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IAS 38 : Les Immobilisations

incorporelles

Eléments de cours préparés par Dr. Neila Boulila Taktak


Professeure des universités en comptabilité
IHEC Carthage
Année universitaire 2022-2023
Niveau: 3 LSC
Enseignants :
Neila Boulila Taktak
Hajer Trabelsi
Tarek Abdennadher 1
Définition
 La comptabilisation d’un élément en tant qu’immobilisation incorporelle
impose qu’une entité démontre que l’élément satisfait :
(a) à la définition d’une immobilisation incorporelle; Et (cumulativement)
(b) aux critères de comptabilisation

 Critères de définition :
Une immobilisation incorporelle est un actif non monétaire identifiable sans
substance physique

 Un actif est une ressource:


a- contrôlée par une entité du fait d’évènement passé, et
b- à partir de laquelle on s’attend à ce que des avantages économiques
futurs bénéficient à l’entrée.

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Définition
 Les immobilisations incorporelles doivent satisfaire aux trois conditions
suivantes:

1/ Caractère identifiable :
 Un actif satisfait au critère d’identifiabilité dans la définition d’une
immobilisation incorporelle lorsqu’il :
(a) est séparable, c’est-à-dire qu’il peut être séparé de l’entité et être vendu,
transféré, concédé par licence, loué ou échangé, soit de façon individuelle, soit
dans le cadre d’un contrat, avec un actif ou un passif liés ; ou
(b) résulte de droits contractuels ou autres droits légaux, que ces droits soient
ou non cessibles ou séparables de l’entité ou d’autres droits et obligations

Exemples d’actifs ne répondant pas à ce critère : Goodwill acquis dans le


cadre d’un regroupement d’entreprise

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Définition
2/ Contrôle d’une ressource : est le pouvoir d’obtenir les avantages
économiques futurs découlant de la ressource sous-jacente ou de restreindre
l'accès des tiers à ces avantages.
Exemples d’actifs ne répondant pas à ce critère :
- Les connaissances techniques et du marché en absence de droits légaux
- Un portefeuille de clients ou une part de marché en absence de droits légaux
- Talent spécifique en matière de direction en absence de droits légaux

3/ Les avantages économiques futurs découlant d’une immobilisation


incorporelle peuvent inclure :
- Les produits découlant de la vente de biens ou de services ;
- Les économies de coûts ; ou
- D’autres avantages résultant de l'utilisation de l’actif par l'entité.

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Définition
Exemples d’éléments constituant des immobilisations incorporelles:
- Les logiciels,
- les brevets,
- les droits de reproduction
- les franchises

Exemples d’éléments ne constituant pas des immobilisations incorporelles:


- Les coûts de démarrage,
- les dépenses de formation ,
- les dépenses de publicité
- le goodwill généré en interne

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Coût d’entrée
 Cas général
Une immobilisation incorporelle doit être comptabilisée si et seulement si:
- il est probable que les avantages économiques futurs attribuables à l’actif
iront à l’entité, et;
- le coût de cet actif peut être évalué de façon fiable
 Les immobilisations incorporelles peuvent résulter :

- Acquisition séparée
- Acquisition à crédit (Idem IAS 16) : Si le paiement au titre d'une
immobilisation incorporelle est différé au-delà des durées normales de crédit
Coût = l’équivalent du prix comptant
La différence entre ce montant et le total des paiements est comptabilisée en
charges financières sur la durée du crédit (Sauf incorporation dans le coût
permise par IAS 23)

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Coût d’entrée
Cas particuliers :

 REGROUPEMENT D’ENTREPRISES
→ Si une immobilisation incorporelle est acquise dans le cadre d'un regroupement
d'entreprises constituant une acquisition
→ Evaluation à la juste valeur à la date d’acquisition (indépendamment de la
comptabilisation ou non de l’actif par l’entité acquise)

 GOODWILL GÉNÉRÉ EN INTERNE :


→ Le goodwill généré en interne n'est pas comptabilisé en tant qu’actif car il
ne s'agit pas d'une ressource identifiable contrôlée par l'entreprise et pouvant
être évaluée de façon fiable à son coût.

