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L2 – 304 EC3 - KD

Les concepts
d’apprentissage
I - Introduction
II – APPROCHE COGNITIVE DU
DEVELOPPEMENT : le constructivisme de Jean
PIAGET(1896-1980)
Source :

 l’épistémologie : théorie de la connaissance scientifique, fondée sur


l’analyse du développement de la connaissance et sur celle de la
constitution des concepts utilisés par chaque science particulière au
cours de son histoire. L’épistémologie étudie les principes, hypothèses,
méthodes et résultats des sciences pour en révéler la logique et en
extraire la philosophie.
 La question fondamentale à laquelle tente de répondre l’épistémologie
génétique est de savoir comment s’accroissent les connaissances.
Les stades du développement

 Critères organisationnels
 Facteurs du développement intellectuel :
l’hérédité, la maturation nerveuse
l’exercice et l’expérience acquise dans l’action effectuée
sur les objets (la part de l’activité du sujet est prépondérante)
langage et facteurs de transmission sociale, éducation et
culturelle
Le facteur le plus important est l’équilibration.

L’intelligence se développe à travers les actions du sujet : le


sujet va agir s’il en éprouve le besoin, s’il se trouve devant
une situation nouvelle à résoudre. Ce processus
d’adaptation se réalise en s’appuyant sur deux
mécanismes : l’assimilation et l’accommodation.
Mais avant… le SCHEME

Un schème est l’organisation d’une action, sa structure qui


est transférable, généralisable d’une situation à une autre.
C’est une structure organisée qui se construit par
tâtonnement et par assimilation d’éléments nouveaux à un
schème antérieur, il se conserve en fonctionnant par
répétition suivie de généralisation.
Comment l’enfant passe des schèmes simples
sensorimoteurs aux schèmes mentaux complexes plus
intériorisés que l’on observe plus tard ?

Grâce à
l’assimilation, l’accommodation et
l’équilibration.
Assimilation

L’assimilation est un processus d’intégration par lequel un


individu incorpore de nouvelles informations ou expériences
à des structures déjà existantes.
L’assimilation est un processus d’adaptation qui permet
d’associer de nouvelles informations, de nouvelles
expériences à des schèmes déjà existants.
L’expérience n’est pas adaptée telle quelle, elle est modifiée
ou interprétée de façon à ce qu’elle concorde avec les
schèmes déjà existants.
Accommodation

L’accommodation est le processus complémentaire qui


consiste à modifier un schème afin d’y intégrer la nouvelle
information. C’est un processus d’adaptation par lequel un
individu modifie les schèmes existants pour s’adapter à de
nouvelles situations ou expériences, ou pour créer de
nouveaux schèmes quand les anciens ne permettent plus
d’incorporer les nouvelles données.
Sensori-moteur
STADE DE L’INTELLIGENCE
SENSORI-MOTRICE (0-2ans)
Six sous-stades…
Focus sur … la Construction des groupements
de déplacement

Au stade sensori-moteur, l’enfant fait une


découverte de façon expérimentale : les lois qui
commandent le déplacement d’un objet.
Ces lois forment une structure logique que Piaget
appelle le groupement des déplacements.
Plusieurs opérations :

Un déplacement est égal à lui-même


(réflectivité) :

A=A
Opération directe :

(A vers B) + (B vers C) = A vers C


La somme de deux déplacements est
commutative : un déplacement est
toujours orienté, il peut donc être
inversé

(A vers B) = (B vers A)
Il y a un élément neutre : le déplacement
nul
E
Chaque déplacement possède un
inverse, la somme d’un déplacement et
de son inverse est le déplacement nul

A + (- A) = E
Une opération est associative : on peut associer
deux déplacements, puis le résultat à un
troisième, ou le premier à la somme des deux
autres. Le résultat est le même.
A vers B vers C vers D
(A vers B) + (B vers D) = (A vers C) + (C vers
D)
Le groupement des déplacements est
fondamental car il permet aussi l’acquisition
de la permanence de l’objet.
La construction de l’objet permanent
est la conscience qu’un objet continue
d’exister même s’il n’est plus visible.
Pour le démontrer il provoque des conduites
relatives à l’objet disparu (on cache un objet
intéressant et on regarde le comportement de
l’enfant).

