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N°
ploi a 20 ans
Associations mode d’em
20 ans d’association,
20 ans d’action
# bénévolat
# loi 1901
Prix au n° : 12 euros TTC • n° ISSN : 1291-7826
# association
59
propositions
pour une société En Europe, les associations
de l’engagement .............. 6
cherchent encore leur place............................................................18
Les associations, combien de divisions ?............22
Une révolution fiscale qui n’est pas terminée....10
L’accompagnement
Les associations associatif vit
tentent de sa révolution 24 ........
s’adapter à
la baisse des
subventions 12 ...................
Emploi associatif : la fin d’une spécificité............26
Associations L’engagement
et collectivités : associatif
je t’aime prend un coup
moi non plus 16 ........ de jeune 30 .................................
20 en chiffre
asns
En 20 ans, le dynamisme de la vie associative ne s’est pas ralenti au contraire…
1998 Toujours plus … Et de salariés et bénévoles Des budgets en hausse malgré
d’associations… pour les faire vivre une baisse des subventions
De nos
jours Nombre d’associations Nombre de salariés Budget cumulé
en France associatifs des associations
73 000 46 %
13 MILLIONS
51 %
La mention « de nos jours » fait référence à la dernière année de référence connue qui peut remonter à un ou deux ans en arrièrre
selon les données disponibles.
Les associations,
actrices invisibles
du changement
DR
D
epuis une vingtaine d’années, il est un doivent aussi s’affirmer comme des lieux d’expé-
phénomène mondial : c’est l’essor considé- rimentation de nouvelles façons de faire dans l’es-
rable des initiatives citoyennes, ce que je pace public ; afficher le sens de leurs actions en
nomme l’associationisme. À chaque fois qu’on se faveur d’une société qui ne soit pas gouvernée par
rend sur un territoire, on est étonné du nombre l’uniformisation ; faire vivre les différences dans
de choses qui s’y passent et qui, bien souvent, une égalité entre les personnes. Des défis aux-
permettent à la société de « tenir ». Au-delà des quels elles se sont déjà confrontées au cours de
statuts juridiques (même si le statut associatif ces vingt dernières années – ce numéro anniver-
en est une manifestation très nette), l’associatio- saire d’Associations mode d’emploi en témoigne
nisme est cette capacité de chacun et chacune de – et qui, n’en doutons pas, continuent à se dres-
se lier à d’autres pour réaliser ensemble un objec- ser devant elles.
tif commun. Jean-Louis Laville
Professeur du Cnam, auteur de « La gouvernance des
Ce regain de l’associationisme est pourtant peu associations » (Érès, 2013), « Associations et action
perceptible et presque invisible. Il y a à cela publique » (Desclée de Brouwer, 2015), « L’économie
d’abord une raison historique. Né au début du sociale et solidaire » (Le Seuil, 2016), « L’association,
sociologie et économie » (Pluriel, nouvelle édition 2018).
XIXe siècle, l’associationisme a été ostracisé à la
fois par le courant libéral qui y a vu un mouve-
ment naïf et sans importance et par le courant
marxiste qui l’a jugé « utopique » et immature. UN NUMÉRO SPÉCIAL
Tout le XXe siècle a vécu sur cette vision des choses POUR QUOI FAIRE ?
où, hors du capitalisme marchand pour les uns,
Depuis vingt ans, Associations mode
ou de l’État social pour les autres, il n’y avait pas
d’emploi, dont le premier numéro est
d’autre voix. Il nous faut donc d’abord retrou- sorti en même temps que la nouvelle
ver cette mémoire, réhabiliter cette pensée de la instruction fiscale (un pur hasard, nous
transition plutôt que de la rupture, cette volonté avions dû refaire le n° 1 dans l’urgence),
d’aller, non vers une société parfaite, mais vers accompagne les associations et leurs
partenaires publics pour les aider à
une société meilleure. L’autre raison est liée au comprendre les évolutions de la vie
modèle néolibéral qui réduit l’association à une associative et ainsi mieux faire face à
forme d’entreprise qu’il faudrait « professionnali- ces changements. Informer, remettre
ser », qui aimerait que les associations deviennent en perspective, militer pour que la vie
des entreprises (presque) comme les autres mais associative soit pleinement reconnue est
la mission que nous nous sommes fixée.
avec un but social. Dans ce numéro anniversaire, nous avons
Ces dilemmes, nous les retrouvons dans chaque voulu mettre en évidence les points qui
association : bureaucratisation ou délibération ; nous ont paru les plus importants. Non
adaptation aux normes ou recherche d’une dimen- pas pour regarder derrière nous, mais
sion politique au cœur du projet associatif. Pour pour, comme le dit Jean-Louis Laville,
vous aider à affronter les mutations à
ne pas passer d’une dépendance aux financements venir. Plus qu’un numéro de collection,
publics à une dépendance aux financements pri- c’est donc avant tout un outil de travail et
vés, les associations doivent activer leurs res- de réflexion. Bonne lecture.
sorts propres : bénévolat, volontariat. Mais elles
59 propositions
pour une société de l’engagement
Après des débuts difficiles, la
concertation lancée par le Premier
ministre en novembre 2017 a
débouché le 8 juin sur la remise
d’un rapport du Mouvement
associatif « Pour une politique
de vie associative ambitieuse et
le développement d’une société
de l’engagement ». La balle est
maintenant dans le camp
du gouvernement.
C
ela avait mal commencé. Lorsqu’il
©Mouvement associatif
y a un an le gouvernement
d’Édouard Philippe était consti-
tué, certains avaient été déçus de voir la
vie associative sans ministère ou secréta-
riat d’État spécifique. Puis est venue cette
série de décisions qui, sans viser direc- Remise du rapport du Mouvement associatif au Premier ministre, le 8 juin dernier.
De gauche à droite : Philippe Jahshan, président du Mouvement associatif,
tement les associations, les ont néan- Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, Édouard Philippe, Premier ministre
moins cruellement impactées : baisse des et Jean-Christophe Itier, Haut-commissaire à l’ESS et à l’innovation sociale.
emplois aidés, fin de la réserve parlemen-
taire, suppression de l’ISF. Une restitution des trois groupes de tra-
Les représentants vail mis en place en novembre 2017 a eu
Signal négatif du monde associatif lieu le 27 février dernier en présence de
Un an plus tard, les choses se sont-elles Jean-Michel Blanquer et Christophe Itier.
améliorées ? Oui et non. Commençons
reconnaissent une qualité Sans crier victoire, les représentants du
par le non. Il est parfaitement illustré d’écoute qui, espèrent-ils, monde associatif reconnaissent une qua-
par une tribune (1) signée par d’émi- se traduira bientôt lité d’écoute qui, espèrent-ils, se traduira
nents responsables associatifs – et pas en décisions. bientôt en décisions.
