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Figure II et
Master Langue Française et Diversité Linguistique
III
Gérard Genette
1 INTRODUCTION 2 BIOGRAPHI
E
3 FIGURE II 4 FIGURE
III
5 WÉBOGRAPHIE
Introduction
"Seuils" (1987)
"Palimpsestes : La littérature au second degré" (1982)
"Mimologiques : Voyage en Cratylie"(1976)
"Paratextes" (1987)
"Architextes" (1979)
"Nouveau discours du récit" (1983)
"Fiction et diction" (1991
FIGURE II
"Figures II" est un livre de Gérard Genette, critique
littéraire et théoricien du récit, qui explore la théorie du
récit et la poétique du langage. Ce recueil d'articles
examine les structures narratives, les procédés
littéraires et les figures de style utilisés dans les textes
narratifs .Il convient de noter que "Figures II" est la
suite d'un premier recueil d'articles intitulé "Figures I".
Ces deux ouvrages font partie de la vaste contribution
de Genette à l'étude du récit et de la littérature.
RAISONS DE LA CRITIQUE PURE
La critique pure, selon Gérard Genette, doit répondre aux besoins et aux
ressources de notre compréhension et de notre utilisation de la littérature dans
le contexte actuel. Gérard Genette évoque les caractéristiques d'une critique
pure contemporaine, adaptée aux besoins actuels de la littérature. Il cite Albert
Thibaudet, un critique de la période entre 1925 et 1930, pour illustrer les
différentes approches de l'intelligence critique. Genette souligne que la critique
pure doit s'adapter au contexte présent tout en s'appuyant sur les débats
passés. Son objectif est de réfléchir à ce que signifie une critique pure dans le
présent.
Rhétorique et enseignement
La diégèse désigne la
représente le représentation
monde fictif d'événements ou
créé par le d'actions
récit
Genette souligne que le récit est essentiellement diégétique, c'est-à-
dire qu'il raconte une histoire, tandis que d'autres formes de discours
peuvent être plus axées sur la description ou l'expression d'idées.
Selon Genette, il existe trois modes narratifs fondamentaux : le récit, la description et le commentaire. Chacun
de ces modes se distingue par la fonction spécifique qu'il remplit dans la structure narrative.
Le récit : Le récit est le mode narratif principal qui raconte une histoire, décrivant les événements qui se
déroulent dans le temps. Il est généralement constitué d'une série d'événements liés entre eux de manière
causale et organisés selon une chronologie. Le récit est souvent associé à la narration à la troisième
personne, où un narrateur extérieur raconte l'histoire en utilisant des pronoms tels que " il" ou "elle".
La description : La description est le mode narratif qui permet de dépeindre les aspects visuels, sensoriels et
perceptuels d'un objet, d'un lieu ou d'une personne. Elle est souvent utilisée pour créer des images mentales
vivantes et détaillées dans l'esprit du lecteur. La description peut être utilisée dans un récit pour fournir des
informations contextuelles, pour caractériser les personnages ou pour évoquer des atmosphères particulières.
Le commentaire : Le commentaire est le mode narratif qui présente les opinions, les jugements, les
interprétations ou les commentaires du narrateur sur les événements ou les personnages de l'histoire.
LA DISTANCE
L’étude du mode narratif implique l’observation de la distance entre le narrateur et l’histoire. La distance permet de
connaître le degré de précision du récit et l’exactitude des informations véhiculées. Que le texte soit récit
d’événements (on raconte ce que fait le personnage) ou récit de paroles (on raconte ce que dit ou pense le
personnage), il y a quatre types de discours qui révèlent progressivement la distance du narrateur vis-à-vis le
texte (1972 : 191) :
1. Le discours narrativisé : Les paroles ou les actions du personnage sont intégrées à la narration et sont
traitées comme tout autre événement (+ + distant).
Exemple : Il s’est confié à son ami ; il lui a appris le décès de sa mère.
2. Le discours transposé, style indirect : Les paroles ou les actions du personnage sont rapportées par le
narrateur, qui les présente selon son interprétation (+ distant).
Exemple : Il s’est confié à son ami ; il lui a dit que sa mère était décédée.
3. Le discours transposé, style indirect libre : Les paroles ou les actions du personnage sont rapportées par le
narrateur, mais sans l’utilisation d’une conjonction de subordination (- distant).
