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Promo 10 – Groupe 2

1) Les femmes… l’éducation, l’emploi, la politique en Thaïlande

Si aujourd’hui, les thaïlandaises sont pleinement intégrées dans la vie de leur pays,
notamment grâce à l’éducation et les lois votées en ce sens, il n’en a pas toujours été ainsi.
En 1974, une loi permis la mise en place des droits de l’homme et de la femme, donnant le
droit a chacun de choisir un domicile, un emploi, quel que soit son sexe.
L’année suivante, les femmes ont le droit de voyager à l’étranger sans leur mari.
En 1978, la commission du National Economic Social Development Board rédige le « plan
de développement de la femme donnant les même droits aux hommes et aux femmes dans
les administrations, la santé, l’éducation.
En 1985, La Thaïlande devient membre du CEDAW (Convention on Elimination of all forms
of Discrimination Against Women) permettant aux femmes d’accéder à des postes au sein
du gouvernement, dans l’administration et l’éducation.
La constitution de 1997 donne une vraie impulsion dans l’égalité hommes/femmes (mise en
place d’une commission des droits de l’homme, protection contre les violences au foyer, au
travail et dans la vie sociale…)

L’Education : vers un rééquilibrage


Les femmes sont statutairement inférieures et elles partent donc de loin au niveau de
l’éducation. Jusqu’à récemment, elles n’avaient qu’un rôle au sein de la famille et aucun
dans la vie sociale. Le National Statistics Office indique que le taux d’alphabétisation des
femmes était de 60% en 1960, puis 91% en 2000 (contre 95% pour les hommes), mais ce
taux est exactement le même pour les 15-24 quel que soit leur sexe.

Politique et Administration : l’espoir


La culture et les nécessités d’une vie de famille ont maintenu les femmes loin de la politique.
Aujourd’hui, les femmes peuvent être considérées comme politiquement actives. Cependant
le pouvoir de décision et le contrôle des leviers politiques restent principalement entre les
mains des hommes. Il y a encore peu de femmes à la direction des partis, des
gouvernements et à la tête des administrations, même si le personnel féminin est supérieur à
50% dans la plupart des ministères. Dans l’administration centrale, il n’y a pas de
discrimination pour les promotions mais la pratique fait que leur avancement est plus lent.
Pour la première fois, les autorités ont fixé comme règlement un quota de 50% pour les
femmes dans les comités de gestion des fonds communaux alloués à chaque village. En
2002, le gouvernement a approuvé la création d’un poste « pour le respect de l’égalité des
sexes » dans chaque département ministériel et dans chaque agence gouvernementale.
Les femmes qui semblaient donner un nouveau souffle à la politique, en fait elles luttent
d’abord pour la condition féminine et sont tombées dans des discours bureaucratiques de
gestion de projets. Ces mouvements féminins ont souvent une durée de vie assez courte
dans le paysage politique Thaïlandais, mais elles participent de plus en plus aux
négociations avec les autorités gouvernementales, elles se montrent plus flexibles,
diplomates et réalistes que les hommes. Elles sont de plus en plus en vue sur des projets
d’infrastructures et sur tout ce qui concerne l’environnement.
L’évolution du rôle des femmes est assez fulgurante en Thaïlande et même si l’égalité est
encore imparfaite, elles auront un rôle primordial dans l’avenir et l’évolution du pays.

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2) L’histoire de la Thaïlande

La Thaïlande a porté le nom de Siam jusqu'en 1939, mais l’histoire du royaume de Thaïlande
remonte au 6e siècle.

6e au 11e siècle : Civilisation Dvarovati : Ensemble de villes-états peuplé d’adeptes du


bouddhisme : les Môns (descendants d'immigrants indiens métissés avec les Thaïs originels)

11e au 13e : Domination de l’empire Khmer sur la région actuelle orientale et centrale.

13ème : Unification des communautés Thaïes pour fonder le royaume de Sukhothai (1238-
1350). Le plus grand souverain de cette dynastie est Ramkamhaeng. Sukhothai veut dire
"l'aube de la félicité". Le royaume du Lan Na est fondé dans les montagnes du Nord, autour
de Chiang Maï.

14ème : fondation du royaume Ayutthaya (1350-1767) qui annexe le royaume de


Sukhothai en 1438.

