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La subordination

complétive
Du point de vue syntaxique, la phrase
subordonnée complétive peut occuper
deux positions dans la phrase principale :
soit comme constituant immédiat du
groupe verbal (elle est alors complément),
soit comme constituant immédiat de la
phrase (elle est alors sujet).

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1. Proposition complétive complément
(cas général)

Lorsque la phrase subordonnée est un constituant


immédiat du syntagme verbal, elle constitue
l’équivalent syntaxique d’un groupe nominal qui
serait à cette place. Elle porte alors le nom de
phrase complétive ou proposition subordonnée
complétive.

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Cette subordonnée peut être conjonctive ou non.

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Elle est dite conjonctive lorsqu’elle est introduite
par la conjonction que (ou un composé comme à
ce que ou de ce que).
Elle remplit les fonctions que le nom tient
habituellement à l’intérieur du groupe verbal :
complément direct du verbe (exemple 1, page
suivante), complément indirect du verbe (exemple
2), complément du nom dans un SN constituant de
SV (exemple 3), complément de l’adjectif dans un

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SAdj attribut (exemple 4).

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(1) J’espère que tu ne l’as pas oubliée !
complément direct du verbe

(2) Elle se plaint de ce que tu ne lui écris jamais.


complément indirect du verbe

(3) J’ai sa promesse qu’il le fera demain.


compl. du nom dans un SN constituant de SV

(4) Je suis sûr qu’il y pensera.

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compl. de l’adjectif dans un SAdj attribut

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Quand elle n’est pas introduite par la
conjonction, la phrase complétive peut
être interrogative.

Il s’agit toujours d’une interrogation indirecte,


introduite par une conjonction (si), un pronom
(ce que) ou un adverbe (où, quand).
L’interrogation peut être totale (exemple 5,
page suivante) ou partielle (exemple 6).

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(5) Je voudrais savoir si elle restera longtemps.
interrogative totale

(6) Elle a oublié de préciser quand elle


reprenait son train.
interrogative partielle

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Quand elle n’est pas introduite par la
conjonction, la phrase complétive peut
également être exclamative.

La phrase complétive exclamative (exemple 7)


est elle aussi toujours indirecte, et introduite
par tout marqueur exclamatif (comme, combien,
si, quel, etc.)

(7) Je me rappelle comme tu étais en avance

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la dernière fois !
exclamative
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Quand elle n’est pas introduite par la
conjonction, la phrase complétive peut enfin
être infinitive.

La phrase infinitive est construite en


enchâssement indirect (exemple 8, page
suivante) ou direct (exemple 9) suivant qu’elle
est introduite ou non par une préposition de
liaison (à, de).

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(8) Ils refusèrent de rentrer à pied.
construction indirecte

(9) J’ai entendu Léa rentrer vers 2 heures.


construction directe

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Avec la complétive infinitive, deux cas se
présentent : si le verbe principal et le verbe
subordonné ont le même sujet, l’infinitive est
dite coréférentielle (exemple 8) ; dans le cas
contraire (exemple 9), l’infinitive est non
coréférentielle.

(8) Ils refusèrent de rentrer à pied.


infinitive coréférentielle

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(9) J’ai entendu Léa rentrer vers 2 heures.
infinitive non coréférentielle
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2. Proposition complétive sujet
(cas rare)

Il existe quelques cas où la phrase


complétive prend la place du syntagme
nominal constituant immédiat de la phrase,
donc directement liée au groupe verbal en
tant que sujet.

Ces cas sont plus rares parce qu’ils relèvent

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d’un usage recherché ou classique de la
langue.
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On trouve habituellement deux formes : une
complétive infinitive (exemple 10) et complétive
conjonctive (exemple 11)

(10) Travailler plusieurs nuits d’affilée avait


fini par dérégler complètement son rythme
circadien.

(11) Qu’il ait préféré rester chez lui


aujourd’hui ne m’étonne pas.

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2. Quelques cas particuliers 14

a) La complétive peut dans certains cas présenter


une certaine proximité de construction avec la
phrase relative. Il faut veiller à ne pas confondre

(12) Max se fichait complètement de ce que


Léa venait de dire.
p. relative, avec pronom ce en antécédent

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(13) Max se fichait complètement de ce que
Léa l’accompagne ou non.
p. complétive, complément indirect
b) La phrase complétive est fréquente dans les
suites impersonnelles, sous plusieurs formes :
conjonctive (14), infinitive (15), attributive (16) ou
présentative (17).

(14) Il faudrait que la neige soit un peu plus


abondante.

(15) Il faudra partir plus tôt.

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(16) Il est peu probable que le match ait lieu.

(17) Voilà que ça recommence... 15


c) Il faut également clairement distinguer la
complétive qui se trouve en tête de phrase à la
suite d’un détachement (18), de celle qui se
trouve en position de sujet (19). La première
reste un complément.

(18) Que le type était sorti en courant de la


bijouterie, le témoin l’avait juré.

(19) Que le témoin ait bien pris la mesure de

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son affirmation n’est pas vraiment sûr.

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