spécialement des adeptes de la contes-
tation permanente – qui n’y vont pas 130 contributions
de main morte : « Le secteur associatif Volonté de faire La dernière étape de cette concertation a
a le sentiment de ne plus être reconnu Pourtant, « dans le même temps », le gou- eu lieu le 8 juin à Toulouse. Philippe Jahs-
comme un interlocuteur naturel du gou- vernement a enclenché une dynamique han, président du Mouvement associatif,
vernement dans l’élaboration des poli- de concertation avec les acteurs associa- a remis à Édouard Philippe un copieux
tiques publiques […] La liste est longue tifs en mettant en place des groupes de rapport, issu d’un travail véritablement
des sujets sur lesquels les associations travail « de co-construction de la poli- collectif (2). 113 participants réunis sous
n’ont pas été écoutées par les pouvoirs tique associative du gouvernement ». la houlette du Mouvement associatif ont
publics avant que soient prises des déci- C’était reconnaître que celle-ci n’existait produit quelque 130 contributions qui
sions majeures […] C’est un signal néga- pas vraiment, mais c’était aussi afficher débouchent sur 59 propositions. Celles-
tif pour les associations. » une volonté de faire avec les associations. ci s’organisent en trois grandes théma-
tiques : faire vivre les potentialités de la de créer un dispositif d’aide aux associa- (n° 24). Pour faciliter l’accès aux marchés
loi 1901 ; bâtir une politique de dévelop- tions en difficulté (proposition n° 43), de publics il suggère de généraliser le prin-
pement, de soutien et de reconnaissance permettre aux associations manquant de cipe d’allotissement qui permet la décom-
de la vie associative ; faciliter la mission fonds propres de bénéficier de garanties position d’un marché en lots (n° 22).
d’intérêt général des associations. d’emprunts de l’État (n° 44), de créer un Deux propositions enfin sont dédiées à la
fonds d’avance de trésorerie permettant liberté associative (n° 14 et n° 15). L’une
Effort de synthèse des avances remboursables pour lancer d’elles exige une « protection des associa-
Si l’on ne trouve pas vraiment d’idées des projets sur financements européens tions face aux procédures baillons qui leur
nouvelles dans ce rapport qui reprend (n° 45) ou de donner aux associations la sont intentées par certaines entreprises
au contraire des thématiques récurrentes possibilité de conserver leurs excédents, pour intimider, limiter la liberté d’expres-
déjà bien labourées, c’est justement là y compris pour les secteurs « tarifés » du sion, et dissuader de s’exprimer dans des
toute sa force. On sent un effort de syn- médico-social (n° 50). débats publics. » Un véritable portrait du
thèse pour couvrir l’ensemble des préoc- secteur, de ses inquiétudes et de ses dif-
cupations des associations. On ne sera Portrait du secteur ficultés. Reste à savoir comment le gou-
donc pas étonné de relever 13 propo- Sans surprise, le rapport insiste sur la vernement y répondra.
sitions autour de l’engagement, un des nécessité d’instaurer une politique spé-
maîtres mots du rapport, 8 autour de la cifique de l’emploi associatif (n° 56) et Michel Lulek
meilleure connaissance du secteur, 11 réclame une augmentation « significa- (1) bit.ly/2FJWCCb
autour de la non-lucrativité ou 13 autour tive » des moyens alloués au Fonds de (2) bit.ly/2l0hE7H
associative en 20 questions
13 • Que signifie l’acronyme OPCA ? 19 • Depuis la loi Notre,
o Organisation participative des conseils les communes sont toutes regroupées
d’administration en intercommunalités et :
o Organisme public constitué en association o ne peuvent plus subventionner directement
o Organisme paritaire collecteur agréé les associations
(réponse page 24) o ne peuvent subventionner que les
associations relevant de leur compétence
14 • Depuis quelle année les associations o peuvent subventionner toutes les associations
loi 1901 ont-elles un plan comptable de la commune
spécifique ? (réponse page 17)
o 1901
o 1946 20 • En 2014, les pouvoirs publics
o 1999 et les associations ont signé :
(réponse page 11) o une convention pluriannuelle d’objectifs
o un protocole d’accord pour la mise en œuvre
15 • À partir de quelle somme du service civique
de subventions ou de dons reçus o une nouvelle charte d’engagements
annuellement une association doit-elle réciproques
rendre publics ses comptes annuels ? (réponse page 16)
o 63 000 €
o 103 000 €
o 153 000 €
(réponse page 11)
L’
instruction fiscale du 15 sep-
tembre 1998 (gestion désinté-
ressée – concurrence – 4P) visait
à distinguer avec des critères simples et
concrets les situations fiscalisables. S’en
sont suivis de nombreux textes, dont les
plus marquants resteront l’instruction la généralisation de l’ESS en lui donnant tions. Les exonérations fiscales exis-
fiscale du 16 février 1999 stabilisant le des moyens juridiques semblables à ceux taient depuis longtemps notamment à
cadre de la sectorisation et de la filialisa- du secteur lucratif, tel qu’un régime spé- travers « la doctrine des œuvres ». La pra-
tion, l’ouverture de la procédure du res- cifique pour les opérations de fusion par tique des fusions entre associations exis-
crit fiscal, l’adaptation du plan comptable exemple, ont eu pour objectif de répondre, tait avant 2014, grâce aux techniques
général aux associations et fondations au fil des ans, à l’évolution culturelle et de droit privé contractuel. Cependant,
en 1999. économique qui s’est jouée pendant cette il convient de ne pas négliger l’utilité de
période. Les associations se sont profes- disposer de textes de référence plus expli-
Répondre aux évolutions sionnalisées, s’éloignant parfois dangereu- cites qui ont aussi apporté des réponses
La loi sur le mécénat en 2003 qui misait sement du concept associatif d’origine, et techniques précieuses. Par exemple, pour
sur de fortes incitations fiscales pour déve- se sont confrontées à de nouveaux défis : les fusions, le transfert de plein droit de
lopper les dons des particuliers et des gérance de fait, activités lucratives, fisca- l’ensemble du patrimoine, des créances et
entreprises, la création des fonds de dota- lisation partielle, recherche de finance- des dettes ne pose plus question et cela
tions en 2008, comme nouveau support, ments privés. évite les débats sur l’obligation de pro-
plus souple, du financement des œuvres céder par signification d’huissier. Toute-
d’intérêt général ou, plus récemment, la Situations ambiguës fois, des situations ambiguës perdurent.
loi relative à l’économie sociale et solidaire La publication de ces textes n’a pas bou- Il est ainsi regrettable que les textes sur
(loi ESS) de 2014 qui a visé à encourager leversé le cadre applicable aux associa- les fusions prévoient la double publica-
tion dans un journal d’annonces légales, calistes. La bonne gestion de leur struc-
même lorsque les entités fusionnantes ture demande pourtant qu’ils respectent DATES
5 avril
sont dans le même département. Le coût la réglementation applicable alors même
1998 : publication
des formalités est alors doublé sans que que gérer une association est parfois bien de l’instruction fiscale
cela soit justifié par l’objectif recherché plus compliqué que gérer une entreprise ! 4-H-5-98
d’information des tiers. Autre exemple : Il faut identifier le texte applicable dans 1999 : publication du plan
le secteur de l’insertion par l’activité éco- le dédale des lois et il faut souvent mettre comptable associatif
nomique demeure écartelé entre la mis- en œuvre des exceptions ou des exoné- 2014 : dispositions légales
sion d’insertion entrant dans l’intérêt rations qui contraignent les structures sur les fusions
général et le caractère économique de ses à devoir les justifier. Le modèle écono-
activités support. mique hybride, la diversité des statuts des
acteurs font que de nombreux paramètres vole est ainsi un enjeu clairement iden-
Accès complexe sont à prendre en compte. Le renforce- tifié et fait partie des axes de politique
Ces nouvelles réglementations restent ment des compétences des bénévoles et gouvernementale pour la vie associative
par ailleurs d’un accès complexe. Les une professionnalisation des équipes sont pour lesquels nous attendons encore à ce
dirigeants associatifs, qui exercent le donc indispensables dans des domaines a jour le plan d’actions.
