N°1 de la presse aéromodéliste N°805H ESSAI Smart Gyro de Lindinger

Un autogyre séduisant
à piloter

ESSAIS
Yak-3U de Seagull Models
Un joli warbird
de Bruno Vernon
Chipmunk de Black Horse Model
Une maquette abordable
UMX Aero Commander de Eflite
Un micro-bimoteur
Avanti S de Freewing/Sebart
Un jet électrique très réussi
Nani de Sebald
Micro-planeur lancer main

BEL: 7.50 € - CH: 11.30 FS – CAN: 11.8 $ca -

1055 xpf – POL/S: 1160 xpf - Andorre 6.90 €

ESP/ITA/GR/PORT CONT: 7.80 € N CAL/S
6.90 € OCTOBRE 2018 DOM: 7.90 € -
DOSSIER
TECHNIQUE
Comment fiabiliser
l’alimentation radio
Horizo n Air m eet
REPORTAGE

ENORME SHOW en Allem a g ne

L 19861 - 805 H - F: 6,90 € - RD
 ÉDITO RAISONNABLE
En ce début d’automne, il est déjà (presque) temps de penser à la période hivernale... et donc à
votre nouveau projet ! Car c’est évidemment une période propice : Noël est une excellente excuse
pour s’offrir un nouvel avion, un nouveau moteur ou une nouvelle radio. La météo moins clémente
permet de passer du temps à l’atelier, et c’est la raison pour laquelle nous vous proposons de
construire un joli petit (enfin, pas si petit que ça) Beaver. Le plan, en format pdf, est disponible
gratuitement sur simple demande par mail. Comme ça, vous n’aurez pas d’excuse !

Ce mois-ci, nous vous avons fait une sélection de modèles de taille raisonnable : un joli warbird
de 1,60 m avec le Yak-3U, un petit jet électrique avec l’Avanti S, un micro-bimoteur avec l’Aero
Commander, une maquette simple avec le Chipmunk, un petit lancer main avec la Nani et un
autogyre tout mignon avec le Smart Gyro. Ce sont tous des modèles pas très grands, et donc
faciles à stocker, à transporter et à mettre en œuvre...
Et pour rêver, nous allons faire un petit tour au meeting Horizon Airmeet, en Allemagne, un show
qui regroupe le meilleur des pilotes allemands, et de quelques pays limitrophes. Nous irons
aussi à Mâcon pour la traditionnelle rencontre de vol de pente, qui a toujours autant de succès.

Un dernier petit mot concernant mon édito du numéro 803, sur l’ambiance dans les clubs et le rôle
de la présidence. Cet édito en a fait réagir quelques-uns, la plupart du temps parce qu’ils ont vécu
cette situation dans leur club et ont cru se reconnaître. Il va de soi que cet édito ne visait personne
en particulier !

Sur ce, je vous dis... au mois prochain !

Yann Moindrot

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CORRESPONDANCE : IMPRESSION : Imprimerie Monterreina - Espagne.

Espace Clichy - Immeuble Sirius -
9, allée Jean Prouvé - 92587 Clichy Cedex.
Tél. : 01 41 40 33 33. Fax : 01 41 40 35 12.
Éditeur : Karim Khaldi (33 11).
RÉDACTION : Yann Moindrot (33 63).
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Secrétaire de rédaction : Manuella Fall.
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de la rédaction : Patrick Casasnovas.
Le mensuel Modèle Magazine est une publication
des Éditions Larivière, S.A.S. au capital de 3 200 000 euros.
RCS Nanterre B 572 071 884. Dépôt légal : 3e trimestre 2018.
Commission paritaire n°01K18 82610 Numéro ISSN 0026-7392.
TVA intracommunautaire FR 96572 071 884. CCP 11 5915A Paris.

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 3

 N° 805 - Octobre 2018 SOMMAIRE
ACTUS
10 ACTUALITÉ
Coup d’œil sur les événements aéromodélistes
80 ACTUALITÉ DU NET
Idées et surprises du Web

ESSAIS 28
16 YAK-3U STEADFAST DE SEAGULL MODELS
Warbird abordable
22 CHIPMUNK DE BLACK HORSE MODEL
Une maquette originale
28 UMX AERO COMMANDER DE EFLITE
Un micro-bimoteur !
32 AVANTI S DE FREEWING/SEBART
L’Avanti en version mini
38 SMART-GYRO DE RC GYRO MODELLE / LINDINGER 38
Inhabituel !

TECHNIQUE
44 PLAN GRATUIT BEAVER DHC2
Le plaisir de construire !

REPORTAGES
52 HORIZON AIRMEET 52
Un show exceptionnel !
58 VOL DE PENTE MÂCON 2018
Toujours un succès !

ESSAI PLANEUR
66 NANI DE SEBALD
Un micro-DLG passe-partout 66
RUBRIQUE ÉPISODE 2 : FIABILISER
RUBRIQUE PLANEUR
72 TRAJECTOIRE TRAJECTOIRE 72
Épisode 2 : fiabiliser LES SECRETS D’UN
PLANEURISTE
Le mois dernier, nous
avons mis votre planeur
en mesure d’être bien
réglé. Avant de finaliser
la mise au point, il faut
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4 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018

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des reportages, monographies, enquêtes sur
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Octobre 2017 Novembre 2017 Decembre 2017 Janvier 2018

- Slick 580 74’’ EXP - Sea Fury 20 cc de Black Horse Model - Junkers CL 1 de Seagull Models - BAE Hawk de FMS
- Husky 1800S - Ultra Stick 30 cc de Hangar 9 - Pantera de Speed Freak - Extra 330 SC de Flight Model
- Le Spitfire de Brice Boudou - Dossier : Bien régler son modèle - AT-6 Texan/SNJ (Plan Ziroli) - Weston Park Model Show
- Show maquettes 2017 - Meeting des « potes », le rassemblement de gros modèles - Dossier : assistance au pilotage - Technique : Verrières radiocommandées
- Meeting du parc des Iles - Essai planeur : LS8 de Flyfly Hobby - Plan Farman 400 - Osiris, Pour débuter en voltige indoor

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Février 2018 Mars 2018 Avril 2018 Mai 2018

- L-4 Grasshopper de MaxFord USA
- Carbon z T-28 de E-Flite
- Optimisez vos moteurs brushless
- Open International Contest de Prague
- Ahi de Dream Flight
- Salon de Nuremberg 2018 - Salon de Nuremberg 2018 - Numéro Spécial anniversaire : Un voyage dans le temps avec
- Avions et planeurs, quelques nouveautés - Avions et planeurs, quelques nouveautés Modèle Magazine
- Dossier : peinture par masquage - Dossier : peinture par masquage - Royal Air Force Museum de Londres
- Essais : MXS-EXP94’’ de Extreme Filght - Essais : MXS-EXP94’’ de Extreme Filght - Nobler de Top Flite
- Interview : Robin Marty - Interview : Robin Marty - Yak 11 de Airwolrd

N°801 N°802 N°803 N°804

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Juin 2018 Juillet 2018 Août 2018 Septembre 2018

- Radial Rocket de Black Horse Model
- Super Viper 70 MM de FMS
- Moraine Saulnier MS 406 D3801
- Passer du thermique à l’électrique
- Championnat de France FF2000
- Van’s RV-4 30 CC de Hangar 9 - Cirrus SR22T de E-FLITE - Muscle Coupe de Legacy Aviation
- North American T-28 - Citrin De OXAI/AEROBERTICS - AT6 Texan de Seagull Models
- Jet Startiger - Test : Résine Eze-Kote - Championnat du monde de maquettes
- Dossier : Réparation après un crash - Technique : Maîtriser le centrage - Flying Legends 2018 - Meeting du MCH à Havay
- Meeting grandeur de la Ferté Alais - Rassemblement de Crully - Trajectoire : les bonnes bases de réglages

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 ACTUS
SALON 32e SALON
Sinsheim • Allemagne Avignon • Vaucluse (84)
1/4 novembre 27/28 octobre
Modellbau Friedrichshafen Model Show
Le salon le plus populaire d’Eu- Après le succès de la 31e édition, c’est au parc des expositions de
r o p e s e d é r o u l e r a d u 1 er a u la ville que se déroulera cette manifestation réunissant toutes les
4 novembre en Allemagne. Les expo- disciplines : avions, hélicoptères, autos, bateaux, radiocommandés,
sants et les clubs européens aiment maquettes, figurines, miniatures, trains modélisme, jouets...
l’atmosphère particulière de la Fas- Plus de 6 500 visiteurs et 180 exposants avaient animé les 6 000 m2
zination Modellbau Friedrichshafen. de ce grand salon dans une ambiance très sympathique.
Un vaste choix est proposé au public Côté commercial, une dizaine de stands d’artisans, commerçants,
dans les grandes salles d’exposition proposeront tout ce qui a trait au modélisme et au maquettisme.
inondées de lumière, dans le hall d’entrée et à l’intérieur, ainsi que sur La traditionnelle bourse d’échange de jouets anciens et de collec-
l’espace extérieur, tout ce qui fait battre le cœur du modéliste. Que tion sera encore bien pourvue, avec plus de 350 m de stands et
ce soit sur terre, sur l’eau ou dans les airs, le salon propose chaque 60 exposants.
année de nouveaux thèmes spectaculaires pour chaque entreprise de Tous les clubs et particuliers qui souhaitent participer à l’organisa-
modélisme. tion ou simplement exposer, présenter leurs activités ou faire des
Pour tout renseignement : Messe Sinsheim GmbH - Neulandstr. 27 D démonstrations, sont les bienvenus.
74889 Sinsheim - Allemagne - T +49 (0) 7261 689-0 F +49 (0) 7261 689-220 Ouvert de 10 h à 18 h. Entrée adultes : 9 €, enfants 6 à 12 ans : 5 €.
www.messe-sinsheim.de Pour tout renseignement : SG2SP - 26, allée Jules Mihau, Immeuble Le Triangle.
34000 Montpellier, Cedex 2. contact@sg2sp.fr - T. 04 67 60 44 39
CALENDRIER AÉROMODÉLISME 2018
Championnat de France
Voici des dates à retenir : 38e BOURSE
• Du 6 au 7 octobre : championnat de France de Planeur à guidage La Tour-du-Pin • Isère (38)
automatique F1E à Saint-Jean-de-Sauves (86).
4 novembre
ASSOCIATION Bourse du modèle réduit
Gouy-lez-Piéton • Belgique Notre association AMT (Association des Modélistes Turripinois)
organise à la Tour-du-Pin le dimanche 4 novembre sa 38e bourse
20 octobre du modèle réduit (trains, avions, bateaux, jouets anciens, revues...).
Cette manifestation se déroulera au Centre Equinoxe et débutera à
Initiation 9h pour se terminer en fin d’après-midi.
Les passionnés et les curieux pourront ainsi parcourir les allées de
Avec l’AAMODELS, et en collaboration avec la commune de Cour- cette traditionnelle bourse d’échange à la recherche du modèle
celles, faisons découvrir aux enfants le hobby du modélisme. réduit manquant à leurs collections, ou de pièces détachées. Les
Model Club du Chaufour (rue du Chaufour, 230-6181 Gouy-lez-Piéton) organisateurs attendent une soixantaine d’exposants venant prin-
dans un cadre verdoyant, de 9 h à 17 h. cipalement de la région Auvergne-Rhône-Alpes mais également
Pour tout renseignement : Stevens Alain - infos-club@mcchaufour.be d’autres régions et d’Allemagne.
T. 0499.18.17.83 - GPS : N 050° 29’ 01” E 004° 18’ 08” L’accès sera facilité par un parcours fléché depuis les principales
entrées de la Tour-du-Pin, et les visiteurs pourront disposer de
parkings de proximité gratuits.
SALON L’enrée à cette bourse est gratuite pour les visiteurs. Les membres
de l’association tiendront une buvette.
Stuttgart • Allemagne Pour plus d’information sur notre site :
22/25 novembre www.amt-modelisme.fr

Modell + Technik
Le salon de la modélisation et de l’électronique
se déroulera à Stuttgart du 22 au 25 novembre.
C’est là que se passe l’enthousiasme
technique. Modell + Technik est l’endroit où
les modélistes, les « tekkies » et tous ceux
qui aiment l’innovation peuvent découvrir une
gamme fascinante de produits.
Pour tout renseignement : Landesmesse Stuttgart GmbH - Messepiazza 1
70629 Stuttgart, Deutschland. Tel : +49 (0)711 185600 - www.messe-stuttgart.de
Pour optimiser cette rubrique consacrée à l’activité de vos
clubs, Modèle Mag vous propose désormais d’illustrer ces
pages d’infos. Pour cela, vous pouvez envoyer vos textes,
ainsi qu’une ou deux photos ou affiches concernant les
manifestations. À nous faire parvenir avant le 5 de chaque
mois, pour parution dans le numéro du mois suivant,
à la rédaction : modelemag@editions-lariviere.fr

10 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018 Nota : sauf indications contraires, ces événements ne constituent pas un appel au public.
 Rejoignez Modèle Magazine www.facebook.com/modelemag

COLLECTION SALON EUROPÉEN

Château-Thierry
28 octobre
Bourse du jouet
L’Association TMO organise
sa 18 e bourse d’échange
du jouet de collection le
dimanche 28 octobre au
Palais des Sports de Châ-
teau-Thierry. Ouvert de 9
h à 17 h au public, à partir
de 7 h pour les exposants.
Sur place grand choix de
jouets anciens et de collec-
tions. Prix du mètre 8 à 10
euros selon emplacement.
Entrée : 1 euro, gratuit pour
les enfants de moins de 12
ans accompagnés. Buvette
et petite restauration sur
place. Tombola gratuite.
• Aisne (02) Bordeaux • Gironde (33)
10/12 octobre
UAV Show
Les 10, 11 et 12 octobre aura
lieu la 5 e édition du Salon
Européen du Drone profes-
sionnel UAV Show à Bor-
deaux - Mérignac.
100 exposants sont attendus,
des conférences et tables
rondes seront organisées.
Le 12 octobre, essais et
démonstrations (grande élon-
gation) sur la zone d’essais
Saint-Hélène (LF3327).
Pour tout renseignement :
Nicolas Martin
T. +33 6 42 85 70 13
n.martin@technowest.com

Pour tout renseignement : Jean-Luc Roux 06 08 73 68 12 ou 03 23 83 23 31.

tmo02@yahoo.fr
DRONE

RENCONTRE INTERNATIONALE
Maquette échelle 1
Lac du Salagou • Hérault (34)
6/7 octobre
Hydravions

Après deux années de travail, Airbus, Dassault Aviation et Leonardo

Le club de l’Amicale Modéliste de la vallée de l’Hérault organisera sa
rencontre annuelle d’hydravions Hydralagou les 6 et 7 octobre sur le
lac du Salagou. Manifestation sans appel au public. Repas sur place
tiré du sac. Apéritif offert par le club A.M.V.H.
Licence et assurance relative à la pratique de l’aéromodélisme indis-
pensable (FFAM ou OLAP)
Pour tout renseignement : Amicale Modéliste de la vallée de l’Hérault :
www.amvh.fr/v2/index.php/organisation-2018
Pour toute information complémentaire, vous pouvez écrire à :
guilhem.bougette@orange.fr
ont dévoilé la première maquette à l’échelle 1 du drone européen
de moyenne altitude et longue endurance piloté à distance (MALE
RPAS). Elle confirme l’engagement pris des quatre États européens
(France, Espagne, Allemagne et Italie) et des partenaires industriels à
développer conjointement une solution souveraine pour la défense et
la sécurité de l’Europe.
Même s’il reste encore beaucoup à faire, cette maquette grandeur
nature est une première ébauche dans un domaine de haute techno-
logie. Toute ressemblance avec le Drone Reaper américain ou le F-35
serait purement fortuite.
Les dimensions du drone européen sont imposantes : 16 m de long
pour 26 m d’envergure. Équipé d’une boule optronique, ce futur
drone sera principalement destiné à des missions de surveillance et
d’observation mais pourra, en fonction des besoins de ses utilisateurs,
emporter également de l’armement. D’une masse maximale au décol-
lage de 11 tonnes, il pourra voler à 500 km/h et à 13 700 m d’altitude.
Sa mise en service est prévue à l’horizon 2025.

Nota : sauf indications contraires, ces événements ne constituent pas un appel au public. Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 11
ACTUS en direct des terrains

BROCANTE PLANEURS F3F

La Réole • Gironde (33)
14 octobre
Vide-atelier
L’Aéromodelisme Reolais organise le dimanche 14 octobre de 10 h
à 18 h sur l’aérodrome de La Réole - Floudes une journée brocante,
vide-atelier et bourse d’échanges destinée au modélisme avion,
bateau, train et voitures.
C’est l’occasion de se débarrasser de ce qui ne vous sert plus et de
trouver de bonnes « occas » auprès de modélistes.
Tables et chaises à disposition dans un hangar couvert, parking,
entrée gratuite pour tous. Café de bienvenue, repas tirés du sac.
Pour tout renseignement : Patrick Monceau
8, rue Pierre Curie - 33700 Mérignac
E-mail : patrick.monceau@orange.fr - Tél. : 06 89 76 52 27
www.aeromodelisme-reolais.org
Ile de Rügen • Allemagne
7/13 octobre
Championnat
du monde FAI
Le German Aero Club (DAeC) invite tous les membres actifs de la
Fédération Aéronautique Internationale (FAI) à participer au Cham-
pionnat du monde FAI F3F 2018 pour planeurs, qui aura lieu du 7 au
13 octobre sur l’Île de Rügenen, en Allemagne. Bienvenue aux équipes
du monde entier !
Les organisateurs font de leur mieux pour rendre votre séjour sur
Rügen aussi mémorable que possible. Nous avons la chance de nous
rencontrer et de concourir pour le titre de champion du monde pentes
faisant face à la mer Baltique.
Samedi 6 octobre
8 h : briefing au Rügenhof. 9 h au début du premier tour. 18 h dernier
tour en cours.
Dimanche 7 octobre
8 h : briefing au Rügenhof. 9 h continuation de la compétition. 14 h 30
dernier tour en cours. 19 h 30, remise des prix
Pour tout renseignement : http://wm2018.f3f.de/?page_id=280

RENCONTRE
La Grange-du-Breuil • Essonne (91) À LIRE
7 octobre Combi VW
Rencontre VCC L’histoire d’une légende
Le club des Mouettes orga-
nise le dimanche 7 octobre Véhicule emblématique qui
sa traditionnelle rencontre a fait rêver des générations
VCC sur la piste en Essonne, entières et figure au cœur de
à la Grange-du-Breuil (longi- l’esprit Vintage, le Volkswa-
tude est 2° 18’ 17”, latitude gen Combi se décline en de
nord 48° 40’ 29”). multiples versions, de l’uti-
Viennoiserie et café pour litaire de livraison au 4x4 en
les lève-tôt, au moment du passant par l’incontournable
déjeuner, verre de l’amitié California. Ce hors-série du
offert par le club, repas offert magazine Van Life propose
aux circularistes et mécanos, une véritable plongée dans
barbecue mis à disposition l’histoire de la marque, avec
pour ceux qui le souhaitent. des documents d’époque mais
Programme : maquettes, vol- aussi des essais collectés par
tige et combats pour les plus nos confrères de la revue alle-
téméraires. Les vols débute- mande « Auto Motor Sport ».
ront de 10h à 17h30. Licence Revivez 70 ans de passion, du
FFAM obligatoire. bus Samba au Multivan T6.
Club des Mouettes : pour tout renseignement : clubdesmouettes@gmail.com Hors-série Van Life publié aux Éditions Larivière.
ou M. Lesven au 06 15 69 15 20 ou lespouetttes@aol.com En vente en kiosque ou par téléphone au 01 47 56 54 00. 9,90 €. 164 pages.
M. Jacquillon au 06 19 24 19 06 ou pjacquil@yahoo.fr Courriel : abo@editions-lariviere.fr

12 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018 Nota : sauf indications contraires, ces événements ne constituent pas un appel au public.
Rejoignez Modèle Magazine www.facebook.com/modelemag

SALON
Autriche
2020
Modellbau Wels
L’équipe de la foire Wels propose une pause créative avec la construction de modèles
Wels pour la prochaine saison et présentera au printemps 2020 un nouveau concept
intéressant. Depuis six ans, la conception irréprochable de son modèle : le plus grand
salon du modélisme autrichien se caractérise par des fabricants et des distributeurs
réputés, une coopération étroite avec des clubs engagés et un programme de soutien
de premier ordre. En raison de diverses évolutions du marché, il est maintenant temps
de réviser son concept et de prendre une pause en 2019.
Des spectacles aériens à couper le souffle avec les meilleurs pilotes internationaux, des
zones d’action de première classe, des visiteurs professionnels enthousiastes et une
offre d’exposition de qualité ont été la recette du succès de Modellbau Wels.
Retour au printemps 2020 avec un nouveau concept de foire commerciale.

AÉROMODÉLISME
Le Perray-en-Yvelines • Yvelines (78)
18 novembre 2e grande braderie
Le Club d’Aéromode-
lisme « La Croix du Sud »
du Perray-en-Yvelines
organise le 18 novembre
sa deuxième grande bra-
derie, bourse d’échange.
À la salle des fêtes du Per-
ray « La Mare aux Loups »,
de 10 h à 17 h 30
Pour tout renseignement :
Jean Zylber - T. 06 20 10 20 11
yourijoss@wanadoo.fr

CENTRE DE FORMATION SKYANGELS

Domaine du Planet • Pourrières (83)
Stages
École de pilotage
Que vous souhaitiez apprendre à voler, approfondir une discipline ou préparer une
compétition, vous trouverez à l’école de pilotage Skyangels des professionnels pour
vous conseiller et vous accompagner jusqu’au succès.
L’école de pilotage Skyangels vous propose des formations toute l’année en stage ou
à la carte. Ces formations sont construites pour s’adapter au mieux à chaque pilote
débutant ou expérimenté.
Partant de l’évaluation du niveau de l’élève, le chef pilote définit avec vous vos objectifs
et projets avant de vous proposer un programme de formation personnalisé. Il s’articule
généralement autour de cinq volets principaux :
1• Ateliers théoriques - 2• Ateliers pratiques - 3• Les vols - 4• Simulateur - 5• Coaching
Stage à la Semaine :
Une immersion totale vous fera progresser plus rapidement. Du lundi 9 h au samedi 12
h, soit 40 h de formation, vous réaliserez tous les ateliers pratiques et théoriques afin
de vous permettre de repartir totalement autonome dans les réglages comme pour le
pilotage quelle que soit votre discipline.
Pour tout renseignement : Domaine du Planet - 6581 route de Rians - 83910 Pourrières
https ://www.skyangels.fr

Nota : sauf indications contraires, ces événements ne constituent pas un appel au public.
ACTUS en direct des terrains

À VOS AGENDAS PRATIQUE

St-Jean-de-la-Ruelle
Guide des sigles • FAI
F3S
Avion de voltige
à réaction RC
Modèles : aéromodèle à voilure fixe, qui utilise un réacteur ou une
turbine couplée à une motorisation électrique comme source de pro-
pulsion. Les modèles à moteur électrique sont limités à une tension
maximum de 42,56 V pour le circuit de propulsion. Il n’y a pas de limi-
tation de dimension ni de masse tant que le modèle est en catégorie A.
Épreuves : les pilotes effectuent un programme de voltige composé
d’une dizaine de figures imposées. Le temps de vol est limité à
5 minutes par vol. La notation est assurée par un collège d’au moins
• Loiret (45) trois juges.

25 novembre
Brocante Guide des sigles • FAI
F3T
Avion de course au pylône
semi-maquette RC
Anor • Nord (59)
Modèles : également appelés QM40, ces magnifiques bolides racés
sont des semi-maquettes dont l’envergure est voisine de 1 300 mm et
20/21 octobre le poids de 1800 g. Les moteurs de 6,5 cm3 ne sont pas préparés. Leur

Expo- mise au point est très accessible. Malgré tout, les modèles atteignent
des vitesses de l’ordre de 300 km/h.

bourse
Épreuves : pour le départ arrêté, il ne faut guère que 65 secondes pour
avaler les 4 km du parcours. Une discipline très fun avec de belles
machines et un pilotage intense.

À LIRE
Le Fana de l’Aviation
Le chasseur secret des
Américains
Un chasseur peut connu dans
le Fana : le Northrop XP-79,
ou les grandes ambitions
des Américains en 1945. Un
nouveau monde se profile, le
supersonique. Voici l’un des
premiers chasseur à s’atta-
quer au mur du son. Ses réac-
teurs devaient l’emmener vers
de nouvelles frontières.
St-Jean-de-la-Ruelle • Loiret (45)
Le Fana de l’Aviation, chez votre
7 octobre www.inscription-facile.com/form/f6oSM88ksO8Ncl3NfM2f marchand de journaux : 8,50 €

Concours FF2000 ou par téléphone au 01 47 56 54 00.

Courriel : abo@editions-lariviere.fr

14 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018 Nota : sauf indications contraires, ces événements ne constituent pas un appel au public.
 À LIRE
La Lehrgeschwader 1 Opération
L’Escadre au Griffon Rideau de Fer

par Frédéric Marniquet,

Frédéric Zumbiehl et
Jean-Michel Arroyo
Éditeur : Dupuis
48 pages, 14 €
ISBN 978-2-36118-221-2
Octobre 1961, base 256 de Poberez’ye, URSS. Le troisième prototype
par Peter Taghon du Tsybin R-020 reçoit les dernières vérifications avant de s’aligner sur
Éditions Lela Presse la piste. La pression sur les deux ingénieurs-concepteurs de l’avion et
222 pages, 39 € sur le pilote d’essai est énorme, car les deux jets précédents ont été
ISBN 978-2-37468-003-3 pulvérisés en plein vol.
La Lehrgeschwader 1 ou LG 1, escadre de bombardement expérimen-
tale, fut une des premières unités mises sur pied lors de la création
de l’aviation militaire allemande peu après 1933. Ce tome 1 décrit les Musée de
premières années de combat de la LG 1, le texte étant étoffé par de
nombreux récits de vétérans.
l’hydraviation
Biscarosse
Le Nouveau
Guide de
la France
Aéronautique
par Paul Perie
et Qiang Xu
Éditeur : Privat
157 pages, 15 €
ISBN 978-2-7089-9281-8
La ville de Biscarrosse, terre d’envol des premiers aéroplanes, est
rapidement devenue la capitale française de l’hydraviation. De la
par Magali Rebeaud genèse avec Henri Fabre, en 1910, aux prototypes futuristes de
Éditeur : Kaolin demain, des raids spectaculaires des Lignes Latécoère défiant les
303 pages, 24 € limites du possible aux authentiques paquebots des airs capables
ISBN 978-2-490096-01-5 de traverser l’Atlantique Nord et Sud, ce guide dresse un panorama
complet et vivant de l’hydraviation nationale et internationale. Cet
Partir à la découverte des plus beaux, ou des plus rares, avions, ouvrage, riche en pièces de collection uniques et en documents
hélicoptères et autres aéronefs préservés sur notre territoire, aller à anciens et inédits, permet au visiteur du musée de Biscarrosse de
la rencontre de celles et ceux qui les restaurent, les entretiennent et retrouver les données techniques des maquettes et des appareils
les pilotent... voilà ce que vous propose le Guide de la France Aéro- exposés, des Latécoère au Grumman Albatross, et de s’immerger
nautique. Musées, collections privées, associations, bases aériennes, dans la grande aventure épique de l’hydrobase et des pionniers
usines, lieux atypiques, cet ouvrage offre un tour de France de ces de l’hydraviation. Le guide incontournable pour que vive encore et
lieux d’exposition et de sauvegarde du patrimoine aéronautique. Plus toujours cette incroyable légende !
de 130 sites incontournables et/ou inattendus...

