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TECHNOLOGIE DES LIAISONS (BE)

SÉCURITÉ DES ÉLÉMENTS FILETÉS


LIAISONS COMPLÈTE ET PIVOT

I Sécurité des éléments filetés 1

II Les technologies usuelles des liaisons 4


2.1 Mise en position (MiP) et Maintien en position (MaP) 4
2.2 Critères de choix d’une solution technologique 4
2.3 Liaison complète 5
2.4 Liaison pivot 16

PTSI - SII
TECHNOLOGIE DES LIAISONS (BE)

SÉCURITÉ DES ÉLÉMENTS FILETÉS


LIAISONS COMPLÈTE ET PIVOT

Table des matières

I Sécurité des éléments filetés 1

II Les technologies usuelles des liaisons 4


2.1 Mise en position (MiP) et Maintien en position (MaP) 4
2.2 Critères de choix d’une solution technologique 4
2.3 Liaison complète 5
2.3.1 Liaison complète démontable par contact plan prépondérant 7
2.3.2 Liaison complète démontable par contact cylindrique prépondérant 9
2.3.3 Liaison complète démontable par contact conique prépondérant 14
2.3.4 Liaison complète indémontable 15
2.4 Liaison pivot 16
2.4.1 Introduction 16
2.4.2 Expression fonctionnelle du besoin 17
2.4.3 Principes et moyens mis en œuvre 18
2.4.4 Guidage en rotation par contact direct 19
2.4.5 Guidage en rotation par paliers lisses 20
2.4.6 Dimensionnement : critères de choix d’un coussinet 25
2.4.7 Guidage en rotation par éléments roulants : les roulements 28
PTSI - SII I – Sécurité des éléments filetés 1

1) SÉCURITÉ DES ÉLÉMENTS FILETÉS

Le serrage d’un assemblage fileté est assuré grâce au contact entre les filets de la vis et ceux
de l’écrou (ou du taraudage), et à l’adhérence entre les matériaux en contact.
Dans le cas de vibrations, chocs ou dilations, il arrive qu’il n’y ait plus de contact entre les filets
de la vis et ceux de l’écrou. Un desserrage est alors possible.

Il existe donc des systèmes de sécurité qui permettent soit le freinage soit l’arrêt des
assemblages filetés.
Les systèmes de sécurité sont de deux types :
- les systèmes de freinage à sécurité relative ;
- les systèmes d’arrêt (par obstacle).

1.1) Freinage à sécurité relative

Ces systèmes remédient à l’absence de contact


expliqué ci-dessus. Cependant ils n’apportent pas la
certitude absolue d’un desserrage impossible.

♦ Contre-écrou :
Dans cet assemblage, deux pièces taraudées
(souvent deux écrous) sont serrées l’une contre
l’autre. Écrou élastique en tôle
On peut utiliser soit deux écrous hexagonaux, soit
un écrou hexagonal et un écrou élastique « Pal ».

♦ Écrous « autofreinés » :
Écrou autofreiné à bague polyamide
Écrou élastique en tôle : s’utilise soit comme écrou
d’assemblage (si les efforts axiaux sont faibles), soit
comme contre-écrou.
Écrou autofreiné à bague polyamide : contient une
bague non filetée en polyamide (nylon).
Écrou à déformation du filetage « Tristop ». Écrou à déformation du filetage

Écrou autofreiné par fente : écrou fendu dont les


deux parties sont déformées.
Écrou « Twolock » : comporte une rondelle conique
incorporée.
Écrou autofreiné par fente

Écrou « Twolock »
PTSI - SII I – Sécurité des éléments filetés 2

♦ Rondelles élastiques :
Rondelle à dents : le freinage est obtenu grâce à
l’élasticité des dents et à l’incrustation des arêtes Rondelle incorporée à la vis
dans les pièces à freiner (très bon freinage).
Rondelle Grower : le freinage est assuré grâce à
l’élasticité de la rondelle. L’efficacité est augmentée
par l’incrustation des bords de la rondelle dans
l’écrou (ou dans la tête de vis) et dans la pièce.
Rondelle conique : après serrage, la rondelle est
plane. Elle agit comme un fort ressort axial,
maintenant une pression constante entre les filets.
Rondelle ondulée.

Rondelle à dents Rondelle Grower

Rondelle conique

Rondelle ondulée

♦ Freinage par collage :


Il est possible de freiner une vis (ou un écrou) en
enduisant les filets (localement ou totalement) d’un
adhésif (Loctite, Freinfilet, Araldite, etc.) ou d’un
vernis spécial.
Certaines colles permettent le desserrage avec
instrument, d’autres non (indémontable).
La colle peut aussi assurer une fonction d’étanchéité.
PTSI - SII I – Sécurité des éléments filetés 3

1.2) Sécurité par obstacle

Ces systèmes bloquent le desserrage d’un assemblage fileté de façon absolue (aucun
desserrage, même léger, n’est possible). Cependant ces systèmes doivent être utilisés avec
précaution car ils peuvent casser brutalement, sans prévenir, et l’assemblage se desserrera
alors de façon très rapide, entraînant des problèmes de sécurité importants.
Les systèmes de freinage à sécurité relative ont l’avantage de se desserrer progressivement, et
une maintenance régulière peut empêcher le desserrage trop important de l’assemblage.

♦ Écrous à créneaux : Écrou à créneaux


Le freinage est assuré par l’intermédiaire d’une
goupille cylindrique fendue passant dans l’un
des créneaux de l’écrou et dans un trou
préalablement percé de la vis. Le réglage de la
position de l’écrou est obtenu par sixième de
tour. La vis est fragilisée par le trou.

♦ Écrou à encoches (écrou « SKF ») :


La rondelle frein a sa languette
intérieure qui se loge dans une rainure
de l’arbre. Une des languettes de la
périphérie est rabattue dans une
encoche de l’écrou.
La vis est fragilisée par la rainure.

