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Pomme de terre
Solanum tuberosum
Diverses variétés
Classification de Cronquist
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Asteridae
Ordre Solanales
Famille Solanaceae
Sous-famille Solanoideae
Genre Solanum
Nom binominal
Solanum tuberosum
L., 1753
Ordre Solanales
Famille Solanaceae
Sous-famille Solanoideae
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La pomme de terre ou patate (langage familier, canadianisme et français régional) est un tubercule comestible
produit par l'espèce Solanum tuberosum, appartenant à la famille des solanacées. Le terme désigne également la
plante elle-même, plante herbacée, vivace par ses tubercules en l'absence de gel mais cultivée comme une plante
annuelle.
La pomme de terre est originaire de la cordillère des Andes dans le sud-ouest de l'Amérique du Sud où son utilisation
remonte à environ 8 000 ans. Introduite en Europe vers la fin du XVIe siècle à la suite de la découverte de
l’Amérique par les conquistadors espagnols, elle est aujourd’hui cultivée dans plus de 150 pays sous pratiquement
toutes les latitudes habitées.
C'est une source importante de glucides mais aussi de protéines et de vitamine C. Ses qualités nutritives et sa facilité
de culture font qu’elle est devenue l'un des aliments de base de l’humanité, figurant parmi les légumes et féculents les
plus consommés. C’est aussi la culture alimentaire la plus productive, produisant plus de matière sèche à l’hectare
que les céréales et que toute autre plante cultivée, à l’exception de la canne à sucre. La pomme de terre reste
sous-utilisée dans certains pays du Tiers-Monde, notamment en Afrique sub-saharienne, mais globalement sa
consommation progresse dans les pays en développement, tandis que dans les pays développés elle tend à diminuer,
basculant de plus en plus vers des formes transformées (purée en flocons, frites surgelées, etc.).
La fécule de pomme de terre a donné naissance à une industrie de transformation aux multiples débouchés dans les
secteurs agro-alimentaire, cosmétique, pharmaceutique et industriel.
Compte tenu de son importance économique, de nombreuses études scientifiques sur la pomme de terre et les
espèces apparentées, notamment dans le domaine de la génétique, sont menées par des institutions publiques ou
privées de différents pays, coordonnées au niveau mondial, entre autres, par le centre international de la pomme de
terre.
Au Canada, « pomme de terre » désigne aussi l'Airelle rouge ou la Gaulthérie couchée.
Aspects botaniques
Description morphologique
La pomme de terre est une plante herbacée, tubéreuse à feuilles caduques (elle perd ses feuilles et ses tiges aériennes
dans la saison froide), à port dressé, qui peut atteindre un mètre de hauteur[1] , plus ou moins étalé avec l'âge. C'est
une vivace grâce à ses tubercules, à condition que le climat leur permettent de survivre à la saison froide, mais qui
est cultivée comme une plante annuelle.
Appareil végétatif
Le système racinaire est fasciculé et très ramifié ; il a tendance à s'étendre superficiellement mais peut s'enfoncer
jusqu'à 0.8 mètre de profondeur. Il est constitué de racines adventives qui apparaissent à la base des bourgeons du
tubercule ou sur les nœuds des tiges enterrées ; pour cette raison, le tubercule doit être planté à une profondeur telle
qu'elle permette une formation adéquate des racines et des rhizomes.
Les racines connaissent une croissance rapide depuis les premiers stades de développement jusqu'au moment où
commence la formation des tubercules[2]
Pomme de terre 3
Les feuilles, caduques, alternes, ont de dix à vingt centimètres de long. Elles sont
composées imparipennées et comptent 7 à 9 folioles de forme lancéolée et de
taille hétérogènes, de toutes petites folioles s'intercalant par paires entre les plus
grandes. Les feuilles basales peuvent parfois être entières. L'épiderme est
composés de cellules aux parois sinueuses en vue superficielle. Elles présentent
des poils ou trichomes à leur surface, en quantité variable selon les cultivars. Les
trichomes peuvent être unisériés, glandulaires et à tête pluricellulaire plus ou
moins sphérique
Les tiges rhizomateuses sont formées par des bourgeons latéraux plus
ou moins longs qui naissent à la base des tiges aériennes. Elles naissent
alternativement des sous-nœuds situés sur les tiges aériennes et
croissent à l'horizontale sous la surface du sol. Chaque rhizome
engendre un tubercule par le grossissement de son extrémité distale[3] .
Tubercules
Dans une coupe transversale, on distingue le cortex, le parenchyme vasculaire de réserve, l'anneau vasculaire plus ou
moins marqué et le tissu médullaire[6]
La formation des tubercules, ou tubérisation, se produit à l'extrémité
des rhizomes dans une zone méristématique sub-apicale, grâce à un
grossissement radial, produit de l'allongement des cellules
parenchymateuses et de la perte de leur polarité. Pendant le formation
du tubercule, la croissance longitudinale du rhizome s'arrête et les
cellules parenchymateuses du cortex, de la moelle et des zones
périmédullaires se divisent et s'allongent. Chez les tubercules mûrs, il
subsiste peu d'éléments conducteurs et pas de cambium vasculaire
continu. Les tubercules sont couvert d'un exoderme qui apparaît en
rompant l'épiderme et qui va grossir avec le temps.
Appareil reproducteur
L'inflorescence est une cyme qui naît à l'extrémité de la tige. Elle compte d'une à trente fleurs, généralement entre 7
et 15. Le nombre d'inflorescences et le nombre de fleurs par inflorescence varient fortement selon les cultivars.
Approximativement au moment où s'ouvre la première fleur, une nouvelle tige, qui donnera naissance à une nouvelle
inflorescence, se développe à l'aisselle de la feuille proximale. En général, deux ou trois fleurs s'ouvrent chaque jour.
Elles restent ouvertes de 2 a 4 jours si bien que chaque inflorescence présente de 5 à 10 fleurs ouvertes en même
temps pendant le pic de la floraison.
Les fleurs, d'un diamètre de 3 à 4 cm, sont régulières, à symétrie pentamère typique de la famille des Solanaceae.
Pomme de terre 5
Le calice gamosépale est constitué de cinq sépales verts soudés à la base et la corolle gamopétale, à cinq pétales
également soudés par leur bords, a la forme d'une étoile. La corolle peut être de couleur blanche ou d'un mélange
plus ou moins complexe de bleu, pourpre et violet selon le type et la quantité d'anthocyanines présentes.
