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CHAPITRE: III

REGLEMENT DES
CONFLITS
Plan de la communication
INTRODUCTION
I. Le règlement des conflits individuels
A. LA CONCILIATION PRÉALABLE :
1. La conciliation devant l’Inspecteur du Travail
2. La conciliation devant le juge
B. LA PHASE CONTENTIEUSE :
1. Le Tribunal compétent
2. Composition du Tribunal
3. Saisine du Tribunal et comparution des parties
4. Les voies de recours
II. LA PROCÉDURE DE RÈGLEMENT DES CONFLITS
COLLECTIFS :
1°) Conciliation devant l’Inspecteur du Travail
2°) La procédure d’arbitrage
3°) Les voies de recours contre la décision du conseil d’arbitrage
INTRODUCTION

Les relations professionnelles entre


employeurs et leurs employés ont
souvent été émaillées de conflits, qui
peuvent être individuels ou collectifs.
Tandis que, les premiers se règlent
devant les juridictions organisées, les
seconds, quant à eux, nécessitent une
procédure de conciliation ou d’arbitrage.
I. Le règlement des conflits
individuels:
Le conflit individuel peut être défini
comme un différend qui oppose un
salarié pris individuellement à son
employeur.
La procédure de règlement d’un tel
conflit comporte deux phases:
- La phase de conciliation préalable;
- La phase contentieuse.
A. LA CONCILIATION PRÉALABLE:

La conciliation est une procédure qui


consiste en un règlement amiable du
conflit devant un conciliateur.
Elle se situe à deux niveaux dont l’un
devant l’Inspecteur du Travail (IT) et
l’autre devant le juge.
1. La conciliation devant l’Inspecteur du
Travail:
L’article 317 du Code du Travail (CT) dispose que
« L’Inspecteur du Travail, saisi d’une demande de conciliation,
convoque les parties dans les soixante douze heures (72) qui
suivent la date de réception de la requête.
Les parties ou leurs représentants sont tenues de répondre à la
convocation de l’Inspecteur du Travail.
Le défaut de comparution de l’une des parties, sauf cas de force
majeure, est passible des pénalités prévus à l’Article 359 du
présent code ». (Amende de 100 000 à 250 000 f CFA).
La conciliation se déroule en application de l’art.318 du CT qui
dispose que: « L’Inspecteur du Travail vérifie si les parties
sont disposées à se concilier sur la base des normes fixées par
la loi, la réglementation, les conventions collectives et le contrat
individuel de travail.
1. La conciliation devant l’Inspecteur du
Travail (suite et fin):
En cas conciliation, l’Inspecteur du Travail établit
un Procès-verbal de conciliation sur lequel la
formule exécutoire peut être apposée par
Ordonnance du Président du Tribunal du Travail
(PTT) prise à la requête de la partie la diligente ».
En l’absence ou en cas d’échec de la tentative
de conciliation, l’Inspecteur du Travail peut à la
demande de l’une des parties, transmettre, à
toutes fin utiles, le dossier au PTT.
Cette transmission peut avoir lieu également à la
demande du PTT saisi de l’affaire. Art. 319.
2. La conciliation devant le juge:

L’Art.305 du CT stipule que « lorsque les parties


comparaissent devant le Tribunal du Travail (TT), il est
procédé à une tentative de conciliation. ».
En cas d’accord, un Procès-verbal est rédigé séance
tenante. Ce PV signé du Président et du Secrétaire vaut
titre exécutoire.
S’il n’y a eu que de conciliation partielle, un extrait du
Procès-verbal signé du PTT et du Secrétaire Greffier
vaut titre exécutoire pour les parties sur lesquelles un
accord est intervenu et un PV de non conciliation pour le
surplus de la demande.
En cas de non conciliation (totale ou partielle) la partie
qui conteste peut demander au Tribunal de statuer sur
l’affaire.
B. LA PHASE CONTENTIEUSE:

1°) TRIBUNAL COMPÉTENT:


Au termes de l’art.291 du CT, le Tribunal
compétent est celui du lieu du Travail.
Mais pour les litiges nés de la résiliation du
contrat de travail, le travailleur dont la
résidence habituelle est située au Niger, en
un lieu autre que le lieu de travail, aura le
choix entre le Tribunal de cette résidence et
celui du lieu de travail, malgré attribution
conventionnelle de juridiction.
1°) TRIBUNAL COMPÉTENT (suite et fin):

Pour les litiges concernant les Accidents


du Travail ( AT), le tribunal compétent est
celui du lieu de l’accident, mais si
l’accident se produit à l’étranger, le
tribunal compétent c’est celui de la
circonscription où est installé
l’établissement auquel appartient la
victime.
2°) COMPOSITION DU TRIBUNAL
(Art.293):