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 15

 ESSAI Yak-3U Steadfast de Seagull Models

WARBIRD
ABORDABLE
Parmi les warbirds, les avions russes attirent souvent
les modélistes pour leur « gueule ». Je vous propose
de découvrir le Yak-3U de Seagull Models,
un appareil séduisant et de taille raisonnable.
Texte : Fabien Busom
Photos : Jacques Dinand

16 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018


Avec son envergure de 1,6 m,
le Yak-3U de Seagull Models
est un warbird vendu à un prix
abordable et qui séduira ceux
qui cherchent un avion
peu répandu sur les
terrains.
Y
akovlev a été le prin- d’un mélange eau et méthanol au
cipal concepteur taux de 50-50. Le moteur déve- BRiEFiNG
d’avions russes lors de loppant 1 450 ch d’origine est
la Seconde Guerre mon- ainsi boosté à 1 750 ch. Cet avion
diale et ses chasseurs était taillé pour la vitesse. Après
sont considérés par beaucoup modification de quelques élé-
comme les meilleurs de leur ments comme la casserole
époque. Ils étaient très simples d’hélice, la canopée… il décrocha
en termes d’équipement, mais les le record du monde de vitesse en
ingénieurs russes connaissaient circuit fermé de 3 km :
la signification du mot aérodyna- 724,2 km/h. MARQUE
misme. Cela a donné naissance à SEAGULL MODELS
ces avions légendaires, pourvus
d’une maniabilité extraordinaire. UN KIT COMPLET MODÈLE
Le plus connu d’entre eux est À l’ouverture du carton, on y Yak-3U
le Yak-3. Il fut développé (à partir découvre tous les éléments pro-
du Yak 1M) par Antonov, qui était tégés d’un film plastique, évitant Prix indicatif 392,95 €
à cette époque membre du les rayures. Malgré tout, on aurait
bureau d’Alexander Yakovlec. aimé des protections un peu plus CARACTÉRISTIQUES
Cet avion était destiné à aller efficaces. J’adore l’allure racée ENVERGURE 1 600 mm
combattre à basse et moyenne de cet avion et j’étais impatient LONGUEUR 1 406 mm
altitude. Il avait une maniabilité et de découvrir ce kit… Il reproduit CORDE MAXI 420 mm
une vitesse supérieures aux bien les formes peu connues du PROFIL Biconvexe dissymétrique
chasseurs allemands et alliés, Yak-3U. Le seul bémol à ce
SURFACE 46,7 dm²
pour une masse beaucoup plus moment-là est la
faible. Le moteur monté était le qualité de l’en- MASSE 3700 g
Klimov M-105PF3 2, toilage : il CH. ALAIRE 79,22 g/dm²
s’agit d’un
film thermo- ÉQUIPEMENTS
rétractable SERVOS x9 Futaba S3050
visiblement MOTEUR O.S 91 FX
peint. Si la
RÉSERVOIR 500 ml
décoration
reproduit HÉLICE 15x8
fidèle-
ment un RÉGLAGES
modèle CENTRAGE à 150 mm du B.A
volant DÉBATTEMENTS*
aux USA,
la pose de AILERONS +/- 15 mm
l’entoilage PROFONDEUR +/- 12 mm
n’est mal- DIRECTION 2x25 mm
heureuse- VOLETS 0/30°/45°
ment pas très
(* : «+» vers le bas et «-» vers le haut)
soignée : rebords
pliés et non coupés,
raccords d’entoilage décollés…
Bref, un peu de travail en pers- DÉBRiEFiNG
pective pour le rendre attirant au
développant niveau visuel, mais c’est à mettre
1 220 ch. Le Yak 3 a été engagé à en rapport avec le prix attractif bien vu
partir de juillet 1944 et a très vite du kit…
obtenu une supériorité sur la Tout l’accastillage classique • Qualité de construction
chasse allemande. Pour preuve, (réservoir, commandes, visserie • Notice très claire
une instruction avait été donnée etc.) est présent, mais on trouve • Look très réussi
aux pilotes allemands, leur disant aussi l’aménagement du cockpit • Accessibilité dans
de rompre le combat dès l’instant (en plastique à découper) et le le fuselage
où ce serait avec un chasseur train rentrant mécanique (action-
Yak sans radiateur d’huile sous le nés par servos).
moteur…
à revoir
Le Yak-3U est une variante du ASSEMBLAGE • Centrage préconisé
Yak-3, entièrement métallique et
doté d’un moteur ASh-82Fn. Il a DES AILES trop arrière
• Finition de l’entoilage
ensuite été équipé d’un moteur J’ai suivi l’ordre de montage de la • Jeu important des
américain Pratt & Whitney R-2000 notice, donc en commençant par mécaniques de train
7M2 de 14 cylindres en étoile et les ailes. Leur construction en • Charnières des volets
fut appelé le « Steadfast ». Ce structure bois est soignée, rien à à sécuriser
moteur est doté d’une injection dire de ce côté-là. Elles sont en
Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 17
ESSAI Yak-3U Steadfast de Seagull Models

Les ailes sont équipées de volets de courbure à fentes, grâce à des charnières
à axe déporté. Les guignols sont en fibre de verre.

Le modèle est livré avec

son train rentrant, des
jambes amorties, un
habillage de cockpit,
un buste de pilote, etc.

deux parties, jointes par une clé
tubulaire en alu de 30 mm de
diamètre. Le fabricant propose ce
système qui vous permettra de
Les servos seront tous au format standard. Dans les ailes, ils sont installés stocker cet avion sans problème.
à plat sur des trappes. Vous avez aussi la possibilité de
les coller ensemble, à vous de
choisir.
On colle les charnières d’aile-
rons avec de l’époxy 10 minutes.
Ensuite, on passe aux volets
d’atterrissage : les charnières à
axe déporté fournies feront l’af-
faire. Mais elles peuvent s’ouvrir
durant le vol, et je vous conseille
donc de les sécuriser avec une
vis M2 (voir les photos de détails).
Le montage des servos, à plat
sur des trappes, est très clas-
sique. Seagull a passé des cor-
delettes dans les ailes afin de
tirer les fils de servos. En
revanche, le fabricant n’a pas
prévu de trou pour la sortie des
fils à l’emplanture, on les réali-
sera donc où on le souhaite. Pour
les commandes, la fonction
chape est assurée par des clips
en plastique. Les guignols sont
découpés dans de la plaque en
fibre de verre. C’est très rigide et
ça vieillit bien.
Passons à l’étape la plus déli-
cate : le train rentrant mécanique.

Les avions russes ont

un charme bien à eux
et le look de ce Yak-3U
est très réussi.
Les charnières de volets seront sécurisées par une petite vis M2,
car elles peuvent s’ouvrir en vol.

Le train rentrant livré a pas mal de jeu, c’est dommage. En revanche les jambes fournies,
qui sont amorties, sont très belles.

18 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018


Dans le kit testé, il y a un jeu très
important entre les noix de
rétraction et le boîtier du train.
Vous trouverez les supports
amovibles permettant de fixer les
servos dans les puits de trains.
Les mécaniques se fixent par
quatre vis à bois fournies. Il vous
faudra au préalable découper
l’entoilage pour ouvrir les puits
des trains. Je m’attendais à voir
des puits de trains peints, mais ils
sont bruts en bois brut. Un recou-
vrement ABS ou une simple pein-
ture aurait été plus esthétique.
Les jambes de train fournies sont
de belle facture, amorties et avec
La roulette de queue est elle aussi amortie, et très solide.
un compas. L’angle de pince-
On pourra bien sûr utiliser une motorisation électrique, mais c’est ici un
ment des roues est réglable via la classique 15 cc 2 temps qui a été monté, avec un pot compact. 350 g de
fixation des jambes sur les méca- plomb ont été nécessaires pour le centrage.
niques. Je vous conseille de
mettre une goutte de frein filet
dans cet assemblage, cela évi-
tera la rotation des jambes lors
d’atterrissages trop durs. Le
réglage de la rétraction demande
un peu de patience mais, avec
nos radios programmables, ça
reste facile. Ne pas hésiter sur la
qualité des servos utilisés et de
leur puissance. J’ai monté les
pantalons de jambes fournis. Ils
sont très lourds, mais on peut
facilement les refaire dans une
L’accu de réception, un classique NiMh, a été installé à l’avant.
Bien vu, le capot supérieur est facile à enlever et donne un accès rapide au fuselage :
indispensable si vous optez pour l’option électrique. Notez que la place ne manque pas…
Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 19
ESSAI Yak-3U Steadfast de Seagull Models
plaque en fibre de verre ou même
un CTP léger. Leur fixation est
assurée par deux vis montées
directement dans la jambe en alu.
Dernier détail, les phares aux
bords d’attaque sont fonction-
nels, vous y trouverez le câblage
nécessaire à leur fonctionne-
ment. Ceux qui le souhaitent
pourront les alimenter, et ainsi
embellir le vol dans les phases de
décollage et d’atterrissage.
LE FUSELAGE
Il est imposant (car très ventru),
au regard de l’envergure modeste
du Yak. On commence par le
Une fois les ailes démontées, on accède au récepteur. montage du moteur.
L’accastillage pour l’installation
« POUR L’ATTERRISSAGE,
PAS DE PROBLÈME PARTICULIER,
IL FAUT JUSTE GARDER DE LA VITESSE
ET TOUT SE PASSE BIEN »
d’un brushless est fourni, et on
trouve également un bâti moteur
si vous choisissez un thermique.
J’ai opté pour cette dernière
option, avec un O.S 91 FX (15 cc
2 temps fonctionnant au métha-
nol). Les points d’ancrage dans la
L’aménagement du cockpit est fourni, tout comme le buste de pilote. cloison sont déjà percés et des
écrous à griffes collés en usine
Ce modèle est un classique ARTF construit en structure bois et livré entoilé. L’accastillage est complet.
20 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018
assurent la fixation du bâti. Les
angles d’anti-couple et de
piqueur pour le moteur sont déjà
inclus lors du collage de la cloi-
son en usine. Outre l’ouverture
par les ailes, l’intérieur du fuse-
lage est accessible sur le dessus
par une grande trappe qui part du
pare-brise jusqu’au capot. Elle
est maintenue en place par deux
petits aimants. À l’intérieur, un
grand plancher en bois recevra
les servos de profondeur, de
dérive et de gaz. Le réservoir y
sera aussi installé, sur de la
mousse afin d’éviter l’émulsion
du carburant en fonctionnement.
Le récepteur a été positionné
sous le plancher. L’interrupteur
radio n’a pas été placé à l’empla-
cement préconisé (sur un des
flancs). J’ai préféré un endroit
plus discret : j’ai donc confec-
tionné un petit support, collé sur
la platine dans le fuselage. Pour
allumer la radio, je passe par le
capot supérieur amovible.
Le stabilisateur et la partie fixe
de la dérive sont à coller. Retirez
les excédents d’entoilage (bien
signalé sur la notice), puis appli-
quez une bonne couche de colle
époxy. Par pression des
ensembles en place, retirez le
surplus de colle avec une petite
spatule. Puis, avec un chiffon
imbibé d’alcool à brûler, nettoyez
l’entoilage. Il reste à coller (tou-
jours à l’époxy) les charnières
pour les gouvernes. Les empla-
cements sont déjà découpés, et
un léger ajustage est
nécessaire.
On termine l’assemblage du
fuselage par l’intérieur de la
cabine et la verrière. Seagull four-
nit une planche en plastique ther-
moformée d’assez belle facture
des panneaux latéraux, du socle
du manche pilote et des accastil-
lages à l’arrière du pilote. Il suffit
de découper l’ensemble et de le
coller dans la cabine (les pan-
neaux sont déjà peints). Un
tableau de bord bien réalisé et un
buste de pilote viennent terminer
l’ensemble. La verrière est quant
à elle d’une très belle qualité. La
transparence est tout simplement
parfaite, pas un seul picot de
moulage apparent. Elle a été est
collée à l’époxy sur le fuselage.
Pendant que l’on est dans
l’assemblage, j’ai passé un peu
de temps à reprendre l’entoilage.
Les raccords ont été redécoupés
puis plaqués au fer à entoiler. Les
cocardes sous forme d’autocol-
lants étaient, sur mon modèle,
décollées par endroits, voire
craquelées.

LES RÉGLAGES
Commençons par le centrage : le En vol, ce Yak-3U montre de bons écarts de
réglage est défini sur la notice à vitesse et est très agréable pour voltiger.
160 mm de l’extrémité des
entrées d’air au bord d’attaque.
Attention : ce réglage est beau-
coup trop arrière et est dange-
reux ! J’en ai fait les frais au pre-
mier vol, bilan : une demi-aile
cassée. Vous devrez avancer de
10 mm minimum la position du
centre de gravité si vous ne vou-
lez pas connaître cette mauvaise
expérience. Mon accu de récep-
tion est placé sous le capot
moteur, et j’ai dû rajouter 350 g
de plomb dans le nez pour obtenir
le bon centrage.
Les débattements sont ceux
préconisés sur la notice, ils me
donnent entière satisfaction.
L’avion est sain aux commandes
et réactif en évolutions serrées.
Petite astuce pour les volets de
courbure : si vous souhaitez amé-
liorer le réalisme de votre avion,
réduisez la vitesse de déplace-
ment des servos actionnant ces
EN VOL Plaisant
gouvernes. Vous aurez ainsi une Le montage de l’avion sur le terrain tendance à basculer sur le nez à la voltige de base. Ce modèle n’est pas
descente des volets de courbure est aisé, avec deux vis seulement mise des gaz. en reste et les figures passent avec
réaliste et le ressenti en vol n’en pour le maintien des ailes. Même une incroyable facilité. Les boucles
sera que meilleur. si nos équipements radio sont Le plein de carburant est fait, sont une simple formalité et, durant
aujourd’hui très fiables, n’hésitez démarrage du moteur et alignement les tonneaux, il est impressionnant
à faire un essai de portée avant sur la piste. On met progressivement de voir que l’avion ne bouge pas de
UN WARBIRD SYMPA tout premier vol d’un modèle. On les gaz en soutenant légèrement à son axe, un vrai voltigeur F3A de ce
ne sait jamais, une des antennes cabrer pour les premiers mètres du côté-là.
Seagull Models a réalisé un kit du récepteur peut être masquée. Il roulage. Nous sommes en présence Le vol dos passe bien, mais
très satisfaisant au niveau de la serait dommage d’abîmer un modèle d’un warbird et cette étape, sur rappelons pour les puristes que
construction / conception. Un juste pour avoir omis ce contrôle. piste en herbe, est impérative. Le ces avions-là ne volaient pas sur
très bon point aussi pour l’accès Comme je l’ai expliqué plus haut, Yak peut décoller relativement court le dos, ou du moins peu de temps.
à l’équipement radio par le des- le premier essai en vol a été mais il est préférable de le laisser Les autres figures telles que le huit
sus du fuselage, qui est vraiment non concluant puisque l’avion a accélérer suffisamment longtemps, cubain, le tonneau barriqué, les
très pratique. En revanche, la décroché à basse altitude et a été sinon il a tendance à battre des ailes huit paresseux, etc., se font très
pose de l’entoilage mériterait plus endommagé. Après remise en état (décrochage proche). facilement.
de soins et le centrage préconisé et calcul du centrage correct, je
suis prêt pour un second essai. Avec l’O.S 91FX dans le nez, entre La sortie des volets engendre une
est beaucoup trop arrière. Ces
J’éprouvais un peu d’inquiétude un quart et mi-gaz suffisent pour légère tendance à cabrer, et un
points mis à part, l’avion est suite au déroulement du premier vol, que l’avion vole à plat. La puissance mixage volets => profondeur à
agréable à piloter et sa plage de mais elle s’est vite estompée. est donc largement suffisante. De piquer devra être réalisé. Ceci mis
vitesse est assez impression- Avant ce deuxième essai, j’ai ajouté plus, ce moteur rentre parfaitement à part, le Yak se comporte bien.
nante. Et puis en vol, quelle trois rondelles sous chaque boîtier sous le capot. Pour l’atterrissage, pas de problème
allure ! de train principal, permettant ainsi particulier, il faut juste garder de la
Après avoir passé un peu de d’avancer les roues. Il y a une petite Après avoir réglé les trims, l’avion vitesse et tout se passe bien. C’est
temps à passer pour améliorer la erreur de conception car, si vous ne file bien droit. Le Yak était un d’ailleurs la devise pour ces avions
décoration, cet avion ravira son faites pas ça, l’avion a une fâcheuse chasseur, il passait donc toute la de guerre : toujours garder du badin !
pilote… ■

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 21

 ESSAI
Chipmunk de Black Horse Model

UNE MAQUETTE
ORIGINALE
Comment reconnaître un avion De Havilland ?
Le biplan Tiger Moth, l’avion de transport Dragon
Rapid ou le chasseur bimoteur Mosquito… Ces
avions conçus et produits par le constructeur De
Havilland ont un point commun facile à détecter : une
forme de dérive arrondie en bord d’attaque et bord
de fuite, avec un sommet pointu.
Texte : Jean Paul & Hervé Mourichoux
Photos : Monique Mourichoux

22 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018

C
onçu en 1946, le Chipmunk
est un avion d’entraîne-
ment proposé aux armées
pour remplacer le Tiger
Moth du même construc-
teur. Il a été conçu et produit
au Canada, en Angleterre et au
Portugal. Il sera fabriqué à 1 283
exemplaires entre 1946 et 1961.
Avec une masse à vide de 643
kg et un moteur de 145 ch, il
affiche des performances plutôt
modestes avec une vitesse en
pointe de 223 km/h et un rayon
d’action de 500 km. Il reste en état
de vol environ 350 modèles. Le
modèle reproduit par Black Horse
est un exemplaire aux couleurs
canadiennes.
UN KIT BIEN AVANCÉ
Le modèle est entièrement en
structure bois, entoilé à l’Oraco-
ver. Les ailes sont en deux parties
démontables, équipées de gou-
vernes (ailerons et volets) occu-
pant la totalité du bord de fuite.
L’implantation des servos se fait
dans l’épaisseur de l’aile, au dos
d’une trappe. Il en faut un par
gouverne, soit quatre au total. La
clé d’ailes de 20 mm de diamètre
est en aluminium. Les fixations
sont originales car confiées à des
ferrures qui entrent dans le fuse-
lage pour être serrées par une vis
à demeure. C’est simple, efficace
et facile à mettre en œuvre. Les
articulations de l’ensemble des
gouvernes sont faites par des
charnières souples qui restent à
coller. Le train est à fixer sous les
ailes. Les jambes « maquette » en
aluminium sont amorties : elles
sont enquillées sur une CAP qu’il
va falloir fixer à l’intrados dans les
emplacements prévus. Les roues
de 75 mm sont en mousse.
Le fuselage est quasiment cylin-
drique avec de beaux karmans à
la jonction des ailes, qui vont
complètement masquer le point
de raccord ailes/fuseau. La struc-
ture bois est intégralement coffrée
en balsa, ce qui assure une bonne
rigidité. La partie fixe de la dérive
est solidaire du fuseau, le stabili-
sateur en deux parties restant à
coller. La grande bulle est amo-
vible, sa fixation est classique-
ment confiée à deux pièces de
blocage en bois à l’avant et d’une
tirette à ressort à l’arrière. En un
clic, vous accédez aux entrailles
du modèle : c’est très important
lorsque vous avez une propulsion BRiEFiNG
électrique nécessitant à chaque
vol de manipuler l’accu de propul-
sion. On trouve à l’intérieur deux
platines : une petite à l’arrière pour
implanter les servos (deux pour la
profondeur et une pour la dérive),
et à l’avant la platine de l’accu ou
du réservoir, avec la place pour le
récepteur. Nul besoin d’avoir des
doigts d’enfant pour bricoler dans
le fuseau, on a de l’espace. À
l’avant, le couple pare-feu n’est
percé qu’en son centre, pour per- MARQUE
mettre le passage des durites d’un
moteur thermique. Les points de
Black Horse Model
fixation du moteur sont laissés à MODÈLE
votre charge. Le volumineux capot Chipmunk
moteur en fibre est prêt à être fixé :
il est peint aux couleurs du fuse-
lage avec les ouvertures
Prix indicatif 154,90 €
« maquette » déjà faites. CARACTÉRISTIQUES
ENVERGURE 1 630 mm
L’ensemble de l’accastillage LONGUEUR 1 360 mm
nécessaire au montage est fourni CORDES 325/180 mm
dans le kit : commandes, visserie,
SURFACE 41.1 dm²
guignols, mais également le bâti
moteur en deux parties, le réser- MASSE 3 530 g
voir et le cône d’hélice de 60 mm. CH. ALAIRE 85.9 g/dm²
La notice en anglais va guider
l’acquéreur tout au long des ÉQUIPEMENTS
étapes de montage : les SERVOS x7 Towerpro MG 996 R
MOTEUR SK 5 045 kV 500
CONTRÔLEUR 60A
HÉLICE 13x7 Sonic
ACCU PROP. LiPo 5S 5 000 mAh

RÉGLAGES
CENTRAGE à 95 mm du B.A
à l’emplanture
DÉBATTEMENTS*
AILERONS -/+ 20 mm
PROFONDEUR +/- 30 mm
DERIVE 2x 40 mm
VOLETS /+20 / +40 mmx
(* : «+» vers le bas et «-» vers le haut)

DÉBRiEFiNG
bien vu
• Lignes sympas
• Montage facile
• Vol sain
Avec son 1,63 m
d’envergure, le
Chipmunk de Black
Horse Model est une
à revoir
maquette sympa et
proposée dans une taille • Train trop souple
raisonnable : un modèle • Pas d’équipement pour
idéal pour voler avec un fixer un brushless
budget raisonnable.

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 23

ESSAI Chipmunk de Black Horse Model

nombreuses photos vont d’ailleurs

s’avérer plus utiles que les expli-
cations qui y sont associées.
La découverte du kit prend peu
de temps, il faut dire qu’il n’y a pas
beaucoup de pièces : cela préfi-
gure d’un montage rapide. Ça
tombe bien, je suis plutôt pressé !

MONTAGE :
QUE DU CLASSIQUE
Les servos d’ailerons et de volets sont dissimulés Les trois servos (deux pour la profondeur et un pour
Le modèle est prévu pour être dans l’épaisseur de l’aile, montés sur des trappes. la dérive) sont implantés à l’arrière et l’accu LiPo 5S
équipé d’un moteur thermique 5 000 mAh est tout à l’avant. Pas de problème, il y a de la place.
2 temps de 10 cm 3 , 4 temps
15 cm3 ou d’un moteur électrique
Rim Fire 60 (Brushless 5055 avec
un kV de 650) alimenté en LiPo 5
ou 6S. J’ai retenu un moteur (dis-
ponible dans l’atelier et éprouvé
sur d’autres machines) Brushless
5045 avec un kV de 500, alimenté
en 5 ou 6S.
Côté servos, il en faut quatre
dans les ailes et deux dans le
fuselage (au format standard). J’ai
décidé d’utiliser les Towerpro MG
996 R, servos économiques Les jambes du train principal sont amorties. Mais la corde à piano La roulette de queue a une conception un peu
robustes et largement dimension- prise dans l’aile est un peu trop souple et il faut redresser assez particulière : c’est elle qui entraîne la gouverne
souvent les jambes, qui ont tendance à se tordre en arrière. de dérive, et non l’inverse.
nés pour le modèle.
Le montage des ailes se
résume au collage des charnières
souples avec de la cyano, à la
fixation des servos au dos des
trappes et au collage des guignols
en fibre de verre. Les commandes
en CAP sont filetées à une extré-
mité (avec l’utilisation de chapes
normales) et sont à plier pour
l’autre bout avec blocage par des
clips en plastique. Les jambes de
train amorties sont à bloquer dans
le logement prévu dans les ailes,
avec une pièce en plastique sim- La grande cabine est verrouillée par une tirette à ressort Les postes de pilotage sont élégamment reproduits,
à l’arrière, donnant un accès rapide et très pratique avec un buste de pilote en place avant : l’esprit
plement vissée. Les roues en au compartiment radio et accu. maquette est bien là.
mousse de 75 mm sont ensuite
solidarisées des jambes de train
par l’intermédiaire d’une simple vis
M5. Le trou dans la jambe étant
taraudé, il suffit de visser jusqu’à
arriver en butée pour garantir une
fixation robuste.
On enchaîne avec le fuselage
et le collage du stabilisateur. Il se
présente en deux parties, à rac-
corder au fuseau sur une clé en
aluminium de 9 mm de diamètre.
Le collage se fait sur les flancs, le
bon positionnement en incidence
étant assuré par un téton en bois
côté bord d’attaque. Pour la
dérive, je découvre une petite
astuce dans la conception : d’ha-
bitude, la commande est attachée
à la gouverne, elle-même liée à la
roulette pour la rendre directrice.
Ici, la commande est connectée à Le capot moteur caractéristique n’a pas beaucoup d’ouvertures : c’est néanmoins suffisant car notre moteur
la roulette de queue, qui est ren- électrique (faiblement sollicité) n’a jamais donné des signes de chauffe anormaux.

