Vous êtes sur la page 1sur 50

Cour d’Appel de Fes

Ministère Public
L’organisation judicaire
au Maroc

Dr Mustapha El baaj
Substitut du Procureur Général du Roi
 La vie en société - la famille, la rue, l’école, l’entreprise, les
transports... un locataire ne paie pas ses loyers, une victime d’un
accident de la route n'est pas indemnisée par son assurance, un
consommateur achète une cuisine équipée défectueuse, un salarié
est licencié sans motif réel; une personne âgée est victime d’une
escroquerie, un jeune est maltraité...

 Quand on ne parvient plus à s'entendre à l'amiable, on attend de la


justice qu'elle rétablisse chacun dans ses droits, mais aussi qu'elle
protège les intérêts des individus et ceux de la société.

 On parle généralement du "tribunal" pour évoquer le lieu où les


personnes en conflit viennent chercher justice et où celles qui
n'ont pas respecté les lois sont jugées et sanctionnées. Alors quels
sont les tribunaux du Royaume qui sont compétent pour trancher
les litiges entre les citoyens?

 Mais avant de répondre à cette question, il est indispensable de


s’interroger sur les principes qui gouvernent la justice au Maroc.
I- Principes généraux du système
judiciaire marocain
1. Le principe d’égalité
2. Le principe du double degré de
juridiction
3. Le principe de gratuité de la justice
4. Le principe de la collégialité
5. Le principe de l’indépendance de la
justice
6. Le principe du caractère contradictoire
de la procédure
Le principe d’égalité
 Seul l'Etat peut rendre la justice qui est la
même pour tous selon les mêmes règles
de procédures = principe d'égalité
 Tout justiciable peut librement soumettre
sa prétention au tribunal compétent pour
en connaître, ce tribunal doit, sous peine
de déni de justice, statuer sur la demande
dont il est saisi
Le principe du double degré de
juridiction
 Le principe consiste à ce que le litige soit examiné à
deux degré, devant le tribunal de première instance et
devant la cour d’appel,
 Une affaire jugée par une juridiction du premier degré
(TPI) peut être rejugée sur le fond par une juridiction de
second degré ( la cour d’appel)
 Les exceptions au principe: l’appel n’est pas possible
contre les jugements des tribunaux communaux et
d’arrondissements, et contre les jugements rendus par
les TPI dans les affaires dont la valeur est inférieur à
3000 dirhams (article 19 du CPC).
Le principe de gratuité de la justice
 La justice est un service public qui est gratuit.
Les juges qui sont des fonctionnaires ne sont
pas payés par les plaideurs mais par l'Etat =
Principe de gratuité
 La justice n’est pas à proprement parlé gratuite:
le plaideur qui saisit le tribunal doit avancer une
partie contributive aux frais appelée taxe
judiciaire (1% des intérêts en jeu)
 Il s’y ajoute les frais de représentation
 En cas d’insuffisance de ressources constatée, le
demandeur peut obtenir le bénéfice de
l’assistance judiciaire
Le principe de la collégialité
 Ce principe consiste à ce que la décision soit
rendu non pas par un seul juge ( principe du
juge unique), mais par un collège de magistrats
( un minimum de trois magistrats)
 Généralisation de ce principe devant les TPI
 Le fait de soumette le litige à l’examen et à la
réflexion de plusieurs juges peut permettre une
meilleure objectivité.
Principe de l’indépendance de la
justice
 Le juge détient et exerce le pouvoir judiciaire

 Une justice rendue par des juges impartiaux et indépendants doit


être considérée comme une nécessité inhérente à toute société.

 L'indépendance est un moyen d'atteindre l'objectif premier qui est


de conserver la confiance du public à l'égard du système judiciaire.

 L’indépendance est un statut qui définit une relation avec


l’extérieur. C’est la liberté de juger à l’abri de toute pression.

