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D’EXPLOITATION
3.1 Principes d’analyse économique des projets miniers
Les nouveaux projets miniers d'une compagnie minière doivent s'accorder à sa politique globale
d'expansion. Leur adoption possible fait intervenir, en dernière analyse, le Conseil d'administration
de la compagnie minière. Mais, préalablement, diverses étapes plus ou moins chevauchantes doivent
être franchies, à savoir:
• Étape du pré choix, où l'intérêt pour le projet est justifié (exploration d'un site prometteur,
acquisition d'une propriété minière, etc.).
• Étape de faisabilité, ou une preuve convaincante doit être faite que :
· les réserves géologiques sont intéressantes,
· la conjoncture économique (prix des métaux, par exemple, est favorable),
· l'exploitation envisagée du gisement est techniquement et financièrement justifiable,
· la réglementation du pays sera respectée par le projet (dans le cas des empreintes de
fonds auprès des banques ou autres institutions financières, ces dernières peuvent
poser leurs propres exigences en matière d'environnement).
• Étape de négociation auprès d'instances gouvernementales ou autres, en vue d'obtenir des
permis, des assurances (d'approvisionnement, par exemple) des subventions peut-être, des
assouplissements normatifs, etc.
Les études de faisabilité constituent un outil de base sur lequel repose la décision finale d'aller en
avant ou abandonner un projet minier.
Le critère premier de choix entre les différentes variantes étudiées d'un projet minier est la
valeur actualisée nette (VAN), c'est-à-dire la valeur actualisée des rentrées (profits) de la
variante étudiée d'un projet, diminuée du coût d'investissement.
D'autres critères peuvent être complémentaires, par exemple, le taux de rendement interne
(TRI), le délai de récupération actualisée (DRA) ou le temps de récupération du capital
(TRC).
La préférence sera accordée, en général, aux projets à VAN positive plus élevée. S'il s'agit de
variantes concurrentes (mutuellement exclusives) dont l'une doit être acceptée, le choix selon la
VAN maximale correspondra, en général, à la valeur actualisée minimale de tous les coûts liés à un
projet : coût initial d'investissement plus coûts ultérieurs de fonctionnement.
INDICES ÉCONOMIQUES
DECISION
2. Ces paramètres comprennent par exemple le tonnage et la teneur des réserves, des plans
alternatifs d'abattage et de traitement du minerai, les coûts d'investissement et d'opération,
les prévisions de la demande et du cours des produits, et finalement, les politiques
gouvernementales relatives aux impôts et aux droits miniers, à la protection de
l'environnement, et à l'établissement des infrastructures physique et sociale.
3. Ensuite, des techniques d'analyse économique combinent ensemble des paramètres
géologiques et techniques, les prévisions du marché et les lois fiscales, pour obtenir des
indices économiques nous permettant de juger si l'exploitation minière est rentable.
4. La décision finale de mise en valeur du gisement doit tenir compte des risques techniques,
économiques et géopolitiques (projets à l’étranger) ainsi que de certains facteurs
impondérables qui pourraient influencer notre choix.
Les différentes étapes de l’analyse économique de projets miniers sont illustrées à la figure 3.2 :
3.2
REVENUS ET COÛTS
FICSALITÉ
INFLATION
FLUX MONÉTAIRES
INDICES ÉCONOMIQUES
Fig. 3.2 Principales étapes de l’analyse économique d’un projet minier gisement
1. Les bénéfices et les coûts relatifs au projet sont d'abord établis à partir des paramètres
décrits ci haut.
2. Ces deux éléments permettent le calcul du flux monétaire du projet avant impôts et droits
miniers.
3. Les lois fiscales ainsi que les effets de l'inflation doivent être ensuite considérés pour obtenir
le flux monétaire net anticipé de l'opération minière.
4. La distribution du flux monétaire ainsi obtenue est utilisée dans le calcul des indices
économiques.
5. Ceux-ci comprennent :
- le temps de récupération de l'investissement
- le rendement
• la VAN (Valeur Actualisée Nette)
• le TRI (Taux de Rendement Interne)
6. Ces indices économiques sont d'abord utilisés dans le contexte de l'analyse économique de
base, qui ne considère que des valeurs estimatives uniques des paramètres du projet.
