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Modélisation et calcul des

structures par éléments finis


Par M. Ibrahima Guirassy,
Ingénieur en Mécanique appliquée
Exemple : Simulation numérique du crash d’un véhicule
automobile
Systèmes d’équations linéaires de Plus d’un million
d’équations et d’inconnus!
Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.

Introduction

Écoulement stationnaire Eulérien autour


d'une géométrie de Falcon JJ. Visualisation
des pressions.
Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.

Introduction

 La modélisation et le calcul numérique permettent


à l'ingénieur d'effectuer des simulations numériques
de phénomènes physiques.

 Cela concerne les industries mécaniques,


automobiles, navales, aéronautiques, ferroviaires,
mais aussi les industries lourdes : centrales
électriques, plates-formes pétrolières, et le génie
civil.
Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.

Introduction
 La modélisation est d’une manière générale la
représentation d’un problème physique par des équations
mathématiques.

 En mécanique des structures ces équations sont des


équations aux dérivées partielles ou EDP.

 On cherche à déterminer en tout point d’une structure les


contraintes, déformations et déplacements sous l’action
de forces extérieures.

 Les modèles mathématiques sont ceux de la mécanique


des milieux continus.

 La RDM est une simplification sous certaines hypothèses


de ces équations.
Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.
I. Pourquoi la modélisation par éléments finis?

 En mécanique les équations régissant la déformation des


structures sont connus depuis longtemps.
Seuls des cas simples ou académiques possèdent des
solutions analytiques.

 La plupart des problèmes sont trop complexes pour prétendre


être résolubles « à la main ».

 D’où la nécessité d’utiliser des méthodes numériques


approchées pour leur résolution.

 La méthode des éléments finis est un des outils à la


disposition de l’ingénieur mécanicien pour résoudre les
équations de la mécanique.
Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.
La boucle de modélisation numérique :

Modèle Modèle
Modèle Modèle
mathématique Algébrique
physique informatique
(continu) (numérique)

Algorithme
Réalité physique EDP équation matricielle
informatique
Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.
Les sources d’erreurs :

Sources
d’erreurs

Écart entre solution


Écart entre solution exacte Écart entre solution
réelle et solution du problème exacte
exacte mathématique du système discret
du problème et solution du système et solution
mathématique discret informatique
Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.
I. Pourquoi la modélisation par éléments finis?
Exemple :

Structure

Thermique

Fluide

Modèle réel Modèle numérique


Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.
I. Pourquoi la modélisation par éléments finis?
Exemple :

Choix d’un modèle mathématique : dimensionnement


statique d’un support d’étagère
Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.
I. Pourquoi la modélisation par éléments finis?
Exemple :

a) poutre : solution analytique


ou numérique (RDM)

b) élasticité plane : solution


Numérique (EF)

c) élasticité tridimensionnelle :
solution numérique (EF)
Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.
En résumé,
les questions essentielles auxquelles l’ingénieur
devra répondre s’il veut effectuer une analyse par un
modèle numérique dans de bonnes conditions, sont
les suivantes :

 quel modèle mathématique utiliser ?

 quel modèle numérique faut-il lui associer ?

 quelle est l’erreur d’approximation commise ?

 quelle est l’erreur numérique commise ?

 peut-on améliorer le modèle numérique ?

 faut-il changer le modèle mathématique ?


Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.
II. Quels modèles pour quels problèmes?

Mécanique

Mécanique des milieux Mécanique des solides


continus indéformables

Mécanique des solides


Mécanique des fluides
déformables
Le mouvement d’un solide indéformable est complètement déterminé dès que
l’on connait à chaque instant deux vecteurs : la force résultante et le moment
résultant appliqués sur le solide.

Dans le cas d’un milieu déformable, deux choses importantes vont changer :

 la position du milieu n’est plus définie par deux vecteurs mais par une
infinité de vecteurs (on parle alors de champ de vecteurs) : il faut connaitre
à tout instant la position de chaque point matériel ;

 la position n’étant plus définie par deux vecteurs mais une infinité de
vecteurs, les deux équations que donnent le principe fondamental pour les
solides indéformables ne vont plus suffirent.

 En effet deux équations vectorielles ne peuvent prédire le mouvement d’une


infinité de particules ! Il va falloir autant d’équations du mouvement qu’il y a
d’inconnues soit une infinité (on parle alors d’équations aux dérivées
partielles). Il va falloir écrire les équations du mouvement de chaque
particule de matière.
Première partie I : Introduction générale à l
Modélisation par éléments finis.
III. Problèmes Statiques?

 La statique et la Mécanique des Structures ont pour but


d’expliquer les phénomènes régissant le
dimensionnement des constructions.

 La statique et la Mécanique des Structures permettent


d’appréhender la rupture ou la déformation d’une
construction appelée structure (bâtiment, pont…). La
statique est la science de base de la Mécanique des
Structures.
Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.
III. Problèmes Statiques?

 La statique est l’étude mécanique des solides ou de


systèmes de solides au repos lies et étudies dans un
repere considère comme galiléen.

 La résistance des Matériaux fournira, par la suite, des


méthodes rationnelles de dimensionnement des liaisons et
des pièces mécaniques soumises a un ensemble d’actions
mécaniques. Pour utiliser ces méthodes il faut connaitre
ou avoir détermine par des études de statique les efforts
que supportent ou que transmettent les différentes pièces
du mécanisme étudié.
Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.
III. Problèmes Statiques?

 Dans les problèmes traités dans le cadre de la mécanique


statique des solides et des structures, on suppose que le
chargement imposé (déplacement, efforts, température, ...)
passe progressivement de sa valeur initiale à sa valeur
finale faisant ainsi passer le milieu sollicité d’une
configuration initiale à sa configuration finale.

 Les paramètres à calculer (contraintes, déformations,


déplacements, réactions, ...) sont relatifs à l’état final fixe
et par conséquent ne dépendent pas du temps.
Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.
III. Problèmes Statiques?
 Equations de la statique :

Le Torseur du système de force appliqué au solide équivaut à


Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.
III. Problèmes Statiques?
 Equations de la statique :

Principe fondamental de la statique :


Il existe au moins un repère, appelé repère Galiléen, tel que
pour tout sous-ensemble matériel d’un ensemble matériel en
équilibre par rapport à ce rapport, le torseur associé aux
actions mécaniques extérieurs au sous ensemble soit nul.

