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SUPPORT DE COURS :
CONTROLE INTERNE ET
AUDIT FINANCIER
LE SEUIL DE SIGNIFICATION
évènements et
transactions
pièces
justificatives
système de traiement
et controles internes
système
comptable
Etats
financiers
L’approche par les risques qui privilégie une méthodologie basée sur l’efficience et l’efficacité
des travaux d’audit basée sur l’estimation du risque d’audit auquel se trouve confronter le
professionnel c’est-à-dire le risque pour que l’auditeur exprime une opinion favorable sur
des états financiers contenant des anomalies significatives.
L’objectif de l’auditeur dans l’approche d’audit par les risques est d’obtenir l’assurance
raisonnable que les états financiers ne contiennent pas d’anomalies significatives, que celles
ci résultent de fraudes ou d’erreurs.
L'assurance raisonnable est à considérer pour la totalité du processus d'audit. Il s'agit d'un
niveau élevé, mais non absolu, d'assurance. L'auditeur ne peut pas fournir une assurance
absolue en raison
des limitations inhérentes au travail à accomplir,
au jugement professionnel requis,
à la nature des éléments probants à examiner.
Le concept d’assurance raisonnable inclut de façon implicite le fait qu’il existe un risque que
l’opinion exprimée puisse être inappropriée.
Le risque que l’auditeur exprime une opinion inappropriée sur les états financiers erronés de
façon significative est appelé « risque d’audit ». L’auditeur réduit le risque d’audit en
définissant et en mettant en œuvre des procédures d’audit afin de recueillir des éléments
probants suffisants et appropriés lui permettant de tirer des conclusions raisonnables sur
lesquelles fonder son opinion.
L’assurance raisonnable est obtenue lorsque l’auditeur a pu réduire le risque d’audit à
un niveau faible acceptable.
Un auditeur ne peut obtenir d’assurance absolue du fait de l’existence de limitations inhérentes
à l’audit qui restreignent la possibilité pour l’auditeur de détecter des anomalies significatives.
Ces limitations résultent de facteurs tels que :
- L’utilisation des sondages
- Les limitations inhérentes au contrôle interne
- Le fait que la plupart des éléments probants sont persuasifs plutôt que concluants
- L’exercice par l’auditeur du jugement professionnel
L’ISA 200 définit le risque d’audit comme étant : « le risque que l’auditeur exprime une opinion
incorrecte du fait d’erreurs significatives contenues dans les états financiers. Il se subdivise en
trois composantes : le risque inhérent, le risque de non contrôle et le risque de non détection
».
Le risque d’audit peut donc être défini comme étant une association entre les risques afférents à
l’entreprise et celui afférents à l’auditeur. L’auditeur doit planifier et réaliser la mission de
manière à ramener le risque de mission (risque d’audit) à un niveau suffisamment faible pour
être acceptable et compatible avec l’objectif de certification.
Le cadre conceptuel des normes internationales d’audit définit le risque de mission ou le risque
d’audit par ses composantes qui sont comme suit : le risque d’anomalie significatives et le risque
de non détection.
1. Le risque d’anomalies significatives: Risque inhérent * Risque lié au contrôle :
(RI*RLC)
Le risque inhérent et le risque lié au contrôle sont des risques propres à l’entité ; ils existent
indépendamment de l’audit des états financiers. (ISA200)
Les normes ISA ne se réfèrent généralement pas au risque inhérent et au risque lié au contrôle
séparément, mais plutôt en terme d’évaluation globale du « Risque d’Anomalies
Significatives ».
Les facteurs de risque inhérent au niveau des soldes des comptes (assertion)
Les principaux facteurs pouvant donner lieu à un risque d’erreurs significatives dans une
assertion particulière, dans le solde d’un compte ou d’une catégories d’opérations peuvent
être regroupés de la façon suivante :
Les calculs complexes sont plus susceptibles de comporter des erreurs que les calculs
simples
Estimations comptables : les évaluations faisant appel au jugement des dirigeants,
peuvent être effectuées sur la base de critères subjectifs et arbitraires (les provisions, les
charges à répartir sur plusieurs exercices…) les comptes alimentés par des estimations
comptables présentent des risquent plus élevés que les comptes constitués de données de
nature courante.
