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RAPPORT D’ETUDE
Jacques PELISSARD
Extrait du préambule de Patrimoine reconverti du militaire au civil 1
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GODET Olivier, FOUGEIROL Benoît, 2007. Patrimoine reconverti du militaire au civil. Nouvelles éditions Scala. 271 p.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
Sommaire
Introduction 3
I Le patrimoine militaire 5
01- Evolution du système défensif
02 - Diversité et identité
03- La prise en compte du patrimoine militaire : protection et conservation
A - Un patrimoine atypique à préserver
B - La muséification du patrimoine militaire
C - Les acteurs de la sauvegarde du patrimoine militaire
Conclusion 34
Corpus 36
Remerciements 42
Bibliographie / Webographie / Crédits photographiques 43
Première de couverture :
images de gauche, Fort Saint Jean, Lyon ; image de droite, quartier de Bonne, Grenoble
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
Introduction
Comment se fait-il que l’on puisse encore aujourd’hui
admirer les créations architecturales des siècles passés ? Comment
la ville a-t-elle su conserver tout son patrimoine bâti pendant tant
des siècles ? L’architecture, celle considérée comme expression de
l’art, expression de la culture, fut protégée par les hommes, par
l’architecture elle-même. L’architecture militaire au service de
l’architecture. Alors que l’on s’intéresse tant à l’Architecture, cette
architecture de l’esthétisme et des formes géométriques, pourquoi
ne pas tourner les yeux vers cette architecture qui nous a de tout
temps protégés et protégé l’Architecture, seules constructions
autrefois dignes de ce nom.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
COMMENT LA RECONVERSION DU PATRIMOINE MILITAIRE
PEUT-ELLE AUJOURD’HUI ASSURER A LA VILLE UNE NOUVELLE
DYNAMIQUE URBAINE ?
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
I - Le patrimoine militaire
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
I - Le patrimoine militaire
01- Evolution du système défensif
La ville a de tout temps été confrontée à sa protection vis-à-
vis des assaillants et des villes voisines, que ce soit de la simple
colonie romaine au château féodal, en passant par la ville du
Moyen-Age ou à la ville nouvelle. Depuis l’histoire de la création de
la ville, celle-ci s’est développée autour de sa notion de protection,
de défense, de résistance à une attaque d’envahisseurs. Du modèle
de la ville ceinturée par une enceinte défensive à la citadelle en
passant par la ville protégée par des postes de défenses avancés, la
ville a su faire appel à des techniques de défense variées et
adaptées aux méthodes offensives de chaque époque.
L’architecture militaire est bien spécifique et évolue d’une manière
différente de l’architecture dite « classique », l’architecture des
logements, des équipements… On ne répond pas à un style, on ne
répond pas à une époque, à un courant de pensée, on répond ici
aux évolutions technologiques de l’armement, on conçoit en
fonction de l’autre, en fonction des avancées de l’assaillant.
L’homme, les politiques ont toujours cherché à se protéger, et à
protéger le fruit du travail, le fruit d’un héritage communautaire, la
résultante d’une construction élaborée par le pouvoir en place, les
habitants… Se protéger c’est assurer sa sécurité mais aussi la
sécurité des constructions. On construit des édifices militaires pour
protéger l’architecture. L’architecture à la défense de l’architecture,
l’architecture à son propre service.
Comment ont évolué ces systèmes défensifs pour répondre
aux attentes de protection des villes ?
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
progressivement une unique enceinte flanquée de tours et d’une
tour maitresse. On sépare à nouveau les fonctions résidentielles et
militaires. De nombreux modèles se succèdent faisant apparaitre de
nouveaux systèmes défensifs : le pont levis, les flanquements
verticaux…
Le château fort devient résidence peu à peu au XIVème
siècle sous Charles V avec des exemples célèbres, comme
Pierrefonds, Vincennes (fig. 3)… mais l’évolution rapide de la
3 - Château de Pierrefonds poliorcétique (art de la guerre) et les performances technologiques
imposent aux châteaux des solutions de fortunes pour résister aux
attaques.
De nombreux aller-retours sont faits entre plusieurs modes
défensifs pour tester les meilleures techniques de défense possible.
Dès lors se met en place une science de l’attaque et de la
défense imposant des modifications radicales sur la façon de
concevoir une place forte. Le modèle du bastion voit le jour au
XVème siècle, visant à assurer un minimum de possibilités à
l’ennemi de pénétrer dans l’enceinte de la place forte. Ces citadelles
modifient grandement les territoires alentours et accueillent des
casernements en leur sein, puis progressivement des villes entières
(comme à Neuf-Brisach (fig. 4) ou à Besançon).
4 - Citadelle de Neuf-Brisach L’arrivée de nouvelles armes rendent peu à peu les ouvrages
et leurs courtines fragiles, imposant l’utilisation de la terre comme
système de défense. Les forts utilisent massivement la terre et
deviennent de moins en moins étendus sur le territoire, comme le
montre les ouvrages des ceintures dites de Rohault de Fleury
(comme le fort de Villeurbanne (fig. 5) puis de Séré de Rivières à
Lyon (comme le fort de Bron (fig. 6).