=0
Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.
III. Problèmes Dynamiques?
Ce domaine concerne principalement celui de la vibration
des structures.

Dans le cadre de la dynamique au contraire les


chargements imposés, ainsi que les propriétés
géométriques et matériaux, peuvent varier dans le temps.
De plus, même dans la configuration initiale le milieu peut
ˆetre caractérisé par des fonctions du temps. Les
paramètres à calculer sont donc également des fonctions
du temps, et de nouvelles grandeurs apparaissent pour
caractériser le mouvement, c’est-à-dire la variation de
configuration dans le temps. Ce sont les paramètres
cinématiques tels que les vitesses, les accélérations, les
fréquences, ... qui n’existent pas dans le cas de la statique.
Première partie I : Introduction générale à la
Modélisation par éléments finis.
III. Problèmes Dynamiques?
Exemple :
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
I. Définition
 La méthode des éléments finis est une méthode
mathématique générale de résolution d’équations aux
dérivées partielles.

 C’est avant tout une méthode d’approximation numérique


qui donne une valeur approchée de la solution exacte
recherchée.

 Donc c’est une discipline des mathématiques appliquées et


de l’ingénierie qui se donne comme objectif de déterminer
les conditions d’existence et d’unicité de la solution d’un
problème variationnel aux limites et ensuite de déterminer
cette solution avec une certaine précision.
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
I. Définition

Elle part du principe de discrétisation d’un domaine


géométrique à l’origine continu et ensuite essaie de trouver
la solution en chaque sous domaine du domaine de départ et
ensuite par un processus d’interpolation de déterminer la
solution en chaque point du domaine.

La solution est calculé en des points appelés nœuds de


chaque sous domaine appelé maille. Il faudrait donc
nécessairement découper le domaine initial en mailles. On
appelle ce processus maillage et ensuite la méthode
procède à une approximation de la solution en chaque
extrémité de la maille puis à l’interpolation sur tous les
points de chaque sous domaine et enfin elle procède à un
processus d’assemblage des mailles élémentaires qui sont
les éléments finis pour retrouver la solution approchée du
problème de départ.
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
I. Définition
Illustration :
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
I. Définition
Illustration :
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
I. Définition
 En langage mathématique cela voudrait dire qu’on passe
d’un espace de dimension infinie où est posé le problème
variationnel à un espace de dimension finie où on va
chercher la solution approchée en prenant en compte les
conditions aux limites géométriques qui sont
indispensables.

 Il est évident que plus il y aura de sous domaines


meilleure sera notre solution. On se retrouve donc à
résoudre un système d’équations linéaires ou non
linéaires suivant la nature du problème initial.

 La solution du problème peut être suivant les cas un


déplacement (mécanique des solides), une vitesse où une
pression (mécanique des fluides), une température
(thermique)…
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode
Problématique de la méthode

 La méthode des éléments finis est de toutes les


méthodes de discrétisation la plus utilisée car :

 Elle peut traiter des problèmes de géométrie complexe,

 Elle couvre de nombreux domaines de la physique,

 Les moyens informatiques actuels (puissance des


calculateurs, outils de visualisation) la rende facile de
mise en oeuvre,

 De nombreux logiciels généraux ou dédiés sont


disponibles sur le marché.
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode
Problématique de la méthode
 Dans la réalité physique les ingénieurs rencontrent souvent des
problèmes concrets qui se posent à eux et qu’ils sont amenés à
résoudre. Souvent ces problèmes sont tellement complexes qu’il
est illusoire de vouloir les résoudre analytiquement. Parfois aussi
comme dans l’industrie aéronautique ou automobile il est
couteux de vouloir réaliser plusieurs essais pour valider un
modèle de conception. Donc on sera conduit à utiliser des
méthodes numériques pour résoudre des problèmes et /ou
réaliser des simulations. C’est là qu’intervient les éléments finis
qui permettent aux ingénieurs de résoudre les équations et de
prévoir le comportement des phénomènes physiques étudiés.
Cependant on ne peut pas directement résoudre avec l’ordinateur
sans passer au préalable par une étape de modélisation du
phénomène physique en question. Il faut nécessairement une
étape de modélisation pour traduire le problème physique étudié
en un problème mathématique solvable par la machine. Ce travail
utilise la MEF entre autres méthodes. Il existe donc deux niveaux
d’approximation :
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode
 Un niveau d’approximation de la réalité physique qui se
traduit par des équations mathématiques et un autre
niveau d’approximation lors de la résolution numérique.

 Donc en générale devant un cas concret, l’ingénieur


observe (mesure) d’abord le phénomène, ensuite décide
d’utiliser un modèle mathématique et ensuite utilise la
MEF pour la résolution du problème mathématique. Le
modèle utilisé pourra être confronté à l’expérience pour
une validation. Dans le cas de non validation il faudra soit
revoir le modèle mathématique, soit le modèle numérique
proprement dit.
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode
La méthode des éléments finis permet donc de résoudre de
manière discrète une EDP dont on cherche une solution
approchée « suffisamment » fiable.

De manière générale, cette EDP porte sur une fonction u,


définie sur un domaine Ω.

Elle comporte des conditions aux bords permettant


d'assurer existence et unicité d'une solution.
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode

On considère donc le problème posé sur la géométrie


approchée par un domaine polygonal ou polyédrique par
morceaux.

Une fois la géométrie approchée, il faut choisir un espace


d'approximation de la solution du problème, dans la MEF,
cet espace est défini à l'aide du maillage du domaine (ce qui
explique aussi pourquoi il est nécessaire d'approcher la
géométrie).

Le maillage du domaine permet d'en définir un pavage dont


les pavés sont les éléments finis. Un élément fini est la
donnée d'une cellule élémentaire et de fonctions de base de
l'espace d'approximation dont le support est l'élément, et
définies de manière à être interpolantes.
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode
Les principales étapes de construction d'un modèle
éléments finis sont les suivantes:

1) Discrétisation du milieu continu en sous domaines.

