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I PRISE DE CONNAISSANCE ET ANALYSE

GENERALE DES RISQUES POTENTIELS

Cette phase constitue un préalable nécessaire pour l'orientation efficace des travaux sur les
zones de risque les plus saillantes. Elle présente, dans sa consistance, les mêmes
caractéristiques que dans la démarche de l'audit financier et comptable (1).

Elle se base ainsi sur l'approche ci-après :

 L'identification des aspects significatifs - au regard de la fiscalité - qui caractérisent les


activités de l'entreprise, son environnement législatif et réglementaire, sa structure
d'exploitation, ses liens économiques avec d'autres entités nationales - groupe ou hors
groupe- et internationales...

 La connaissance des opérations exceptionnelles effectuées durant les exercices non


prescrits et qui demandent un traitement spécifique sur le plan fiscal (opérations sur le
haut de bilan, conventions juridiques de longue durée, fusion, scission, cession partielle
d'actif) ou qui caractérisent l'exploitation durant cette période (extension d'activité au plan
géographique, intégration de nouvelles activités, création de brevets, marques, recherche
appliquée...).

 L'appréciation globale de l'organisation et du contrôle interne afin de se faire une idée


sur les zones de risque les plus significatives qui peuvent remettre en cause :

 l'exhaustivité des opérations enregistrées par rapport à celles traitées ;

 la réalité et l'appartenance à la société de ces opérations, ainsi que leur bonne


justification, évaluation et inscription dans la bonne période.

Le réviseur fiscal dispose d'une panoplie de techniques qui permettent d'appréhender la


connaissance recherchée. Nous en citons ci-après les plus essentielles, étant entendu qu'il doit
dans tous les cas revenir aux dossiers d'audit existants afin d'en prendre connaissance et les
compléter à travers les approches suivantes :

 Entretiens avec les dirigeants et responsables comptables et financiers : Le


but de ces entretiens est d'appréhender toutes les décisions prises par le management
susceptibles d'engendrer un traitement spécifique en matière fiscale.

1
Pour plus d'information, le lecteur est prié de se reporter à un manuel d'audit financier.
 L'analyse de la documentation interne et externe : Elle a pour objectif de compléter le
recensement et de justifier les opérations significatives qui génèrent un traitement fiscal
spécifique ; le réviseur s'informant en particulier sur les choix
fiscaux pris par la société et leur évolution, ainsi que sur leurs références légales ou
conventionnelles qui le permettent.

 L'examen analytique : Il vise, pour l'essentiel, l'examen des tendances, dans le


temps, pour faire ressortir ainsi bien les anomalies que les changements de décisions et
choix, aussi bien au niveau de la gestion du patrimoine que de l'exploitation de
l'entreprise.

La synthèse de ces premiers travaux conduit à établir une liste des risques potentiels les plus
importants et, en corollaire, à cibler les travaux de contrôle nécessaires d'effectuer sur la
comptabilité, le suivi des obligations légales et la détermination du résultat fiscal pour évaluer
concrètement ces risques.

1. Identification des domaines significatifs :

L'objectif visé par cette étape est donc de recenser tous les aspects qui méritent une attention
particulière de la part du réviseur fiscal en considération du risque fiscal significatif qui peut
caractériser ces aspects et qui ont trait pour l'essentiel aux domaines suivants :

 Situation juridique de l'entreprise et son appartenance éventuelle à un groupe.


 Natures d'activité, lieux et modes d'exercice.
 Réglementation fiscale et sectorielle applicable.
 Principaux contrats structurant les activités de l'entreprise (investissement, financement,
approvisionnement, commercialisation, logistique...).
 Mode d'organisation générale.

2. Connaissance des opérations exceptionnelles :

L'auditeur s'appuie également sur la connaissance des opérations exceptionnelles intervenues


durant les exercices non prescrits pour anticiper des risques qui peuvent leur être attachés.