♦ Frein d’écrou en tôle :


Le freinage est obtenu en rabattant un bord de la plaquette sur la pièce et en relevant l’autre
bord sur l’écrou ou la vis.
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2) LES TECHNOLOGIES USUELLES DES LIAISONS

2.1) Mise en position (MiP) et Maintien en position (MaP)

♦ Mise en Position (MiP) : Ensemble des


surfaces de contact (dites surfaces z
fonctionnelles) permettant de positionner Vis 3 Culasse 1
les pièces les unes par rapport aux autres. La
MiP permet de supprimer des degrés de
liberté entre les deux pièces. Carter 2
Exemple de la culasse : MiP par centrage
court : Contact plan prépondérant + contact y
cylindrique secondaire

♦ Maintien en Position (MaP) : Système


servant à maintenir les pièces en position,
quels que soient les efforts appliqués dessus. x
Le MaP peut éventuellement aussi participer
à supprimer des degrés de liberté.
Exemple de la culasse : MaP par vis et
taraudage du carter. Les vis suppriment Assemblage de la culasse sur le carter
aussi le dernier degré de liberté (la rotation
selon z ) par adhérence.

♦ Positionnements autour d’un contact de révolution (contact cylindrique, conique…)


• Positionnement radial (« dans la direction du rayon ») :
contact qui bloque les translations et les rotations
perpendiculaires à l’axe de révolution.
Exemple : cylindre dans cylindre (pivot glissant).

• Positionnement axial (« dans la direction de l’axe ») :


contact qui bloque la translation dans la direction de
l’axe de révolution.
Exemple : épaulement.

• Positionnement angulaire : contact qui bloque la


rotation autour de l’axe de révolution.
Exemple : clavette dans les rainures des deux pièces.

Assemblage d’un pignon sur un arbre

2.2) Critères de choix d’une solution technologique


• Démontabilité ; • Encombrement ;
• Efforts à supporter et durée de vie ; • Matériau et forme des éléments à assembler ;
• Type d’environnement et vibrations ; • Esthétique ;
• Précision de la mise en position ; • Coût…
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2.3) Liaison complète

• Différentes architectures formant une liaison complète :

Contact plan Contact cylindrique Glissière + ponctuelle « 3 vé à 120° »


prépondérant prépondérant de Boys

• Classification des liaisons complètes :


Niveau 1 : Niveau 2 :
Type Surface principale Exemples de solutions
d’assemblage du contact technologiques
Assemblages filetés,
Plane pions de positionnement…

Cylindrique Clavette, Cannelures, Goupille,


DEMONTABLE
de révolution Vis de pression, Anneau élastique…

Conique
Adhérence conique, Clavette…
de révolution

Glissière + arrêt axial,


Autre
3 vés à 120°…
LIAISON
COMPLETE
Soudage, Collage, Rivetage,
Plane Sertissage…
PERMANENTE
Cylindrique
Frettage, Surmoulage…
de révolution

Embrayages, Freins,
TEMPORAIRE
Roue libre, Arc-boutement…

• Notions d’architectures hyperstatiques

Il arrive fréquemment qu'une liaison soit constituée de plusieurs liaisons associées en parallèle. Il peut
exister alors des degrés d'hyperstaticité.

Exemple (ci-dessous) :
On étudie uniquement l’orientation autour de z.
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1
SA SB Elle se fait en théorie par les deux surfaces SA et SB (liaisons
planes). Il existe donc bien un degré d'hyperstaticité autour de
y cet axe.
a

Dans la pratique, les tolérances d'usinage sur les angles font


x que la pièce 1 risque d'être bancale (voir en dessous).

L'orientation de la pièce 1 dépendra de la direction de l'effort


b
représenté par la flèche, ce qui n'est pas acceptable.
Pièce 1 idéale

1 1 1

2 2 2

Pièce 1 réelle

La surface ayant les points extrêmes les plus écartés (ici SB car b >a) orientera mieux la pièce autour de z
et assurera une meilleure stabilité. L'effort devra donc favoriser le contact sur cette surface et sera donc
vertical descendant.

Conclusions
L'effort de fixation doit plaquer la pièce sur la surface ayant les points extrêmes les plus écartés.
La surface ainsi privilégiée par l'effort de fixation est appelée la surface prépondérante de la liaison.
Une surface prépondérante est une surface facile à usiner et permettant d'orienter autour de deux
axes, c'est un plan ou un cylindre.

Revenons à l'exemple
On modifie certaines dimensions en fonction du choix de la surface prépondérante fait précédemment.
La surface prépondérante assure seule désormais l'orientation de la pièce 1.
La surface SA n'a plus de Surface prépondérante
raison d'être aussi haute. On Fixation
peut donc la diminuer pour y
gagner de la matière, du 1
temps d'usinage et pour
tendre vers une liaison x
isostatique.

SA est désormais modélisable


par une liaison linéaire
rectiligne de normale x et 2
d'axe z.

La construction des liaisons utilise, le plus souvent, des surfaces géométriquement simples comme le plan
et le cylindre car elles sont faciles à fabriquer.

On peut donc partir d'un plan comme surface prépondérante, réaliser une liaison appui plan et supprimer
les degrés de libertés restants pour arriver à une liaison encastrement.