Cette opération consiste à procéder à un découpage du domaine continu en


sous domaines :

Lorsque la frontière du domaine est complexe, une erreur de discrétisation


géométrique est inévitable. Cette erreur doit être estimée, et éventuellement
réduite en modifiant la forme ou en diminuant la taille des élément
concernés (figure suivante).
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode

Erreur de discrétisation géométrique.


Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode

2) Approximation nodale

La méthode des éléments finis est basée sur la construction


systématique d'une approximation U* du champ des variables U par
sous domaine. Cette approximation est construite sur les valeurs
approchées du champ aux nœuds de l’élément considéré, on parle
de représentation nodale de l’approximation ou plus simplement
d’approximation nodale.

Définition : l'approximation par éléments finis est une


approximation nodale par sous domaines ne faisant intervenir que
les variables nodales du domaine élémentaire De.
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode
3) Calcul des matrices élémentaires correspondant à la
forme intégrale du problème.

4) Assemblage des matrices élémentaires

Les règles d'assemblage sont définies par la relation :

5) Prise en compte des conditions aux limites.


6) Résolution du système d'équations.
7) Post-traitement
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode

Résoudre un problème de mécanique revient à déterminer


en tout point d’une Structure le champ des contraintes,
déformations et le vecteur déplacement.
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode
Un problème de mécanique est constitué de manière
globale des inconnues suivantes :

Nous avons donc au total 15 inconnues. Il faudra


rigoureusement autant d’équations pour résoudre
n’importe quel problème de mécanique.
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode
Les différentes relations entre ces quantités peuvent être
schématisées par la figure suivante:
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode
Deuxième partie : Introduction à la
méthode des éléments finis.
III. Généralités sur la méthode

 Nous nous intéresserons uniquement à l’aspect


numérique de la question à savoir la résolution numérique
des équations aux dérivées partielles issues du modèle
mathématique.

 Nous allons voir sommairement (nous le détaillerons plus


tard) comment on peut utiliser la MEF pour arriver à cette
fin.
Troisième partie : Rappels de mécanique des
des milieux continus
Chapitre premier :
Introduction générale à la mécanique des milieux continus
I. Définition d’un milieu continu

 La mécanique des milieux continus est un cadre physique


et mathématique permettant de modéliser un problème
concret.

 Une fois le modèle mathématique établi, il pourra être


résolu par une méthode analytique ou numérique.

 La modélisation suivie de la résolution du modèle forment


ce que l’on appelle la simulation du problème concret.
Chapitre premier :
Introduction générale à la mécanique des milieux continus
I. Définition d’un milieu continu

Selon Wikipédia la mécanique des milieux continus est le


domaine de la mécanique qui s’intéresse à la déformation
des solides et à l’écoulement des fluides.

La mécanique des milieux continus est au centre des


disciplines suivantes :

 le calcul des structures,


 les procédés de fabrication,
 la biomécanique,
 la mécanique des fluides,
 le génie civil,
Chapitre premier :
Introduction générale à la mécanique des milieux continus
I. Définition d’un milieu continu

Exemple, pour le calcul des structures, les préoccupations


sont les suivantes :

Résistance :
La pièce ou structure doit pouvoir supporter et transmettre
les charges externes qui lui sont imposées :

“un pont ne doit pas s’écrouler lors du passage d’un


camion” ;

Rigidité :
La pièce ou structure ne doit pas subir de déformation
excessive lorsqu’elle est sollicitée :

“un pont ne doit pas s’enfoncer lors du passage d’une


voiture” ;
Chapitre premier :
Introduction générale à la mécanique des milieux continus
I. Définition d’un milieu continu

Stabilité :
Un léger changement des conditions extérieures ne doit
pas conduire à une réponse catastrophique de la pièce ou
de la structure :

“une brise légère ne doit pas conduire à la ruine


catastrophique d’un pont” ;

Endurance :
La pièce ou structure soumise à un chargement cyclique
(répété) doit pouvoir sans rupture supporter un nombre
important de cycles :

“le pont doit soutenir un trafic répété pendant de longues


années” ou bien : “un réacteur d’avion doit tenir un
maximum possible de vols sans se fissurer.”
I. Définition d’un milieu continu

 Rigoureusement un milieu continu n’existe pas car la


matière est formée d’atomes discrets. Donc nous ne
pourrons parler de milieux continus que de manière
approximative.

 A l’échelle macroscopique cependant, ce qui nous


intéresse dans les applications Pratiques , nous
définirons un milieu continu de la manière suivante:

 On dit qu’un domaine contient un milieu matériel continu


si à chaque instant et en chaque point de ce domaine, on
peut définir des grandeurs physiques locales relatives à
ce milieu matériel :
masse volumique, température, vitesse, déformation,
contraintes
I. Définition d’un milieu continu

Exemple :

Considérons l’étude d’un barrage construit en béton. Le


béton est un matériau composé de sable et de graviers de
différentes tailles. Le barrage est un milieu continu dans
lequel un point est un volume d’une dizaine à une centaine
de centimètres cubes selon la taille des éléments entrant
dans la composition du béton.
I. Définition d’un milieu continu

 La mécanique des milieux continus est une théorie qui


perd son sens si les vitesses mises en jeux se
rapprochent de la vitesse de la lumière ou bien si la taille
du système devient très petite (taille atomique). Dans ces
cas extrêmes, les mécaniques relativiste et quantique,
respectivement, sont plus appropriées.

 A la différence de la mécanique des solides


indéformables, la mécanique des milieux continus
permet de prendre en compte les déformations d’un
corps et les variations de température qui
accompagnent ces déformations.
 Dans un solide indéformable, la distance entre deux
points quelconques ne peut varier avec le temps alors
que dans un milieu déformable, cette distance peut
évoluer.
I. Définition d’un milieu continu

Une grandeur physique donnée à chaque instant et en


chaque point forme ce que l’on appelle un champ.

On parlera par exemple du champ de température dans


une pièce automobile à un instant donné ou bien de
l’évolution du champ de contrainte dans une tôle lors de
son écrasement par une presse.
II. Cinématique d’un milieu continu

La cinématique du milieu continu a pour but d’introduire


les outils mathématiques pour décrire une cinématique
quelconque et ce indépendamment des forces qui
l’engendrent.
II. Cinématique d’un milieu continu
A. Description Lagrangienne du mouvement ( solides)

Soit un repère orthonormé

La cinématique d'un milieu continu est construite à partir


des notions :

 de temps, pouvant être représentée par une variable réelle


t déterminée par deux valeurs extrêmes.
 d'espace physique, pouvant être représenté par un espace
affine de dimension 3.