16ème : La première ambassade portugaise s'établit à Ayutthaya en 1511, les Français


arriveront en 1662. Ayutthaya passe sous le contrôle birman pendant quinze ans.

17ème : apogée du royaume Ayutthaya.

18ème : les birmans envahissent à nouveau Ayutthaya. Une nouvelle capitale est créée à
Thonburi (en face de la future Bangkok). En 1782, c'est le début de la dynastie Chakri
actuelle, dont les souverains porteront tous le nom de Râma.

19ème : après avoir été moine boudhiste pendant 26 ans, le roi Mongkut (cf. Anna et le roi
avec Yul Brynner) accède au trône en 1851. Il ouvre son pays sur l'occident. Etat tampon
entre la Birmanie anglaise et l'Indochine française, le Siam évite l'annexion en signant des
accords commerciaux avec les puissances coloniales. Bangkok devient capitale en 1864. Le
roi Chulalongkorn modernise le pays.

20ème : en 1932, un coup d'état met fin à la monarchie absolue et un gouvernement militaire
voit le jour. En 1939, le Siam prend le nom de Thaïlande. Pendant des années, le pays est
gouverné par l'armée qui réprime des manifestations étudiantes dans les 70's, décrète la loi
martiale en 1991 et réprime brutalement une manifestation pour la démocratie en 1992. En
1995, les partis démocrates gagnent les élections.

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3) Médias et Liberté de la presse en Thaïlande

Les principaux journaux nationaux sont au nombre d’une trentaine, dont une vingtaine en
langue thaïe, 4 en anglais, 5 en chinois et 2 en japonais. Plus de 150 magazines sont
répertoriés. Parmi ceux-ci, les plus gros tirages sont ceux de la presse féminine avec douze
titres dépassant 100 000 exemplaires. Il existe une presse régionale dans les principales
villes de province (Chiang Mai, Khon Khen etc…), à faible tirage et essentiellement tournée
vers l’actualité locale. Plusieurs quotidiens nationaux, dont Thai Rath et Daily News, publient
des éditions régionales.
Les chiffres concernant l’influence exacte des journaux sont souvent contradictoires, les
groupes de presse ne veulent pas se soumettre à un contrôle quelconque des ventes.
Selon AC Nielsen Thailand (avril 2002), 42% des habitants de Bangkok (conurbation : 8.9
millions d’habitants) de plus de 12 ans , et 40 % de la population urbaine lisent en moyenne
un quotidien par jour, ce chiffre tombant à 12% pour la population rurale, ce quotidien étant,
dans l’immense majorité de langue siamoise. 

Principaux journaux Prachachat Thurakit (langue thaïe, bi-


hebdo. économique)
Bangkok Post (langue anglaise) Than Sethakit (langue thaïe, bi-hebdo.
The Nation (langue anglaise) économique)
Business Day (langue anglaise)
Thai Rath (langue thaïe)  Télévision
Daily News (langue thaïe)
Kom Chad Luek (langue thaïe) chaîne 3
Khao Sod (langue thaïe) chaîne 5
Matichon (langue thaïe)  chaîne 7
Thai Post (langue Thaïe) chaîne 9
Siam Rath (Langue thaïe) chaîne 11 (présente quelques
Naew Na  (langue thaïe) programmes en anglais)
Krungthep Thurakit (langue thaïe, ITV
quotidien économique)
Phuchadkan (langue thaïe, quotidien et
hebdo économiques)

Dans le classement 2009 de la liberté de la presse dans le monde de RSF (Reporters Sans
Frontière) la Thaïlande n’apparait qu’en 130e position. L’affrontement sans fin entre les
« chemises jaunes » et les « chemises rouges » a eu un effet très négatif sur le travail de la
presse. De plus, RSF met également la Thaïlande sous surveillance en ce qui concerne
internet.
La fin du règne du roi Bumibol Adulyadej approche et la monarchie est un sujet
particulièrement sensible ces dernières années.
En janvier 2009, le gouvernement a fortement investi pour la mise en place d’un filtre
national afin de bloquer les sites internet hébergés en dehors du pays et portant atteinte à la
monarchie. Plus de 4000 sites ont été bloqués depuis le début de l’année 2009.
Selon le Cyber Crime Act (adopté en 2007) la police est autorisée à saisir le matériel
informatique des personnes suspectées de diffuser des messages à contenu insultant ou
pornographique. On assiste à un renforcement de ces lois en 2009, avec un amendement
prévoyant des peines de prison pour toutes les personnes suspectées de crime de lèse-
majesté, pour augmenter les peines en cas de diffamation, insulte ou menace envers la

