Vous êtes sur la page 1sur 28

UNIVERSITE MOHAMMED PREMIER Département de Langue et Littérature

FACULTE DES LETTRES ET DES Françaises


SCIENCES HUMAINES
Filière : Études françaises
-OUJDA-

Catégories du récit
(Semestre 2)

Cours et Exercices
corrigés

Professeur : Mme ZAID AFAF

Année universitaire : 2019-2020

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 1
L’objectif de ce document est de présenter quelques notions de base pour
l’analyse d’un texte littéraire. Différentes catégories ou composantes constituent un récit
littéraire. Ce dernier peut être défini comme un énoncé qui relate une suite d’événements
vrais ou imaginaires et qui présente différents enjeux. Il sert à informer ou expliquer, à
distraire ou solliciter l’imagination, à convaincre ou persuader. D’emblée, il faut
mentionner que deux grands éléments sont essentiels pour construire un récit : l’histoire
et la narration.
L’histoire : c’est l’ensemble des actions effectuées dans un temps et un espace
déterminés. Ces actions relèvent soit du monde réel ou du monde imaginaire appelé
« fiction », celle-ci désigne l’univers crée par le texte. L’ensemble des actions des
personnages constitue l’intrigue.
La narration : c’est la façon de raconter l’histoire ou les choix techniques selon
lesquels la fiction est racontée et mise en scène.
Un récit se caractérise par la transformation d’un état en un autre état en passant
par quelques étapes. Ces étapes sont au nombre de cinq et définissent le schéma narratif
ou schéma quinaire.
Les étapes du récit :

Situation initiale État d’équilibre : cadre de l’histoire, personnages en


présence.
Complication Événement perturbateur qui rompt l’équilibre et
ou perturbation
déclenche l’action.
Péripéties Événements, aventures, conflits et rebondissements
qui nourrissent l’action.
Résolution Force « rééquilibrante », événement qui met un terme
à l’épreuve.
Situation finale Nouvel équilibre atteint, qui met un terme à l’action.

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 2
Les forces agissantes du récit
Dans un récit, les personnages font avancer l’action. Un personnage peut être
analysé à travers ce qu’il est (l’être). Selon Hamon, le personnage est un être de papier,
doté d’un nom et d’un portrait, qui possède des traits physiques et moraux. Il a une
identité physique, psychologique, morale et sociale. Mais, il peut être aussi analysé par
ce qu’il fait, se définissant ainsi par sa fonction (le faire) en tant que force agissante. Ces
forces se répartissent en six actants qui forment, selon le modèle de Greimas, le
schéma actantiel et qui occupent chacun sa place dans un schéma relationnel :
- le Sujet et l’Objet situés sur l’axe du vouloir ;
- l’Adjuvant et l’Opposant situés sur l’axe du pouvoir ;
- le Destinateur et le Destinataire situés sur l’axe du savoir.
Les actants correspondent à des personnages, des idées, des valeurs, des
institutions, des sentiments, etc.

Le Destinateur → → Le Destinataire
(Il fixe l’objet à atteindre Le Sujet (Il bénéficie de l’action,
et détermine l’action (Il accomplit l’action reçoit l’objet
du sujet) pour atteindre l’objet) et sanctionne le résultat
de l’action)
L’Adjuvant → ← L’Opposant
(Il aide le sujet dans L’Objet (Il fait obstacle à l’action
son action) (C’est le but de du sujet)
l’action)

Le schéma actantiel est complété par la théorie des trois épreuves :


- Épreuve qualifiante : Le personnage est qualifié compétent pour mener une quête.
- Épreuve principale : C’est l’étape dans laquelle le personnage s’empare de l’objet.
- Épreuve glorifiante : C’est la phase au cours de laquelle le héros remet l’objet au
Destinataire, puis il est sanctionné.

Le Statut du narrateur

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 3
Le narrateur est l’être inventé par l’auteur pour raconter l’histoire. Il peut avoir
plusieurs positions par rapport à l’histoire. Il faut se poser la question de savoir qui
raconte l’histoire et si le narrateur est un personnage de l'histoire ou non.
La relation à l’histoire : le narrateur est-il présent ou non comme personnage dans
l’univers du roman ?