Parmi les principales opérations qui peuvent se produire dans la vie d'une société, il y a lieu
de rechercher, en particulier, :

 les origines qui expliquent les évolutions significatives observées dans la revue analytique
du bilan et du CPC, à établir sur toute la durée des années non prescrites ;

 les engagements pris par la société lors du dernier exercice et dont l'impact sur les
comptes ne se verra que sur les exercices ultérieurs.
3. L'appréciation globale du contrôle interne :

Cette étape a pour objectif essentiel d'apprécier l'existence et la qualité d'un système de
contrôle permanent et fiable qui, dans son ensemble, est susceptible de :

 garantir l'exhaustivité, la réalité et la bonne justification des opérations ainsi que leur
évaluation correcte et leur rattachement à l'exercice concerné ;
 se conformer aux règles et obligations fiscales majeures.

Ainsi, il s'agit pour l'essentiel d'identifier globalement les sécurités mises en place par
l'entreprise pour répondre à ces objectifs de base.

L'appréciation du contrôle interne requiert donc du réviseur fiscal non pas la mise en œuvre
de techniques similaires à celles du réviseur comptable, mais uniquement une appréciation
intelligente et globale, à partir des dossiers précédents d'audit interne ou externe mis à sa
disposition et des interviews qualifiés qu'il doit avoir avec les responsables concernés au sein
de l'entreprise, pour connaître :

 En matière d'organisation :

 s'il existe une structure spécifique chargée de la gestion fiscale de l'entreprise et quel
est son rang dans la hiérarchie ;
 si le personnel qui l'anime présente les qualités de formation et d'expérience requises
et quel est l'état des dossiers tenus ;
 si l'entreprise s'appuie sur des compétences internes (audit interne) ou externes ; avec
quelle intensité, fréquence et quels résultats constatés.

 Au niveau des procédures :

 si les procédures mises en place permettent de distinguer les différentes transactions de


l'entreprise au regard de chaque impôt et taxe, et de chaque mode d'imposition à
l'intérieur de cet impôt et taxe ;
 si des procédures systématiques de contrôle interne permettent périodiquement (au
moins une fois par semestre) de s'assurer que :

 les déclarations obligatoires ont été remplies ;


 le recoupement de ces déclarations avec les sources
d'information comptable et extra-comptable a été effectué (ou à la rigueur, peut
être aisément effectué) ;
 les comptes liés à la fiscalité sont-ils tous expliqués
et justifiés.

A l'issue de cette première phase de connaissance et d'analyse préliminaire, l'auditeur établit


un plan d'intervention qui reposera en premier lieu sur la récapitulation des points de risques
identifiés dans un état du modèle ci-après :
IDENTIFICATION DES ZONES DE RISQUES POTENTIELS ETABLIE
A LA SUITE DES TRAVAUX DE PRISE DE CONNAISSANCE

Domaines / Opérations Indication du risque Incidence sur le


Point relevé
spécifiques potentiel de programme de l'audit
redressement fiscal fiscal

Indiquer la partie de Indiquer avec précision le Indiquer l'appréciation de Indiquer la nature du


l'activité, de l'organisation, point de risque identifié ou l'impact probable du point travail de contrôle que
des procédures ou des anticipé, dans les identifié sur la trésorerie et l'auditeur se propose
opérations qui recèlent un domaines ou opérations les résultats de l'entreprise d'effectuer pour vérifier si
risque fiscal potentiel. spécifiques sélectionnées. ainsi que sur ses états de le point de risque anticipé
synthèse. (colonne 2) s'est
effectivement produit
durant l'exercice examiné
et s'il a réellement produit
l'impact décrit (colonne 3).
L'étendue de la nature du travail ci-dessus indiquée doit être précisée à travers un programme
de travail détaillé qui vise spécifiquement les points à contrôler.

Ce programme de travail que l'auditeur envisagera d'effectuer pourra être détaillé sur la base
des programmes de travail standard exposés dans la suite de ce guide et qui constituent le
rappel :

 des règles générales et des règles particulières de la législation fiscale dont il s'agit de
vérifier l'application par cycle d'opérations homogènes intervenues dans l'entreprise ;

des règles du passage du résultat net comptable au résultat net fiscal dont il faut vérifier le
respect par l'entreprise.

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