Les derniers ouvrages défensifs en France datent de la
5 - Fort Montluc - Villeurbanne
Première et Seconde Guerre Mondiale. On trouve alors de
nombreux forts dans le quart Nord-Est de la France et d’autres
exemples sur les côtes atlantiques par exemple.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
car nous disposons d’une collection d’objets d’architectures
militaires assez importante en nombre comme en variété.
En France, le patrimoine militaire représente 0,5% du
territoire français, équivalent à plus de 260000 ha et 75000
bâtiments. C’est dire la part importante de ce patrimoine dans la
composition du paysage bâti français mais ce qui impressionne le
plus, c’est avant tout la variété de ce paysage patrimonial militaire.
Du rempart au fort, de la citadelle au bastion, de la caserne aux
équipements industriels, ce patrimoine n’est pas seulement le
témoin d’un primordialité de la défense et de la protection des villes
et des citoyens, c’est aussi le marqueur d’une époque, d’un style de
défense, le marqueur d’un rapport au site. On ne construit pas un
rempart comme on construit un bastion et encore moins comme on
construit une caserne. Même si ce patrimoine bâti présente une
identité commune : protection et sécurité, chacun de ces 75000
édifices possède une identité particulière qui en fait une pièce
exceptionnelle de l’environnement bâti. Qu’il soit isolé ou intégré à
la ville, chacun de ses bâtiments se dénote de l’environnement dit
« ordinaire ».
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DALLEMAGNE François, 2002. Patrimoine militaire. Nouvelles éditions Scala. 328 p.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
03- La prise en compte du patrimoine
militaire : protection et conservation
Même si les villes ont abandonné leurs infrastructures
militaires et défensives afin de reconstruire et répondre à des
demandes à l’échelle urbaine, toutes les constructions, marqueurs
d’un passé défensif, n’ont pas hérité du même sort et n’ont pas été
victimes des démolitions.
Alors comment se fait-il que ces constructions, surtout ces
constructions urbaines intra-muros, aient été prises en compte
comme des éléments architecturaux remarquables, dignes de faire
partie du patrimoine bâti ?
3
NORA Pierre, 1997. « L’ère de la commémoration », dans Les lieux de mémoire (tome 3), Paris, Gallimard, pp. 4687-4719
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
Tout un imaginaire urbain s’est créé autour de ces espaces,
vestiges d’un passé ancré dans l’histoire de la ville. Détruire le
patrimoine c’est en quelque sorte effacer l’histoire de la cité.
La patrimonialisation et la sauvegarde du patrimoine
militaire peut « contribuer à la mise en perspective du temps, à la
fourniture de repères historiques et territoriaux et au renforcement
d’une relation affective de la population avec son patrimoine. » 4
4
DALLEMAGNE François, 2002. Patrimoine militaire. Nouvelles éditions Scala. 328 p.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
Le bâtiment a donc rouvert ses portes aux civils en 2000
grâce à cette reconversion patrimoniale réussie. A Paris, les Invalides
accueillent le musée de l’Armée. Ouistreham accueille dans son
Bunker de la seconde guerre mondiale, le musée du Mur de
l’Atlantique. Verdun a transformé ses forts de Vaux (fig. 8),
Douaumont… en lieu de mémoire de la Première Guerre Mondiale,
intégré à un parcours touristique comprenant d’autres musées et
mémoriaux.
8 - Fort de Vaux - Verdun A une plus petite échelle, d’autres villes mettent à profit leur
patrimoine défensif dans un souci économique et touristique. A
Pérouges, la Maison des Prince et la Tour de Guet accueille un
musée relatif à l’histoire de la ville. A Ambérieu-en-Bugey, le
Château des Allymes (fig. 9), construction du XIIIème siècle, a été
sauvé de la ruine en 1960 en étant classé monument historique la
même année et ouvert au public en 1966. Ces décisions font suite à
la prise de conscience collective de la qualité historique et
patrimoniale d’un édifice mais souvent à la menace qui pèse sur
l’avenir d’un tel bien. A Pérouges par exemple, la création d’un
comité de défense en 1911 permet de sauver la cité, un temps
menacée de destruction.
La diversité des constructions réparties sur l’ensemble du
territoire français impose une diversité des espaces
muséographiques, lieux de mémoire et de transmission de l’histoire
9 - Château des Allymes de tout un pays.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
permis également en 1912, sous la présidence d’Edouard Herriot de
sauver la cité de la destruction. L’argent récupéré grâce aux entrées
de ce musée permet l’apport de nouvelles pièces aux collections, la
restauration de certaines et participent à la restauration de la cité
toute entière.
D’autres associations tentent de promouvoir la valeur du
patrimoine militaire à l’échelle nationale comme l’association VPM,
Valoriser les Patrimoines Militaires, par le biais de colloques,
d’expositions…
Les communes sont aussi présentes pour assurer le
développement des musées patrimoniaux et à leur gestion.
