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Pr Bennadja Histologie végétale 2023/2024

Histologie végétale

1 –Définition : L’histologie est la discipline qui étudie les tissus. Un tissu est un
ensemble de cellules homogènes ou hétérogènes qui exercent une certaine
fonction dans la plante.

2- Origine des tissus : les tissus proviennent de la prolifération de cellules au


niveau des régions méristématiques.
Nous avons deux types : les méristèmes primaires et les méristèmes secondaires :

A. Méristèmes primaires :
Ils sont responsables de la structure primaire. Ce sont des méristèmes situés
dans les parties terminales des organes (méristèmes apicaux racinaires ou
caulinaires) ou parfois latéralement (exemple des feuilles : méristème axillaire).
Ces méristèmes sont mis en place lors de l’embryogenèse c’est-à-dire lors de la
différenciation de l’embryon à partir du zygote.
Ils permettent la croissance en longueur des plantes et les tissus qui en dérivent
subissent un faible épaississement en l’absence de méristèmes secondaires.
Leurs cellules douées d’un grand pouvoir de division sont caractérisées par :
Une petite taille,
rapport nucléocytoplasmique élevé (taille du noyau importante),
nucléoles de grande taille,
organites peu structurés, plastes indifférenciés (proplastes),
vacuoles de petite taille et nombreuses,
densité en ribosomes élevée,
parois minces (parois primaires).

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Fig 1 : Méristèmes primaires (caulinaire et racinaire)

Ils sont formés d’un nombre limité de cellules qui se multiplient suivant des
règles déterminées pour donner naissance aux différents tissus.
C’est la phase de multiplication, elle sera suivie par la phase d’élongation puis la
phase de différenciation.

Les tissus primaires acquièrent leurs structures anatomiques suite à la


prolifération des méristèmes primaires.

Fig 2 : Différenciation cellulaire

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Différenciation en
cellule chlorophyllienne

Différenciation en cellule
de parenchyme de réserve

Fig 3 : Différenciation cellulaire (spécialisation)

A- 1 les tissus protecteurs


Le tissu de protection forme à l’extérieur des organes, un revêtement
imperméable et résistant qui les isolent du milieu externe.
Dans les organes de structure primaire, ce rôle protecteur est dévolu à l’épiderme
chez les tiges et les feuilles, à l’assise subéreuse ou le suberoïde chez les racines.

a- Epiderme :
C’est une assise superficielle, constituée par une couche unique de cellules, la
cloison externe des cellules est recouverte d’une cuticule plus ou moins épaisse
qui la rend imperméable. Ce revêtement est interrompu par des stomates, au
niveau desquels se font les échanges gazeux.
Un stomate est formé par deux cellules réniformes laissant entre elles une
ouverture qui est l’ostiole, sous les cellules stomatiques se trouve une lacune, la
chambre sous-stomatique.

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Fig 4 : Structures de l’épiderme et d’un stomate

Les cellules épidermiques sont rectangulaires et vivantes, elles présentent une


grande vacuole centrale et une mince couche périphérique de cytoplasme.
Les cellules épidermiques peuvent émettre des poils qui peuvent être :
Tecteurs : qui participent à la protection contre la chaleur.
Sécréteurs : Les poils sécréteurs sont formés d’un pied et d’une tête pouvant
sécréter des substances irritantes, collantes ou aromatiques.
Ces poils servent de critère dans la distinction des espèces, des genres et même
parfois des familles.

Fig 5 : Variété de poils tecteurs et sécréteurs

b- Les tissus subérifiés

Ce sont des tissus constitués de cellules mortes et à parois imprégnées de


subérine (provenant de l’oxydation de lipides)
Chez les racines, il n’y a pas d’épiderme. L’extrémité radiculaire est protégée
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par la coiffe provenant de l’activité du méristème, au-dessus de la région


subterminale qui porte les poils absorbants (zone pilifère), la protection de la
racine est assurée par une assise de cellules spéciales appelée assise subéreuse
chez les dicotylédones.
Chez les monocotylédones, l’assise subéreuse est remplacée par le suberoïde
(Tissu primaire de plusieurs couches de cellules à paroi subérisée).

