1.2.

3 Les tissus conducteurs

La sève brute, constituée d’eau et des sels minéraux absorbés par les poils absents, parvient à
la partie aérienne via le xylème. Au contraire, la sève élaborée ou la matière organique,
produite par le phénomène de la photosynthèse, est transportée des feuilles vers toutes les
parties de la plante par le phloème. Le xylème et le phloème appartiennent aux tissus
conducteurs. Ils sont constitués par des tubes fins et s’organisent en faisceaux appelés
faisceaux criblovasculaires.
a. Xylème : il assure le transport d’eau et des sels minéraux puisés à partir du sol vers les
feuilles. Il est formé par des éléments conducteurs et des éléments non conducteurs:
1. Éléments conducteurs :
 Les trachéides : composé par des cellules mortes, allongées dont les
extrémités sont en biseau et les parois longitudinales sont lignifiées et
fortement ponctuées où la sève brute circule par les perforations. Ses cellules
ont une longueur de 0.3 à 10 mm et un diamètre de 30 µm (Fig. n°13).

Trachéides annelés

Trachéides spiralés

Trachéides réticulés

Fig. n°13 : Les trachéides du xylème

 Les trachées ou vaisseaux: ils sont constitués par plusieurs cellules fusionnées
qui forment des tubes qui peuvent avoir plusieurs mètres de longueur et un
diamètre qui varie de 40 à 400 µm et dont les cellules ont la même longueur
que celles des trachéides (Fig. n°14).
2. Les éléments non conducteurs :
 Les cellules du parenchyme ligneux : ces cellules parenchymateuses sont
des cellules vivantes qui accompagnent les éléments du xylème et elles jouent
 un rôle de transfert et de libération des ions et d’autres solutés vers le lumen
des éléments conducteurs.
 Les fibres de bois: ce sont des cellules mortes à paroi épaisses et lignifiées et
sont allongées ou spiralées. La lignification de ces fibres leur confère un rôle
de soutien (Fig. n°14).
b. Phloème : les assimilats formés au cours de la photosynthèse sont transportés vers
toutes les parties de la plante à travers le phloème. Il est composé par :
1. Éléments conducteurs :
 Les tubes criblés : ce sont des cellules criblées vivantes à paroi cellulosique
épaisse formant des tubes pour le transport de la sève élaborée. L’alignement
de ces cellules dont les parois transversales sont obliques et présentent des
ponctuations constituent des vaisseaux conducteurs formant ainsi un
continuum cytoplasmique. Leur durée de vie est limitée donc elles sont
renouvelables chez les plantes pluriannuelles (Fig. n°14).
 Les cellules compagnes : comme leur nom l’indique, ces cellules
accompagnent les tubes criblés et les maintiennent en vie et communiquent
avec elles à travers des plasmodesmes qui se trouvent au niveau de leur paroi
latérale. Elles assurent l’échange des assimilats avec les tubes criblés et elles
sont riches en mitochondries (Fig. n°14).
2. Éléments non conducteurs :
 Les cellules prenchymateuses : ce sont des cellules vivantes à paroi mince
et ont un rôle de réserve et elles font l’échange des assimilats avec les tubes
criblés.
 Les fibres : Ce sont de longues cellules mortes et lignifiées et elles ont un
rôle de soutien. Ces fibres enveloppent et protègent les tubes criblés en
évitant qu’ils s’écrasent sous l’effet de la pression des tissus voisins (Fig.
n°14).
 Fig. n°14 : Les éléments du xylème et du phloème
1.2.4 Les tissus sécréteurs
 Ce sont des tissus responsables dans la synthèse et la sécrétion des produits issus du
métabolisme secondaire, tannins, essences, résines, latex et huiles essentielles…, sont
présents chez certains et font défaut chez des autres et qui ont des formes variées et
différentes localisations. Ces produits peuvent être synthétisés et accumulés à
l’intérieur de ces tissus ou évacués de leurs cellules. On en distingue deux groupes:
tissus sécréteurs externes et Tissus sécréteurs internes.
a. Tissus sécréteurs externes : ils se trouvent à la périphérie des tissus.
 Épiderme : ce sont les cellules épidermiques qui produisent des essences et
parviennent même à les accumuler au niveau de leurs vacuoles (Fig. n°15: a). Ex :
L’épiderme des pétales des roses.
 Poils épidermiques sécréteurs : appelés également des poils glandulaires,
certaines cellules de l’épiderme se prolongent en formant ces poils à essences
volatiles. Ils peuvent être uni ou pluricellulaires et sont formés par une partie une
basale plus au moins longue surmontée par une ou plusieurs cellules sécrétrices
(Fig. n°15: b). Ex : Les Lamiacées.

a b
Fig. n° 15: Épiderme à papille (a) et poils sécréteurs (b)
b. Tissus sécréteurs internes : ils se localisent à l’intérieur des tissus parenchymateux.
 Cellules sécrétrices internes: ce sont de grandes cellules à paroi cellulosique
épaisse entourées par d’autres de petite taille, elles produisent des essences,
résines, tannins, cristaux, gommes et mucilages et les accumulent à l’intérieur
de leur vacuole. Ex : cellules à tannins. (Fig. n°16).

Fig. n° 16: Cellule sécrétrice interne

 Les laticifères : ce sont des cellules qui produisent et sécrètent du latex comme
chez le figuier. Il existe deux catégories :
 Les vrais laticifères : ce sont le résultat de la différenciation d’une
cellule parenchymateuse qui s’allonge par la suite avec un
épaississement de sa paroi. Elle accumule du latex à l’intérieur de sa
vacuole (Fig. n°17 : a).
 Les faux laticifères : c’est une file de cellules parenchymateuses dont
les parois se résorbent partiellement ou complètement. Elles s’unissent
avec les cellules voisines en formant un réseau (anastomose) (Fig.
n°17 : b).
 a b

Fig. n° 17: Les vrais (a) et les faux (b) laticifères :

 Poches sécrétrices : il existe deux sortes de poches sécrétrices :

 Poches schizogènes : elles résultent de la division d’une cellule
parenchymateuse par deux cloisonnements perpendiculaires. Le méat,
qui se trouve au centre des quatre cellules filles issues de la division
d’une cellule parenchymateuse par deux cloisonnements
perpendiculaires, s’agrandit en cavité et s’entoure par des cellules
sécrétrices d’essence. (a : Fig. n°18). Ex. : l’Eucalyptus.
 Poches schizolysigènes : la cavité ou lacune une fois formée, après la
division d’une cellule parenchymateuse, se trouve limité par plusieurs
assises de cellules superposées. Les plus internes se lysent ; on observe
alors dans la cavité, mêlés aux produits sécrétés, les débris de leurs
parois (b : Fig. n°18). Ex. péricarpe du citron, orange, mandarine…
 a

Fig. n°18 : Poches sécrétrices schizogènes (a) et schizolysigènes (b)

 Les canaux sécréteurs : ce sont des tubes ou canaux protégés par deux
assises cellulaires, l’interne est composée par des cellules sécrétrices et
l’externe est formée par des cellules protectrices (Fig. n°19). Ex. Les Conifères
et les Anacardiacées.

Fig. n°19 : Coupes d’un canal sécréteur