L'androcée comprend cinq étamines au filet court inséré sur la corolle,
et à l'anthère à deux loges, de 5 à 7 mm de long, de couleur jaune
brillant, sauf chez les clones mâle stériles chez lesquels elle est jaune
clair ou jaune verdâtre. Les anthères sont rapprochées formant un tube
entourant le pistil. Leur déhiscence se fait par deux pores terminaux[5] .
Le pistil, issu de deux carpelles soudés, comprend un ovaire supère à
deux loges. Les stigmates sont habituellement de couleur verte, mais
certains clones peuvent présenter des stigmates pigmentés. Ils sont plus
Inflorescence et fleurs de pomme de terre.
ou moins saillants au delà de l'anneau des anthères. La saillie du style
hors de la colonne des anthères n'intervient pas avant la veille de
l'éclosion de la fleur. La réceptivité du stigmate et la durée de production du pollen est d'environ deux jours. La
fécondation se produit approximativement 36 heures après la pollinisation.
Cette espèce produit des graines par autofécondation (comportement propre des espèces autogames), mais elle
manifeste aussi une dépression endogamique (caractéristique propre aux espèces allogames). Les graines obtenues
par pollinisation libre sont le résultat d'un mélange d'autopollinisation et de pollinisation croisée, la première étant la
plus fréquente[8] .
Le fruit de la pomme de terre est une baie, qui ressemble à une petite
tomate. Il n'est jamais comestible. Sa forme peut être sphérique,
allongée ou ovoïde, son diamètre varie généralement de 1 à 3 cm, et sa
couleur peut aller du vert au jaunâtre, ou de marron rougeâtre à violet.
Les baies présentent deux loges et peuvent contenir approximativement
de 200 à 400 graines. Elles sont groupées en grappes terminales.
Systématique
Famille Solanaceae
Genre Solanum
Sous-genre Potatoe
Section Petota
Sous-section Potatoe
Série Tuberosa
La pomme de terre appartient au genre Solanum, et plus précisément au sous-genre Potatoe, section Petota,
sous-section Potatoe. Cette sous-section se distingue par la présence de tubercules véritables qui se forment à
l'extrémité des rhizomes[9] . Elle regroupe les espèces de pommes de terre cultivées et les espèces sauvages
apparentées[10] . La série Tuberosa, à son tour, se caractérise par ses feuilles imparipennées ou simples, sa corolle
ronde ou pentagonale et ses baies arrondies[11] . L'espèce Solanum tuberosum se différencie des autres espèces de la
même série taxonomique par l'articulation du pédoncule en son tiers médian, les lobes du calice courts et disposés
régulièrement, les feuilles fréquemment arquées, les folioles toujours ovales à lancéolées, approximativement deux
fois plus longues que larges et les tubercules ayant une période de dormance bien marquée[11] .
Sous-espèces
Solanum tuberosum se subdivise en deux sous-espèces : Solanum tuberosum L. subsp. tuberosum et Solanum
tuberosum L. subsp. andigenum (Juz. & Bukasov) Hawkes.
La sous-espèce tuberosum est originaire de l'île de Chiloé, de l'archipel de Chonos et des régions adjacentes du Chili.
Certaines formes diploïdes de cette sous espèce sont cultivées au Chili.
La sous-espèce andigenum est native des Andes du Pérou et se distribue du Venezuela jusqu'au nord-ouest de
l'Argentine[11] . De nombreuses variétés traditionnelles de cette sous-espèce sont cultivées dans les régions andines.
Certaines sont à l'origine des premières introductions de la pomme de terre en Europe[12] .
Les différences morphologiques entre ces deux sous-espèces sont très réduites et résumées dans le tableau
ci-dessous. La principale différence réside dans le fait que andigenum dépend d'une photopériode courte pour
tubériser[13] ,[11] ,[12] . Outre ces différences morphologiques, les deux sous-espèces sont nettement différenciées au
niveau génétique, tant au niveau du génome chloroplastique que nucléaire[14] ,[15] ,[16]
Réponse à la photopériode pour tubériser tubérise en jours longs ou nécessite des jours courts
courts
Concernant l'origine génétique des deux sous-espèces, on a établi que du fait de sa grande diversité génétique (avec
d'innombrables variétés locales décrites et une grande diversité au niveau du génome nucléaire et chloroplastique)[17]
, la sous-espèce andigenum est la sous-espèce originale et celle qui a donné naissance à S. subsp. tuberosum. Les
différences au niveau de l'ADN chloroplastique sont suffisamment importantes pour pouvoir servir de marqueur
Pomme de terre 7
généalogique pour déterminer sans équivoque comment s'est formée la sous-espèce tuberosum. Ainsi, on a démontré
qu'il existe cinq génotypes de chloroplastes chez la sous-espèce andigenum (dénommés A, C, S, T et W), tandis que
la sous-espèce tuberosum en compte seulement trois (A, T et W). Le type le plus fréquemment rencontré chez la
sous-espèce tuberosum est le T, caractérisé par une cassure chromosomique de 241 paires de bases[18] . L'étude de
l'ADN chloroplastique d'un grand nombre de variétés des deux sous-espèces a permis de conclure que la sous-espèce
tuberosum dérive de la sous-espèce andigenum après que cette dernière s'est croisée avec une espèce tubéreuse
sauvage présente dans le sud de la Bolivie et le nord-ouest de l'Argentine, Solanum tarijense[19] [11] .
Autres espèces
Selon la classification établie en 1990 par le botaniste britannique J. G. Hawkes, il existe sept espèces de pommes de
terre cultivées et sept sous-espèces[20] . L'immense majorité des variétés modernes de pommes de terre, rattachées à
Solanum tuberosum subsp. tuberosum, sont cultivées dans le monde entier, les six autres espèces et la sous-espèce
Solanum tuberosum subsp. andigenum sont cultivées exclusivement dans les régions andines de l'Amérique du Sud,
du Venezuela au Chili.
Ces taxons se différencient notamment par leur niveau de ploïdie et peuvent être de diploïdes (2n = 2x = 24) à
pentaploïdes (2n = 5x =60).
cultigènes ‘Ajawiri’ 2x
subsp. goniocalyx 2x
subsp. tuberosum 4x
Bien qu'elle soit acceptée par le Centre international de la pomme de terre (CIP), cette classification ne fait pas
consensus parmi les taxonomistes de la pomme de terre. Les botanistes russe Boukasov et et Lechnovitch en
recensent 21 en 1971 tandis que Dodds en 1962 en admet trois, subdivisées toutefois en cinq groupes de cultivars
dans le cadre du Code international pour la nomenclature des plantes cultivées.