Assise subéreuse et assise pilifère Epiderme Subéroide

Fig 6 : Tissus protecteurs

A-2 Les tissus de remplissage (les parenchymes)

Tissu constitué de cellules vivantes, vacuolisées, peu différenciées, à parois


généralement minces et pectocellulosiques. Ce tissu, qualifié de fondamental, est
intimement lié aux activités physiologiques essentielles de la plante. On distingue
deux types de parenchyme.
a- Les parenchymes assimilateurs
Ils sont constitués par les cellules chlorophylliennes dont les chloroplastes font
en présence de lumière, la synthèse des matières organiques. On les trouve dans
le limbe des feuilles et dans les régions externes des tiges et des pétioles.

b- Les parenchymes de réserves :


Ils sont situés profondément dans les organes. Ils reçoivent les matériaux
élaborés par les cellules chlorophylliennes, qu’ils vont accumuler dans des plastes
(Amidon), vacuoles (sucres, aleurone), ou en suspension dans le cytoplasme
(lipides).
Les cellules parenchymateuses ont une paroi mince et de forme très variable. La
membrane des cellules du parenchyme est de nature pecto- cellulosique.

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Parenchyme Parenchyme chlorophyllien Parenchyme de réserve

Fig 7 : Parenchymes

A- 3 Les tissus de soutien :


Les tissus assurant le soutien ont des cellules petites, à paroi épaisses. Il s’agit
par excellence du collenchyme et du sclérenchyme ainsi que certaines cellules du
bois.

Ce sont des tissus rigides dont le rôle principal est de contribuer à la solidité
mécanique de la plante. On le rencontre dans les organes âgés.

a- Le collenchyme
Il est formé de cellules fortement allongées, à extrémité rectangulaires ou aiguës.
Elles sont habituellement appliquées étroitement les unes contre lesautres.
Les parois du collenchyme sont riches en eau, ses cellules sont vivantes, on y observe
même parfois des chloroplastes et de l’amidon.
Le collenchyme se rencontre généralement dans les pétioles, et au niveau de la nervure
principale des feuilles. C’est le tissu de soutien des organes jeunes dont la croissance
n’est pas encore achevée.
b- Le sclérenchyme
Il est constitué d’éléments à paroi épaisses plus ou moins complètement lignifiée
(lignine : composé organique cellulaire, hétéroside azoté).
Suivant la forme des éléments qui le constituent, on distingue dans le sclérenchyme,
les cellules scléreuses, les sclérites et les fibres.

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Collenchyme Sclérenchyme Fibres sclérifiées

Sclérite Cellules scléreuses

Fig 8 : Tissus de soutien

b- 1 les cellules scléreuses : leur paroi est entièrement lignifiée, elles délimitent
un lumen correspondant à la cavité cellulaire.

Les cellules scléreuses sont des cellules mortes, elles se rencontrent surtout dans
le parenchyme cortical et le liber des organes végétatifs, dans les fruits et les
graines.
Isolées elles contribuent à assurer la fermeté des feuilles et des fruits charnus ;
groupées, elles assurent la dureté et la protection mécanique des différents types
d’écorces et de noyaux des fruits.

b-2 les sclérites : ce sont des cellules scléreuses ramifiées, le plus souvent de
grande taille, leur présence permet de caractériser certains organes et certaines
plantes qui les possèdent.

b-3 les fibres : ce sont des cellules allongées, fusiformes, à paroi plus ou moins
épaisses. Suivant leur emplacement, on distingue les fibres corticales, les fibres
péricycliques, les fibres libériennes, les fibres ligneuses et les fibres médullaires.

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A- 4 Les tissus conducteurs.


Les tissus conducteurs de sève sont de 2 types :
- le phloème ou tissu contenant des tubes criblés
- le xylème comportant des vaisseaux de différents types possibles.
Auparavant, les noms utilisés pour ces 2 tissus étaient respectivement le liber et
le bois : ces noms sont encore utilisés, en particulier pour les formations
secondaires.
Ces tissus complexes peuvent avoir une spécialisation secondaire (soutien chez les
arbres, réserve pour certains tubercules tels la betterave, le radis, la carotte).