L’initiative d’un musée peut donc être privée et gérée par une
association ou public et gérée par une commune.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
II - La reconversion, nouvelle alternative contemporaine
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
II - La reconversion, nouvelle alternative
contemporaine
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
perspective d’une reconversion. Lorsqu’un site militaire est aliéné, la
MRAI (Mission de Requalification de Actifs Immobiliers) du Ministère
de la Défense s’occupe d’évaluer le potentiel du site et vise à
trouver une reconversion possible de ce dernier. Crée en 1987, cette
structure est composée de négociateurs qui évaluent le potentiel de
reconversion d’un site dans le cadre civil. C’est en quelque sorte
l’ «Agence Immobilière » de la Défense mais elle s’assure de
proposer des scénarios de reconversions réalisables et
correspondant aux attentes tant du ministère que des collectivités.
La MRAI est composée d’une petite équipe de 10 personnes,
placées sous la responsabilité d’un ingénieur général des ponts et
chaussée dépendant de la DMPA (Direction de la Mémoire, du
Patrimoine et des Archives), direction responsable de la politique
immobilière de la Défense.
Lorsqu’un bien est aliéné la MRAI prend contact avec le
préfet du département accueillant le site pour que ce dernier fasse
part à la commune ou à la communauté de communes de la
possibilité d’acquérir un bien militaire et de réfléchir à la possible
reconversion de celui-ci. Si la commune est intéressée par
l’acquisition, le Ministère de la Défense finance les études de
reconversion et charge France Domaine (organisme rattaché au
Ministère du Budget) de fixer le prix de cession du bien en
partenariat avec les services des domaines du département (ou la
Brigade de documentation et d’évaluation domaniale pour les
opérations complexes). Le prix du bien militaire est relatif au projet
de reconversion et au potentiel de reconversion du site. La MRAI est
chargée de l’étude de reconversion autant que de la diffusion
d’informations qui pourraient intéresser une entreprise
d’exploitation, ainsi que de la négociation du bien.
En plus de 20 ans d’existence, la MRAI a traité 2000 dossiers
de cessions de biens militaires pour un montant de plus d’un
milliard d’euros. L’ensemble des recettes relatives à la vente
d’emprises militaires aliénées est reversé à 100% au budget de la
Défense et permet l’investissement dans de nouvelles structures ou
la réhabilitation de sites à moderniser.
La vente d’emprises militaires à des personnes privées n’est
pas autorisée.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
de plus en plus à la charge de l’acquéreur pour accélérer aussi la
cession des terrains.
On dénombre plusieurs types d’opérations de dépollution.
Parmi celles-ci on trouve celles dites de dépollution
systématique et obligatoire faisant suite à une étude menée par le
SID (Service d’Infrastructure de la Défense) se basant sur des
données historiques et des relevés opérés par des entreprises
spécialisées. Elles concernent les opérations d’extraction de plomb,
d’amiante, d’hydrocarbure…Elles sont les plus courantes des
opérations de dépollutions des emprises militaires cédées par le
ministère. Sur le projet de l’ancien camp militaire de Sathonay
Camp, le ministère de la Défense a fait le choix de réaliser une
gendarmerie et une ZAC de logements, la dépollution a porté sur le
désamiantage du site et l’extraction des déchets non polluants
dispersés.
Les opérations de dépollution pyrotechnique viennent
compléter la liste. Elles concernent l’extraction et le traitement de
munitions non explosées de type explosif, toxique… Plus rares que
les opérations de dépollutions obligatoires, elles sont beaucoup
plus dangereuses et l’on fait appel à des entreprises privées ayant
pour spécialisation ces types de dépollution. L’Etat se doit dans
toutes cession de réaliser une étude de pollution pyrotechnique qui
se base elle aussi sur des données historiques et des relevés réalisés
sur site. En cas de diagnostic positif notant la présence de matériel
pyrotechnique, l’Etat lance un appel d’offre pour sélectionner une
entreprise de dépollution qui veille en même temps qu’au bon
déroulement du chantier de dépollution et à la sécurité des
employés.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
02
- Des reconversions variées, des
réponses architecturales adéquates
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SCHITTICH Christian, 2006. Construire dans l’existant. Edition Birkhäuser Détail, 176 p.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
de Nîmes (fig. 11) sont d’ores et déjà les nouvelles universités de
leur ville, reconverties respectivement par les architectes Jean De
Giacinto et Andrea Bruno. Le fort Saint-Jean de Lyon accueille lui
l’école des inspecteurs des impôts. Demain la citadelle d’Amiens
sera reconvertie par l’architecte Italien Renzo Piano pour devenir
une université d’envergure régionale.
Certains sites accueillent des projets de structures
éducatives comme les Subsistances de Nevers qui sont aujourd’hui
11 - Université de Nîmes une structure de l’ISAT, Institut Supérieur de l’Automobile et des
Transports, école d’ingénieurs, la caserne Bissuel de la place Carnot
de Lyon est aujourd’hui l’Université Catholique de Lyon, alors que
les derniers travaux des Subsistances de Lyon ont permis
l’installation de l’école des Beaux-Arts de Lyon.
D’autres sites se tournent vers des projets culturels tels que
la caserne Villars de Moulins aujourd’hui musée du costume de
scène (fig. 12) réalisé par Willmote & Associés, ou encore le fort de
Saint Jean de Marseille accueille dans sa structure et dans un
12 - Musée Costume de Scène nouveau bâtiment, le MuCEM, Musée des Civilisations d’Europe et
Moulins de Méditerranée de Rudy Ricciotti, point d’orgue du projet
Marseille, capitale de la culture 2013.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
B - Quelles postures adopter ?