Il existe également de nombreuses espèces sauvages, étroitement apparentées au précédentes, et poussant
exclusivement en Amérique du Sud, par exemple S. jamesii, S. commersioni ou S. maglia. Certaines de ces espèces,
en raison de leur résistance au froid, de leur précocité, de leur résistance aux maladies, ont été utilisées pour
améliorer les variétés cultivées ou en créer de nouvelles.
Pomme de terre 8
Recherches
Séquençage du génome
Le génome de la pomme de terre cultivée est tétraploïde et comprend 48 chromosomes (2n = 4x = 48). Sa taille est
estimée à 950 Mpb. Il est en cours de séquençage dans le cadre d'un projet international devant aboutir fin 2010, le
Potato Genome Sequencing Consortium (PGSC) regroupant treize pays, et coordonné par l'université de Wageningen
(Pays-Bas). Il s'inscrit lui-même dans un projet plus large, l'International Solanaceae Genome (SOL) Project,
intéressant plusieurs espèces de Solanacées[21] . La répartition des tâches entre les pays participants est la suivante :
chromosome 1, 5 et 8 : Pays-Bas, chromosome 2 : Inde, chromosome 3 : Argentine, Brésil, Chili et Pérou,
chromosome 4 : Royaume-Uni et Irlande, chromosome 6 : États-Unis, chromosome 7 : Pologne, chromosome 9 :
Nouvelle-Zélande, chromosome 10 et 11 : Chine, chromosome 12 : Russie.
Histoire
Origines
La pomme de terre est originaire des Andes où elle a été domestiquée et cultivée probablement depuis l'époque
Néolithique. Les plus anciens restes de tubercules de pommes de terre (et aussi de patates douce), datés de 8000 ans
avant Jésus-Christ, ont été retrouvés dans des grottes du canyon Chilca au Pérou (à 65 km au sud-est de Lima)[29] .
Les Incas utilisaient pour planter les pommes de terre un outil traditionnel, la chaquitaclla, encore en usage
aujourd'hui.
l'Allemagne puis la France. Elle est figurée pour la première fois par Gaspard Bauhin dans Pinax Theatri Botanici de
1596.
Elle est décrite en 1600 par Olivier de Serres, qui la nomme cartoufle
(à relier à l'allemand Kartoffel) et déclare à son sujet : « Cet arbuste dit
cartoufle porte fruict de mesme nom, semblable a truffes. » Tandis
qu'en Italie, Belgique, Allemagne, Pologne et Russie on mangeait déjà
la pomme de terre, en France elle ne fut utilisée que pour nourrir le
bétail pendant plus de deux siècles. Les Anglais avaient de leur côté
découvert le tubercule en 1586, au retour d'une campagne contre les
Espagnols dans l'actuelle Colombie. Propagée aussi bien par les
Anglais que par les Espagnols, la pomme de terre gagne le reste de
l'Europe, et les nombreuses disettes du XVIIIe siècle vont encourager
Illustration extraite de Theatri botanici (1671) de
sa consommation par les Européens, l'Allemagne figurant au rang des
Gaspard Bauhin
précurseurs.
pommes de terre, donnant ainsi l'impression aux riverains qu'il s'agit d'une culture rare et chère, destinée au seul
usage des nobles. Certains volent des tubercules, les cuisinent et les apprécient. Le roi Louis XVI le félicite en ces
termes : « La France vous remerciera un jour d'avoir inventé le pain des pauvres ». Leur emploi dans la cuisine
populaire se développe alors très rapidement.
À la fin du XVIIIe siècle, 45 km² étaient consacrés en France à la culture de la pomme de terre. Un siècle plus tard,
en 1892, cette surface était passée à 14500 km², chiffre considérable dont il faut cependant souligner qu'il a
nettement baissé par la suite. Actuellement, la production de pommes de terre n'occupe plus que 1800 km², d'une part
parce que la consommation humaine a fortement diminué, de l'autre parce que la consommation animale a disparu.
Dans le monde, la production annuelle est d'environ 300 millions de tonnes, pour une surface cultivée supérieure à
20000` km². Peu avant la Révolution, l'agronome Jean Chanorier développe cette culture sur ses terres de
Croissy-sur-Seine.
En France, le 25 nivôse an II (13 janvier 1794), la Convention, confrontée à l'insuffisance des réquisitions de blé et
aux émeutes, adopte la loi relative à la culture de la pomme de terre[33] qui demande la généralisation de cette culture
dans le pays. L'article premier de cette loi dispose que :
« Les autorités constituées sont tenues d'employer tous les moyens qui sont en leur pouvoir dans les communes
où la culture de la pomme de terre ne serait pas encore établie, pour engager tous les cultivateurs qui les
composent à planter, chacun selon ses facultés, une portion de leur terrain en pommes de terre. »
La pomme de terre commence à s'imposer dans la haute cuisine. En 1870, le cuisinier français Adolphe Dugléré,
alors chef du Café Anglais, crée la recette des pommes Anna, ainsi nommées en l'honneur d'Anna Deslions,
courtisane du Second Empire[35] .
Brevetée en 1903, la plaque autochrome, premier procédé de photographie en couleur inventé par Louis Lumière,
utilisait pour capter la lumière des grains de fécule de pomme de terre teintés[36] .
En 1971, est fondé à Lima au Pérou dans le berceau historique de la pomme de terre, le Centre international de la
pomme de terre (CIP)[37] . Cette institution internationale vise à améliorer la sécurité alimentaire des pays en voie de
Pomme de terre 11
développement en misant sur l'amélioration des rendements et de la production de la pomme de terre et d'autres
tubercules alimentaires.
En 1995, la NASA expérimente pour la première fois la culture de pommes de terre dans l'espace lors d'une mission
de la navette spatiale Columbia[38] .
L'Organisation des Nations unies a déclaré l'année 2008, l'année de la pomme de terre afin de « renforcer la prise de
conscience du rôle clé de la pomme de terre, et de l'agriculture en général »[39] .