 La Constitution fait du pouvoir judiciaire un pouvoir indépendant par


rapport aux pouvoirs exécutif et législatif. Elle garantit l'inamovibilité
des magistrats du siège et place le Conseil Supérieur de la
Magistrature sous la présidence effective de sa Majesté le Roi.
Une indépendance garantie par la
constitution
 ARTICLE 82.
« L'autorité judiciaire est indépendante du pouvoir
législatif et du pouvoir exécutif. »
 ARTICLE 84.
« Les magistrats sont nommés ,par dahir, sur
proposition du Conseil Supérieur de la Magistrature. »

 ARTICLE 85.
« Les magistrats du siège sont inamovibles. »
Aucune mutation ne peut intervenir sans l’accord de
l’intéressé, cette mesure est destinée à rendre le
magistrat de siège moins dépendant du pouvoir exécutif.
Principe du caractère contradictoire
de la procédure
 Le justiciable doit avoir été mis en mesure
de se défendre et d’être entendu par le
juge
 Ce principe exige le respect d’un délai
irréductible pour permettre aux parties de
comparaître
 Ce principe est renforcé par le principe de
la publicité des audiences
II- Les juridictions du Royaume

1. Les juridictions de droit


commun
2. Les juridictions spécialisées
3. Les juridictions d’exception
1- Les juridiction de droit commun

 Les tribunaux communaux et


d’arrondissements
 Les tribunaux de première

instance
 Les Cours d’Appel

 La Cour Suprême
Les juridictions communales et
d’arrondissements
 La loi n° 1-74-338 du 15 juillet 1974 relative à
l’organisation judiciaire du Royaume institue des
juridictions communales dans les communes rurales et
des juridictions d’arrondissements dans les communes
urbaines.
 Les juridictions communales et les juridictions
d’arrondissements se composent d’un juge unique
assisté d’un greffier ou d’un secrétaire.
 Les juges d’arrondissement et les juges communaux
sont choisis soit parmi les magistrats, conformément aux
dispositions du statut de la magistrature, soit parmi de
simples citoyens. Dans ce dernier cas, chacun des juges
est assisté par deux suppléants.
 Les juges non-magistrats et leurs suppléants sont choisis
au sein et par un collège électoral dont les membres
sont eux-mêmes désignés par une commission dans
laquelle siège le caïd ou le khalifa d’arrondissement.
 Le collège électoral est composé de cent personnes
remplissant certaines conditions fixées par la loi 1-74-
338 du 15 juillet 1974.
 Les fonctionnaires publics en activité, les avocats, les
adouls et les agents d’affaires ne peuvent être membres
de ce collège.
 Les juges d’arrondissement et les juges communaux
sont investis par dahir, pour une durée de trois ans, sur
proposition du Conseil Supérieur de la Magistrature.
Les attributions
 Les attributions des juridictions communales et
d’arrondissement se réduisent aux affaires mineures en
matière civile et pénale.
 Les juges d’arrondissement et les juges communaux
connaissent :
 de toutes actions personnelles et mobilières intentées
contre les personnes résidantes dans la circonscription,
si le montant de ces actions n’excède pas la valeur de
1.000 DH.
 des demandes en paiement de loyer et des demandes
en résiliation de baux non commerciaux fondées sur le
défaut de paiement dans les conditions et les taux
prévus ci-dessus ;
 des litiges dont la valeur n’excède pas 2.000 DH par
accord exprès conclu devant le juge ;
 de certaines infractions pénales mineures énumérées à
l’article 29 de la loi 1-74-338 du 15 juillet 1974,
lorsqu’elles ont été commises dans la circonscription sur
laquelle ils exercent leur juridiction ou lorsque l’auteur y
est domicilié.

 Dans la limite de leur compétence territoriale, les juges


communaux et d’arrondissements peuvent ordonner
toute mesure ayant pour objet de mettre fin au trouble
actuel de jouissance du droit de propriété.

 Ils ne peuvent toutefois pas connaître des litiges relatifs


aux affaires immobilières et au statut personnel.