Narrateur homodiégétique Narrateur hétérodiégétique

Le narrateur est présent comme personnage Le narrateur est absent de l’histoire qu’il
dans l’histoire qu’il raconte. raconte.
Si le narrateur = le personnage principal de
l’histoire, s'il n'est pas un simple témoin des
événements, mais le héros de son récit, on
l’appelle autodiégétique.

La perspective narrative : focalisations ou points de vue

Les informations que transmet le narrateur sur l’histoire varient selon différents
points de vue (ou focalisations). Ces points de vue changent selon le degré de savoir
apparent du narrateur et varient souvent au cours du récit. On distingue trois types de
focalisation:
N˃P
Point de vue omniscient
Le narrateur en sait plus que ses personnages ; il ne se
(ou focalisation zéro)
limite à aucun point de vue déterminé.
N=P
Point de vue interne
Le narrateur ne révèle que ce que perçoit un
(ou focalisation interne)
personnage donné ; les informations se limitent à
celles que pourrait donner ce personnage.
N˂P
Point de vue externe
Les faits sont présentés du dehors ; le récit se limite à
(ou focalisation externe)
l’apparence extérieure des personnages ou des lieux ;
le narrateur n’entre pas dans les consciences.

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 4
Exercice 1 :
M. de Clèves ne trouva pas que Mlle de Chartres eût changé de sentiment en
changeant de nom. La qualité de mari lui donna de plus grands privilèges ; mais elle ne
lui donna pas une autre place dans le cœur de sa femme. (…) quoiqu’elle vécût
parfaitement bien avec lui, il n’était pas entièrement heureux. Il conservait pour elle une
passion violente et inquiète qui troublait sa joie ; la jalousie n'avait point de part à ce
trouble.
Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves, 1678.

Exercice 2 :
À neuf heures, la salle du théâtre des Variétés était encore vide. Quelques
personnes, au balcon et à l'orchestre, attendaient perdues parmi les fauteuils de velours
grenat, dans le petit jour du lustre à demi-feux. Une ombre noyait la grande tache rouge
du rideau; et pas un bruit ne venait de la scène, la rampe éteinte, les pupitres des
musiciens débandés. En haut seulement, à la troisième galerie, autour de la rotonde du
plafond où des femmes et des enfants nus prenaient leur volée dans un ciel verdi par le
gaz, des appels et des rires sortaient d'un brouhaha continu de voix, des têtes coiffées de
bonnets et de casquettes s'étageaient sous les larges baies rondes, encadrées d'or. Par
moments, une ouvreuse se montrait, affairée, des coupons à la main, poussant devant
elle un monsieur et une dame qui s'asseyaient, l'homme en habit, la femme mince et
cambrée, promenant un lent regard.
Émile Zola, Nana, 1880.
Exercice 3:
Elle descendit au salon. Il était sombre derrière ses volets fermés et elle fut
quelque temps avant d’y rien distinguer ; puis son regard s’habituant à l’obscurité, elle
reconnut peu à peu les hautes tapisseries où se promenaient des oiseaux. Deux fauteuils
étaient restés devant la cheminée comme si on venait de les quitter ; et l’odeur même de
la pièce, une odeur qu’elle avait toujours gardée, comme les êtres ont la leur, une odeur
vague, bien reconnaissable cependant, douce senteur indécise des vieux appartements,
pénétrait Jeanne, l’enveloppait de souvenirs, grisait sa mémoire. Elle restait haletante,
aspirant cette haleine du passé, et les yeux fixés sur les deux sièges. Et soudain, dans
une brusque hallucination qu’enfanta son idée fixe, elle crut voir, elle vit, comme elle
les avait vus si souvent, son père et sa mère chauffant leurs pieds au feu.
Elle recula, épouvantée, heurta du dos le bord de la porte, s’y soutint pour ne pas
tomber, les yeux toujours tendus sur les fauteuils.
La vision avait disparu. Elle demeura éperdue pendant quelques minutes ; puis
elle reprit lentement la possession d’elle-même et voulut s’enfuir, ayant peur d’être folle.
Guy de Maupassant, Une vie, 1883.