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Coût d’entrée
 IMMOBILISATIONS INCORPORELLES GÉNÉRÉES EN INTERNE :

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Coût d’entrée
NB : Si une entité ne peut distinguer la phase de recherche de la phase de
développement d’un projet interne visant à créer une immobilisation incorporelle,
Elle traite la dépense au titre de ce projet comme si elle était encourue
uniquement lors de la phase de recherche.

 Les frais de recherche sont obligatoirement comptabilisés en charges


lorsqu'ils sont encourus, car l’existence d’avantages économiques futurs n’est
pas démontrable.

 Exemples d’activités de recherche :

- Les activités visant à obtenir de nouvelles connaissances


- La recherche d’autres matériaux, dispositifs, produits, procédés, systèmes
ou services

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Coût d’entrée
 Conditions d’immobilisations des dépenses de développement :
Les dépenses de développement sont obligatoirement comptabilisées en immobilisations si
et seulement si, l'entreprise peut démontrer tout ce qui suit :
1- La faisabilité technique nécessaire à l’achèvement de l'immobilisation incorporelle en
vue de sa mise en service ou de sa vente;
2- Son intention d'achever l'immobilisation incorporelle et de l'utiliser ou de la vendre ;
3- Sa capacité à utiliser ou à vendre l'immobilisation incorporelle ;
4- La façon dont l'immobilisation incorporelle générera des avantages économiques futurs
probables.
(l'existence d'un marché pour la production issue de l'immobilisation incorporelle ou pour
l'immobilisation incorporelle elle-même ou, si celle-ci doit être utilisée en interne, son
utilité);
5- La disponibilité de ressources (techniques, financières et autres) appropriées pour
achever le développement et utiliser ou vendre l'immobilisation incorporelle ; et
6- Sa capacité à évaluer de façon fiable les dépenses attribuables à l'immobilisation
incorporelle au cours de son développement.
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Evaluation postérieure (idem IAS 16)
Une entité peut choisir pour méthode comptable :
- soit le modèle du coût
- soit le modèle de la réévaluation

A- Traitement de référence : Modèle du coût


Après sa comptabilisation initiale, une immobilisation incorporelle doit être
comptabilisée à son coût diminué du cumul des amortissements et du cumul des
pertes de valeur.

Coût – cumul des amortissements - cumul des pertes de valeur =


valeur comptable de l’immobilisation incorporelle

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Evaluation postérieure (idem IAS 16)
B- Traitement autorisé : Modèle de la réévaluation
- Après sa comptabilisation initiale en tant qu’actif, une immobilisation
incorporelle doit être comptabilisée pour son montant réévalué correspondant à sa
juste valeur à la date de réévaluation, diminué du cumul des amortissements
ultérieurs et du cumul des pertes de valeur ultérieures.
- Pour les réévaluations effectuées selon l’IAS 38, la juste valeur doit être
déterminée par référence à un marché actif (autrement pas de réévaluation).
- Des réévaluations doivent être effectuées avec une régularité suffisante
pour que la valeur comptable ne diffère pas de façon significative de celle qui
aurait été déterminée en utilisant la juste valeur à la date de clôture.
- La fréquence des réévaluations dépend des fluctuations de la juste valeur
des immobilisations incorporelles en cours de réévaluation.
Lorsque la juste valeur d'un actif réévalué diffère significativement de sa valeur
comptable è une nouvelle réévaluation est nécessaire

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Evaluation postérieure (idem IAS 16)
B- Traitement autorisé : Modèle de la réévaluation
- Si une immobilisation incorporelle est réévaluée, tous les autres actifs de sa
catégorie doivent également être réévalués, à moins qu'il n'existe pas de marché
actif pour ces actifs.
- En cas d’impossibilité de détermination de la juste valeur d'une immobilisation
incorporelle réévaluée par référence à un marché actif
La valeur comptable de cet actif = montant réévalué à la date de la dernière
réévaluation faite par référence à un marché actif, diminué du cumul des
amortissements et du cumul des pertes de valeur ultérieurs