Exemple : Il s’est confié à son ami : sa mère est décédée.
4. Le discours rapporté : Les paroles du personnage sont citées littéralement par le narrateur (- - distant).
Exemple : Il s’est confié à son ami. Il lui a dit : « Ma mère est décédée. »
FONCTIONS DU NARRATEUR
La fonction narrative : Le narrateur est responsable de la transmission de l'histoire au lecteur. Il
sélectionne les événements, les organise dans un ordre spécifique et les présente sous forme de récit. Le
narrateur choisit également les mots, le style et les techniques narratives pour raconter l'histoire de
manière efficace.
La fonction informative : Le narrateur fournit des informations au lecteur sur les personnages, les lieux,
les actions, les pensées, les émotions, etc. Il peut donner des détails descriptifs, des explications ou des
commentaires pour aider le lecteur à comprendre et à interpréter l'histoire.
La fonction interprétative : Le narrateur interprète les événements et les actions dans le récit, offrant
ainsi une perspective ou une vision particulière de l'histoire. Il peut fournir des commentaires, des
jugements de valeur ou des opinions sur les événements ou les personnages, influençant ainsi la
perception du lecteur.
La communication fonctionnelle : Le narrateur fait une relation avec le lecteur à travers la narration. Il
peut s'adresser directement au lecteur, l'impliquer émotionnellement, le guider dans sa compréhension de
l'histoire ou même jouer avec lui en permettant des effets ludiques.
La fonction métanarrative : Le narrateur peut également réfléchir sur le processus de narration lui-
même. Il peut remettre en question les conventions narratives, commenter les choix narratifs ou réfléchir
sur la nature de la fiction et de la réalité. Cette fonction métanarrative permet une réflexion sur la
construction du récit et peut créer des effets réflexifs.
LE TEMPS DE LA
NARRATION
Le narrateur est toujours dans une position temporelle particulière par rapport à l’histoire qu’il raconte.
Genette présente quatre types de narration :
1. La narration ultérieure : Il s’agit de la position temporelle la plus fréquente. Le narrateur raconte ce
qui est arrivé dans un passé plus ou moins éloigné.
2. La narration antérieure : Le narrateur raconte ce qui va arriver dans un futur plus ou moins éloigné.
Ces narrations prennent souvent la forme de rêves ou de prophéties.
3. La narration simultanée : Le narrateur raconte son histoire au moment même où elle se produit.
4. La narration intercalée : Ce type complexe de narration allie la narration ultérieure et la narration
simultanée. Par exemple, un narrateur raconte, après-coup, ce qu’il a vécu dans la journée, et en
même temps, insère ses impressions du moment sur ces mêmes événements.
Focalisation
L’objectif avoué de Genette, lorsqu’il introduit la notion de focalisation, était d’abord de distinguer la « voix »
(qui parle ?) du « mode » (qui voit ? qui perçoit ? ou qui pense ?),
Les trois régimes de focalisation isolés par Genette apparaissent toujours associés à la question du point de
vue, mais ils sont en réalité surtout déterminés sur la base d’un critère quantitatif
Le narratologue distingue trois types de focalisations :
1. La focalisation zéro : Le narrateur en sait plus que les personnages. Il peut connaître les pensées, les
faits et les gestes de tous les protagonistes. C’est le traditionnel « narrateur-Dieu ».
2. La focalisation interne : Le narrateur en sait autant que le personnage focalisateur. Ce dernier filtre les
informations qui sont fournies au lecteur. Il ne peut pas rapporter les pensées des autres personnages.
3. La focalisation externe : Le narrateur en sait moins que les personnages. Il agit un peu comme l’œil
d’une caméra, suivant les faits et gestes des protagonistes de l’extérieur, mais incapable de deviner
leurs pensées.
Les niveaux narratifs dans un récit
Genette a développé une théorie des niveaux narratifs, qui examine les différentes strates ou niveaux de
narration présents dans un récit. Ces niveaux narratifs correspondent aux différents niveaux d'enchâssement
Voici les principaux niveaux narratifs identifiés par Genette :
Niveau diégétique : Le niveau diégétique, également appelé "niveau zéro", correspond au niveau le plus
bas, celui de l'histoire racontée dans le récit. Il représente l'univers fictif où se déroulent les événements et
où les personnages évoluent. Par exemple, si un roman raconte l'histoire d'un groupe d'amis dans une ville,
le niveau diégétique serait celui de l'histoire de ces amis et de leurs interactions dans la ville.