Les points de cet espace sont appelés "points matériels".


II. Cinématique d’un milieu continu
A. Description Lagrangienne du mouvement ( solides)

Dans le repère R, à un instant t =0, le point a des


coordonnées , , qui définissent la position du point
matériel M. On appelle aussi ce système de coordonnées le
système de coordonnées matérielles dans la configuration
de référence .

Ainsi :

==

Pour décrire le mouvement du domaine, on se donne la loi


d'évolution au cours du temps des positions de l'ensemble
des particules matérielles constituant le domaine.
On obtient donc la configuration actuelle
II. Cinématique d’un milieu continu
A. Description Lagrangienne du mouvement ( solides)

Ainsi on définit les coordonnées , du point qui à


l'instant t représente la position du point matériel M.

==
II. Cinématique d’un milieu continu
A. Description Lagrangienne du mouvement ( solides)

Pour décrire cette transformation, on définit les fonctions


scalaires suivantes :

Dans cette description, les variables indépendantes , et t


sont dites "variables ou coordonnées de Lagrange".

Les fonctions représentent la description lagrangienne du


mouvement de notre domaine par rapport au référentiel .
II. Cinématique d’un milieu continu
A. Description Lagrangienne du mouvement ( solides)

Vecteur vitesse :

𝒅⃗𝑶 𝑴𝒐

𝑽 (𝑴 , 𝒕)=
𝒅𝒕
Dans une base cartésienne orthonormée, ses composantes
sont :

𝒅 𝜱𝒊 𝝏 𝜱𝒊
𝒗 𝒊= ( 𝑿 𝑱 , 𝐭 )= ( 𝑿 𝑱 ,𝒕)
𝒅𝒕 𝝏𝒕

Dans cette dernière formule, le symbole représente la


dérivation partielle par rapport au temps, c'est à dire la
dérivation en considérant les variables de position
indépendantes du temps.
II. Cinématique d’un milieu continu
A. Description Lagrangienne du mouvement ( solides)

Vecteur Accélération :

⃗ 𝟐⃗
𝒅 𝑽 (𝑴 , 𝒕) 𝒅 𝑶𝑴 𝒕

𝜸 (𝑴 , 𝒕)= =
𝒅𝒕 𝒅𝒕
𝟐

Dans une base cartésienne orthonormée, ses composantes


sont :

𝒅𝟐 𝜱 𝒊 𝝏 𝜱𝒊
𝜸 𝒊= 𝟐 ( 𝑿 𝑱 , 𝐭 )= 𝟐 ( 𝑿 𝑱 ,𝒕)
𝒅𝒕 𝝏𝒕
Exemple : déformation d’une balle de tennis

Avant déformation : état initial Après déformation : état


final
II. Cinématique d’un milieu continu
A. Description Lagrangienne du mouvement ( solides)

Vecteur déplacement :

Déplacement d’un milieu continu

Position initiale : point


Tel que : OMo==++

Position finale : point


Tel que : OMt==++
II. Cinématique d’un milieu continu
A. Description Lagrangienne du mouvement ( solides)

Vecteur déplacement :

Déplacement d’un milieu continu

Vecteur déplacement U: Souvent on préfère


employer le vecteur déplacement au lieu du
vecteur position :

Tel que : =-=-

Il convient de bien différencier la notion de


déplacement de la notion de déformation. Ainsi
que nous avons déjà pu le constater en faisant
l'étude mécanique des solides dits
indéformables, il existe des champs vectoriels
de déplacement qui ne créent aucune
déformation.
II. Cinématique d’un milieu continu
B. Description Eulérienne du mouvement ( fluides)

D’après les hypothèses de continuité (milieu et


transformation) les fonctions doivent être des bijections de
la configuration de référence sur la configuration actuelle

D’après cette bijectivité il existe une relation inverse entre


les variables de position de référence et les variables de
position actuelle.
On a donc :

=
II. Cinématique d’un milieu continu
B. Description Eulérienne du mouvement ( fluides)

Il est donc possible de changer de variables spatiales. La


description dite eulérienne consiste à considérer les
variables , et t comme indépendantes et à les utiliser sous
forme de "variables ou coordonnées d'Euler".

Dans la description eulérienne, on ne se préoccupe pas de


savoir ce qu'il advient de chaque particule.
En fait on étudie ce qui se passe, à chaque instant, en
chaque point de l'espace.
On peut exprimer la vitesse et l'accélération en fonction des
variables d'Euler :
II. Cinématique d’un milieu continu
B. Description Eulérienne du mouvement ( fluides)

Vecteur vitesse :

𝒅⃗𝑶 𝑴𝒕

𝑽 (𝑴 , 𝒕)=
𝒅𝒕

𝒅 𝜱𝒊 𝝏 𝜱𝒊
𝒗 𝒊= ( 𝑿 𝑱 , 𝐭 )= ( ψ 𝑱 ( 𝒙 𝒌 , 𝒕 )   , 𝒕 ) =¿
𝒅𝒕 𝝏𝒕
II. Cinématique d’un milieu continu
B. Description Eulérienne du mouvement ( fluides)

Vecteur Accélération :

⃗ 𝟐⃗
𝒅 𝑽 (𝑴 , 𝒕) 𝒅 𝑶𝑴 𝒕

𝜸 (𝑴 , 𝒕)= =
𝒅𝒕 𝒅𝒕
𝟐

𝝏𝟐 𝜱 𝒊 𝝏𝟐 𝜱 𝒊
𝜸 𝒊= 𝟐 ( 𝑿 𝑱 , 𝒕 )= 𝟐 (ψ 𝑱 ( 𝒙 𝒌 , 𝒕 ) , 𝒕 )
𝝏𝒕 𝝏𝒕
II. Cinématique d’un milieu continu
Résumé

Pratiquement, on peut dire qu'en description lagrangienne,


on suit le domaine dans son mouvement, alors qu'en
description eulérienne, on observe l'évolution du système
en un point géométrique fixe pour l'observateur.
II. Cinématique d’un milieu continu
Résumé

Etant donnée la bijection qui existe entre les coordonnées


spatiales et matérielles, on peut choisir comme variable
indépendantes pour d´écrire le mouvement soit le
 couple (x ; t) dit variables d’Euler
 soit le couple (X ; t) dit variables de Lagrange.