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Evaluation postérieure (idem IAS 16)
B- Traitement autorisé : Modèle de la réévaluation
→ Résultat de réévaluation = Augmentation de valeur → Comptabilisation
en capitaux propres (Ecart de Réévaluation)
Exception : le profit est comptabilisé en tant que produit de l’exercice pour
compenser une diminution de réévaluation du même actif antérieurement
comptabilisée en charges.
→ Résultat de réévaluation= Diminution de valeur → Comptabilisation en
charges
Exception : la perte doit être imputée sur l’écart de réévaluation correspondant
dans la limite du montant comptabilisé en écart de réévaluation au titre de ce
même actif.

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Evaluation postérieure (idem IAS 16)
Application
Une société de taxis a acquis le 1er /01/N des licences de taxis, d’une durée
d’utilité de 10 ans au prix de 80 000 TND. Les licences de taxi de cette entité sont
évalués à la juste valeur. En N+1, aucune réévaluation n’a été effectuée en
l’absence de variation significative du prix de marché. Au 31/12/N+2, la juste
valeur s’élève à 98 000 TND.

T.A.F. : Passez les écritures comptables qui s’imposent

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Amortissement
A- Règles de décision :
- Une entité doit apprécier si la durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle
est finie (déterminée) ou indéterminée.
- Une immobilisation incorporelle doit être considérée par l’entité comme ayant
une durée d’utilité indéterminée lorsque, sur la base d’une analyse de tous les
facteurs pertinents, il n’y a pas de limite prévisible à la période au cours de
laquelle on s’attend à ce que l’actif génère pour l’entité des entrées nettes de
trésorerie.
Pour déterminer la durée d’utilité d'une immobilisation incorporelle, il faut
considérer plusieurs facteurs, notamment :
- L'utilisation attendue de l’actif par l'entité et le fait que cet actif peut (ou non)
être géré efficacement par une autre équipe de direction ;
- Les cycles de vie caractéristiques du produit relatif à l’actif et les informations
publiques concernant l'estimation de la durée d’utilité d’actifs de type similaires
qui sont utilisés de façon similaire
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Amortissement
A- Règles de décision :
- L'obsolescence technique, technologique, commerciale ou autre ;
- La stabilité du secteur d’activité dans lequel l’actif est utilisé et l'évolution de
la demande portant sur les produits ou les services résultant de l’actif ;
- Les actions attendues des concurrents ou des concurrents potentiels ;
- Le niveau des dépenses de maintenance à effectuer pour obtenir les avantages
économiques futurs attendus de l’actif et la capacité et l’intention de l'entité
d'atteindre un tel niveau ;
- La durée du contrôle sur l’actif et les limitations juridiques ou autres pour son
utilisation telles que les dates d'expiration des contrats de location liés ; et
- Le fait que la durée d’utilité de l’actif dépend (ou non) de la durée d’utilité
d'autres actifs de l'entité.

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Amortissement
B- immobilisations incorporelles à durée d’utilité finie ou déterminée:
- Montant amortissable d'une immobilisation incorporelle est le coût d’un actif
diminué de sa valeur résiduelle. Il doit être réparti de façon systématique sur la
meilleure estimation de sa durée d’utilité.
- Valeur résiduelle
La valeur résiduelle d'une immobilisation incorporelle à durée d’utilité finie doit
être réputée nulle, sauf :
Ø Si un tiers s'est engagé à racheter l’actif à la fin de sa durée d’utilité ; ou
Ø S'il existe un marché actif pour cet actif et :
(i) si la valeur résiduelle peut être déterminée par référence à ce marché ; et
(ii) s'il est probable qu'un tel marché existera à la fin de la durée
d’utilité de l’actif.

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Amortissement
A- immobilisations incorporelles à durée de vie finie:
- Mode d’amortissement
→ Le mode d'amortissement utilisé doit traduire le rythme de consommation
par l'entreprise des avantages économiques de l’actif.
→ Si ce rythme ne peut être déterminé de façon fiable, le mode linéaire doit être
appliqué.
→ La dotation aux amortissements doit être comptabilisée en charges à moins
qu'une autre norme comptable internationale permette ou impose de l'incorporer
dans la valeur comptable d'un autre actif.