24 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018


EN VOL Un vol tranquille… mais pas seulement !
Le montage du modèle nécessite de le mettre
sur le nez ou à l’envers pour enquiller les 2
ailes sur la clé : les trains fixés sur les ailes ne
facilitent pas leur manipulation. La finalisation
du montage s’opère par l’intérieur du fuseau,
en bloquant chaque ferrure de verrouillage (une
par aile) avec une vis : c’est simple et efficace.
L’immense verrière amovible donne un accès idéal
au compartiment interne du modèle. L’accu est
sanglé le plus en avant possible puis est connecté :
c’est parti !
Le roulage assez directif permet une bonne
maîtrise de la trajectoire au sol. La mise
progressive des gaz n’engendre quasiment aucun
effet couple et la tenue d’axe est donc facile. Après
quelques mètres de roulage, la queue se lève et
au bout d’environ 50 mètres, je tire un peu sur
la profondeur pour faire décoller le modèle. La
puissance est maintenue aux 2/3 pour enchaîner
quelques hippodromes et affiner les réglages
de trim. La mise en confiance est très rapide,
avec un avion qui vole plutôt doucement et un
comportement général sans surprise.
Le test de décrochage est rapidement évalué en
commençant par une copieuse prise d’altitude. Le
moteur est ralenti et la profondeur graduellement
tirée pour maintenir l’altitude et faire chuter la
vitesse. Le Chipmunk engage une petite abattée
sur l’aile à vitesse réduite. Je reprends ma ligne
de vol et sors le premier cran de volet : la vitesse
diminue, sans couple cabreur ou piqueur (pas
besoin de mixage volets => profondeur), et le
test de décrochage conduit aux mêmes effets, à
vitesse encore plus faible. Le second cran de volet
Avec un comportement très neutre et
gentil, le Chipmunk va régaler les pilotes
en quête de modèles avec une belle allure
et un domaine de vol sympa, allant des
passages tranquilles à la voltige de base.
permet de ralentir encore plus la vitesse, avec une petite dérive et le fuselage assez fin en sont les
petite prise d’incidence, sans rendre le décrochage principales explications. On pourra toujours tricher
plus méchant. Dans tous les tests effectués, il faut en engageant la tranche l’avion nez en l’air, ce qui
une quinzaine de mètres pour retrouver la portance donnera un peu de temps avant qu’il ne plonge
et la ligne de vol : c’est parfait, d’autant plus que vers le sol. La vrille est plutôt satisfaisante, avec
tout cela se produit à des vitesses très faibles. une belle rotation assez lente qui se stoppe en ¼
de tour dès que les manches sont lâchés.
J’ai réglé les débattements pour avoir un vol Vous mettrez l’avion en valeur en tournant une
coulé, tout en « rondeur » et que je trouve adapté voltige souple, tout en délicatesse, en maintenant
au modèle : il est manœuvrant, sans être ni mou de la vitesse tout au long des enchaînements :
ni violent. Une caractéristique appréciable du une voltige à l’ancienne qui va comme un gant au
Chipmunk est sa neutralité : c’est un véritable Chipmunk !
« trainer » qui obéit aux ordres que vous lui
donnez. Ne cherchez pas avec lui une personnalité Pour le retour au sol, j’ai pris l’habitude de mettre
trempée : il est à l’opposé de ça, avec un un cran de volet pour les journées sans vent, et je
comportement prévisible, sain et sans surprise. n’en mets pas si le vent souffle un peu. Nul besoin
d’aller chercher la piste très loin, le modèle allonge
Tout ça est bien beau mais le grand frère sait peu et la pente de descente se contrôle facilement
aussi voltiger. Gaz à fond, la vitesse augmente, au moteur. Le toucher des roues demande un
sans pour autant excéder celle d’un avion basique peu d’attention pour ne pas rebondir et déformer
à ailes basses de type Calmato. La puissance le train qui se révèle un peu trop souple : il faut
disponible permet une belle chandelle à la verticale redresser assez souvent les jambes de train qui
de 150 mètres, avant que le moteur ne s’essouffle. ont tendance à reculer.
L’ensemble des figures de voltige basiques sont
au registre des compétences du Chipmunk. Les La faible consommation de mon moteur se
boucles s’engagent avec un beau diamètre et une retrouve dans une très bonne autonomie : j’ai plus
bonne maîtrise de la trajectoire tout au long de la de 15 minutes de vol, sans vraiment chercher à
rotation, Les tonneaux prennent leur temps, avec économiser les électrons. Dès le départ, j’avais
une rotation en 1,5 seconde, et ils demandent vu que le moteur pouvait être chargé un peu plus,
une bonne compensation en passage dos. Le vol avec une hélice plus grande. Après une dizaine
dos est stable et peut durer autant que vous le de vols, j’ai décidé de ne rien changer : l’esprit
souhaitez. Les renversements sont un régal, avec du Chipmunk est respecté avec un avion muni
une belle rotation. L’avion autour de son extrémité d’une propulsion correcte, pouvant voltiger mais
d’aile, aidé par une longueur de fuseau modérée. sans rechercher les performances des voltigeurs
Le vol sur la tranche est presque impossible, la modernes.
Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 25
ESSAI Chipmunk de Black Horse Model

due solidaire de la gouverne par

une corde à piano pliée et collée
dans l’épaisseur de la dérive.
Cela impose de commencer par
monter la roulette de queue et
plier la corde à piano, qui pos-
sède une sur-longueur, à la cote
mentionnée dans la notice, puis
monter la dérive mobile en collant
la CAP. C’est original mais fonc-
tionnel. Les gouvernes de profon-
deur sont indépendantes et ani-
mées par deux servos situés dans
le fuseau, sous la bulle (comme le
servo de dérive). Les commandes
en CAP coulissent dans des
gaines en plastique de façon
satisfaisante.
On passe au montage de la
propulsion, avec comme nous
l’avons vu en découvrant le kit,
rien de prévu pour la fixation du
moteur électrique. Le plus simple
étant souvent le meilleur, je
décide de fabriquer un couple
intermédiaire en CTP de 4 mm qui Le modèle, sans être trop gros, affiche des volumes intéressants. Il se contente d’équipements standards
va être fixé au couple pare-feu qui permettent d’avoir un bel avion pour un coût maîtrisé.
par quatre tiges filetées de 4 mm.
Le calage de ce couple se calque tiges filetée. Le capot se fixe avec Le poids du modèle ainsi conception est bien pensée et
sur le couple pare-feu (anti- quatre vis, après avoir percé les équipé est de 3 530 g, dans la aucune mauvaise surprise n’est
couple et piqueur). Le brushless trous. fourchette annoncée sur la notice. venue entacher cette opération.
va être fixé en face arrière avec la Il est temps de vérifier le cen- Le moteur électrique Brushless
croix de fixation. Une fois bien trage du modèle monté et équipé 5045 emmène allègrement l’hélice
boulonnée, la rigidité est excel- de son accu de propulsion. Le 13x7 : la faible consommation de POUR VOLER TOUS
lente. Le positionnement du centrage de la notice est indiqué à 35 A révèle que le moteur peut être
moteur en profondeur va être 95 mm. Pour l’obtenir, il faut avan- chargé avec une hélice plus LES WEEK-ENDS
défini en prenant en compte la cer l’accu LiPo 5S 5 000 mAh en grande, mais la traction semble Le Chipmunk est un bel avion,
position du capot moteur, pour butée avant. Il dépasse suffisam- déjà correcte, nous affinerons si bien conçu et avec des qualités
avoir un dégagement suffisant du ment par l’ouverture de la bulle besoin lors des essais en vol. de vol qui le rendent très abor-
plateau d’hélice. Le contrôleur pour le sangler. Un Velcro autocol- Le montage s’est tranquille- dable. C’est une maquette avec
électronique se positionne der- lant est disposé sur la platine (et ment étalé sur deux semaines. Il y laquelle on vole sans stress et, du
rière le couple intermédiaire, sim- sur l’accu) pour contrer toute vel- a tout de même un peu de travail coup, avec laquelle on vole
plement scotché sur une des léité de glisser. et quelques collages, mais la souvent… ■

La silhouette du Chipmunk est bien reproduite : c’est un avion peu courant sur les terrains et c’est bien dommage.

26 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018

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Ces données sont susceptibles d’être communiquées à des organismes tiers sauf si vous cochez la case ci-après ❏
 ESSAI
UMX Aero Commander de Eflite

UN MICRO-
BIMOTEUR !

Eflite, marque du groupe Horizon Hobby, est passé

maître dans l’art de produire des micro-modèles
dotés de bonnes qualités de vol. Dans cette gamme
nommée UMX, nous trouvons l’Aero Commander,
un bimoteur d’affaire avec lequel nous allons tenter
l’expérience.
Texte : Yann Bonnet
Photos : Yann Moindrot

Nous trouverons dans un coin reproduites dans le moulage des

un bout de velcro blanc pour la
batterie et une notice en quatre
langues, dont le français. Fidèle à
sa réputation, Eflite l’a illustrée
À défaut de le et conçue avec de nombreux
transporter dans conseils de réglage et d’utili-
son encombrant
carton, l’avion sation, ainsi que tous les avertis-
tiendra facilement sements indispensables aux
sur la plage arrière débutants.
de la voiture. Il n’est L’avion est intégralement
pas démontable,
mais ce n’est pas assemblé, il n’y a absolument rien
nécessaire dans ce à monter, à clipser ou à coller,
format micro. même les hélices et les trains
sont en place. Une fois en main, il
éléments.
Les ailes possèdent le même
dièdre que le modèle grandeur,
avec un profil plan convexe. À
l’intrados, on aperçoit proche du
bord d’attaque et sur toute l’en-
vergure, deux fines clés d’aile
scotchées dans des rainures. Ces
clés à base de carrés de carbone
sont emmanchées à l’emplanture
dans une pièce en plastique don-
nant le dièdre. Chaque aile pos-
sède une nacelle hébergeant la
motorisation et le servo d’aileron,

L
a formule est toujours
la même : un avion
entièrement monté,
complètement équipé et
stabilisé électronique-
ment par l’éprouvé module AS3X.
L’Aero Commander est unique-
ment proposé en version BNF
Basic, c’est-à-dire qu’il est livré
seul, sans émetteur et sans accu
ni chargeur. Comme les autres
modèles de la marque, il requiert
un émetteur Spektrum qu’il suffira
de paramétrer et de « binder »
avant de voler.
UNE BOÎTE ÉNORME
Vous aurez du mal à rentrer dis-
crètement à la maison avec ce
grand colis de 65 cm de côté, et
surtout à convaincre qu’il contient
un micro-modèle. La raison est
simple, l’avion est intégralement
monté et il faut nécessairement
ce volume pour loger en diago-
nale les 715 mm d’envergure.
Comme d’habitude, il est parfai-
tement calé au centre de la boîte,
maintenu au niveau du fuselage et
des nacelles par une unique cale.
surprend par son poids plume de
seulement 112 g, c’est peu au
regard de son envergure et de la
double motorisation. Intégrale-
ment construit en mousse, la
couleur blanche dominante est
celle du matériau, agrémenté de
peinture rouge vif sur l’intrados
du fuselage, sur les nacelles
moteur et les saumons. Quelques
bandes noires sont posées aux
bords d’attaque et en séparation
du blanc et du rouge de la déco-
ration. Pour en finir avec l’aspect,
de la peinture noire simule les
vitrages, et des lignes de tôle sont
tout en supportant le train. La
propulsion est confiée à deux
moteurs brushless de marque
Eflite, à cage tournante au format
180 pour un kV de 3 000. L’aéra-
tion se fait avec deux évents en
face avant et une unique extrac-
tion, plus généreuse, en arrière.
Ces moteurs entraînent des
hélices tripales de 120 mm de
diamètre tournant dans le même
sens, coiffées par des cônes en
mousse. Les pales sont assez
souples, on peut penser qu’elles
résisteront bien en cas de mau-
vais traitement.

28 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018

 Eflite propose cette fois un
avion bimoteur dans un format BRiEFiNG
inhabituel. L’Aero Commander ne
mesure que 71 cm d’envergure et
sera réellement capable de voler
dès sa sortie de boîte.

MARQUE
E Flite
MODÈLE
UMX Aero Commander
(BNF Basic)
Prix indicatif 159,00 €
CARACTÉRISTIQUES
ENVERGURE 712 mm
LONGUEUR 512 mm
CORDES 117/45 mm
PROFIL plan convexe
SURFACE 5,3 dm²
MASSE 140 à 152 g
CH. ALAIRE 28.7 g/dm²

Complètement camouflée, la
présence des servos est seule-
ment trahie par le cheminement
d’une fine CAP rejoignant chaque
aileron. Ce type de commande
par torsion rend les gouvernes
vraiment très souples autour du
neutre, on vérifiera en vol la
réponse et la précision de cet
axe. Ces gouvernes sont articu-
lées par découpe et amincisse-
ment du matériau, avec renforce-
ment par des bandes de scotch
doublées à l’extrados et à l’intra-
dos. Les trains en CAP et roues
en mousse sont juste emboîtés
dans des inserts en plastique.
Tout est suffisamment souple
pour fléchir sans rien arracher en
cas d’atterrissage brutal. Pas de
train rentrant comme sur le vrai,
mais le démontage est expliqué
dans la notice, pour ensuite opé-
rer des décollages lancé main et
des atterrissages sur le ventre.
Le dièdre, au niveau des sta-
bilisateurs, est plus prononcé que
celui des ailes. Ils sont renforcés
par de très fines clés scotchées
sur toute l’envergure, et l’articula-
tion des gouvernes est de la
même veine que les ailerons.
Chaque volet est commandé par
une tringlerie indépendante sor-
tant du fuselage, réglable méca-
niquement grâce au pliage en U
sur chaque CAP. On retrouve la
même conception pour articuler
et actionner la partie mobile de
la dérive.
Le dessous du fuselage est
intégralement lisse, à l’exception
d’une entrée et d’une sortie d’air à
chaque bout, histoire de ventiler
l’accu et l’électronique embar-
quée. Tout à l’avant, la petite roue
sur sa courte jambe en CAP est
insérée dans un pivot articulé,
pour diriger l’appareil au sol. Pas-
sons au-dessus, en tirant sur
l’avant du cockpit maintenu par
une paire d’aimants. On accède
ainsi aux entrailles, où il n’y a fina-
lement pas grand-chose à voir.
Proche du nez, nous retrouvons la
partie supérieure du pivot de train
avant, qui est rejoint par une trin-
glerie en provenance du servo de
dérive. Au même niveau que les
hélices, une bande de velcro
indique l’emplacement de l’accu
LiPo 2S, où attend la prise d’ali-
ÉQUIPEMENTS (fournis)
SERVOS x4 linéaires
MOTEUR x2 Brusless BL180
de 3 000 K
CONTRÔLEURS x2 intégrés
mentation de type JST. Plus en au récepteur
arrière, se trouve collée au plan- HÉLICE x2 tripales Eflite 120 mm
cher l’unique carte assurant les ACCU PROP. LiPo 2S 450
fonctions de réception, de stabili- à 800 mAh (non fourni)
sation et de contrôle de puissance
des deux moteurs brushless. RÉGLAGES
Juste derrière cette carte, nous
avons les deux servos linéaires de CENTRAGE 20 mm du B.A.
commande de la profondeur et de DÉBATTEMENTS*
la direction. Et c’est tout pour AILERONS +/-8 mm
l’équipement, le secret de la légè- PROFONDEUR +/- 9 mm
reté est en grande partie dans la
DIRECTION 2x14 mm
miniaturisation et dans cette inté-
gration poussée des fonctions. (* : «+» vers le bas et «-» vers le haut)
PRÉPARATION AU VOL
Il n’y a vraiment aucun montage ni
DÉBRiEFiNG
aucune intervention à réaliser sur
ce modèle, mais juste quelques
minutes à passer essentiellement
bien vu
sur l’émetteur. Il faudra créer un
nouveau modèle de type avion et • Aucun montage
éventuellement programmer un • Stabilisation électronique
double débattement sur les trois • Facilité de pilotage
axes. Ensuite, il reste à binder
l’émetteur et l’avion selon la pro-
cédure indiquée dans la notice. À à revoir
ce stade, il ne sera pas inutile de
vérifier le bon fonctionnement et le • Train difficile à démonter
sens de chaque gouverne, ainsi

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 29

ESSAI UMX Aero Commander de Eflite
que la réponse correcte du sys-
tème de stabilisation. Ultime opé-
ration, ajuster le centrage par la
position de l’accu sur le velcro, en
fonction du poids et de la capacité
de celui-ci. Eflite recommande
en effet des capacités assez
larges, entre 450 et 800 mAh
pour un poids allant de 28 à 40 g.
En embarquant la plus grande
capacité, le fabricant promet
jusqu’à 20 minutes d’autonomie,
à vérifier en vol.
Comme tous les modèles équi-
pés de stabilisation électronique,
Les reproductions
d’avions d’affaire
ne sont pas courantes
sur nos terrains, et
il est encore plus rare
de voir un bimoteur
à cette échelle…
30 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018
1 3
2 4
il faut laisser le module s’initialiser
quelques secondes sans bouger
après allumage. Notez que la sta-
bilisation n’est active qu’après le
premier coup de gaz. Le compor-
tement en vol est plutôt sensible
au centrage, il faut positionner
l’accu avec soin.
FINALEMENT
Difficile, au départ, de cerner la
vocation et l’usage que l’on fera
de cet avion. Commercialisé sous
l’appellation UMX, à l’origine
réservée aux micro-modèles
indoor, il en reprend effective-
ment le concept jusqu’au packa-
ging, mais dans un format majoré.
Malgré une bonne agilité, son
gabarit ne lui autorise plus vrai-
ment des évolutions sereines
dans le volume d’un gymnase.
C’est donc sur les terrains d’aéro-
modélisme qu’il surprendra son
monde, avec des qualités de vol
dignes d’avions bien plus grands.
Sous les traits d’un sage avion
commercial, il sait aussi être
joueur en acceptant sans bron-
1 Chaque nacelle contient
un moteur brushless
équipé d’une hélice tripale,
et supporte la fixation du
train. Derrière le bord
d’attaque, on distingue la clé
d’ailes en carré de carbone.
2 L’aileron est actionné
par un servo linéaire
caché au fond de la nacelle.
La commande est réalisée par
une CAP agissant en torsion,
très souple mais offrant
finalement une bonne
précision en vol.
3 Enmaintenu
ouvrant le cockpit
par des
aimants, on accède à l’accu
qui sera un LiPo 2S de 450
à 800 mAh. Sur le côté, passe
la fine tringlerie permettant
la rotation de la roue avant
à partir du servo de dérive.
4 Endu regardant au fond
cockpit, on voit la
carte tout-en-un équipée
du dispositif de stabilisation
AS3X cher à Eflite.
cher toutes les manœuvres de
son pilote. Un vent raisonnable ne
lui fait pas peur non plus, ce n’est
pas une performance de le main-
tenir en vol, grâce au module de
stabilisation intégré et à une
motorisation bien dimensionnée.
Enfin, pour un avion prêt à voler
avec ces qualités, le prix est rai-
sonnable, ainsi que le coût
d’usage grâce à des accus peu
onéreux. En somme, un format
et une catégorie à découvrir,
on attend d’autres modèles
maintenant… ■

EN VOL
Premier essai sur piste en herbe bien tondue : je
décide d’enlever le train, mais impossible même
en tirant fort. Je finis par laisser tomber et décide
de tenter le décollage. Je monte rapidement en
plein gaz, le bimoteur accélère franchement en
roulant sur l’herbe pendant seulement 2 mètres
avant de décoller. L’avion peut aussi être lancé
à la main, il est facile de le saisir par le milieu du
fuselage en toute sécurité vis-à-vis des hélices.
Il suffit de mettre plein gaz et de lui donner une
légère impulsion, il partira sans effet secondaire
quel que soit l’angle donné. La stabilisation joue
immédiatement son rôle, en sécurisant la trajectoire
dans cette phase parfois risquée avec certains
appareils.
On est étonné par le bruit relativement important
des moteurs par rapport à la taille du modèle, mais
on reconnaît tout de suite le son caractéristique
d’un bimoteur. La prise d’altitude est franche,
même si la vitesse ne semble pas très élevée.
Une fois à une altitude de sécurité, je teste le
décrochage, nez face au vent, gaz coupé et
profondeur progressivement tirée à fond. L’Aero
Commander ne bouge pas jusqu’à l’arrêt, puis
parachute dans l’axe un instant, avant de partir
dans une large et lente spirale à plat si on ne le
contrôle pas. En revanche, en le pilotant pour le
garder dans l’axe, il se contente de perdre de
l’altitude à plat. Dans tous les cas, il suffit de
remettre les gaz pour accélérer et reprendre le
contrôle en un éclair.
En vol à plat, la vitesse n’est pas démente mais il
faut garder en tête l’échelle de notre modèle. En
revanche, il monte sans s’essouffler quelle que soit
la pente, la puissance ne manque pas. En montée
verticale, il faut un peu se battre aux commandes
pour maintenir la trajectoire mais l’ascension sera
seulement stoppée par les capacités visuelles
du pilote. Ensuite, il est possible d’engager des
piqués suivis de grosses ressources sans réserves,
la structure est bien dimensionnée et les faibles
Micro-modèle d’extérieur
masses en jeu réduisent les contraintes.
Ce n’est pas la vocation de l’Aero Commander réel,
mais secouons un peu notre modèle (très) réduit.
Sans surprise, le vol dos demande un sérieux
soutien à la profondeur et un bon niveau de gaz.
Les tonneaux passent quasiment sans désaxer
en presque 2 secondes au tour, avec des arrêts
précis. J’avais un doute quant à la souplesse des
commandes d’aileron, mais c’est sans conséquence
néfaste sur les manœuvres. Les déclenchés sont
non seulement vifs, mais très violents. Avec la
bonne puissance disponible, les boucles peuvent
être de très grande taille. À l’inverse, il est possible
de tirer violemment la profondeur pour passer des
boucles de seulement 3 mètres de diamètre.
Bien sûr, notre bimoteur se comporte sainement
par temps calme, mais c’est en condition plus
agitée qu’on saluera les qualités de vol. J’ai volé
par 20 km/h de vent plutôt irrégulier, on voit bien
que le modèle est secoué, mais il reste toujours
parfaitement contrôlable et le pilotage ne devient
pas désagréable ni stressant. Il est même assez
facile de maintenir l’avion en stationnaire face au
vent, en position cabrée et en dosant les gaz. On a
beau être maintenant familier avec les assistances
électroniques, cela reste une belle prouesse
Le blanc agrémenté de rouge vif tranche franchement sur
le ciel bleu. Heureusement, car l’engin n’est pas bien gros
dès qu’il s’éloigne un peu. L’Aero Commander peut passer
quelques figures de base, la puissance ne manque pas et
la légère structure encaisse sans broncher. La réponse de
l’ensemble des axes est très efficace.
de stabiliser ainsi un avion de 150 g dans ces
conditions.
Il est temps d’atterrir : pas besoin de venir de loin
pour envisager l’approche vu le gabarit. Le modèle
n’ayant aucune inertie, il faut conserver un bon
niveau de gaz pour garder de la vitesse et un bon
contrôle. Ainsi, on approche la piste avec le taux
de descente souhaité. Atterrissant sur l’herbe, je
diminue les gaz en cabrant progressivement pour
poser quasiment à l’arrêt. L’Aero Commander
ne roule pas mais stoppe net, sans aucune
conséquence pour le train ou les hélices.
Côté autonomie, j’ai volé 4 min 30 avec un accu de
450 mAh et 5 min avec un 550 mAh, toujours avec
un haut niveau de gaz, au moins la moitié du temps
à fond. Avec la capacité maximum de 800 mAh,
j’atteins 8 min dans les mêmes conditions et sans
ressentir de différence en vol, l’écart n’étant que
de 12 g entre l’accu le plus léger et le plus lourd.
On est loin du compte par rapport à la promesse
de 15 à 20 min de temps de vol. C’est probablement
réalisable par temps très calme et en gérant les gaz
façon éco-conduite, mais je n’ai pas eu la discipline
suffisante pour réaliser cette performance,
préférant des vols plus sportifs.
Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 31
 ESSAI Avanti S de Freewing/Sebart

L’AVANTI EN
VERSION MINI
V
L’Avanti S est l’un des oulant à mon tour DÉCOUVERTE DU KIT une livrée assez séduisante. Le kit
derniers-nés de la entrer dans le monde se compose des deux ailes qui
marque Freewing, passionnant du jet, je L’avion est soigneusement comportent les servos d’ailerons
me suis laissé séduire emballé dans une grande boîte en et de volets, ainsi que le train
bien connue pour ses par cette réduction en polystyrène, avec tous les rentrant électrique déjà installé.
réalisations en mousse. mousse EPO pour aborder cette calages nécessaires au bon main- Le stabilisateur est en une partie,
discipline. Après quinze jours tien des pièces pendant le trans- lui aussi avec un servo opérant
Cette fois, il s’agit de la d’impatience, le carton arrive port. Toutes les pièces en mousse sur chaque volet de profondeur.
réduction sous licence enfin ! EPO sont peintes d’origine, dans Le dièdre inverse est donné par
de l’Avanti S du célèbre
pilote Sebastiano
Silvestri, créateur
de la marque Sebart.
Texte : Jean-Christophe Andres
Photos : Axel Andres

32 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018

une pièce en ABS, faisant en monté avec de grandes roues genre de machine est vraiment
même temps office de fixation sur assez fines et très légères, ce qui réduit à sa plus simple BRiEFiNG
le fuselage. Sur la dérive, tout est est de bon augure pour décoller expression.
à nouveau déjà posé, avec le depuis des pistes en herbe. Les MARQUE
servo en prise directe. trois jambes sont suspendues Je mets tout d’abord en place le Freewing / Sebart
Le fuselage semble assez selon le principe des bras tirés, stabilisateur muni de ses deux
imposant, avec une turbine de procurant un bon amorti et soula- servos, immobilisé par quatre vis MODÈLE
80 mm à 12 pales en place et geant les contraintes sur les fixa- sur le fuselage. Les câbles des Avanti S
annoncée pour 3,3 kg de pous- tions. S’agissant d’un kit dit PNP, servos sont correctement repérés
sée. Elle est raccordée à un il suffira d’ajouter un récepteur et et passent par le dessus du fuse- Prix indicatif 369,00 €
contrôleur brushless supportant un accu adapté pour préparer lage, dans le logement prévu à
100A avec un UBEC intégré de l’avion au vol. cet effet. Pour faciliter le passage, CARACTÉRISTIQUES
5A, suffisant pour alimenter le j’ai enfilé un morceau de gaine ENVERGURE 1 236 mm
module de gestion des leds et du rigide dans le logement, puis j’y ai 1 300 mm
train rentrant, ainsi que toute ASSEMBLAGE attaché les câbles avant de les
LONGUEUR
CORDE MAXI 290 mm
l’installation radio. Puis nous Après examen de toutes les par- tirer. La dérive est maintenue sur PROFIL Biconvexe dissymétrique
trouvons une belle verrière trans- ties du kit, je me lance dans l’as- le fuselage par deux aimants et
SURFACE 30 dm²
parente, une clef en carbone de semblage de ce petit jet. Je vais une vis dans le support de stabi-
8 mm de diamètre, et détailler le montage pas à pas, lisateur. Le câble du servo passe MASSE 2 720 g
l’accastillage. cela pourra aider ceux que la également dans le tunnel, au- CH. ALAIRE 91 g/dm²
Les gouvernes sont action- notice en anglais ou en chinois dessus de la turbine. L’articulation
nées par 8 servos digitaux au dérange. Cependant, au risque des gouvernes de dérive et de ÉQUIPEMENTS
format 9 g, dotés de pignons de frustrer les amoureux de la profondeur est assurée par des SERVOS x8 digitaux
métalliques. Le train rentrant est construction, le montage de ce charnières bâton posées en plus au format 9 g
MOTEUR Brushless
3530 - 1800 KV
Proposé par Freewing, CONTRÔLEUR 100A avec UBEC 5A
l’Avanti S est un jet en
mousse EPO de 1,3 m TURBINE 88 mm 12 pales
d’envergure livré tout équipé. ACCU PROP. LiPo 6S
Les qualités de vols sont 4 500 mAh 40C
excellentes et ce modèle est
une réussite. RÉGLAGES
CENTRAGE à 105 mm du B.A.
DÉBATTEMENTS*
AILERONS +/- 19 mm
avec 30% expo
PROFONDEUR +/- 22 mm
avec 30% expo
DÉRIVE 2x40 mm
VOLETS 0/ +15°/ +45° avec
+1 mm de compensation
à la profondeur
(* : «+» vers le bas et «-» vers le haut)

