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Module: Gestion des apprentissages 2

Repères historiques de la didactique du FLE

Année de formation 2019 - 2020


Repères historiques de la didactique du FLE

Définition: méthode, méthodologie, approche

La méthodologie traditionnelle (18ème et 1ère moitié du 19ème siècle)

La méthodologie naturelle (fin du 19ème siècle.)

La méthodologie directe (fin 19ème et début 20ème S)

La méthodologie audio-orale (1950-1960)

La méthodologie structuro-globale audio-visuelle (années 1960-1970 )

L’approche communicative (années 80)

L’ approche actionnelle (milieu des années 90)

Conclusion
Définition: méthode, méthodologie, approche

Le terme méthode peut être compris de deux façons différentes. Il désigne :


• soit le matériel d’enseignement (plusieurs livres- cassettes audio, cédéroms,
vidéocassettes)
• soit l’ensemble des procédés et techniques de classe utilisés pour assurer
l’enseignement/apprentissage de la langue de façon raisonnée et « scientifique »,
ce qui suppose la mise en œuvre de principes théoriques.

Le terme méthodologie désigne :


• soit l’étude des méthodes et la façon dont elles sont appliquées ;
• soit « un ensemble construit de procédés, de techniques, de méthodes,…)

L’approche: manière d’aborder une question, un problème (syn. Démarche)


Définition: méthode, méthodologie, approche

L’ enseignement des langues a toujours été un souci en Europe.

Plus tard, avec les voyages et les découvertes géographiques, il est obligé de
trouver des méthodes d’apprendre la langue aux étrangers.

Au cours de ces temps on distingue deux courants méthodologiques:

La méthodologie traditionnelle

La méthodologie naturelle
La méthodologie traditionnelle
18ème et 1ère moitié du 19ème siècle

• Appelée aussi la méthodologie de la grammaire-traduction.

• Elle se base sur la lecture et la traduction des textes littéraires.

• L’oral est placé au second plan.

• Elle préfère la langue soutenue sur la langue orale de tous les jours.

• La langue utilisée en classe était la langue maternelle.

• Cette méthodologie utilise le thème comme exercice de traduction et la mémorisation des phrases
comme technique d’apprentissage de la langue.

• Le vocabulaire est enseigné sous forme de listes hors contexte.

• Au 19ème siècle, l’enseignant dominait entièrement la classe et détenait le savoir et l’autorité.


La méthodologie naturelle
(fin du 19ème siècle.)

•Son origine la langue allemande avec Gouin qui est le premier à s’interroger sur ce qui est la
langue et sur le processus d’apprentissage d’une langue.

•la connaissance se construit à partir des impressions sensorielles élémentaires (la vue, l'ouïe, le
toucher…)

•Il n'y a pas de moyens spécifiques pour apprendre une langue. C'est en exerçant son activité de
producteur de langage que l'élève apprend la langue.

•C’est pour cela l’oral est très important que l’écrit et il le précède toujours.

•La maîtrise du sens d'un nouveau fait de langue précède la manipulation et la maîtrise de sa structure
linguistique. L'important reste la compréhension du message.

•Gouin insiste sur l'importance de l’écoute pour apprendre une langue étrangère.

•Cet apprentissage ressemble le plus possible à celui de la langue maternelle (par l’enfant).
La « méthodologie directe »
(fin 19ème et début 20ème S)

• Le principe d’une langue exclusivement littéraire cédait le pas à la nécessité de faire de la langue un outil
de communication porteur du développement
(échanges économiques, politiques, culturels et touristiques)  aspect pratique et pragmatique

• La méthodologie directe se base sur l’utilisation de plusieurs méthodes :  directe, active et orale.

 Méthode directe :ensemble des procédés et des techniques permettant d’éviter le recours à
l’intermédiaire de la langue maternelle dans l’apprentissage .

 Méthode orale : ensemble des procédés et des techniques visant la pratique orale de la langue en classe.

 Méthode active :dans cette méthode on se doit d’employer tout un ensemble de méthodes (interrogative,
intuitive ,imitative, répétitive , ainsi que la participation active physiquement de l’élève).
- La méthode interrogative:
un système de questions-réponses entre le professeur et ses
apprenants, afin de réemployer les formes linguistiques étudiées.
On privilégie les exercices de conversation et les questions-réponses dirigées
par l’enseignant.

- La méthode intuitive:
proposait une explication du vocabulaire qui incitait l’élève à un
effort personnel de divination à partir d’objets ou d’images  La
présentation des règles de grammaire se faisait à partir d’exemples,
sans passer par le biais de la langue maternelle.
L’apprenant doit penser en langue étrangère le plus tôt possible.

- La méthode imitative:

son but principal était l’imitation acoustique au moyen de la répétition


intensive et mécanique.
La prononciation est privilégiée
La méthodologie audio-orale (1950-1960)

• Nommée la méthode de l’armée nait au cours de la 2ème guerre mondiale.