La connaissance de la transformation ou de son inverse


définit alors complètement le mouvement.
En général, la bijection est dérivable plusieurs fois. Il y a
cependant des
exceptions intéressantes :
– la transformation
est discontinue à travers une fissure puisque celle-ci peut
s’ouvrir ;
– lorsque qu’un fluide glisse sur un autre fluide, la
transformation est discontinue;
– dans les matériaux composites, la transformation~
est à dérivée discontinue
À travers les interfaces entre les différentes phases.
II. Cinématique d’un milieu continu
Exemple : Transformation uniforme
Considérons un domaine bidimensionnel
qui se déforme selon un parallélogramme. Les
configurations de référence et `a l’instant t = 1 sont
présentées sur la figure suivante

La transformation s’écrit :

𝟏
𝒙𝟏 = (𝟏𝟖 𝒕+𝟒 𝑿 𝟏 +𝟔 𝒕 𝑿 𝟐)
𝟒

On vérifie que t=0, on a et


II. Cinématique d’un milieu continu

Déformation d’un carré. La transformation est telle que :

𝜱¿
III. Notions de déformation d’un milieu continu

A. Gradient de la transformation

Illustration : Matriçage d’un bloc de plasticne


III. Notions de déformation d’un milieu continu

A. Gradient de la transformation

Pour étudier et décrire de la déformation d’un corps on


utilise le gradient de la transformation notée

Ce tenseur d’ordre deux permet de relier la position relative


de deux particules voisines avant et après déformation. C’est
donc l’ingrédient de base pour définir la déformation d’un
corps
III. Notions de déformation d’un milieu continu

A. Gradient de la transformation

Soient deux points matériels et situés dans le voisinage


d’un point matériel P (figure)

Les positions relatives de et par rapport à P sont


données par les vecteurs élémentaires et

; ;
III. Notions de déformation d’un milieu continu

A. Gradient de la transformation

Figure : Gradient de la transformation


III. Notions de déformation d’un milieu continu

A. Gradient de la transformation

Après déformation, les positions des particules P, et sont


données par la transformation Φ :

𝒙 𝒑= ⃗
⃗ 𝒙𝒒 =⃗
Φ ( 𝑿 𝑷 ,𝒕) ⃗ 𝟏
𝒙𝒒 =⃗
Φ ( 𝑿 𝑸 , 𝒕) ⃗
𝟏
Φ ( 𝑿 𝑸 , 𝒕)
𝟐 𝟐

Les vecteurs élémentaires et deviennent donc :

𝒅⃗
𝒙𝟏 =⃗ 𝒙𝒑 = ⃗
𝒙𝒒 −⃗ 𝟏
𝜱 (⃗
𝑿 𝒑+ 𝒅 ⃗
𝑿𝟏, 𝒕)− ⃗
𝜱 (⃗
𝑿 𝒑 ,𝒕 )

𝒅⃗
𝒙𝟐 =⃗ 𝒙𝒑 = ⃗
𝒙𝒒 −⃗ 𝟐
𝜱 (⃗
𝑿𝒑+ 𝒅 ⃗
𝑿𝟐, 𝒕)− ⃗
𝜱 (⃗
𝑿 𝒑 ,𝒕 )
III. Notions de déformation d’un milieu continu

A. Gradient de la transformation

Nous Pouvons alors définir le tenseur gradient de la


transformation par :

´𝑭 ( ⃗ 𝝏⃗
𝜱(⃗
𝑿 ,𝒕) ´ ⃗
𝑿 , 𝒕 )= = 𝒈𝒓𝒂𝒅 𝒐𝜱

𝝏𝑿

Il est parfois également appelé matrice jacobienne car


c’est la matrice du changement des variables

En effet, le tenseur s’écrit aussi :

´𝑭 ( ⃗ 𝒙 (⃗
𝝏⃗ 𝑿 ,𝒕)
𝑿 , 𝒕 )=
𝝏⃗𝑿
III. Notions de déformation d’un milieu continu

A. Gradient de la transformation

Le tenseur transforme un vecteur de la configuration de


référence en un vecteur de la configuration actuelle.

Exemple : Transformation des vecteurs de base


Reprenons la transformation de l’exemple précédent
Le gradient de la transformation se calcule par :

[ ]
𝜕 𝑥1 𝜕 𝑥1
´ ]= 𝜕 𝑋 1
[𝐹
𝜕 𝑥2
𝜕 𝑋2
𝜕 𝑥2
=
1 2
2 0 [ 3𝑡
2+ 𝑡 ]
𝜕 𝑋1 𝜕 𝑋2

Ce tenseur est la dérivée des positions actuelles par


rapport aux positions initiales.
III. Notions de déformation d’un milieu continu

A. Gradient de la transformation

Application à faire :

Les équations de la transformation sont


les suivantes :
III. Notions de déformation d’un milieu continu

B. Définition des tenseurs de déformation

Le tenseur F n’est pas une bonne mesure de déformation.


En revanche, à partir de ce tenseur nous pouvons
construire deux tenseurs de déformation.

Soit un corps se déplaçant de manière rigide. Ce


mouvement peut s’écrire :

Le tenseur R est un tenseur orthogonal c’est-`a-dire que


sa transposée coïncide avec son inverse :

.
III. Notions de déformation d’un milieu continu

B. Définition des tenseurs de déformation

Il représente la rotation rigide du corps et le vecteur


représente la translation rigide. Le gradient d’une telle
transformation est clairement :

𝑭´ = 𝑹
´

Autrement dit pour un mouvement de corps rigide, le


tenseur F n’est pas nul et est égal au tenseur de rotation.
Donc le tenseur F n’est donc pas une bonne mesure de
déformation puisqu’il est non nul pour des transformations
n’impliquant aucune déformation.
III. Notions de déformation d’un milieu continu

B. Définition des tenseurs de déformation

A partir du tenseur gradient nous allons bâtir deux tenseurs


de déformation.