A- 4 – 1 Le bois ou xylème :
C’est un tissu le plus souvent complexe, formé par des éléments fonctionnels
qui sont les trachées ou les vaisseaux parfaits et les trachéides ou
vaisseaux imparfaits.
Il s‘agit de cellules mortes placées bout à bout et dont les parois portent des
épaississements de lignine, c’est pourquoi, en plus de leur rôle principal de
conducteur de sève brute ; les vaisseaux jouent un rôle de soutien comme le
sclérenchyme.

a – Les trachéides ou vaisseaux imparfaits

Ce sont des éléments conducteurs assez primitifs caractérisant le bois des


Ptéridophytes, des Gymnospermes et les formations ligneuses très jeunes des
Angiospermes.
Il s’agit de vaisseaux imparfaits dont les cellules constitutives ont conservé toutes
leurs parois. Les cellules sont allongées longitudinalement, aux extrémités effilées
terminées en biseau.
Il existe 3 types : 1 – trachéides annelées et spiralées
2 - trachéides scalariformes
3 – trachéides aréolées.

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Fig 9: Trachéides

b- Les trachées ou vaisseaux parfaits


Ce sont les éléments conducteurs des végétaux les plus évolués (Angiospermes).
Ils sont dits parfaites car leurs cloisons transversales sont perforées ou même
complètement résorbées ce qui permet le passage direct de la sève d’une cellule
à une autre.
Des moins différenciées, on distingue les types suivants de vaisseaux :

1 – trachées annelées et spiralées : idem que pour les trachéides mais


dépourvus de cloisons transversales.
2 – trachées rayées : les épaississements de lignine sont disposés sous forme
de rayures irrégulières.
3 – trachées réticulées : ils sont disposés en réseau.
4 – trachées ponctuées : ce sont les vaisseaux les plus différenciés, les plus
larges et les plus lignifiés.
A côté des vaisseaux conducteurs, on trouve généralement des éléments
accessoires dans le xylème des Angiospermes et plus particulièrement chez les
Dicotylédones.

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Fig 10 : Différents types de vaisseaux de xylème

c- les éléments accessoires du bois. :

1– cellules parenchymateuses (parenchyme vasculaire) : ce sont des cellules


vivantes jouant le rôle de réserve et dont les parois peuvent être cellulosiques :
parenchyme vasculaire cellulosique, et elles peuvent êtres lignifiées :
parenchyme vasculaire lignifié.
2 – les fibres ligneuses : elles ont un rôle de soutien, elles sont présentes
surtout dans le xylème secondaires ou bois des dicotylédones.
3 - les rayons médullaires : ils sont propres au bois secondaire, ce sont
des files de cellules, uni, bi ou plurisériées, de cellules parenchymateuses, elles
vont de la périphérie (cambium) vers le centre à une profondeur plus ou moins
grande.

A- 4 – 2 Le liber ou le phloème (tissu criblé)


Les éléments fonctionnels sont les tubes criblés, constitués eux même par des
cellules criblées qui sont placées bout à bout en file longitudinale.
Ces cellules sont vivantes mais sans noyaux, à paroi cellulosiques, leurs cloisons
transversales comportent des pores. Ces cloisons constituent des cribles par
les pores desquels la sève élaborée peut circuler.

a Les tubes criblés : un tube criblé est une cellule vivante, dont la membrane
restée cellulosique est percée par endroits de ponctuations groupées dans des
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plages qui ont l’apparence de cribles.


A la différence des vaisseaux ligneux, le tube criblé n’assure la conduction de
la sève que pendant une période très courte ; quand ils cessent de fonctionner,
les plages criblées se recouvrent d’un bouchon de callose, ce dernier peut se
dissoudre au printemps suivant, chez les plantes ligneuses.

Fig 11 : Structure du phloème

b. Les éléments accessoires :


1. Le parenchyme libérien : constitué de cellules parenchymateuses de
formes variées, ces cellules sont vivantes à paroi cellulosique et contenant
des matières de réserves telles que l’amidon
2. Les cellules compagnes (ou annexes) : se forment par cloisonnement
longitudinal de la cellule initiale du tube criblé
3. les rayons médullaires (rayons libériens) : on les rencontre dans le liber
secondaire, ils forment un tissu de réserve souvent amylifère.
4. Les fibres libériennes : elles caractérisent le liber secondaire, ce sont des
fibres de soutien.

