Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L’administration (services centraux et déconcentrés) et les établissements publics ainsi que les personnes morales
de droit public (régions, départements, communes et regroupements de communes (EPCI)) ont recours à la
technique du contrat pour l’accomplissement de leur mission de service public (voirie, eau, nettoiement,
enlèvement des ordures ménagères). En effet, elles peuvent soit les exécuter elles mêmes (cadre de la régie), soit
passer une convention avec une personne morale de droit privé ou public en leur concédant l’exécution de ce
service public. Ces contrats sont qualifiés de contrat administratif et ont certains traits communs avec les contrats
de droit privé. Néanmoins, le principe civiliste de l’autonomie des volontés est battu en brèche par l’insertion
dans ces contrats de clauses particulières qualifiées de clauses exorbitantes de droit commun. Ces clauses ne sont
pas admises en droit privé, elles sont imposées par la personne morale de droit public à son cocontractant. Ces
clauses soulignent l’inégalité qui règne entre les parties, la personne morale de droit public étant en position de
force par rapport à son cocontractant. Le recours à ces clauses exorbitantes de droit commun se justifie par
l’intérêt général. Cependant, ces contrats administratifs se distinguent aussi des contrats civils par les conditions
de leur exécution. Ces conditions sont particulièrement contraignantes pour les titulaires du contrat. En revanche,
le régime juridique du contrat administratif admet la révision du contrat dans le cadre de l’imprévision. Il sera
nécessaire d’examiner la définition et les critères du contrat administratif ainsi que les règles qui le président (I).
Ensuite nous verrons son exécution et son extinction (II).
Un contrat administratif est un contrat passé par une personne publique (il peut aussi être passé par une
personne privé) soumis à la compétence du juge administratif et au droit administratif. Ce régime est soumis par
disposition expresse de la loi soit en raison de la présence de clauses exorbitantes de droit commun soit dès lors
que la loi lui confère un caractère administratif ou soit en raison de la participation directe à l’exécution du
service public. Tous les contrats des personnes publiques ne sont pas des contrats administratifs. Certains
contrats sont soumis aux règles du droit privé.
La définition du contrat administratif est plurielle : ce contrat peut être passé dans de multiples situations
(fournitures de matériaux, concession de services publics ou encore exécution de travaux publics). La
jurisprudence a permis d’établir les critères d’identification. Il existe différentes catégories de contrats
administratifs.
CHAPITRE 1 : les critères du contrat administratifs et les différentes catégories de contrats
Ces contrats sont rares. Il s’agit tout d’abord des contrats relatifs aux travaux publics en vertu de la loi du 28
pluviôse an 8. Ce sont des contrats administratifs par détermination de la loi. On entend par travaux publics le
travail exécuté pour le compte d’une personne publique dans un but d’intérêt général dans l’objectif d’une
construction ou d’une réhabilitation (ex : construction d’une autoroute, d’une voirie, construction d’un lycée).
Sont aussi des contrats administratifs par détermination de la loi les contrats relatifs aux ventes d’immeubles
d’Etat et les contrats portant occupation du domaine public, cela en vertu du décret du 17 juin 1938 devenu
l’article L384 du code du domaine de l’Etat. En revanche, les contrats conclus entre les cocontractants et leurs
sous traitants sont des contrats de droit privé même si leur contentieux relève du juge administratif. Enfin, la loi
MURCEF (mesures urgentes à caractère économique et financier) du 11 décembre 2001 a inclue les marchés
publics dans la catégorie des contrats administratifs.
L’article 1134 du code civil pose le principe de l’autorité de la chose négociée en affirmant que les conventions
légalement formée tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. En droit administratif, le souci d’assurer la
protection d’intérêt général conduit à reconnaitre à l’administration le pouvoir de modifier unilatéralement,
voire de résilier les contrats administratifs et cela même en l’absence de manquement du contractant.
L’administration dispose durant sa négociation puis son exécution de prérogatives déséquilibrant les relations
contractuelles.