Culture
La culture de la pomme de terre a pour objectifs de fournir des
tubercules pour la consommation humaine, mais aussi pour
l'alimentation animale, la transformation industrielle et la production
de plants. Elle se pratique sous toutes les latitudes, à des altitudes
variées (souvent au-dessus de 1000 m et jusqu'à 4000 m au Pérou[40]
)et dans diverses formes d'agriculture : culture vivrière dans le
tiers-monde, culture industrielle de plein champ dans les pays
développés, mais aussi maraîchage, notamment pour les primeurs, et
jardinage amateur. C'est dans les pays tempérés une culture d'été et
Culture de plein champ dans le Maine (États-Unis
dans les pays subtropicaux (comme la plaine du Gange) une culture
d'hiver.
Techniques culturales
Travail du sol
Fertilisation
La pomme de terre est une plante exigeante en éléments minéraux, principalement en potasse (K2O). Les
exportations moyennes sont estimées pour une tonne de tubercules à 6 kg de potasse, 3.2 kg d'azote, 1.6 kg de
phosphore (P2O5), 0.4 kg de magnésium (MgO) et 30 kg de calcium (CaO) et de soufre (S). Les fanes mobilisent
également des quantités notables de potasse, calcium et magnésium[42] .
La fertilisation fait appel à des engrais organiques (fumier, compost, engrais vert), utiles pour améliorer la structure
du sol, et qui sont apportés avant l'hiver précédent la culture pour permettre leur minéralisation. Le complément en
engrais minéraux est calculé en fonction des objectifs de rendement et du type de culture (pour production de plants,
de pomme de terre de conservation, de primeurs ou pour la féculerie), ainsi que des variétés cultivées et du précédent
cultural, et donc notamment du reliquat azoté. Potasse et phosphore sont généralement apportés en engrais de fond
en automne ou hiver. L'apport azoté peut être fractionné, une partie sous forme ammoniacale à la plantation et une
partie au buttage sous forme nitrique ou uréique, cette dernière forme pouvant être pulvérisée et combinée avec un
Pomme de terre 12
traitement fongicide[43] .
L'apport d'azote est indispensable pour assurer le grossissement des tubercules mais favorise aussi le développement
de la végétation, au détriment de la tubérisation en cas d'excès. L'excès d'azote est aussi un facteur négatif pour la
qualité des tubercules, avec d'une part le risque de dépasser la norme pour la teneur en nitrates et d'autre part une
teneur plus élevée en sucres réducteurs qui entraîne le risque de brunissement à la friture[44] .
Jardiniers amateurs
Pour les jardiniers amateurs, il faut noter que les pommes de terre non issues de l'agriculture biologique sont souvent
traitées afin d'éviter leur germination. Lorsqu'on ne dispose que d'un petit potager, on peut opter pour la technique de
la « tour de pommes de terre »[45] qui permet de produire de grosses quantités de pommes de terre sur une petite
surface.
Récolte
Les tubercules se récoltent à complète maturité, lorsque le feuillage
commence à se faner, pour les pommes de terre « de conservation »,
mais avant maturité pour les pommes de terre de « primeur », qui de ce
fait ne se conservent pas. En France, la commercialisation des pommes
de terre de primeur est limité au 15 août de chaque année (arrêté du 18
février 2009)[46] . Après élimination des tubercules blessés, la récolte
est conservée dans un local aéré, sec et à l'abri de la lumière.
La société allemande Grimme est le spécialiste mondial des arracheuses de pommes de terre.
Pomme de terre 13
Maladies
La maladie la plus connue est le mildiou, dû à (Phytophthora Attaque de mildiou sur pomme de terre
Ravageurs
De nombreux autres insectes sont des ravageurs de la pomme de terre[51] dont l’altise de la pomme de terre
(Psylliodes affinis), la cicadelle des grillures de la vigne (Empoasca vitis), le hanneton commun (Melolontha
melolontha), la noctuelle des moissons (Agrotis segetum), la punaise verte des pousses (Lygus pabulinus), les
taupin)s (Agriotes lineatuset Agriotes obscurus) et divers pucerons : puceron vert du pêcher (Myzus persicae),
puceron vert et rose de la pomme de terre (Macrosiphum euphorbiae), puceron noir de la fève (Aphis fabae), puceron
de la digitale (Aulacorthum solani). Les pucerons sont les redoutables agents de diverses viroses.
Diverses espèces de nématodes attaquent également la pomme de terre, parmi lesquels le nématode doré de la
pomme de terre (Globodera rostochiensis), le nématode à kyste blanc de la pomme de terre (Globodera pallida), le
nématode cécydogène du Nord (Meloidogyne hapla) et celui responsable de la maladie vermiculaire de la pomme de
terre (Ditylenchus destructor).
D’autres groupes d’animaux sont également concernés, les acariens dont le tétranyque tisserand (Tetranychus
urticae) et l’acarien des racines (Rhizoglyphus echinopus) et parmi les mollusques ; la petite limace grise (Deroceras
reticulatum).
Conservation
Les pommes de terre récoltées à pleine maturation peuvent se
conserver de dix à douze mois. La question du stockage se pose pour
les pommes de terre dites « de conservation » ainsi que pour celles
destinée à la transformation industrielle et à la semence. Les
tubercules, vivants et à teneur élevée en eau, subissent des phénomènes
de respiration et de transpiration. Ils sont sujets au fil du temps à des
pertes de poids, au flétrissement et au développement des germes. Ils
peuvent aussi être exposés à des risques de fermentation et à des
Stockage de pommes de terre en vrac (Belgique)
attaques bactériennes ou fongiques. Ils doivent être préservés du gel.
Les conditions de stockage à respecter sont les suivantes : obscurité,
ventilation et hygrométrie contrôlées, températures maintenue entre 4 à 6 °C[52] . Des traitements antigermination
sont autorisés en phase de stockage à l'aide de substances telles que le prophame ou le chlorprophame par poudrage
ou nébulisation, cette dernière technique assurant une meilleure répartition du produit et évitant les risques de
surdosage localisé, ou bien par ionisation.
Le consommateur peut garder des pommes de terre pendant plusieurs semaines, plus ou moins selon les variétés,
dans un local frais abrité de la lumière. Les pommes de terre « primeurs », récoltées avant complète maturité, ne se
conservent que quelques jours.
La base de données européenne des pommes de terre cultivées (European Cultivated Potato Database) recense (fin
2009) 4136 variétés cultivées. Cette base de données collaborative en ligne est gérée par la Scottish Agricultural
Science Agency dans le cadre de l'ECP/GR (European Cooperative Programme for Crop Genetic Resources
Networks) coordonné par un organisme international, Bioversity International[56] .