DÉBRiEFiNG
bien vu
• Montage rapide et facile
• Platine centrale de
connexion pour servos
• Train rentrant bien amorti
• Décollage facile sur herbe
• Stabilité en vol

à revoir
• Pas de ventilation
pour l’accu
• Autocollants inutilisables
• Qualité des redresseurs
de flux

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 33

ESSAI Avanti S de Freewing/Sebart
de l’amincissement de l’EPO,
c’est une bonne solution et un
gage de longévité.
Passons à l’avant, où le nez de
l’avion est maintenu par deux
aimants, en plus d’un carré de
centrage. Ensuite, pour raccorder
les différentes prises sur la platine
électronique, il faut démonter le
support en bois de l’accu, simple-
ment maintenu par quatre vis.
Pour ma part, j’ai posé un petit
morceau de mousse pour isoler
les câbles par rapport à la platine
support de l’accu, afin d’éviter
une potentielle usure par frotte-
ment. Avant de remettre la platine
en place, profitez-en pour ajouter
une deuxième bande de velcro,
car une seule me semble un peu
faible pour immobiliser un accu
6S de grande capacité.
Maintenant, vous pouvez mettre
en place les ailes autour de la clé
34 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018
principale. L’ajustement est un
peu délicat, et il ne faut pas
oublier de raccorder les prises
prévues pour alimenter les servos
et le train rentrant. À noter qu’un
petit cache en plastique transpa-
rent se trouve en face de chaque
prise, pour permettre de vérifier
visuellement la bonne connexion
dans le temps. Le modèle semble
être conçu pour être démonté à
chaque séance de vol, mais le
mien restera assemblé. En effet,
le démontage à chaque séance
risque d’engendrer à la longue
des jeux préjudiciables, et vu la
taille de l’Avanti, cela passe tout
monté dans mon véhicule.
J’ai ensuite peint en rouge le
support de verrière, avec de la
peinture styro. La belle verrière
est collée par-dessus avec de
l’époxy 15 minutes. Le canopy est
ainsi plus chatoyant et assure une
visualisation plus évidente en vol
grâce à cette tache rouge. Je
vous déconseille de coller l’auto-
collant faisant office de tableau
de bord factice, car l’adhésif n’est
pas fort et risquerait de se décol-
ler dans la verrière. Je ne l’ai donc
pas posé, tout comme les jolis
autocollants Freewing orange
fluo, qui ne seront plus sur l’avion
après le premier vol, risquant
d’emporter avec eux la peinture…
Autre point discutable, les redres-
seurs de flux à poser sur les ailes
paraissent de faible qualité, le
plastique est très rugueux et mal
ébavuré. De plus, il faut faire une
saignée de 2 mm de profondeur
dans l’aile avant de les coller, j’ai
donc pris la décision de m’en
passer.
BRANCHEMENTS
ET RÉGLAGES
Un récepteur 6 voies est suffisant
sur cet appareil. Tous les servos
sont directement raccordés sur
une platine, jouant le rôle d’une
mini-box. Ensuite, toutes les
fiches en repartent vers le récep-
teur pour actionner : la profon-
deur, la direction, les gaz, les
ailerons, les volets, et le train
rentrant. À la première mise sous
tension, le contrôleur fait un
apprentissage des courses de
votre émetteur mais, une fois
celui-ci terminé, il fonctionne
sans réglage particulier.
Le raccordement de chaque
tringlerie aux servos se fait avec
une chape rapide en plastique,
que j’ai sécurisée avec un petit
morceau de gaine thermorétrac-
table. J’ai été obligé de décaler
un peu (via l’émetteur) la plupart
des neutres pour éviter de trop
dévisser les tringleries, sinon il ne
restait plus assez de filets enga-
gés dans les chapes à rotule.
Sur l’émetteur, j’ai affecté les
volets sur un interrupteur à trois
positions. Pour le train rentrant,
un interrupteur à deux positions
suffit, sans réglages des fins de
course, car ils sont intégrés aux
trains électriques. Sur la com-
mande de gaz, je mets toujours
en place un interrupteur pour
déverrouiller le contrôleur, le
moteur ne démarrant pas tant que
la coupure n’est pas basculée.
J’en profite pour déclencher en
même temps le chronomètre, je
suis ainsi certain de ne pas l’ou-
blier. Pour alimenter et propulser
ce jet, le fabricant recommande
un LiPo 6S avec 4 000 à 5 000
mAh de capacité. J’utilise pour
ma part des accus 6S 4 500 mAh
de marque Zippy, en version
Compact, et un taux de décharge
de 40C.
SÉDUISANT !
Si comme moi, vous voulez vous
familiariser avec le pilotage d’un
jet, l’Avanti S est parfaitement
adapté et très sympathique à
appréhender. Il décolle très bien
depuis une piste en herbe, ce qui
n’est pas toujours le cas de cer-
tains homologues, et c’est le jet
passe-partout par excellence.
Évidemment, il ne vaut pas un
jet fonctionnant avec une turbine
kérosène, mais il est dynamique
et le bruit, tout comme les sensa-
tions, s’en rapprochent beau-
coup. Un modèle à consommer
sans modération ! Bons vols à
toutes et à tous.
 1 4

2 5

3 6
7 1 Les trains rentrants électriques sont de bonne
facture, avec un système d’amortissement efficace.
Les gouvernes sont articulées par des charnières bâton,
plus fiables qu’un simple amincissement de la mousse.

2 Letrappe,
train avant s’escamote derrière un système de
refermée grâce au ressort sur lequel la jambe
appuie en rentrant. C’est simple et fiable.

3 La12 turbine électrique de 80 mm de diamètre possède

pales. Ses performances sont convaincantes,
avec une sonorité agréable et plutôt réaliste.

4 Ces écopes, situées dans les entrées de la turbine,

sont une modification personnelle de l’auteur pour
refroidir l’accu.

5 Levisibilité
cockpit a été peint en rouge pour améliorer la
en vol. En cas de dégâts, le nez de l’avion
est interchangeable, juste maintenu en place par des
aimants.

6 Laet une
longue verrière tient en place grâce à des aimants
tirette, et découvre un large accès pour l’accu
et à l’équipement radio.

7 Avec 1,3 m d’envergure et un gabarit compact,

ce modèle pourra le plus souvent rester monté
pour le transport et le stockage. La mise en œuvre
n’en sera que plus rapide.

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 35

ESSAI Avanti S de Freewing/Sebart
EN VOL
Je profite d’une belle éclaircie pour filer sur
le terrain avec une certaine impatience. Les
dernières vérifications sont faites et la batterie
est mise en place. Une fois branchés, je trouve
les feux de navigation très visibles, même en
plein soleil. Le vent est en travers de la piste mais
léger, je décide donc de décoller sur la longueur
de notre piste en herbe fraîchement tondue.
Pour le décollage, la première position des volets
sera utilisée en les baissant de 15°. Je pousse la
manette de gaz progressivement et là, surprise,
en quelques mètres, l’Avanti S quitte la piste.
Les décollages sont plus que faciles, même sur
une piste en herbe bien moins roulante qu’une
piste en dur. Les décollages suivants seront
réalisés sans autres difficultés en lisse, c’est-à-
dire sans volets.
Dans les airs, aucune correction de trims n’est
nécessaire, gage d’une construction et d’une
géométrie rigoureuses. Je réalise le test de
centrage, qui ne réclame pas de modification non
36 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018
plus. Quand on n’est pas habitué, on constate
rapidement que la prise en main d’un jet est
différente de celle d’un avion à hélice au niveau
des corrections à apporter. L’Avanti vole vraiment
sur un rail, comme un multi F3A, mais sans les
effets de couple de l’hélice, un vrai plaisir. Les
montées sont franches et les tonneaux passent
sans requérir de différentiel aux ailerons.
Le décrochage intervient très tard et un gyroscope
ne semble pas utile, pour peu d’avoir mis assez
d’exponentiel aux ailerons. Mais sur ce point,
chacun aura sa sensibilité et son style de vol.
J’ai programmé 11% de gaz au ralenti, pour avoir
toujours un peu de poussée lors des figures de
voltige, je trouve plus homogène au niveau du vol
de ne jamais couper totalement la turbine.
Me laissant griser par la vitesse et les évolutions,
je suis resté tout le vol quasiment à pleine
puissance. Je me décide enfin à sortir le train
pour poser et, là, plus de puissance pendant
le virage d’approche, bien avant les 5 minutes
Avec ses grandes roues, l’Avanti S évolue
sans problème sur piste en herbe. Ses
qualités de vol sont excellentes et ce jet
est un très bon voltigeur, un vrai régal !
Un jet réussi
programmées sur la radio. Mais l’issue est
heureuse car l’Avanti allonge bien jusqu’à l’entrée
de piste, sans jamais montrer de signe de
décrochage. Je le pose sur le train principal avec
15° de volets, après une petite sollicitation à la
profondeur. Cet atterrissage précipité me rassure
pour les vols suivants, qui se dérouleront sans
soucis à condition de mieux gérer le réservoir à
électrons.
Quand l’Avanti S est aligné sur l’axe de piste en
descente progressive, je profite de l’allonge et je
coupe complètement la turbine. Si vous volez sur
une piste en dur, il sera nécessaire de braquer à
fond les volets (45°) avec une compensation à la
profondeur adéquate.
À la fin du premier vol, j’ai trouvé la batterie bien
chaude. J’ai donc confectionné, dans un profilé
d’alu, deux petites entrées d’air implantées sur les
flancs pour ventiler légèrement l’accu. L’efficacité
est sensible, car l’accu est maintenant presque
froid après l’atterrissage.
 ESSAI Smart-Gyro de Rc Gyro Modelle / Lindinger

INHABITUEL !
Les autogyres sont des appareils énigmatiques qui précision de découpe est tout
simplement parfaite. On trouve
attisent toujours la curiosité des modélistes. Pourtant, également quelques pièces en ctp
les kits sur le marché sont très rares et le choix très comme la poutre de queue, le
limité. Le magasin Lindinger propose ce Smart Gyro, stabilisateur, les dérives, les
sièges, etc.
un modèle fabriqué par un petit artisan autrichien. Dans plusieurs sachets, il y a
Découverte ! les nombreuses pièces en car-
Texte : Yann Moindrot bone et en alu qui composent la
Photos : Cécile Moindrot tête rotor, des roues de marque
verre. Elles sont assez lourdes et
possèdent deux trous pour la
fixation (contrairement à un hélico
où il n’y a qu’un seul point). Le
train d’atterrissage est constitué
d’une lame en fibre de verre.
La notice est uniquement en
allemand mais elle comporte de
nombreuses photos. On peut la
trouver sur Internet en format PDF,

À
l’arrivée du colis, on est
surpris par sa petite taille.
On se dit immédiatement
que le modèle monté ne
sera pas bien gros…
Le fuselage « baignoire » est en
fibre de verre époxy. La qualité de
moulage est bonne, même si on
peut voir quelques petits défauts
présents dans le moule. Le plan de
joint est discret mais devra idéale-
ment être mastiqué. Les ouver-
tures (commandes, passage de la
poutre de queue) ne sont pas
faites et sont repérées d’origine
par des tracés au marqueur noir.
Un châssis, qui se montera
dans le fuselage, est livré pré-
assemblé (mais non collé). Il est
constitué de pièces en ctp dont la
Kavan, la visserie de qualité, des
chapes à boules, ainsi que la cou-
ronne et la roue libre pour le
moteur de prélancement (ce sont
des pièces d’hélicoptère T-Rex
450). Il y a également des guignols
en fibre de verre, des charnières
tubulaires, les câbles pour la com-
mande de dérive et le nécessaire
pour les commandes du rotor.
Les pales sont en fibre de
ce qui permet de copier les textes
et d’utiliser un traducteur
automatique…
Vous devrez vous procurer les
équipements nécessaires, et j’ai
opté pour ceux préconisés sur le
site de Lindinger :
• un brushless Joker 3548
(kV 1120) pour la propulsion
principale,
• un contrôleur Hobbywing

38 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018

 Le Smart Gyro est l’un des rares
autogyres disponibles sur le marché. BRiEFiNG
Avec son rotor réalisé en fibre de
carbone, c’est une machine haut de
gamme, distribuée par Lindinger.

MARQUE
Rc Gyro Modelle /
Lindinger
MODÈLE
Smart-Gyro
Prix indicatif 759,90 €
CARACTÉRISTIQUES
Ø ROTOR 1360 mm
LONGUEUR 790 mm
PROFIL DES PALES En S, à
11,5 % ER
MASSE 1810 g

ÉQUIPEMENTS
SERVOS x2 format standard, x1
format 9g, x1 format 20 g
MOTEUR Joker 3548 et
Joker 2822-24
CONTRÔLEUR Skywalker 80 A
et 20 A
HÉLICE APC 9x7,5
ACCU PROP. LiPo 3S 3 200 mAh
25C Wellpower

Skywalker 80 A,
• un accu LiPo 3S 3 200 mAh
Wellpower 25 C,
• un petit brushless Joker 2822-24
(kV 1 450) pour le prélancement du
rotor
• un contrôleur Hobbywing
Skywalker 20 A.
Pour les servos, j’ai puisé dans
mon stock : deux Futaba standard
(S3003) pour le rotor, un petit
Multiplex Nano S (format 9 g) pour
la dérive et un servo basique for-
mat 15 g pour la roulette de nez.
Il est important d’aborder le
prix de ce petit autogyre : il est
élevé, mais il y a plusieurs raisons
à cela. Premièrement, on est en
présence d’un vrai kit artisanal. Et
qui dit micro-série dit coûts de
production élevés. Deuxièmement,
RÉGLAGES
Vous n’aurez
assurément pas CENTRAGE sur l’axe rotor
de problème pour DÉBATTEMENTS*
stocker et transporter
cet autogyre… AILERONS +/- 7°
PROFONDEUR +/- 10°
DIRECTION 2x30 mm
le kit vient d’Autriche (et pas On commence par coller les
d’Asie ni même des pays de l’Est), pièces du châssis : j’ai simplement (* : «+» vers le bas et «-» vers le haut)
avec donc des coûts de main- infiltré de la cyano fluide en lais-
d’œuvre élevés. Troisièmement, la sant les pièces assemblées. Les
conception de cet autogyre est
assez complexe et perfectionnée :
écrous à griffes sont mis en place
dans le châssis. La poutre de
DÉBRiEFiNG
la tête rotor est constituée de queue, le stabilisateur et la dérive
nombreuses pièces, qui plus est (en ctp brut) doivent être préparés bien vu
en carbone pour la plupart. avant assemblage. Je les ai pon-
L’accastillage fourni est de qualité, cés en surface et dans les angles,
• Qualité du kit
à l’image des roues de marque et mis un peu de mastic pour
• Nombreuses pièces
Kavan (et non de simples roues améliorer l’état de surface. Le en carbone
bas de gamme en mousse). Voilà guignol de dérive et les charnières
• Vol plaisant
comment en arrive à un prix sont collés, puis l’empennage est
élevé… assemblé à l’époxy en vérifiant
bien l’équerrage. La peinture a été
faite à la bombe et les gaines des à revoir
UN PEU DE TRAVAIL câbles de dérive sont fixées avec
Le montage vous demandera un des colliers. • Prix élevé
peu de temps, on est en présence On assemble ensuite les pièces • Petite taille
d’un kit et non d’un modèle ARTF. en carbone de la tête rotor, en

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 39

ESSAI Smart-Gyro de Rc Gyro Modelle / Lindinger
1 2
3 6
Il y a un peu de travail pour
assembler ce kit, mais les
éléments fournis sont de bonne
facture.
commençant par la partie supé-
rieure. Il faut d’abord les monter à
blanc, retoucher légèrement à la
lime si nécessaire, puis les coller à
l’époxy 5 minutes. N’oubliez pas
de mettre un peu de frein filet sur
les vis montées dans les pièces en
alu. Pour la partie inférieure de la
tête (qui comporte les bras de
commandes), même topo sauf que
lors du collage, je vous conseille
de monter la pièce carrée en alu
qui sert de point de rotation : ainsi,
on est sûr d’avoir suffisamment de
jeu. Il faut également penser à
coller l’écrou M3 nylstop qui est à
l’intérieur de la « structure », sur la
plaque supérieure. Les roulements
ont été collés sur les plaques avec
Le look de ce petit Smart Gyro est assez réussi. En revanche, vous devrez une petite goutte de cyano, épau-
effectuer vous-même la décoration car rien n’est fourni. lement positionné vers l’extérieur.
40 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018
4
7
Le support inférieur, qui sera
monté dans le fuselage et qui sert
d’axe de rotation, est assemblé
(embase en alu et deux montants
en carbone), en ajoutant au besoin
les petites plaques fournies pour
ajuster le jeu.
Les ouvertures dans le fuselage
sont réalisées avec une petite
fraise et une miniperçeuse (trous
pour le moteur, la poutre de
queue, les aérations latérales,
etc.). J’ai ensuite peint l’intérieur
du fuselage avec de la peinture en
bombe gris granité. Après masti-
quage et ponçage du plan de joint,
l’extérieur en blanc. Étape sui-
vante, on installe la pièce qui arti-
cule le rotor dans le haut du fuse-
lage. Il faut la monter au maximum,
 UN AUTOGYRE, COMMENT
ÇA MARCHE ?
Le pilotage d’un autogyre n’est pas
difficile et s’apparente grandement
à celui d’un avion. Il y a quelques
précautions spécifiques à prendre,
mais rien de bien compliqué.
Sur un autogyre à rotor tripale,
5 on prélance le rotor à la main, on
fait prendre de la vitesse au modèle
8 en le faisant rouler à grande vitesse
(ou en le tenant à la main et en
courant), et le rotor va prendre
suffisamment de tours pour générer
de la portance. Avec un rotor bipale
comme sur ce Smart Gyro, un
moteur de prélancement est
généralement obligatoire, sans quoi
on ne parvient pas à faire prendre
suffisamment de tours au rotor.
Ce moteur de prélancement sera
impérativement coupé avant de
décoller. Pourquoi ? Parce que
Une partie des pièces en carbone qui composent la tête rotor : lorsqu’il est en route, ce moteur
1 la qualité est excellente. génère un couple qui tend à faire
tourner le modèle dans le sens
2 Les équipements utilisés ici sont ceux préconisés par le magasin
Lindinger.
inverse du rotor. Sur un hélicoptère,
ce couple est contré par le rotor
arrière (qui s’appelle d’ailleurs rotor
3 Leestchâssis en ctp a été peint en gris et l’intérieur du fuselage
peint en gris granité. Le rotor est commandé par deux servos d’anticouple). Sur un autogyre,
standards, et un servo au format 15 g commande la roue avant. comme il n’y a aucun dispositif pour
contrer le couple, le moteur ne doit
À l’avant, juste sous le pare-brise, se trouve le servo de 9 g qui pas être utilisé en vol.
4 actionne la dérive.
Durant le vol, en avançant, le
La queue, le stabilisateur et la dérive sont en ctp. Après mastiquage
5 et ponçage, ils ont été peints à la bombe.
modèle « force » le vent à passer
dans le rotor (qui, au neutre, est
légèrement incliné en arrière).
6 Les deux contrôleurs (20 A pour le moteur de prélancement et
80 A pour le moteur principal) sont installés entre le fuselage Ce faisant, le rotor est maintenu
et le châssis en ctp. L’accu LiPo 3S 3 200 mAh vient de l’autre côté. à une vitesse constante et les pales
génèrent de la portance. Comme
Bien adapté pour ce petit autogyre, le moteur principal (Joker 3548) c’est le vent qui fait tourner le rotor
7 est installé en propulsif. (et non un moteur), il n’y a pas de
couple généré et le modèle n’a pas
8 Lele support
rotor est intégralement en carbone et en alu. En haut, on voit
qui donne le dièdre aux pales (afin d’avoir une bonne ou très peu tendance à tourner sur
stabilité). Le moteur de prélancement ne devra jamais être utilisé en vol. lui-même. Le décrochage est
normalement impossible :
si on ralentit trop le modèle,
il va se mettre automatiquement
à descendre (en avançant un peu)
comme s’il parachutait, avec une
vitesse de chute assez faible. Ce
faisant, le vent relatif va entretenir
la rotation du rotor, et donc
maintenir la portance.
Un autogyre se pilote comme
un avion. Les virages se font en
pilotant 3 axes, avec l’utilisation
impérative de la dérive. Quand
vous tirez sur le manche de
profondeur, le rotor s’incline en
arrière et le modèle monte,
exactement comme avec un avion.
Selon les modèles, quelques figures
de voltige de base sont possibles,
à condition de garder toujours le
rotor en charge positive (afin qu’il
continue à être entraîné). On peut
donc passer des loopings et des
tonneaux barriqués. Mais il faut
noter qu’un autogyre requiert
beaucoup de puissance pour
voltiger (plus qu’un avion à masse
équivalente).
Pour l’atterrissage, rien de
compliqué mais il faut se poser
avec le vent bien de face. On fait
l’approche comme avec un avion,
mais en conservant des gaz
jusqu’au sol. On cabre
progressivement à la profondeur,
comme on le ferait avec un avion,
même si c’est ici un peu plus
marqué.
Dès que le modèle est au sol, il est
impératif de piquer pour mettre le
rotor à plat. Cela évide de risquer
que le modèle ne se couche, surtout
s’il y a du vent.

prendre des repères pour bien la du petit contrôleur qui va au

centrer, percer transversalement
pour installer la vis M3, et le tour
est joué.
Le châssis bois a été peint en
gris, puis il est monté dans le fuse-
lage et poussé au maximum vers
l’arrière. Après prise de repères
(avec les écrous à griffes), on
perce à 3 mm le fuselage et le train
principal. Les roues sont installées
et j’ai changé les vis M4 fournies
(trop grosses) pour des M3. On
ressort le châssis pour installer les
servos, puis les deux contrôleurs :
il faut les souder sur une unique
prise, qui sera raccordée à l’accu.
Ils seront positionnés (avec un
velcro) sur un des flancs extérieurs
du châssis. Important, vous devez
retirer le fil rouge (le +) du cordon
récepteur. Il faut ensuite rallonger
les trois fils qui raccordent le petit
contrôleur au moteur de
prélancement.
Pour le train avant, il y a des
pièces en carbone qui le com-
posent. Sur le coup, je n’ai pas
compris à quoi servaient ces
pièces car la notice montre un
train en corde à piano. Cette der-
nière n’est pas fournie (et pour
cause) et j’en ai pliée une (cap de
4 mm). C’est seulement une fois
terminé et monté que j’ai compris
à quoi servaient ces pièces en
carbone… La commande est réa-
lisée avec une cap de 1,5 mm
pliée en « Z » aux extrémités.
On fait le nécessaire pour mon- Ce n’est bien sûr pas une maquette, mais ce petit modèle reprend la géométrie
ter le moteur (ajustage des trous d’autogyres existants en réel.

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 41

ESSAI Smart-Gyro de Rc Gyro Modelle / Lindinger
dans le fuselage), on installe le
châssis dans le fuselage et seule-
ment ensuite, on monte le moteur.
Attention à soigner vos passages
de fils pour qu’ils ne touchent pas
à la cage tournante du brushless.
Le train est vissé sur le fuselage et
la poutre de queue est fixée (elle
reste démontable grâce à une
astucieuse cale en ctp).
La roue libre est installée sur le
rotor (n’oubliez pas le frein filet sur
les vis pointeau). Pour monter le
moteur de prélancement, j’ai dû
agrandir les lumières d’origine
(pour pouvoir mettre les vis).
Les sièges des pilotes ont été
vissés (et non collés) pour faciliter
un accès ultérieur. L’accu LiPo 3S
3 200 mAh est installé avec du
velcro, sur le flanc extérieur
gauche du châssis. La place est
comptée…
Les commandes sont ajustées
en longueur (je n’ai pas utilisé les
tubes carbones fournis qui
recouvrent les tiges filetée M3). Au
neutre, vous devez obtenir un
angle de 7° vers l’arrière, facile à
ajuster avec la cale en ctp fournie.
Il faudra agrandir (au besoin) les
trous de passage dans le
fuselage.
42 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018
La décoration n’est pas four-
nie, j’ai ici utilisé des autocollants
dont je disposais.
RÉGLAGES
Le moteur de prélancement est
commandé par une voie propor-
tionnelle. Il devra être accéléré très
progressivement car le rotor est
lourd à entraîner et il ne faut pas
trop faire consommer le moteur.
La motorisation préconisée,
avec un accu LiPo 3S, est suffi-
sante mais, pour voltiger, il fau-
drait du 4S. C’est une configura-
tion que je n’ai pas testée car le
contrôleur du moteur de prélance-
ment ne supporte que du 3S.
D’autre part, il sera sans doute
difficile de loger un accu 4S, qui
sera trop épais.
Le rotor sera commandé grâce
à un mixage de type aile volante.
Quand vous donnez un ordre aux
ailerons à droite, le rotor doit
s’incliner à droite. Quand vous
cabrez à la profondeur, le rotor
devra s’incliner en arrière.
Au neutre, le rotor devra être
incliné légèrement à droite (de 3°
environ). De plus, vous devez pro-
grammer un mixage gaz => rotor
à droite pour 16 % (ce qui donne
une inclinaison de 3° supplémen-
taire lorsque l’on est à plein gaz).
À noter qu’il y a un peu de jeu
dans la commande du rotor (au
niveau des vis qui sont dans la
pièce centrale en alu), mais ça ne
pose pas de problème.
J’ai utilisé deux voies pour la
dérive (une pour la gouverne et
une pour la roue avant), ce qui
permet de régler séparément les
neutres et les débattements. Le
neutre de la dérive doit être décalé
de 10 mm vers la gauche. Enfin
il ne faut pas trop serrer les vis
des pales. En les laissant un peu
lâches, elles s’aligneront parfaite-
ment en tournant (avec la force
centrifuge) et ainsi on n’aura pas
de vibrations.
SÉDUISANT
Il aurait sans doute été possible de
réduire le prix de cet autogyre en
pensant, dès le départ, à un
design de pièces optimisé pour
une fabrication « industrielle ». Ce
point mis à part, le Smart Gyro est
un petit autogyre de très bonne
qualité, bien conçu et doté de
bonnes qualités de vol. Et c’est
surtout l’un des seuls disponibles
sur le marché… ■
 EN VOL Convaincant !
Le roulage sur piste en herbe doit se faire sur une piste bien tondue,
petites roues obligent. On pousse le manche de profondeur pour
mettre le rotor à plat, on lance manuellement le rotor et on met en
route le moteur de prélancement. Quand on entend que le rotor
n’accélère plus, il faut couper le moteur de prélancement (c’est
impératif) et, avec le modèle parfaitement face au vent, on accélère
le moteur principal et on relâche la profondeur. Le décollage
intervient rapidement : de 5 mètres s’il y a un vent de 10 km/h à une
douzaine de mètres sans vent.
Dès que le Smart Gyro est en vol, et après réglage des trims, on sent
que la machine est stable sur ses trajectoires et répond parfaitement
aux commandes.