Question :

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 5
- Quel est le point de vue adopté dans chacun des extraits ci-dessus ? Justifiez votre
réponse.

Réponse de l’exercice 1 :
Dans cet extrait, il est question d’une focalisation zéro, le narrateur est omniscient
car il entre dans les consciences de ses personnages et connait même leurs sentiments.
Grâce à lui, le lecteur possède des informations complètes à la fois sur les sentiments de
M. de Clèves et ceux de son épouse : passion, joie non comblée, jalousie. La narration
est à la troisième personne. Le choix précis de certains adjectifs et adverbes comme
« violente et inquiète », « parfaitement bien » traduisent le degré de savoir du narrateur
qui sait tout des pensées de ses personnages même s’il se trouve hors du récit et extérieur
à l’histoire qu’il raconte.
Réponse de l’exercice 2 :
Il s’agit d’une focalisation externe car le narrateur décrit la salle du théâtre telle
qu’un spectateur peut la voir. Il ne décrit que ce qui est visible pour tous. On ne lui
indique ni les sentiments des personnages ni le sens du spectacle présenté. On a un
regard extérieur à l’histoire comme le ferait une caméra, ce qui crée une impression
d’objectivité avec une description réaliste qui renforce la vraisemblance de l’histoire.

Réponse de l’exercice 3 :
C’est le point de vue interne car la scène est pensée et vue à travers le personnage
de Jeanne. Le lecteur découvre la pièce avec les yeux du personnage dans un récit à la
troisième personne. La répétition des notions de vue et de regard dans le texte accentue
cette focalisation : « elle crut voir, elle vit, les yeux, la vision… », montrant que c’est le
personnage qui voit et qui ressent et que c’est son interprétation qui est mise en valeur,
ce qui permet au lecteur de pénétrer facilement sa subjectivité. Dans ce sens,
l’importance des verbes modalisateurs doit être signalée : « reconnut, pénétrait,
enveloppait, crut… ». Ils traduisent les jugements et les sentiments du locuteur par
rapport à son énoncé.

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 6
Qu’est-ce qu’une description ?

Dans un récit, la description présente différents éléments : objets, lieux,


personnages…Toute description est l’expansion du thème décrit : thème-titre. Pour
étudier ses enjeux, il faut s’intéresser, selon Philippe Hamon, à trois problèmes
principaux :
a) La façon dont la description s’insère dans un ensemble plus vaste.
b) La façon dont la description fonctionne intérieurement.
c) Son rôle dans le fonctionnement global d’une narration.

Insertion Fonctionnement Rôles ou fonctions

*Par ancrage : * Aspectualisation : indiquer soit *F. Mimésique : créer l’illusion du


L’auteur annonce d’abord les grandes propriétés soit les réel, du vrai.
le thème décrit (lieu, composants de ce qui est décrit.
personnage, objet…), puis *F. Mathésique : diffuser un
passe à sa description. *Mise en relation : préciser la savoir (valeur documentaire).
situation de l’objet décrit dans
l’espace et dans le temps. *F. Narrative : donner des
*Par affectation : indications pour mieux comprendre
L’auteur commence par la l’intrigue, jouant un rôle dans le
description en retardant la développement de l’histoire.
désignation du thème-
titre. *F. Esthétique : à travers des choix
stylistiques et thématiques qui
rattachent l’auteur à un courant
littéraire ou artistique.

*F. symbolique : charger l’objet


décrit de significations afin de
transmettre une vision du monde.

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 7
Exercice 1 :

Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce de cent sous, Georges Duroy
sortit du restaurant.
Comme il portait beau, par nature et par pose d’ancien sous-officier, il cambra sa taille,
frisa sa moustache d’un geste militaire et familier, et jeta sur les dîneurs attardés un regard
rapide et circulaire, un de ces regards de joli garçon qui s’étendent comme des coups d’épervier.
Les femmes avaient levé la tête vers lui, trois petites ouvrières, une maîtresse de musique
entre deux âges, mal peignée, négligée, coiffée d’un chapeau toujours poussiéreux et vêtue
toujours d’une robe de travers, et deux bourgeoises avec leurs maris, habituées de cette gargote
à prix fixe.
Lorsqu’il fut sur le trottoir, il demeura un instant immobile, se demandant ce qu’il allait
faire. On était au 28 juin, et il lui restait juste en poche trois francs quarante pour finir le mois.
Cela représentait deux dîners sans déjeuners, ou deux déjeuners sans dîners, au choix. Il
réfléchit que les repas du matin étant de vingt-deux sous, au lieu de trente que coûtaient ceux
du soir, il lui resterait, en se contentant des déjeuners, un franc vingt centimes de boni, ce qui
représentait encore deux collations au pain et au saucisson, plus deux bocks sur le boulevard.
C’était là sa grande dépense et son grand plaisir des nuits, et il se mit à descendre la rue Notre-
Dame-de-Lorette.
Il marchait ainsi qu’au temps où il portait l’uniforme des hussards, la poitrine bombée,
les jambes un peu entr’ouvertes comme s’il venait de descendre de cheval ; et il avançait
brutalement dans la rue pleine de monde, heurtant les épaules, poussant les gens pour ne point
se déranger de sa route. Il inclinait légèrement sur l’oreille son chapeau à haute forme assez
défraîchi, et battait le pavé de son talon. Il avait l’air de toujours défier quelqu’un, les passants,
les maisons, la ville entière, par chic de beau soldat tombé dans le civil.
Quoique habillé d’un complet de soixante francs, il gardait une certaine élégance
tapageuse, un peu commune, réelle cependant. Grand, bien fait, blond, d’un blond châtain
vaguement roussi, avec une moustache retroussée, qui semblait mousser sur sa lèvre, des yeux
bleus, clairs, troués d’une pupille toute petite, des cheveux frisés naturellement, séparés par une
raie au milieu du crâne, il ressemblait bien au mauvais sujet des romans populaires.
C’était une de ces soirées d’été où l’air manque dans Paris (...). Quand Georges Duroy
parvint au boulevard, il s’arrêta encore, indécis sur ce qu’il allait faire. Il avait envie maintenant
de gagner les Champs-Élysées et l’avenue du bois de Boulogne pour trouver un peu d’air frais
sous les arbres ; mais un désir aussi le travaillait, celui d’une rencontre-amoureuse (...).
Et il regardait tous ces hommes attablés et buvant, tous ces hommes qui pouvaient se
désaltérer tant qu’il leur plaisait. Il allait, passant devant les cafés d’un air crâne et gaillard, et
il jugeait d’un coup d’œil, à la mine, à l’habit, ce que chaque consommateur devait porter
d’argent sur lui. Et une colère l’envahissait contre ces gens assis et tranquilles. En fouillant
leurs poches, on trouverait de l’or, de la monnaie blanche et des sous. En moyenne, chacun
devait avoir au moins deux louis ; ils étaient bien une centaine au café ; cent fois deux louis
font quatre mille francs ! Il murmurait : « Les cochons ! » tout en se dandinant avec grâce. S’il
avait pu en tenir un au coin d’une rue, dans l’ombre bien noire, il lui aurait tordu le cou, ma foi,
sans scrupule, comme il faisait aux volailles des paysans, aux jours de grandes manœuvres.
Guy De MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885.

- Dans cet incipit, la description porte sur un thème-titre, identifiez-le en précisant


s’il est donné par ancrage ou par affectation ? Quel est l’effet produit et quelles
sont les fonctions de cette description ?
- Quelle est la focalisation adoptée dans ce passage ?
Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 8
Réponses :