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monarchie. La peine de prison ferme peut atteindre 15 ans et tous les citoyens thaï peuvent
demander l’ouverture d’une enquête en cas de soupçon envers un collègue, voisin…
Alors que le royaume fait face à une nouvelle période de crise politique, les conditions de
travail de certains médias se détériorent. Même si les médias publics optent souvent pour
une ligne éditoriale progouvernementale. Les tensions politiques ne doivent pas déborder
sur la liberté des médias. Il semble que la situation de la liberté de la presse tende à se
dégrader encore davantage actuellement.

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4) Système bancaire Thaïlandais

Le gouvernement n’est pas satisfait de la politique de taux des banques thaïlandaises, qui
consiste à ne répercuter que très partiellement les baisses de taux de la banque centrale,
sur le cout des prêts de leurs clients. La Thaïlande pourrait accroitre l’accès des banques
étrangères sur son territoire, pour encourager la concurrence dans les services financiers. Le
gouvernement se dit prêt à étudier la façon dont les règles qui encadrent l’activité bancaire
peuvent être assouplies.
Le gouvernement encourage “la concurrence” dans le secteur bancaire, qui doit permettre
aux consommateurs d’avoir des services de qualité et des prix raisonnables, a déclaré le
ministre des Finances thaïlandais Korn Chatikavanij  à la Chambre de commerce américaine
en Thaïlande.
“La question qui se pose en ce moment est de savoir comment pourrions-nous renforcer le
rôle de la communauté bancaire internationale en vue de créer un environnement plus
concurrentiel, ici, dans le secteur bancaire”
a déclaré Korn Chatikavanij.
Les banques thaïlandaises vont recevoir cette année 54 milliards de baht (1,5 milliards de
dollars) d’aides d’État visant à les aider à relancer les prêts aux entreprises.
La Banque de Thaïlande a aussi déclaré qu’elle continuera l’assouplissement de sa politique
monétaire de réduction de son taux d’intérêt de référence (réduit à 2%).
La propriété étrangère dans les banques thaïlandaises est plafonnée à 49%, tout comme
pour les autres entreprises opérant en Thaïlande, limitant ainsi le développement d’une
véritable concurrence dans le secteur bancaire. Les opérations des banques étrangères en
Thaïlande, dont  les principales sont Citigroup Inc et HSBC Holdings, sont limitées par la
banque centrale des règlements de Thaïlande, ce qui les empêche d’être en concurrence
avec les grandes banques thaïlandaises de réseau comme la Bangkok Bank, la SCB (Siam
commercial Bank) ou Kasikorn Bank.
La Bank of Nova Scotia, la troisième banque canadienne par les actifs bancaires, a doublé
sa participation à 49% dans Thanachart Bank,  la plus grande société de financement
automobile en Thaïlande. La banque néerlandaise ING Groep NV a aussi une participation
de 26% dans la TMB Bank et la malaisienne BUMIPUTRA-Commerce Holdings Bhd a une
part de 42% dans BankThai.

La Chine souhaite faire évoluer le marché bancaire en Thaïlande


La plus grande banque commerciale de Chine, la banque industrielle et commerciale de
Chine (Industrial and Commerce Bank of China – ICBC) souhaiterait accroitre sa
participation à plus de 49 % dans la Banque de Thaïlande ACL. ICBC a également demandé
au premier ministre d’envisager de porter à 50 %, au lieu de l’actuel de 25 % la proportion de
représentants étrangers autorisés à siéger dans le conseil d’administration.
L’expansion de l’ICBC en Thaïlande serait favorable à l’investissement et au commerce
chinois dans le royaume, et relancerait la dynamique du marché local avec une large base
de clients, l’expérience de gestion, des technologies de l’information et une solide
performance de gestion des risques tout au long de l’expérience financière récente crise.

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5) L’économie suffisante, développement durable à la Thailandaise.