La puissance du moteur est bien adaptée et le vol à plat requiert

mi-gaz. Je n’ai pas fait de mesures précises mais, en mettant
le moteur à fond, la vitesse de pointe est assez élevée pour la
catégorie (sans doute environ 80 km/h). On a donc de bons écarts de
vitesse car, en réduisant les gaz et en cabrant un peu, la vitesse est
assez faible.
Si on coupe les gaz, le modèle descend en autorotation et reste
parfaitement contrôlable, avec un taux de descente assez faible
et en avançant un peu. Il serait sans doute difficile de se poser en
l’état.
La maniabilité est bonne et les virages serrés se font sur un petit
rayon. Mais ce n’est toutefois pas un parkflyer, et il faut globalement
un peu de place pour évoluer confortablement.
La dérive est assez vive. En tangage, la réponse est assez douce
et précise. En roulis, ce n’est pas hyper vif et on dispose de plus
débattement à gauche qu’à droite (le neutre étant décalé à droite).
Ça se ressent en vol, avec une plus grosse maniabilité à gauche.

Un autogyre supporte facilement le vent. Le Smart Gyro se fait un

peu chahuter si ça souffle fort mais il conserve ses trajectoires et
pénètre bien le vent. Quand il y a une brise de 15 km/h, il est facile
de faire du vol stationnaire en restant face au vent, en cabrant à la
profondeur et en jouant avec les gaz.

À noter que le modèle est petit au sol mais possède une belle
présence en vol, et il paraît plus gros qu’au sol…

Avec le rotor bipale, il faut se méfier un peu et ne pas sortir du

domaine de vol. Par exemple, si on fait des virages très serrés, en
cabrant exagérément et en ne gardant pas assez de de gaz, le rotor
peut perdre ses tours et mettre du temps à les reprendre. Si ça vous
arrive, une seule chose à faire : mettre plein gaz et cabrer un peu
en maintenant le modèle à plat. En reprenant de la vitesse, le rotor
devrait réaccélérer.

Le looping est possible mais la puissance de la motorisation est

juste suffisante. Il faut prendre de la vitesse avec un piqué plein
gaz, cabrer franchement mais pas brutalement et ça tourne sur un
diamètre de 25 mètres environ. Attention à ne pas lancer la figure si
vous n’avez pas assez de vitesse, car le rotor perdra ses tours et le
modèle chutera sensiblement…
Je n’ai pas tenté le tonneau, le modèle ne m’ayant pas semblé
suffisamment vif en roulis. Mais avec un accu LiPo 4S qui permettra
de prendre plus de vitesse, ça peut peut-être passer. Inutile de
préciser que le vol dos n’est pas possible…

Même avec un accu de bonne capacité comme celui utilisé ici,

l’autonomie n’est que de 5 minutes. Pas la peine de venir de loin,
le Smart Gyro se freine très vite. La vitesse de toucher de roue
se fait à une vitesse faible et s’il y a 10 km/h de vent, on se pose
quasiment à l’arrêt.
Le train amortit bien et, dès que le modèle est au sol, on pousse
le manche de profondeur à fond pour mettre le rotor à plat et ainsi
supprimer la portance.

Bonne vitesse de pointe, excellente maniabilité, allure

inhabituelle…, le Smart Gyro ne devrait pas décevoir les
amateurs de machines originales !

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 43

 TECHNIQUE
Plan gratuit Beaver DHC2

LE PLAISIR
DE CONSTRUIRE !
Pourquoi se lancer dans la construction d’un modèle
quand celui-ci existe en RTF et pour moins cher ?
Pour plein de bonnes raisons, la première est de
créer un modèle de ses propres mains, et d’avoir
la grande satisfaction de le voir voler !
Texte et photos : Bruno Vernon

44 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018

L
a seconde raison est que
la construction est un
passe-temps ludique et
enrichissant, qui oblige
à faire travailler ses
méninges aussi bien que ses
doigts engourdis par des années
de montage de RTF. La troisième
est que le fait de maîtriser cette
technique, permet de modifier
et surtout de réparer ces mêmes
RTF lorsqu’ils sont cassés.
Voici donc le plan d’une semi-
maquette d’un Beaver de 1,70 m
d’envergure. Les formes ne sont
qu’approximatives par rapport au
vrai, nous parlerons plutôt d’une
maquette « silhouette ». J’ai
essayé de concevoir une
construction la plus simple pos-
sible pour qu’elle soit à la portée
de tous. Sans être difficile, elle
nécessite quand même d’avoir
préalablement assemblé un ou
deux modèles.
L’HEURE DES CHOIX
Il s’agit ici d’un modèle qui pos-
sède des volets, une soute de
largage et même un crochet de
remorquage. Quant au coût de ce
modèle personnel, il faut recon-
naître qu’il sera toujours plus
élevé qu’un exemplaire RTF, mais
dans des proportions raison-
nables, d’autant plus que votre
magazine vous offre le plan. Pour
un plan encarté, le gabarit devait
être modéré. J’ai donc choisi
cette envergure de 1,70 m qui
permet d’avoir un rendement
aérodynamique correct, ainsi
qu’une bonne visualisation en vol.
Cette dimension a aussi conduit
à réduire le plan à l’échelle 1/2 : il
suffit de le faire agrandir pour
retrouver le plan original. Étant de
la vieille école, je maîtrise peu
l’outil informatique, c’est pour
cette raison que ce plan a été
tracé à la main.
Les ailes sont en deux parties
pour un transport plus facile, mais
on pourra les construire d’une
seule pièce. Elle possède le sem-
piternel « Clark Y », un profil uni-
versel, polyvalent et très facile à
mettre en œuvre avec sa
construction à plat. Ces ailes sont
équipées de volets, une option
que je recommande fortement,
car ils ont tout un tas de vertus :
ils permettent des descentes
sous forte pente et des atterris-
sages bien plus courts quand ils
sont braqués au maximum. Les
décollages sont aussi possibles
en emportant de lourdes charges,
ou en remorquant un planeur
quand ils sont en position inter-
médiaire (profil creusé). Et la

BRiEFiNG

PLAN GRATUIT
Beaver DHC2
de Bruno Vernon
CARACTÉRISTIQUES
ENVERGURE 1 700 mm
LONGUEUR 1 050 mm
CORDE 250 mm
PROFIL Clark Y
SURFACE 42,5 dm²
MASSE 2980 g
CH. ALAIRE 70 g/dm²

ÉQUIPEMENTS
Aujourd’hui, construire son modèle SERVOS x6 TopModel MS2810 MG,
n’a rien de rationnel au premier x2 Hitec HS-311
abord. Mais c’est incontournable MOTEUR Brushless XPower
quand on veut sortir des sentiers XC3526/10 - 870 kV
battus, en réalisant un modèle CONTRÔLEUR Xpower XREG 60 A
introuvable ou modifié « à sa
HÉLICE Graupner 14x6
sauce ». Cette reproduction de
Beaver se distingue par des ACCU PROP. LiPo 4S 4 000 mAh
fonctionnalités qu’aucun modèle
RTF ne propose. On se lance ? RÉGLAGES
CENTRAGE 75 mm du B.A.
DÉBATTEMENTS*
AILERONS +10/-15 mm
avec 20 % expo
PROFONDEUR +/- 20 mm
avec 30 % expo
DIRECTION 2x20 mm
avec 40 % expo
VOLETS 0 à 50° avec
compensation
à piquer de 0 à 5 mm
(* : «+» vers le bas et «-» vers le haut)

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 45

TECHNIQUE Plan gratuit Beaver DHC2
familiarisation au maniement
d’une commande supplémentaire
est un vrai plus au niveau
pilotage.
La soute de chargement est là
pour agrémenter des vols qui, à la
longue, peuvent devenir lassants.
Quoi de plus ludique que de lar-
guer un parachute pour qu’il se
pose au plus près de vous ? Sans
compter que cette soute peut
emporter presque n’importe quoi :
bonbons, pétards, guirlandes, etc.
Quant à la motorisation électrique,
je crois que c’est une évidence :
plus facile au niveau de la
construction ou de la mise en
œuvre, et sans entretien après les
vols. On pourra bien sûr monter un
moteur thermique (7,5 cm3), mais
la soute non étanche n’aimera pas
les résidus d’échappement. Tous
ces choix vous semblent cohé-
rents ? Alors, c’est parti !
CONSTRUCTION
EN IMAGES
Les ailes sont de construction
traditionnelle, vous pouvez égale-
ment les construire avec un
noyau expansé et coffrage balsa.
Le léger dièdre de 3° est donné
par simple pliage de la clé d’ailes,
c’est moins compliqué que d’in-
tégrer ce dièdre dans la construc-
tion. N’oubliez pas d’incliner la
première nervure avec le gabarit.
Les saumons sont faits à l’an-
cienne, on peut aussi les réaliser
pleins en partant d’un bloc de
basa très tendre que l’on ajourera
au maximum. Cela évite du poids
en bout d’aile, limitant l’inertie
toujours préjudiciable en vol.
Les ailerons et les volets sont
découpés à la scie à ruban après
construction. Cette méthode est
la plus simple, en donnant une
grande rigueur dans les aligne-
ments. Si vous ne possédez pas
de scie à ruban, prenez une lame
de scie à métaux en vous laissant
guider par un réglet collé au
scotch sur le coffrage, après avoir
tracé les lignes de découpe. Les
guignols sont façonnés dans une
plaque époxy. Sinon, vous pou-
vez acheter des guignols du com-
merce, à condition de respecter
le décalage de l’axe de rotation
pour les volets (pour leur per-
mettre de descendre au maxi-
mum). Les ailerons et les volets
sont actionnés par des mini-ser-
vos MS2810 MG Topmodel, me
donnant satisfaction depuis très
longtemps. Dotés de pignons
46 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018
LES ÉTAPES DE LA CONSTRUCTION
métal avec un couple de 2,8
kg.cm sous 4,8 V, ils sont bien
adaptés à cet avion, pour un prix
très compétitif.
Les haubans sont fonctionnels
et contribuent à la bonne rigidité
de l’ensemble de la voilure, même
si les ailes ont une construction
suffisamment solide. De plus, ils
participent largement à l’aspect
esthétique. Leur fixation sur les
ailes est prévue avec de simples
vis Parker. On pourra modifier
cette fixation par un système plus
sophistiqué de tétons et goupilles.
Pour minimiser les coûts, les ailes
sont entoilées en Solarfilm, c’est 1
largement suffisant pour ce genre
de modèle. Je dois dire que le
Solar est un très bon produit, plus
facile d’emploi que son concurrent
l’Oracover, car il est moins épais.
Il a aussi une excellente rétracta-
tion à l’air chaud et une très bonne
tenue à la déchirure, pour un prix
inférieur à son concurrent. Enfin,
une décoration inspirée de celle
d’un Beaver canadien est faite
avec de l’adhésif, c’est une opéra-
tion à ne pas négliger, car tout le
charme d’un avion vient souvent
de sa décoration.
Le stabilisateur et la dérive
sont des plus simples, puisqu’il
s’agit d’un profil planche. Choisir 2
du balsa moyen pas trop tendre,
sous peine de voir vriller le stabi- 3
lisateur lors de l’entoilage. La
commande des volets mobiles
est assurée par une CAP de 50/10
pliée en U et enfilée dans lesdits
volets, renforcés à cet endroit par
de la fibre de verre 25 g impré-
gnée de résine époxy. Profondeur
et dérive seront actionnées par
une paire de servos Hitec HS-311,
délivrant un couple de 3 kg.cm
sous 4,8 V.
Le fuselage du vrai Beaver est
une caisse rectangulaire avec des
angles très arrondis, il eut été
dommage de ne pas reproduire
cette spécificité, certes pas évi-
dente à construire. Plutôt que de
me lancer dans un treillis de balsa
compliqué, j’ai préféré opter pour
une construction pleine que l’on
poncera après coup. D’une grande
simplicité, cette solution présente
cependant deux inconvénients :
elle génère pas mal de poussière,
et le prix de revient est plus élevé.
Respectez le déroulement du
montage et ne fermez le fuselage
qu’au dernier moment, car il est
bien plus facile de bien mettre en
place les commandes d’empen-
nage et de roulette de queue avec
le fuselage encore ouvert.
4 8

5 9

6 10

1 Leconstruction
profil « clark Y » permet une
à plat. 7 Ilméthode
y en a bien d’autres, mais voici la
employée pour ce capot moteur.

En guise de fourreau, un tube laiton

2 accueillera la clé d’aile.
Les ailerons et les volets sont
3 directement découpés à la scie à ruban.
4 Collage des deux couples principaux
du fuselage.
8 Avec un peu de méthode, on découpe
les angles pour limiter le ponçage visant
à reproduire les arrondis.
9 Particularité intéressante de ce modèle
maison, la soute offre un volume
généreux.

L’entoilage au Solarfim est facile

Les flancs sont renforcés par 10 à appliquer, sa finesse facilitant
5 des baguettes triangulaires. le recouvrement des surfaces courbes.

6 Mise en place et collage du couple

moteur.
7

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 47

TECHNIQUE Plan gratuit Beaver DHC2

1 Une CAP vient

protéger la
surface débordante
du volet de dérive,
pour ne pas coincer
le câble lors du
remorquage.

2 Ladescommande
gouvernes de
profondeur débouche
à arrière du fuselage.
Elle est ensuite
dissimulée par une
extrémité façonnée
dans du balsa.
1 4
3 Leremorquage
crochet de

avec son servo de

commande.

4 Leprotégé
moteur est
derrière
une grille métallique
peinte en noir.

5 Lefixébrushless est
par l’avant
sur des tiges filetées.
Notez le lest de 100 g,
nécessaire pour
obtenir le centrage.

2 5 6 Ilplace
y a assez de la
à l’intérieur
du fuselage pour
implanter aisément
l’équipement radio.

3 6
Sur l’avant, il y a beaucoup de
CTP. Mais le nez du Beaver étant
très court, on peut charger la
construction de ce côté, l’équili-
brage du centrage demandant
pas mal de poids sur l’avant. La
trappe d’accès pour les accus est
fabriquée à partir de couples et
de balsa roulé, car il était trop
compliqué de la façonner avec
des blocs de basa. Le verrouillage
se fait avec des aimants puis-
sants achetés sur Internet pour
2,50 euros port compris.
Pour le capot, j’ai choisi sur le
plan la solution des couples avec
du CTP 6/10 roulé. On pourra tout
à loisir fabriquer un capot en fibre
avec la méthode du moule perdu,
ou pourquoi pas trouver un pot en
plastique (ou autre) aux bonnes
dimensions. Le CTP pourra être
remplacé par du balsa 15/10
Le remorquage d’un planeur Spatz de 2,5 m est en préparation. durci par du tissu 25 g collé à la
résine à l’eau (Ezekote), c’est la
solution que j’ai retenue. La fixa-
tion du capot se fait par trois
tétons de centrage sur le bas, et
deux vis Parker par le haut.
Le train est taillé dans du dural
de 3 mm, c’est un choix écono-
mique personnel, ayant des
chutes à l’atelier. Il sera possible
de commander un train aux
dimensions proches en fibre de
verre ou, mieux, en carbone. Le
montage de la roulette de queue
est un peu tarabiscoté, ceci est
dû au fait que l’axe d’articulation
de la dérive n’est pas au même
niveau que celui de l’axe de pro-
fondeur, comme le vrai en fait. Il
est possible d’opter pour une
autre solution, avec une roulette
indépendante commandée par
des câbles aller-retour.
La trappe servant à fermer la
soute devra être renforcée avec du

48 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018

Nous vous rappelons que le fichier pdf du plan
est disponible sur simple demande par mail à :
modelemag@.editions-lariviere.fr

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 49

TECHNIQUE Plan gratuit Beaver DHC2
CTP. Deux butées en samba per-
mettent de bien la verrouiller en vol
(le servo doit forcer un peu), car le
poids des éléments emportés et
l’action aérodynamique font
qu’elle a tendance à s’ouvrir toute
seule. Prévoir un servo format mini
pour gagner du poids et de la
place, mais suffisamment
coupleux.
L’entoilage du fuselage n’est
pas une sinécure, ces formes
arrondies sont esthétiques mais le
revêtement thermorétractable
n’aime pas les arrondis. Patience
et minutie sont de rigueur pour en
venir à bout.
MOTORISATION
ET RÉGLAGES
Côté motorisation, n’étant pas un
spécialiste de l’électrique, je me
suis laissé guider par les descrip-
tions faites par les annonceurs.
Chez TopModel, ils ont de très
bons moteurs brushless de
L’envergure de 1,70 m représente le bon compromis entre l’aspect pratique et la « présence » en vol.
La construction ne nécessitera pas non plus un chantier trop imposant.
50 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018
marque XPower. J’ai choisi le XC
3526/10 de 35 mm de diamètre,
supposé équivalent à un moteur
thermique entre 6 et 7,5 cm3, et
capable de faire voler un avion de
3 kg. Le contrôleur associé est le
XREG60, équipé d’un Bec et sup-
portant 60 A. Un LiPo 3S devait
suffire à l’alimentation, mais à
l’usage, la puissance s’est avérée
un peu faible. Un LiPo 4S a alors
littéralement boosté le moteur,
cette puissance étant la bienve-
nue car notre avion est une bête
de somme, entre le remorquage
et le transport de charges. Les
nombreux essais ont montré que
l’hélice 14x6 était un bon com-
promis entre les différents types
de vol.
Le centrage retenu pour les
premiers vols est à 30 % de la
corde, une valeur classique. Pour
l’obtenir, il a fallu rajouter 100 g
de plomb malgré l’accu 4S 4 000
mAh bien calé sur l’avant. Rien
de pénalisant car l’avion n’est
chargé qu’à 70 g/dm²…
Le Solarfilm blanc est agrémenté
de décorations en adhésif pour
les touches de jaune et les
immatriculations. Les vitrages sont
simulés avec de l’adhésif noir.
UN AVION POUR
SE FAIRE PLAISIR
Avec cet avion, je me suis fait
doublement plaisir. Tout d’abord
en le construisant, bonifié par
le fait que c’était un prototype,
et ensuite à le faire voler.
La construction est réellement
un plus dans notre discipline,
un vrai délice qu’on se refuse
souvent par manque de temps
ou par paresse, et c’est bien
dommage.
Le vol de ce petit Beaver est
finalement très attrayant, car les
ailes hautes ont leur particularité
auquel ce modèle n’échappe
pas. Sa polyvalence est un véri-
table atout et on peut varier les
vols pour ne jamais se lasser.
Autre petit bonheur sur le terrain,
lorsque l’on vous pose la ques-
tion : « Il vient de chez quel
fabricant, cet avion ? ». Vous
allez pouvoir répondre : « C’est
une fabrication maison,
Monsieur ! ». ■
Le largage d’objets divers,
comme ce parachute, est
une activité amusante.

EN VOL Il vole… comme un Beaver !
Attention au décollage sur piste
bitumée : un Beaver est comme
un Piper, il se pilote. Une mise
en puissance progressive, de la
direction pour contrer le couple
moteur et que l’on relâche peu à peu,
et voilà l’oiseau dans son élément.
Ce premier vol va confirmer les choix
faits pour ce modèle : le centrage
retenu est le bon, et le Vé longitudinal
(1°) permet à l’avion de voler sans
un cran de trim.
Ce Beaver vole relativement vite
mais il possède une bonne plage de
vitesse. Profondeur cabrée à fond et
gaz coupés, le décrochage est quasi
inexistant, l’avion se contentant de
parachuter. Le lacet inverse est peu
présent grâce au différentiel appliqué
aux ailerons. J’avais programmé
au cas où un mixage aileron/
direction, qui s’est finalement avéré
inutile. La sortie des volets freine
considérablement l’avion, le taux
de chute est alors donné par le
mixage à piquer programmé à la
profondeur.
Confiant dans la solidité de l’appareil,
et grâce à la bonne marge de
puissance, j’ai entamé quelques
figures acrobatiques que notre
Beaver accepte sans broncher.
Boucles, tonneaux barriqués,
renversements et vol dos sont au
programme.
L’atterrissage est un peu sportif, le
Beaver ayant tendance à rebondir
et à partir d’une aile sur l’autre, un
comportement commun à beaucoup
d’ailes hautes. Il faut donc soigner
son approche et ne pas atterrir
trop vite, bien aidé en cela par les
volets. Une fois braqués à fond, ils
permettent d’arriver quasiment à
l’arrêt s’il y a un peu de vent.
Les vols suivants ont eu pour but de
tester les deux options du Beaver,
l’emport de charge et le remorquage.
Ce Beaver est un avion
agréable à piloter. Sa
soute pour larguer des
bonbons ou des petits
parachutistes, ainsi
que son crochet de
remorquage, en font une
bête à tout faire !
Bien que la soute soit située un
peu en arrière du centre de gravité,
l’emport de charges ne modifie pas
le comportement de l’avion, qui
supporte sans problème un centrage
légèrement reculé. J’emmène
régulièrement deux parachutes de 60
cm de diamètre pour un poids total
de 130 g, sans conséquence sur les
qualités de vol. Larguer ces deux
parachutes à 50 m d’altitude pour
qu’ils atterrissent dans une cible est
assez jouissif.
Poursuivons par le remorquage du
Spatz de mon ami, un planeur de
2,50 m qui pèse environ 1,3 kg. La
puissance du Beaver est largement
suffisante pour tracter ce petit voilier,
et le comportement reste très sain
même en mode remorqueur. C’est un
vrai bonheur de voir évoluer tout en
douceur cet attelage. L’accu permet
de réaliser 4 à 5 remorquages avant
de chuter aux alentours de 30 % de
capacité.
Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 51
 REPORTAGE Horizon Airmeet

UN SHOW
EXCEPTIONNEL !
Chaque année depuis maintenant dix ans, à la mi-août, l’antenne allemande
du groupe Horizon Hobby organise un énorme show. Et nous y étions !
Texte et photos : Yann Moindrot

52 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018

 C’est ballot ! Voilà ce qu’il arrive quand on actionne malencontreusement
l’interrupteur du fumigène juste avant de voler…

Horizon Hobby fait les

choses en grand pour son
show européen annuel :
des gros modèles en
très grand nombre, des
très bons pilotes, etc.
Assurément du grand Vol de groupe pour ces Spitfire (kits Carf Models, envergure 2,6 m) équipés
de moteurs Kolm bicylindre en ligne 4 temps de 155 cc.
spectacle !

Belle patrouille, avec des figures parfaitement synchronisées, pour ces deux
PC 21 équipés de turbopropulseurs (kit Skymaster, env. 2,8 m, Jetcat SPT10).

Belle brochette de P-51 parés pour une course aux pylônes (Kit Carf Models,
env. 2,4 m). Il y avait de tout côté moteur : électriques, 2 temps, 4 temps 3 cylindres…

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 53

REPORTAGE Horizon Airmeet L’Allemand Markus Rummer dans ses
œuvres, avec un Mephisto de Carf Models :
un gros jet de 3,1 m long et motorisé par
une turbine de 30 kg de poussée.

V
ous connaissez forcé-
ment le groupe américain
Horizon Hobby. Il com-
prend de nombreuses
marques comme Hangar
9, E-Flite, Parkzone, Spektrum, etc.
Il a même racheté depuis peu un
autre groupe américain : Hobbico.
De ce fait, les marques Great
Planes ou Topflite font désormais
partie du giron Horizon Hobby.
Ce show européen a lieu en
Bavière (Allemagne), sur un aéro-
drome grandeur, et propose un
spectacle varié : des aéromodèles
en grand nombre (principalement
des gros à très gros…), quelques
démonstrations d’avions grandeur,
un terrain pour des courses de
voitures RC, etc.

DU VRAI SPECTACLE
L’entrée est payante et les visiteurs
viennent en nombre, avec sans
doute 10 000 personnes sur les L’organisation avait fait les choses en grand : notez la grue qui était là pour maintenir
deux jours. Il faut dire que le spec- en l’air d’énormes enceintes et des phares pour la séance de nuit.
tacle est à la hauteur… Les pilotes
sont sélectionnés par l’organisation
et ne viennent que sur invitation.
On retrouve ainsi les meilleurs
pilotes allemands, mais aussi des
Autrichiens, des Italiens, etc.
Les vols se sont enchaînés sans
temps mort, avec quelques temps
forts comme les patrouilles du
team Red Bull, des simulacres de
courses Reno, les 10 warbirds du
Team Legendary Fighter, etc. Il y a
eu quelques slots réservés aux
modèles du groupe Horizon :
même si les avions étaient assez
petits, c’était plaisant à regarder
car ils volaient en grand nombre et Seule femme pilote du show, Cécile Vous le reconnaissez ? Juan Pablo
Moindrot et son Spitfire Carf Models Montaya était l’invité d’honneur de ce
en même temps. La météo a été (env. 2,6 m, moteur Kolm 155 cc show car cet ancien pilote de Formule 1
parfaite, sans doute un peu trop 4 temps bicylindre en ligne). pratique aussi l’aéromodélisme !
chaude, mais très ensoleillée et
quasiment sans vent.
Côté grandeur, il y avait du
beau monde : un vol en duo de
Grod 109 (de jour, mais aussi de
nuit pour le show du samedi soir,
où il tirait un splendide feu d’artifice
depuis le ciel !), un Pitts, un planeur
de voltige Salto, un North Américain
T-28 et même un Yak 11.
Une tombola était organisée
pour gagner du matériel Horizon
Hobby et a attiré beaucoup, beau-
coup de monde. La file d’attente
faisait plusieurs dizaines de mètres !

POURQUOI PAS VOUS ?

Il y a un peu de route à faire depuis
la France, mais le show en vaut la
peine et ça peut être l’occasion de
visiter la région en famille…
Rendez-vous l’année prochaine ? Le team Horizon Hobby présentait de nombreux modèles de la gamme, une belle escadrille !

54 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018

Un gros P-47 de 3 mètres d’envergure, motorisé par un moteur Moki 5 cylindres
en étoile de 400 cc : quelle musique !

Ce P-51 de 2,3 m est équipé de
deux brushless Hacker Type Q80 qui
entraînent des hélices contrarotatives
(Menz 22x12). Les accus sont des 12S
15 000 mAh (!!!) et l’avion pèse 23 kg.
Durant le slot « Reno », un P-51 (kit Carf Models) équipé d’un moteur Kolm
3 cylindres en ligne croise un Nemesis (Kit Air-C-Race) équipé d’un moteur
2 temps de 150 cc. Ce n’est passé pas loin !

Cet énorme ASW 27 était équipé d’un pylône rétractable.

Voilà le souci du détail : ce Me 109 était équipé d’un microparasol Il y avait deux énormes Swift comme celui-là (8,3 m d’envergure, 90 kg)…
pour protéger la bulle !

Cet original He 162 (kit perso) a été difficile à mettre au point mais semble maintenant Ce gros Su-29 était motorisé par un énorme moteur électrique Hacker
voler correctement… A200 de près de 10 000 W !

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 55

REPORTAGE Horizon Airmeet

On est ici dans le gigantesque avec les deux AlphaJet de la famille Fuchs : échelle 1/2,58,
longueur 4,65 m, env. 3,53 m, 110 kg, 2 turbines Jetcat de 40 de poussée chacune…
Et ils font un superbe vol en patrouille !