7. L'analyse de sensibilité est ensuite utilisée pour examiner l'effet de variations de certains
paramètres sur la rentabilité du projet.
3.3
8. Finalement, l'analyse de risque établit les chances de réussite du projet en se basant sur la
nature incertaine des paramètres.
9. Appuyés de jugement relatif aux facteurs impondérables, les résultats de ces trois
techniques d'analyse aident à la décision finale (prise généralement par le Conseil
d’administration d’une Compagnie minière) de mise en valeur du gisement.
n 3.1
VAN = FM t t - I (3.3.1)
t =1 (1 + r )
où :
FMt - flux monétaire (dollars)
n - durée du projet (ans)
r - taux d'actualisation (%)
I - investissement du projet (dollars)
Le plus souvent on utilise le dollar constant dans les études de faisabilité des projets miniers.
Taux d'actualisation
Dans le cas des projets miniers le taux d'actualisation est évalué, le plus souvent, selon la méthode du
taux ajusté, laquelle exige que le taux d'escompte des flux monétaires espérés soit pondéré selon le
niveau de risque des projets. Les taux les plus élevés sont appliqués aux investissements les plus
risqués. Plusieurs compagnies minières se sont dotées d'une politique générale portant sur la
sélection de projets miniers. Ainsi, par exemple pour la plupart des projets miniers au Canada, on
évalue ce risque comme étant moyen. Le tableau 3.1 donne un exemple d'évaluation du taux
d'escompte, dans le cas où le projet est évalué en dollars constants.
Le taux d'escompte ainsi calculé est appliqué dans le cas où l'étude de faisabilité se fait en
dollars constants. Si l'étude de faisabilité se fait en dollars courants, il est nécessaire de majorer
ce taux d'escompte d'un taux d'inflation. Dans le cas des projets miniers au Canada [3.2; 3.3],
3.4
par exemple, le taux d'actualisation utilisé est souvent de 12% (en dollars constants) et de19% (en
dollars courants).
Niveau de risque r (a x b) k
Faible : 7% 6 x 0,4 9,4%
- installations de remplacement
- agrandissement des opérations souterraines
Moyen : 7% 6 x 1,0 13%
- nouvelles zones d'exploitation
- nouveaux projets avec une bonne
délimitation des réserves géologiques
Élevé : 7% 6 x 1,6 16,6%
- faible degré de délimitation des réserves géologiques
- risques politiques, etc.
3.4 Fiscalité
La fiscalité a un effet important sur les décisions financières des entreprises puisqu'elle modifie
les flux monétaires liés à leur financement et à leurs investissements. Le fisc canadien se
distingue par une imposition à double niveau (fédéral et provincial).
3.5 Royautés
Les royautés représentent certains montants d'argent que l'on verse, en général, annuellement au
propriétaire du terrain (celui qui a soit le permis de prospection, soit le permis d'exploitation) où
se trouve le gisement. Il est pratiqué de négocier les royautés selon un des scénarios suivants:
Il faut d’abord clairement distinguer les notions de dépenses et de coûts. La notion de dépenses se
rapport à une période donnée (le plus souvent un an, alors que la notion de coût se rapport quant à
elle à une unité. Dans les mines le plus souvent cette unité est la tonne de minerai, mais également
elle peut être un gramme, une once ou un livre de métal. Pour cette raison on parle de coûts unitaires.
Les revenus unitaires et coûts unitaires d’opération relatifs au projet ou à une exploitation en cours
restent les deux composantes majeures à évaluer et ils permettent le calcul : de la teneur de coupure
afin d’évaluer les réserves minières et du profit unitaire d’opération. Les revenus et dépenses
d’opération (opératoires) annuels peuvent être par après évalués et ils permettent le calcul : du flux
monétaire du projet avant impôts et droits miniers et d’autres paramètres caractérisant les
performances techniques et économiques d’un projet minier ou d’une exploitation en cours.