Le Centre international de la pomme de terre, qui maintient la plus importante banque de gènes relative aux pommes
de terre sauvages et cultivées, publie chaque année un « catalogue mondial des variétés de pommes de terre », dont la
dernière édition (2009/2010) compte plus de 4500 variétés cultivées dans une centaine de pays[57] .
Critères de sélection
La sélection de nouvelles variétés est réalisée par des obtenteurs privés ou publics. Les critères de sélection peuvent
être rangées en deux grandes catégories, d'une part les critères agronomiques, principalement la productivité et la
précocité mais aussi la résistance aux divers agresseurs biotiques (maladies et ravageurs), d'autre part ceux relatifs à
l'utilisation. selon la destination finale, ces critères concernent la richesse des tubercules en matière sèche et en fécule
(variété féculières et fourragères), l'aptitude à la transformation industrielle (variétés destinées à la production de
chips, frites surgelées et produits déshydratés) et les aptitudes culinaires (pommes de terre de consommation).
• pommes de terre à grain moins fin, plus riches en fécule, dont la variété la plus connue est la bintje. Ces pommes
de terre sont utilisées pour la confection de purées ou de frites, et pour la fabrication des produits transformés
(chips, croquettes, frites surgelées, etc.)
Une autre distinction est plutôt orientée marketing, on y trouve : les colorées ('Roseval', 'Vitelotte', 'Bleue
d'Auvergne'), les anciennes ('Bintje', 'Belle de Fontenay') et les nouvelles ('Corme de gatte', 'Chérie', 'Pompadour',
'Charlotte', 'Juliette').
• pour les IGP, de la pomme de terre de Merville (France), de la pomme de terre de La Sila[66] (Italie), des pommes
de terre de Prades[67] et de Galice[68] (Espagne) et des pommes de terre Naxou[69] et Kato Neurokopiou[70]
(Grèce).
Utilisation
La pomme de terre a quatre grands types d'utilisations : l'alimentation humaine (sous forme de tubercules frais ou
transformés), l'alimentation animale, l'extraction industrielle de l'amidon et d'autres sous-produits, la production de
plants. Au niveau mondial, la répartition était la suivante en 2005 (source : bilans alimentaires FAO) : pour une
disponibilité totale de 322,5 millions de tonnes (correspondant au solde production + importations - exportations +
variations des stocks), l'alimentation humaine a représenté 66,4 %, l'utilisation à des fins industrielles 12,7 %,
l'alimentation animale 11 % et les semences (plants) 9,9 %. La disponibilité réelle est affectée par un taux de pertes,
notamment lors de l'utilisation par les ménages, que l'on peut estimer à environ 7 %[71] .
Alimentation humaine
Pomme de terre 17
Pomme de terre
[72] ,[5]
cuite à l'eau (sans peau)
Valeur nutritionnelle
moyenne pour 100 g
Eau 78 g
Protides/Glucides/Lipides
Protides 2g
Glucides 19 g
Lipides 0,1 g
Vitamines
Vitamine B1 0,08 mg
Vitamine B2 0,03 mg
Vitamine B3 ou 1,2 mg
PP
Vitamine B6 0,18 mg
Vitamine B9 0,01 mg
Vitamine C 13 mg
Vitamine E 0,1 mg
Sels minéraux
Cuivre 0,09 mg
Fer 0,4 mg
Potassium 376 mg
Magnésium 18,6 mg
Manganèse 0,14 mg
Zinc 0,28 mg
Acides gras
Divers
Fibres 1g
Valeur nutritionnelle
La pomme de terre est un féculent, qui se rapproche des légumes par sa teneur élevée en eau (environ 80 %), contre
seulement 12 % pour les autres féculents, céréales et légumes secs. Riche en glucides, pauvre en lipides et en
protides, c'est un aliment modérément énergétique, environ 80 à 85 kcal/100 g lorsqu'elle est cuisinée sans apport de
matières grasses. À titre de comparaison, 100 g de pomme de terres chips apportent environ 550 kcal.
Proche en moyenne de 23 %, la teneur en matière séche peut varier de 13 à 37 %, notamment en fonction des
variétés et de la durée du stockage[73] , les pommes de terre riches en matière sèche sont les plus aptes à la
transformation industrielle.
Le principal élément est l'amidon (75 à 80 % de la matière sèche)[73] . Cet amidon est constitué de 75 %
d'amylopectine et de 25 % d'amylose[5] .
Pomme de terre 18
Toutefois, elles présentent un index glycémique élevé (de 57 à 86), ce qui peut favoriser la prise de poids.
Les pommes de terre contiennent des protéines, des minéraux (en particulier du potassium et du calcium) et de la
vitamine C (néanmoins, on trouve plus de vitamines C dans les pommes de terre qui viennent d'être récoltées).
Bien que la teneur en protéines soit relativement faible, environ 8 % de la matière sèche, celles-ci sont de haute
valeur nutritionnelle. On y trouve plusieurs acides aminés essentiels dont la lysine, le méthionine et le tryptophane.
Les principales protéines sont l'albumine, la globuline, la prolamine et la gluténine. Les tubercules contiennent
également des glycoprotéines (patatine et lectine)[73] .
Toxicité
Comme c'est souvent le cas pour les Solanacées, par exemple les tomates, la pomme de terre contient différentes
toxines, surtout dans les parties vertes, ainsi que dans les fleurs et les bourgeons : il n'est pas d'usage de consommer
les tiges et les feuilles (qui ont pu servir dans des périodes difficiles comme substitut du tabac) mais il faut s'abstenir
de consommer les tubercules lorsque ceux-ci présentent des parties vertes, car on risque alors de s'intoxiquer. C'est
pour cette raison que les pommes de terre doivent toujours être conservées à l'obscurité. En outre, le fruit est très
toxique, cas de la plupart des espèces du genre Solanum, comme la morelle noire ou la douce-amère.
Pomme de terre 19
La présence de solanine fait que les pommes de terre crues sont également toxiques pour les rongeurs, notamment le
cochon d'Inde, mais parfaitement comestibles et digestes pour ces animaux une fois cuites[75] .
La pomme de terre contient aussi des lectines, mais celles-ci sont détruites par la cuisson. Les lectines sont des
protéines capables de se lier de manière réversible à des mono- ou oligosaccharides. Cette propriété permet aux
lectines d'agglutiner les hématies humaines et de probablement perturber le bon fonctionnement du tube digestif des
insectes se nourrissant de la plante, jouant ainsi un rôle dans la défense de cette plante contre les insectes.