Les bâtiments militaires sont vecteurs d’une identité
atypique et identifiable dans le paysage architectural. Leur identité
en fait des lieux difficiles à reconvertir tant par la nature de
l’architecture que par l’organisation spatiale de ceux-ci. Les
architectes choisissent de s’orienter vers plusieurs postures pour
reconvertir ces sites.
La reconversion ne propose pas à l’architecte de repartir de
zéro mais bien de tirer parti de ce qu’il a en sa possession pour créer
un projet ancré dans son site, dans son bâtiment d’origine et en
harmonie avec l’architecture déjà présente. Cela ne signifie pas qu’il
doit recréer à l’image de ce qui existe déjà, mais plutôt comprendre
l’existant pour construire en parallèle avec le sens de l’architecture à
reconvertir.
On trouve des reconversions qui laissent une grande
importance à l’apparence originelle du bâtiment. Celles-ci touchent
très peu à l’enveloppe du bâtiment, autant qu’à la structure interne.
Ce sont de reconversions légères qui tirent parti de la situation
actuelle du bâtiment. Celles si consistent en une « remise à neuf »
du bâtiment pour y accueillir sa fonction nouvelle. C’est ce que l’on
peut voir sur la plupart des projets de reconversions de casernes qui
respectent la trame porteuse originelle très rythmée. On n’a pas ou
peu de manifestations extérieures de la reconversion. Dans ce cas
de reconversion l’architecte considère que l’architecture du site se
suffit à elle-même et qu’il est possible de composer un nouveau
projet uniquement avec les éléments construits déjà présents.
D’autres projets nécessitent une intervention construite
nouvelle. Dans ce cas-là soit on fait le choix de construire une
extension nouvelle discrète, qui laisse place d’avantage au caractère
du bâtiment, ou alors on s’oriente vers une nouvelle architecture
radicalement différente et qui s’impose comme une nouvelle image
du site.
La première configuration laisse plus d’importance à
l’existant, l’autre vise plus à imposer le contemporain. Le choix
dépend essentiellement de la nature du site à reconvertir (dispose-
t-il d’un caractère affirmé ?), de l’ambition de la ville, de l’architecte
ou d’une société (faire un signal, un lieu reconnaissable d’envergure
métropolitaine, départementale, régionale voir nationale).
L’architecture de la reconversion se nourrit alors d’une dualité entre
architecture traditionnelle et militaire et architecture
17 - FRAC Centre - Orléans contemporaine. Les projets qui visent à considérer ces bâtiments
comme des nouveaux monuments urbains sont tous aussi variés les
uns que les autres, certains se servent uniquement de l’existant
comme toile de fond comme le projet du FRAC Centre à Orléans
réalisé par Jakob et MacFarlanne (fig. 17) qui affirment les
« Turbulences » de verre et d’acier comme la nouvelle identité du
lieu laissant les façades et la structure des Subsistance militaire en
arrière-plan, alors que d’autres projets, comme la reconversion de la
caserne Pélissier de Rouen (fig. 18), supprime l’élément toiture de la
caserne pour la remplacer par des volumes en acier corten,
matériau proliférant qui devient aussi matérialité des balcons
18 - Caserne Pélissier - Rouen rapportés en façade mais qui dialogue avec la brique,
ornementation des fenêtres.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
Si certains projets se détachent de la véritable nature du
lieu, la majorité des projets respecte l’identité du site et la
reconversion se construit en cohérence même si le contemporain
s’impose de plus en plus et donne un nouveau visage à
l’architecture militaire.
Nous étudierons l’une des reconversions du patrimoine
militaire qui laisse une place au caractère du bâtiment tout en y
mêlant architecture contemporaine, car il s’agit d’une des postures
les plus rencontrées dans le domaine de la reconversion militaire.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
Par exemple un investisseur hôtelier, intéressé par la situation et la
vue qu’offre le bâtiment n’a pas souhaité lancer un projet risqué.
Une maison de retraite était intéressée par le site mais a dû refuser
de s’installer compte tenu de la difficulté d’accès et la topographie
du site qui en font un site difficile d’adaptabilité aux personnes
âgées ou handicapés. Complexes immobiliers, ensemble de
Ancienne caserne bureaux ont tour à tour révisé leur souhait de s’installer dans
l’ancienne ensemble fortifié de la ville.
C’est en 2000 que le Ministère des Finances fait savoir son
souhait de réaliser une structure regroupant en un seul lieu 18
centres répartis dans toute la France dans le Fort Saint Jean.
En 2001, suite à la cession du bâtiment du Ministère de la
Défense au ministère des Finances, le Fort Saint Jean est reconverti
par l’agence Pierre Vurpas & Associés pour accueillir l’École
Nationale des Contrôleurs d’Impôts. Le projet s’inscrit dans un cadre
de reconversion qui ne vise pas à masquer le caractère atypique et
l’identité forte du bâtiment et se veut dans le même temps un
projet contemporain, innovant, réconciliant tradition et
technologie, architecture et paysage, nature et urbanité.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
Le hall, espace transversal de verre, de béton et d’acier n’est
pas la seul extension contemporaine visible. Si le hall n’est visible
que depuis la place d’arme, le restaurant ne l’est pas mais se trouve
enterré sous celle-ci et est un belvédère sur la colinne de Fourvière.