La personne publique ne doit pas s’engager conventionnellement dans une matière échappant à sa sphère
matérielle et territoriale (ex : une commune ne peut pas construire un lycée (compétence de la région), une
commune ne peut pas construire quelque chose dans la commune voisine).
Par ailleurs au sein de cette personne morale, le pouvoir d’engager celle-ci n’appartient qu’à certaines autorités.
(ex : arrêt du CE du 13 octobre 2004, commune de Montélimar -> seul l’organe délibérant (conseil municipal)
délibère sur les marchés publics, c’est lui qui attribue les marchés publics). En d’autres termes, un agent ne peut
s’arroger du pouvoir dévolu au conseil municipal. Depuis les lois de décentralisation de 82, les contrats ne
peuvent être signés qu’après transmission au contrôle de légalité. D’autres limitations à la liberté contractuelle
consistent en des mentions obligatoires, notamment en ce qui concerne l’objet, le prix et la durée du contrat.
La différence fondamentale entre un marché public et une délégation de SP résulte du mode de rémunération
retenu. Pour un marché public, le paiement est intégral et immédiat et effectué par la personne publique. En
revanche, au regard de la jurisprudence, la rémunération de la délégation de SP doit être substantiellement
assurée par le résultat de l’exploitation du service. (Arrêt 15 avril 1996 « préfet des bouches du Rhône » et 30 juin
1999 « smitom »). Ceci suppose que le délégataire assure une part du risque de l’exploitation (15 juin 1994
« syndicat intercommunal des transports publics de la région de Douai). Dans un arrêt du CE du 7 novembre 2008
« département de la Vendée », le juge administratif a estimé que le risque engagé par le délégataire dans la
gestion d’une délégation de SP était un critère suffisant pour présumer de la catégorie du contrat et cela même si
80% des résultats d’exploitation provenait de subventions du département.
L’existence de la cause s’apprécie au moment de la conclusion du contrat. Si l’objet est illicite le contrat est nul et
les parties peuvent s’en prévaloir. (CE 25 juillet 1944 « état contre Ali tur »). Si le contrat perd son objet en cours
d’exécution, la résiliation est obligatoire. L’annulation est prononcée si les clauses irrégulières ont un caractère
déterminant (CE 9 décembre 1949 « chami »). L’appréciation de la liberté contractuelle et de ses limites implique
l’examen de l’interdiction mais aussi la détermination des droits et obligations. Nous verrons l’examen de la
sanction applicable lors de la conclusion d’un contrat illicite.
I- Les interdictions
Celles-ci concernent soit certains contrats ou soit certaines clauses.
Ces droits sont fixés soit par la loi (la loi du 7 juillet 1983 dispose que les contrats conclus entre CT et SEM doivent
comporter des dispositions relatives à la prorogation, résiliation et aux pénalités) ou soit fixé par le code des
marchés publics (article 11 un marché doit obligatoirement indiquer les parties au contrat, leur forme juridique,
les délais d’exécution, la durée du marché, le prix, les conditions de règlement ou encore la résiliation). Certains
droits et obligations sont fixés par des documents qu’on nomme les cahiers des clauses administratives générales
approuvés par décret. En revanche, le principe de l’autonomie contractuelle autorise les parties à limiter la
garantie contractuelle du constructeur en matière de responsabilité décennale. La responsabilité décennale n’est
pas un principe d’ordre public.
Responsabilité décennale : elle dure 10 ans, responsabilité du constructeur et la personne qui entreprend.
Possibilité d’engager la responsabilité du constructeur.
III- Les sanctions applicables lors de la conclusion d’un contrat illicite
Le champ d’application de ces sanctions concerne la nullité, l’annulation ainsi que la responsabilité.