De même, on peut partir d'un cylindre comme surface prépondérante, réaliser une liaison pivot glissant et
supprimer les degrés de libertés restants pour arriver à une liaison encastrement.
Nous allons analyser diverses réalisations que l'on rencontre couramment en construction mécanique.
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2.3.1) Liaison complète démontable par contact plan prépondérant

a) Mise en position principale : le contact plan Ty Tx


On parle de contact plan prépondérant lorsque les pièces sont mises en
position par un contact plan, éventuellement associé à d'autres surfaces de z Rz
contact, mais d'importance moindre. x
Cette famille de solutions est souvent adoptée pour les assemblages de
pièces fixes (carters notamment), mais pas exclusivement.
Le contact plan supprime 3 degrés de liberté (Rx, Ry et Tz). Restent alors
3 ddl à supprimer. y
Un contact plan peut être obtenu par association de trois liaisons
ponctuelles de même direction normale (cf. schéma ci-contre).

En pratique, l'appui plan est réalisé très couramment par un contact plan sur plan.

Évidement de la surface :
Il faut avoir une bonne planéité des deux pièces pour éviter le défaut suivant :

Pour améliorer les choses, on ne garde que les extrémités. L'usinage est donc réduit, la matière est
économisée et le contact se fait mieux.

Réalisations technologiques :

Plan complet Deux bandes Quatre pieds Couronne


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b) Mise en position secondaire par centrage court


Le centrage court est obtenu par une pénétration entre pièces de grande largeur mais de (très) faible
longueur. Dans le cas d'une pénétration cylindrique (cylindre de contact court h < D/2), il subsiste une
possibilité de rotation autour de l'axe des pièces. Celle-ci sera généralement éliminée par adhérence (via
le serrage des éléments réalisant le maintien en position).

Bossage

Vis Vis

Jeu

Le bossage coté h est usiné sur un tour en même temps que le plan d'appui. La perpendicularité de ces
deux surfaces est donc parfaite.
Le jeu indiqué empêche le bossage de toucher au fond et oblige les pièces à se toucher sur une surface
large assurant ainsi une bonne stabilité.

Pions ou bagues de centrage :


L'ajout d'un pion de centrage (cylindre de petit diamètre) annule les translations mais laisse subsister la
possibilité de rotation. On est obligé de rajouter un second pion de centrage. La mise en place est alors
précise mais légèrement surabondante.
Les pions sont des pièces cylindriques pleines, parfois montées légèrement serrées dans l'une des deux
pièces et libre dans l'autre, parfois incertains dans les deux (cf. cours sur les ajustements). Il est également
possible d'utiliser des bagues de centrage, qui se placent autour d'un élément fileté.
Dans tous les cas, le maintien en position est réalisé par le serrage des éléments filetés (vis, boulons,
goujons, écrous ...).

Exemple : assemblage du carter de la pompe à


engrenage PHP15., avec 2 pions de positionnement

c) Autres solutions de mise en position secondaire


On peut imaginer toutes sortes d'obstacles venant empêcher les mouvements :
Réglettes rapportées, usinages de décrochements sur le plan de base...

Pour les pièces ne transmettant aucun effort et/ou ne demandant pas de grande
précision de positionnement, il est également possible de supprimer les 3 ddl
restants uniquement par adhérence, grâce au serrage sur le plan de contact par
éléments filetés. C'est donc le maintien en position qui supprime les ddl restants.
Ce serrage peut être obtenu par éléments filetés pénétrants, mais aussi par vis de
pression (ci-contre).
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2.3.2) Liaison complète démontable par contact cylindrique prépondérant

Dans ce cas, la surface de plus grande importance dans la mise en position est une surface cylindrique.
Cette solution, également très courante, est souvent adoptée pour les pièces en rotation, ou plus
généralement pour toutes les pièces obtenues ou finies par tournage.
La mise en position grâce au contact cylindre/cylindre ne laisse plus subsister que 2 ddl : une rotation et
une translation, suivant l’axe des cylindres.

a) Arrêt en rotation et transmission du couple

♦ Solutions utilisant l'adhérence


De manière générale, ces solutions ne permettent pas à elles seules une mise en position précise des
pièces.

• Éléments d'assemblage biconique


Il existe de nombreuses variantes, toutes basées sur le même principe : la liaison arbre-moyeu est obtenue
par déformation et coincement d'une bague conique ou biconique fendue. Les vis sont serrées à la clé
dynamométrique afin de maîtriser le serrage. Certaines de ces solutions ne réalisent pas le centrage entre
arbre et moyeu.
Avantages : Pas d'usinage de l'arbre donc pas de concentration de contraintes ; le démontage est très
facile ; les efforts transmissibles sont considérables, les grands diamètres sont possibles (-> 1m).

Dans ce cas, mise et maintien en position se


confondent.

• Vis de pression (voir cours sur les éléments filetés)


Le maintien en position est assuré par une simple vis de pression, placée
radialement dans l'alésage, qui vient s'appuyer sur l'arbre, créant ainsi des
efforts normaux qui engendrent à leur tour des efforts tangentiels permettant
de transmettre le couple et l'effort axial.
Ce type de solution est réservé aux liaisons dont les forces et moments
axiaux sont faibles.
Une amélioration de la liaison de base est faite en usinant un méplat sur
l'arbre recevant le bout de la vis.
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• Pincement
Le maintien en position est réalisé par adhérence. Le moyeu pince un axe par l’intermédiaire d’un
élément fileté.

Forme évitant les amorces


de rupture

2 à 5 mm
Dépassement quelquefois utilisé
(améliore la souplesse)

La fente est usinée après l'alésage

On peut même creuser une gorge circulaire qui


permet le passage de la vis et offre par-là
même, un arrêt en translation par obstacle en
cas de desserrage accidentel.

Gorge

• Tampons tangents
Le maintien en position est réalisé par adhérence. On utilise deux solides intermédiaires (appelés tampons
tangents) dont la forme est montrée sur la figure ci-dessous.

Tampons tangents
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• Éléments frettés ou emmanchement forcé (Attention, souvent indémontable !!!)