Chacune des extensions tire sa spécificité. Le hall annonce le
reconversion contemporaine depuis la cour, le restaurant annonce
la reconversion depuis l’extérieur. Les extensions jouent un rôle
Restaurant vu depuis Fourvière particulier et orienté.
Salles de sport
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
III - La ville à la reconquête des territoires militaires
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
III - La ville à la reconquête des territoires
militaires
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
B - Reconstruire la ville sur elle-même :
l’exemple lyonnais
L’ensemble des forts étaient reliés entre eux par des fossés
et constructions permettant de maintenir une ligne continue
cernant la ville, délimitant l’intérieur défendu et l’extérieur non
protégé. En 1884, les forts de la deuxième ceinture bâtis autour des
années 1830 sont déclassés et deux ans plus tard nait une
« rocade », un boulevard urbain, sur cette bande de terre non
urbanise et vierge de constructions. Les boulevards Vivier Merle,
Des Belges, des Tchécoslovaques… voient le jour entre l’ancien fort
des Brotteaux (aujourd’hui gare des Brotteaux), le Fort Montluc
(aujourd’hui Hôtel de police de Villeurbanne), la Lunette de
Charpennes (aujourd’hui emplacement du Lycée du Parc), la
Redoute des Hirondelles (aujourd’hui Manufacture des Tabacs).
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
Si les liaisons entre les constructions militaires sont
aménagées en voies de circulations automobiles majeures qui
irriguent l’ensemble du tissu urbain, les pôles militaires (tels que
ceux cités ci-dessus sont pour la plupart détruits car devenus
obsolètes. La récupération de ces terrains vastes intégrés dans la
ville permet à la commune de se doter d’équipements publics ou
privés de taille importante. L’exemple de Lyon est le bienvenu car la
24 - Ancienne Gare des Brotteaux ville a su par exemple installer sur la friche des Brotteaux la nouvelle
gare (fig. 24), sur le terrain de la Redoute des Hirondelles, la
Manufacture des Tabacs (fig. 25). Les espaces récupérés permettent
aussi de dégager des espaces publics comme la place Jean Macé à
la place du Fort du Colombier (fig. 26).
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
et les années 2000 insufflent un vent de reconversions, derniers
maillons de la chaîne d’évolution du patrimoine militaire sur le
territoire national.
On semble aujourd’hui redécouvrir des sites militaires, des
enclaves intégrées à la ville, il nous semble primordial de ré-
urbaniser ces friches militaires délaissées, alors que les instances
politiques et le bon sens de l’homme a tout au long de l’histoire eu
besoin de se confronter à la question du devenir des constructions
militaires. La ville s’est reconstruite sur elle-même, sur ses vestiges,
créant son futur sur les vestiges de son passé.
Quels sont donc les enjeux actuels des reconversions des
friches militaires et quelles sont les leçons à tirer du passé ou les
erreurs à ne pas réitérer pour réaliser des projets viables et
conscients de l’identité du lieu ?
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
Nous choisirons pour chacun des types, un exemple de
reconversion réalisé, en chantier ou en projet et différents projets
pour les nouveaux quartiers.
Reconversions économiques
Le premier scénario consiste à reconvertir l’ensemble des
bâtiments industriels et militaires d’une friche militaire en locaux
d’entreprises afin de créer un parc d’activités économiques
d’envergure souvent situé en périphérie des villes. C’est un type
d’opération que l’on a pu voir se réaliser sur plusieurs sites dont les
potentiels semblent radicalement différents.
27 - Base sous-marine de Lorient
Prenons pour premier exemple celui de Lorient. La base
sous-marine composée d’alvéole en béton (fig. 27) semblait difficile
à reconvertir compte tenu de l’inflexibilité du site et de ses
constructions. La communauté d’agglomérations a donc lancé en
1999 un projet de reconversion relatif au monde de la mer et avant
tout au thème de la voile. On trouve désormais sur ce site trois types
d’activités : production industrielle dédiée à la construction de
28 - Nouvelles halles industrielles
matériel de navigation de plaisance (fig. 28), des centres
d’entrainement pour la voile et les courses maritimes ainsi qu’une
cité de la voile, centre culturel du nouveaux quartier et pôle
attracteur et touristique (fig. 29), en plus d’un port de plaisance déjà
installé sur le site. Dans ce projet Lorient a donc décidé de
reconvertir son site sous-marinier autour d’un même projet et on
note aujourd’hui la réussite de ce projet économique par la qualité
de la production, la reconnaissance des entreprises installées, mais
29 - Cité de la voile Eric Tabarly aussi par l’impact régional et national de ce pôle en matière
d’innovation.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
caserne est accessible au public où déjà un grand nombre
d’habitant du quartier a pris l’habitude de se retrouver entre voisin,
entre amis. A peine désenclavé, le site militaire séduit énormément
de riverains qui investissent cet espace comme un élément de leur
quotidien.