Il est composé:
 Un Président, Magistrat Professionnel;
 Un Assesseur employeur et
Assesseur travailleur, nommés par
arrêté du Ministre du Travail;
 Un Agent Administratif, désigné par le
Ministre de la Justice et qui remplit les
fonctions de Greffier auprès du
Tribunal.
3°) SAISINE DU TRIBUNAL ET
COMPARUTION DES PARTIES:
La saisine se fait par simple déclaration
verbale ou écrite aux greffes du Tribunal.
Dans les deux (2) jours qui suivent
l’enregistrement de la déclaration,
dimanche et jours fériés non compris, le
Président du Tribunal cite les parties à
comparaître dans un délais qui ne peut
excéder douze (12) jours, plus le délais
de distance.
3°) SAISINE DU TRIBUNAL ET
COMPARUTION DES PARTIES (suite):

Les parties peuvent se faire assister ou


représenter par un avocat-défenseur, soit
encore par un représentant des
organisations syndicales auxquelles elles
sont affilées.
Les employeurs peuvent, être représentés
quant à eux par un directeur ou un employé
de l’entreprise ou de l’établissement.
Sauf pour les Avocats, le mandataire des
parties doit être constitué par écrit ou muni
d’un pouvoir spécial (Art.300 du CT).
3°) SAISINE DU TRIBUNAL ET
COMPARUTION DES PARTIES (suite et fin):

Que se passe-t-il si l’une des parties fait


défaut?:
• s’il s’agit du demandeur, l’affaire est rayée de
rôle; elle ne peut être reprise qu’une seule
fois ;
• s’il s’agit du défenseur et qui ne justifie
d’aucun cas de force majeure, le tribunal
statue par défaut.
Le jugement est rendu à la majorité des
membres qui composent le Tribunal.
4°) VOIES DE RECOURS

Elles sont au nombre de trois (3): l’opposition,


l’appel, et le pourvoi en cassation.
L’opposition concerne les jugements rendus par
défaut et doit être fait dans les dix (10) jours qui
suivent le premier jugement;
L’appel se fait dans les quinze (15) jours devant
la Cour d’Appel;
Le pourvoi en cassation se fait au niveau de la
Cour Suprême.
Notons que la procédure devant les juridictions
sociales est gratuite.
II. LA PROCÉDURE DE RÈGLEMENT
DES CONFLITS COLLECTIFS:
Elle comporte deux (2) phases : la conciliation
devant l’Inspecteur du Travail et l’intervention
d’un arbitre ou d’un conseil d’arbitrage.
1°) Conciliation devant l’Inspecteur du
Travail:
Tout différend collectif est immédiatement
notifié par les parties à L’inspecteur du travail
du ressort qui les convoque et procède à la
conciliation : Art.322 du CT. Les parties sont
tenues de se présenter aux heures et lieux fixés
sur la convocation de l’Inspecteur du Travail.
II. LA PROCÉDURE DE RÈGLEMENT DES
CONFLITS COLLECTIFS (suite):
Les parties peuvent se substituer un
représentant ayant qualité pour concilier.
Si une partie ne comparait pas sans motif
légitime ou ne se fait pas valablement
représenter elle est convoquée a nouveau
dans un délai n’excédant pas deux (2)
jours. La partie défaillante peut être
condamnée au payement d’une amende
allant de 250 000 f Cfa à 5 000 000 f Cfa
sur Procès Verbal de l’Inspecteur du Travail.
II. LA PROCÉDURE DE RÈGLEMENT DES
CONFLITS COLLECTIFS (suite):
Cette conciliation qui ne peut excéder 48
heures peut aboutir soit à un accord total
ou partiel ou à un désaccord totale. En
cas de désaccord total ou partiel à l’issue
de la phase de conciliation la partie
salariale qui entend poursuivre le conflit
est tenue de notifier à la partie patronale
un préavis de grève d’une durée
minimale de trois (3) jours ouvrables.
II. LA PROCÉDURE DE RÈGLEMENT DES
CONFLITS COLLECTIFS (suite et fin):

L’Inspecteur du Travail de ressort est


aussi informé dans le même temps.
Dans chacun des cas l’Inspecteur du
Travail dresse un procès-verbal que
contresignent les parties, auxquelles ils
est remis un exemplaire.
2°) LA PROCÉDURE D’ARBITRAGE:

Dès que l’Inspecteur du Travail est


informé du préavis de grève et en
l’absence d’une procédure
conventionnelle d’arbitrage, le Ministre du
travail peut décider de soumettre le conflit
à un conseil d’arbitrage constitué à cet
effet.
a°) LA PROCÉDURE CONVENTIONNELLE D’ARBITRAGE:

La Convention Collective
Interprofessionnelle (CCI) de 1972,
n’ayant pas prévu cette procédure
d’arbitrage spéciale des conflits collectifs,
seule la procédure de constitution d’un
conseil d’arbitrage est applicable au
Niger.
b°) LA PROCÉDURE DE CONSEIL D’ARBITRAGE:

Les membres du Conseil d’arbitrage sont


désignés par le Ministre du Travail parmi des
personnalités dont l’autorité morale et la
compétence en matière économique et sociale
les rendent particulièrement aptes au
règlement du conflit.
Le conseil d’arbitrage ne peut statuer sur
d’autres objets que ceux déterminés par le
Procès-verbal de non conciliation ou ceux qui,
résultant d’événements postérieurs, sont la
conséquence directe du différend en cours.
b°) LA PROCÉDURE DE CONSEIL
D’ARBITRAGE (suite):
Il statue en droit dans les différends relatifs à
l’interprétation et l’exécution des lois et
règlements, des conventions et accords collectifs.
Par contre, il statue en équité sur les autres
différends, notamment, lorsque ceux-ci portent
sur les salaires et les conditions de travail, quand
celles-ci ne sont pas fixées par les dispositions
des lois, règlements, Conventions Collectives ou
accords d’établissement en vigueur, ainsi que sur
les différends relatifs à la négociation et à la
révision des clauses des Conventions Collectives.
b°) LA PROCÉDURE DE CONSEIL
D’ARBITRAGE (suite):
Le Conseil d’Arbitrage a les plus larges
pouvoirs pour s’informer de la situation
économique des entreprises et de la situation
des travailleurs intéressés par le conflit.
Il peut procéder à toutes enquêtes qu’il juge
utiles et ce auprès des entreprises et des
syndicats; il peut aussi requérir des parties, la
production de tout document ou renseignement
d’ordre économique, comptable financier,
statistique, ou administratif dans le cadre de
l’accomplissement de sa mission.
b°) LA PROCÉDURE DE CONSEIL
D’ARBITRAGE (suite):
Il peut également faire recours aux offices
d’experts et généralement de toutes
personnes qualifiées susceptibles de
l’éclairer.
Le conseil d’Arbitrage a l’obligation de se
prononcer dans les quinze (15) jours, le
délais peut être prorogé en fonction des
circonstances, par décision du Ministre
chargé du Travail, d’une durée
supplémentaire ne pouvant excéder huit (8)
jours.
b°) LA PROCÉDURE DE CONSEIL
D’ARBITRAGE (suite et fin):

Lorsque pendant le déroulement de la


procédure arbitrale, les parties au conflit
parvienne à un accord, ladite procédure
prend fin après que le conseil d’arbitrage
ait constaté l’accord des parties et son
contenu.
3°) LES VOIES DE RECOURS CONTRE
LA DÉCISION DU CONSEIL
D’ARBITRAGE:

Le conseil d’Arbitrage statue en premier


et dernier ressort. Deux (2) possibilités
de recours sont néanmoins ouvertes
contre la sentence arbitrale:
 L’opposition;
 Le pourvoi en cassation.
a°) L’OPPOSITION:

Pour être recevable, elle doit être formée


par écrit et remise à l’inspecteur du travail
dans un délai de deux (2) jours francs à
compter de la notification de la sentence
arbitrale, qui en délivre récépissé.
L’opposition signifie la non acceptation ou le
refus d’accepter les termes du règlement
contenus dans la sentence arbitrale.
b°) LE POURVOI EN CASSATION:

Les sentences arbitrales ayant acquis force


exécutoire peuvent faire l’objet d’un recours pour
excès de pouvoir ou violation de la loi devant la
chambre judiciaire de la Cour Suprême.
Ce recours est introduit et jugé dans les délais,
formes et conditions des recours en cassation en
matière civile.
Lorsque la Cour Suprême prononce l’annulation
de tout ou partie d’une sentence arbitrale, elle
renvoie, l’affaire au ministre du travail qui désigne
à nouveau un autre Conseil d’arbitrage
différemment composé.
4°) EXÉCUTION DES ACCORDS DE
CONCILIATION ET DES SENTENCES
ARBITRALES:
L’exécution de l’accord de conciliation et de la
sentence arbitrale non frappée d’opposition est
obligatoire.
Elles prennent effet à compter du jour de la
tentative de conciliation.
Les accords de conciliation et les sentences
arbitrales sont immédiatement affichés dans les
locaux de l’Inspection du Travail, au Ministère du
Travail et publiés au Journal Officiel.
Les minutes en sont déposées au secrétariat du
tribunal du Travail du ressort.

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