plus souvent leur mission dans un cadre priori austères et moins directement en
bénévole, ne peuvent pas être en même lien avec le cœur de la mission de l’asso- Camille Viltard-Lamy, Malik Tine,
temps des professionnels juristes ou fis- ciation. Le soutien à l’engagement béné- Cécile Chassefeire, Gérard Lejeune
vai l Associations de
mbre du groupe de tra
E, expert-comptable, memptes et de l’ordre des experts-comptables
Témoin GÉRARD LEJEUNde s commissaires aux co
le
la Compagnie nationa
« La première règle de la bonne gestion associative
est de tenir des comptes »
DR
L
es politiques publiques de rigueur
et l’évolution de la réglementation
européenne en matière d’aides
d’État ont imposé un contrôle strict des
subventions (1). Ces dernières font sou-
vent l’objet d’une convention fixant les
obligations respectives de l’association
et du financeur (2). Leur montant a été paysage des organismes sans but lucra- structurellement déficitaires. Ces acti-
réduit de manière significative et elles tif a permis aux associations simplement vités sont développées en interne, dans
tendent à être remplacées par des pro- déclarées de se doter d’un outil de collecte le cadre de la franchise d’impôts com-
cédures d’appels à projets soumises aux de donations et de legs. Enfin, ces der- merciaux ou d’une sectorisation fiscale,
règles de la commande publique. nières années, associations et entreprises ou en externe, à travers une filialisation.
ont également pu mesurer les bienfaits du Il est ainsi de plus en plus courant que
Les bienfaits du mécénat mécénat de compétence en plein dévelop- des associations contrôlent et gèrent une
Heureusement, depuis 2003, la France pement (mise à disposition de personnel filiale commerciale (ex. : une société par
est dotée d’un dispositif fiscal attractif et de moyens par des entreprises). actions simplifiée). De grandes associa-
incitant les particuliers et les entreprises tions ont même mis en place des mon-
à soutenir les associations d’intérêt géné- Diversification des ressources tages juridiques et fiscaux permettant
ral. Le développement des outils numé- À côté du mécénat, les associations ont d’attirer des investisseurs dans leurs
riques permet aujourd’hui aux petites été amenées à développer des partena- filiales tout en gardant leur contrôle
associations de collecter des dons de riats avec les entreprises dans le cadre (actions de préférence, société en com-
manière peu coûteuse grâce aux plate- de parrainages (sponsoring), activité fis- mandite par actions…).
formes en ligne de financement parti- calement lucrative (4). Suivant la même
cipatif. En outre, l’évolution technolo- logique de diversification des ressources, Nouveaux mécanismes
gique des services de paiement permet certaines ont entrepris d’exercer des acti- La recherche de nouveaux financements
aux entreprises commerciales de propo- vités de ventes de marchandises ou de impose parfois des restructurations se
ser à leurs clients ou à leurs salariés le prestations de services dans un cadre fis- traduisant par des fusions, groupements
mécanisme de l’arrondi solidaire consis- cal sécurisé par l’administration depuis de moyens ou coopérations. Par ailleurs,
tant à verser des microdons. L’arrivée en 1998. Elles peuvent ainsi financer une les associations bénéficient des outils de
2008 (3) des fonds de dotation dans le partie de leurs activités non lucratives la finance solidaire (agrément Esus) et
sont visées par deux nouveaux disposi- travaillent sur des projets de financement
tifs privés et publics en faveur de l’innova- en crypto-monnaie. Reste que si l’imagi- DATES
5 avril
tion sociale, ainsi que certains fonds d’in- nation des porteurs de projets est sans
2003 : loi Aillagon sur
vestissement. Les solutions sous forme limite pour pallier le désengagement de le mécénat
d’apport associatif, de prêt ou de garan- la puissance publique, certaines missions
2008 : création des fonds
tie de prêt peuvent néanmoins apparaître ne pourront toutefois jamais être cor- de dotation
exigeantes et sélectives. En revanche, le rectement assurées sans investissement
2014 : loi ESS – Définition
mécanisme des titres associatifs, réformé public, politique et financier. de la subvention, titres
par la loi ESS de 2014, demeure peu fré- associatifs, fusion
quent en pratique car les investisseurs Sarah Bertail et Emmanuel Sadorge,
trouvent le produit peu attractif en raison avocats, Delsol avocats CHIFFRES
des conditions de remboursement. Enfin, 3,5 milliards d’euros de
(1) Loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits
il est encore trop récent pour apprécier des citoyens dans leurs relations avec les administrations, mécénat d’entreprise
l’efficacité du nouveau mécanisme de art. 10 ; code du commerce art. L.612-4 et D.612-5 ; loi
7,5 milliards d’euros de dons
n° 87-571 du 23 juillet 1987 sur le développement du
financement par contrat à impact social mécénat, art. 4-1. des particuliers
(social impact bond). L’expérience per- (2) Circulaires du 18 janvier 2010 et du 29 septembre
Hausse depuis dix ans des
2015.
mettra de vérifier si ce mode de finance- (3) Loi n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation dons déduits de l’impôt sur
ment est adapté aux enjeux. De manière de l’économie, art. 140. le revenu : + 70 %
(4) BOI-BIC-RICI-20-30-10-20- § 150.
plus insolite, il existe des associations qui
Asso
trice générale de Hello
Témoin LÉA THOMASSI N, direc
Les petites associations ont besoin de fédérer dans la durée
©Eloise Vene
Quelle a été l’évolution de Le mécénat semble également Quels sont les défis à venir ?
votre activité par rapport au se démocratiser ? Le financement du fonctionnement. Il
financement associatif ? Il y a plusieurs années, les opérations de reste difficile de pérenniser l’emploi de
Il y a neuf ans, au début des réseaux collecte de dons étaient essentiellement permanents. Au-delà du financement
sociaux, nous avons commencé par le menées par les grandes associations par projet, les petites associations ont
projet Mail For Good. Nous proposions caritatives et ONG. Elles seules besoin de fédérer dans la durée une
aux associations d’améliorer leur visibilité pouvaient financer des campagnes de communauté de donateurs, un cercle de
par les e-mails. Puis, avec HelloAsso, nous communication très coûteuses, réalisées fidèles qui contribuent régulièrement
avons proposé des outils numériques par voie de presse, d’affichage ou de avec des petits versements (5 euros ou
gratuits pour la collecte de dons et de streetfundraising… Face à la baisse des 10 euros par mois). Un autre défi majeur
cotisations, la gestion de campagnes financements publics, les associations, est d’acquérir les codes et les compétences
de financement participatif ou pour la tous secteurs confondus, se sont pour développer les ressources privées.
billetterie d’événements. Aujourd’hui, mises à rechercher d’autres sources de Comment convaincre une PME de réaliser
nous travaillons sur un système de financement. Grâce aux nouveaux outils du mécénat de compétence ? Il faut mieux
flashcode pour contrôler les billets à numériques, une petite association sensibiliser sur les solutions existantes,
l’entrée des événements et améliorer le peut aujourd’hui lancer une campagne former et accompagner.
comptage et les justificatifs. Un autre de crowdfunding. On assiste à une
projet vise à faciliter la gestion des ventes « démocratisation » des pratiques d’appels En savoir plus
de produits et services. Le but est de de fonds. www.helloasso.com
soulager les bénévoles quant aux aspects
logistiques très chronophages de ces
activités.