Reconversions immobilières
Le dernier type de reconversion est le plus répandu et le
plus prisé par les villes et communautés urbaines. Celles-ci
consistent à reconvertir des friches militaires (souvent des sites
d’entrainement où logeaient des militaires) en nouveaux quartiers
intégrés aux villes. Aujourd’hui les villes cherchent de plus en plus
de terrains proches des centres-villes pour répondre aux problèmes
d’expansion urbaine mais elles se heurtent souvent aux prix du
foncier qui explosent. Les villes cherchent à reconvertir l’ensemble
des friches militaires situées à proximité de leur centre pour
plusieurs raisons : densifier leur tissus urbain, proposer de nouvelles
offres immobilières, reconquérir des enclaves rester trop longtemps
isolées alors qu’elles se trouvent au cœur du tissu urbain.
Reconversion, réhabilitation et vitrine de l’architecture, ces
nouveaux quartiers viennent pour la plupart apporter leur lot
d’innovation architecturale. Nombres de projets voient le jour afin
d’assurer une image nouvelle, dynamique et innovante de la ville
32 - Fort d’Issy-les-Moulineaux qui profitent de ces projets pour attirer l’attention des habitants,
des promoteurs et des entreprises à s’installer en périphérie.
Parmi les projets les plus novateurs réalisés ou encore en
chantier on peut citer le projet d’Architecture Studio à Issy-Les-
Moulineaux, ville dans laquelle l’agence réalise le Fort Numérique
sur le site de l’ancien fort Vauban (fig. 32), ou le projet de la ZAC des
Capucins sur le plateau du même nom à Brest (fig. 33). Aujourd’hui
peu de projets de nouveaux quartiers ont été livrés car les travaux
commencent tout juste compte tenu du temps nécessaire à
33 - ZAC des Capucins - Brest l’élaboration de tels projets.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
Composée de bâtiments réhabilités et de nouvelles
constructions, la ZAC de Bonne est un parfait exemple de vitrine
architecturale contemporaine et l’image d’un quartier nouveau et
dynamique, expression du renouveau d’un passé militaire trop
souvent oublié.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
de Grenoble à venir dans cette nouvelle pièce du puzzle urbain
grenoblois. On y trouve un centre commercial (fig. 39) qui devient le
premier centre commercial du centre-ville mais aussi un cinéma
d’art et d’essai (fig. 40). Nombres d’habitants de la ville sont amenés
à venir dans le quartier de Bonne ne serait-ce que pour l’offre
d’activités et de commerces.
39 - Centre commercial de Bonne Même si le quartier n’est pas terminé, une grande partie est
déjà réalisée et opérationnelle. L’ambition qui était celle de
connecter le quartier à la ville et de l’ouvrir, ainsi que d’attirer des
nouveaux habitants et de nouveaux services fonctionnent
aujourd’hui très bien.
Reconvertir le patrimoine
Les projets s’organisent étroitement autour de la notion de
patrimoine. Tout d’abord lorsque l’on parle de patrimoine dans la
reconversion d’une friche on est souvent confronté à la question du
bâtiment icône, témoin d’un passé militaire qui ne peut disparaitre
du paysage.
41 - Ancienne caserne C’est de cette façon que le projet du nouveau quartier de
Bonne a souhaité intégrer en son sein, les trois anciens bâtiments de
la caserne (fig. 41). Ceux–ci ont été réhabilités pour accueillir des
logements. Il est évident que dans le cas d’une reconversion et du
réaménagement d’un quartier datant de 1884, on aura la question à
se poser de savoir s’il faut conserver ou démolir. En l’occurrence
dans le cadre de ce quartier, de cet éco-quartier il était impossible
de démolir ces trois bâtiments de casernement, aptes à être
réhabilités car il est dans les intentions d’un éco-quartier que de
42 - Caserne reconvertie respecter l’existant et de savoir l’intégrer dans une composition
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
urbaine nouvelle. Le cabinet AKTIS a donc fait le choix de préserver
ces trois corps de bâtiment tout en recomposant la façade jugée
trop terne et peu apte à accueillir de nouvelles constructions
contemporaines. On a choisi d’effacer partiellement la composition
tri-partite du bâtiment (socle, étage courant et couronnement) pour
souligner l’unité du corps rez-de-chausssée et étage, rendant
indépendant le couronnement ainsi souligné. La modénature des
éléments de décor est aujourd’hui nettement moins marquée pour
s’intégrer dans ce nouvel éco-quartier accueillant plusieurs
nouvelles constructions contemporaines. (fig. 42)
Cette intervention souligne l’importance accordée au
patrimoine mais surtout souligne le fait qu’un bâtiment n’est pas
seulement une pièce construite sanctifiée mais bien un bâtiment
comme les autres et qu’une intervention est nécessaire pour ne pas
faire d’une construction la cristallisation d’un temps passé.
Héritage et contexte
Les projets comme celui de Grenoble s’axent autour d’un
héritage des formes urbaines et du contexte.