Le principe est de monter un arbre de diamètre (d2) supérieur au diamètre (d1) de l'alésage qui le reçoit.
Si la différence prévue entre les 2 diamètres reste
suffisamment petite, le montage se réalise à la presse. On parle
d'emmanchement forcé.
Si la différence prévue entre les 2 diamètres est supérieure, le
montage se réalise par chauffage du contenant et/ou
refroidissement du contenu. On parle de frettage.
Principe: l'axe refroidi va voir son diamètre se réduire, alors
que le la pièce contenant l'alésage (chaud) va se dilater. Ainsi,
le montage est possible. Lorsque les pièces reviennent à
température ambiante, l'axe retrouve sont diamètre original,
plus grand que celui de l'alésage.
L'annulation des 2 degrés de liberté se fait donc par adhérence, bien qu'il soit courant d'utiliser un
épaulement sur l'arbre pour permettre une mise en position axiale.
La pression du contact alliée au coefficient d'adhérence entre les deux matériaux créent des effort
tangentiels pouvant transmettre moment et effort axiaux.

• Vis d’assemblage axiale


La translation est arrêtée d'un coté par un épaulement, elle va être arrêtée de l'autre par les têtes de vis.
L'effort normal créé par ces vis entraîne un couple résistant empêchant la rotation, par adhérence.

♦ Solutions par obstacle

• Clavetage
Solution simple et relativement économique. Le
couple transmissible est plus élevé qu'avec les
goupilles, mais reste limité.
Elles peuvent être utilisées comme organe de
sécurité, seule pièce qui casse en cas de surcharge.
Inconvénient : les rainures affaiblissent les arbres
et engendrent des concentrations de contraintes.
Afin d’augmenter la rigidité de la liaison en
rotation, on peut fixer les clavettes parallèles à
l’aide de vis. Ce montage est aussi utilisé pour les
liaisons glissières.

Afin d’augmenter le couple transmissible, on peut


utiliser deux clavettes, de chaque côté de l’arbre,
mais pas plus, car la mise en œuvre serait trop
délicate.

Le clavetage est dit libre s'il


existe du jeu au-dessus de la
clavette.
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Usinage de la rainure dans l’arbre :

Fraise
2 tailles
Fraise
1 taille

Cycle 1
d'usinage 2 3 Cycle 1
2 3
d'usinage

Historiquement ce type de rainure convenait Historiquement ce type de rainure convenait plutôt


plutôt pour de petites séries. pour de grandes séries.

Usinage de la rainure dans le moyeu :

Pour de petites séries, on utilise une mortaiseuse. Cette machine procure à l'outil un mouvement de coupe
alternatif parallèle à l'axe du moyeu. Lorsque l'outil va vers la droite, un copeau se forme. Il se détache de
la pièce lorsque l'outil en sort. L'outil revient ensuite en arrière, puis monte d'une faible quantité et
recommence un usinage. La rainure se forme donc petit à petit. L'outil a la même largeur que la clavette.
Pour tailler une rainure dans un trou borgne, il faut usiner au préalable une gorge ou un trou permettant à
l'outil de finir sa course dans le vide donc au copeau de se détacher.

Pour les grandes séries, on utilise une broche qui permet en un seul passage l'usinage total de la rainure.
Le brochage nécessite un trou débouchant. La broche est très coûteuse.

Broche

Guide de
Mouvement de coupe la broche
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• Cannelures et dentelures
Les cannelures peuvent être considérées comme un ensemble de
clavettes montées sur l'arbre. L'avantage n'est pas seulement la
multiplication du nombre de clavettes mais aussi le fait que le
cœur de l'arbre n'a pas été usiné.
Elles permettent donc de transmettre des couples très importants.
Les cannelures peuvent être à flancs parallèles (ci-contre) ou en
développante de cercle (type engrenage).
Les dentelures (à droite) sont un peu moins précises.

• Goupillage (supprime à la fois la rotation et la translation)


Cette solution est relativement simple, une «
tige » vient arrêter la translation et la rotation
libres par un positionnement radial sur la
liaison pivot glissant. Cette solution permet de
transmettre un couple et un effort axial
moyens.
La goupille peut être cylindrique, conique,
fendue, cannelée...

b) Suppression du degré de liberté subsistant en translation


L'arrêt en translation dans un sens est très souvent supprimé par épaulement (surface plane de faible
largeur). Un épaulement est unilatéral. L'arrêt dans le sens opposé dépendra alors du type de maintien en
position choisi (serrage ou pièce rapportée en vis-à-vis de l'épaulement, avec ou sans jeu).
Exemples de solutions :
• Anneau élastique (« circlips ») ou segment d’arrêt
Pièce rapportée sur l'axe ou dans l'alésage qui se monte dans
une gorge. Simple et peu onéreux.
Cette solution est utilisée lorsque les efforts axiaux encaissés
restent faibles. La mise en place d'une rondelle intermédiaire
permet d'améliorer les performances.
Segment d’arrêt Anneaux élastiques
extérieur extérieur intérieur Le positionnement axial n'est pas assuré de manière précise car
un jeu est indispensable pour le montage.

gorge
2
Anneau élastique
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• Vis en bout + rondelle • Écrou en bout • Écrou à encoches

• Vis de pression (voir pages 11 et 17) ;

• Pincement (voir page 20).

