13 Importations 951,6
2) Balance des services
21 transports 22,7 169,3
22 voyages 102,5 33,5
23 Autres services 150,3 85,5
3) Balance des revenus
31 revenus du travail 38,6 5,2
32 revenus des investissements 22,1 134,8
4) Balance des transferts sans contre
partie
41 transferts publics 57 4,8
42 transferts privés 138,8 38,6
5) Balances des paiements courants
6) Compte capital
61 transferts de capital 59,9 0
62 acquisitions d'actifs non financiers 0 0,2
7) Compte d'opérations financières
71 investissements directs étrangers 62,6 18,3

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72 investissements de porte feuille 40,2 23,8
73 autres investissements 335,5 202,4
8) Avoir de revenue de banque centrale 0,9 11,2
9) Erreurs et Omissions
TOTAL

Source: DPS.

SECTION 2 : LES INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR

Ce sont des indicateurs qui nous permettent de savoir si un pays gagne ou perd
dans ses relations avec l’extérieur.
Ce sont généralement le taux de couverture, le taux d’ouverture, l’effort
d’exportation, le taux de pénétration, l’indice des termes de l’échange, et les
élasticités exportation et importation.

1. Taux de couverture (TC)


Il nous permet de savoir dans quelle mesure les exportations parviennent à
couvrir
exportation (X)
Taux de couverture = importation (M) × 100
Exemple 1:
Déterminer et interpréter le taux de couverture du Sénégal en 2003 :
𝑋 = 730,6 milliards ; M = 1200, 5 Milliards
Solution :
Le taux de couverture du Sénégal en 2003
730,6
TC = × 100 = 60,85%
1200,5
Interprétation :
60,85 : au Sénégal, en 2003 les exportations s’élèvent à 730,6 milliard pour des
implorations d’une valeur de 1200,5 milliards. C’est-à-dire un taux de couverture
de 60,85%. Ce qui signifie que les exportations ne couvrent pas les implorations
avec un déficit de 39,15%

2. Indice des termes de l’échange


C’est un indicateur du commerce extérieur qui permet de comparer l’évolution
des prix des produits exportés à celle des prix des produits importés.
ITE = (Indice des prix à l’exportation / Indice des prix à l’importation) * 100
 Si ITE > 100 amélioration des termes de l’échange
 Si ITE < 100 détérioration des termes de l’change
 Si ITE = 100 équilibre des termes de l’échange
Exemple :
Compléter le tableau suivant
Prix à Prix à ITE
l’exportation l’importation
1990
1991
1992

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Base 100 année 1991.

3. Le taux de pénétration
Il permet de savoir quelle est l’importance d’un produit importé dans le marché
intérieur.
M
- Taux de pénétration= DIB × 100
Avec D𝐈𝐁 = PIB + M – X ou 𝑫𝑰𝑩 = CF + FBCF + Δ°de stock

4. Le taux d’ouverture
Appelé aussi degré d’internationalisation Il détermine le degré d’ouverture d’une
économie sur le reste du monde.
X−M
- Taux d’ouverture= 2𝑃𝐼𝐵 × 100

5. L’effort d’exportation
Il indique l’effort qu’un pays effectue en matière d’exportation ou la part du PIB
exportée.
X
Taux d’exportation= 𝑃𝐼𝐵 × 100.

SECTION 3 : LES MECANISMES D’AJUSTEMENT DE LA BALANCE DES


PAIEMENTS
Ajuster une BP c’est rétablir son équilibre. Il s’agit de diminuer le déficit ou
l’excédent.

I. AJUSTEMENT MONETAIRE
Il consiste à manipuler le taux de change pour influencer le solde de la BP. Il peut
consister à une dévaluation ou à une réévaluation monétaire.