En tenant compte du caractère infinitésimal des vecteurs

et

On peut écrire le développement de Taylor au premier ordre

𝒙𝟏 = 𝑭´ (⃗
𝒅⃗ 𝑿 𝑷 , 𝒕 ) . 𝒅⃗
𝑿𝟏

𝒙𝟐 = 𝑭´ (⃗
𝒅⃗ 𝑿 𝑷 , 𝒕 ) . 𝒅⃗
𝑿𝟐
III. Notions de déformation d’un milieu continu

B. Définition des tenseurs de déformation


Pour arriver à la définition d’un tenseur de déformation On
écrit le changement de produit scalaire entre deux
vecteurs élémentaire
et

lorsqu’ils se transforment en et

Exprimons le produit scalaire des vecteurs après


déformation en fonction des vecteurs avant déformation :

Le tenseur ´ 𝑭´ 𝑻 𝑭´
𝑪= est appelé tenseur des dilatations
de Cauchy-Green droit

Il s’agit d’un tenseur symétrique du deuxième ordre dit


matériel car il opère sur des vecteurs matériels.
III. Notions de déformation d’un milieu continu

B. Définition des tenseurs de déformation


Inversement, on peut exprimer le produit scalaire des
vecteurs élémentaires dans la configuration de référence à
partir des vecteurs dans la configuration actuelle :

où est appelé tenseur des dilatations de Cauchy-Green


gauche :

.
Il s’agit d’un tenseur symétrique du deuxième ordre dit
tenseur spatial car il opère sur des vecteurs spatiaux.
III. Notions de déformation d’un milieu continu

B. Définition des tenseurs de déformation

Le tenseur de déformation de Green-Lagrange

est défini par :

𝟏⃗⃗ ⃗ ⃗ 𝟏⃗ ´ ⃗ ⃗ ´ ⃗
𝟐
( 𝒅 𝒙 𝟏 . 𝒅 𝒙 𝟐 − 𝒅 𝑿 𝟏 . 𝒅 𝑿 𝟐 )= ( 𝒅 𝒙 𝟏 . 𝑪 . 𝒅𝒙 𝟐 − 𝒅 𝑿 𝟏 . 𝑰 . 𝒅 𝑿 𝟐 )=𝒅 ⃗
𝟐
´ .𝒅⃗
𝑿𝟏 . 𝑬 𝑿𝟐

Où est le tenseur identité. Le tenseur est un tenseur


symétrique matériel du deuxième ordre. Il se calcule en
terme de par la relation suivante :

((
III. Notions de déformation d’un milieu continu

B. Définition des tenseurs de déformation

On définit également le tenseur de déformation d’Euler-


Almansi :

𝟏⃗ ⃗ 𝟏
𝟐
( 𝒅 𝒙𝟏. 𝒅 𝒙𝟐− 𝒅 ⃗ 𝑿 𝟐 )= (⃗
𝑿𝟏. 𝒅 ⃗
𝟐
𝒅 𝒙 𝟏 . 𝑰´ .⃗
𝒅𝒙 𝟐 − 𝒅 ⃗
𝒙𝟏 . 𝒃 𝒙 𝟐 )=𝒅 ⃗
´ −𝟏 . 𝒅 ⃗ ´ .𝒅⃗
𝒙𝟏 . 𝒆 𝒙𝟐

Le tenseur e est un tenseur spatial symétrique du deuxième


ordre qui s’exprime en fonction de F par :

((
III. Notions de déformation d’un milieu continu

B. Définition des tenseurs de déformation

Les tenseurs de Green-Lagrange et de Euler-Almansi sont


de bonnes mesures de déformation car ils sont nuls pour
des transformations rigides. En effet, prenant en compte, =
pour une transformation rigide, il vient :

(définition d’un tenseur orthogonal)


III. Notions de déformation d’un milieu continu

Interprétation des résultats

 Autant il est facile de définir le champ vectoriel des


déplacements, autant la notion de déformation est
délicate à bien cerner. Pour matérialiser la
déformation, on étudie la transformation d'un
vecteur "matériel", c'est à dire d'un vecteur ayant
origine et extrémité confondus avec des points
matériels.

 Toutefois on conçoit bien que l'état de déformation


n'étant généralement pas homogène dans la
matière, il faille utiliser des points matériels
infiniment voisins afin de bien caractériser la
déformation au voisinage d'un élément matériel.
III. Notions de déformation d’un milieu continu

Déformations d’un milieu continu

Nous sommes ainsi amenés à considérer la


transformation suivante :
III. Notions de déformation d’un milieu continu

Interprétation des résultats

Définition : On appelle déformation longitudinale ou


allongement ou dilatation linéaire au point Mo , définie par la
quantité ), la variation de longueur
suivant la direction sur la longueur initiale.

)= avec =
III. Notions de déformation d’un milieu continu

Interprétation des résultats

Définition : De même, on peut définir le glissement (ou


la distorsion angulaire) au point Mo dans les directions
initialement perpendiculaires
)=
III. Notions de déformation d’un milieu continu

Interprétation des résultats

Ce glissement correspond à la variation d'un angle choisi


initialement droit. Pour la calculer, on utilise les propriétés
du produit scalaire entre deux vecteurs, qui dans la
géométrie euclidienne fait apparaître le cosinus de l'angle
formé entre ces deux vecteurs. On a ainsi :

𝒅 ⃗
𝒙 𝑻
. 𝒅 ⃗
𝒙 ′
𝒙,𝒅 ⃗
𝐜𝐨𝐬 ( 𝒅 ⃗ 𝒙 )= ′

=𝐬𝐢𝐧𝜸
𝒅𝒙 . 𝒅 𝒙
III. Notions de déformation d’un milieu continu

Interprétation des résultats

Transformation directe
III. Notions de déformation d’un milieu continu

Interprétation des résultats

transformation inverse
III. Notions de déformation d’un milieu continu

Interprétation des résultats

Transport de petits vecteurs et variations des longueurs, des angles et des volumes.
III. Notions de déformation d’un milieu continu