La friture des pommes de terre peut entraîner par la réaction de Maillard, surtout lorsque les tubercules sont riches en
sucres réducteurs, la formation d'une substance toxique et potentiellement cancérigène, l'acrylamide[76] .
Ostara, Sirtema) ;
• type C : pommes de terre à chair farineuse et se désagrégeant à la cuisson, à réserver plutôt pour les frites, purées,
pommes au four, potages (exemples : Agria, Bintje) .
Amérique du Nord
Aux États-Unis, les pommes de terre sont l'un des légumes le plus
largement consommés, avec une grande diversité dans les modes de
préparation et d'assaisonnement. Les frites (french fries) et souvent les
pommes de terre rissolées (hash browns) se rencontrent couramment
dans les chaînes de restauration rapide et les cafétérias typiquement
américaines. Un des plats les plus populaires est fait de pommes de
terre au four auxquelles on ajoute du cheddar (ou de la crème sure et de
la ciboulette), et en Nouvelle Angleterre les smashed potatoes (une
variante de purée avec des morceaux, en conservant la peau) sont très
Frites servies en accompagnement d'un
populaires. Les flocons de pommes de terre sont très utilisés pour les
hamburger
purées instantanées, qui se préparent en ajoutant de l'eau, avec un peu
de beurre ou d'huile, et du sel pour le goût. Un plat régional du centre
de l'État de New York, les salt potatoes (pommes de terre salées) sont
de petites pommes de terre nouvelles bouillies dans une eau saturée en
sel et servies avec du beurre fondu. Dans les repas plus formels, il est
d'usage courant de faire rôtir dans une poêle en fer de petites pommes
de terre rouges, coupées en tranches. Chez les Juifs américains, on
consomme habituellement des latkes (galettes de pommes de terre
frites) pour la fête de Hanoucca.
La poutine, au contraire, est un plat copieux de pommes frites, avec du fromage en grains frais et une sauce chaude.
Elle trouve son origine dans le Québec des années 1950, puis s'est diffusée dans l'ensemble du Canada où elle est
devenue un plat populaire. Aussi, un autre plat du Québec, appelé le pâté chinois, est constitué de pommes de terre.
Dans un plat, du bas jusqu'en haut, de la viande hachée (boeuf, veau), du maïs (en crème et/ou en grains) et des
pommes de terres en purées.
Amérique latine
ceux déjà cités, l'Argentine et le Chili. Dans l'archipel chilien de Chiloé, les pommes de terre sont à la base de
nombreux plats, parmi lesquels milcaos, chapaleles, curanto et chochoca. En Équateur, la pomme de terre, tout en
étant un aliment de base avec de nombreuses recettes, est célébrée dans le copieux locro de papas, une soupe épaisse
de pommes de terre, courges, et fromage.
Europe
En Irlande, le colcannon est un plat traditionnel préparé avec de la purée, du chou râpé et des oignons. Les crêpes
boxty sont consommées dans toute l'Irlande, bien qu'elles soient plutôt associées avec le Nord et la diaspora
irlandaise : elles sont traditionnellement faites de pommes de terre râpées, lavées pour éliminer l'amidon et
mélangées avec de la farine, du babeurre et de la levure. Une variante consommée dans le Lancashire, en particulier
à Liverpool, est faite de pommes de terre en purée.
Le bryndzové halušky est le plat national slovaque. Il est fait d'une pâte de farine et de pommes de terre finement
râpées qui est bouillie pour former des quenelles. Celles-ci sont ensuite mélangées avec divers ingrédients
régionaux[84] .
Dans les pays du nord et de l'est de l'Europe, en particulier en Scandinavie, Pologne, Russie, Biélorussie et Ukraine,
les pommes de terre nouvellement récoltées sont considérées comme un mets particulièrement raffiné. Bouillies
entières et servies avec de l'aneth, ces « pommes de terre nouvelles » sont consommées traditionnellement avec des
harengs saurs. Des gateaux faits de pommes de terre râpées (kugel, kugelis) sont des recettes populaires des cuisines
ashkénase, lithuanienne, biélorusse[85] .
En Europe occidentale, notamment en Belgique, les pommes de terre
découpées en tranches sont frites pour préparer les frieten, les frites
originales. Le stamppot, plat traditionnel néerlandais, est fait de purée
de pommes de terre mélangée avec des légumes.
En France, le plat le plus connu est le hachis Parmentier. Le pâté de
pommes de terre est un plat régional du centre de l'Allier et du
Limousin.
Dans le nord de l'Italie, en particulier dans la région du Frioul, les
Pomme de terre au four servie avec du beurre pommes de terre entrent dans la composition d'un type de pâtes
appelées gnocchis[86] . De même, réduites en purée ou sous forme de
farine, les pommes de terre servent à préparer les knödels ou quenelles accompagnant les plats de viandes dans toute
l'Europe centrale et orientale, mais plus particulièrement en Bavière et au Luxembourg. Les pommes de terre sont
l'ingrédient principal de nombreuses soupes comme la vichyssoise ou la soupe albanaise à la pomme de terre et au
chou. Dans l'ouest de la Norvège, le komle est populaire.
Les papas arrugadas (pommes de terre ridées des Canaries) sont un plat traditionnel des îles Canaries. La tortilla de
patatas (omelette de pommes de terre) et les patatas bravas (plat de pommes de terre frites dans une sauce tomate
Pomme de terre 23
Alimentation animale
Les tubercules de pommes de terre peuvent être distribués aux animaux dans certaines conditions et constituent,
comme pour les humains, un aliment de bonne qualité nutritionnelle. Il faut distinguer alors deux types de
consommation:
1. sous forme de tubercules crus, entiers ou coupés, ce qui convient bien aux ruminants et aux chevaux, capables
de digérer aussi facilement les tubercules crus que cuits,
2. sous forme fraîchement étuvées ou ensilées, pour les porcs et les volailles.
Les quantités de pommes de terre destinées à l’alimentation animale sont variables en fonction des disponibilités et
des cours. Quand les cours sont bas la consommation est importante. Certains pays l’utilisent beaucoup en
alimentation animale, ainsi la Pologne où plus d’une pomme de terre sur deux est producite pour être consommée par
les animaux.
Transformation industrielle
Produits transformés
Industrie de la fécule
Distillation
L'amidon de la pomme de terre peut être facilement hydrolysé en glucose, à partir duquel ont peut produire de
l'éthanol après fermentation et distillation.