2.3.3) Liaison complète démontable par contact conique prépondérant


Le contact est cette fois-ci conique, si bien qu'il n’y a aucun réglage axial possible. Il est à noter que
l’usinage d’un cône est plus coûteux que celui d’un cylindre.
Cependant, la liaison est très rigide et elle assure un très bon centrage des pièces.
D−d
Si la conicité c = est suffisamment faible, il est possible d’obtenir une adhérence maintenue par
L
1
l’élasticité des pièces qui s’oppose au démontage ; exemple : la goupille conique de conicité .
50

a) Annulation des degrés de liberté par obstacle


Il est possible d'utiliser des clavettes sur des arbres
coniques (ci-contre).

b) Annulation des degrés de liberté par adhérence


L’arrêt en rotation est obtenu par l’adhérence des
surfaces coniques.
Il est possible d’utiliser également une douille
expansible (ci-dessous). Cette technique permet d’avoir
une liaison à position réglable ainsi qu’un bon centrage.
PTSI - SII II – Les technologies usuelles des liaisons : LIAISON COMPLETE 15

2.3.4) Liaison complète indémontable

Dans ce type de solution, pour séparer les composants, il faut les détruire ou les abîmer. De manière
générale, les exemples ci-dessous montre les maintient en position ne permettant pas le démontage.

a) Soudage et brasage (cf. cours de fabrication)

b) Rivetage
La déformation du rivet permet de lier deux pièces (d’épaisseurs faibles) ensemble.

Forme initiale du rivet :

Après écrasement :

c) Collage
De plus en plus utilisées dans l'industrie, certaines colles peuvent aujourd'hui résister à des contraintes
très importantes.

c) emmanchement ou frettage (cf. page 19)

d) Sertissage
Les deux pièces (plaques) sont déformées plastiquement ensemble de sorte à ce qu'aucun mouvement
relatif ne devienne possible.
PTSI - SII II – Les technologies usuelles des liaisons : LIAISON PIVOT 16

2.4) Liaison pivot

2.4.1) Introduction

Principe

D’un point de vue cinématique, la liaison pivot autorise une unique possibilité de mouvement relatif entre
ces deux pièces : La rotation autour de l’axe de la liaison.

VOCABULAIRE
On utilise couramment les termes d’arbre et d’alésage (ou logement ou moyeu) pour étudier la
réalisation d’un guidage en rotation.

On peut avoir : Un arbre tournant dans un logement fixe (arbre à came / Carter)
Un logement tournant autour d’un arbre fixe (roue / axe)

SURFACES DE CONTACT
Le type de surface de contact dépend très fortement de la technologie utilisée. On l’a vu dans le cas de la
liaison complète, différents types de surfaces de contact sont mobilisables pour la mise en position entre
deux pièces. Dans le cas de la liaison pivot, la variété est encore plus grande. Dans certains cas, il n’y
aura même pas de contact direct entre les deux pièces (palier hydrodynamique).

REPRÉSENTATION SYMBOLIQUE (rappels)


PTSI - SII II – Les technologies usuelles des liaisons : LIAISON PIVOT 17

2.4.2) Expression fonctionnelle du besoin

a) Fonctions à assurer

Positionner de façon stable les


deux pièces entre elles

Permettre le mouvement relatif de


rotation autour d’un axe

Réaliser une liaison pivot


entre deux pièces
Transmettre des actions
mécaniques

Résister au milieu environnant

On pourrait rajouter les fonctions de services suivantes :


• Être peu coûteux ;
• Être peu encombrant ;
• Assurer un fonctionnement silencieux…

b) Indicateurs de qualité
Les indicateurs de qualité principaux relatifs à l’assemblage sont :
• Degré de précision du guidage • Maintenabilité
• Intensité des A.M. transmissibles • Encombrement
• Niveau des vitesses de rotation • Esthétique
• Fiabilité • Coût

c) Forme générale du cahier des charges fonctionnel


Caractéristique des fonctions
Fonctions
Critères d’appréciation Niveau Flexibilité
Positionner de Précision du guidage : - Translation résiduelle (en Généralement
façon stable les déplacement admis entre deux mm) des valeurs
deux pièces entre pièces, indépendamment de la - Rotation autour des deux maximales
elle rotation suivant l’axe de la autres axes de l’espace
liaison (en degré ou radian)
Permettre le Rendement h = en % Valeur minimale
mouvement relatif
de rotation autour Vitesse de rotation En rad/s ou en tr/min Exprimé en %
d’un axe
Transmettre les Efforts transmissibles : Fx = X (N) Mx = L (N.m) Généralement en
efforts - statique Fy = Y (N) My = M (N.m) pourcentage
- dynamique Fz = Z (N) Mz = N (N.m)
Durée de vie N en heures de Minimale
fonctionnement, ou nb de trs
Résister au milieu Espacement des visites N max en heures de +\- un certain
ambiant fonctionnement, ou nb de trs pourcentage
Durée de vie N en heures de Minimale
fonctionnement, ou nb de trs
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2.4.3) Principes et moyens mis en œuvre

On distingue 4 grandes classes de solutions concernant le guidage en rotation

• Par contact direct (voir paragraphe 2.4.4)


Un contact direct est réalisé entre les deux pièces qui sont en liaison pivot, grâce à deux surfaces
cylindriques (alésage et arbre).

• Par interposition de bagues de frottement : coussinets (voir paragraphe 2.4.5)


Une bague appelée coussinet réalisée dans un matériau ad hoc est encastrée avec le bâti et accueille
l’arbre. Le mouvement relatif se fait donc entre l’arbre et le coussinet

• Par interposition d’éléments roulants : roulements à billes, à rouleaux, à aiguilles…


(non traité ici)
Le roulement sans glissement des billes (ou rouleaux, aiguilles…) entre les bagues intérieure et extérieure
permet de réduire très fortement les pertes énergétiques, par comparaison aux deux solutions précédentes

Exemple : Liaison pivot entre l’arbre de


sortie d’un motoréducteur électrique (1) et
son bâti (0)

• Par interposition d’un film d’huile : paliers hydrodynamiques (non traité ici)
Dans ce cas, il n’y a pas de contact métal/métal (si vitesse de rotation suffisante). C’est le film d’huile qui
crée une portance hydrodynamique (même principe que le ski nautique ou l’aquaplaning). Cette
technologie nécessite une circulation d’huile, qui est entrainée par l’arbre dans sa rotation.