A. La dévaluation
Elle est une politique monétaire consistant à baisser de manière officielle la valeur
de la monnaie nationale. Elle fut effective le 12 janvier 1994 dans les pays de
l’UEMOA. On étudie la dévaluation dans un système de change fixe et lorsque le
système de change est flottant on parlera de dépréciation la monnaie.
 Pourquoi dévaluer
- Les autorités dévaluent une monnaie pour passer d’un déficit de la BC à un
excédent ;
- Elle survient en général après une hausse des prix internes plus forte que celles
des pays étrangers. En effet après la dévaluation, les produits nationaux coutent
moins chers ce qui les rend moins compétitifs sur le marché international et
permet de relancer les exportations. Pendant ce temps les produits importés
deviennent plus chers.
- On peut aussi dévaluer une monnaie, lorsque les pays concurrents procèdent à
des dévaluations compétitives.
- Elle peut être imposée par le marché car la monnaie est dépréciée
- Elle peut été une stratégie exportatrice, le pays cherche à vendre plus à
l’étranger.
Elle peut être demandée par les partenaires.
 Conditions de réussite d’une dévaluation

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Pour que la dévaluation réussisse il faut que la demande internationale portant
sur les produits nationaux soit élastique. En cas de rigidité de cette demande, la
dévaluation échoue en raison du blocage des exportations. La dévaluation a plus
de chance de réussir dans une économie industrielle que dans une économie
minière ou agricole. Il faut aussi augmenter les salaires pour soutenir le pouvoir
d’achat, subventionner les denrées de première nécessité. Empêcher la fuite des
capitaux, adoucir le climat de l’investissement pour attirer les investisseurs. Il faut
que l’inflation soit maintenue à un niveau acceptable. Que l’extérieur ne prenne
pas des mesures de rétorsion pour contrecarrer.
a. Les effets positifs de la dévaluation
- Dévaluation et rééquilibrage de la BC : l’objectif de la dévaluation est de rendre
nos produits plus compétitifs. En effet, en rendant les prix des produits exportés
moins chers en monnaie étrangère la dévaluation permet de stimuler les
exportations. En même temps elle comprime les importations car les produits
achetés coutent plus chers en monnaie nationale.
- Dévaluation et développement du consommer local : la dévaluation du FCFA
a rendu les prix à l’importation plus élevé. Le consommateur sénégalais voyant
son pouvoir d’achat baisser à cause de l’inflation s’oriente vers les produits
locaux. Cela motive les entrepreneurs et agriculteurs sénégalais qui seront tenus
de produire plus.

b. Les effets pervers de la dévaluation


- Dévaluation et augmentation de la dette : avec la dévaluation, la dette des
pays de l’UEMOA augmente. En effet si un pays comme le Sénégal qui doit une
dette de 2000 dollar avec comme parité de 1 dollar correspond à 400 FCFA en
monnaie nationale, cette dette s’élève à 800 000F CFA.
Si après la dévaluation cette parité devient 1 dollar correspond à 800 FCFA , la
dette sera de 1 600 000 FCFA , ainsi la dette du Sénégal serait multiplié par 2.
- Dévaluation et inflation : la hausse des prix des produits importés va se
répercuter sur le prix de vente des produits locaux car la population s’oriente vers
ces derniers.

B. La réévaluation
Elle se traduit par une revalorisation en terme de monnaie étrangère dans le
système de change fixe. Elle permet d’obtenir des importations moins chères et
crée des difficultés aux exportations du fait de leur prix élevé. Une réévaluation
peut entrainer d’autres réévaluations : on parle de cercle vertueux de la
réévaluation.

II. L’AJUSTEMENT REEL


Toutes les pratiques non monétaires destinées à l’équilibre de la BP sont des
procédés d’ajustement réel.

A. Le clearing
Il consiste à financer les importations par les exportations. Seul le solde en cas de
déficit fait l’objet d’un règlement effectif par la banque centrale du pays déficitaire
ou devant entrainer un excédent compensatoire l’année suivante.

B. Les accords de compensation

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Il s’agit d’accord qui conditionne les flux d’exportation à des flux d’importations. Ils
visent l’équilibre automatique des échanges extérieurs.
Une économie ne peut pas supporter durablement un déficit de la BOC. Pour
retrouver un certain niveau de comptabilité des politiques de rééquilibrages
s’imposent.

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