À partir du XVIe siècle, l'alcool de pomme de terre a servi à confectionner la vodka ou l'aquavit. Cet usage s'est
particulièrement développé en Pologne au XIXe siècle, lorsque le prix des céréales très demandées à l'exportation
était élevé. En Irlande, la pomme de terre est à la base d'une eau-de-vie traditionnelle appelée poteen ou poitín qui
bénéficie d'une IGP dans le cadre européen[87] .
Pomme de terre 24
L'alcoolisme engendré par la surconsommation d'eau-de-vie de pomme de terre de basse qualité fut à l'origine de la
première législation sur l'alcool édictée en Suisse en 1887[88] .
Plus récemment on a envisagé la production d'éthanol comme biocarburant utilisable en addition dans l'essence ou le
gazole. Sur la base d'un rendement de 40 tonnes à l'hectare une production d'éthanol de 50 hl/ha serait possible, mais
le coût en serait prohibitif[89] .
Autres
La patatogravure est une activité manuelle, généralement pour de
jeunes enfants, qui consiste à sculpter dans des pommes de terre
coupées en deux des motifs variés, souvent des formes géométriques,
afin de s'en servir comme tampons, une fois trempées dans de la
peinture ou de l'encre.
Selon Alexandre Dumas (Le grand dictionnaire de cuisine) les feuilles
de pommes de terre séchées peuvent fournir un excellent succédané de
tabac[93] .
On peut utiliser la pomme de terre à des fins domestiques, par exemple Gravure de caractères chinois sur pommes de
pour préparer de la colle, à base de pommes de terre bouillies dans terre
Aspects économiques
Production
Les pommes de terres sont cultivées dans plus de 150 pays, principalement dans l'hémisphère nord. La distribution
de cette culture s'étire en latitude de 45 ° S à 65 ° N et marque deux pics, le plus important dans les zones tempérées
situées entre 45 et 57 ° N, qui incluent l'Allemagne, la Pologne l'Ukraine et la Russie, et le deuxième dans les zones
subtropicales situées entre 23 et 34 ° N, qui comprennent en particulier le bassin indo-gangétique[94] .
En 2007, la production mondiale de pommes de terre est estimée à 323,5 millions de tonnes, pour une surface
cultivée de 18,8 millions d'hectares, soit un rendement moyen de 17.23 tonnes par hectare (t/ha)[95] . Ce chiffre
n'inclut pas les plants (semences) qui représentent 30,8 millions de tonnes (Mt), soit environ 10 % du total. Cette
culture s'inscrit à la cinquième place (en tonnage) des productions agricoles au niveau mondial, après la canne à
sucre, le maïs, le riz et le blé et devant la betterave à sucre. C'est la plus importante dicotylédone alimentaire.
Les cinq premiers producteurs, dans l'ordre Chine (64,8 Mt), Russie (36,8 Mt), Inde (28,6 Mt), États-Unis (20,4 Mt),
Ukraine (19,1 Mt), représentent la moitié de la production mondiale. Dans ce classement, l'Union européenne
prendrait la première place avec 63,2 Mt, les cinq premiers pays membres, Pologne (11,8 Mt), Allemagne (11,6 Mt),
France (7,2 Mt), Pays-Bas (6,9 Mt), Royaume-Uni (5,6 Mt) représentant 67,6 % du total européen.
Une comparaison par continents montre que l'Europe (40,54 %) et l'Asie (40,45 %) concentrent 81 % de la
production totale contre 13,2 % pour les Amériques, 5,5 % pour l'Afrique et 0,5 % pour l'Océanie.
Le rendement moyen le plus élevé est obtenu en Océanie avec 38.57 t/ha contre 25.61 t/ha dans les Amériques,
18.27 t/ha en Europe, 15.83 t/ha en Asie et 10.92 t/ha en Afrique.
La liste des vingt premiers pays producteurs en 2007 est donnée dans le tableau ci-après avec les surfaces cultivées et
les rendements moyens (source FAOSTAT). Dans ce tableau, le Pérou, berceau de la pomme de terre apparaît en 18e
position et un seul pays d'Afrique, le Malawi, en 20e place.
Pomme de terre 26
Biélorussie 413 21.2 8744 Répartition des surfaces cultivées par continents
Commerce international
En 2007, les exportations de pommes de terre ont porté au niveau mondial sur 15,5 millions de tonnes dont 5 (32,3
%) sous forme de surgelés[96] . Cela représente une faible part (5 %) de la production mondiale, ce qui résulte
notamment de coûts de transport élevés (produit périssable, à forte teneur en eau, coûts de réfrigération), mais aussi
des normes sanitaires et techniques et de politiques restrictives des pays importateurs[97] . En outre les exportations
de farine de pomme de terre ont représenté la même année 0,4 million de tonnes.
L'essentiel du commerce international de la pomme de terre se réalise dans l'Union européenne. Les quatre premiers
pays exportateurs, Pays-Bas, France, Allemagne et Belgique, ont réalisé plus de la moitié des exportations totales de
pomme de terre fraiches (54,7 %). Ces pays figurent également parmi le dix premiers pays importateurs. Au sein de
l'Union européenne, Le Rucip (règles et usages du commerce intereuropéen des pommes de terre), créé en 1956,
s'applique à tous les échanges entre professionnels[98] .
Pomme de terre 27
Consommation
Chine 46168 35
États-Unis 18731 63
Inde 18442 17
Allemagne 5947 72
Turquie 4204 58
France 3896 64
Espagne 3227 78
Iran 3175 46
Japon 2845 22
Canada 2817 89
Bangladesh 2781 18
Brésil 2697 15
Italie 2350 40
Roumanie 2146 96
Colombie 2064 46
Pérou 1959 72
Aspects culturels
pommes de terre cuites sont tellement plus faciles à digérer que les pommes en terre cuite. », Alphonse Allais, Les
Pensées. La pomme de terre est associée aux fayots dans ce refrain d'une chanson de soldats :
« La France est notre mère
C'est elle qui nous nourrit
Avec des pommes de terre
Et des fayots pourris »
— Les Officiers, chant militaire[110]
En 2008, le peintre bolivien Roberto Mamani Mamani a consacré une série de 30 tableaux à la pomme de terre et à
ses relations avec la culture indienne Aymara dont il est issu[113] .
