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Accueil 20 expressions populaires qui vous prennent pour des légumes

20 EXPRESSIONS POPULAIRES QUI


VOUS PRENNENT POUR DES
LÉGUMES
Secrets de légumes • 5 octobre 2016

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Les fruits et les légumes ne font pas simplement partie de notre
alimentation… On les apprécie tellement qu’on les utilise aussi dans notre
chère langue française, et ses expressions. Alors, ce n’est pas pour s’occuper
de vos oignons mais on s’est dit qu’un article sur le sujet, cela vous botterait*
bien.

1. Bête comme chou


Faut-il penser que ce pauvre chou (une autre expression) est idiot ? Pas
exactement.

Cette expression, utilisée au XIXème siècle, désignait quelqu’un d’idiot mais


pas comme le légume. En argot le chou qualifiait notre tête… et nos fesses.
Etre bête comme chou, c’était l’être comme son arrière-train. Par extension,
on l’utilise aujourd’hui pour décrire tout ce qui est d’une simplicité enfantine.
Tellement simple que même nos fesses pourraient le faire.
2. Raconter des salades
Ou raconter des mensonges. Dans cette expression populaire du XIXème
siècle, il ne s’agit pas du légume mais du plat : un ensemble d’ingrédients que
l’on mélange pour mieux les faire passer. Raconter des salades, c’est de la
même façon mélanger un peu de vrai, un peu de faux, un soupçon d’humour
et une pointe d’ironie pour mieux faire passer des histoires.

3. Les carottes sont cuites


Tout est perdu, il n’y a plus d’espoir. Depuis le XVIIème siècle, la carotte est
considérée comme un aliment de pauvre. Tellement peu appréciée qu’on
l’associait à la mort. On disait alors de quelqu’un de mourant, qui n’avait plus
d’espoir, que ses carottes étaient cuites. Lorsqu’il ne reste que des carottes
cuites à manger… ce n’est pas bon signe donc !

4. Manger les pissenlits par la racine


Pour finir dans cette thématique, pas très joyeuse, voici une expression qui
signifie être mort et enterré. Quel est le lien entre la mort et les pissenlits ?

Les pissenlits poussent très bien sur les terres fraîchement retournées.
Depuis le XIXème siècle, on s’imagine alors que les pissenlits pousseraient à
merveille sur les tombes fraîchement creusées. Mais voilà, enterrés dans une
tombe, le seul moyen que nous aurions d’accéder au délicieux légume serait
de commencer par sa racine (si nous le pouvions encore bien sûr). D’où
manger les pissenlits par la racine.

5. C’est la fin des haricots


Ou c’est la fin, tout court. Que viennent faire les haricots dans cette histoire ?
Au siècle dernier, on distribuait souvent des haricots aux élèves dans les
internats quand il n’y avait plus rien à se mettre sous la dent. Alors quand il
n’y avait même plus de haricots…

6. Poireauter ou faire le poireau


Attendre… Avez-vous déjà vu un poireau pousser ? Il se tient droit, immobile.
Un peu comme une personne qui attend longuement, immobile et les bras
ballants. C’est donc par notre ressemblance au poireau que l’on se dit
poireauter.

7. Mettre du beurre dans les épinards


Améliorer ses conditions de vie en gagnant notamment un peu d’argent. D’un
point de vue nutritionnel, entre lipides et calories, le beurre est synonyme de
richesse. Au contraire, les épinards ne sont pas très riches. Pour améliorer la
saveur des épinards, ou notre vie en général, mieux vaut une pointe de
beurre (ou de crème).

Petit plus : les épinards sont aussi désignés en argot pour parler d’argent, tout
comme l’oseille et le blé.
8. Haut comme trois pommes
Pour comprendre cette expression, il suffit d’empiler trois pommes les unes
sur les autres. Vous vous rendrez vite compte que ce n’est pas très grand…
Concernant l’origine de l’expression, on fait chou blanc : elle reste un
mystère.

9. Tomber dans les pommes


L’origine de cette expression n’est pas sûre et certifiée. Certains évoquent le
Moyen Age, d’autres l’auteure Georges Sand. Le moins que l’on puisse dire
est qu’elle n’est pas récente.

L’expression originelle serait « tomber dans les pâmes ». Pâme, se pâmer,


étant un mot du langage soutenu pour dire perdre connaissance. Tout
doucement, ce mot se serait transformé en pomme dans le langage
populaire, plus familier.

10. Avoir un cœur d’artichaut


Tomber facilement amoureux. Mais pourquoi le cœur d’un artichaut ? Par
comparaison au nôtre. Du cœur de l’artichaut se détachent toutes ses feuilles.
Une feuille pour tout le monde ou, du moins, pour beaucoup de personnes.
Un « cœur d’artichaut », selon l’expression, donnerait aussi facilement un peu
de son cœur à tout le monde.