Niveau de la narration : Le niveau de la narration représente le niveau où se situe le narrateur qui raconte
l'histoire. C'est le niveau de la voix narrative qui transmet les événements et les actions des personnages
au lecteur. Le narrateur peut être un personnage du récit (narrateur interne) ou une instance narrative
externe (narrateur externe).
Niveau du récit enchâssé : Le niveau du récit enchâssé est celui où se trouve l'histoire racontée à
l'intérieur d'un récit-cadre. Il s'agit d'une mise en abyme narrative, où un récit est inséré dans un autre
récit. Par exemple, si le personnage A raconte une histoire sur le personnage B, et que cette histoire
inclut à son tour un récit sur le personnage C, le récit sur le personnage C serait le récit enchâssé.
Niveau du récit encadrant : Le niveau du récit encadrant est le niveau supérieur qui englobe le récit-
cadre et tous les récits enchâssés. C'est le niveau le plus élevé de narration qui contient l'ensemble
des récits imbriqués. Par exemple, si le récit-cadre est le témoignage d'un personnage racontant des
histoires, le récit encadrant serait le contexte global dans lequel le témoignage est donné, comme une
enquête policière ou une réunion de famille.
LA MÉTALEPSE
Il arrive également que les auteurs utilisent le procédé de la métalepse, qui consiste en la transgression de la
frontière entre deux niveaux narratifs en principe étanches, pour brouiller délibérément la frontière entre réalité
et fiction. Ainsi la métalepse est-elle une façon de jouer avec les variations de niveaux narratifs pour créer un
effet de glissement ou de tromperie. Il s’agit d’un cas où un personnage ou un narrateur situé dans un niveau
donné se retrouve mis en scène dans un niveau supérieur, alors que la vraisemblance annihile cette
possibilité. « Tous ces jeux manifestent par l’intensité de leurs effets l’importance de la limite qu’ils [les
auteurs] s’ingénient à franchir au mépris de la vraisemblance, et qui est précisément la narration (ou la
représentation) elle-même ; frontière mouvante mais sacrée entre deux mondes : celui où l’on raconte, celui
que l’on raconte. » (1972 : 245)
Métalepse intradiégétique : Cela se produit lorsque des éléments d'un niveau narratif inférieur (récit
diégétique) interfèrent avec le niveau de la narration. Par exemple, si un personnage d'une histoire fictive
prend conscience qu'il est un personnage de fiction et interagit avec l'auteur ou avec le lecteur, cela
constitue une métalepse intradiégétique.
Métalepse extradiégétique : Cela se produit lorsque des éléments du niveau de la narration interfèrent
avec un niveau narratif supérieur qui encadre l'ensemble de l'histoire. Par exemple, si le narrateur d'un
récit s'adresse directement au lecteur ou fait référence à des événements futurs ou passés qui se
présentent en dehors de l'histoire principale, cela constitue une métalepse extradiégétique.
L’ordre du récit
L’ordre est le rapport entre la succession des événements dans l’histoire et leur disposition dans le récit. Un narrateur peut
choisir de présenter les faits dans l’ordre où ils se sont déroulés, selon leur chronologie réelle, ou bien il peut les raconter
dans le désordre. Par exemple, le roman policier s’ouvre fréquemment sur un meurtre qu’il faut élucider. On présentera par
la suite les événements antérieurs au crime, les faits survenus qui permettent de trouver l’assassin. Ici, l’ordre réel des
événements ne correspond pas à leur représentation dans le récit. Le brouillage de l’ordre temporel contribue à produire
une intrigue davantage captivante et complexe.
Genette désigne ce désordre chronologique par anachronie. Il existe deux types d’anachronie :
1. L’analepse : Les analepses sont des rétrospections qui font référence à des événements antérieurs dans le temps
par rapport à la séquence narrative principale. Elles permettent de fournir des informations sur le passé des
personnages ou de raconter des événements qui ont un lien avec l'intrigue. Par exemple, dans un roman, un
personnage peut se remémorer un événement marquant de son enfance, ce qui permet au lecteur de mieux
comprendre son développement et son histoire personnelle.