Interprétation des résultats

Changement de volume

Un ´élément de volume dV de la configuration de référence


se transforme en un élément dv dans la configuration
actuelle

Le Jacobien de la transformation

𝑱 =𝒅𝒆𝒕 𝑭´
donne le changement de volume :

𝒅𝒗= 𝑱𝒅𝑽
III. Notions de déformation d’un milieu continu

Interprétation des résultats

Changement de volume

Le Jacobien de la transformation est utile pour la


transformation des intégrales de volume de la
configuration actuelle vers la configuration de référence :

❑ ❑

∫ 𝒂 ( ⃗
𝒙 ) 𝒅 𝒗=∫ 𝒂 ( ⃗
𝒙 ( ⃗
𝑿 , 𝒕)) 𝑱 𝒅 𝑽
𝒗 𝑽
III. Notions de déformation d’un milieu continu

Tenseur des déformations linéarisé

hypothèse des petites perturbations

 Le déplacement de chacun des points du domaine


matériel est petit. On pourra ainsi confondre l'état
actuel avec l'état de référence.
 Le tenseur gradient de déplacement ne contient que
des termes négligeables devant l'unité.
III. Notions de déformation d’un milieu continu
Tenseur des déformations linéarisé
hypothèse des petites perturbations
Avec ces hypothèses, les différents tenseurs déformations
deviennent :

On convient de dire que, dans le cas de petites


perturbations, l'état de déformation est représenté par le
tenseur des déformations linéarisé défini par :
III. Notions de déformation d’un milieu continu

Tenseur des déformations linéarisé

hypothèse des petites perturbations

´𝜺= 𝟏 [ 𝒈𝒓𝒂𝒅 ⃗ 𝑼 ) ]= 𝑬= 𝑨
𝑼 +(𝒈𝒓𝒂𝒅 ⃗
𝑻
𝟐

En coordonnées cartésiennes :

(
𝜺 𝑰𝑱 = +
𝝏 𝑿𝑱 𝝏 𝑿𝑰
= ) (
𝝏 𝑼 𝑰 𝝏 𝑼 𝑱 𝟏 𝝏 𝒖𝒊 𝝏𝒖 𝒋
+
𝟐 𝝏 𝒙 𝒋 𝝏 𝒙𝒊
=𝜺𝒊𝒋 )
IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Postulat de Cauchy

* Les efforts exercés sur une partie D d'un milieu continu


par le complémentaire de D dans le système ∑ peuvent
être représentés par une répartition surfacique de forces.

* Cette densité surfacique ne dépend du domaine


considéré que par la normale extérieure au domaine pour
le point d'étude.

On a donc une représentation par un vecteur du type


appelé vecteur contrainte en M dans la direction
IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Pour définir les forces intérieures


(ou contraintes), on effectue une
coupure fictive du milieu continu.

Soit un milieu de volume Ω ­, scindé


en deux parties notées 1 et 2, notons
∑ la surface de la coupure et dS un petit
élément de cette surface :
IV. Contraintes dans un milieu continu
Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy
IV. Contraintes dans un milieu continu
Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Le vecteur contrainte se décompose en une contrainte


normale qui correspond à une sollicitation de type traction-
compression et une contrainte tangentielle (car
tangentielle à la surface de coupure) qui correspond à une
sollicitation de glissement, scission ou cisaillement :

 Principe des actions mutuelles (actions-réaction) :


IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

En un point du matériau constituant le solide on cherche à


caractériser le flux d’effort surfacique ou la force de cohésion par
unité de surface (N/m2) qui sollicite le solide. Cette notion est
directionnelle (dépend de la normale à la coupure).

Soit par exemple une poutre droite circulaire sollicitée en traction simple.
IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

L'étude de la répartition des contraintes en un point donné M passe par la


définition de plans de coupe (avec chacun définit par une normale). Pour un
plan de section droite, la répartition de contrainte (supposée homogène) qui
permet de maintenir l'équilibre du tronçon étudié est facilement calculable.

𝑭⃗
𝑻 ( 𝑴 , 𝑬 𝒙 )= 𝑬 𝒙
⃗ ⃗
𝑺
IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

De la même manière, en faisant une coupe par un plan méridien, on peut


constater que la répartition des vecteurs contraintes pour une facette de
normale est nulle.


𝑻 ( 𝑴 ,⃗
𝑬 𝞠 )=⃗
𝟎
Conclusion :
en un même point il est possible d’avoir deux vecteurs contraintes
totalement différents.
IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Théorème de Cauchy :

Donc d’après notre conclusion en un point M il existe une infinité de facettes


d'orientation  différentes (figure suivante), le théorème de Cauchy permet
de définir l'état de contrainte sur une facette d'orientation quelconque à partir
de la connaissance de l'état de contrainte selon trois directions différentes.
IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Théorème de Cauchy :

L'énoncé du théorème est le suivant :

« Les composantes du vecteur contrainte en un point M sur


une facette de normale dépendent linéairement des
composantes de cette normale.
Les coefficients linéaires sont les composantes du tenseur
des contraintes »
𝟑
𝑻 ( 𝑴 , 𝒏⃗ )= ∑ 𝒏 𝒋 ⃗
⃗ 𝑻 (𝑴 , ⃗𝒆 𝒋)
𝒋 =𝟏
.

IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Démonstration du théorème de Cauchy :

Soit un repère orthonormé. (⃗


𝒆𝟏 , ⃗
𝒆𝟐 , ⃗
𝒆𝟑 )

En un point M du solide, les trois facettes ayant comme normale ces trois
vecteurs unitaires subissent les contraintes respectives , ,

Il faut montrer que dans un repére pour quelconque on peut exprimer en


fonction de , ,

 
IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Démonstration du théorème de Cauchy :


Dans le repère on peut avoir :


𝒏=𝒏𝟏 ⃗
𝒆 𝟏+𝒏𝟐 ⃗
𝒆𝟐 +𝒏𝟑 ⃗
𝒆𝟑
On considère alors un tétraèdre de sommet M, dont 3 des 4 faces
sont normales au repère, la quatrième étant orientée selon  
IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Démonstration du théorème de Cauchy :


A l'équilibre la résultante des forces qui agissent dessus doit être nulle. Il en
résulte :