A) La nullité
La sanction d’illégalité d’une clause contractuelle n’est pas obligatoirement la nullité. Il arrivé que la clause illicite
soit seulement déclarée inapplicable (arrêt 21 mai 1969 entreprise Vannier -> clause contraire à la réglementation
du prix). L’action en nullité peut être formée pendant un délai de 30 ans. Il s’agit presque toujours d’une nullité
absolue. Toute cause peut être invoquée par n’importe quelle partie. La jurisprudence limite le droit de demander
la nullité aux seules parties au contrat. S’il apparait que la clause illégale a un caractère déterminant, la
déclaration de nullité portera sur l’ensemble du contrat.
B) L’annulation
L’annulation peut porter soit, seulement sur un acte détachable du contrat, soir sur l’ensemble du contrat sur les
actes qui s’y rattachent. Deux recours sont recevables aux fins d’annulation d’un contrat administratif.
Tout d’abord le recours pour excès de pouvoir mais aussi le déféré préfectoral. Le recours pour excès de pouvoir
n’est recevable que contre les actes émanant de la seule autorité administrative, ce qui exclut les contrats. Les
actes qui conduisent à la conclusion du contrat (délibération) sont susceptibles de recours pour excès de pouvoir,
le seul fait de signer un contrat est considéré comme constitutif d’une décision détachable. Le requérant peut
être une tiers personne, notamment l’entreprise évincée. Il peut être un membre de l’assemblée délibérante ou
un usager du service. Le requérant peut aussi de manière exceptionnelle être l’une des parties au contrat (arrêt
CE 5 décembre 1958 « secrétaire d’état à l’agriculture contre l’union des pêcheurs à la ligne et au lancer de
Grenoble). A l’appui de la requête peuvent être invoqués des moyens tirés de la violation des règles de passation
ou des vices propres à l’acte détachable mais le juge n’exerce sur le choix du contractant qu’un contrôle restreint.
Ce contrôle ne porte que sur l’erreur manifeste d’appréciation. Il y a une telle erreur lorsque le contractant
retenu ne possède manifestement pas les conditions de qualités techniques requises pour l’exécution du contrat.
Ensuite, on a le déféré préfectoral -> loi du 2 mars 1982. Ce déféré est la possibilité pour le préfet de saisir le juge
administratif en vue de l’annulation d’un contrat. Le délai de recours devant le JA (juge adm) a pour date de
départ la transmission de l’acte au représentant de l’Etat. La grande particularité du déféré préfectoral tient en ce
qu’il peut être dirigé non seulement contre les actes détachables du contrat mais aussi contre les contrats eux-
mêmes. Les contrats soumis au contrôle de légalité sont la délégation de SP quelque soit le montant de cette
délégation, les contrats de partenariat, arrêtés portant sur la titularisation des fonctionnaires et les marchés
publics supérieurs à 193 000€ HT.
C) La responsabilité
L’art 7 de la loi du 3 janvier 1991 crée un délit pénal qualifié de délit de complaisance ou de favoritisme. Ce délit
consiste à procurer un avantage à autrui qui a pour objet de limiter la liberté d’accès et d’égalité des candidats.
Cependant, la responsabilité de la personne publique peut être engagée sur le fondement de la responsabilité
quasi délictuelle dans la mesure où le contractant de l’administration a pu être amené à entreprendre des frais
d’études ou des travaux pour finalement ne pas être retenu. Dans d’autres cas, la faute de l’administration peut
entachée un acte d’illégalité et engagé sa responsabilité. Le juge administratif estime que l’entreprise peut
prétendre à la réparation du dommage et le cas échéant demander à ce titre le paiement du préjudice subi.
Le contrat a des effets obligatoires entre les parties. Même si le principe de l’autonomie contractuelle permet
d’affirmer que le contrat a été librement négocié entre les parties, il est vrai que c’est la puissance publique qui
impose ces clauses et ses obligations à son contractant. Il importe ainsi d’examiner les droits et obligations des
parties et notamment le respect des obligations.