 On dénombre 837 juridictions communales et


d’arrondissements.
 Le ministère de la justice a récemment déposé
un projet de loi visant à remplacer les juges non
professionnels par des magistrats de carrière en
raison de critiques formulées quant à l’intégrité
et à l’indépendance des juges élus,

 En vertu du chantier de la réforme de la justice


inauguré par SM le Roi dans son discours à
l’occasion de la commémoration de la Révolution
du Roi et du Peuple, il y a une nécessité de
revoir la justice de proximité.
Les tribunaux de première instance
 Chaque tribunal de première instance comprend
 Un président, des juges dont certains peuvent
assurer des fonctions de vice-président et des
juges suppléants ;
Un ministère public composé d’un procureur du
Roi et d’un ou plusieurs substituts ;
 Un greffe ;
 Un secrétariat du parquet.
 Ces tribunaux peuvent être divisés en chambres selon la
nature des affaires qui leur sont soumises.

 Chacune des chambres peut comprendre un ou plusieurs


magistrats. Toutefois, toute chambre peut valablement
instruire et juger, quelle qu’en soit la nature, les affaires
soumises au tribunal.

 Le Ministre de la justice peut détacher, dans des localités


situées dans le ressort des tribunaux de première
instance, un ou plusieurs magistrats pour exercer à titre
permanent et ce, pour une meilleure administration de la
justice. Ces magistrats sont appelés juges résidents.

 Les centres de juges résidents ne sont pas des


juridictions autonomes mais font partie intégrante des
tribunaux de première instance. Ces centres sont
actuellement au nombre de 183.
Les attributions
 Les tribunaux de première instance peuvent connaître de toutes les
matières sauf lorsque la loi attribue formellement compétence à une
autre juridiction.
 C’est une compétence générale qui s’étend à toutes les affaires
civiles, immobilières, pénales et sociales. Toutes les questions
relatives au statut personnel, familial et successoral relèvent
également de la compétence du tribunal de première instance, que
ces questions mettent en cause des nationaux, musulmans ou
israélites, ou des étrangers.
 Les tribunaux de première instance sont compétents soit en premier
et dernier ressort, soit à charge d’appel, dans les conditions
déterminées par les codes de procédure civile et pénale, et, le cas
échéant, par des textes particuliers.
 En matière civile, les tribunaux de première instance statuent
en premier et dernier ressorts lorsque le montant du litige est
égal ou inférieur à 3000 dirhams.

 Dans ce cas l’appel est exclu, mais la décision peut toujours


faire l’objet d’un pourvoi en cassation devant la Cour
Suprême. Si la valeur du litige est supérieure à ce montant ou
si elle est indéterminée, le tribunal statue uniquement en
premier ressort et l’appel est possible.

 En matière pénale, les tribunaux de première instance sont


compétents pour juger les contraventions et les délits. En
revanche, les crimes relèvent de la compétence de la Cour
d’appel.
 Sections de la famille :

 Après la publication du code de la famille, des


sections de la famille ont été créées au sein des
tribunaux de première instance pour connaître,
exclusivement, des affaires de la famille .

 Statut personnel des marocains de confession


juive :

 - Les affaires relatives au statut personnel


des marocains de confession juive sont soumis
aux règles du statut personnel hébraïque
marocain, un Magistrat rabbinique statue sur ces
affaires.
Les Cours d’Appel
 Les Cours d’appel comprennent, sous l’autorité du Premier Président
et suivant leur importance, un certain nombre de chambres
spécialisées dont une chambre de statut personnel et successoral et
une chambre criminelle. Toutefois, toute chambre peut valablement
instruire et juger, quelle qu’en soit la nature, les affaires soumises à
ces cours.
 Elles comportent également un ministère public composé d’un
Procureur Général du roi et de substituts généraux, un ou plusieurs
magistrats chargés de l’instruction, un ou plusieurs magistrats
chargés des mineurs, un greffe et un secrétariat du parquet
général.
 En toute matière, l’audience est tenue et les arrêts rendus par un
collège de trois Conseillers assistés d’un greffier, sauf si la loi en
dispose autrement.
 Les cours d’appel, juridictions du second degré,
examinent une seconde fois les affaires déjà jugées en
premier ressort par les tribunaux de première instance.

 Elles connaissent donc des appels des jugements rendus


par ces tribunaux ainsi que des appels des ordonnances
rendues par leurs présidents.