Gigantisme encore avec cet énorme L39. C’est un kit du commerce (Tomahawk Aviation)
et l’oiseau affiche 77 kg, 4,50 m d’envergure, 4,65 m de long (turbine Jetcat de 62 kg de
poussée). Il se posera sur le ventre (presque sans dégâts) car le train rentrant électrique
était bloqué à moitié sorti !

Là encore,
un gros, très
gros modèle :
l’Aermacchi MB
339 de l’Italien
Daniel Socionovi
fait 3,35 m
d’envergure et
4,3 m de long,
et est motorisé
par une turbine
JetCat de 40 kg
de poussée.

Ernst Keplinger a construit ce superbe autogyre MTOsport. Le diamètre rotor est de

3,75 m, le poids de 24,4 kg, et la motorisation est électrique avec des LiPo 12S.

Les Legendary Fighters : une

équipe de pilotes allemands qui
volent avec une dizaine de gros
warbirds en même temps…

56 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018

 DU CÔTÉ DES VRAIS

Un superbe North-American T-28.

Robert Illmayer a construit lui-même cet énorme Lama SA 315B (échelle 1:2,5).
Le diamètre rotor est de 4,5 m, la longueur de 4,3 m, pour un poids de 81 kg.
La turbine est une Jakadofsky et le modèle est full maquette, à l’image de la
commande d’anticouple par câbles.

Ce Yakovlev Yak 11 était le seul à ne pas atterrir sur place,

la piste étant un peu courte pour lui.

Il y a eu très peu de crashs car le niveau de pilotage est très élevé. Ce Sea Fury
demandera tout de même un peu de travail avant de revoler…

Passage en glissade pour ce Pitts : spectaculaire !

L’art de ranger beaucoup de modèles dans un espace restreint !

Ces deux Grob 109, motorisés par des modestes moteurs de 95 ch,
ne sont a priori pas spectaculaires. Mais à la nuit tombée, ils décollent,
voltigent et tirent un feu d’artifice depuis le ciel !

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 57

 REPORTAGE
Vol de pente Mâcon 2018

TOUJOURS
UN SUCCÈS !
C’est du 10 au 13 mai dernier que se sont déroulé nord-nord-ouest souffle assez fort
pour donner une dynamique et
les 4 jours de vol de pente du club de Mâcon. permettre aux plus matinaux de
Une 46e édition qui perdure, quand les tester les conditions de vol. Les
concurrents arrivent tout douce-
manifestations, publiques ou non, deviennent ment, tout au long de la matinée.
de plus en plus difficiles à organiser pour les clubs. C’est un concours avec un juge-
ment statique et un jugement en
Texte et photos : Johan Gallet vol, les deux étant effectués par
des membres du MACM. C’est
toutes catégories. La bonne
humeur est bien présente, pas de
prise de tête, on échange, on parle
technique, bref, on vit cette pas-
sion dévorante…
On remarquera les très belles
machines de Luc Meneguz du vol
libre 38, à savoir un Slingtby T25
de 5 m ainsi que son SDZ 59 de
4,9 m. Deux superbes réalisations

C
e fut encore une réussite,
grâce aux membres d’un
club de passionnés tou-
jours prêts à donner de leur
temps et de leur énergie
dans cette rencontre de planeurs.
Aujourd’hui encore, elle reste une
des plus célèbres en France. Cette
édition fut placée sous la nou-
velle présidence de Rémy Arbelot,
fraîchement élu, qui remplace
Jean-Pierre Morel, après dix ans
de bons et loyaux services.
LE CONCOURS
MAQUETTE DU JEUDI
Nous sommes sur la pente nord,
face à la célèbre roche de Solutré,
et le temps est très gris en ce jeudi
matin. Heureusement, un vent de
donc 24 pilotes qui, à 13 h 30,
prennent part au concours ; tout
débute alors par le jugement sta-
tique, très simplifié, le but du jeu
étant de prendre du plaisir. Deux
juges du MACM décortiquent,
analysent et notent ainsi les 24
planeurs. Il y a de tout, et c’est ce
qui fait le charme de la rencontre :
Des ready to fly aux maquettes, du
plus petit au plus grand, et de
personnelles qui font vraiment
plaisir à voir ! Deux autres
machines ont également attiré les
regards : le Harbingler et le
Musger MG12a de Michel
Malabat. La finition de ces deux
modèles de construction person-
nelle est tout simplement épous-
touflante ! Au chapitre des
« gros », on notera la présence du
KA-8 de 5 m de Frédéric

58 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018

Chaumeil, de l’Aéromodele
Planeur Normand, issu d’un short
kit, ainsi que le KA-6 de Benoît
Barandon, de construction per-
sonnelle, à la livrée jaune et cha-
toyante. Plus raisonnable en
taille, Ronan Plu, Fred Marie et
Pascal Cepeda présentaient de
jolis petits ASW 15 de 1,8 m
(issus de kits Silence Model).
Jean-Michel Yvé et son compère
Stéphane Mangin, des habitués
de la rencontre, présentaient res-
pectivement un KA-6 et un KA-8,
le premier étant perso et le
second issu d’un kit.
N’oublions pas le DG600 de
Jérôme Tuilliez, venu de Chenove,
le gros Pegase perso de Jérôme
Vadrot venant de Chalon-sur-
Saône, et le petit PIK 20 à la fini-
tion bluffante de Gilbert Geay.
Le sud de la France était éga-
lement bien représenté par Pierre
Caillol, un autre habitué de la
rencontre qui nous présentait son
célèbre Grob de 3,8 m, et par
Sylvain Wasserman, un autre habi-
tué avec son KA-6 perso de 4,2 m.
Originalité avec le Lasco Lark
de Claude Lacombe, planeur
australien, une vieille toile de
construction personnelle. Pour
terminer, le célébrissime club des
mouettes avec ses acolytes habi-
tuels… Claude Lelven avait amené
son PB4 perso de 1,30 m, Bertrand
Douet un Spatz 55 perso de
3,75 m et Stéphane Ahinotcho un
LS3 perso de 3 m.
Tout au long de l’après-midi,
les vols vont s’enchaîner. Les
conditions sont bonnes mais tur-
bulentes. Dans ces conditions,
les gros modèles, sortaient leur
épingle du jeu grâce à leur inertie,
quand les plus petits avaient plus
de mal à tenir des trajectoires
« propres » et coulées.
L’atterrissage était de loin la
partie la plus délicate pour les
pilotes et, même en arrivant avec
du badin, « les rouleaux » don-
naient du fil à retordre et il fallait se
battre pour que les atterrissages
soient propres et dans la zone. LES VOLS LIBRES des PSS. En effet, cette « mode »
Mais ils ont tous joué le jeu et ont venue d’Angleterre dans les
fait preuve de maîtrise et talent DU VENDREDI années 70 est très originale. Elle
pour nous offrir des évolutions C’est une tradition à Mâcon : le consiste à faire voler des avions
dignes des planeurs grandeur. vendredi est dédié au vol libre. (qu’ils soient à hélice, réacteur ou
Quand on sait que ces passionnés Libre de tout concours, de tout autre) comme un planeur, sans
passent des mois à étudier et jugement, chacun peut voler avec motorisation. Le MACM peut être
construire leur propre machine et ce qu’il veut. Car c’est aussi ça, fier d’organiser la seule rencontre
qu’ils la mettent en l’air dans des Mâcon : convivialité et partage, et en France de ce genre d’événe-
conditions « spéciales », en pre- de tout et pour tout le monde ! ment… Seule contrainte de ce
nant le risque de tout perdre ou type de concours : les conditions
casser, on ne peut que s’incliner de vol doivent être parfaites ! Mais
devant le beau pilotage. Les résul- LE CONCOURS PSS les dieux du ciel et du vent ont une
tats sont connus vers 17 h 30 : fois de plus entendu les membres
Benoît Barandon l’emporte avec DU SAMEDI du club.
son KA-6, devant Fred Chaumeil S’il y a bien un concours dont le Ce concours, lui aussi très
et son K8. MACM peut être fier, c’est celui « cool », ne nécessite pas de
La rencontre de vol de pente
de Macon se distingue par
son concours PSS : des avions
dépourvus de moteur et que
l’on fait voler comme des
planeurs à la pente…
Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 59
REPORTAGE Vol de pente Mâcon 2018
Le Musger de
Michel Malabat : une
réalisation personnelle
de 2,75 m d’envergure.
1 Luc Meneguz et son Szd 59 au
statique : une machine perso de 4,9 m
d’envergure et 8 kg en ordre de vol.
2 Lele gros
vainqueur du concours maquette :
Ka6 de Benoît Baradon au
départ (5 mètres d’envergure pour 6 kg).
3 C’est parti pour le Ka8 de Fred
Chaumeil. Ce modèle issu d’un short
kit (5 mètres d’envergure pour 10 kg)
termine second du concours maquette.
4 Lancer par Fred Marie du petit
Asw 15, un kit Silence Model
de 1,8 m d’envergure.
1 10 kg, c’est déjà un gros modèle.
2
3
60
machine de haut vol pour y
participer.
On peut croiser de tout, de la
mousse taillée à la hache, au jet
de 2,5 m perso, le but du jeu étant
toujours de se faire plaisir. Après
la traditionnelle inscription du
matin, entre le café et les crois-
sants, les premiers arrivés font
leur apparition. Et je ne vous
cache pas que c’est mon moment
préféré ! Moment où l’on découvre
les nouveautés, et 2018 fut un
très bon cru…
C’est 36 pilotes et machines
qui débutent le concours en
début d’après-midi avec un petit
vent du sud qui forcit au fil du
temps : parfait. Comme pour le
concours maquettes planeur du
jeudi, les concurrents passent un
par un devant les trois juges ultra-
concentrés du MACM…, avant de
passer les épreuves en vol, com-
mentées par Didier Cervera.
Comme je vous le disais un peu
plus haut, on voit de tout : des
mousses, avec les Fouga
Magister du très actif Club des
Mouettes, des avions très simples
en EPP, jusqu’au gros et original
Ov1 Mohawk de Pierre Georges
et François Rouy (club Dassault).
Ce Mohawk fut la vedette 2018,
de par sa nouveauté et de son
originalité incontestable. Avec
ses 2,6 m d’envergure et ses
Les détails et la finition sont très Réalisation perso pour
bien réalisés, avec une vraie le Slingsby t25 de Luc Meneguz
(5 m d’envergure et 7,8 kg).
recherche technique de concep-
tion et de réalisation. Même les
pilotes sont à l’effigie des
concepteurs – constructeurs.
C’est le pilote d’essai « attitré »
des pentes mâconnaises, à savoir
Jean-Mi Yvé, qui va faire le pre-
mier vol de ce gros oiseau. Après
un lancer à la catapulte, au vu de
la masse de l’Ov1, l’avion part
tranquillement et fait son premier
virage… il vole ! Les applaudisse-
ments de la foule surmotivent le
pilote mais l’avion part sur une
trajectoire descendante… et ne
remontera malheureusement pas ! Les mouettes RC, fidèles parmi les fidèles
depuis des années… (env. 1,3 m, 800 g).
Une petite équipe part chercher le
Mohawk et remonte un bon
moment après, l’avion étant bien
amoché. Cela fait partie du lot de
l’aéromodéliste, et il existe tou-
jours un risque quand on fabrique
un modèle original, de belle taille
et en PSS sans motorisation…
Bravo encore à l’équipe Dassault,
qui repart ainsi, suite à la décision
du club MACM, avec le trophée
des PSS qui récompense un
modèle ou une équipe. Nous
souhaitons de tout cœur décou-
vrir l’année prochaine le modèle
reconstruit.
Dans le même registre de
taille, le Lancaster de Ronan Plu
est une réussite complète. Avec
ses 3 m d’envergure, sa belle
décoration camouflage mat, ce
quadrimoteur (sans moteurs !) en
impose. Quant au vol, on voit que
Ronan connaît bien son avion, il a
fait une démonstration
MAGISTRALE de pilotage, dans
des conditions pas toujours très
bonnes… Merci à lui pour le

Le lancer parfait ! Ici le DG 600

de Jérôme Thuilliez, un grand
modèle de 6 mètres d’envergure
issu d’un kit.

61
REPORTAGE Vol de pente Mâcon 2018
1 refusant de prendre de la vitesse
2 1 Lemètres
gros KA-6 E de Jean-Michel Yvé (5
d’envergure, 10,5 kg)
au jugement statique.
2 Lele petit
vainqueur en catégorie PSS,
Bearcat de M Breschbuell
(env. 1,25 m).
3 Le4e petit DC3 de Fred Marie termine
du concours PSS
(envergure 1,6 m).
4 Ronan Plu ramène son énorme
Lancaster (3 m d’envergure
pour 10 kg), après un vol d’anthologie.
Il termine 3e du concours PSS.
3 des modèles (un FW190, un F8f
4 qui ont l’habitude des pentes
62 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018
spectacle. Cela lui vaudra la
seconde place du classement,
une place bien méritée.
Une autre nouveauté 2018
concerne un avion de ligne, avec
l’Airbus A350 de Bertrand Douet.
La conception de cet avion est
plus qu’originale car elle est en
carton imprimé. Mis en forme
d’après un plan agrandi, sur des
formes en Depron. L’avion
mesure 2,5 m d’envergure pour à
peu près 3 kg… Qui dit mieux ?
Là aussi le premier vol va être
quelque peu « scabreux », l’avion
et de la dynamique. Après le pre-
mier atterrissage, il est décidé
d’enlever les nacelles moteur.
Modification payante, les nacelles
devaient faire trop de traînées.
Dès lors, l’avion devient très sain,
et très sage. Les passages au ras
de la pente sont très agréables et
la ligne de l’appareil est superbe.
Il termine sur la troisième marche
du podium.
Une autre équipe s’est aussi
particulièrement distinguée. Tout
d’abord parce qu’elle vient de
Thoun (Suisse) et parce qu’elle
était présente avec cinq modèles
(de surcroît perso). Si la finition
Bearcat, une originale aile volante
Swalow, un ME 163 Komet et un
Klemm 25) est un cran en des-
sous de certains, le niveau de
pilotage suisse est juste impres-
sionnant ! En effet, Monsieur
Bresbuell avec son Bearcat fera
un vol tellement réaliste que la
note attribuée sera la meilleure du
concours, ce qui lui permettra de
terminer sur la première marche
du podium. Un grand bravo à lui !
En ce qui concerne les pilotes
mâconnaises, Gilbert Geay avec
ses deux jets Dassault (Super
Mystère 4 et Ouragan), pas très
grands en taille mais dont la fini-
tion est juste impeccable. Gilbert
a d’ailleurs apporté de nouvelles
améliorations de finition avec de
nouvelles prises d’air et autres
détails bluffants.
Benoît Baradon, un autre
habitué, avait amené son beau et
gros Comet qui, dans son vol
coulé, est le digne successeur de
la fameuse Caravelle de la famille
Yvé. Il avait aussi apporté
dans ses valises un superbe
et original p59 Airacomet : une
construction perso soignée
comme il sait faire.
Rémi Claire était venu avec
ses deux PSS fétiches, à savoir
 L’Airbus A350 de Bertrand Douet volait
parfaitement... à condition d’enlever les
nacelles moteur. Une machine de 2,5 m
d’envergure, qui termine 2e du concours PSS.

L’original Ov1 Mohawk du club Dassault. Il fera son premier vol lors de la rencontre… Ce gros Comet (4 m d’envergure) appartient à
et finira malheureusement au trou. Benoît Baradon.

Le très beau Super Mystere de Gilbert Geay, d’une envergure de 0,88 m. 2,3 m d’envergure pour le Heinkel 177 de Joel Vandecasteele.

Ce Fouga Magister, aux couleurs irlandaises, appartient Le Tornado de Pierre Caillol est équipé d’ailes
à Fred Chaumeil (env. 1,8 m pour 1,8 kg). à géométrie variable !

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 63

REPORTAGE Vol de pente Mâcon 2018
Deux mètres d’envergure
pour le P 59 Airacobra de
Benoît Baradon.
son F18 et son A7 Corsair. Des
modèles avec quelques vols der-
rière eux, qui n’ont plus rien à
prouver !
Pierre Caillol avait son superbe
Tornado. Ce jet perso, d’une taille
respectable, doté d’une enver-
gure maxi de 1,90 m, est conçu
avec un système de géométrie
variable, comme sur le réel. Pierre
avait aussi apporté son Catalina
(kit RTF) repeint avec une grande
précision aux couleurs d’un avion
français.
Encore de la bonne humeur
avec des concurrents venus
d’Irlande... Le très sympathique
Le Me 163 de M Walter n’est pas grand : 1,4 m d’envergure. Fred Marie était présent avec un
beau DC3 (issu d’un kit RTF en
mousse). L’avion a été entière-
ment refait et entoilé dans une
couleur alu poli du plus bel effet,
avec des centaines de rivets faits
à la main. Le vol sera à la hauteur
et placera Fred à la 4e place. Son
second avion et un petit Alpha Jet
en mousse de 45 cm d’enver-
gure, prévu à la base en vol libre.
Il a mis une microradio et a refait
la déco selon les plans et photos
d’un avion belge. Fred m’a même
confié avoir terminé la déco dans
le train ! Cet Alpha Jet était prêt à
en découdre avec ses grands
Original Klem L25d de M Graff (réalisation perso). frères, mais sa petite taille et sa
masse assez faible ne lui permet-
tront pas de se défendre dans un
vent assez soutenu.
Fidèles de la rencontre depuis
pas mal d’années, Jérôme
Thuilliez était présent avec un
petit F86 Sabre, et son collègue
Guibelin, chose rare en PSS, un
avion de voltige Su 29 !
Le club de Mâcon était repré-
senté par un de ses plus jeunes
licenciés, Nathan Gallet. Âgé de
11 ans, il nous présentait son
avion au statique uniquement,
puisque ce dernier n’était pas
tout à fait terminé (honte à son
père !...). Néanmoins, c’était un
L’Ouragan de Gilbert Geay : un modèle de 1,1 m d’envergure pour 680 g seulement. joli petit vampire issu d’un kit
64 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018
refait de A à Z dans une décora-
tion suisse du plus bel effet.
Originalité encore avec le
Heinkel 177 de Joël Van de
Castel : ce PSS perso tiré d’un
plan 3 vues n’est pas très gros
avec ses 2,3 m, mais il est très
bien réalisé au vu de la com-
plexité de la grosse verrière
« véranda », ou encore du camou-
flage allemand « spaghetti » si
spécifique.
Le classement de ce concours
PSS 2018 peut être surprenant au
premier regard, mais il s’est
décidé sur les épreuves en vol.
Un pilote ayant obtenu le meilleur
statique mais n’ayant pas volé se
retrouvera pénalisé, et vice versa.
C’est ce qui fait aussi le charme
de la rencontre.
La remise des prix se déroule
le samedi soir, avec de beaux lots
et des vins blancs made in
Mâcon, bien sûr ! C’est le speaker
officiel du club, Didier Cervera,
qui animera cette remise de lots.
La tradition du samedi soir est
d’aller boire un verre et manger
un petit bout tous ensemble, et
c’est dans la commune de Leyne
qu’a lieu ce désormais célèbre
mâchon.
À L’ANNÉE
PROCHAINE !
Le dernier jour du concours est
normalement consacré et réservé
à l’épreuve de durée précision et
au récent challenge Pasquier.
Malheureusement, les dieux de la
météo, qui nous avaient été favo-
rables jusque-là, nous tournent le
dos en ce dimanche matin. Au vu
des trombes d’eau qui tombent et
qui n’ont pas l’air de vouloir
s’arrêter, le club décide d’annuler
le concours du dimanche.
Dommage !
Un grand merci aux principaux
sponsors et donateurs de la ren-
contre, pour les lots principale-
ment, à savoir : CD Design,
Silence Model, Graupner,
Lindinger, Multiplex et les vigne-
rons des Terres secrètes pour le
carburant local, à base de vin
blanc.
Pour terminer, un coup de
chapeau aux membres du club de
Mâcon et à son nouveau pré-
sident qui ont su organiser un
événement qui dure, grâce aux
bonnes volontés et au bénévolat.
Rendez-vous est donc pris en
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ESSAI Nani de Sebald
UN MICRO-DLG
PASSE-PARTOUT

Avec sa grande dérive

qui dépasse largement
sous l’aile, cette Nani
ne cache pas son
jeu : c’est un planeur
de lancé-main (DLG)
compact et léger.

Cette petite aile volante Nani, produite par Sebald,
en Allemagne, rappellera sans doute à beaucoup
la fameuse Alula de DreamFlight. La comparaison
s’arrête là car, même si les formes sont assez voisines,
l’une est moulée en mousse EPO tandis que l’autre
est en structure bois traditionnelle à assembler,
et de dimensions nettement réduites.
Photos : Laurent Berlivet et Charlotte Berlivet
L
e temps de montage de
cette Nani n’est cepen-
dant pas rebutant. Tout
s’assemble si facilement
que le fabricant ne livre
même pas de plan ! Une simple
notice détaillant chaque étape
suffit. Pour le vol, il est très amu-
sant en pente vu la vivacité de
l’oiseau, mais également en plaine
par beau temps pour du pur vol
thermique. La faible charge alaire
et la finesse permettent d’exploiter
les ascendances proches du sol.
Ne cherchez pas cette aile
chez votre détaillant, le kit artisa-
nal est produit en Allemagne
par un fabricant de planeurs qui
vend directement via son site
(sebald-modellbau.de). Il propose
une gamme de petites machines
originales et intéressantes, en
mousse pour la plupart, ou en bois
telle cette naine de la famille des
« sans queue ». Le nombre de
nervures plus important qu’à l’ac-
coutumée est trompeur puisqu’elle
ne mesure que 76 cm d’enver-
gure. Le kit contient les planches
en balsa fraisé et quelques
morceaux de contreplaqué 3 plis,
ainsi que tous les accessoires.
Bien entendu, vu la taille lilli-
putienne, l’électronique devra
être adaptée. Il faut deux micro-
servos entrant dans la découpe
des nervures (8,5 x 20 mm). J’ai
placé des PTK 7350 MG-D. J’uti-
lise un petit récepteur Orange
4 voies en DSMX et un seul élé-
ment Lipo dont la taille dépend du
centrage, plus utile qu’un ajout
de plomb, en l’occurrence un
600 mAh pour le modèle pré-
senté. Avec une telle capacité, on
pourra voler tout l’après-midi
sans recharger.
ASSEMBLAGE
ET... DÉMONTAGE !
Malgré la faible envergure, cette
aile volante déjà compacte est en
plus démontable, ce qui fait
rieur d’un coup de papier de
verre. Le collage est fait trappe en BRiEFiNG
place, après avoir intercalé une
feuille de plastique pour qu’elle
reste... amovible !
L’assemblage de la dérive
n’est qu’une formalité, tout s’em-
boîte comme dans un puzzle, sans
la moindre retouche. Un jonc car-
bone qui dépasse permet de l’en-
foncer dans l’arrière du fuselage,
Présentation : Laurent Berlivet et un petit morceau de corde à
piano la verrouille en l’empêchant
de tourner. Attention à bien coller
qu’elle pourra voyager partout, y la portion de tube qui la reçoit
compris emballée dans un sac à dans le fuselage. Un petit renfort à
dos, au côté de l’émetteur et de ce niveau peut être envisagé, en
la bouteille d’eau. collant par exemple un bandeau FABRICANT
Pas de plan de montage de tissu de verre plié en U. Sebald
avec le kit, mais une notice de Pour l’aile, il suffit de caler
12 pages à télécharger qui correctement le longeron bien MODÈLE
déroule pas à pas les étapes du perpendiculairement aux ner- Nani
montage et les réglages. Un bout vures côté saumon et côté
de planche comme chantier, la emplanture pour que tout s’em- Prix indicatif 69,00 €
colle cyano dans une main, et boîte sans risque de vrillage, les
c’est parti pour une soirée d’as- bords d’attaque et de fuite étant CARACTÉRISTIQUES
semblage plaisant. immobilisés par des épingles sur ENVERGURE 760 mm
Le fuselage est composé de le chantier. Le profil est quasi- LONGUEUR 390 mm
quelques morceaux de contre- ment plat sur toute la longueur CORDES 175/105 mm
plaqué, collés en croix à la colle des nervures, facilitant le mon- PROFIL Autostable
blanche. Un coffrage en balsa tage. Les nervures suivantes sont
SURFACE 10,7 dm²
ferme le dessous. Tout à l’avant, glissées une à une dans le bord
il y a un trou de la taille d’une d’attaque horizontal et sur le lon- MASSE 104 g
pièce d’un centime d’euro, qui geron inférieur. Une pointe de CH. ALAIRE 9,7 g/dm²
pourra être ajoutée pour ajuster le cyano est alors déposée sur
centrage. chaque jonction. ÉQUIPEMENTS
Le capot en plastique thermo- Vers l’emplanture, les ner- SERVOS x2 PTK 7350 MG-D
formé se colle contre un cadre qui vures sont percées pour le pas- ACCU RADIO LiPo 1S 250
s’emboîte sur le châssis. J’ai uti- sage de la clé d’aile. Des petits à 600 mAh
lisé au départ de l’époxy, mais il morceaux de contre-plaqué
vaut mieux mettre ici aussi de la viennent les renforcer à ce niveau. RÉGLAGES
cyano, après avoir dépoli l’inté- Reste à placer le longeron supé-
CENTRAGE 43 mm du bord
d’attaque
Pour le fun, l’hélitreuillage
avec un quadricoptère DÉBATTEMENTS*
FPV 250. Ça remue quand ROULIS +/- 6 mm
même beaucoup.
TANGAGE +/- 5 mm
(* : «+» vers le bas et «-» vers le haut)
DÉBRiEFiNG
bien vu
• Montage rapide
• Allure
• Démontable
à revoir
• Système pour plaquer
les ailes
• Pas de distributeur
en France
Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 67
ESSAI Nani de Sebald

rieur et divers renforts, suivant ce

Le kit est qui est indiqué. Ils maintiendront
composé de les tourillons de fixation d’aile, le
quelques
planches de téton de lancement ou encore
bois fraisé, l’entoilage au niveau de la sortie
d’un capot sur des palonniers de servos. Ces
le fuselage tourillons ne seront mis en place
en plastique
moulé et
qu’après entoilage.
de tous les Les dernières nervures à
accessoires. contrecoller à l’emplanture sont en
contreplaqué très évidé. Elles
recevront les clés d’incidence
placées dans le fuselage.
Les servos sont glissés à l’hori-
zontale côté emplanture dans les
nervures. Il faut prendre soin de
bien régler les palonniers au
neutre avant mise en place car ils
ne seront quasiment plus acces-
sibles, voire condamnés à rester
dans l’aile. À noter que les palon-
niers débouchent au-dessus de
l’aile. Il faut s’assurer qu’ils entrent
bien jusqu’au fond afin de recou-
vrir l’ouverture par un coffrage en
balsa côté intrados. Pour que le
palonnier soit bien centré par rap-
port à l’ouverture du coffrage, j’ai
dû décaler les servos en ajoutant
des morceaux de bois dur de
3 mm sous les pattes de fixation.
Les palonniers peuvent être retail-
lés à la cote indiquée. Ils donne-
ront les débattements adéquats.
À ce moment, il faut détacher les
élevons issus du bord de fuite
profilé. Le fraisage au niveau de la
charnière, pour qu’ils puissent
débattre, est déjà fait. Attention au
Une seule soirée sens de la découpe : contraire-
suffit pour le ment aux habitudes, la charnière
montage. C’est
presque l’entoilage est placée côté intrados. On effec-
qui demande le plus tue un ponçage général de la cel-
de temps. lule au papier de verre fin, puis on
passe à la déco.