- Le thème-titre est le personnage Duroy, il apparait in medias res dès la


première phrase de l’incipit puis l’auteur passera à sa description. Sa désignation dès le
départ est donc faite par ancrage, ce qui produit un effet particulier : placer le lecteur
au cœur de l’action pour lui faciliter la compréhension, signaler l’importance du
personnage et favoriser sa mémorisation. Dans ce passage, la description du personnage
fonctionne aussi par aspectualisation indiquant ses propriétés et caractéristiques (taille,
visage…) et par mise en relation, situant le personnage dans un temps et un espace bien
déterminés : vers la fin du mois de juin, en pleine saison d’été, à Paris, en quête d’argent
et de plaisir.
Cette description a plusieurs fonctions :
-La fonction mimésique ou réaliste : car Maupassant est un romancier naturaliste
qui se sert de la réalité pour relater son histoire : des lieux réels sont évoqués qui
renforcent l’illusion du réel et du vrai : rue Notre-Dame-de-Lorette, les Champs-
Élysées, l’avenue du bois de Boulogne, en plus de l’utilisation parfois d’un langage
familier qui relève du réel quotidien « gaillard », « pain et saucisson ».
- La fonction narrative ou dramatique : des indications sont données sur le
personnage et sur sa misère financière, d’autres concernent son caractère brutal, son
physique séducteur pour mieux comprendre l’intrigue et créer un effet d’attente chez le
lecteur, s’interrogeant sur ce qui pourrait arriver pour améliorer sa condition. Des
indications sur les cafés, les rues…ralentissent la narration, jouant un rôle dans le
développement de l’histoire.
- La fonction esthétique ou poétique : l’auteur manifeste sa virtuosité rhétorique
et opte pour des choix stylistiques pour mieux présenter son texte. Dans ce cadre, on
peut relever plusieurs figures de style employées pour mettre en valeur cet incipit,
comme la figure de style de la comparaison : « comme des coups d’épervier » annonçant
d’emblée le caractère séducteur et prédateur de son personnage, ou celle de la gradation :
«les passants, les maisons, la ville entière » insistant sur le défi de Duroy, sur son
ambition démesurée et son désir de dominer. Les champs lexicaux de l’argent et de la

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 9
femme qui se dégagent du texte confirment aussi cette image que l’auteur cherche à
donner de son protagoniste, celle d’un personnage arriviste.
- La fonction symbolique ou expressive : la description d’abord ambigüe du
personnage en question, à la fois beau, élégant mais vulgaire, séducteur mais brutal et
agressif, ensuite la description de deux milieux opposés : les gens de la « gargote »
comme gens simples et pauvres, et les gens des grands cafés assez riches, transmettent
toutes les deux une vision du monde que Maupassant cherche à mettre en valeur d’une
manière symbolique, insistant sur les contradictions de la société à cette époque de la
fin du XIXème siècle. Aussi, le parcours physique du personnage, errant dans les rues
de Paris, allant de la « gargote » vers Les Champs-Élysées, annonce son parcours
symbolique dans la société et son envie, à tout prix, d’ascension sociale.
- Quant à la focalisation, il y a alternance, dans ce passage, de deux types.
D’abord la focalisation zéro, elle est absente devant un narrateur omniscient qui sait
tout sur son personnage : son regard, les habitudes des femmes qu’il rencontre au
restaurant, l’esprit calculateur du héros…ensuite la focalisation devient interne lorsque
le narrateur nous transmet ce que pense son personnage à travers l’emploi des discours
rapportés, notamment le discours indirect libre rapportant les paroles et les pensées du
personnage à la troisième personne et sans verbe introducteur, tout en gardant la
modalité exclamative, suivi du discours direct : « Il murmurait : « Les cochons ! » »,
insérant ainsi des paroles telles qu’il les a prononcées.

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 10
Le Temps
Raconter, c’est situer un ensemble d’événements dans le temps. Il ya un temps
fictif de l’histoire durant lequel les personnages accomplissent leurs actions selon une
certaine durée, un certain moment ou un certain ordre. Il ya aussi un temps du récit qui
se mesure en lignes ou en pages puisque le narrateur peut jouer à la fois sur le moment,
la durée, la fréquence ou l’ordre de la narration. Gérard Genette distingue plusieurs
cas.

Le Moment de la narration : temps de la narration par rapport au temps de l’histoire.

Narration ultérieure Narration antérieure Narration simultanée Narration intercalée

Il s’agit de la position Le narrateur raconte Le narrateur raconte Ce type complexe de


temporelle la plus ce qui va arriver dans son histoire au moment narration allie la
fréquente. Le narrateur un futur plus ou moins même où elle se narration ultérieure et la
raconte ce qui est éloigné. Ces produit. narration simultanée.
arrivé dans un passé narrations prennent
plus ou moins éloigné. souvent la forme de
rêves ou de
prophéties.