Les progrès technologiques peuvent rendre obsolète un produit ce qui augmente le
risque de surévaluation des stocks.
Fréquence de l’élément comptabilisé :
Méthodes d’évaluation : valorisation des stocks industriels résultant d’un système
compliqué de comptabilité analytique, évaluation des en cours dans les entreprises de
travaux publics, comptabilisation des produits et des stocks dans le cadre d’un contrat de
construction
Difficulté de comptage, mesure, pesage de certains stocks, c’est le cas des poissons dans
l’eau, des cultures dans le sol, d’un stock d’huile, de phosphate ou de ciment….
Une insuffisance de fonds de roulement pour poursuivre l’exploitation
Facteurs généraux pour l’ensemble de l’entité
Facteurs liés au secteur d’activité
Certains risques liés au contrôle subsisteront toujours du fait des limites inhérentes à la
conception et au fonctionnement du contrôle interne.
Il existe deux types de contrôles internes à savoir les contrôles de détection et les
contrôles de prévention.
Ces contrôles sont ceux mis en œuvre avant ou en cours d’exécuter une opération, d’un
ensemble d’opérations, d’une tâche ou d’un traitement donné.
Ils sécurisent instantanément les traitements de données, qu’ils soient des créations de
données nouvelles, des modifications ou des suppressions de données existantes.
Un contrôle de détection est un contrôle instauré par l’entreprise pour détecter les erreurs,
anomalies ou irrégularités qui se sont produites malgré l’existence ou non des contrôles de
prévention.
Les contrôles de détection sont généralement des contrôles à postériori qui sont ceux mis en
œuvre après l’exécution d’une opération, d’un ensemble d’opérations, d’une tâche ou d’un
traitement donné.
Ils sécurisent les entrées de données, qu’elles soient des créations de données nouvelles, des
modifications ou des suppressions de données existantes effectuées selon des périodicités
prédéfinies. Ils sécurisent aussi les sorties de données, selon des moyens de contrôles de
cohérence croisés de totaux…
C’est la possibilité que les procédures de contrôle mises en œuvre par l’auditeur soient
inefficaces et ne lui permettent pas de détecter une anomalie dont le montant, seul ou
cumulé à d’autres anomalies, est significatif.
Le risque de non détection peut avoir plusieurs causes dont les principales sont les
suivantes :
Pour un niveau donné de risque d'audit, le niveau acceptable de risque de non-détection est
inversement proportionnel à l’évaluation des risques d'anomalies significatives au niveau de
l'assertion. Par conséquent :
• Plus le risque d’anomalies significatives est élevé, plus faible sera le niveau du risque de
non- détection acceptable.
• Plus le risque d’anomalies significatives est faible, plus élevé sera le niveau du risque de
non-détection acceptable.
La relation entre les risques peut également être exprimée mathématiquement par la formule
suivante :
Risque d’Audit = RAS* x RND
RAS :* Risque Inhérent x Risque Lié au Contrôle
RND :Risque de Non-Détection.
Le niveau de confiance est généralement fixé à un taux avoisinant 95%, d’où un risque
d’audit de l’ordre de 5% selon les normes professionnelles.
Le risque d’audit fait partie de la stratégie du cabinet, il est fixé d’avance selon le degré de
certitude souhaité.
Ceci peut être réalisé au moyen de mise en œuvre de procédures d’audit en réponse aux risques
évalués au niveau des états financiers, des flux de transactions, des soldes de comptes et au
niveau des assertions.
Application 1
Peu importe que le risque inhérent soit élevé, si le système de contrôle interne a été bien conçu
ceci aura pour effet de réduire considérablement le risque d’erreurs. Ce risque existe lorsqu’à
l’origine il s’agit d’une déficience de conception. C’est-à-dire que le système n’apas été
suffisamment analysé au départ pour prévoir tous les contrôles ou encore les contrôles adéquats,
mais cela peut aussi résulter d’une mauvaise application des contrôles internes qui ont été
initialement bien conçus.
Cette étape est réalisée compte tenu des assertions d’audit, sous-jacents à l’établissement des
états financiers. Elle vise la description des caractéristiques principales des principaux cycles
de l’activité.