Cette construction de l’objet permanent se fait en 6


étapes.
Etape 1 : on présente un objet à l’enfant, on joue
avec, puis on le cache. Aucune réaction, pas de
recherche. Tout se passe comme si cet objet
n’existait plus pour l’enfant. Piaget pense que le
jeune enfant n’a aucune intuition que les personnes
ou les objets ont une existence propre et qu’ils
continuent d’exister quand ils sont sortis de son
champ de vision.
Etape 2 : (de 2 à 4 mois) Même situation
de départ. Mimiques de déception, cris,
pleurs mais pas de comportement de
recherche.
Etape 3 : l’enfant commence à anticiper le mouvement des
objets vers 6/7 mois. S’il fait tomber un objet par exemple, il va
se pencher pour voir ou celui-ci est tombé. Si vous cachez
partiellement un objet il essaiera de l’attraper mais si vous le
cachez totalement il va s’en désintéresser.
Il s’agit là d’une permanence pratique liée à l’action et non
à l’objet, l’objet n’est donc pas permanent en tant que tel,
c’est-à-dire indépendamment de l’action propre.
https://youtu.be/rVqJacvywAQ
Pendant l’étape 4 qui commence vers 8 mois, le bébé
continuera à chercher à attraper l’objet ou retirera la
couverture posée sur l’objet.

https://youtu.be/4jW668F7HdA
Permanence ?
A l’étape 5,
C’est la première fois où l’objet est conçu comme spatialement
situé de manière indépendante des actions antérieures du sujet.
Contrairement à l’étape précédente, l’enfant a maintenant
conscience des déplacements visibles.
L’enfant cherche à l’endroit où il a vu l’objet en dernier. Ainsi
il distingue l’objet de ses propres actions pour le retrouver. Le
problème des deux caches est résolu vers 11 mois.
Etape 6 : au-delà de 12 mois, il est capable de retrouver l’objet
dans sa position finale même avec déplacement.

L’enfant d’un an environ sait que cet objet qu’il voit maintenant
continuera à exister et se trouvera dans un lieu précis de l’espace
lorsqu’il lui tournera le dos, ou lorsque quelqu’un l’emportera
pour le placer ailleurs, ou encore lorsqu’une série d’autres objets
seront placés sur lui, etc.
STADE PRE-OPERATOIRE (2 à 7/8 ans)
C’est l’accès à la pensée représentative, favorisée par :
Le jeu symbolique
L’image mentale
Les premiers dessin
L’imitation différée
Ll’accès au langage parlé.
La pensée de l’enfant est intuitive et se fonde sur sa
perception. Son raisonnement a plusieurs caractéristiques :