C’est une des petites spéficités du royaume : un attachement très royal au concept
d’économie suffisante. Ce concept inspiré du bouddhisme qui prône la modération et
l’autonomie économique est apparu formellement pour la première fois dans les décrets
nationalistes (Rattaniyom) du régime militaire du maréchal Phibunsongkhram à la veille de la
seconde guerre mondiale. A une époque où l’économie thaïlandaise restait majoritairement
agricole et où la pagode était le centre de la vie sociale, il reflétait simplement la réalité
quotidienne de la plus grande partie des Thaïlandais.
Quand les Américains ont fait de la Thaïlande une base arrière de leur intervention militaire
en Indochine, donc à partir du milieu des années 60, le concept n’était déjà plus en vogue.
L’influence croissante du modèle américain et l’assistance financière massive des Etats-Unis
ont donné naissance à une classe puissante d’hommes d’affaires guidés par leur instinct
capitaliste.
Le monarque a repris, à partir de 1974, le concept d’économie suffisante et l’a, depuis,
développé avec persévérance. Le 4 décembre de cette année-là, dans son traditionnel
discours d’anniversaire, il a souhaité aux Thaïlandais d’avoir « assez pour manger et assez
pour vivre ». « Le développement d’un pays doit s’effectuer pas à pas. Cela doit démarrer
avec la suffisance alimentaire et une existence adéquate, en utilisant des instruments qui
sont économiques mais de bonne qualité technique. Quand cette base est solide, un statut
économique plus élevé peut être recherché », a-t-il alors déclaré.
Le roi s’inspirait ainsi de l’expérience tirée des multiples projets de développement local,
dans les provinces, à l’initiative de la famille royale. Il avait constaté que, souvent, les
Thaïlandais tendaient à s’enthousiasmer pour un développement économique rapide qui
laissait les petites gens à la traîne. A ses yeux, les projets les plus solides étaient ceux qui
progressaient de manière graduelle, grâce à l’accumulation de connaissances et d’expertise.

Un modèle de ferme familiale


Pour le monarque, le progrès ne devait pas se mesurer en chiffres de croissance, mais par
la capacité de se suffire à soi-même et de contrôler sa destinée économique. En 1996, le roi
Bhumibol a créé un modèle de ferme familiale fonctionnant sur le principe de suffisance
économique : un terrain de 2,4 hectares (la moyenne des propriétés en Thaïlande) divisé en
un étang pour la pisciculture, un rectangle de rizières et un espace pour des arbres fruitiers
et pour les légumes. Le souverain a précisé que ce type de ferme auto-suffisante ne devait
pas être une fin en soi, qu’il devait y avoir un développement graduel, notamment par des
échanges commerciaux.
C’est l’idée d’une voie moyenne, d’un équilibre harmonieux entre les ambitions et les
moyens dont on dispose, qui sort tout droit du bouddhisme Theravada. La notion bouddhiste
de samma achiva, cinquième composante de l’Octuple noble sentier, est généralement
traduite par « les moyens d’existence justes ». Selon l’intellectuel thaïlandais Prawase Wasi,
il s’agit de gagner sa vie, non pas « en blessant les autres », comme souvent dans la société
actuelle, mais « sans opprimer, sans s’exploiter soi-même, ni exploiter les autres ou
l’environnement, tout en dépensant moins que ce que l’on gagne ».
La philosophie d’économie suffisante a connu un regain d’intérêt après la crise financière de
1997. L’économie thaïlandaise s’était brutalement effondrée parce qu’elle était trop
dépendante des capitaux financiers extérieurs ; le royaume s’était lancé dans une course à
la croissance économique, aussi effrénée que dangereuse. Le modèle de la ferme familiale
devait être projeté au niveau national. Le pays devait s’immuniser contre les chocs
extérieurs. La philosophie de suffisance économique a servi de base pour la rédaction du
neuvième plan quinquennal (2002-2007). Celui-ci n’a toutefois pas été appliqué par Thaksin
Shinawatra quand il dirigeait le gouvernement (2001-2006). Le concept opère un retour en

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force depuis le coup d’Etat du 19 septembre 2006. Il ne devrait pas entraîner de changement
fondamental dans l’orientation économique du pays, mais permettre simplement de rectifier
les excès de l’ère Thaksin.

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