 Les chambres criminelles des Cours d’appel constituent


des formations particulières, compétentes pour juger des
crimes en premier degré et en second degré.
La Cour Suprême
 La Cour Suprême a été créée au lendemain de l’indépendance
par le dahir n° 1-57-223 (2 Rabia I 1377) du 27 septembre
1957.
 Elle est placée au sommet de la hiérarchie judiciaire et coiffe
toutes les juridictions de fond du Royaume.
 Son organisation et sa compétence sont déterminées par la
loi du 15 juillet 1974 fixant l’organisation judiciaire du
Royaume, le Code de procédure civile, certaines dispositions
du Code de procédure pénale et du Code de la justice
militaire.
 La Cour Suprême est présidée par un Premier Président. Le
ministère public y est représenté par le Procureur Général du
Roi assisté d’Avocats généraux.
 Elle comprend des présidents de chambre et des conseillers.
Elle comporte également un greffe ainsi qu’un secrétariat du
parquet général.
 La Cour Suprême comprend six chambres : une chambre
civile (dite première chambre), une chambre de statut
personnel et successoral, une chambre commerciale,
une chambre administrative, une chambre sociale et une
chambre pénale. Chaque chambre est présidée par un
président de chambre et peut être divisée en sections.

 Toute chambre peut valablement instruire et juger,


quelle qu’en soit la nature, les affaires soumises à la
Cour.

 La Cour Suprême est une juridiction collégiale. A ce titre,


les audiences sont tenues et les arrêts rendus par cinq
magistrats. Dans certains cas, cette collégialité est
renforcée et les arrêts sont rendus par deux chambres
réunies et dans certaines affaires, par toutes les
chambres réunies en assemblée plénière.
 La Cour Suprême statue sur :Les pourvois en cassation
formés contre les décisions rendues en dernier ressort
par toutes les juridictions du Royaume ;

 Les recours formés contre les décisions par lesquelles les


juges excèdent leurs pouvoirs ;

 En premier et dernier ressort, sur les recours en


annulation pour excès de pouvoir, dirigés contre les
actes réglementaires ou individuels du Premier ministre,
et les recours contre les décisions des autorités
administratives, dont le champ d’application s’étend au-
delà du ressort territorial d’un tribunal administratif.
Les juridictions spécialisées

 Les juridictions administratives

 Les juridictions commerciales


Les juridictions administratives
1-les tribunaux administratifs
 Les tribunaux administratifs sont régis par la loi 41-90 promulguée par
le dahir n° 1-91-225 (22 rabia I 1414) du 10 septembre 1993 .

 Les tribunaux administratifs, au nombre de 7, sont installés dans les


principales régions du Royaume.

 Leurs magistrats relèvent du statut de la magistrature mais font l’objet


d’un recrutement et d’une formation adaptés à leur fonction.

 Leurs assemblées générales définissent leur mode de fonctionnement


interne.

 La juridiction est collégiale. Les audiences sont tenues et les jugements


rendus par trois magistrats. Lorsque le volume des affaires le rend
nécessaire, le tribunal peut être divisé en sections spécialisées dans
certains types d’affaires.
 Le Président du tribunal administratif désigne parmi les
magistrats du tribunal et sur proposition de l’assemblée
générale du tribunal, pour une période de deux ans, un
ou plusieurs commissaires royaux de la loi et du droit.

 Ces commissaires doivent présenter, en toute


indépendance, à l’audience, des conclusions sur chaque
affaire. Ils contribuent à éclairer le tribunal sur le droit
applicable et proposent des solutions.