Illustration : Arbre de sortie d’un


motoréducteur hydraulique
PTSI - SII II – Les technologies usuelles des liaisons : LIAISON PIVOT 19

2.4.4) Guidage en rotation par contact direct

a) Principe
Le guidage en rotation obtenu à partir du contact entre des surfaces cylindriques complémentaires et
deux arrêts qui suppriment le degré de liberté en translation suivant l’axe des cylindres.

b) Précision du guidage
La précision est définie à partir de trois caractéristiques : jeu axial, jeu radial, décalage angulaire.

Les caractéristiques de la fonction positionner les pièces entre elles donnent des valeurs telles que :
0 < Tx < jeu axial
0 < Ty < jeu radial et 0 < Ry < décalage angulaire
0 < Tz < jeu radial et 0 < Rz< décalage angulaire

Pour que la solution fonctionne, un ajustement de type glissant (ex: H7g6) est nécessaire.

Lorsque le jeu est faible, la précision angulaire du guidage dépend du rapport L/D (L:Longueur de
guidage, D:Diamètre) :
• Si L/D < 0,8 : la longueur de guidage est insuffisante pour réaliser une liaison pivot. On
aura alors une liaison de type linéaire annulaire (on parlera aussi de centrage court).
• Si L/D > 1,5 : on réalise une liaison pivot (on parlera également de centrage long). Plus
ce rapport est important, plus la liaison sera précise (jeu faible).
• Si 0,8< L/D < 1,5 ??? à étudier plus en détail.
Plus la longueur de guidage augmente, plus la liaison est précise, mais plus le coût (lié à la difficulté de
fabrication) augmente. Solution : On divise le guidage en deux, soit en creusant l’alésage (chambrage),
soit en creusant l’arbre (évidement).

Évidement
φD

Chambrage

L L L
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c) Avantages et inconvénients
Avantages : Inconvénients :
• Faibles coûts • Résistances passives importantes (échauffement important)
• Efforts transmissibles Faibles vitesses d’utilisation
élevés en statique Efforts transmissibles modérés en mouvement

d) Critères de dimensionnement
• Pression de contact maximale admissible (matage, et contrainte admissibles dans les matériaux).
• Vitesse maximale de glissement.
• Comportement thermique.
• Durée de vie souhaitée (comportement en fatigue).

2.4.5) Guidage en rotation par paliers lisses

a) Principe
L’interposition de bagues de frottement entre les pièces qui font l’objet d’un guidage en rotation permet
d’atteindre des performances bien supérieures à celles obtenues avec un contact direct entre surfaces.
Le choix des matériaux utilisés, pour ces éléments, permet :
• de réduire le coefficient de frottement ;
• d’augmenter la durée de vie ;
• de rendre le fonctionnement silencieux ;
• de reporter l’usure sur les bagues et non plus sur les pièces principales du guidage ;
• d’assurer l’évacuation de la chaleur due au frottement
et donc autorise globalement, des vitesses de rotation et des charges en mouvement plus importantes que
la solution précédente.

b) Les différents types de paliers lisses (ou coussinets)

♦ Les coussinets autolubrifiants


Les coussinets autolubrifiants, comme leur nom l’indique, sont pourvus d’un système de lubrification
intrinsèque. Ceci est rendu possible grâce au mode d’obtention de ces coussinets.
Ces coussinets sont fabriqués à partir d’un métal fritté (le métal, souvent un alliage de bronze, est en
poudre, comprimé et chauffé) dont la porosité (petits creux internes) varie entre 10% à 30%.Plongés dans
un bain de lubrifiant, ils se chargent jusqu’à saturation. En fonctionnement, sous l’effet de la rotation de
l’arbre et de l’élévation de la température, l’huile est aspirée et forme un film entre l’arbre et le coussinet
(régime onctueux).A l’arrêt, le lubrifiant reprend sa place dans les pores du coussinet, à la manière d’une
éponge.
PTSI - SII II – Les technologies usuelles des liaisons : LIAISON PIVOT 21

Les avantages des coussinets autolubrifiants sont la suppression des graissages et des entretiens. Le
graissage hydrodynamique est constant durant la rotation, le fonctionnement est silencieux.
Les coussinets autolubrifiants autorisent des vitesses tangentielles de l’ordre de 8 m/s.
La température maximale admise vaut environ 200°C.
Le procédé de frittage permet de réaliser des coussinets avec des tolérances serrées à des prix inférieurs à
ceux obtenus en métal coulé ou décolleté.

Leurs formes peuvent être variées (cf. ci-dessous), avec ou sans collerette, et chanfreinées pour un
meilleur montage. La collerette sert à réaliser un arrêt axial (cf. montage des coussinets). Attention, un
coussinet ne peut pas posséder deux collerettes, car il serait immontable !

Coussinet sans collerette coussinet à collerette coussinet à bords arrondis

♦ Les coussinets massifs


Les coussinets massifs sont des bagues cylindriques, avec ou sans collerette. Ils sont directement usinés
dans des barres ou brut de moulage (pour le plastique).

Différents matériaux utilisés :


Métaux (Bronze, alliage d’acier, fonte…) : Les plus courants. Permettent une résistance mécanique
importante.
Polymères (Nylon, PTFE, acétal…) : Surtout utilisés lorsqu'il est nécessaire d'avoir une grande résistance
chimique (acides, bases, éléments corrosifs...) et une grande légèreté.
Inconvénients : le fluage (déformation permanente d'un matériau sous l'effet d'une contrainte
inférieure à la résistance élastique) et un faible coefficient de conductivité thermique empêchant une
bonne évacuation des calories.
Leur coefficient de frottement est plutôt faible (voire très faible). Ils fonctionnent sans lubrification, en
silence et sans saccades.
Carbone et graphite : Matériaux couteux, mais combinant une bonne résistance mécanique à un faible
poids et une bonne résistance chimique.