En ce qui concerne la ZAC de Bonne, l’esplanade Le Ray
prend place sur l’ancienne cour d’honneur de la caserne. On note ici
l’impact qu’un vide peut avoir et sa persistance dans le temps et
l’espace.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
D’autres projets se basent sur des éléments constitutifs de
leur parcelle de projet. Dans le projet de Sathonay-Camp,
accueillant une nouvelle gendarmerie ainsi que des logements
sociaux ou à l’accessibilité, fait table rase du site sur lequel il
intervient excepté le mail végétal de l’ancien camp militaire, seul
élément aux yeux des architectes qui méritait une conservation.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
Conclusion
Au fil d’une étude plus ou moins variées d’un panel de
reconversions réalisées, en chantier ou en projet, nous avons pu
esquisser la qualité du patrimoine militaire et son utilité dans la ville
actuelle. Reconstruire la ville sur l’existant en tirant parti de ce qui
n’est plus utile à la protection de celle-ci. Redécouverte
contemporaine d’une attitude hérité des générations passées.
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
territoires pour répondre aux attentes d’une ville et de sa
population.
Les projets urbains et économiques se multiplient sur le territoire
national. La maturation de ces projets demande de nombreuses
concertations, réflexions et études urbaines, et les projets sortent
tout juste de terre.
L’étude va plus loin que les simple friches militaires, mais
pourrait être généralisée à l’ensemble des friches industrielles,
ferroviaires, portuaires… qui deviennent, à l’heure de la
modernisation extrêmement rapide de la société et du territoire, le
nouveau terrain de jeu des architectes et urbanistes. A la nécessité
d’aménagement des territoires libérés et proches des villes, s’ajoute
la prise en compte du patrimoine, l’appropriation de ces sites par les
nouvelles populations…
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
Corpus - Patrimoine reconverti, en cours ou en
projet de reconversion
Logements
Edifices culturels
Université de Bayonne
Université d’Amiens
Université de Nîmes
Centre de formation des collecteurs d’impôts – Fort Saint Jean –
Lyon
ISAT – Etablissement des Subsistance – Nevers
Ecole des Beaux-Arts – Etablissement des Subsistance – Lyon
Faculté Catholique – Caserne Bissuel - Lyon
Musée du Costume de Scène – Caserne Villars – Moulins
Cité du Design – Manufacture d’arme – Saint-Etienne
FRAC Centre – Etablissement des Subsistance - Orléans
MuCEM – Fort Saint Jean – Marseille
Fondation Jean Nouvel – Fort Mont-Boron - Nice
Secteurs d’activités
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Musées d’histoire et patrimoine
Parcs
Quartiers
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ZAC de Bonne Fiche Corpus #1
Grenoble (38 - Isère)
Le Carré Mansart :
Immeuble de logements en
accession à la propriété
Reconversion de l’ancienne
caserne
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ZAC de Bonne Fiche Corpus #2
Grenoble (38 - Isère)
Centre Commercial de
Bonne
Reconversion de l’ancienne
caserne
Architecte : Groupe -6
Livraison : 2010
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ZAC de Bonne Fiche Corpus #3
Grenoble (38 - Isère)
40
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Fort Saint-Jean Fiche Corpus #4
Lyon (69 - Rhône)
Ecole Nationale du
Trésor
Reconversion de l’ancien Fort
Saint-Jean
Livraison : 2004
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
Remerciements
Je tiens à remercier l'ensemble des personnes qui ont
contribué à la rédaction de ce rapport d’étude, notamment :
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
Bibliographie
Livres
DALLEMAGNE François, 2006. Les défenses de Lyon - Enceintes et
fortification. Edition Lyonnaise d’Art et d’Histoire. 255 p.
NORA Pierre, 1997. Les lieux de mémoire (tome 3). Paris, Gallimard,
Collection Quarto, 4751 p.
Actes de colloques
MEYNEN Nicolas (dir), 2008. Valoriser les patrimoines militaires.
Théories et actions, Presses universitaires de Rennes.
Articles de revues
NODIN Yannick, 2008. Reconversion : Scénario urbains pour les
friches militaires, Le Moniteur, n° 547 pp. 56-58.