 Ils ne prennent pas part au jugement. Ils ne sont pas


chargés de défendre l’administration, mais doivent
présenter une analyse objective et équilibrée de
l’ensemble des éléments de l’affaire et guider le tribunal
vers une décision équitable et juridiquement correcte.
Les attributions
 Les recours en annulation pour excès de pouvoir formés contre les décisions
des autorités administratives ;

 Les litiges relatifs aux contrats administratifs ;

 Les actions en réparation de dommages causés par les actes ou les activités
des personnes publiques ;

 Les litiges nés à l’occasion de l’application de pensions et du capital décès


des agents de l’Etat, des collectivités locales, des établissements publics et
du personnel de l’administration de la Chambre des Représentants et de la
Chambre des Conseillers ;

 Les contentieux fiscaux ;


 Les litiges électoraux ;
 La légalité des actes administratifs.
 Par dérogation aux règles de la compétence
territoriale, le tribunal administratif de Rabat
statue sur deux sortes de litiges, quel que soit le
domicile du défendeur. Est porté devant lui

 Le contentieux relatif à la situation individuelle


des plus hauts responsables administratifs, ceux
qui sont nommés par dahir ou par décret ;

 Le contentieux qui a pris naissance à l’étranger


ou en haute mer et plus généralement en tout
lieu qui n’est pas inclus dans le ressort d’un
tribunal administratif.
Les cours d’appels administratives

Dahir n° 1-06-07 du 15 moharrem 1427 (B.O. n° 5400
du 2 mars 2006).
 Les cours d'appel administratives au nombre de 2 (rabat
–Marrakech)
 La cour d'appel administrative comprend :
- un premier président, des présidents de chambres et
des conseillers ;
- un greffe.
 La cour d'appel administrative peut être divisée en
chambres suivant la nature des affaires dont elle est
saisie.
 Le premier président de la cour d'appel administrative désigne sur
proposition de l'assemblée générale, pour une période de deux ans
renouvelable parmi les conseillers, un ou plusieurs commissaires
royaux de la loi et du droit

 Les audiences des cours d'appel administratives sont tenues et


leurs décisions sont rendues publiquement par trois conseillers dont
un président, assistés d'un greffier.
 La présence du commissaire royal de la loi et du droit à l'audience
est obligatoire.
 Le commissaire royal de la loi et du droit expose à la formation de
jugement, et en toute indépendance, ses avis écrits qu'il peut
expliciter oralement sur les circonstances de fait comme sur les
règles de droit applicables. Ses avis sont développés sur chaque
affaire en audience publique
Les attributions
 Les cours d'appel administratives sont compétentes
pour connaître, en appel, des jugements rendus par
les tribunaux administratifs et des ordonnances de
leurs présidents, sauf dispositions contraires prévues
par la loi. Le premier président de la cour d'appel
administrative ou le vice-président exerce les
compétences de juge des référés lorsque la cour est
saisie du litige.
 Les jugements rendus par les tribunaux administratifs
sont susceptibles d'appel dans un délai de trente jours
à compter de la date de notification du jugement
conformément aux dispositions prévues aux articles
134 à 141 du code de procédure civile
 Le même délai d'appel prévu par les articles 148 et 153 du code de
procédure civile s'applique aux ordonnances rendues par les
présidents des tribunaux administratifs; L'appel est présenté au
greffe du tribunal administratif qui a rendu le jugement en appel par
une requête écrite signée par un avocat, sauf lorsque l'appel est
interjeté par l'Etat et les administrations publiques au quel cas le
recours à l'avocat est facultatif; L'appel est dispensé du paiement de
la taxe judiciaire.

 Les décisions rendues par les cours d'appel administratives sont


susceptibles de pourvoi en cassation devant la Cour suprême,

 Le délai du pourvoi en cassation est fixé à 30 jours à compter de la


date de notification de l'arrêt objet du recours.

 Sont applicables en matière de pourvoi en cassation les règles


prévues par le code de procédure civile.
Les juridictions commerciales
 Les juridictions commerciales ont été créées par la loi n° 53-95
du 6 janvier 1997, promulguée par le dahir n° 1.97.65 du 12
février 1997. Ces juridictions fonctionnent depuis mai 1998.
 Les juridictions commerciales comprennent d’une part les
tribunaux de commerce et d’autre part, les cours d’appel de
commerce.
 Les tribunaux de commerce sont actuellement au nombre de
huit (Rabat, Casablanca, Fès, Tanger, Marrakech, Agadir, Oujda
et Meknès) et les cours d’appel de commerce au nombre de
trois (Casablanca, Fès et Marrakech).
 Les magistrats du siège et du parquet des juridictions
commerciales sont tous des magistrats professionnels intégrés
au « corps unique de la magistrature ».
 Chaque tribunal de commerce comprend :
 Un président, des vices présidents et des magistrats ;
Un ministère public composé du procureur du Roi et de un ou plusieurs
substituts ;
Un greffe et un secrétariat du ministère public.
Les audiences des tribunaux de commerce sont tenues et les jugements
rendus par trois magistrats, dont un président, assistés d’un greffier.