État-associations :
une indépendance toute relative
Tantôt choyées, tantôt honnies, les
associations occupent une place à
part dans les dispositifs législatifs,
qui témoigne de l’ambivalence du
regard de notre société à l’égard
des corps intermédiaires. Si les
circulaires Fillon puis Valls vont
globalement dans le sens d’une
sécurisation des rapports entre
l’État et les associations, l’équilibre
entre partenaire et prestataire
reste difficile à trouver.
L
a révision générale des politiques
publiques (RGPP) initiée par le
gouvernement en 2007 a obligé
les services de l’État à rendre compte
de l’efficacité des politiques publiques.
Très critiquée car considérée comme
aux antipodes de la culture associative,
la RGPP est probablement un des pre-
miers textes qui ancre les associations économique » prévoit un régime déroga- de l’emprise du droit communautaire sur
dans une logique de prestation. Si son toire : la règle de minimis. Elle concerne le droit national et de l’intégration indif-
aspect mécanique manquait parfois d’hu- les associations dont les financements férenciée des associations parmi les opé-
manisme, les associations ont dû inventer publics n’excèdent pas les 200 000 euros rateurs du marché européen.
des indicateurs qualitatifs et quantitatifs, sur une période de trois ans. Ce dispositif
et intégrer l’évaluation dans la construc- marque un virage important car « dans la Équilibre
tion même des projets. pratique, la grande majorité des activités Il aura fallu près de deux ans de concer-
exercées par des associations peuvent être tation pour que la circulaire Valls du
Minimis considérées comme des activités écono- 29 septembre 2015 remplace la circu-
Le 18 janvier 2010, via la circulaire Fillon, miques ». Cette vision libérale témoigne laire Fillon. Elle permet de replacer les
le gouvernement entame une démarche associations dans une logique de partena-
de sécurisation des relations financières riat avec l’État résumée à l’article 1 : « au
entre les pouvoirs publics et le monde cœur de la société civile, [les associations]
associatif. L’objectif principal est de redé- L’objectif principal est occupent une place essentielle dans la vie
finir les modalités de financement des de redéfinir les modalités collective de la nation et le fonctionne-
associations au regard de la réglemen- de financement des ment de notre modèle de société, elles
tation européenne relative aux aides de associations au regard sont fréquemment amenées à anticiper,
l’État. Désormais, les aides financières éclairer ou compléter l’action conduite
de la réglementation
accordées aux « associations à caractère par les pouvoirs publics, inspirant à l’État
économique » sont considérées comme européenne et aux collectivités territoriales de nou-
des aides d’État. Cette notion « d’activité velles formes d’intervention, aux avant-
lementaire
uvoir d’agir et ancien par
S, président du collectif Po
Témoin JEAN-P IERRE WORM
« Les associations sont de plus en plus des exécutantes
de la commande publique »
DR
Associations et collectivités :
je t’aime moi non plus
Pour les associations, c’est encore,
et de loin, souvent les premiers
partenaires. Mais dans leurs
relations avec les collectivités
locales, les associations ont
dû faire face à de multiples
problématiques : baisse
tendancielle des financements
publics, passage de la subvention
à la commande publique,
reconfiguration territoriale suite
aux lois Notre et Maptam.
Un contexte loin d’être stabilisé.
L
es politiques publiques de la vie
associative se présentent encore
souvent de façon descendante. Dans
les faits la relation est pourtant plus équi- maient se sentir impliquées dans ces éva- compte de la coconstruction. Il est encore
librée. Si les associations ont besoin du luations et elles étaient aussi nombreuses un peu tôt pour savoir si la charte a été
soutien financier des collectivités, celles- à estimer avoir influencé des politiques appropriée localement mais, début 2017,
ci en retour savent que des pans entiers publiques. la HCVA a repéré une cinquantaine de
de leurs politiques locales reposent sur chartes signées.
l’action associative. Pacte de confiance
C’est dans ce contexte qu’a été cosignée Chassé-croisé
Fondamental en 2014 la nouvelle charte des engage- L’évolution majeure est peut-être ail-
Le baromètre des relations collectivités- ments réciproques entre État, collectivi- leurs. Tandis que jusqu’alors la com-
associations initié par Associations mode tés et associations, qui pose la première mune était en 2014 le principal parte-
d’emploi indiquait ainsi en 2013 que, glo- pierre d’un nouvel édifice visant à refon- naire pour 41 % des associations, elles
balement, leurs relations sont marquées der un pacte de confiance entre les pou- sont désormais supplantées par les
par la confiance et le respect. Ainsi 76 % voirs publics locaux et les associations. autres niveaux de collectivité (régions,
des collectivités locales considéraient le Sans valeur coercitive, cette charte porte départements, intercommunalités). Un
rôle des associations comme « impor- au moins trois enjeux politiques impor- chassé-croisé qui corrobore les analyses
tant » pour la commune, dont 26 % tants. Un enjeu lié aux échanges voire de Viviane Tchernonog qui avait déjà
comme « fondamental ». 25 % des col- aux rapports de force entre les collecti- signalé la place désormais prépondérante
lectivités interrogées en 2014 avouaient vités territoriales et les associations. Un des départements comme principaux
d’ailleurs avoir engagé des politiques enjeu démocratique du fait du rôle qu’as- partenaires financiers des associations.
publiques sous l’impulsion d’une initia- sociations et collectivités ont à jouer dans La tendance à la « métropolisation », le
tive associative et 23 % les associaient à le renforcement des modes de participa- regroupement des intercommunalités
l’évaluation des politiques qui relèvent de tion des citoyens. Enfin, un enjeu cultu- dans des ensembles plus vastes, la créa-
leur secteur. 36 % des associations affir- rel et partenarial qui implique la prise en tion de treize grandes régions en 2016,
secrétaire
ENT, maire de Sceaux,s de France
Témoin PH IL IPPE LAURl’A ssociation des maire
général de
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Des conseils pratiques
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guichet : 10949 - N° compte : 00020062001 - Clé RIB : 26 - IBAN : FR76 3006 6109 4900 0200 6200 126
BIC (Bank Identifier Code) : CMCIFRPP - N° SIRET : 404 926 958 00020 - Code APE : 5813Z
ASSOCIATIONS MODE D’EMPLOI A 20 ANS
P
eu connu des associations, le
Conseil de l’Europe est pourtant treprise sans but lucratif et voudrait tout en Europe. Cette assemblée consultative
la seule institution européenne à soumettre au droit européen de la concur- réunit 350 partenaires économiques et
avoir signé une convention sur la recon- rence sans référence au statut. Ainsi, les sociaux (dont 24 Français), leur permet
naissance de la personnalité juridique des associations, malgré leur place dans les de se faire entendre de la Commission,
organisations non gouvernementales. différents droits nationaux des États du Conseil et du Parlement et, théorique-
membres, sont les grandes absentes de ment, de participer au processus décision-
Quadrilogue l’Acte pour le marché unique d’avril 2011. nel de l’Union européenne.