Webographie
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-
4010_1998_num_107_599_20836
http://insitu.revues.org/
http://www.restructurations.defense.gouv.fr/
http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/
http://www.valoriser-patrimoines-militaires.fr/
http://www.debonne-grenoble.fr/
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L’AVENIR DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE
Crédits photographiques
1 - http://www.toursud.com/services/images/stories/excursions/
carcassonne/carcassonne.jpg
2 - http://www.visite-au-chateau.com/loches/donjon_loches.jpg
3 - http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d1/Ch%C3%A2
teau_de_Pierrefonds_ vu_depuis_le_Parc.jpg
4 - http://4.bp.blogspot.com/_XG1nQ2ZWH8c/THfuocQpWnI/
AAAAAAAAJ4E/C0VfPTI-0hk/s200/neuf++brisach.jpg
6 - http://a4.idata.over-blog.com/259x194/3/86/97/45/Fort-
Bron/images.jpg
7 - http://www.bzh-explorer.com/local/cache-
vignettes/L500xH333/44stnazaire_balade1-6aa25.jpg
8 - http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/image/Est/For_de_Vaux/
Fort_de_Vaux_09.jpg
9 - http://www.guide-du-tourisme.fr/photos-guide-tourisme-et-loisirs-
parcs-attractions-musees-divertissements/4248/1_tourisme-chateau-des-
allymes-01500-amberieu-en-bugey-chateaux-et-abbayes.jpg
10 - http://www.lemoniteur.fr/media/IMAGE/2010/04/29/380x285x
IMAGE_2010_04_29_5815547-380x505.jpg.pagespeed.ic.wrFS2HpswV.jpg
11 - http://4.bp.blogspot.com/_IBOCaQ0nwMM/TL3Xw9QhAsI/
AAAAAAAAABA/S3t3pYXvc98/s320/ courvauban5.jpg
12 - http://www.wilmotte.fr/images/projets/photos/201203142217-1.jpg
13 - http://4.bp.blogspot.com/_VaqF9ezR4B8/TSJN3zlwHNI
AAAAAAAAADQ/HvmvD2NgO28/ s320/caserne-boudet-rue-de-pessac-
300x192.jpg
15 - http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/e/eb/
Cave_affinage_Juraflore_-_Fort_ des_Rousses_02_by_Line1.JPG/800px-
Cave_affinage_Juraflore_-_Fort_des_Rousses_ 2_by_Line1. JPG
16 - https://docs.google.com/gview?url=http%3A%2F%2Fddata.over-
blog.com%2F1%2F49%2F86%2 F03%2Fcolloque_valoriser-patrimoines-
militaires_godet.pdf&docid=678c7f237894dc3d9e44d27895
14fb12&a=bi&pagenumber=3&w=841
17 - http://www.frac-platform.com/uploads/Frac_110422_ext_Bdef.jpg
18 - http://i604.photobucket.com/albums/tt125/micou2/rouen
/pelissier/IMG_2585copy.jpg? t=1257073082
19 - http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f9/
Citadelle_vue_du_ciel.jpg
20 - http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ef/
Lyon_Fort_Saint-Jean-4.JPG
21 - http://maps.google.fr/maps?rlz=1C1AVSW_enFR365&q=
caserne+sergent+blandan&um=1&ie=UTF-8&hl=fr&sa=N&tab=wl
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22 - http://maps.google.fr/maps?hl=fr&q=boulevard+croix+rousse&
bav=on.2,or.r_gc.r_pw.r_qf.,cf.osb& biw=1600&bih=732&um=1&ie=UTF-
8&sa=N&tab=wl
23 - http://www.lyon-photos.com/images/diaporama/2/2011/
moyennes/cp_croixrousse_plateau09.jpg
24 - http://www.lyon-photos.com/diaporama/grande_1592.htm
25 - http://lyon.monplaisir.free.fr/images/Articles/Manu_8.jpg
26 - http://www.lyon-photos.com/images/diaporama/2/2014/moyennes
/cp_septieme10.jpg
27 - http://medias.francetv.fr/cpbibl/url_images/2010/05/03/image_
62856188.jpg
29 -http://v8.cache8.c.bigcache.googleapis.com/static.panoramio.com/
photos/original/9092352.jpg? redirect_counter=1
30 - 31 - http://www.baseland.fr/projet_en.php?idSM=1&idarticle=160
32 - http://www.bouygues-batiment-ile-de-france.com/reference/fort-
dissy--issy-les-moulineaux/
199/1/?PHPSESSID=bffd864b94e314911824352719162c62
33 - http://www.capucinsbrest.com/
34 – 38 - http://www.lemoniteur.fr/191-territoire/article/actualite/690355-
le-grand-prix-national-ecoquartier-2009-attribue-a-grenoble-pour-la-zac-
de-bonne
37 - http://i78.servimg.com/u/f78/12/48/95/51/1600pa11.jpg
39 - http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/50/
La_Caserne_De_Bonne_-_Grenoble.jpg/800px-La_Caserne_De_Bonne_-
_Grenoble.jpg
40 - http://www.debonne-grenoble.fr/var/fr/storage/images/les-
commerces-et-equipements/l-ilot-sud/le-melies/308-10-fre-FR/Le-
Melies.jpg
41 -http://rp.urbanisme.equipement.gouv.fr/puca/edito
/Zac_de_Bonne.pdf
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ARCHITECTURE [NF] Art de construire des édifices
FRICHE [NF] Terrain, bâtiment laissé à l’abandon en attente d’une nouvelle activité
France saw her geopolitical situation being stabilized from the middle of the XXth century
leading a professionalization of the army and a progressive alienation of the defensive systems.
It's all a varied and obsolete military heritage which punctuates today the French territory
and cities. Witness of past anchored in the national history, the military heritage tries today to find
a new life in the service of the city. Saved from destructions, defensive constructions answer the
varied expectations by a society in full evolution.
The city faces numerous problems of which the urban expansion and the recent cession of
the military holds offers the capacity to regenerate and reply the requests in terms of housing,
cultural and economic buildings… City reconstructs on what protect her on past.
Can the reconversion of the military heritage insure cities a new urban dynamic ?
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ENSAL
L’AVENIR / UE 5RE / 2011/2012
DU PATRIMOINE MILITAIRE : LA RECONVERSION AU SERVICE DE LA DYNAMIQUE URBAINE