 Les Cours d’appel de commerce comprennent :

 Un Premier Président, des Présidents de chambre et des conseillers ;


Un ministère public composé d’un Procureur général du Roi et de substituts
Un greffe et un secrétariat du ministère public.
Comme les Tribunaux de commerce, les Cours d‘appel de commerce
peuvent être divisées en chambres et chacune d’entre elles peut instruire et
juger les affaires soumises à la Cour.

 Les audiences des Cours d’appel de commerce sont tenues et les arrêts
rendus par trois Conseillers, dont un Président, assistés d’un greffier.
 Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître :
 Des actions relatives aux contrats commerciaux ;
 Des actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités commerciales
 Des actions relatives aux effets de commerce ;
 Des différends entre associés d’une société commerciale ;
 Des différends relatifs aux fonds de commerce.

 Plus généralement, les tribunaux de commerce sont compétents pour


connaître des litiges portant sur les actes accomplis par les commerçants à
l’occasion de leur commerce et de l’ensemble des litiges commerciaux qui
comportent un objet civil.

 Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître des demandes


dont le principal excède la valeur de vingt mille dirhams (20.000 DH).

 Entre également dans la compétence des présidents des tribunaux de


commerce la surveillance des formalités du registre du commerce. A cet
effet, ils peuvent chaque année désigner un juge responsable du registre de
commerce.
Les juridictions d’exception

 La Haute Cour de justice


 Le tribunal permanent des forces

armées
La Haute Cour de justice
 ARTICLE 88.-
Les membres du Gouvernement sont pénalement
responsables des crimes et délits commis dans l'exercice de
leurs fonctions.

 ARTICLE 89.
Ils peuvent être mis en accusation par les deux Chambres
du Parlement et renvoyés devant la Haute Cour.
 Sa composition est précisée par l'article 91: à parts égales,
ses membres sont élus au sein de la Chambre des
Représentants et au sein de la Chambre des Conseillers; son
président est nommé par dahir royal.
 ARTICLE 91.
La Haute Cour est composée, par parts
égales, de membres élus au sein de la
Chambre des Représentants et au sein de
la Chambre des Conseillers. Son président
est nommé par dahir.

 Article 92.
 Une loi organique fixe le nombre des
membres de la Haute Cour, les modalités
de leur élection ainsi que la procédure
applicable.
 Pour ce qui est de sa compétence, il faut
relever qu'aux termes de l'article 88, les
membres du gouvernement donc le
Premier ministre et les ministres - sont
pénalement responsables des crimes et
délits commis dans l'exercice de leurs
fonctions.

 La mise en accusation appartient


concurremment aux deux Chambres du
Parlement.
 Les poursuites ne peuvent être déclenchées que
par une proposition de mise en accusation.
Celle-ci, pour être recevable devant l'une des
deux Chambres, doit être signée par au moins
un quart des membres. Puis, elle est examinée
successivement par les deux Chambres.

 Elle n'est considérée comme étant approuvée


que par un vote identique émis dans chaque
Chambre. Les conditions de votation sont
rigoureuses: scrutin secret, majorité des deux
tiers (à l'exception des parlementaires membres
de la Haute cour)
Tribunal permanent des forces
armées(dahir du 10 novembre

1956)
Il est établi à l'intérieur du territoire un tribunal militaire
permanent des Forces armées royales. Le tribunal siège
à Rabat. Il peut siéger en tout autre lieu sur décision du
ministre de la défense nationale
 Art : 11 - Le tribunal militaire permanent qui ne doit
comprendre que des membres âgés de plus de vingt et
un an, est composé comme suit :
 1° pour le jugement des délits et contraventions :
- un magistrat de la cour d'appel du ressort, président ;
- deux assesseurs militaires;
 2° pour le jugement des crimes :
- un magistrat de la cour d'appel du ressort, président ;
- quatre assesseurs militaires.
 Art : 12 - La présidence du tribunal militaire permanent
est confiée, dans le ressort juridictionnel :