Il a ainsi mis en place un « quadrilogue », Elles n’ont trouvé une place, somme toute
auquel la Conférence des organisations bien limitée, qu’au sein du Comité écono- Du fait du prince
internationales non gouvernementales mique et social européen (Cese) qui est en à une démarche contractuelle
(COING) qui rassemble 320 ONG inter- quelque sorte la voix de la société civile Les associations françaises ont pu émar-
nationales participe à égalité avec le sec- ger aux financements européens au tra-
teur ministériel, l’assemblée parlemen- vers de budgets alloués pour soutenir
taire, et le Congrès des pouvoirs locaux LEXIQUE les actions menées en direction de la
et régionaux. Son rôle a évolué au fil des Les organismes jeunesse, de l’éducation, de la mobilité.
années, passant de la « consultation » internationaux utilisent Elles ont également utilisé des finance-
en 1951 à la « participation » en 2003. peu le terme « association » ments spécifiques destinés à favoriser les
et lui préfèrent d’autres
Devenue partenaire des organes statu- mots : « organisation actions de solidarité nationale ou inter-
taires du Conseil, elle a créé des regrou- de base »(ODB) pour la nationale ou d’insertion. Ces finance-
pements thématiques qui permettent aux Commission européenne, ments ont entraîné une modification des
« organisation
ONG de travailler entre elles, de renfor- internationale non comportements face à la subvention : les
cer leur coopération avec les directions gouvernementale » (ONG) associations sont passées petit à petit
du Conseil de l’Europe et de faire valoir pour l’ONU et le Conseil de la subvention relevant du « fait du
leurs points de vue. de l’Europe ou « Private prince » à une démarche contractuelle
Voluntary Organization »
(PVO) pour l’Organisation nécessitant une procédure de soumis-
Le dogme de la concurrence de coopération et de sion, impliquant l’utilisation d’un for-
De son côté, la Commission européenne développement économique mulaire structuré où doivent apparaître
(OCDE).
donne l’impression de refuser l’idée d’en- des objectifs, des modalités de mise en
e
RG IAT, députée européenn
Témoin MAR IE-CHR ISTI NE VE
Les associations sont-elles acteurs économiques et, personnellement, de réels modèles européens en tenant
absentes du débat européen ? je pense qu’il faut réfléchir, comme le font compte des histoires politiques et sociales
Vu de France, elles peuvent paraître être aujourd’hui les mutuelles, à un statut de des différents États membres. C’était vrai
les grandes oubliées de la construction sociétés de personnes qui les différencient à quinze, c’est encore plus vrai à vingt-
européenne. Pourtant, rien n’est plus clairement des sociétés de capitaux. huit ou vingt-sept. Le statut a voulu se
faux. Dans l’Union européenne, les D’autre part, il faut avancer comme l’a fait construire en se limitant aux associations
associations sont d’abord et avant tout le Comité économique et social européen ayant des activités économiques. Ce
reconnues comme des acteurs majeurs de vers un statut des associations comme faisant, il s’est heurté à une double
la société civile. C’est tout particulièrement acteurs transnationaux de la société opposition : celle des « charities » pour
vrai pour le Parlement européen qui civile, de la construction de la citoyenneté qui les associations ne peuvent avoir la
a toujours soutenu les demandes des européenne. Cela devrait être un chantier moindre activité économique et celles des
acteurs associatifs, tant comme acteurs majeur à la veille des prochaines élections acteurs économiques « classiques » qui ne
de la société civile que comme acteurs de européennes. voulaient pas voir reconnu un nouveau
l’économie sociale. C’est à ce double titre type d’acteurs qui auraient pu bénéficier
qu’il faut désormais porter la demande Pourtant le projet de statut d’avantages fiscaux ou de subventions,
auxquels ils n’ont pas droit. Le débat est
de reconnaissance des associations d’association européenne
européennes. loin d’être clos.
a été un échec…
Il est vrai qu’il ressemble à un serpent
De quelles manières ? de mer ! Mais peut-être est-ce d’abord
Elles doivent pouvoir être reconnues, pour parce que, nous, Français, avons du mal à
celles qui le souhaitent, comme de vrais dépasser nos spécificités pour construire
Les associations,
combien de divisions ?
Viviane Tchernonog, spécialiste du monde associatif, le reconnaît
elle-même : « dans les années 1980, quand nous avons commencé
nos recherches, nous nous sommes très vite rendu compte que les
associations étaient pour la recherche une terra incognita ! » Depuis, et en
partie grâce à elle, ce n’est plus le cas et enquêtes et observatoires de la
vie associative se sont multipliés. Les associations sont-elles mieux prises
en compte ? Pas vraiment…
C’
e s t en 2007 que Viviane Déjà, lors de la seconde conférence de la
Tchernonog publie le pre- vie associative du 17 décembre 2009, ce
mier « Paysage associatif fran- manque avait été relevé : « l’amélioration
çais », résultat d’une enquête menée en des outils d’observation et de connais-
2005 à partir de 12 000 réponses d’as- sance de la vie associative est deve-
sociations. Rebelote en 2013 à partir de nue un enjeu majeur pour nos sociétés
8 000 réponses. Plus de 250 pages de modernes. » Cet enjeu apparaissait au
chiffres, de tableaux et d’analyses réa- monde associatif, aux chercheurs et à
lisées par une quinzaine d’auteurs qui un certain nombre d’acteurs politiques
démontrent le poids réel du monde asso- indispensables si l’on voulait dévelop-
ciatif et qui rendent visibles ses grandes per le « dialogue civil » ou la « démocra-
évolutions. Elle met par exemple en évi- tie participative », concepts de plus en
dence, entre 2005 et 2012, l’augmenta- plus mis en avant.
tion des financements privés face aux
financements publics et, parmi ces der-
niers, la baisse de la part des subventions
et l’augmentation substantielle de celle « lorsque le délégué national du RNMA
des marchés publics et autres appels à L’enjeu n’est évidemment se rendait dans une ville de France, il était
projets. En 2016, elle relance une nou- pas d’établir un palmarès intrigué d’entendre le maire lui annoncer
velle enquête et prépare à partir des 7 000 mais de mieux connaître souvent avec fierté : ‘‘ma ville est la ville
réponses reçues, la troisième édition du toutes les facettes du tissu la plus associative de France !’’ » Il appa-
« Paysage associatif français » qui sortira raissait donc nécessaire d’objectiviser les
début 2019.
associatif local. choses ! L’enjeu de la connaissance de la
réalité associative locale n’est évidem-
Dialogue civil ment pas d’établir un palmarès mais de
Depuis, d’autres s’y sont mis. Mais la pre- mieux connaître toutes les facettes du
mière enquête de statistique publique Objectiver les choses tissu associatif local et de rendre visibles
couvrant l’ensemble du monde associa- C’est du même souci que sont nés à les évolutions. « En règle générale, un tra-
tif et ayant les associations comme uni- partir de 2007 les premiers observa- vail d’observation et d’enquête permet de
tés enquêtées n’a été menée par l’Insee toires locaux de la vie associative, une découvrir entre 40 et 50 % d’associations
qu’en… 2014 suite à une recommanda- initiative portée par le Réseau national en plus de ce qu’on estimait exister sur le
tion du rapport « Connaissance des asso- des maisons d’associations (RNMA). territoire », témoigne Grégory Autier. Il
ciations » du Conseil national de l’infor- Grégory Autier, directeur de la maison existe aujourd’hui quinze observatoires
mation statistique de décembre 2010 (1). d’Hérouville-Saint-Clair, se souvient : de ce type en France.
tés
Recherches & Solidari
datrice et directrice de
Témoin CÉ CI LE BA ZI N, cofon
« Il faut pousser les pouvoirs publics pour qu’ils prennent
vraiment conscience de la « valeur ajoutée » des associations »
DR
Qu’est-ce qui vous a motivés, Cela a-t-il eu un impact Qu’est-ce qui vous a le plus
il y a quinze ans, à lancer sur la reconnaissance frappée dans vos enquêtes ?