le syncrétisme
l’animisme
le finalisme
STADE OPERATOIRE CONCRET (7/8
ans – 11/12 ans)
STADE OPERATOIRE FORMEL
III - Lev VYGOTSKY (1896-1934)
Interactionnisme social : Le développement de l’enfant
ne va pas de l’individuel vers le social, mais du social
vers l’individuel.
Par une intériorisation progressive, en alternant des phases
de maturation physiologiques avec les phases
d’apprentissage, un système intrapsychique autonome et
individuel s’élabore à partir d’un système interpsychique
collectif.
Vygotsky affirme donc la genèse sociale du développement
de l’enfant : la famille, l’école sont pour lui les lieux
privilégiés de cette évolution.
L’apprentissage accélère le
développement
Le développement des fonctions psychiques supérieures est la
résultante directe de l’interaction entre le développement naturel et
le processus culturel. Chaque fonction psychique supérieure apparaît
toujours deux fois au cours du développement de l'enfant.
Premièrement, elle se manifeste dans une activité collective soutenue
par le groupe social et par l'adulte, elle se situe à un niveau inter
psychique, inter individuel. Puis, dans un deuxième temps, elle apparaît
à un niveau intra psychique et devient une propriété intériorisée de la
pensée de l'enfant.
Exemple du langage
Vygotsky propose un concept : le concept de zone
proximale du développement.
« c'est la distance entre le niveau de développement actuel
tel qu'on peut le déterminer à travers la façon dont l'enfant
résout des problèmes seul et le niveau de développement
potentiel tel qu'on peut le déterminer à travers la façon dont
l'enfant résout des problèmes lorsqu'il est assisté par
l'adulte ou collabore avec d'autres enfants plus avancés ».
Par ailleurs, les apprentissages, médiatisés avant
de pouvoir être autonomes, vont « tirer le
développement vers le haut », c'est à dire qu'ils
vont permettre un « développement en spirale »,
pour reprendre l'expression utilisée par Doise et
Mugny.
Plus généralement, le développement prend des chemins qui peuvent
varier en fonction d'un certain nombre de facteurs :
• diversité des sources d'apprentissage dans un environnement social
complexe,
• spécificité et diversité sociale de la communication verbale,
• formation de concepts quotidiens par activité pratique et
communication avec l'entourage et
• formation de concepts scientifiques par transmission formelle, avec des
interactions complexes entre les deux qui vont permettre une
intégration des concepts dans des domaines de connaissance.
L’approche socio-constructiviste et le
conflit socio-cognitif
Le courant socio-constructiviste s'est
constitué au début des années 80 autour des
travaux de A.-N. Perret-Clermont (1979) et
W. Doise et G. Mugny (1981) en puisant son
inspiration dans les théories de Vygotsky, de
Wallon et de Piaget.
Proposition : construire une théorie
psychosociologique du développement cognitif
et donner une définition sociale du
développement intellectuel tout en intégrant la
conception piagétienne.
L’interaction sociale amène une
coordination des actions au niveau
interpsychologique qui est intériorisée
par chacun des partenaires
(intrapsychologique).
Ce mécanisme constitue une causalité circulaire qui
progresse en spirale : par l’interaction le sujet maîtrise
certaines coordinations d’action (donc développement
cognitif) , lesquelles lui permettent de participer à des
interactions sociales plus élaborées, qui, à leur tour,
deviennent sources de nouvelles coordinations, source
de développement cognitif.
Thèse du conflit socio-cognitif
Ces auteurs décrivent une interaction
particulière pour rendre compte d’une
dynamique et d’un mécanisme responsables
des progrès cognitifs : il s’agit du conflit
sociocognitif.
La notion de conflit cognitif est ancienne
puisque déjà Piaget en parlait et elle est
utilisée pour susciter des progrès.
Processus du conflit sociocognitif :

•1) suppose un engagement actif des partenaires dans une


confrontation cognitive au cours de laquelle ils s’opposent
avec des réponses incompatibles ;
•2) est tributaire de la volonté des sujets à dépasser les
oppositions cognitives interindividuelles en acceptant de
coopérer activement afin de parvenir à une solution
commune : coordination sociale des centrations et non
complaisance afin de réduire la divergence.
Le conflit socio-cognitif entraîne un double déséquilibre :
•1) déséquilibre interindividuel : réponses différentes, du fait de
centrations opposées dans les jugements de la situation
•2) déséquilibre intra-individuel : doute de chacun devant une
autre solution possible ; décentration intellectuelle, coordination
des points de vue en un système commun mettant d’accord les
partenaires
Les deux partenaires vont essayer de
coordonner leurs points de vue pour
parvenir à la réponse commune
demandée. Ainsi, c’est en dépassant un
déséquilibre cognitif interindividuel que
l’enfant opère un dépassement d’un
déséquilibre intra individuel.

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