⃗ 𝒏 ) 𝒅𝑺+ ⃗
𝑻 ( 𝑴′ , ⃗ 𝒆𝟏 ) 𝒅 𝑺𝟏 + ⃗
𝑻 ( 𝑴 ,− ⃗ 𝒆𝟐 ) 𝒅 𝑺𝟐 + ⃗
𝑻 ( 𝑴 ,− ⃗ 𝑻 ( 𝑴 ,− ⃗ 𝒈 𝒅𝑽 =⃗𝟎
𝒆𝟑 ) 𝒅 𝑺𝟑 +𝝆 ⃗

⃗ ′
𝒏 ) 𝒅𝑺=⃗
𝑻 ( 𝑴 ,⃗ 𝒆 𝟏 ) 𝒅 𝑺𝟏+ ⃗
𝑻 (𝑴 ,⃗ 𝒆𝟐 ) 𝒅𝑺𝟐 + ⃗
𝑻 (𝑴 ,⃗ 𝑻 ( 𝑴 ,⃗
𝒆𝟑 ) 𝒅 𝑺𝟑 − 𝝆 ⃗
𝒈 𝒅𝑽

 Lien entre et , , . Remarquons que d’une part :

Et d’autre part :
IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Démonstration du théorème de Cauchy :

En faisant tendre M' vers M nous obtenons une équation locale en


remarquant que dans ces conditions le rapport   tend vers 0 :
Nous obtenons ainsi le théorème de Cauchy

Dans ce même repère orthonormé, chacune des trois contraintes de base


présente trois composantes ; on a donc :
IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Théorème de Cauchy :

et la contrainte en M sur la facette de normale   s'écrit alors :


𝟑
𝑻 ( 𝑴 , 𝒏⃗ )= ∑ 𝝈 𝒊𝒋 𝒏 𝒋 ⃗
⃗ 𝒆𝒊
𝒊, 𝒋=𝟏

Les coefficients linéaires    apparaissent donc comme les éléments


d'un tenseur de rang 2 : il s'agit du tenseur des contraintes.
IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Sur chacune de ces faces, définissons le vecteur contrainte par ses


projections dans le trièdre de base :

{

𝑻 ( 𝑴 ,⃗
𝑬 𝟏 ) =𝝈 𝟏𝟏 ⃗
𝑬 𝟏 + 𝝈𝟏 𝟐 ⃗
𝑬 𝟐 +𝝈 𝟏 𝟑 ⃗
𝑬𝟑
𝑻 (𝑴 , ⃗
⃗ 𝑬 𝟐) =𝝈 𝟐𝟏 ⃗𝑬 𝟏 +𝝈 𝟐𝟐 ⃗𝑬 𝟐+ 𝝈𝟐𝟑 ⃗ 𝑬𝟑
𝑻 (𝑴 , ⃗
⃗ 𝑬 𝟑) =𝝈 𝟑𝟏 ⃗
𝑬 𝟏 +𝝈 𝟑𝟐 ⃗
𝑬 𝟐+ 𝝈𝟑𝟑 ⃗
𝑬𝟑

On utilise alors la notation suivante :

𝝈 𝒊𝒋
Premier indice i correspondant à l’indice de normale

Deuxième indice j correspondant à l’indice de projection


IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

On a ainsi déterminé les composantes d'un tenseur d'ordre deux


dans la base Ce tenseur nous permet de calculer le
vecteur contrainte en M dans la direction avec la relation :

⃗ ⃗ )= 𝝈´ 𝒏
𝑻 ( 𝑴 ,𝒏 ⃗

Ce tenseur est appelé tenseur des contraintes ou encore tenseur de Cauchy. Il


est fonction uniquement du point d'étude.
IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Le tenseur des contraintes est symétrique

´ =𝝈
𝝈 ´ 𝑻 ↔ 𝝈 𝒊𝒋 =𝝈 𝒋𝒊
Cette propriété de symétrie des contraintes est aussi appelée réciprocité des
contraintes de cisaillement

Elle est illustrée sur la figure suivante :

𝐄𝐠𝐚𝐥𝐢𝐭 é 𝛔𝟏𝟐 =𝛔𝟐𝟏


IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Le tenseur des contraintes est symétrique

La composante 1 du vecteur contrainte agissant sur la facette de normale


est égale à la composante 2 du vecteur contrainte agissant sur la facette de
normale
IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Contraintes normales principales

Le tenseur des contraintes étant un tenseur symétrique d’ordre 2

Il existe une base privilégiée dite base propre (ou base principale) dans
laquelle les composantes du tenseur forment une matrice diagonale. Cette
base propre sera notée

[ ]
𝝈𝑰 𝟎 𝟎
[𝝈
´ ]⃗
( 𝑬 ,⃗
𝑰 𝑰𝑰
𝑬 )
𝑬 ,⃗
= 𝟎
𝑰𝑰𝑰
𝝈𝑰 𝑰 𝟎
𝟎 𝟎 𝝈 𝑰 𝑰𝑰
IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Etat plan de contrainte

Le tenseur est un tenseur de contraintes planes dans le plan si

Tout vecteur contrainte sera alors situé dans le plan

Plus généralement généralement, un tenseur est un tenseur de contraintes


planes si, et seulement si, l’une des contraintes normales principales (une
des valeurs propres en bref) est nulle.
Le plan des contraintes planes est alors donné par la direction propre
associée.
IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Décomposition du Tenseur des contraintes

Généralement, on décompose le tenseur des contraintes en une somme d'un


tenseur sphérique et d'un tenseur déviatorique .

Le tenseur déviatorique est un tenseur ayant une trace nulle. La


décomposition est alors unique.

On a les relations :

´ 𝑫 ) =𝒕𝒓 ( 𝝈
𝒕𝒓 ( 𝝈 ´ 𝑺)
𝒕𝒓 𝝈´ ´
´𝝈 𝑺=( )𝑰
𝟑
IV. Contraintes dans un milieu continu

Tenseur des contraintes ou tenseur de Cauchy

Décomposition du Tenseur des contraintes

La trace du tenseur des contraintes est un invariant. A partir de cette notion,


on peut définir la pression hydrostatique :

On dit que la pression p représente la partie sphérique du tenseur des


contraintes et que le tenseur représente la partie "cisaillement".

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