Recherches & Solidarités ? par les pouvoirs publics Je retiendrai trois points. Une véritable
Avec de nombreux experts et et les collectivités du fait fracture associative : les personnes
universitaires, devenus des amis au fil des associatif ? modestes hésitent à adhérer à une
années, nous avons voulu apporter un Certes, tous ces travaux que association, alors que quand elles le font,
complément utile aux travaux existants. nous souhaiterions encore plus elles deviennent plus souvent bénévoles
Nous l’avons fait en coopération avec complémentaires, ont permis de progresser que les autres. Une France mobilisable :
des partenaires comme la DJEPVA, largement sur la connaissance de ces notamment celle des adhérents et des
le Mouvement associatif, France différents sujets. Mais il reste à pousser donateurs dont les caractéristiques
Bénévolat…, à partir de sources comme les pouvoirs publics, aux niveaux national prouvent qu’ils sont des bénévoles en
l’Acoss-Urssaf, la MSA, la DGFIP, ou et local, pour qu’ils prennent vraiment puissance. Enfin, une jeunesse engagée,
d’enquêtes d’opinion auprès des acteurs conscience de la « valeur ajoutée » avec une soif de projets et une forte
(responsables associatifs, bénévoles, considérable des associations, quel que volonté d’agir : c’est une belle source
donateurs…). Nous avons aussi veillé à soit le territoire. Dans le domaine social, d’espoir pour les associations et la société
informer régulièrement les observateurs, sur le plan économique, et plus largement de demain.
les acteurs et les décideurs, avec des dans une société où les individualismes
publications annuelles en libre accès sur sont encore bien trop affirmés et où les En savoir plus
notre site et largement repris par ailleurs. divisions font tant de mal. https://recherches-solidarites.org
L’accompagnement associatif
vit sa révolution
Depuis la création du FNDVA en
1985, le soutien aux associations
s’est développé et fortement
structuré. La création du DLA
en 2002 a mis en avant les
logiques d’accompagnement.
Principalement orienté vers
l’emploi, ce maillage participe de la
professionnalisation des pratiques
associatives. Mais le secteur,
déjà bousculé par de nombreux
changements, l’est encore plus
avec l’arrivée du digital et du
privé.
L
a création du Fonds national pour la formation, avec le compte personnel ses dirigeants et les réformes sectorielles
le développement de la vie associa- de formation (CPF), et plus récemment ainsi que celles des collectivités poussent
tive (FNDVA), les réseaux tels que les la responsabilisation des employeurs au les structures à se regrouper. Des muta-
centres de ressources et d’information des regard du maintien et du développement tions ont aussi été introduites par la loi
bénévoles (Crib) et les maisons des asso- des compétences des salariés. sur l’économie sociale et solidaire (ESS)
ciations ont largement contribué à la struc- de 2014 qui ouvre la porte à la reconnais-
turation du soutien à la vie associative. Besoins croissants sance de l’utilité sociale de sociétés à sta-
Cette structuration est aujourd’hui tut commercial sous condition de satis-
Outils de professionnalisation remise en question, alors même que les faire des critères de gestion désintéressée.
Précédemment, le soutien à la vie associa- besoins du champ associatif sont crois- Ce champ est donc lui aussi conduit à évo-
tive relevait quasi exclusivement des fédé- sants. Le monde associatif vit en effet luer fortement.
rations. De façon complémentaire, les dis- un fort renouvellement générationnel de
positifs locaux d’accompagnement (DLA) Financement par projets
ont servi d’outils de professionnalisation L’évolution des ressources financières vers
pour les associations employeuses. Il en du financement par projets et sur appel
Le monde associatif vit
découle un réel écosystème qui permet, d’offres accentue également ces besoins
quelles que soient la problématique et la un fort renouvellement de soutien. Face à ces changements, le
taille de l’association, de trouver des inter- générationnel de ses paysage évolue. La réforme en cours de
locuteurs et des ressources mobilisables. dirigeants et les réformes la formation professionnelle conduit à la
Quant à la formation des salariés, elle est sectorielles ainsi que celles transformation des OPCA en « opérateurs
liée au développement des organismes des collectivités poussent de compétences ». Leur principal métier
paritaires collecteurs agréés (OPCA) et les structures sera dorénavant le conseil, le finance-
à l’histoire récente de la formation pro- ment légal de la formation étant renvoyé
fessionnelle. Celle-ci est marquée par le
à se regrouper à l’Urssaf. Les financements seront priori-
développement de droits individuels à tairement mobilisés sur les compétences
Crédit coopératif,
E, pré sident de la Fondation
Témoin HUGUES SI BI LLl’E SS, président fondateu
r de l’Avise 2002- 2016
président du Labo de
©Kathleen-Rengnet
Pourquoi avoir créé les DLA ? d’une association (stratégie, finance, Les associations ont-
Le point de départ était la fin programmée comptabilité, emploi, gouvernance, elles encore besoin d’être
du dispositif des emplois jeunes. Il communication, etc.), apte à accompagner accompagnées ?
s’agissait d’accompagner les associations, les associations employeuses quel que soit Au vu des mutations fortes et rapides du
tant sur leur projet que sur leur gestion, leur secteur d’activité. La DGEFP et la CDC secteur, plus que jamais. D’un côté il y a
pour pérenniser les emplois. En tant se sont engagées au démarrage à travers la baisse des subventions, le recours trop
qu’ancien consultant d’entreprise, je une convention « Agir pour l’emploi » qui fréquent aux appels d’offres, les incitations
connaissais le fonds régional d’aide au mobilisait également des crédits FSE. aux rapprochements, etc., de l’autre des
conseil (Frac) pour les PME qui finançait besoins sociaux en hausse ; une révolution
le conseil aux entreprises. Pourquoi ne 16 ans après leur création,
digitale modifiant les métiers et les
pas imaginer un équivalent pour les quel bilan ? approches ; des gouvernances associatives
associations créatrices d’emplois ? Reposant sur un prédiagnostic
à repenser avec un renouvellement
généraliste, puis la mise en place d’un
difficile d’administrateurs. Le rôle des
Quelle était l’idée plan d’accompagnement, le fonds
DLA est de consolider les associations en
sous-jacente ? d’ingénierie permet au DLA de financer
gardant bien en vue leur projet d’utilité
Directeur à la Caisse des dépôts et les actions à réaliser si nécessaire par un
sociale spécifique et leur dimension non
consignations (CDC), je fus très soutenu prestataire externe (cabinet comptable,
lucrative. Un axe stratégique pour demain
sur cette idée par la déléguée générale à juriste, agence de communication, etc.)
sera l’accompagnement à la recherche et
l’emploi (DGEFP) de l’époque, Catherine ou par une fédération. Cela a fonctionné
développement sociale et à l’innovation,
Barbaroux. Dès le départ, nous voulions remarquablement. Les chiffres et les
ainsi qu’aux méthodologies d’évaluation
un accompagnateur dans la proximité rapports d’évaluateurs indépendants en
d’impact.
(par département) capable d’un diagnostic témoignent.
global des besoins opérationnels
Emploi associatif :
la fin d’une spécificité
L’emploi associatif n’a cessé de se
développer passant de 1 380 000
salariés en 1998 à plus de 1 800 000
aujourd’hui. Les associations ont
en effet jonglé avec des dispositifs
divers et variés pour développer leurs
activités… sans qu’il n’y ait jamais
vraiment eu de politique de l’emploi
leur étant spécifiquement dédiée. Mais
le remplacement des CAE-CUI par le
parcours emploi compétences pourrait
marquer la fin d’une tendance.
