Comme on voit sur la branche

 Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose

 En sa belle jeunesse, en sa première fleur
 Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
 Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose :

 La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,

 Embaumant les jardins et les arbres d’odeur :
 Mais battue ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
 Languissante, elle meurt feuille à feuille déclose :

 Ainsi, en ta première et jeune nouveauté,

 Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
 La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.

 Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,

 Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
 Afin que vif, et mort, ton corps ne soit que roses.
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Pierre de Ronsard, Sur la mort de Marie
 La forme
Le poème est formé de 14 vers répartis en deux quatrains et deux
tercetes:

 Un quatrain: Une strophe de 4 vers

 Un tercet: Une strophe de 3 vers

 Deux quatrains + deux tercets= Un sonnet

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 Le découpage syllabique
/Comme/ on / voit/ sur / la / branche / au / mois / de / mai / la / rose/

 Ce vers contient 12 syllabes

 Il s’agit d’un « alexandrain »

 Si un vers contient 10 syllabes, on l’appelle un «

décasyllabe »
 Si un vers contient 8 syllabes, on l’appelle un «
octosyllabe »

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 Les rimes
 Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose
 En sa belle jeunesse, en sa première fleur
 Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
 Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose :

 rose (A)
 Leur (B)

 Les rimes sont de forme ABBA: Ce sont des rimes

embrassées.

 Si les rimes sont de forme AABB, on les appelle des rimes

suivies ou plates.

4  Si les rimes sont de forme ABAB, on les appelle des rimes

 Le fond


"Comme on voit sur la branche" est un extrait du recueil Sur la mort de

Marie publié en 1578 par Pierre de Ronsard. Celui-ci fut un grand poète du XVIème
siècle. Contemporain de Du Bellay, ils suivirent les mêmes études, et fondèrent
ensemble un groupe de 7 poètes: La pléiade. Ils avaient tous en commun le désir
d’enrichir la langue française.

 La vie de Pierre de Ronsard fut marquée en particulier par 3 femmes en

l’occurrence Marie, Cassandre et Hélène, pour lesquelles il écrivit beaucoup.
Ronsard composa ses poèmes surtout sur le thème de la fuite du temps, de
l’expression des sentiments…

"Comme on voit sur la branche" est un poème officiel écrit sur demande du
roi Henri III, c'est-à-dire de circonstance. Celui-ci venait de perdre sa maîtresse
nommée Marie de Clèves décédée à l’âge 21 ans en 1574. Qui plus est, ce poème
fait un parallèle avec la vie de Ronsard qui a été épris d’une paysanne appelée
Marie Dupin, morte en 1573.

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 Composition du poème

Pierre de Ronsard célèbre Marie à travers la métaphore de la

rose:

 Les 2 quatrains évoquent explicitement la vie et Mort de

la rose, mais implicitement celles de Marie.
 Le premier tercet renvoie explicitement à la vie et à la
mort de Marie
 Le deuxième tercet constitue la chute du sonnet: Il s’agit
de l’offrande faite à Marie.

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 Les champs lexicaux
La nature La beauté La jeunesse La mort
Branche/ Rose Belle Mois de mai battue
Fleur/ fleurs Beauté (printemps) Parque (Mort)
Couleur Vive couleur Jeunesse Tuée
Arbres La rose ( étant la Première fleur Cendres
Jardins plus belle des Jeune Reposes
Aube fleurs) Nouveauté Obsèques( cérémo
De ses pleurs (la nie funèbre)
rosée) Larmes
Roses Pleurs
Feuille Mort
Embaumant(dégag Languissante
eant une agréable ( épuisée)
odeur)
Odeurs
La terre et le ciel
Arrose
Pluie
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 Les figures de style
 Personnifications:
 Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur
 Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose
 Parallélismes
 En sa belle jeunesse, en sa première fleur
 Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
 Métaphore filée
 Marie est assimilée à une rose. Cette métaphore s’étale sur
plusieurs vers ( Une métaphore filée)
 Euphémisme
 tu reposes.
 Oxymore:
8  Vif et mort
 Le symbolisme des offrandes
Le dernier tercet correspond à l’offrande faite à Marie:

 Pour la cérémonie des funérailles (Obsèques), le poète offre à

Marie des fleurs et deux liquides (le lait et les larmes) :
 Les larmes et les pleurs (vers 12) qui révèlent la mélancolie
du poète, sont remplacés (au vers 13) par des images de
beauté (vase plein de lait et panier plein de fleurs ).

 Le lait connote, de par sa couleur, l’innocence, la

transparence, la vie, la pureté, la paix). Marie incarnait,
semble-t-il toutes ces belles qualités.

 Les fleurs sont à mettre en parallèle avec la rose.

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 Une immortalité poétique
 Dans le poème, objet de notre étude, Pierre de Ronsard évoque
Marie moyennant la deuxième personne du singulier:
 Ta première/ Ta beauté/ La Parques t’as tuée/ Tu reposes /
Reçois/ ton corps
 Ce choix s’explique par le fait que le poète cherche à
ressusciter Marie à travers son poème.

 Autrement dit, le poème confère à Marie une immortalité

poétique:
 Plus encore, les rimes du début du sonnet sont reprises à la fin
du sonnet : "rose" ‘aux vers 1 et 14) / "fleur(s)" (aux vers 2 et
13)/ "repose(s)" (aux vers 5 et 11).
 Cela crée un cycle qui symbolise l'immortalité.
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 Conclusion
 Le sonnet objet de notre étude rend hommage à la
maîtresse du roi Henri III, Marie de Clèves, et aussi à
Marie Dupin, la bienaimée du poète.

 Par une métaphore filée avec la rose (mois de mai renvoie

au printemps/ Et le printemps de la vie, c’est la jeunesse),
Pierre de Ronsard souligne la beauté de ces femmes.

 Comme on voit sur la branche constitue le désir de

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retrouver l'immortalité pour la personne aimée.