L’auditeur cherche à dégager les forces et les faiblesses théoriques du système, puis s’assurer
de l’application des points forts dans le cas où il entend s’appuyer sur ces contrôles.
Les points forts de conception vont faire l’objet des tests de conformité et de
permanence (pour confirmer leur compréhension et s’assurer de leur correcte
application).
c- Evaluation du risque de non détection
Bien que les composantes du risque de mission puissent varier d’une assertion à l’autre, le
risque de mission qui est rattaché à chacune des assertions dans les divers soldes de comptes et
catégories d’opérations ne doit pas dépasser le niveau de risque qui est acceptable pour les états
financiers pris dans leur ensemble. La façon dont l’auditeur détermine ces risques et la combine
est une affaire de jugement professionnel et dépend de sa stratégie d’audit.
Les contrôles pertinents pour l’audit sont les contrôles mis en place par la direction dans
l’objectif est d’établir, à l’intention des tiers , des états financiers qui donnent une image
fidèle dans tous leurs aspects significatifs et ce conformément à un référentiel comptable
reconnu.
L’auditeur doit identifier les contrôles significatifs et les évaluer pour pouvoir apprécier le
système de contrôle interne dans sa globalité. L’auditeur n’est donc pas tenu d’étudier
exhaustivement les contrôles internes de l’entreprise car certains de ces contrôles peuvent ne
pas être liés aux objectifs de l’audit.
Exemple : les contrôles mis en place dans les unités de production afin de prévenir la
surconsommation de matière première ne sont pas en général pertinents pour l’audit des états
financiers.
Cependant on reconnait que certains contrôles peuvent s’avérer pertinents alors qu’ils sont liés
à des objectifs qui ne sont pas nécessairement significatifs pour l’audit financier. Par exemple,
les contrôles visant les données non financières que l’auditeur utilise dans l’application des
procédés analytiques, telles que les statistiques sur la production,
Certains autres contrôles conçus pour la détection des cas de non-conformité aux lois et aux
règlement qui peuvent avoir une incidence directe et importante sur les états financiers
notamment les contrôles sur le respect des lois fiscales qui servent à déterminer la provision
pour impôts peuvent être pertinents pour l’audit
La difficulté réside, en fait, dans l’identification des contrôles pertinents par l’auditeur. Ce
dernier doit se fonder essentiellement sur son jugement professionnel pour déterminer si un
contrôle, pris individuellement ou en association avec d’autres contrôles, est pertinent.
L’expérience acquise antérieurement auprès de l’entreprise ainsi que les informations obtenues
en cherchant à acquérir une compréhension de l’entreprise et de son environnement, et tout au
long de la mission, aident l’auditeur à identifier les contrôles pertinents pour l’audit.
2.1. Définition
L’auditeur doit utiliser les assertions relatives aux flux d’opérations, des soldes de
comptes et à la présentation et aux informations fournies dans les états financiers, de
façon suffisamment détaillée pour servir de base à (ISA 500)
2.2. Utilité
L’auditeur doit utiliser les assertions de manière suffisamment détaillée afin de
constituer une base pour :
Tenir compte des différents types d’anomalies potentielles qui peuvent se
produire
Evaluer les risques d’anomalies significatives
Concevoir les procédures d’audit qui répondent aux risques évalués.
Survenance : les opérations qui ont été enregistrées se sont produites et se rapportent à
l’entité
Exhaustivité : toutes les opérations qui auraient dues être enregistrées sont comptabilisées
Exactitude : les montants relatifs aux opérations ont été correctement comptabilisés
Séparation des périodes : les opérations ont été enregistrées dans la bonne période
Imputation comptable : les opérations ont été enregistrées dans les comptes appropriés
Droits et obligations : l’entité détient ou contrôle les droits sur les actifs et les dettes
correspondent aux obligations de l’entité
Exhaustivité : tous les actifs, les passifs et les fonds propres qui auraient du être
enregistrés l’ont bien été.
Valorisation et affectation : les actifs, les passifs et les fonds propres sont portés dans
les états financiers pour leur bonne valeur et tous les ajustements résultant de leur
valorisation ou de leur affectation sont enregistrés de façon appropriée.
Exhaustivité : toutes les informations se rapportant aux états financiers qui doivent être
fournies dans ces états l’ont bien été.