La Vitesse narrative : durée de la narration par rapport à la durée de l’histoire

Sommaire Scène Ellipse Pause Ralenti


TN < TH TN = TH TN = 0 TH = 0 TN ˃ TH

La narration Le temps de la narration ou Une partie de L’histoire La narration


condense en du récit correspond au l’histoire est s’interrompt pour développe
peu de lignes temps de l’histoire, donnant complètement laisser la place au longuement
des actions qui au lecteur l’impression de gardée sous seul discours des instants
prennent du suivre les événements en silence dans le narratorial (le cas très brefs de
temps, ce qui temps réel (dans le dialogue récit. des descriptions). l’histoire.
procure un effet par exemple).
d’accélération.

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 11
La Fréquence narrative : la relation entre le nombre d’occurrences d’un
événement dans l’histoire et le nombre de fois qu’il se trouve mentionné dans le récit ou
dans la narration.

Mode singulatif Mode répétitif Mode itératif

On raconte une fois ce qui s’est On raconte plus d’une fois On raconte une fois ce qui s’est
passé une fois ou on raconte n fois ce qui s’est passé une fois. passé plusieurs fois.
ce qui s’est passé n fois.

L’Ordre : le rapport entre la succession des événements dans l’histoire et leur


disposition dans le récit. Un narrateur peut choisir de présenter les faits dans l’ordre où
ils se sont déroulés, selon leur chronologie réelle, ou bien il peut les raconter dans le
désordre. Genette désigne ce désordre chronologique par anachronie. Il existe deux
types d’anachronie :

L’analepse ou l’anachronie par rétrospection La prolepse ou l’anachronie par


anticipation

Le narrateur raconte après-coup un événement Le narrateur anticipe des événements qui se


antérieur survenu avant le moment présent de produiront après la fin de l’histoire principale.
l’histoire. C’est une projection dans l’avenir.

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 12
Exercice 1 :
L'encens répandait une odeur fine de benjoin, et sur l'autel le sacrifice divin
s'accomplissait, l'Homme-Dieu, à l'appel de son prêtre, descendait sur la terre pour
consacrer le triomphe du baron Georges Du Roy.
Bel-Ami, à genoux à côté de Suzanne, avait baissé le front. Il se sentait en ce
moment presque croyant, presque religieux, plein de reconnaissance pour la divinité qui
l'avait ainsi favorisé, qui le traitait avec ces égards. Et sans savoir au juste à qui il
s'adressait, il la remerciait de son succès.
Lorsque l'office fut terminé, il se redressa, et, donnant le bras à sa femme, il passa
dans la sacristie. Alors commença l'interminable défilé des assistants. Georges, affolé
de joie, se croyait un roi qu'un peuple venait acclamer. Il serrait des mains, balbutiait
des mots qui ne signifiaient rien, saluait, répondait aux compliments : "Vous êtes bien
aimable."
Soudain, il aperçut Mme de Marelle ; et le souvenir (…) de ses gentillesses, du
son de sa voix, du goût de ses lèvres, lui fit passer dans le sang le désir brusque de la
reprendre. Elle était jolie, élégante, avec son air gamin et ses yeux vifs. Georges pensait
: "Quelle charmante maîtresse, tout de même."
Elle s'approcha, un peu timide, un peu inquiète, et lui tendit la main. Il la reçut
dans la sienne et la garda. Alors il sentit l'appel de ses doigts de femme, la douce pression
qui pardonne et reprend. Et lui-même il la serrait, cette petite main, comme pour dire :
"Je t'aime toujours, je suis à toi !"
Leurs yeux se rencontrèrent, souriants, brillants, pleins d'amour. Elle murmura
de sa voix gracieuse : « A bientôt, monsieur. »
Il répondit gaiement : « À bientôt, madame. »
Et elle s'éloigna.
D'autres personnes se poussaient. La foule coulait devant lui comme un fleuve.
Enfin elle s'éclaircit. Les derniers assistants partirent. Georges reprit le bras de Suzanne
pour retraverser l'église.
Elle était pleine de monde, car chacun avait regagné sa place, afin de les voir
passer ensemble. Il allait lentement, d'un pas calme, la tête haute, les yeux fixés sur la
grande baie ensoleillée de la porte. Il sentait sur sa peau courir de légers frissons, ces
frissons froids que donnent les immenses bonheurs. Il ne voyait personne. Il ne pensait
qu'à lui.
Lorsqu'il parvint sur le seuil, il aperçut la foule immense amassée, une foule
noire, bruissante, venue là pour lui, pour lui Georges Du Roy. Le peuple de Paris le
contemplait et l'enviait.
Puis, relevant les yeux, il découvrit là-bas, derrière la place de la Concorde, la
Chambre des députés. Et il lui sembla qu'il allait faire un bond du portique de la
Madeleine au portique du Palais-Bourbon.
Il descendit avec lenteur les marches du haut perron entre deux haies de
spectateurs. Mais il ne les voyait point ; sa pensée maintenant revenait en arrière, et
devant ses yeux éblouis par l'éclatant soleil flottait l'image de Mme de Marelle rajustant
en face de la glace les petits cheveux frisés de ses tempes, toujours défaits au sortir du
lit.
Guy De MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885.