3.6
Les revenus (recettes) sont réalisés suite à la vente de métal (or, argent, par exemple) ou de
concentré (cuivre, zinc, plomb, par exemple) et ils doivent êtres supérieurs aux coûts d’opération.
La différence entre les revenus et les dépenses d’opération s'appelle la marge bénéficiaire ou le
profit d’opération. Cette dernière marge doit couvrir, entre autre, l'amortissement de l'investissement
(remboursement des emprunts: capital et intérêt). La différence entre le profit d’opération et
l'amortissement s'appelle le bénéfice imposable. Le profit net (Bénéfice net) constitue la différence
entre le profit imposable et l’impôt payé.
Le profit net peut être redistribué par une compagnie minière comme suit:
le profit non réparti que la compagnie minière va garder pour elle afin de couvrir des dépenses
pour poursuivre les recherches et travaux d'exploration et trouver de nouveaux gisements à
exploiter. Ceci pour maintenir un certain tonnage constant des réserves minières et mieux
encore de le pouvoir d'augmenter,
les dividendes pour procurer une juste rémunération aux actionnaires pour leur investissement
ainsi que le risque encouru. Les projets miniers sont reconnus comme un investissement à
un risque assez élevé.
Ils sont exprimés, soit par tonne de minerai extrait et envoyé à l’usine de traitement (tout-venant),
soit par unité de métal produit.
- coût d'abattage:
forage et sautage,
déblaiement, soutirage - transport,
support,
remblayage si requis,
En Amérique du Nord le coût unitaire de production varie entre 15 $/t (méthodes en vrac) et 110 $/t
(méthodes sélectives surtout dans le cas des gisements filoniens de faible puissance).
Voici quelques coûts unitaires de production :
Mine Lapa d’Agnico Eagle Inc. : 68,55 $/t (méthode par chambre vide, gisement de faible
puissance)
Mine Goldex d’Agnico Eagle Inc. : 22 $/t (méthode hybride en vrac)
Mine LaRonde : 74 $/t (méthode chambre vide, conditions géotechniques difficiles)
La diminution du coût d’opération reste une composante majeure de la politique envers des
investisseurs potentiels et ce pour trois raisons :
En influençant largement l’intérêt des investisseurs vers l’entreprise minière le coût d’opération
induit un haut niveau d’intérêt; à un coût peu élevé, par unité de métal, correspond normalement
un fort intérêt de la part d’investisseurs. Le profit d’opération est la différence entre le revenu et
le coût d’opération.
3.8
Le coût d’opération conditionne les profits unitaires et par delà la rentabilité globale de
l’entreprise.
Le coût unitaire d’opération, par unité de métal, influence la perception de l’investisseur. À un
coût élevé sera généralement attachée une image de faible performance et de haut niveau de
risque économique de la compagnie minière.
En plus du coût de production, l’autre dépense importante de la mine est l’investissement initial. Cet
investissement (plus intérêt) devra être ensuite remboursé par les revenus de l’exploitation. Selon
Mining Engineerig Handbook [3.5] l’investissement initial est considéré comme étant la somme des
dépenses pour construire l’infrastructure souterraine de la mine ainsi que toutes les installations à la
surface (accès, usine de traitement, ateliers et autres) avant de pouvoir exploiter le gisement. En ce
qui concerne l’infrastructure souterraine de la mine, on suppose que les dépenses capitalisées sont
ceux qui sont nécessaires pour effectuer les travaux d’infrastructure générale permettant exploiter le
gisement pendant cinq ans et les travaux préparatoires dans les chantiers d’abattage permettant
l’extraction du minerai pendant six premiers mois de l’opération.
Au Canada l'investissement initial est considéré comme étant la somme des dépenses pour construire
l’infrastructure souterraine de la mine ainsi que toutes les installations à la surface (accès, usine de
traitement, ateliers et autres) jusqu'à le moment que la mine atteint de 60 % de sa capacité
d'extraction planifiée [3.3].