F
ondé à l’origine sur l’engagement
bénévole, le secteur associatif
emploie aujourd’hui 1,8 million de
personnes salariées. Il s’agit pour la plu-
part de petites structures puisque plus de
80 % des associations employeuses ont
moins de dix salariés.
Satisfaits tage. Dans le secteur associatif, on trouve outils de la politique de l’emploi pour
Le deuxième Baromètre de la qualité plus d’emplois à temps partiel, les salaires répondre à leurs besoins en étant par-
de vie au travail dans l’ESS réalisé par sont plus faibles, les conventions collec- faitement conscientes que ces dispositifs,
la mutuelle Chorum montre que beau- tives moins développées. « Les travail- conçus pour faire diminuer le chômage,
coup de salariés associatifs sont plutôt leurs de l’ESS servent des missions du n’ont en réalité jamais été pensés pour
heureux. Ils se placent en tête de tous public dans des conditions du privé, voire elles. À l’exception des emplois jeunes
les salariés avec une note de satisfaction parfois même en deçà », explique le socio- dans les années 1990 et des emplois asso-
de 6,5 sur 10, contre 6,3 pour les salariés logue Mathieu Hély (1). Et de rajouter : ciatifs régionaux dans les années 2000
de l’ESS et 6,1 pour les salariés au niveau « le développement de ces entreprises et 2010, les contrats aidés ont constitué
national. Liberté d’expression et de par- participe à l’institution d’une espèce de des pis-aller même s’ils ont permis de
ticipation, autonomie dans le travail et quatrième fonction publique précarisée donner du travail à des personnes qui en
la prise de décision, ambiance au travail, qui a les missions du public sans en avoir étaient dépourvues et à des associations
sentiment d’utilité des actions dévelop- ni le statut ni les protections ». Une situa- de développer leurs projets. Les emplois
pées sont parmi les atouts les mieux per- tion qui a motivé en 2010 la création du jeunes, réservés aux moins de 26 ans,
çus, toutes fonctions confondues. premier syndicat spécifiquement dédié concernaient 380 000 jeunes lorsqu’ils
aux salariés associatifs (voir ci-contre). ont été supprimés en 2002. Auparavant
Précaire portés par une vingtaine de régions, les
Pourtant, l’emploi associatif reste pré- Pis-aller emplois associatifs régionaux sont eux
caire et l’absence d’une véritable politique Les associations – et elles le dénoncent aussi en diminution et ne concernent
des pouvoirs publics le fragilise davan- depuis longtemps – utilisent de fait les plus aujourd’hui que six régions.
DR
Quelles sont les grandes Qu’est-ce qui motive les Quelles actions sont
difficultés de l’emploi salariés associatifs à adhérer nécessaires ?
associatif ? à votre syndicat ? Il y a un gros travail d’information à faire
Le problème principal, c’est la précarité. Ils le font pour des raisons politiques auprès des salariés associatifs. Beaucoup,
Ce sont des emplois peu stables, peu et militantes, mais il y a souvent un par exemple, ignorent qu’ils peuvent
rémunérés avec des contrats de travail moment clé dans leur engagement, faire appel à des conseillers auprès de
qui peuvent être dérogatoires au c’est le désenchantement. Ce sont des leur Direccte. Dans les restructurations
code du travail et qui très souvent ne personnes volontaires, qui croient aux (regroupements, fusions…), il faudrait
correspondent pas aux tâches et aux valeurs des associations qui les emploient que les salariés soient davantage
responsabilités qui sont demandées aux et qui, brusquement, découvrent qu’il y impliqués et pris en compte. Il serait
salariés. 53 % des salariés associatifs a contradiction entre ces valeurs et leurs normal qu’il puisse y avoir des instances
sont en CDI (contre 80 % dans le reste conditions de travail. Ils s’aperçoivent représentatives du personnel même dans
du privé), 30 % sont hors convention souvent qu’ils ne sont pas les seuls à les petites structures associatives (qui ont
collective (8 % dans le reste du privé). vivre cette déception et, de leur situation moins de dix salariés). Nous interpellons
Dans trop d’associations il y a un flou individuelle, ils souhaitent passer à les associations sur la mise en cohérence
entre le statut de bénévole, de salarié, une dimension de lutte plus collective. des valeurs qu’elles affichent avec leurs
de militant qui conduit parfois à des Aujourd’hui, notre jeune syndicat regroupe pratiques. Leurs difficultés financières
situations d’« auto-exploitation ». Tout 300 adhérents et adhérentes. Ce sont en sont réelles, mais est-ce une raison pour
cela cause beaucoup de souffrance au règle générale des primo-syndiqués, plutôt recourir massivement au volontariat ou au
travail, tout particulièrement dans les jeunes et plutôt des femmes. stage ou pour imposer à leurs équipes un
très petites associations. Ajoutons à cela management entrepreneurial ?
l’instrumentalisation du service civique
En savoir plus
qui est parfois utilisé comme un moyen de
remplacer l’emploi… https://syndicat-asso.fr
D
e très nombreux acteurs ont Fausses bonnes idées
permis de concevoir, formali- En 2017, une autre prise de parole
ser et développer différentes
En 2017, une prise de parole publique (1) montre combien l’engage-
formes d’engagement. Ainsi, au début publique montre combien ment associatif est source de solutions
des années 2000, ont été créés sous l’im- l’engagement associatif pour des défis sociétaux : allongement
pulsion de nombreuses associations, est source de solutions de la vie, accueil des réfugiés, bataille
France Bénévolat pour promouvoir l’en- pour des défis sociétaux. pour l’emploi, transformation digitale,
gagement bénévole associatif, Espace transition écologique… Cette prise de
Bénévolat, devenu Tous Bénévoles, et parole attire aussi l’attention sur les
Passerelles et Compétences pour déve- fausses bonnes idées véhiculées à pro-
lopper le bénévolat de compétences. pos du bénévolat, comme celle d’un statut
Puis ce sera la création de Pro Bono misme du monde associatif. Mais alors du bénévolat qui en restreindrait fatale-
Lab pour le mécénat de compétences que ces dynamiques se développent, de ment la forme et la liberté qui le fondent.
ou encore Bénénova pour des actions nombreuses associations éprouvent la L’élaboration d’un tel statut a fait l’ob-
courtes, ponctuelles et collectives. nécessité de rappeler les fondamentaux jet de différents travaux avec des repré-
de l’engagement associatif. En 2015, une sentants du monde associatif mais, par
Rappeler les fondamentaux quarantaine d’entre elles, membres de bien des aspects, il heurte la nature même
Le paysage du volontariat a également été France Bénévolat, prennent l’initiative du bénévolat qui est un don de temps
profondément rénové, avec la création d’une tribune afin de promouvoir « l’en- librement consenti et gratuit. Il en va
de France Volontaires en 2009, pour le gagement bénévole associatif pour une de même pour l’obligation de bénévo-
champ international et du service civique citoyenneté active » et d’en rappeler à lat en échange d’un droit social comme
en 2010, sous l’impulsion d’Unis-Cité et tous les valeurs : acte libre, volontaire, le RSA, une idée que le département du
de nombreuses associations. La liste est sans contrepartie directe dans l’espace de Haut-Rhin a vainement tenté d’appli-
loin d’être exhaustive, et illustre le dyna- liberté ouvert par la loi de 1901. quer en 2016.
agement civique
ut-commissaire à l’eng
Témoin YANN ICK BLANC, etHaprésident de l’Agence du service civique
L’engagement associatif
prend un coup de jeune
Depuis vingt ans, le travail
des associations et certaines
orientations politiques ont
contribué à transformer
la manière dont les jeunes
s’engagent. Mais au-delà
de l’influence des acteurs
institutionnels, l’évolution de cet
engagement est marquée par les
revendications d’une jeunesse à la
recherche tant d’épanouissement
individuel que d’expériences
collectives.