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 13
Questions :
- Dans cet excipit, dites à quel moment se situe la narration par rapport à
l’histoire ?
- Quel ordre le narrateur a-t-il suivi dans son récit ? Pourquoi ?
- Quelles vitesses de narration l’auteur utilise-t-il ?
- Quelle fréquence de narration le narrateur utilise-t-il ? Quel est l’effet produit ?

Réponses :

- Dans cet excipit , la narration est dite ultérieure car le narrateur raconte ce qui
s’est passé dans un récit rétrospectif d’où l’emploi des temps du passé, notamment
l’imparfait « répandait », « remerciait » et le passé simple « découvrit », « descendit ».
- L’ordre suivi dans ce passage est un ordre chronologique car le narrateur
raconte en respectant l’ordre des événements de l’histoire. Il existe cependant quelques
retours en arrière, sous forme de souvenirs ou analepses à deux reprises comme dans
les exemples suivants : « et le souvenir (…) de ses gentillesses, du son de sa voix, du
goût de ses lèvres, lui fit passer dans le sang le désir brusque de la reprendre. », «sa
pensée maintenant revenait en arrière, et devant ses yeux éblouis par l'éclatant soleil
flottait l'image de Mme de Marelle rajustant en face de la glace les petits cheveux frisés
de ses tempes, toujours défaits au sortir du lit. » Ces deux flash-back ne sont pas gratuits,
ils confirment l’image déjà donnée du personnage, insistant sur ses caprices, montrant
que c’est quelqu’un qui n’a pas changé même s’il a changé de statut.
- L’auteur utilise plusieurs vitesses narratives : il y a d’abord l’ellipse «Lorsque
l'office fut terminé » qui permet de passer sous silence l’événement raconté, celui de
l’office et qui engendre des célébrations et différents chants divins au sein de l’église.
Grâce aussi au dialogue inséré dans le passage, le narrateur donne l’illusion au lecteur
de suivre l’événement en temps réel, on parlera, dans ce cas, de la scène comme durée
temporelle où le temps de la narration est égal au temps de l’histoire. La pause est
choisie comme autre vitesse quand le narrateur passe aux descriptions cherchant à
suspendre le temps de l’histoire tout en développant la narration : « Il allait lentement,
d'un pas calme, la tête haute, les yeux fixés sur la grande baie ensoleillée de la porte».
Enfin, on peut dégager le sommaire comme durée narrative utilisée également dans ce
Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 14
passage puisque la narration condense en un mot des actions qui prennent du temps.
C’est le cas de la foule et du nombre important d’invités qui se poussaient parmi
l’assistance lors du mariage de Georges Du Roy. Le narrateur, au lieu de ralentir la
narration, cherche à accélérer le rythme et choisit ainsi le mot « enfin » pour résumer
ses propos : « D'autres personnes se poussaient. La foule coulait devant lui comme un
fleuve. Enfin elle s'éclaircit. ».
- En plus du récit singulatif à travers lequel le narrateur raconte une fois ce qui
s’est passé une fois lors de la cérémonie finale du mariage de Georges Du Roy, le
narrateur utilise le mode répétitif comme fréquence narrative racontant plusieurs fois
un fait qui ne s’est passé qu’une seule fois. On est devant la même foule, le même
nombre d’assistants au mariage, mais le narrateur cherche à répéter ceci pour insister
sur l’importance du personnage en question, son statut qui a changé, la place qu’il a
parmi les gens, contrairement à l’incipit où il était décrit comme quelqu’un de pauvre,
seul, qui regardait les gens et même les enviait, à ce stade, tous les regards se posent sur
lui. On peut dégager ainsi cinq fréquences pour redire presque la même idée : «Alors
commença l'interminable défilé des assistants », «D'autres personnes se poussaient. La
foule coulait devant lui comme un fleuve », «Elle était pleine de monde », «il aperçut la
foule immense amassée, une foule noire, bruissante», «deux haies de spectateurs ».