♦ Les bagues en tôle roulée composite type glacier


La base est une tôle d'acier roulée recouverte d'une couche de bronze fritté.
La surface frottante peut être en résine acétal ou en PTFE avec addition d'un
lubrifiant solide : plomb, graphite, bisulfure de molybdène MoS2...
Ils peuvent fonctionner à sec ou avec un léger graissage au montage sous des
vitesses périphériques inférieures à 3 m/s.
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♦ Rotules lisses
Elles permettent de corriger les défauts d'alignement.

♦ Paliers en deux parties


Pour des questions de montage, on peut être amené à concevoir des paliers lisses en deux parties.

Le positionnement des deux parties doit être soigné. Il peut


s'effectuer par emboîtement prismatique comme ci-dessus à gauche
ou par deux douilles de centrage comme ci-dessus à droite.

Pour que la jointure du coussinet corresponde bien à celle des deux


parties du palier et pour éviter tout mouvement du coussinet, on
peut immobiliser chaque demi-coussinet par un ergot.

c) Comparatif entre les différentes familles


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d) Montage des coussinets

♦ Architecture
La réalisation d’un pivot glissant (centrage long) est effectuée par un contact cylindrique long ou deux
contacts cylindriques courts espacés.
L’arrêt axial est réalisé par un contact axial (par l’intermédiaire d’une collerette si l’effort axial est
important). Pour assurer la bilatéralité du contact, il faut deux plans parallèles ("petits"), et donc un jeu
axial minimal pour garantir la rotation sans coincement sous l'effet des défauts de fabrication et des
variations de longueur dues aux dilatations.

3 1 2 3
H7f 7

H7s8

♦ Ajustements

Afin de limiter la vitesse au contact, un coussinet est monté serré dans l’alésage et
glissant sur l’arbre.
De cette façon, la vitesse de glissement est la plus faible possible.
PTSI - SII II – Les technologies usuelles des liaisons : LIAISON PIVOT 24

Les coussinets sont montés serrés dans l’alésage et montés glissants avec l’arbre. A l’état libre, le
coussinet est tolérancé en s8 pour le diamètre extérieur et en F8 pour l’alésage de celui-ci (cf données
constructeur).

Vu que les coussinets ont des épaisseurs de matériau assez faible, le serrage du diamètre extérieur du
coussinet dans le logement entraîne une diminution du diamètre intérieur du coussinet qui se trouve par
conséquent tolérancé en H8 après montage.
L’arbre sera généralement tolérancé en f7 pour obtenir un jeu assurant la formation du film d’huile.

♦ Autres contraintes
L’état de surface (rugosité) des arbres peut varier entre un Ra de 0,4 à 0,8 ce qui implique l’utilisation de
procédés de finition très fins (ex : rectification).
Dureté de l’arbre : une portée de glissement de l'arbre durcie superficiellement (écrouissage ou trempe)
donne de meilleurs résultats (moins de risque de grippage).
Tolérances géométriques :
Les surfaces accueillant les coussinets doivent porter une tolérance de cylindricité.
Lorsque deux paliers lisses sont nécessaires pour réaliser la liaison pivot, une spécification de
coaxialité doit être portée entre les axes des alésages.
Enfin, pour les paliers à collerettes, une spécification de perpendicularité peut être portée entre l'axe
du cylindre et le plan d'appui.
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2.4.6) Dimensionnement : critères de choix d’un coussinet

a) Pression diamétrale admissible

DEMO :
Hypothèse de pression constante uniforme s’exerçant sur le demi-arbre cylindrique.
Soit y la direction de la force exercée, et z la direction de l’axe du coussinet.
La force totale exercée vaut alors :
π π
∫ ( cos θ .x + sin θ . y ).dθ .dz
L L
F =∫ p.dS = ∫ ∫ p.ur .R.dθ .dz = p.R.∫
demi − cylindre 0 0 0 0

([sin θ ] .x − [cosθ ] . y ) .dz = p.R.∫


π π
L L
F = p.R.∫ 0 0
2. y.dz = p.2.R.L. y
0 0

Les constructeurs adoptent un modèle de répartition uniforme de la pression due à une charge radiale
centrée sur une courte bague de longueur L et de diamètre D. La pression moyenne doit rester limitée
pour une bonne tenue des matériaux en contact. Le maximum est de l’ordre de 150 MPa à très faible
vitesse de glissement. La pression admissible plimite est directement liée à la dureté des matériaux et à la
résistance du film lubrifiant.

A FAIBLE VITESSE DE ROTATION, LE CRITÈRE DIMENSIONNANT SERA :


P < Plim
Cependant, on distingue souvent deux cas de dimensionnement à la pression :
- En statique (sans vitesse), la pression admissible du matériau sera plus élevée :
pstatique < pstatique_limite
- En dynamique (avec une vitesse de glissement non nulle), la pression admissible du matériau
sera plus faible : pdynamique < pdynamqiue_limite
Si la pression maximale reste inchangée en statique et en dynamique, c’est donc le critère de pression
limite dynamqiue qu’il faudra considérer.

b) Vitesse de glissement admissible


La température superficielle doit rester limitée pour une bonne tenue des matériaux en contact et du film
lubrifiant. C’est pourquoi, pour de faibles pressions, un critère portant uniquement sur la vitesse de
glissement est adopté. La vitesse de glissement au contact entre l’arbre et la bague vaut :

V = R.ω

A FAIBLE PRESSION, LE CRITÈRE DIMENSIONNANT SERA :


V < Vlim
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c) Le produit (p.V)limite flux de puissance calorifique dissipée


L’échauffement volumique conduit à un ramollissement de la matière et entraîne usure et grippage. Cet
échauffement conduit à une dilatation bague/arbre, ce qui explique la nécessité de serrer la bague sur
l’alésage en laissant l’arbre libre. Un matériau n’étant susceptible d’évacuer qu’une certaine quantité de
chaleur limitée, les constructeurs donnent la valeur limite (p.V)limite, valeur critique au delà de laquelle le
matériau est détérioré par la chaleur.