Le coût de l’investissement, en fonction de rentabilité d'un projet minier et/ou en fonction du régime
fiscal, peut être amorti pendant quelques premières années à partir de l'entrée de la mine en
production ou il peut être réparti sur toute la durée de vie de la mine. Dans le second cas, pour un
investissement (I) emprunté au taux (i), amortissable par (N) annuités constantes (A), il existe la
relation suivante entre les différents paramètres :
i (1 i ) N
A I = I x FRAC (3.3)
(1 i ) N 1
3.9
on peut estimer le coût unitaire moyen de l’investissement (coût unitaire d’amortissement : CA1 en
$/t) par tonne de minerai extrait :
I i (1 i ) N I
CA1 FRAC ($/t) (3.4)
TA (1 i ) 1 TA
N
Exemple 3.1
Évaluer le coût unitaire du capital par tonne de minerai dans le cas d’exploitation d’un gisement
typique d’or au Québec.
Données :
réserves minières : 2 385 000 tonnes,
durée de vie de la mine : 9 ans
taux annuel d’extraction : TA = 265 000 t/an
investissement : I = 93 000 000 $
taux d’actualisation : i = 15%
Solution :
93000000 0,15(10,15) 9
CA1 73,55 $ / t
265000 (10,15) 9 1
Tel que discuté précédemment, le coût unitaire total de production est donné par l’équation :
Il faudra donc que la teneur moyenne ou NSR moyen du gisement soient supérieurs à la teneur de
coupure où au NSR de coupure (dépendant toutes les deux des coûts de production) pour que le
gisement puisse être exploité avec une rentabilité exigée par une société minière.
La mine comprend habituellement une exploitation souterraine dans laquelle le minerai tout-venant
est extrait et une usine de traitement (moulin ou Mill) pour séparer les minéraux de valeur
économique des minéraux non économiques (gangue). Le tout-venant peut être traité à l'usine de
traitement par des procédés de séparation physiques (flottation: notamment pour métaux de base
comme cuivre, zinc, cobalt et autres) et chimiques (cyanuration: notamment pour l'or). Le produit de
3.10
la flottation est un concentré. Le concentré peut contenir un seul métal (cuivre par exemple) ou dans
le cas des gisements polymétalliques deux ou plusieurs métaux (cuivre, zinc, plomb, par exemple).
Le produit de la cyanuration est un métal (or, par exemple). Cependant il est impossible de récupérer
pendant les procédés de traitement toute la quantité de métal contenue dans le minerai.
Le revenu unitaire à la mine RV1 ($/t), provient de la vente du concentré ou du métal obtenue d’une
tonne de minerai extrait et traité.
Le NSR représente le revenu unitaire, que la mine va disposer, à partir d’une tonne de minerai extrait
du gisement et traité à l’usine de traitement et il ne constitue donc qu'une fraction « a » de la valeur
initiale du métal, ou des métaux, contenue dans ce minerai. Le NSR est exprimé en dollars par tonne
de minerai extrait et traité ($/t).
Sans entrer en détail, dans les formules de vente des concentrés, on peut exprimer le NSR de la façon
suivante:
RV1 = NSR = a x Vi (3.6.)
3.11
où :
Vi = tm x RU x P (3.7)
Vi : valeur initiale du métal récupéré par la mine à partir d’une tonne de minerai extrait
et traité ($/t),
tm : teneur de métal (%),
RU : récupération de métal à l’usine de traitement (en fraction ou en %),
P : prix du métal à la bourse ($/once, $/lb, $/kg ou $/t),
a : fraction de la valeur initiale du métal payé par la fonderie à la mine.
En fonction du type de minerai, du procédé de traitement et de fusion, du prix d'un métal et d'autres
paramètres cette fraction "a", laquelle revient à la mine peut varier de 0,45 à 0,75.
Exemple 3.2
Calculer la valeur initiale d'une tonne de minerai de cuivre.
Données:
- minerai de cuivre: 4% Cu,
- prix de cuivre: 8 000 $/tonne = 8 $/kg ou environ de 3,6 $/livre
- récupération à l’usine de traitement : RU = 95%.