FINITION
Les pièces en contreplaqué du
fuselage seront difficilement entoi-
lables. Il est préférable de les
recouvrir de deux ou trois couches
d’enduit bouche-pores finement
poncées entre chaque séchage
pour bien les protéger de l’humi-
dité, ou encore d’opter pour un
voile de peinture. Les parties for-
mant le fond en balsa sont entoi-
lées, tout comme les demi-ailes et
la dérive, avec un film léger, tel
l’Oralight par exemple. Choisissez
des couleurs bien visibles. La
charnière peut être faite avec
l’entoilage ou bien avec du ruban
adhésif transparent.
Le verrouillage des ailes est
très particulier puisqu’elles sont
La Nani sait se faire toute petite pour suivre dans le sac à dos quand on part en randonnée. Une housse confectionnée sur mesure maintenues plaquées contre
assurera la pérennité du modèle. l’étroit fuselage à l’aide d’une cor-

68 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018

delette tendue autour des touril-
lons placés aux emplantures.
Cette cordelette est maintenue en
tension à l’avant par un élastique
tiré d’une chambre à air (livré). Ce
système original a l’avantage de
se passer du moindre outil. Atten-
tion cependant à ne pas l’égarer
durant le transport.
Un morceau de papier de
verre est livré dans le kit. Il faut y
découper deux petits carrés et les
coller sur les flancs du fuselage
afin que celui-ci, pincé entre le Pas de plan : il suffit de caler les nervures à 90° contre le longeron Les ailes sont maintenues contre le fuselage au moyen d’une
pouce et l’index, ne glisse pas. pour que la géométrie soit respectée. cordelette tendue. Ainsi, pas besoin d’outillage pour la mise en œuvre
sur le terrain. Deux petits morceaux de papier de verre évitent que le
Deux autres bandes très fines fuselage ne glisse entre les doigts, lors du lancé.
sont collées sur les côtés de la
trappe pour pouvoir la retirer plus
facilement. On peut s’en passer.
Le centrage s’effectue de préfé-
rence sans plomb. Il vaut mieux
utiliser une batterie plus grosse
que prévu, la place est disponible
à l’avant du fuselage.

RÉGLAGES
Les commandes sont en corde à
piano qu’il faut plier suivant l’illus-
tration de la notice. Les guignols
y sont raccordés avec des mor-
ceaux de gaine thermorétrac- Les nervures sont placées l’une après l’autre, glissées dans les fentes Sous la trappe amovible se trouvent le récepteur et l’unique élément
table. L’aile posée intrados à plat du bord d’attaque et du bord de fuite. Ensuite, une goutte de cyano Lipo qui alimente la radio. À noter, l’élastique noir qui maintient en
sur le chantier, les gouvernes est posée sur chaque jonction. tension la cordelette servant à plaquer les ailes sur le fuselage.
doivent remonter de 3 ou 4 mm.
Si votre radio n’est pas un simple
émetteur 2 voies, vous pouvez
programmer une phase « vol ther-
mique » et une « vitesse » en
relevant ou en abaissant les gou-
vernes de 1 mm.
Un petit trou existe sous le
fuselage. Il indique l’emplace-
ment du centre de gravité. L’équi-
librage s’effectue en y glissant un
morceau de fil à coudre et en
suspendant le modèle. Il doit être
centré juste à cet endroit, le haut
du fuselage et de la dérive étant
alignés sur un même plan hori- Les dimensions des servos sont imposées par les découpes. Il sera Le patin du fuselage possède une encoche pour accrocher
quasiment impossible d’y accéder, donc on peut prévoir d’office la catapulte, quand on est fatigué de lancer…
zontal. Le modèle présenté pèse des modèles à pignons métal (ici PTK 7350 MG-D).
104 g, pile dans la plage indiquée
par le fabricant.

TRÈS ATTACHANTE
Cette petite Nani est une grande
réussite. L’assemblage est un
plaisir, elle se monte vite et sans
avoir besoin de retoucher la
moindre pièce. Tout se passera
bien, même pour un néophyte qui
découvre la construction.
En vol, elle est joueuse et
manifeste chaque mouvement
d’air. C’est la petite machine tou-
jours prête à suivre, que ce soit Les gouvernes sont raccordées aux commandes avec un morceau Le tourillon permet de tenir le modèle et de lancer efficacement
en plaine ou en pente. La mienne de gaine thermo. La cale sous le bord de fuite est indispensable par le saumon. Il n’a pas été collé pour pouvoir être retiré durant
m’accompagne partout… ■ pour obtenir le profil autostable. le transport.

Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 69

ESSAI Nani de Sebald
On voit ici que la voilure comporte
un peu de dièdre, juste ce qu’il faut
pour bien enrouler quand ça grimpe.
EN VOL Partout et par tous les temps
EN PLAINE, SANS VENT
En raison de son poids plume, cette Nani n’est agréable sur terrain plat
que lorsque le vent est faible, sinon elle se fait chahuter constamment
et s’éloigne en reculant. On choisira donc un jour calme pour l’essayer
et l’apprécier. Un lancer par rotation (classique en lancé main) permet
d’atteindre une bonne vingtaine de mètres. En plein été, c’est suffisant pour
accrocher la bulle. Sur un simple lancer, on peut effectuer une boucle ou un
tonneau, voire les deux, et revenir se poser dans la main. Pour gratter, il faut
rester fin sur les commandes pour garder la vitesse et tenter de bien situer
l’ascendance. Quel plaisir renouvelé lorsqu’on parvient à prolonger
le vol ou, mieux encore, à grimper. Dès qu’on a fait un plafond, c’est
très facile de rester en l’air, la Nani semble ne plus vouloir redescendre.
Attention cependant à ne pas perdre de vue ce microbe.
En amenant doucement la profondeur plein cabré, l’aile se met à onduler
tout en restant pilotable en roulis, mais en chutant beaucoup. Elle peut
même atterrir dans cette configuration.
Un grand coup de profondeur la fait décrocher de façon nette. Elle ne perd
alors que quelques mètres avant de reprendre sa ligne de vol. Avec un peu
de doigté, elle revient atterrir dans la main. Pour un poser sur le sol, il faut
arriver bien à plat pour éviter de détériorer la dérive ou son point de fixation.
Si on en a assez de lancer ou qu’on ne parvient pas à accrocher
l’ascendance, on peut opter pour une méthode plus efficace avec une
catapulte. Celle-ci est constituée d’environ 10 m de caoutchouc de 6x6
prolongés par la même longueur de fil solide au bout duquel est accroché un
petit anneau. Au sol, c’est une sardine ou, mieux, un piquet torsadé trouvé
au rayon animalerie et qui ne pourra pas s’arracher. À l’extrémité du câble,
un petit anneau (soudé de préférence) est glissé dans la fente existant dans
le patin. L’aile est tenue par le dessous du fuselage, les doigts pincés
sur les petits morceaux de papier de verre antidérapant. Quelques pas
en arrière, puis on lâche l’aile face au vent, bien à plat. Elle part comme
une flèche et il suffit de cabrer à peine pour se retrouver entre 30 et 40 m
plus haut. C’est alors nettement plus facile d’accrocher la bulle.
Une autre méthode pour gagner de l’altitude a été essayée : l’hélitreuillage
sous un quadricoptère format FPV 250... Un petit morceau de gaine blanche
fendue à mi-épaisseur est scotché sur l’aile et la dérive. Dedans passe une
Les couleurs vives sont
préférables sur un modèle
de cette taille, qui devient
vite minuscule.
70 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018
fine corde à piano raccordée à l’un ses servos. Un morceau de fil à coudre
d’environ 2 mètres est accroché sous le quadri. La boucle à l’autre extrémité
est glissée dans la fente et verrouillée en poussant le manche dans un coin.
Durant la montée, l’aile est un peu secouée dans tous les sens mais elle
ne risque rien. Quand l’altitude désirée est atteinte, il suffit de relâcher les
commandes pour libérer le fil. L’aile pendue nez vers le bas prend tout de
suite sa vitesse. Il faut dégager l’espace pour éviter toute collision. Petit
détail important : il est indispensable de lester le bas du fil afin que ce
dernier n’aille pas se prendre dans les hélices…
À LA PENTE, SANS VENT
En cas d’absence de vent, c’est la Nani qu’il faut lancer en premier pour
observer l’aérologie. Le supplément d’altitude gagné, après l’avoir lancée
comme un DLG par le saumon, offrira une bonne marge de sécurité pour
s’aventurer assez loin et revenir si ça ne porte pas. Comme en plaine,
elle se fera rejeter de l’ascendance si on ne la pousse pas à y rentrer.
Une fois la pompe balisée, on peut se défouler. La gratte au ras du sol au
niveau de la pente, lors de la restitution de fin de journée, est vraiment
amusante. Il faut maintenir une certaine vitesse afin de tourner sur un faible
rayon sans freiner.
À LA PENTE, DANS LE VENT
Malgré sa faible masse, la Nani peut voler par vent fort. Dans ce cas, on peut
y ajouter une pièce de 1 centime d’euro dans le compartiment réservé, dans
la pointe du modèle. On s’amuse à la remuer dans tous les sens. Elle tient
sur le dos, tourne les boucles droites ou inverses, enchaîne les séries de
tonneaux et passe les renversements en trichant un peu pendant la montée.
Il n’y a qu’à l’atterrissage que ça devient un peu plus compliqué puisqu’il
faut arriver bien à plat pour ne pas faire souffrir la dérive. Quand ça souffle,
il est quasiment impossible de l’attraper à la main car elle se fait chahuter
dès qu’elle passe dans le sillage du pilote. On la freine alors face au vent
et elle se pose quasiment à l’arrêt. Une vidéo de différents vols, y compris
l’hélitreuillage par un quadricoptère, est visible à cette adresse :
https://www.youtube.com/watch?v=AcoajT-JA00
 EAU
OUV
N S UR
G E S
164 PHAIQUE COMBI
LE M Y T

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 RUBRIQUE

TRAJECTOIRE
Épisode 2 : fiabiliser

Le mois dernier, nous avons mis votre

planeur en mesure d’être bien réglé.
Avant de finaliser la mise au point,
il faut continuer à optimiser votre
machine afin de la fiabiliser.
La rubrique pratique de Pierre Alban

Pour ce numéro deux, votre nouvelle

rubrique « Trajectoire » traite de la
fiabilité de l’alimentation radio sur
des planeurs électriques.
Bien évidemment, les conseils
qui suivent peuvent s’appliquer
à des avions ou des jets…