A PRESSION et VITESSE INTERMÉDIAIRES, LE CRITÈRE DIMENSIONNANT SERA :


(p.V) < (p.V)lim
Attention, pour déterminer le produit (p.V) maximal lors de l’utilisation d’un coussinet, il ne faut pas
forcément multiplier pmax avec Vmax car il existe des systèmes où la pression maximale et la vitesse
maximale n’auront jamais lieu en même temps (on surdimensionnerait le coussinet sinon). C’est le cas
par exemple lorsque le système est entraîné par un moteur asynchrone (cf. TD).

d) Comparatif pour les différents types de paliers

e) Méthode de calcul
o La température de fonctionnement est un premier critère décisif ;
o Le diamètre minimal D de l’arbre, imposé par la résistance des matériaux permet avec la
fréquence de rotation, le calcul de la vitesse de glissement ;
Ce premier critère permet d’éliminer diverses nuances
o L’effort radial divisé par la surface projetée donne la pression de service ;
Ce deuxième critère permet d’éliminer diverses nuances
o Le produit (P.V) définit le dernier critère d’aptitude à l’emploi.

La courbe suivante définit la zone d’utilisation d’un palier lisse :


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f) Application
On souhaite déterminer la longueur Lmini d’un coussinet autolubrifiant en bronze fritté.
Caractéristiques : vitesse maximale Vlim = 7 m/s ; produit p.V maxi (p.V)lim = 1,8 W.mm-² ; pression
statique maxi pstatique_lim = 30 MPa ; pression dynamique maximale pdyn_lim = 15 MPa.

La charge radiale maximale qui lui sera appliquée est FR_max = 500 N.
La fréquence de rotation de l’arbre est Narbre = 800 tr.min-1 et son diamètre est darbre = 20 mm.

o Calcul de la vitesse tangentielle :


Vglissement = Rarbre.ωarbre/coussinet = (darbre/2).Narbre.(π/30) = 0,838 m.s-1
Cette vitesse est inférieure à la vitesse limite supportable par le coussinet (Vlim = 7 m/s) quelle que
soit la longueur du coussinet, ce coussinet satisfait donc le critère de vitesse tangentielle limite.

o Vérification à la tenue en pression maximale :


On choisit la pression limite dynamique (en mouvement) car elle est plus faible que la pression
limite statique, et les deux doivent être vérifiées.
pmax = FR / (darbre.L) < pdyn_lim => L > FR / (darbre.pdyn_lim) = 500 / (0,02*15.106)
L > 1,67 mm

o Application du critère p.V :


On choisit de se placer dans le cas le plus défavorable, c’est-à-dire à la fois avec la pression
maximale exercée (due à FR) et à la fois avec la vitesse maximale de rotation (ceci n’est en
pratique pas forcément vrai si le moteur fournissant l’énergie mécanique est un moteur électrique,
car il ne fournira pas son couple maximal et sa vitesse de rotation maximales en même temps).
(p.V)max = FR / (darbre.L) . darbre/2 . ωarbre/coussinet < (p.V)lim
FR. Narbre.(π/30) / 2L < (p.V)lim => L > FR. Narbre.(π/30) / [2.(p.V)lim]
L > 11,6 mm

Entre le critère de pression limite et celui du produit (p.V) limite, seul le second est limitant.
Il faudra donc respecter un coussinet d’une longueur supérieure à 12 mm (plus un éventuel coefficient de
sécurité, sachant que plus le coussinet sera surdimensionné, plus longue sera sa durée de vie).
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2.4.7) Guidage en rotation par éléments roulants : les roulements

a) Les différentes familles de roulements


Une liaison pivot par roulements est généralement constituée de deux roulements.
Les éléments roulants peuvent être des billes, des rouleaux, des tonneaux ou des
aiguilles.
Les roulements peuvent être à une rangée ou deux rangées d’éléments roulants.
Les roulements peuvent être à contact radial, à contact oblique, ou à contact axial
(butées).

Roulement à une Roulement à une rangée Roulement à deux rangées Roulement à deux rangées
rangée de billes, à de billes, à contact de billes, à contact oblique de billes, à rotule
contact radial oblique Les bagues ne peuvent pas se Les bagues ne peuvent pas se
Les bagues ne Les bagues peuvent se séparer. séparer.
peuvent pas se séparer.
séparer.

Roulement à Roulement à deux Roulement rouleaux Roulement à aiguilles


rouleaux rangées de rouleaux, à coniques Ou « douille à aiguilles »
cylindriques rotule Les bagues peuvent se Ou « cage à aiguilles »
Les bagues peuvent Les bagues ne peuvent séparer. Les bagues peuvent se
se séparer. pas se séparer. séparer. Elles peuvent être
absentes.

Butée à billes Butée à rouleaux obliques


Les bagues peuvent Les bagues peuvent se séparer.
se séparer.
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b) Arrêts axiaux des roulements

Arrêt axial de la
Bague intérieure
sur l’arbre

Arrêt axial de la
Bague extérieure
sur l’al&sage

c) Montage des roulements


Afin de monter
correctement un
assemblage par roulements,
plusieurs règles sont à
respecter :

a) Serrage :
Afin de limiter le
phénomène de
laminage, on monte
serrées soit les bagues
intérieures, soit les
bagues extérieures, en
fonction de
l’application de l’effort.

b) positionnement axial :
Afin de réaliser une
liaison pivot
isostatique, plusieurs
arrêts axiaux sont
possibles.

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