Solution:
- quantité récupérée de Cu = 1 tonne x 4% Cu x 0,95 = (1000 kg x 4/100) x
x 0,95 = 38 kg Cu/tonne
- valeur initiale (Vi) = 38 kg/tonne x 8 $/kg = 304 $/tonne
Exemple 3.3
Calculer le NSR à partir des données de l’exemple 3.2, dans le cas où la mine obtient 60% (a = 0,6)
de la valeur de cuivre contenu dans le minerai.
La mine obtient donc un revenu unitaire de 182,4 $ par tonne de minerai extrait et traité.
RV1 = tm x RU x P (3.8)
où :
tm : teneur de minerai (g/t ou once/t),
3.12
RU : récupération de l’or pendant les procédés de traitement (en fraction),
P :prix de l’or ($/g ou $/once)
Exemple 3.4
Une mine prévoit d’exploiter le minerai d’or dont la teneur moyenne est de 5 g Au/t. Le prix de l’or
est de 1 400 $US/once et la récupération à l’usine de traitement est de 97%. Dans ces conditions
calculer le revenu unitaire (RV1).
Solution :
1 once : 31,1035 g
RV1 = tm x RU x P = (5/31,1035) x 0,97 x 1 400 = 218,3 $US/t
La mine obtient donc un revenu unitaire de 218,3 $US par tonne de minerai extrait et traité
V 1)
(R
on
CP1, RV1 ($/t)
ti
ra
’o pé
d
nu
ve
Re
Dans le cas, où le profit unitaire d’opération (PO1) est égal à zéro (fig. 3.4) :
3.13
PO1 = RV1 - CP1 = 0 (3.9)
on aura:
CP1 = RV1 (3.9a)
où:
PO1: profit unitaire d’opération ($/t),
CP1: coût unitaire d’opération ($/t),
RV1: revenu unitaire d’opération ($/t),
C'est à partir de l'équation (3.9a) qu'on calcule la teneur de coupure (tc) (Cut-off grade) ou le Net
Smelter Return de coupure (NSRc). Ces deux paramètres permettent de distinguer le minerai du
stérile et de passer des ressources minérales aux réserves minières. En effet, si:
- la teneur du minerai tm ≥ tc ou NSRm ≥ NSRc; on va parler du minerai lequel peut être exploité
de façon économique (avec profit) par la mine (dans les conditions techniques et du marché
données). Si, par contre le coût de production augmenterait ou le prix de métal diminuerait, le
minerai peut devenir le stérile,
- la teneur du minerai tm < tc ou NSRm < NSRc; on va parler du stérile lequel ne peut pas être
exploité avec profit (dans les conditions techniques et du marché données). Si, par contre le
coût de production diminuerait ou le prix de métal augmenterait, le stérile peut devenir le
minerai.
Exemple 3.5
Calculer la teneur de coupure pour un gisement d’or lequel sera exploité par la méthode chambre
vide (Open Stope) avec longs trous de gros diamètre. Utiliser les données suivantes :
prix de l’or : P = 1 400 $US/once,
coût unitaire de production : CP1 = 65 $ Can/t
récupération : RU = 95%
taux de change : TCH = 1,00 $US = 0,96 $ Can
Solution :
Revenu unitaire :
RV1 = tm x RU x P x TCH (3.10)
Cette teneur de coupure sera une teneur marginale qui équilibre le revenu et coût de production d’une
tonne de minerai.
Exemple 3.6
Calculer la teneur de coupure pur un gisement de cuivre lequel sera exploité par la méthode
d’abattage par chambre vide.
Données :
prix de cuivre : 3,63 $US/lb = 7,99 $US/kg (1 kg = 2,2 lb)
coût de production : 45 $ Can/t
récupération de cuivre a l’usine de traitement : 92%
taux de change : 1,00 $US = 0,96 $ Can
a = 0,65: fraction de la valeur initiale du métal payé à la mine par la fonderie.
Solution :
CP1 = RV1 = NSR
Cette teneur de coupure sera une teneur marginale qui équilibre le revenu et coût de production d’une
tonne de minerai.