B) la théorie de l’imprévision
Cette théorie est, sauf exception, rejetée par le droit civil. Elle se caractérise par la révision des clauses en raison
du changement des conditions socio économiques qui avaient présidé à la conclusion. Le CE l’a admise dans une
jurisprudence du 30 mars 1916 « compagnie générale d’éclairage de Bordeaux ». Cette compagnie était
concessionnaire de l’éclairage au gaz de charbon. L’occupation des régions minières à partir de 1914 avait
multiplié le prix du charbon par 4. La compagnie demande à la ville une renégociation du contrat portant sur
l’augmentation du prix du gaz. Le CE considéra que le concessionnaire devait assurer la continuité du SP mais que
la personne publique devait l’aider financièrement à assurer cette continuité lorsque l’aléa dépasse toutes les
données qui ont pu être raisonnablement évaluées lors de la conclusion du contrat. La théorie de l’imprévision
n’est acceptée que si des difficultés d’exécution du contrat relèvent de circonstances économiques ou de
phénomènes naturels. La théorie de l’imprévision ne s’applique qu’aux conventions conclues pour une longue
durée et si les parties n’ont pas pu prévoir les conséquences financières d’un événement par lui-même prévisible
ou d’une situation déjà existante à la date de conclusion du contrat (arrêt du 22 février 1963 « ville d’Avignon »).
Cette théorie ne peut pas fonctionner en matière de contrat de transport sur la fourniture de carburant. En
général, des clauses de révisions de prix permettent l’ajustement des prix du carburant à l’augmentation en
vigueur. En outre, la théorie de l’imprévision ne s’applique pas à tous les contrats administratifs. Le juge
administratif refuse le bénéfice de l’imprévision dans le cas des contrats d’occupation du domaine public car ces
contrats sont conclus uniquement dans un but lucratif pour la personne privée. Le bénéfice de la théorie de
l’imprévision s’applique uniquement aux contrats et conventions chargeant la personne morale de droit privé
d’une mission de SP. De surcroit, l’événement doit être étranger aux parties. Si la perte subie par le cocontractant
est due au fait de l’administration, il faut appliquer la théorie du fait du prince.
Le titulaire qui subit un préjudice du fait du prince doit être intégralement indemnisé (arrêt CE 25 janvier 1963
« société des alcools du Vexin »).
Ce pouvoir porte sur l’exécution du contrat administratif. C’est un pouvoir qui n’existe que pour l’administration.
Pouvoir qui porte sur l’équilibre financier du contrat mais aussi sur la bonne exécution des besoins à satisfaire par
la personne privée. Ainsi l’administration engage sa responsabilité dès lors que le concessionnaire ou le
contractant de l’administration ne respecte pas ces obligations en matière fiscale et de droit du travail. En
d’autres termes, l’administration doit s’assurer que l’entp privée n’engage pas des travailleurs illégaux mais aussi
que celle-ci est à jour de ses cotisations fiscales et sociales. L’administration a tous les pouvoirs pour ordonner des
injonctions de faire ou de ne pas faire.
Ce pouvoir est celui de prononcer des pénalités en raison d’une inexécution ou d’une exécution partielle des
obligations contractuelles. Ces sanctions doivent être prévues et doivent être proportionnelles au manquement
considéré dans le cadre des obligations contractuelles. Cela peut être des pénalités pour retard de livraison mais
aussi pour une livraison irrégulière ou incomplète. L’administration doit mettre son cocontractant en demeure
d’agir de prendre une sanction à son encontre, faute de quoi, cette dernière est illégale. Toutes les sanctions
doivent être précédées d’une mise en demeure. Il en est de même si la sanction est prise avant l’expiration du
délai fixé par la mise en demeure. Ces sanctions sont en 1 er lieu des pénalités financières. Si le cocontractant a pris
du retard dans l’exécution du contrat, aux pénalités s’ajoute le surcout éventuel des frais engagés par
l’administration. La sanction la + grave est la résiliation sanction. C’est une sanction dans laquelle le cocontractant
perd non seulement le bénéfice du contrat mais aussi le droit à indemnisation. Si l’inexécution fautive du contrat
est le fait de l’administration, le contractant privé ou public peut demander au juge administratif la résiliation de
la convention. Le CE a pu considérer qu’une interruption par le concessionnaire de la collecte des ordures
ménagères est justifiée lorsque la commune a cessé de lui verser la rémunération convenue. Dès lors, la fragilité
financière de l’entreprise la mettait dans l’impossibilité de poursuivre le service. La loi du 4 juillet 1979 relative à
la motivation des AAU impose la motivation de toutes les sanctions dont la résiliation pour faute (arrêt CE 23 juin
1987 « Thomas »). La résiliation ne peut être prononcée sans mise en demeure préalable. Cette dernière n’est pas
nécessaire si le fonctionnement du service est durablement défectueux (arrêt CE 23 déc 1925 « houssin »).