 - à un juge du tribunal de première instance ou à un


conseiller de la cour d'appel pour le jugement des
soldats, caporaux, brigadiers et sous-officiers ;

 - à un magistrat du 2e grade au moins pour le jugement


des officiers jusqu'au rang de lieutenant-colonel ou
assimilé ;

 - à un magistrat du premier grade au moins, pour le


jugement des colonels, des colonels-majors et des
généraux.
Les attributions
 Les crimes et les délits, et les contraventions connexes à des crimes ou
délits, qui sont commis par tous les militaires, officiers ou assimilés de tout
grade,
 toutes personnes, quelle que soit leur qualité, auteurs d'un fait, qualifié
crime, commis au préjudice de membres des Forces armées royales et
assimilées ;
 toutes personnes, quelle que soit leur qualité, auteurs d'un fait, qualifié
crime, lorsque un ou plusieurs membres des Forces armées royales sont
coauteurs ou complices
 Toutes les personnes ayant commis une infractions qualifiée atteinte à la
sureté extérieure de l’état

 Lorsque les militaires ou assimilés, poursuivis pour un délit, ont comme


coauteurs ou complices des personnes non justiciables du tribunal militaire,
tous les inculpés indistinctement sont traduits devant les tribunaux
ordinaires, sauf dans les circonstances expressément prévues par une
disposition spéciale de la loi.
 Le ministre de la défense nationale est chargé de rechercher toutes les
infractions de la compétence du tribunal militaire et de lui en livrer les
auteurs. Il reçoit à cet effet les plaintes ou dénonciations des chefs de corps
et de service, des fonctionnaires et officiers publics, des personnes qui ont
été témoins des infractions commises et des victimes de ces infractions.

 Il est assisté, pour la recherche des infractions, par les officiers de police
judiciaire qui sont chargé de les constater, d'en rassembler les preuves et
de faire connaître les coupables.
 L'ordre d'informer, pour chaque affaire, est adressé au commissaire du
gouvernement près le tribunal militaire.
A l'ordre d'informer sont joints les rapports, procès-verbaux, pièces, objets
saisis ou autres documents à l'appui.
Le commissaire du gouvernement transmet immédiatement toutes les
pièces au juge d'instruction militaire, avec ses réquisitions.
 Le commissaire du gouvernement est chargé de poursuivre les inculpés
renvoyés devant le tribunal militaire.
Il leur fait immédiatement signifier l'ordonnance de renvoi, qu'il notifie en
même temps au ministre de la défense nationale. Il adresse à celui-ci une
demande à fin de réunion de ce tribunal.
Il est, dans tous les cas, dressé un acte d'accusation par le commissaire du
gouvernement.
 Les jugements rendus par le tribunal militaire peuvent être attaqués
par la voie du pourvoi en cassation devant la Cour suprême pour les
causes et dans les conditions prévues aux articles 568 et suivants
du code de procédure pénale.

 S'il n y 'a pas pourvoi devant la Cour suprême le jugement est


exécuté dans les vingt-quatre heures après l'expiration du délai fixé
pour le pourvoi, sauf ce qui est dit à l'article 120 ci-après, au cas de
condamnation à mort.
S'il y a pourvoi, il est sursis à l'exécution du jugement.

 Art : 120 - Dans tous les cas, le commissaire du gouvernement


rend compte au ministère de la défense nationale, soit de l'arrêt de
rejet de la Cour suprême, soit du jugement du tribunal militaire.
Il requiert l'exécution du jugement dans les délais fixés aux articles
118 et 119 ci- dessus.
Au cas de condamnation à mort, il ne pourra être procédé à
l'exécution qu'après qu'il aura été statué sur le recours en grâce
lequel sera de droit

Vous aimerez peut-être aussi