Exemple (fictif) : Je me suis levée de bonne humeur ce matin. J’avais en tête des souvenirs de mon enfance, alors que
maman chantait tous les matins de sa voix rayonnante.
2. La prolepse : Les prolepses sont des anticipations qui projettent des événements futurs dans le récit. Contrairement
aux analepses, elles font référence à des événements qui n'ont pas encore eu lieu dans la séquence narrative. Par
exemple, un personnage peut avoir une vision ou une prémonition d'un événement qui se permet plus tard dans
l'histoire. Cela crée l'anticipation et le suspense pour le lecteur.
Exemple (fictif) : Que va-t-il m’arriver après cette aventure en Europe ? Jamais plus je ne pourrai voir mes proches de la
même façon : je deviendrai sans doute acariâtre et distant.
Par ailleurs, les analepses et les prolepses peuvent s’observer selon deux facteurs : la portée et l’amplitude. « Une
anachronie peut se porter, dans le passé ou dans l’avenir, plus ou moins loin du moment “ présent ”, c’est-à-dire du
moment où le récit s’est interrompu pour lui faire place : nous appellerons portée de l’anachronie cette distance
temporelle. Elle peut aussi couvrir elle-même une durée d’histoire plus ou moins longue : c’est ce que nous appellerons
son amplitude. » (1972 : 89)
• L'anachronie est un concept important dans la théorie narrative de Gérard Genette. Il se réfère à une rupture ou un
écart dans l'ordre chronologique des événements d'un récit, où l'histoire est racontée d'une manière non linéaire ou
désordonnée par rapport à l'ordre chronologique traditionnel.
Genette distingue plusieurs types d'anachronies :
L'anachronie externe : Il s'agit d'une rupture dans l'ordre chronologique du récit par rapport au moment de la
narration. Cela se produit lorsque le récit est raconté dans un ordre différent de celui des événements diégétiques.
Par exemple, si un récit commence par la fin de l'histoire, puis fait des retours en arrière pour raconter les
événements précédents, il y a une anachronie externe.
L'anachronie interne : Cela se produit lorsqu'il y a une rupture dans l'ordre chronologique des événements
diégétiques eux-mêmes. Il peut y avoir des flashbacks (retours en arrière) qui produisent des événements passés,
des flash-forwards (anticipations) qui produisent des événements futurs, ou des ellipses qui omettent certains
moments de l'histoire. Ces anachronies internes modifient la séquence chronologique des événements racontés.
L'anachronie narrative : Cela se produit lorsque le temps de la narration diffère du temps de l'histoire. Par
exemple, si un événement qui dure quelques minutes dans l'histoire est raconté en détail sur plusieurs pages, ou si
une période de plusieurs années dans l'histoire est résumée en une seule phrase, il y a une anachronie narrative.
Vitesse de narration
Genette a également évoqué la question de la vitesse de narration, qui se rapporte à la manière dont le récit
rend compte du rythme et de la temporalité des événements narrés. Selon Genette, il existe trois principaux
modes de vitesse de narration :
Le résumé : Le résumé est un mode de vitesse de narration qui condense le temps et les événements. Il
permet de passer rapidement sur une période étendue, en résumant ou en abrégé les actions ou les
périodes de l'histoire. Le CV peut être utilisé pour sauter des moments les moins importants, des périodes
de transition ou pour donner une vue d'ensemble rapide d'une séquence d'événements.
La scène : La scène est un mode de vitesse de narration qui ralentit le récit et détaille les actions et les
événements. Elle vise à donner une impression de présence immersive, en fournissant des descriptions
vivides et des dialogues détaillés. La scène est utilisée pour mettre l'accent sur des moments clés, des
interactions importantes entre les personnages ou pour créer un effet dramatique.
La pause ou l'arrêt : La pause ou l'arrêt est un mode de vitesse de narration qui suspend ou interrompt
l'action principale pour se concentrer sur des éléments annexes ou des digressions. Il peut s'agir d'apartés,
de réflexions, de descriptions détaillées ou de commentaires métanarratifs. La pause ou l'arrêt ralentit le
déroulement de l'histoire et peut être utilisé pour donner des informations supplémentaires, pour réfléchir
sur les événements ou pour créer des effets stylistiques.