Le droit public français impose un certain nombre de règles de formes dans la passation des contrats. La
conclusion du contrat est précédée d’une phase de négociation entre les parties. Il n’existe pas de principe
général imposant aux personnes publiques de mettre en concurrence les éventuels contractants. Néanmoins,
cette obligation existe en matière de marché public, de délégation de SP et de contrat de partenariat. Ces contrats
doivent ainsi respecter les principes de la commande publique que sont la liberté d’accès, l’égalité de traitement
des candidats et la transparence des procédures. Dans le cadre de ces contrats, un avis d’appel public à la
concurrence est publié dans un journal d’annonce légale ou au bulletin officiel des annonces de marchés publics.
Cet avis d’appel public à la concurrence doit indiquer l’objet du marché, les caractéristiques des prestations ou
travaux à effectuer, la durée du contrat et les critères selon lesquels la personne publique va juger les candidats à
ces contrats. L’entrepreneur qui a déposé une offre est désigné par le mot de « soumissionnaire ». Dès la remise
de son offre à la personne publique ou privée (entreprise Peyrot), l’entreprise ne peut plus modifier ni retirer son
offre. Dès que la personne publique a fait son choix en fonction de critères objectifs, elle ne peut plus choisir un
autre soumissionnaire. En revanche, elle pourra toujours déclarer sans suite le marché pour des raisons d’intérêt
général. Le CE exerce un contrôle in concreto (en considération des faits) sur les motifs de la décision. La
personne publique doit ainsi justifier de son choix. Dans le cadre du choix, la personne publique doit respecter
une procédure objective. En revanche, durant l’exécution du contrat, elle possède tout pouvoir pour l’exécuter.
CHAPITRE 3 : L’EXTINCTION DU CONTRAT ADMINISTRATIF
L’extinction du contrat peut résulter de différentes circonstances : il s’agit soit de l’expiration de la convention aux
termes prévus lors de la conclusion du contrat ou soit d’une expiration anticipée. Cette dernière résulte soit de la
résiliation ou soit de la force majeure.
L’extinction du contrat administratif résulte soit de l’extinction de la durée de la convention soit de son non
renouvellement. Ainsi, les contrats administratifs sont prévus pour une durée limitée. En ce qui concerne les
marchés publics, ces contrats ne peuvent excéder une durée de 4 ans. Ces contrats sont le + souvent passés pour
une durée d’un an reconductible plusieurs fois dans la limite des 4 ans. En ce qui concerne les délégations de SP
et les contrats de partenariat, la durée de ces contrats varie en fonction de l’investissement réalisé par le
contractant privé et de l’amortissement de ces investissements. En ce qui concerne les contrats de travail, les
fonctionnaires se distinguent dans 2 catégories :
Les titulaires : sauf résiliation anticipée, les contrats de travail des titulaires sont prévus jusqu’à la durée
légale des contrats portant sur la fonction publique.
Les contractuels : la durée légale varie selon 2 cas :
Le contractuel remplaçant un titulaire : la durée de ces contrats ne peut NORMALEMENT
excéder 3 ans.