A- 5 Le tissu sécréteur (Appareil sécréteur)

On désigne sous le nom d’appareil sécréteur, l’ensemble des éléments anatomiques


dans lesquels s’accumulent des substances étrangères au métabolisme général et
qui semblent constituer des produits de déchets.
C’est un groupement très artificiel dans lequel on trouve des éléments très divers
par leur origine, leur organisation et par la nature des produits sécrétés.
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Exemples : huiles essentielles, gommes, résines….Les structures anatomiques sécrétrices


peuvent être :
1 – des cellules épidermiques

2 – des poils sécréteurs

3- des cellules sécrétrices internes


4 des poches sécrétrices :
Une poche sécrétrice est constituée par un massif de cellules qui proviennent du
cloisonnement d’une cellule initiale et qui en s’écartant, laissent entre elles un
méat où se déverse l’essence produite par les cellules de bordure.
On distingue 2 types

Les poches schizogènes : elles proviennent d’une cellule


parenchymateuse qui se divise d’abord en deux puis en quatre par
deux cloisons perpendiculaires. Ces quatre cellules en s’écartant
légèrement laissent entre elles un méat qui, en s’agrandissant
constituera la poche.
Les cellules de bordure se multiplient et à maturité la poche apparaît limitée par une
seule assise de cellules qui sécrètent l’essence.

4–2 les poches schizolysigènes : elles se forment d’abord selon le


mode schizogène ; mais les cellules bordantes, au lieu de se diviser
seulement, elles se cloisonnent tangentiellement, le méat collecteur
est alors bordé par plusieurs assises de cellules superposées

5- des canaux sécréteurs : ce sont des poches schizogènes allongées, le mode de


formation est le même que celui des poches sécrétrices, mais il existe ici une
file de cellules initiales superposées au lieu d’une cellule unique.

6- des laticifères : Ils sécrètent du latex.

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Glande sécrétrice d’une fleur Un poil urticant Poche sécrétrice Laticifère


de lavande schizolysigène à cloison
trouée

Fig 12 : Quelques structures sécrétrices

B – les Méristèmes Secondaires latéraux (responsables de la structure secondaire)

Chez les dicotylédones (la plus part), la structure primaire est transitoire et
l’accroissement en épaisseur est assuré par l’apparition des zones génératrices ;
qui donnent naissance à de nouveaux tissus secondaires.

Ces zones sont au nombre de 2 : le cambium ou zone génératrice libéro- ligneuse


et le phellogène ou zone génératrice subéro-phellodermique.

Les cellules méristématiques sont des éléments aplatis, disposés côte à côte et se
divisant toujours dans le même sens sur les 2 faces extérieures et intérieures.
Une cellule méristématique se cloisonne tangentiellement vers l’extérieur et va
donner naissance à la cellule fille 1, puis la cellule méristématique se divise toujours
tangentiellement mais cette fois-ci, vers l’intérieur et donne une cellule fille 2,
d’un nouveau cloisonnement vers l’extérieur résultera une cellule fille 3, qui se
placera entre la cellule 1 et la cellule génératrice ... etc.

Ainsi chaque cellule génératrice donnera naissance à une file de cellules orientée
radialement, les cellules les plus âgées seront les plus éloignées de la cellule
méristématique.

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Fig 13 : Fonctionnement du cambium

B – 1 le cambium :

Il se situe toujours exactement entre le phloème primaire et le xylème primaire,


et donne naissance à du phloème secondaire et du xylème secondaire.

Le cambium donne naissance au pachyte (xylème secondaire et phloème


secondaire).
La prolifération des cellules du méristème cambial, puis leur différentiation donne
les éléments du bois vers l’intérieur et ceux du liber vers l’extérieur, la
différenciation du xylème secondaire est centrifuge, et celle du phloème
secondaire, par contre est centripète.
Il en résulte que les éléments du bois sont d’autant plus jeunes qu’ils sont éloignés
du centre ; inversement, le liber qui est centripète, ses éléments sont d’autant
plus jeunes qu’ils sont plus près du centre.

B-2 Le phellogène
Lors de la croissance secondaire, l’épiderme meurt et disparaît. Une nouvelle
structure protectrice, le périderme, se met en place lors de la formation des tissus
(méristèmes) secondaires. Le périderme provient du fonctionnement de l’un des
deux méristèmes secondaires, le phellogène, qui produit, vers l’extérieur, des
cellules mortes formant le liège ou suber et vers l’intérieur, un tissu vivant, le
phelloderme ou parenchyme fondamental secondaire. . Le liège, ou suber, contient
de la subérine qui le rend imperméable.

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Fig 14 : Structure secondaire d’une tige dicotylédone

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