L
es formes d’engagement ont connu
une évolution depuis le début des
années 1970, qui s’explique autant
par le tournant de l’individualisation
que par la chute des grandes idéologies.
En 1997, Jacques Ion théorise ainsi le
passage d’un engagement dit « timbre »,
caractérisé par l’adhésion, à un engage-
ment dit « post-it ». pour répondre aux aspirations des jeunes se voit attribuer un label, délivré par le
qui souhaitent articuler défense de l’inté- Réseau national des Juniors associations,
Refus de la délégation rêt général et épanouissement individuel, permettant de bénéficier de certaines
de parole porter un projet politique tout en étant facilités et de favoriser l’engagement des
En accordant une place décisive à l’indi- critique de la politique traditionnelle. jeunes. De son côté, la loi de 1901 a été
vidu, le tournant de la modernité rebat modifiée en 2017 pour officialiser une
les cartes au point que l’engagement soit Le tournant de la Junior majorité associative à 16 ans, âge à partir
considéré comme en crise, notamment association duquel l’on peut adhérer et prendre des
en raison d’un rejet de la politique tra- Au cours des vingt dernières années, la responsabilités dans une association sans
ditionnelle. Mais Jacques Ion remet en mise en place de certains dispositifs a l’autorisation préalable de ses parents.
cause l’idée de crise en montrant que si le permis de répondre à ces attentes. Ainsi,
nombre d’adhérents dans les partis poli- dès 1998, à l’initiative de quatre associa- Le boom du service civique
tiques et les syndicats diminue, le nombre tions, voyait le jour le concept de Junior Autre évolution (révolution ?), le service
de bénévoles associatifs augmente. L’en- association. Un dispositif qui marque civique, créé en 2010 par Martin Hir-
gagement devient réversible, pragma- un véritable tournant puisqu’il permet sch. Il s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans
tique, caractérisé par le refus de la délé- aux mineurs de se rassembler afin de (30 ans pour les personnes en situation
gation de parole, soucieux de permettre développer un projet commun dans une de handicap) souhaitant s’investir pour
aux individus de contribuer à construire dynamique associative. La Junior associa- une durée de six à douze mois dans une
l’identité de la structure. Il se recompose tion n’est pas soumise à la loi 1901 mais mission d’intérêt général. Avec pour
ngage
fondation La France s’e
©João Pedro Correia - CC BY 2.0
, président de la
Témoin FRANÇO IS HOLLANDE
Pour quelles raisons avez- Quelles évolutions percevez- Quelles sont vos ambitions
vous fait du service civique vous dans les formes pour la fondation La France
une priorité de votre d’engagement des jeunes ? s’engage ?
quinquennat ? Ce sont des engagements plus ponctuels, Je pense qu’il faudra aller au-delà du
Le service civique a été créé par Nicolas moins durables et qui se méfient des concours qui ne permet de retenir qu’une
Sarkozy et Martin Hirsch durant le grandes organisations. Mais il y a aussi quinzaine de projets. Nous travaillons
quinquennat précédent, mais il n’était le besoin d’être avec les autres, parce que notamment sur les jeunes entrepreneurs
pas véritablement monté en régime. Je même si on veut garder une forme de sociaux innovants, sur la culture, nous
voulais qu’il devienne universel, ce qui ne relation individuelle à l’engagement, on allons faire en sorte que l’on puisse
voulait pas dire obligatoire. L’idée était de veut agir ensemble. Rendre nécessaire et toucher des territoires qui pour l’instant
garder l’esprit, c’est-à-dire le volontariat, la agréable le rapport à l’engagement avec ne sont pas suffisamment organisés pour
durée des missions et faire en sorte qu’il d’autres doit être notre objectif. La force porter ces projets et travailler avec d’autres
puisse être une expérience pour les jeunes. de l’engagement, c’est qu’il permet de acteurs. Il faut éviter les concurrences
J’ai donc mis davantage de moyens pour trouver des liens, des solidarités et des inutiles avec d’autres fondations. La
qu’entre 150 000 et 180 000 personnes philosophies communes. France s’engage doit davantage jouer un
puissent en bénéficier. Mais c’est encore rôle de coordination et d’amplification,
trop peu, car il y a plus de jeunes qui avec un soin particulier donné à
veulent faire des services civiques que l’accompagnement des projets, car ce n’est
d’offres de missions. pas simplement une dotation financière
qui est attendue, mais un suivi, un conseil,
permettant une diffusion plus large et un
impact plus grand des projets labellisés.
20
N° 8 : avril 1999, le nouveau
plan comptable associatif
est sorti.
couvertu
N° 19 : avril 2000,
Associations
N° 1 : mode d’emploi
septembre 1998, pose une question
le n° 1 qui reviendra
d’Associations régulièrement : la
mode d’emploi parité femmes-
sort le même hommes dans les
mois que associations.
la grande
instruction
fiscale de
1998 !
N° 46 : février 2003,
le dossier unique
de demande
de subvention,
institué en 2002, va
N° 25 : rentrer peu à peu
janvier 2001, dans la pratique
c’est l’année du des pouvoirs
centenaire de publics.
la loi de 1901.
Cela mérite
bien un numéro
spécial réalisé
en partenariat
avec la
mission pour la N° 51 :
célébration du septembre 2003,
centenaire de le bénévolat
la loi. N° 31 : septembre 2001, les en Une. Il y en
emplois jeunes arrivent aura beaucoup
bientôt à terme… Un défi d’autres sur
(déjà !) pour les nombreuses cette précieuse
associations qui en ont « ressource
bénéficié. humaine » !
N° 83 : novembre 2006,
nouvelle forme
d’engagement, le
volontariat associatif
est né.
N° 63 : novembre 2004,
Associations mode
d’emploi célèbre le million N° 65 : janvier 2005, concept de plus en
d’associations en France ! plus plébiscité, la démocratie participative
interpelle directement les associations.
N°114 : décembre 2009, le
financement associatif, de plus
en plus obligé de jongler entre
subventions et appel d’offres.
loi a 20 ans
N° 117 :
mars 2010,
la CPO, la
nouvelle
convention
pluriannuelle
d’objectif est
censée se
généraliser…
N° 168 : avril 2015, la
loi Notre bouscule le
paysage territorial
français. Les
associations vont
devoir travailler
avec les nouvelles
régions et de plus
en plus avec les
intercommunalités. N° 178 : avril 2016, le N° 191 : septembre 2017, c’est la
financement participatif mauvaise surprise de l’année : les
rentre dans les contrats aidés sont remis en cause
habitudes associatives. par le nouveau gouvernement…
Confédération Nationale du Crédit Mutuel - 88/90 rue Cardinet - 75017 Paris - Zestenplus - Juin 2018
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