11. Faire chou blanc


Ne pas réussir, échouer. Pour comprendre son origine, parlons du jeu le plus
populaire au XVIème siècle : le jeu de quilles. C’était un peu notre pétanque à
nous. Un joueur qui ne marquait pas de point faisait coup blanc.

Alors pourquoi dit-on chou blanc ? C’est ainsi que l’on prononçait coup dans
le patois berrichon. L’expression « chou blanc », du Berry, est ainsi restée.

12. En rang d’oignons


Oui, c’est bel et bien l’écriture exacte de l’expression pour dire « sur une
seule ligne ». Alors on pourrait imaginer qu’elle vient de l’alignement des
oignons dans le potager. Mais pourquoi évoquer les oignons, alors qu’il en est
de même pour les carottes et les salades ?

Tout simplement car l’expression ne nous vient pas du potager mais d’un
certain Artus de la Fontaine-Solaro aussi connu sous le nom de Baron Oignon
qui aimait placer ses invités, selon un protocole très méticuleux, les uns à
côté des autres.

13. Couper la poire en deux


Répartir équitablement quelque chose en deux ou trouver un compromis. S’il
n’est pas difficile de comprendre le lien entre le fait de couper quelque chose
en deux et le fait de trouver un accord, il est plus difficile de comprendre le
rôle de la poire dans cette histoire.

Encore aujourd’hui, nul ne sait vraiment. Selon certains, la poire était le fruit
reçu par les Rois de France à Reims lors de leur sacrement. Selon d’autres,
l’expression viendrait d’une saynète datant de 1882, « La poire en deux ». On
va couper la poire en deux, et laisser planer le mystère.

14. Se prendre le chou


S’énerver. On a vu qu’au XIXème siècle, le chou désignait les fesses ainsi
que la tête. Se prendre le chou signifiait littéralement se prendre la tête entre
les mains lorsqu’une chose, ou une personne, nous agaçait. D’ailleurs, ne dit-
on pas aussi aujourd’hui « se prendre la tête » ?

15. Appuyer sur le champignon


Accélérer, en voiture généralement, car cette expression trouve son origine
dans le monde automobile du début du XXème siècle. Les premiers
accélérateurs étaient constitués d’une tige métallique surmontée d’une demi-
boulle. Vous l’imaginez bien, une structure qui avait l’air d’un champignon.
Pour aller à grande vitesse, il suffisait d’appuyer sur le champignon.

16. Ramener sa fraise


Venir, s’approcher ou se manifester, sans en être invité. La fraise est une des
nombreuses dénominations données pour tête comme la poire, la pomme, le
citron (pour rester dans les fruits). Un vocabulaire argotique qui existe depuis
le XXème siècle. Quant à son origine, là encore, c’est un mystère.
 

17. Compter pour des prunes  


Autrement dit, pour rien ! L’histoire date de l’époque des croisades, au XIIème
siècle. Plus exactement, de la deuxième croisade, lorsque les croisés ont dû
rentrer après un échec. Résultat : ils n’ont pu ramener de leur séjour à Damas
que des pieds de pruniers dont ils avaient goûté et savouré le fruit sur place.
Bien que les prunes fussent délicieuses, le roi était un peu énervé de ne
recevoir que cela, et leur demanda alors l’intérêt d’avoir fait un tel chemin que
pour des prunes… autrement dit, pour rien.
18. Ménager la chèvre et le chou
Ou satisfaire deux personnes ayant des intérêts opposés. Si vous mettez une
chèvre face à un chou, elle voudra bien sûr le goûter. Si vous l’empêchez de
goûter le chou, elle sera quelque peu énervée. Alors si l’on veut que les deux,
la chèvre et le chou, sortent indemnes de cette confrontation, il faudra en
prendre soin ou les ménager. Une expression populaire qui date du XIIIème
siècle.

19. Avoir la pêche puis avoir la banane


Etre plein d’énergie. On trouve plusieurs origines à cette expression dont une
dans le milieu sportif et une autre dans la culture chinoise. Pour la première,
on dit qu’un boxeur a la pêche quand il a de la force dans les poings –
appelés aussi les pêches. Pour la seconde, dans la culture chinoise, la pêche
est associée à la fécondité et donc à la bonne santé. D’où le terme avoir la
pêche.

Avoir la banane est un peu différente. Elle signifie tout simplement être


heureux, tellement heureux que le sourire sur nos lèvres prend la forme d’une
banane au milieu du visage.

20. A la noix !
Ou dénué de valeur. Cette expression utilisée depuis le XIVème siècle
pourrait n’être qu’une déformation de « alénois ».

Alénois est une variété de cresson. Un cresson piquant, presque amer, utilisé
pour relever la saveur des salades. La salade Alénois est devenue avec le
temps une salade à la noix, expression pour désigner quelque chose de
piquant et amer dans le sens figuré du terme. Ou, pour aller plus loin, comme
quelque chose dénué de valeur.

*Il est vrai que l’expression prend son sens à nos pieds mais une botte est
aussi de poireaux, de persil, de radis…

Article rédigé par Mathilde Tay pour Perle du Nord.

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