• La M.A.O vient pour répondre aux besoins de l’armée américaine.

• La méthodologie audio-orale est basée sur la théorie linguistique structurale distributionnelle et le behaviorisme.

• On remarque que la linguistique et la psychologie de l’apprenant sont présentes dans la conception didactique de la
méthodologie.

• Enseigner une langue, c’est d’abord faire manipuler des formes en vue de développer des réflexes et installer des
automatismes.

• communiquer en langue étrangère en visant les quatre habiletés afin de les réutiliser d’une façon quotidienne.

• L’élève doit d’abord écouter, puis parler, ensuite lire, et enfin écrire.

• Cette méthode s’est principalement incarnée dans les exercices structuraux.


Méthodologie structuro-globale audio-visuelle(SGAV)

• La méthodologie audiovisuelle (MAV) domine en France dans les années 1960-1970 et le premier cours
élaboré suivant cette méthode, publié par le CREDIF (centre de recherche et d’étude pour la diffusion du
français) en 1962, est la méthode “Voix et images de France”.

• La cohérence de la méthode audiovisuelle était construite autour de l’utilisation conjointe de l’image et


du son.

• Cette méthodologie recourt à la séquence d’images qui est divisée en deux types :

 Des images de transcodage qui s’intéressent à l’énoncé en rendant visible le contenu sémantique des
messages,
 Des images situationnelles qui favorisent la situation d’énonciation et les composantes non linguistiques
comme les gestes, les attitudes, les rapports affectifs…

• Elle repose sur le triangle : situation de communication/dialogue/image.

• La leçon comportait quatre phases: présentation (écoute du dialogue et compréhension globale de la


situation grâce au support visuel), explication des notions et fonctionnements, répétition (ou fixation) des
structures, transposition (ou réemploi) d’abord guidée, puis libre.
l’approche communicative (années 80)
• De nombreux psychologues, sociologues et pédagogues s’intéressent à cette approche
diversifiée dont la préoccupation était de s’adapter aux besoins langagiers de chaque
public.

• Avec l’approche communicative, l’apprentissage d’une langue devient un


comportement adéquat aux situations de communication en utilisant l’écoute de la
langue cible.

• La langue est conçue, alors , comme un instrument de communication.

• Elle prend en compte les dimensions linguistiques et extralinguistiques qui


constituent un savoir-faire à la fois verbal et non verbal, une connaissance pratique du
code et des règles psychologiques, sociologiques et culturelles qui permettront son
emploi approprié en situation.

• L’apprentissage n’est plus considéré comme passif, mais comme un processus actif qui
se déroule à l’intérieur de l’individu et qui est susceptible d’être influencé.
L’approche actionnelle (milieu des années 90)
• Si les actes de parole se réalisent dans des activités langagières, celles-ci s’inscrivent elles-mêmes à l’intérieur
d’actions en contexte social qui seules leur donnent leur pleine signification.

• La perspective actionnelle prend en compte les ressources cognitives, affectives et l’ensemble des capacités
que possède et met en œuvre l’acteur social. (capacité d’écoute, prise d’initiative, confiance en soi, autonomie)

• L’enseignant doit considérer l’élève comme acteur de ses apprentissages. Il le met en activité et introduit à
cette occasion la langue et la culture comme instruments d’action et non seulement de communication. On
ne communique plus seulement pour parler avec l’autre comme le proposait l’approche communicative des
années 1980 mais on communique pour agir avec l’autre.

• Ainsi l’apprenant n’est plus seulement tourné vers l’institution scolaire mais aussi vers la société. Par là-
même, les tâches qu’il est amené à réaliser sont à la fois scolaires et sociales.

• La communication ne constitue pas un objectif, elle est un moyen au service de l’action. Elle permet à l’élève
d’agir pour réaliser la tâche.

• la pédagogie de projet est certainement la forme la plus aboutie d'une démarche actionnelle.

• L’intérêt de cette démarche est que l’apprenant est placé au cœur de la réflexion, c’est lui qui va développer des
stratégies de résolutions de problèmes afin d’optimiser ses ressources langagières et progresser vers son
autonomie.
Conclusion

Ce bref historique étant dressé, il reste à rappeler que, dans le contexte scolaire, on
assiste non pas à une succession des méthodes et approches (dont l’une chasserait la
précédente), mais à un chevauchement, une superposition: une méthode ne disparaît
pas complètement, ses « bonnes recettes » continuent à être appréciées!
A tel point que dans la pratique pédagogique, il arrive que deux approches ou
méthodes, ou plus , coexistent.

Les enseignants doivent donc, au cours de leurs pratiques, tirer le plus grand bénéfice
des pratiques des diverses approches et méthodologies disponibles en vue de rendre
les apprenants acteurs de leur propre apprentissage et favoriser leur autonomie.
Merci pour votre attention

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