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Amortissement
A- immobilisations incorporelles à durée de vie finie:
Réexamen de la durée d'amortissement et du mode d'amortissement
→ La durée d'amortissement et le mode d'amortissement d’une immobilisation
incorporelle doivent être réexaminés au moins à la clôture de chaque exercice.
→ Si la durée d’utilité attendue de l’actif est différente des estimations antérieures
la durée d'amortissement doit être modifiée en conséquence.
→ Si le rythme attendu de la consommation des avantages économiques futurs
représentatifs de l’actif a connu un changement important → le mode
d'amortissement doit être modifié pour refléter le nouveau rythme.
Ces changements doivent être comptabilisés comme des changements
d’estimation comptable selon IAS 8.

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Amortissement
B. Immobilisations incorporelles à durée de vie infinie
Une immobilisation incorporelle à durée d’utilité indéterminée ne doit pas être
amortie (par exemple, les marques de commerce).
Un test de dépréciation doit être réalisé, selon les principes de la norme IAS 36,
annuellement et à chaque fois qu’un indice de perte de valeur est identifié par
l’entité.
La durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle qui n’est pas amortie doit être
réexaminée à chaque période pour déterminer si les événements et circonstances
continuent de justifier l’appréciation de durée d’utilité indéterminée concernant cet
actif.
Si ce n’est pas le cas :
→ Le changement d’appréciation de la durée d’utilité passant d’indéterminée à
déterminée doit être comptabilisé comme un changement d’estimation comptable
selon IAS 8.
→ Le changement d’appréciation constitue un indice de perte de valeur

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Décomptabilisation
Une immobilisation incorporelle doit être décomptabilisée :
(a) lors de sa sortie ; ou
(b) lorsqu’ aucun avantage économique futur n’est attendu de son utilisation
ou de sa sortie.

Résultat de la décomptabilisation = Produits net de sortie - valeur comptable de


l’actif.
Les profits ne doivent pas être classés en produits des activités ordinaires.

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Informations à fournir
Les états financiers doivent indiquer, pour chaque catégorie d'immobilisations
incorporelles :
Ø Les durées d’utilité soient indéterminées ou finies et, si elles sont finies, les
durées d’utilité ou les taux d’amortissement utilisés;
Ø Les modes d'amortissement utilisés pour les immobilisations incorporelles à
durée d’utilité finie ;
Ø La valeur comptable brute et le cumul des amortissements (ajouté aux cumuls
des pertes de valeur) en début et en fin de période ; et
Ø Le(s) poste(s) du compte de résultat dans le(s)quel(s) est incluse la dotation
aux amortissements des immobilisations incorporelles ;
Ø Un rapprochement entre les valeurs comptables à l'ouverture et à la clôture de
la période,
Ø Une entité doit fournir aussi les informations suivantes :
Ø pour une immobilisation incorporelle estimée comme ayant une durée d’utilité
indéterminée, la valeur comptable de cet actif et les raisons justifiant
l’appréciation d’une durée d’utilité indéterminée.
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Informations à fournir
Ø une description, la valeur comptable et la durée d’amortissement restant à courir
de toute immobilisation incorporelle prise individuellement, significative pour les
états financiers de l’entité.
Ø Pour les immobilisations incorporelles acquises grâce à une subvention
publique et comptabilisées initialement à leur juste valeur :
(i) La juste valeur comptabilisée initialement pour ces actifs ;
(ii) Leur valeur comptable ; et
(iii)S’ils sont évalués après comptabilisation selon le modèle
du coût ou selon le modèle de la réévaluation.
Ø L’existence et les valeurs comptables d’immobilisations incorporelles dont la
propriété est soumise à des restrictions et les valeurs comptables
d’immobilisations incorporelles données en nantissement de dettes.
Ø Le montant des engagements contractuels en vue de l’acquisition
d’immobilisations incorporelles.
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