Pour qu’un gisement puisse être exploité avec une rentabilité exigée par une société minière la
teneur moyenne ou le NSR moyen du gisement doivent être supérieurs de la teneur ou du NSR de
rentabilité économique. Ceci pour permettre à l'entreprise de rembourser, le coût de capital (intérêts
y inclus), dépensé pour la construction de la mine.
Le coût total de production peut être exprimé comme le coût unitaire (en $/t: coût à la tonne de
minerai extrait et traité) ou le coût annuel ($/an).
Ce coût doit être couvert par les revenus d'exploitation provenant de la vente de métaux ou de
concentrés de la même période:
C'est à partir de l'équation (3.13) qu'on calcule la teneur de rentabilité économique (tre) ou le Net
Smelter Return de rentabilité économique (NSRce). L’un où l’autre de ces deux paramètres permet
de juger si un projet d’exploitation minière et rentable ou non du point de vie des critères de
rentabilité fixés par une société minière et donc si les ressources minérales peuvent devenir les
réserves minières.
Exemple 3.7
Calculer la teneur de rentabilité économique d’un gisement d’or de des exemples 3.1 et 3.5, lequel
sera exploité par la méthode chambre vide avec longs trous de gros diamètre. Comparer cette teneur
avec la teneur de coupure et discuter les résultats obtenus.
Données :
prix de l’or : P = 1 400 $US/once,
coût unitaire de production : CP1 = 65 $ Can/t
coût unitaire de capital : CA1 = 73,55 $ Can/t (i = 15 %), voir exemple 3.1
récupération : RU = 95%
taux de change : TCH = 1,00 $US = 0,96 $ Can
Solution :
Revenu unitaire :
RV1 = tmoy x RU x P x TCH
CT1 ≤ RV1
tre ≥ (65 + 73,55) $ Can/t / (0,95 x 1 400 $ US/once x 0,96) = 0,1085 once/t = 3,375 g Au/t
Cette teneur moyenne du gisement devrait être supérieure ou égale à la teneur de rentabilité
économique pour que ce dernier puisse être exploité de façon rentable, selon le critère de rentabilité
(i = 15%). Dans ce cas la teneur de coupure est de 1,5834 g Au/t et la teneur moyenne du gisement
3.16
doit être égale ou supérieure à 3,375 g Au/t.
Exercice 3.1
Une société minière prévoit d’exploiter le minerai d’or dont les informations, compilées par des
géologues, sur des ressources géologiques sont données au tableau 1.
Les résultats préliminaires de l’étude de faisabilité ont démontré que la qualité des épontes et de
minerai est bonne. On suggère donc la méthode d’exploitation par chambre vide avec l’ouverture
(largeur) minimale exigée de chantiers d’abattage de 4,0 m. La masse volumique du stérile des
épontes est de 2,7 t/m3. Le facteur de recouvrement des réserves minières est de 90 %. Le coût
d'opération est de 60 $ Can. /t. Le prix de l’or est de 1 500,00 $US/once, le taux de change est
de 1 $US = 0,96 $ Can et la récupération de l’or à l’usine de traitement est de 96 %. Le coût
d’investissement est estimé à 180 000 000 $ et son rendement minimum désiré (taux
d'actualisation) est de 12 %.
Note :
1 t = 1,1023 tonnes courtes (tc),
1 once = 31,1035 g.
3.17
BIBLIOGRAPHIE
[3.1] Mining Association of Canada (1999): "Mining in Canada: Facts & Figures).
[3.2] Tolgyesi, D. (1995): "Bilan économique de la mine Lac Shortt", Mémoire de maîtrise,
Faculté des études supérieures, Université Laval.
[3.3] Price Waterhouse Coopers (2009): "Canadian Mining Taxation-2009", pp.68.
[3.4] Mining Cost Service Indexes: Surface & Underground Mining & Milling Operations,
http://costs.infomine.com/costdatacenter/mcsi.aspx?c=canada&m=2
[3.5] Society for Mining, Metallurgy, and Exploration (1992): “SME Mining Engineerig
Handbook”, Vol. 1, pp.1269.
3.18