L'Angélus, huile sur toile, Les Mangeurs de pommes de La petite Les éplucheuses
Jean-François Millet, 1858, terre, huile sur toile, Van Gogh, éplucheuse de de pommes de
Musée d'Orsay 1885, Musée Van Gogh pommes de terre, terre, Paul-Élie
huile sur toile, Ranson, 1893,
Albert Anker, Musée du Prieuré
1886, collection
privée
Pomme de terre 31
Blason de Dollbergen (Basse-Saxe) Blason de Lemi (Finlande) Blason de Tausa (Cundinamarca, Colombie)
Musées
Il existe des musées de la Pomme de terre dans différents pays (États-Unis et Allemagne notamment.
Plante emblème
Depuis 2002, la pomme de terre est le légume officiel (official state vegetable) de l'État américain de l'Idaho.[117] .
Cet État, surnommé le Potato State (l'État de la pomme de terre), est le principal producteur de ce tubercule aux
États-Unis, environ 28 % de la production nationale[118] , principalement de la variété Russet Burbank.
Comme celui d'autres fruits et légumes, le nom de la pomme de terre a été attribué à un jour de l'année dans le
calendrier républicain, le 12 vendémiaire (2 octobre).
Jouet
La forme de la pomme de terre a inspiré M. Patate, jouet pour enfants d'origine américaine créé par Hasbro en 1952.
Il est constitué d'une tête en matière plastique de forme patatoïde et de plusieurs éléments pouvant la décorer,
moustache, chapeau, nez, etc.
Record
La plus grosse pomme de terre du monde, 3.5 kg, serait détenue par un restaurateur de l'île de Man, Nigel
Kermode[119] .
Pomme de terre 32
Voir aussi
Articles connexes
• Musée de la Pomme de terre
• Parc de la pomme de terre
• idiotisme gastronomique
Bibliographie
• Samuel Engel, Traité de la nature, de la culture et de l'utilité des pommes de terre par un ami des hommes, chez
Antoine Chapuis, Lausanne, 1771, 80 p.
• Antoine Augustin Parmentier,, Examen chymique des pommes de terre: dans lequel on traite des parties
constituantes du bled, Didot le jeune, Paris, 1773, 248 p.
• Antoine Augustin Parmentier, Traité sur la culture et les usages des pommes de terre, de la patate, et du
topinambour, Barrois l'aîné, Paris, 1789, 389 p.
• Anselme Payen et Alphone Chevallier, Traité de la pomme de terre, sa culture, ses divers emplois dans les
préparations alimentaires, les arts économiques, la fabrication du sirop, des l'eau-de-vie, de la potasse, etc.,
Thomine, Paris, 1826, 80 p.
• Ernest Roze, Histoire de la pomme de terre: traitée aux points de vue historique, biologique, pathologique,
cultural et utilitaire, J. Rothschild, Lausanne, 1898, 464 p.
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1946, 62 p.
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édition, 1985, 768 p. (ISBN 0521316235)
• Wolfgang Radtke et Walter Rieckmann, Maladies et ravageurs de la pomme de terre, Th. Mann -
Gelsenkirchen-Buer, 1991, 168 p. (ISBN 3-7862-0090-4)
• Patrick Pierre Sabatier, La pomme de terre, c'est aussi un produit diététique, Robert Laffont, 1993, 275 p. (ISBN
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Pomme de terre 33
• Joël Robuchon, Le meilleur et le plus simple de la pomme de terre, Robert Laffont, 1994, 250 p. (ISBN
2-253-08159-0)
• Collectif, La culture de la pomme de terre de conservation, ITCF, Paris, 1995, 63 p. (ISBN 2-86492-224-X)
• Collectif, La pomme de terre de Christophe Colomb à McCain, PackEdit, 1995, 64 p.
• Patrick Rousselle, Yvon Robert, Jean-Claude Crosnier, La pomme de terre - Production, amélioration, ennemis et
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• Jean-Paul Thorez, La pomme de terre, illustrations de Fabien Seignobos, Actes Sud, coll. « Chroniques du
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• Jean-Paul Thorez, Pomme de terre, photographies d'Isabelle Rozenbaum, Hachette / Le Chêne, Grenoble, 2003,
192 p. (ISBN 2-8427-7437-X)
• Éclairage sur un trésor enfoui - Année internationale de la pomme de terre 2008 - Compte rendu de fin d'année,
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• Collectif, Maladies, ravageurs et désordres de la pomme de terre, guide d'identification et fiches descriptives,
Arvalis / FNPPPT / GNIS, Paris, 2008, 192 p. (ISBN 2-86492-920-8)
• Sophie Le Doré, Ce que nous devons savoir sur la pomme de terre, Plon, Paris, 2008, 196 p. (ISBN 2-259-20816-9)
• Jean-Pierre Wiiliot - Marc de Ferrière Le Vayer, Saga de la pomme de terre, Cercle d'Art, Paris, 2008, 160 p.
(ISBN 2-7022-0868-7)
• Collectif, La pomme de terre, histoire et recettes gourmandes, Glénat, Grenoble, 2009, 160 p. (ISBN 2-7234-7319-4)
Liens externes
Références
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• Référence Flora of Missouri [124] : Solanum tuberosum [125] (en)
• Référence Catalogue of Life : Solanum tuberosum Bertero ex Walp., nomen nudum Non Valide [126] (en)
• Référence Catalogue of Life : Solanum etuberosum Lindl. [127] (en)
• Référence Tela Botanica (France métro [128]) : Solanum tuberosum L., 1753 [129] (fr)
• Référence Tela Botanica (La Réunion [130]): Solanum tuberosum L. [131] (fr)
• Référence Tela Botanica (Antilles [132]) : Solanum tuberosum L. [133] (fr)
• Référence ITIS : Solanum tuberosum L. [134] (fr) ( +version [135] (en))
• Référence Aluka : Solanum tuberosum L. [136] (en)
• Référence NCBI : Solanum tuberosum [137] (en)
• Référence GRIN [138] : espèce Solanum tuberosum L. [139] (en)
Autres
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• Année internationale de la pomme de terre 2008 [141]
• (en) Consensus document in the biology of Solanum tuberosum subsp. tuberosum (potato) [142], OCDE.
• Comité national interprofessionnel de la pomme de terre [143] (France)
• Fédération nationale des producteurs de plants de pomme de terre [144] (France)
• Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre [145] (France)
• (en) Peel teh Spud [146]. Détente : épluchez une pomme de terre virtuelle !
ckb:ەتاتەپ
Pomme de terre 34
Références
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