72 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018

A
vec une trentaine de pla-
neurs équipés, je crois
pouvoir dire ce qui fonc-
tionne. J’ai bien entendu
aussi équipé quelques
avions et ce qui va suivre est tout
à fait valable pour d’autres catégo-
ries, jets y compris. Mercantilisme
sûrement, on perd son temps et
son argent à compliquer les choses
depuis des fondations instables,
au lieu de faire simple, logique et
fiable dès le début. Il en va ainsi de
nos installations radio jusqu’à nos
chargeurs, où l’on se torture l’esprit
en oubliant les fondamentaux.
CHARGEZ ÉQUILIBRÉ !
L’utilisation d’accus Lithium s’est
généralisée, que ce soit pour la
réception ou pour la propulsion. On
rappelle que ce type d’accu est
composé d’un assemblage d’élé-
ments et qu’au fil des cycles
charges/décharges, des déséqui-
libres de tension peuvent appa-
raître entre les éléments (c’est
surtout vrai sur les LiPo). Pour cette
raison, les chargeurs sont presque
tous équipés d’équilibreurs. 99 %
des chargeurs fonctionnent sur le
même principe pour équilibrer les
accus LiXx : la charge se fait par les
bornes « + » et « - », l’équilibrage
s’opérant par la fameuse prise
d’équilibrage. Mais vous êtes-vous
posé la question de ce que cela
sous-entendait concrètement ?
Prenons un exemple, la charge
d’un accu de 4 000 mAh à 1C, donc
une charge à 4 A. L’équilibreur
intégré du chargeur ne peut sou-
vent soustraire, au maximum, que
0,3 A ! Regardez les caractéris-
tiques des chargeurs, c’est très
faible. Quand tous les éléments
sont plutôt bien équilibrés, tout va
bien, mais si l’un vient à être plus
bas (cf. l’encadré p. 74) ?
Le chargeur prend donc en compte
le voltage total pour ajuster sa
charge et non pas le voltage cellule
par cellule (puisqu’il y a un soi-
disant équilibreur). Même en cas
de déséquilibre moyen, les cellules
pleines risquent de recevoir beau-
coup trop d’ampères, donc de
dépasser la tension (voltage) fati-
dique. Dans notre exemple,
4,0 A - 0,3 A = 3,7 A. Votre « équi-
libreur » n’est pas assez efficace !
C’est une dangereuse farce, car ce
qui arrive par le chargeur est dix
fois trop important pour l’équili-
breur. Le risque de dépasser les
4,20 V par cellule est donc bien
réel. Pour remédier à cela, certains
vont installer sur leurs accus des
cartes BMS (Battery Management
System). À notre échelle, c’est une
solution compliquée pour un pro-
blème simple… En clair, on nous
vend des usines à gaz qui « coûtent
un bras », puis d’autres usines à
gaz pour compenser les manque-
ments des premiers.
Il est en effet bien plus opportun
d’une part d’avoir un chargeur de
grande précision, c’est-à-dire qui
gère le millième de volt, quand
certains ne sont pas vraiment à un
dixième de volt près, mais surtout
qui puisse charger en amont, cel-
lule par cellule. Et non pas le tout
ensemble, avec un pseudo-équili- L’UNRC A9+ permet de charger individuellement chaque cellule jusqu’à 9S.
brage en aval. Il charge ici deux accus LiIon à 1,3 A, l’un en 2S, l’autre en 3S.
Un chargeur qui charge individuel-
lement chaque cellule, avec une
très grande précision qui plus est,
c’est comme cela que l’on s’assure
vraiment d’une charge optimale et
sans risque de dépasser les para-
mètres. Charger cellule par cellule,
cela voudrait dire que pour un accu
en 6S il faudrait six chargeurs ?
Techniquement, oui, dans la pra-
tique, ce chargeur magique existe
et je l’utilise depuis trois ans avec
grande satisfaction.
UNRC A9+: UN
CHARGEUR PARFAIT
Le principe est donc de charger par L’écran du chargeur UNRC A9+ : en haut à gauche, la tension d’entrée, puis le numéro
de mémoire. Dessous, la capacité « mise » dans chaque élément d’un 5S.
la prise d’équilibrage (on ne
branche rien sur les gros fils rouges
et noirs). De par la section des fils 2S, ou bien une 3S et une 6S, etc. simples au demeurant. Ceci étant,
d’équilibrage, cela limite à un cou- On fait ce que l’on veut car on tous les chargeurs devraient être
rant de 4,5 A, c’est déjà beaucoup charge chaque élément séparé- sur ce principe car c’est la seule
et très suffisant. Il m’arrive parfois ment. À l’utilisation, c’est super façon pratique d’être sûr de ne pas
de charger un Lipo de 12 000 mAh pratique. survolter une ou plusieurs cellules
de capacité, eh bien, c’est deux Pour retrouver ses réglages (ten- de vos packs d’accu. Sinon, on
fois plus long, mais est-ce si sion et intensité), on peut program- peut trouver quelques accus proté-
grave ? L’avantage est tel que la mer des dizaines de mémoires. Ce gés pour éviter les surtensions ou
totale sécurité apportée compense chargeur demande en revanche, bien des systèmes dits « BMS »,
bien ce petit inconvénient. Concrè- une alimentation stabilisée infé- mais pourquoi compliquer à vouloir
tement, ça se passe comment ? rieure à 14 V. Le fabricant est très se prémunir des effets de systèmes
Le réglage du chargeur est ici tota- clair : au-dessus de 14 V, il y aura imparfaits, alors que l’on peut faire
lement différent, puisque l’on ne des dégâts. Aussi vendent-ils en autrement à la base ?
règle que deux paramètres : la pack, si on le souhaite, une alimen- Astuce : on peut aussi changer
tension de fin de charge et l’inten- tation stabilisée délivrant le bon l’affichage pour remplacer l’inten-
sité de charge.
La tension de fin de charge corres-
pond au type d’accu que vous uti-
« DONC ON ADAPTERA L’INTENSITÉ
lisez (c’est vous qui devez la À L’ACCU LE PLUS PETIT »
connaître). La voici : un Lipo HV,
c’est 4,30 V (maxi du chargeur), un voltage. Car mine de rien, la plupart sité en cours par les ampères
Lipo = 4,2 V, un LiIon = 4,10 V et un des alimentations du commerce « mis » dans la batterie en appuyant
LiFePo4 = 3,6 V. Pour l’intensité, délivrent un voltage supérieur à sur la touche blanche de droite.
c’est un peu comme d’habitude, celui imposé (à part Graupner qui Puis la blanche de gauche pour
sauf que vous pouvez brancher en donne du 13,8 V). L’autre spécifi- revenir à l’intensité en cours. On
même temps des accus de capa- cité, c’est que la notice est en trouve parfois ce chargeur en
cités différentes. Donc on adaptera chinois, et de toute façon très Europe sous une autre livrée, mais
l’intensité à l’accu le plus petit. Le succincte. Heureusement, on il n’est pas moins facile de le com-
chargeur acceptant jusqu’à 9S, on trouve des vidéos sur Youtube mander dans son pays d’origine. Il
peut brancher quatre batteries de pour aider aux réglages, très existe en 6S ou 9 S pour quelques
Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 73
RUBRIQUE Épisode 2 : fiabiliser
À PROPOS DE L’ÉQUILIBRAGE
Il ne faut pas imaginer que
l’équilibrage n’est à faire que de
temps en temps. Nos propulsions
tirent fort sur les accus et chaque
cellule de nos LiPo possède sa
propre réaction chimique sous
une forte intensité. Quels que
soient la qualité ou l’âge de mes
accus, après un vol, la plupart
présentent un certain déséquilibre,
voir un déséquilibre certain. C’est
pour cela qu’il est important de
les équilibrer systématiquement,
si possible avec précision pour
être certain de ne pas dépasser
leur tolérance. Ainsi m’arrive-
74 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018
Le E Tornado de l’auteur qui a servi
de banc de test bien involontaire…
Le volet du stabilisateur qui s’est bloqué
suite à un trop grand débattement sous
forte contrainte.
14 kg pour ce 5 m Paritech
et son pylone : là aussi, une
fiabilité certaine s’impose.
t-il parfois, même avec des
accus très chers et récents, de
commencer le vol avec un lipo
parfaitement équilibré et de le finir
avec certains éléments à 50 %
et d’autres à 30. Imaginez que
ce déséquilibre s’additionne, on
va très vite se retrouver avec un
élément qui fait baisser la tension
totale : les autres éléments vont
continuer à être chargé, même
plein à 100 % car tant que la
tension totale n’est pas celle de
tous les éléments à 100 %, le
chargeur va débiter bien au-delà
des capacités de l’équilibreur.
dizaines de dollars. Par rapport à la
sécurité obtenue et la facilité au
quotidien, c’est vraiment un achat
indispensable, qui règle bien des
problèmes de sécurité. J’ai acheté
le mien chez myrcmart.com, il faut
parfois attendre pour en avoir de
disponible.
FIABILITÉ DU PLANEUR :
UN MODÈLE ÉPROUVÉ
On m’interroge souvent sur l’équi-
pement d’un planeur électrique.
Là aussi il y a des solutions com-
pliquées, des plus simples, et il y
a le matériel que j’utilise
aujourd’hui. Je crois pouvoir dire,
et l’expérience l’a prouvé, que je
suis arrivé à un équipement de
mes planeurs très fiable, pas com-
pliqué ni hors de prix. Une tren-
taine de modèles ont été équipés
« BREF, QUAND LE FAIL SAFE
S’EST DÉCLENCHÉ, IL A MIS LE MOTEUR
EN ROUTE, AU SOL »
comme décrit ci-dessous, et
jamais je n’ai eu le moindre souci.
UNE ANECDOTE
SIGNIFICATIVE
À 1 300 €, le E Tornado de RCRCM
n’est pas le genre de F3F électrique
qui souffre l’à peu près. Mais c’est
une machine fantastique qui fait le
travail à la fois d’un planeur de
durée et de vitesse. Je l’utilise donc
souvent. Comme beaucoup de ses
frères F3F, il permet une figure que
j’apprécie, le déclenché. Or,
comme je mets toujours plus de
débattements que recommandé, le
déclenché est spectaculaire !
Cabré à fond, ailerons dans les
coins, réalisé avec une vitesse
importante, le planeur semble
heurter un mur et se transforme en
boomerang (ce qui va suivre m’a
calmé un peu !). Ce jour-là, la
contrainte a été telle sur la profon-
deur qu’une lèvre d’un demi-stabi-
lisateur est passée au-dessus de la
peau et s’est bloquée plein cabré.
Si j’avais mis moins de débatte-
ment, cela ne serait pas arrivé... Le
servo numérique concerné s’est
trouvé bloqué, engendrant une
consommation hors norme. Pre-
mier point. Passons sur le rodéo
qui s’ensuivit, le planeur a pu être
posé à plat, mais un peu loin.
Second point : un peu ébranlé par
le stress, j’ai fait l’erreur de poser à
terre ma radio. Malheureusement,
avec le 2,4 GHz, quand les
antennes TX et Rx sont dans
l’herbe, ça ne porte pas bien loin.
Le récepteur s’est donc mis en fail
safe bêtement, pour des raisons de
longueurs de fil et d’agencement
dans le modèle, je venais juste de
modifier l’attribution des voies sur
mon récepteur (sans refaire un
nouveau fail safe). La voie des gaz
ne se trouvait alors plus à son
ancien emplacement. Bref, quand
le fail safe s’est déclenché, il a mis
le moteur en route, au sol. Argh !
J’ai donc trouvé le planeur intact,
mais avec le moteur et le contrôleur
(de la marque YEP) brûlant. De
retour au terrain, près de la radio,
une fois débloqué le volet du demi
stab, j’ai rebranché le tout. Le
moteur ne tournait plus mais la
radio fonctionnait encore. Autre-
ment dit, le contrôleur qui alimente
la radio par son BEC, malgré la
surconsommation du servo bloqué
et celle du moteur également blo-
qué avait rendu l’âme à la propul-
sion, mais avait conservé l’alimen-
tation de la radio. Le contrôleur a
tenu bon, j’appelle ça un test
concluant !
Copie des contrôleurs YGE très
utilisés outre-Rhin et bien entendu
hautement recommandables, j’uti-
lise la gamme des YEP. Et cela de
la mousse au grand planeur tout
plastique. Ils ont le « défaut » d’arri-
ver avec une programmation pour
hélico, et donc il faut la carte de
programmation pour les paramé-
trer à nos besoins.
Dans la gamme, il y a deux versions
distinctes, celle avec un BEC 6 A et
celle avec un BEC 12 A. La pre-
mière délivre 5,5 V, la seconde
permet différents voltages, utiles
pour les servos HV ou, à l’autre
bout de l’échelle, pour les servos
« IL Y A DEUX TYPES DE PRINCIPES
POUR RÉDUIRE LA TENSION DE LA
BATTERIE DE PROPULSION... »
qui ne supportent pas plus que
5,3 V. Alternative : le contrôleur
Castle Creation Talon 80 propose
un BEC de 12 A en pointe, j’en ai
eu, c’est très bien aussi, mais
encombrant.
PROGRAMMATION
Selon que votre contrôleur YEP
aura une ou deux prises, le bran-
chement à la carte ne sera pas le
même. Vous devez entendre les
BIP de contrôle. Si vous ne les
entendez pas, vos changements
ne seront pas pris en compte, vos
branchements n’étant pas bons, et
ce même si les diodes rouges de la
carte fonctionnent. Ensuite, vous
devez savoir que sur les deux
pages, la carte s’ouvre sur celle
des réglages avions, celle visible
quand le « livret » est fermé. En
appuyant ensuite sur les deux
boutons de gauche, on passe sur
la page hélico (diodes cligno-
tantes), donc la seconde page,
collée à la carte, où il faudra désac-
tiver le mode « governor » et régler
le mode « start-up speed » sur
« plane fast »…
Bien entendu (en page 1), on acti-
vera le frein, le type de coupure
moteur (cut off pour moi), la tension
basse des LiPo et le nombre d’élé-
ments du pack d’accus compris
entre 4 et 12. Mais alors comment
ça se passe avec deux ou trois
éléments ? On ne sélectionne bien
sûr aucun nombre, le contrôleur
détectant lui-même le nombre
d’élément de votre pack. Sauf
que… lorsque l’on utilise un pack
LiPo 3S en HV, le contrôleur le
détecte comme un pack 4S normal
et décide donc de ne pas démarrer
le moteur car le voltage est trop
faible. La solution utilisée est alors
de tricher et de lui dire qu’il s’agit
d’un pack 4S en LiFe, et là, ça
marche. Si on dispose de la télé-
métrie, on sait où en est l’accu, et
l’on n’a pas réellement besoin de
l’ultime sécurité du contrôleur.
Essayez aussi de trouver la fiche
technique de votre moteur pour
déterminer la fréquence de décou-
page et le timing idéal. La fonction
auto-timing n’est pas forcément la
meilleure et la fréquence de décou-
page par défaut ne convient pas à
tous les moteurs. Ainsi, mon
Le contrôleur Castle Creation Talon avec BEC intégré 12 A et le récepteur Pro Mpx
tiennent un peu de place dans ce Volcano, mais c’est le prix de la sécurité.
Hacker B40 réducté refusait parfois
de démarrer, hésitant par quelques
tours d’hélices saccadés. Ce
moteur demande en effet une fré-
quence de 8 Hz et un timing com-
pris entre 12 et 20°. J’ai donc choisi
la seule option possible sur la carte
dans cette fourchette, à savoir 18°.
Depuis, plus de problème.
QUEL BEC CHOISIR ?
Il y a deux types de principes pour
réduire la tension de la batterie de On distingue sur la fiche PK 5,5 le second faisceau destiné au SBEC séparé,
propulsion et l’amener à la tension soudé directement aux prises du contrôleur.
supportée par votre réception. Le
système traditionnel, UBEC, offre
un rendement déplorable et
chauffe beaucoup. Le second
système, plus moderne, est dit à
découpage. En Anglais « Switch »,
dit aussi SBEC. La perte est bien
moindre et ça chauffe peu. Mais il
y a un « mais ». En effet, le principe
génère des parasites terribles que
même nos radios modernes ne
peuvent éliminer seules. C’est
pour cela que ces systèmes d’ali-
mentation sont pourvus d’une
grosse ferrite, qui pour être
encombrante, est néanmoins
indispensable. Dans le cas où il y
a deux fiches sortant du contrô-
leur, vous savez maintenant Un Sbec séparé YEP 20 A, avec réglage possible du voltage de 5 à 9 V. Notez
laquelle brancher à votre récep- les deux prises allant vers le récepteur, pour plus de sécurité.
teur ! L’autre, sans ferrite, sert à la
programmation. Donc pour une servos tout en me permettant de récepteur, ou via un cordon en Y
alimentation sérieuse, je privilégie choisir le voltage. 20 A, c’est beau- sur une autre voie. En effet, la
le système SBEC, où l’intensité coup pour une réception, mais les connectique devient le maillon
permise est supérieure. De plus BEC plus petits sont souvent insuf- faible, on n’est pas à l’abri d’une
chez YEP, le voltage est souvent fisants (les « 5 A » sont trop faibles). prise mal branchée ou qui a bougé.
réglable. Qui peut le plus peut le moins ! Il vaut mieux avoir une seule source
Je l’utilise soit avec un contrôleur de courant mais qui soit fiable avec
d’autre marque afin de fiabiliser deux prises, plutôt que le contraire
ET L’ALIMENTATION mon alimentation, soit quand je avec une seule prise.
souhaite plus de puissance pour la Autre choix intéressant et fiable
PAR BEC SÉPARÉE ? réception ou /et pour ajuster le quand on a peu de place, c’est
J’ai moi-même beaucoup utilisé un Voltage au type de servo. De plus, l’interrupteur magnétique BEC 7A
BEC séparé (à découpage). Je suis ce Yap 20 A dispose de deux sor- Zepsus, que j’utilise sur un F3B
très content du YEP 20 A, qui auto- ties d’alimentation : on branchera la non motorisé, équipé des servos
rise une grosse consommation des seconde prise sur une prise libre du non HV.
Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 75
RUBRIQUE Épisode 2 : fiabiliser
Nota : si vous utilisez une alimenta-
tion séparée sur un modèle élec-
trique, quelle qu’elle soit, n’oubliez
pas d’isoler le fil rouge de la prise
du contrôleur !
On peut aussi penser à une double
alimentation avec deux UBEC.
Pourquoi pas mais, comme nous
allons voir plus loin, il y a bien
mieux à faire dès lors que l’on
recherche une sécurité véritable.
De plus, le système devient com-
plexe, donc source de panne, ce
qui va à l’encontre du principe
KISS (Keep It Simple Stupid !). Si on
souhaite vraiment une double ali-
Notez à droite le fil rouge déconnecté de la prise du contrôleur, car le planeur n’est
mentation, autant prendre le sys-
ici pas alimenté par le BEC du contrôleur, mais par un accu LiIon séparé. tème le plus simple possible, qui
peut difficilement tomber en panne
« AINSI, LES 6,6 V D’UN ACCU LIFEPO4
CORRESPONDENT À UN ACCU
5 ÉLÉMENTS NIMH »
comme le Safety switch 12HV,
avec ses grosses prises M6, qui
reste léger et compact.
LES VÉRITABLES
DANGERS
Aujourd’hui, nos alimentations sont
plutôt fiables. Le danger vient
maintenant des servos bas de
gamme. Imaginez que si un de vos
servos se met en court-circuit, quoi
que vous ayez fait en amont, votre
planeur est mort (quand on regarde
la qualité interne de certains ser-
vos, on peut avoir peur). Pour les
avions, il existe des box (Emcotec,
Power Box) pour gérer ça, mais
c’est trop encombrant pour les
planeurs en général. Et puis il
existe un système beaucoup plus
simple et efficace, dont seuls les
récepteurs PRO de Multiplex dis-
Ce DG303 dévoile ses deux accus LiIon pour la réception. L’intérêt est ici de doubler la posent : un fusible à chaque sortie
capacité (2x 2 900 mAh) pour alimenter les 12 servos numériques HV de forte puissance. de voie. Si l’un de vos servos se
met en court-circuit, ce récepteur
protégera tout le reste de l’installa-
tion.
À part cela, il n’y a pas d’autre
solution que d’effectuer un test sur
banc de chaque nouveau servo et
fuir le bas de gamme. On me dira
que si on prend le servo chinois
machin, ça marche super bien, et
que c’est débile de mettre plus
cher, il y a des contre-exemples à
tout. Disons que je ne fais pas
partie des gens à qui cela réus-
sisse. Ce qui ne veut pas dire que
je n’ai aucun problème avec de la
bonne qualité, mais c’est beau-
Un récepteur Multiplex Pro accouplé au doubleur d’accu Safety Switch 12 HV. coup plus rare.
76 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018
Danger du bas de gamme donc,
mais également danger de la
surenchère dans la complexité.
Pensez à rester simple ! Ainsi, un
ami suisse a eu la désagréable
surprise de voir son régulateur de
tension provoquer un incendie
dans son grand planeur. Ce n’est
pas vraiment le but et je ne peux
pas m’empêcher de penser que,
s’il n’y avait pas eu de régulateur,
avec des accus LiIon branchés en
direct et des servos HV, cela ne
serait jamais arrivé. Un autre ami a
failli perdre un planeur de 9 m, un
câble de sa box ayant… fondu !
Encore les méfaits d’un servo ina-
dapté en qualité, qui aurait pu être
isolé par le simple fusible d’un
récepteur PRO Multiplex. D’où
l’intérêt de mesurer les consomma-
tions de chaque servo, comme
évoqué le mois dernier.
PRENONS LE
PROBLÈME AUTREMENT
Nous disions donc que la sécurité
consiste d’abord à éliminer le ou
les moutons noirs : les servos bas
de gamme. Un seul est de trop, il
peut mettre tous les autres en péril.
À partir de là, autant prendre des
servos HV. HV pour Haut Voltage,
c’est-à-dire compatible avec un
LiPo 2S, ou beaucoup mieux, un
LiIon 2S, c’est là où je veux en
venir.
Remontons la chaîne : vous avez
donc des servos fiables et HV (j’y
tiens), ensuite vous arrivez au
récepteur. Vous avez bien entendu
sorti les antennes du fuselage et
elles sont orientées à 90° l’une par
rapport à l’autre.
Branché sur la prise batterie du
récepteur, vous avez quoi ? Un
interrupteur ? Non, il n’y a pas pire
source de panne. Un doubleur
d’accu ? J’en ai eu un qui est
tombé en panne, donc, bof. Un
UBEC ? Y’a quand même de l’élec-
tronique, ça peut tomber en panne
et c’est pas le copain suisse qui me
contredira !
Restons simple, basique et direct :
supprimons tout ce qu’il y a entre
le récepteur et l’accu. Subsiste
juste un accu branché en direct et
rien d’autre. Pas de source de
panne puisqu’il n’y a rien qui ne
s’intercale entre l’accu et le récep-
teur. Sécurisons la connexion avec
soit une grosse prise verte si le
récepteur l’accepte (MPx / Jeti),
soit deux prises de servos bran-
chées sur le récepteur. Dans ce
dernier cas, j’utilise des connec-
teurs de bonne qualité avec un
diamètre et une qualité de fil cor-
respondant. Je trouve chez Lindin-
ger des connecteurs bleus tout
prêts et qui sont parfaits.
Dès lors, le maillon faible n’existe
plus qu’en un seul endroit : l’accu.
Il doit donc être hyper fiable, mais
lequel choisir ?
LA SOLUTION,
C’EST LE LIION
J’utilise les accus LiIon de la
marque Emcotec depuis plus de
trois ans. Partout, dans l’émetteur
et dans les modèles, parfois même
à la propulsion pour les petites
intensités.
Ces accus sont vraiment fiables.
Légers, ils offrent une grosse auto-
nomie et leur courbe de décharge
est régulière, ce qui permet de
connaître précisément l’état de
décharge.
Pour vos réceptions, prenez-les
câblés avec la grosse prise verte
M6 Mpx (broches femelles). On y
connectera une prise M6 mâle, sur
laquelle seront soudées deux
prises de servos : l’une sera bran-
chée sur la prise batterie de votre
récepteur, l’autre sur une prise
libre. Quant à votre « interrupteur »,
c’est la prise M6. L’accu est bran-
ché en direct, aucune panne
possible, hormis l’accu lui-même,
mais, statistiquement, c’est le
maillon fort.
Passons à la charge de ce type
d’accu. Si votre chargeur ne dis-
pose pas de programme « LiIon »,
prenez le programme LiPo, comme
proposé par le fabricant. Pourtant,
la tension de fin de charge est de
4,10 V pour un LiIon et de 4,2 V
pour un LiPo. Mais ici, ce n’est pas
grave, dès que vous aurez débran-
ché le chargeur, l’accu reviendra à
4,10 V. De fait, le fabricant se sert
même de ce principe pour se pas-
ser d’une prise d’équilibrage.
Même si cela ne m’est jamais
arrivé, j’aime bien pouvoir m’assu-
rer à tout moment de la bonne
santé du pack en vérifiant la ten-
sion de chaque élément. Aussi,
lorsque j’assemble moi-même les
éléments, je monte toujours avec
une prise d’équilibrage. De plus, je
Les accus LiIon ont conquis l’auteur pour
leur fiabilité et leur rapport poids/capacité.
Ils sont disponibles sous forme d’éléments
à assembler, ou tout prêts comme ici.
L’antiflash 70 de Multiplex permet
d’éviter les étincelles lors de la connexion
de l’accu. Il est aussi pratique pour
couper toute l’alimentation via un inter
électronique. Il est ici accouplé à un
module de télémétrie SMT.
charge exclusivement mes accus
via la prise d’équilibrage, comme
vu plus haut.
Autre spécificité de ces accus, ils
ne doivent pas être chargés au-
delà d’une intensité de 1,3 A, c’est
là leur limite. Comme il n’y a pas
d’effet mémoire et que l’on ne les
décharge que très peu, quelques
dizaines de minutes suffisent
à retrouver la pleine charge, même
à 1,3 A.
VOLTAGE HYBRIDE
La voie de la sagesse amène donc
aux servos HV (Haut Voltage) ali-
mentés en direct. C’est simple,
fiable et léger. Le prix des servos
HV se démocratisant, c’est claire-
ment l’avenir, d’autant que les
servos numériques ont besoin de
plus de puissance électrique. Avec
un voltage plus élevé, ce sont des
watts faciles à obtenir. Pour autant,
vous pouvez avoir dans votre ins-
tallation un servo ou un équipe-
ment qui ne supporte pas le HV. La
solution est de lui adjoindre, au
plus près de son emplacement, un
petit Ubec (de qualité, bien
entendu !). J’utilise par exemple
l’Ubec 2A de MKS, on en mettra un
par servo concerné.
L’autre solution pour alimenter des
servos de différents types, c’est de
choisir un voltage d’accu qui
convienne aux deux types de ser-
vos utilisés. Ainsi, les 6,6 V d’un
accu LiFePo4 correspondent à un
accu 5 éléments NiMh en début de
charge, donc beaucoup de servos
le supportent (attention, pas tous,
comme les Futaba 3150). Placer un
accu LiFePo4 permet donc de
brancher en direct l’accu sur le
récepteur, avec un voltage plus bas
que du LiIon. C’est une excellente
solution de compromis. L’inconvé-
nient du LiFe, c’est que la courbe
« LA VOIE DE LA SAGESSE AMÈNE DONC
AUX SERVOS HV (HAUT VOLTAGE). »
de décharge est moins progressive
que d’autres accus LiXx et donc on
connaît moins précisément l’état
de décharge de ces accus.
Comme on peut moins bien suivre
sa décharge au cours de la journée,
on pourra alors mettre deux accus,
avec un doubleur d’accu simple
Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE
mais fiable, comme le Switch Batt
12 HV de Multiplex. De plus, les
diodes composant une double ali-
mentation abaissent un peu le
voltage. Avec deux LiFe, il arrive au
récepteur exactement 6,0 V. En
revanche, là encore, choisissez la
qualité…
ANTI SPARK
Je reviens aux accus de propul-
sion. À partir de 4S, quand on
connecte un LiPo au contrôleur, se
produit un arc avec un « tchack »
qui n’est pas apprécié des prises,
qui peuvent être endommagées
par cet arc électrique. Il y a plu-
sieurs moyens de s’en prémunir.
Par exemple, on peut utiliser une
prise PK spéciale « anti spark »
que l’on trouvera chez Emcotec
dans différents diamètres. C’est
bien pratique. Certains contrôleurs
disposent aussi de l’option « anti
spark », comme la plupart de ceux
que j’utilise. Un autre moyen est
77
RUBRIQUE Épisode 2 : fiabiliser
d’utiliser le module nommé « anti
flash 70 » de Multiplex. Dans sa
version « prises à souder », il
accepte 70 A, et 35 A dans la
version avec la prise verte M6. Il
dispose d’une petite fiche sur le
côté pour accueillir un interrup-
teur. En plus d’éviter l’arc élec-
trique, il permet aussi de couper
toute l’alimentation, via un inter-
rupteur électronique interne. C’est
très pratique par exemple sur un
avion avec BEC. Placé entre l’accu
et le contrôleur, on peut brancher
toute la propulsion, fermer le
capot et attendre son tour pour
voler. L’interrupteur externe cou-
pant le courant, l’avion est en
sécurité. Pour utiliser cette option,
il faut acheter le petit inter ad hoc
qui est référencé pour le Wingstabi
Mpx. Quand l’accu n’est pas faci-
78 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018
lement accessible, c’est vraiment
pratique.
ERRATUM
Un lecteur me demande des préci-
sions concernant le débattement
des volets, suite à l’article du mois
dernier. J’ai manqué de précision à
propos du décalage du neutre du
servo des volets. Le sens de déca-
lage dépend du servo, et dépend
de la position de l’axe d’articulation
de la gouverne. Si l’axe d’articula-
tion du volet est sur l’extrados, et
la sortie du palonnier de volet à
l’intrados, il faudrait décaler le
neutre du sub trim vers le bord de
fuite et non pas vers le BA. Donc
dans ce cas :
• on décale d’un cran le bras de
servo de volet vers le bord de fuite,
• on décale son neutre vers le bord
de fuite de 30 à 40 % par le sub
trim. Merci Alain !
COURRIER
DES LECTEURS
Jacky, qui n’a d’expérience que sur
simulateur, voudrait éviter un pla-
neur de débutant, avec quelque
chose de plus joli, en l’occurrence
un planeur en structure. Pour com-
mencer, si les simulateurs sont
bien pour acquérir des réflexes, ils
sont beaucoup trop gentils au
décrochage et ne reflètent pas du
tout la réalité dans cette configura-
tion si particulière. Donc, le pas-
sage du simulateur au planeur réel
va être douloureux, car le planeur
va se mettre dans un cas de figure
inconnu. Et le crash arrive vite ! Si
c’est une mousse, ça ira. Avec une
structure bois, les dégâts risquent
d’être conséquents.
Alors, quel modèle choisir ? Un
seul : l’Easyglider de Multiplex, qui
est aussi un excellent planeur (j’en
ai un !). Les pièces détachées sont
disponibles en 24 heures. C’est
bien conçu au quotidien et ça vole
super. Inutile de me montrer moins
cher, au final, c’est trop cher !
POUR CONCLURE
Se rapprocher d’un club et piloter
en double commande est vraiment
la meilleure solution pour progres-
ser. Incidence-mètre-pince à linge :
on me le demande, on y reviendra
le mois prochain, promis !
Je n’ai aucun intérêt à privilégier un
matériel plutôt qu’un autre. Je vous
parle simplement de ce que j’utilise
et que je paye, sans remise de prix.
Je pratique l’électrique depuis
longtemps (mon premier article
dans Modèle Magazine date de
1995, déjà sur une grande plume
électrique), et à ce jour, ce que
j’utilise quasi exclusivement est
décrit ci-dessus. Je n’ai plus aucun
accu NiMh, j’ai même jeté les
anciens chargeurs, comme les
servos de mauvaise qualité ! Je ne
dis pas qu’il n’y a rien de mieux,
mais l’expérience a prouvé que la
fiabilité était au rendez-vous.
J’ai hâte de pouvoir aborder avec
vous les réglages en vol, ce sera
pour le mois prochain, mais aupa-
ravant il était plus logique de partir
sur de bonnes bases techniques et
ne plus devoir y revenir ! ■ de watts par kilo, mais en termes de traction et de taux
LE LiION POUR LA PROPULSION ?
L’avantage des accus LiIon, c’est qu’ils ont un
rapport poids/capacité extraordinairement élevé.
L’inconvénient, c’est qu’ils ne peuvent pas, à ce
jour, délivrer un courant très important. Par exemple
les LiIon Emcotec 2 900 mAh ne peuvent délivrer au
maximum que 10 A. On trouve dans la même gamme
un accu de 2 600 mAh pouvant délivrer 30 A, ce qui
est beaucoup mieux, ou même un 4 250 mAh donnant
20 A. Ainsi un 4S LiIon de 2 900 mAh peut tout de
même délivrer 420 W, ou 360 W en 3S. Avec la moitié
de ça, je motorise mon mini Elipse qui grimpe à la
quasi verticale. Avec 320 watts en 4S, autorisés par
les 4 250 mAh, je fais monter presque aussi bien un
Typhoon RCRCM de 2 m avec un moteur Dualsky
2838EA-8 810 kV et une hélice 12x7.
Ces résultats sont obtenus avec des petits moteurs à
cage tournante. Avec le bon moteur réducté, on peut
faire pas mal de choses, car une grande hélice tractera
infiniment plus qu’une petite. Et là, il ne convient plus
de raisonner, comme on le fait trop souvent, en termes
Des accus de propulsion LiIon, en 3S (en bleu) et 4S (en noir) pour motoriser un Mini Ellipse et un Typhoon RCRCM de 2 m.
de montée. Pour cela, le logiciel Ecalc est mon ami !
Un LiIon 4S 4 250 mAh pèse seulement 260 g. Si on
consomme moins de 20 A, l’autonomie est donc
énorme. Quant au 2 600 mAh, chaque élément pèse
45 g. Pour un 2S, on sera à moins de 100 g (avec
les prises et la gaine thermo). Pour un 3S, on sera
à peine à 160 g, ce qui est faible. Il y a vingt ans,
on faisait tourner nos planeurs « 7 éléments NiCd »
(l’équivalent de 2S en voltage) mais pour 350 g
l’accu et seulement 1 200 mAh de capacité (avec des
moteurs moins coupleux et quatre fois plus lourds
que nos brushless !). Aujourd’hui, par exemple avec
un moteur réducté Poly-Tec 400-F5J / light, on monte
fort un F5J en 2S ou en 3 S, tout en restant avec une
consommation de 20 A.
Parlons de l’encombrement des LiIon : la forme permet
de se loger beaucoup plus facilement que des LiPo de
moindre capacité, dans des fuselages étroits, d’autant
que l’on peut facilement les assembler soi-même.
Bref, les LiPo ne sont pas forcément incontournables
pour les moyennes intensités.
Octobre 2018 - MODELE MAGAZINE 79
 INTERNET La jungle
d’Internet est

IDÉES ET SURPRISES une source

d’information
plutôt précieuse, certes,

DU WEB
encore faut-il se donner
la peine de passer du temps
sur la Toile afin d’y trouver son
bonheur. Modèle Magazine
Voler sans GPS vous facilite désormais la tâche
Les pilotes de drones ou d’avions équipés d’un contrôleur
de vol avec GPS le savent, ce type de technologie n’est en vous aidant à faire le tri
pas sans failles. C’est la raison pour laquelle l’université parmi des thèmes très variés.
de Washington cherche d’autres solutions, ici à base de
transpondeur. Cette alternative a été testée avec succès Texte : Pascal Delannoy
en juin dernier sur un avion (Papaya) de taille classique.
L’avenir nous dira si ce type de technologie va se
démocratiser.
À voir sur https://diydrones.com/profiles/blogs/ Brushless PCB
pixhawk-based-navigation-using-ads-b-transponders Un moteur brushless sans bobinage, impossible ? Eh bien
-instead-of-gps si, un ingénieur en électronique maltais, Carl Bugeja, a
Lilium Jet développé un moteur avec un stator qui est imprimé sur
Si le jet électrique est commun sur nos terrains, un PCB 4 couches. Ce projet en open source utilise un
en revanche, à l’échelle 1 ce secteur reste à l’état champ magnétique vertical et est destiné à fabriquer des
expérimental. Le Lilium Jet annonce des performances moteurs à très bas coût. Pour notre usage, le faible couple
de premier plan, vitesse 300km/h, 300 km d’autonomie, généré en limite l’éventail d’utilisation, mais peut-être
un design plutôt réussi et la possibilité de voler partout, que sur des modèles très légers, cela peut constituer une
il peut décoller ou atterrir verticalement. À notre solution attractive.
niveau, cela peut constituer un excellent sujet pour une À voir sur https://hackaday.io/
réalisation personnelle en utilisant la technologie des project/39494-pcb-motor
drones (contrôleur de vol, moteurs) à peu de frais.
À voir sur https://lilium.com

Slingsby Type 13 Petrel 1/5

Le numéro de septembre de RCSD présente un bien beau
modèle de planeur rétro, un Slingsby Petrel échelle 1/5.
Chris Williams nous fait partager les détails de cette belle
réalisation. D’une envergure de 3,47 m, ce planeur rétro
reste facile à mettre en œuvre, avec de bonnes qualités
de vol. En partant d’un plan de Vince Cockett’s, un plan
numérique a été dessiné en collant autant que possible
à la réalité. Les photos de présentation permettent de se
rendre compte que Chris Williams maîtrise parfaitement
la conception
et la construction, un bien joli modèle.
À voir sur www.rcsoaringdigest.com Panneau antidrone
Bicoptère La législation interdit le vol de drones dans de nombreux
Un drone avec 4 moteurs ou plus est fréquent sur nos
endroits. Aussi, un panneau précisant cette interdiction
terrains, mais avec 3 moteurs, c’est déjà plus rare. Et avec
était nécessaire pour rappeler la loi aux utilisateurs. En
deux moteurs, cela devient un modèle de drone quasi
voici une photo qui permet de découvrir ce nouveau
expérimental qui bouscule les concepts classiques. Une
panneau qui va sûrement devenir très courant, ici aux USA.
vidéo permet de suivre le montage et la mise au point. Le
On ne pourra plus dire que l’on ne savait pas que c’était
vol est particulièrement convaincant ! Son pilote l’attrape
interdit. Reste à vérifier la légalité car les communes
même à la main à la fin du vol.
risquent d’en mettre sans discernement, affaire à suivre.
À voir sur https://diydrones.com/profiles/blogs/
bicopter-build

VDP en Italie
Toujours sur RCSD de septembre, on
découvre une sympathique rencontre
de vol de pente en Italie. La diversité
des planeurs présentés est notable,
puisque les planeurs tout plastique
affûtés côtoient des machines rétro dans
toutes les échelles. Voltige, vol maquette,
départ à la catapulte de grands planeurs,
il y avait de quoi se faire plaisir, d’autant
plus que le paysage, avec les montagnes
en toile de fond, fait rêver.
À voir www.rcsoaringdigest.com

80 MODELE MAGAZINE - Octobre 2018

 Drone aquatique
Le Spry est un drone totalement étanche qui sort des sentiers battus. Les amateurs de vol
au-dessus de plans d’eau apprécieront, car sans une réalisation de ce type, ces appareils
supportent très mal une mise à l’eau ! Le Spry offre tout ce que l’on peut attendre pour
filmer avec une caméra 4K, un émetteur ergonomique et une bonne autonomie.
À voir sur https://www.swellpro.com/spry.html
Cessna sur une autoroute
La scène se passe en Californie, un pilote de Cessna est contraint d’effectuer un
atterrissage d’urgence. On admire la dextérité du pilote qui se pose sur l’autoroute avec
les voitures qui circulent, sans causer d’accident ni même heurter les infrastructures.
À voir sur https://www.usinenouvelle.com/article/video-un-petit-avion-atterrit-sur-
une-autoroute-en-californie-au-milieu-du-trafic.N730254
Drone gonflable
L’arsenal des militaires semble sans fin : sur ce lien, on découvre quelques-uns de ces
engins. Plus proche de notre loisir, un drone gonflable ! On n’y avait pas encore pensé, les
militaires l’ont fait. Ce drone développé par une start-up française, Diodon, se déplie en
quelques secondes et se transporte donc facilement sur le terrain. Un fantassin peut ainsi
le faire décoller pour inspecter une zone invisible autrement.
À voir sur https://www.usinenouvelle.com/article/drone-marin-missile-hyperveloce-
soldat-connecte-6-innovations-militaires-en-images.N698819
H101 Salto
Pour concrétiser un projet de maquette avec un maximum de détails, rien de tel qu’un
bon dossier photos pour être certain d’avoir un modèle fidèle à l’original. Ce lien offre
une grande quantité d’images, avec en prime, des mesures pour mieux coller à la réalité.
Il ne reste plus qu’à déterminer l’échelle et à se lancer.
À voir sur https://www.rcgroups.com/scale-helicopters-43
Débuter
Pour débuter dans de bonnes conditions, il faut apprendre les rudiments du pilotage
ainsi que les divers réglages. Débuter seul est une fausse bonne idée, au mieux on y
arrive mais avec beaucoup de casse et des mauvais réflexes, au pire on ne parvient pas
à faire voler un modèle et on passe à côté d’une belle passion. Ce lien traite du sujet en
présentant divers modèles.
À voir sur https://www.modelflying.co.uk/news/article/going-it-alone/26420
CNRS
Des chercheurs du CNRS de Marseille ont modélisé le vol des oiseaux pour augmenter
l’agilité des drones. Quad Morphing, c’est son nom, se joue des difficultés et parvient
à passer des obstacles malgré ses mensurations : 46 cm de long pour 26 cm de large.
L’astuce consiste à pouvoir modifier la géométrie en vol pour passer dans de petites
ouvertures. Les chercheurs se sont inspirés du vol des perruches.
À voir sur https://www.liebertpub.com/doi/10.1089/soro.2017.0120
Plaisir de construire
RCME de juillet proposait un avion à construire avec la possibilité de commander un
short kit qui facilite le travail. Cela nous rappelle que le plaisir de construire fait partie
intégrante de notre loisir. La saison se termine bientôt, alors pourquoi ne pas ressortir
les outils et construire un modèle pour la prochaine saison ?
À voir https://www.modelflying.co.uk/news/article/building-renaissance/26382
Klemm L-25D
Une réalisation sympa et simple comme on les aime, le Klemm L-25D, à partir d’un kit
de la marque allemande Krick. De taille raisonnable, ce kit se monte facilement avec un
budget d’équipement contenu. Le bois est découpé laser, ce qui garantit un montage
facile avec des collages résistants sans nécessiter d’ajustage. Le Klemm vole comme un
trainer, il n’est pas nécessaire d’être un champion du vol 3D pour se faire plaisir.
À voir sur www.rc-network.de/forum/content.php/1055-Fliegertraum
-aus-Holz-und-Seide?s=e549f2ac568109b9126eac590bed2d29
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