Les contractuels à durée indéterminée : cette possibilité est offerte aux personnes
publiques depuis 2006. Il s’agit d’un contrat administratif pour lequel la durée est
indéfinie. Les 2 contractants peuvent y mettre un terme.
Il existe une autre catégorie qui n’est pas un contrat administratif, il s’agit des contrats aidés (contrats privés par
détermination de la loi).
On entend par opération finale l’ensemble des procédures de remise de bien et les opérations de caractère
financier. Dans le cadre de la remise de bien, l’expiration du contrat entraine le transfert de la propriété ou de la
jouissance des biens. Ce transfert de la propriété a pour conséquence le transfert de la charge de risques. Ce
transfert se fait dans le cas des travaux publics par la réception de l’ouvrage. Cette dernière est le point de départ
de la garantie décennale. Dans le cas des concessions, l’opération finale consiste dans le transfert de la propriété
du bien à titre gratuit. Tous les investissements réalisés par la personne privée reviennent à la personne publique.
Dans le cadre des opérations financières, il s’agit dès lors, dans la rédaction d’un décompte définitif de
l’exploitation. Ce décompte définitif dresse l’état des dettes et créances du contractant privé. Pour les marchés
publics, il s’agit du solde de ce contrat.
Celle-ci peut être prononcée soit à titre de sanction ou soit en raison de l’intérêt général.
Dans le cas d’une résiliation sanction, le contractant privé n’a pas en principe droit à la réparation du préjudice.
Toutefois, il peut avoir droit à une indemnité s’il a réalisé un ouvrage qui n’est pas amorti notamment dans la
délégation de SP et contrat de partenariat.
En revanche, dans le cadre d’une résiliation pour motif d’intérêt général, le contractant a droit à une
indemnisation qui répare le préjudice subi. L’indemnisation doit comprendre le manque à gagner et le préjudice
subi résultat du non amortissement des ouvrages et investissements. Il appartient à l’autorité concédante en
vertu des règles générales applicables au contrat administratif et sans réserve des droits d’indemnisation de
mettre fin avant son terme à un contrat dès lors qu’il existe des motifs d’intérêt général justifiant que
l’exploitation du SP soit abandonnée ou établie sur des bases nouvelles. En matière de concession et affermage
(DSP), le juge des référés peut prononcer l’expulsion de l’ancien concessionnaire alors que la mesure de résiliation
fait l’objet d’un recours devant les juridictions administratives.
Celle-ci ne fonctionne que lorsque le fait est imprévisible, irrésistible et extérieure. Ce phénomène doit
empêcher le contractant de l’administration de continuer ou d’assurer la continuité du SP (principe des lois de
Rolland) voir arrêt CE 1932 compagnie des tramways de Cherbourg -> la compagnie dont l’exploitation était
devenue chroniquement déficitaire malgré de nombreuses augmentations de ces tarifs ne pouvait plus assurer la
continuité du SP. Le CE a considéré que la force majeure était établie lorsque le conditions économiques
nouvelles ont créé une situation définitive ne permettant plus au concessionnaire d’équilibrer ses dépenses avec
les ressources dont il dispose. Les cas de force majeure sont caractérisés en cas de circonstances de guerre ou de
catastrophes naturelles.
La responsabilité encourue résulte du manquement des parties à leurs obligations telles que prévues dans le
contrat. Il s’agit d’une responsabilité contractuelle pour faute et une simple faute suffit pour la caractériser. Au
plan pénal, l’art 7 de la loi du 3 janvier 1991 relative à la transparence et régularité des marchés crée un délit de
complaisance qui consiste à procurer un avantage à autrui par un acte contraire aux dispositions législatives et
réglementaires qui ont pour objet la liberté et l’égalité des candidats devant les contrats. La responsabilité peut
être engagée de manière contractuelle ou post contractuelle.