Lors de la réalisation d’un audit, l’auditeur doit prendre en compte le caractère significatif et la
relation existant avec le risque de l’audit. (ISA 320).
caractéristique qualitative principale qu’une information doit posséder pour être utile »
L’évaluation de ce qui est significatif relève du jugement professionnel.
Dans certaines situations, un point nettement inférieur au seuil de signification peut être jugé
comme étant significatif en fonction de la nature du poste ou des circonstances liées à
l’anomalie. Par
exemple, l’information selon laquelle il existe un certain nombre de transactions avec des
parties liées, peut être très significative pour une personne qui prend des décisions sur la base
des états financiers.
Dans le cadre de son évaluation de la présentation sincère des états financiers, dans tous leurs
aspects significatifs, conformément à un référentiel comptable applicable, l’auditeur doit
évaluer si le cumul des anomalies relevées au cours de l’audit et non corrigées revêt un caractère
significatif.
Lors de l’élaboration du plan d’audit, l’auditeur définit un seuil de signification acceptable afin
de détecter les anomalies quantitatives significatives. Toutefois, il convient de tenir compte à
la fois du montant (quantité) et de la nature (qualité) des anomalies.
L’auditeur prend en compte le caractère significatif d’une information tant au niveau des états
financiers pris dans leur ensemble qu’au niveau des flux d’opérations, des soldes de comptes et
des informations fournies dans les états financiers.
3.2. Utilité du seuil de signification pour les utilisateurs des états financiers
Pour les utilisateurs des états financiers le seuil de signification permet tout d’abord d’élaborer
des normes comptables sur l’information financière en effectuant des simulation auprès de
ceux-ci sur l’information devant être incluse dans les états financiers et détermine donc les
informations dont l’omission risquerait d’influencer les décisions économiques prises par les
utilisateurs des états financiers.
Le seuil de signification va permettre aux utilisateurs des états financiers de manipuler en toute
confiance l’information financière ainsi que l’opinion formulée dans le rapport.
L’auditeur tient compte du seuil de signification tout au long de sa mission mais en particulier
aux étapes de la planification et de l’évaluation.
Le seuil de signification permet à l’auditeur d’apprécier l’effet des anomalies décelées sur les
états financiers et par conséquent son opinion sur ceux-ci.
Un seuil de signification au niveau des états financiers dans leur globalité : Seuil De
Signification Globale
Un seuil de signification au niveau des comptes : Erreur Tolérable
Les facteurs à prendre en considération pour l’identification d’un taux de référence approprié
comprennent :
Remarques
Application 2:
Sachant que l’actif net est de 500.000 DT quelle sera la décision de l’auditeur dans ce cas ?
Deuxième niveau: au niveau des composantes des états financiers: Ce deuxième niveau
conditionne la décision de certification avec réserves
Il s’agit de calculer la somme des inexactitudes affectant une rubrique par rapport au
solde de la rubrique (net des comptes soustractifs : amortissements et provisions)
Charges et pertes (dans leur ensemble) Le seuil de signification est de 10% du total
Produits et profits (dans leur ensemble) rubrique
Application 3 :
Plus le seuil de signification est élevé, plus le risque d’audit est faible et inversement
a) - soit de réduire, lorsque ceci est possible, le risque d’anomalies significatives identifié
en réalisant des tests de procédures plus étendus ou supplémentaires ;ou
b) - de réduire le risque de non-détection, en modifiant la nature, le calendrier et l’étendue
des contrôles de substance prévus.
L’évaluation par l’auditeur du seuil de signification et du risque d’audit peut être différente
entre le moment de la planification initiale de la mission et celui de l’évaluation des résultats
des procédures d’audit.
Si l’auditeur conclut que le cumul des anomalies non corrigées revêt un caractère significatif,
ce dernier est tenu d’envisager de réduire le risque d’audit en étendant les procédures d’audit
ou en demandant à la direction de corriger les états financiers. Si
la direction refuse de corriger les états financiers et si les résultats des procédures d’audit ne
permettent pas à l’auditeur de conclure que le cumul des anomalies non corrigées ne revêt pas
un caractère significatif, il doit envisager d’apporter au contenu de son rapport les modifications
appropriées, selon la Norme ISA 705.