I- la responsabilité contractuelle
Celle-ci peut être engagée sur le fondement d’une faute mais aussi sur le fondement d’une responsabilité sans
faute.
Outre l’obligation de remédier aux malfaçons, inexécutions, imperfections relevés dans les réserves, et ce dans un
délai prescrit par l’administration, le contractant privé est tenu à des obligations post contractuelles durant 2
délais, 2 responsabilités. Au titre de la garantie de parfait achèvement, l’entrepreneur doit exécuter les travaux
ou prestations de finitions ou reprises qui ont fait l’objet de réserve lors de la réception de travaux. La garantie de
parfait achèvement ne pèse que sur les entrepreneurs. A l’inverse, la garantie décennale est supportée par tous
les constructeurs ainsi que les entrepreneurs. La garantie décennale repose sur les principes définis aux articles
1792 et 2270 du code civil (arrêt du CE 2 février 1973 « Trannoy »). La garantie décennale repose sur une
présomption simple résultante de l’apparition du dommage. La reconnaissance de la responsabilité de la part du
constructeur interrompt le délai de prescription. La garantie décennale concerne les ouvrages de bâtiments ou de
génies civils affectés par un désordre qui compromet la solidité ou l’utilisation des équipements. Les cas les +
importants de la responsabilité décennale sont les affaissements de murs, fuites de toitures ou encore les fissures
provenant d’un éclat de béton. La réparation du dommage doit être intégralement effectuée soit en nature ou
encore en argent. Cette réparation financière aura été préalablement établie par une expertise judiciaire. Enfin,
s’agissant de la garantie trentenaire elle couvre les dommages résultant d’une fraude ou d’un dol de la part du
constructeur qui suppose une intention frauduleuse ou faute volontaire. Contrairement à la responsabilité
décennale qui implique une présomption de responsabilité du constructeur, la fraude ou le dol doit être prouvé
par le maitre d’ouvrage (personne publique). La réparation du dommage est elle aussi intégrale.
Le juge administratif a la charge de contrôler la légalité des contrats administratifs. Il peut intervenir en urgence
dans le cadre des référés pré contractuels ou contractuels. Il peut également intervenir dans le cadre du
contentieux classique du droit des contrats à travers le REP ou encore le recours de plein contentieux.
I- Les référés
B) le référé contractuel
Le référé contractuel s’envisage dans la continuité du référé précontractuel. Toutefois, afin d’éviter un recours
abusif au référé contractuel, notamment en cas d’échec du référé précontractuel le requérant ne peut agir sur le
fondement du référé contractuel. Les personnes pouvant exercer le référé contractuel sont celles qui ont un
intérêt à conclure le contrat et qui sont susceptibles d’être lésées par le manquement invoqué. De même le
préfet peut saisir la juridiction administrative pour les contrats non soumis au contrôle de légalité. Les délais pour
exercer ce recours sont définis à l’art R551-7 du code de justice administrative.
1er délai possible : au plus tard le 31ème jour suivant la publication d’un avis d’attribution suivant la notification du
contrat. En l’absence de publication d’avis, le recours doit être exercé au plus tard dans un délai de 6 mois à
compter du lendemain du jour de la conclusion du contrat. Si la personne publique décide de publier un avis
d’intention de conclure, elle doit observer un délai de 11 jours et dès lors le référé contractuel ne peut plus être
exercé.
S’agissant des pouvoirs des juges du référé : le juge des référés dispose de 2 possibilités :
- Suspension du contrat : celle-ci est effective jusqu’au jugement rendu sur le fond. Le CE, le TA ou CA
devront statuer sur le litige aux fins d’annulation ou aux fins de déclarations du contrat devenu licite.
- Annulation du contrat : le JA ou juge des référés peut déclarer l’annulation du contrat. Le juge des référés
peut par ailleurs assortir ses mesures de pénalités en cas de levée de la suspension. Si la personne
publique ne suspend pas l’exécution du contrat, elle risque une pénalité forfaitaire par jour d’exécution.