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 15
L’espace dans le récit
Dans un roman, l’espace est souvent investi de sens. La représentation de la
spatialité n’est, en fait, que l’appréhension sensorielle que l’être humain a de l’espace,
elle dépend de la psychologie des personnages. Une interdépendance s’institue donc
entre eux, ce qui fait générer un espace nouveau, original, ouvert à toutes les
interprétations.
Certes, la lecture de l’espace permet d’en saisir les détails topographiques à
travers une structuration binaire qui est non seulement horizontale, mais aussi verticale :
le haut et le bas, le dedans et le dehors, le clos et l’ouvert… mais le rôle de l’imagination
créatrice est déterminant dans ce sens puisque les espaces acquièrent graduellement des
valeurs symboliques qui en font un univers à part. L’espace se trouve investi de sa
subjectivité. Gaston BACHELARD dit à ce propos :
« L'espace saisi par l'imagination ne peut rester l'espace indifférent livré à la
mesure et à la réflexion du géomètre. Il est vécu. Et il est vécu, non pas dans sa positivité,
mais avec toutes les partialités de l'imagination... Sans cesse l'imagination imagine et
s'enrichit de nouvelles images. C'est cette richesse d'être imaginé que nous voudrions
explorer. » In La Poétique de l’espace, 1957.
L'espace s'organise souvent selon un jeu d'oppositions symboliques et binaires:
clos/ ouvert, dedans/ dehors, haut/ bas, droite/ gauche, ici/ ailleurs, capitale/ banlieue...
Il est représenté, dans la narration, par le biais de la description, sur les plans à la
fois vertical et horizontal. La description est, dans ce cas, soit statique qui donne
l'illusion de l'immobilité, soit ambulatoire ou itinérante avec une illusion de la mobilité
de la part d'un observateur qui se déplace et découvre au fur et à mesure l'espace.
L'espace a plusieurs fonctions :
- Il sert d'abord à créer l'illusion référentielle;
- Il permet un itinéraire: déplacements des personnages sous différentes formes:
errance, aller-retour, initiation...
- Il peut servir de décor à l'action;
- Il permet une correspondance symbolique entre le personnage et le paysage;
- Il permet de cerner la personnalité du personnage...
Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 16
Exercice1 :
Il revint à grands pas, gagna le boulevard extérieur, et le suivit jusqu’à la rue
Boursault qu’il habitait. Sa maison, haute de six étages, était peuplée par vingt petits
ménages ouvriers et bourgeois, et il éprouva en montant l’escalier, dont il éclairait avec
des allumettes-bougies les marches sales où traînaient des bouts de papiers, des bouts
de cigarettes, des épluchures de cuisine, une écœurante sensation de dégoût et une hâte
de sortir de là, de loger comme les hommes riches, en des demeures propres, avec des
tapis. Une odeur lourde de nourriture, de fosse d’aisances et d’humanité, une odeur
stagnante de crasse et de vieille muraille, qu’aucun courant d’air n’eût pu chasser de ce
logis, l’emplissait du haut en bas.
La chambre du jeune homme, au cinquième étage, donnait, comme sur un abîme
profond, sur l’immense tranchée du chemin de fer de l’Ouest, juste au-dessus de la sortie
du tunnel, près de la gare des Batignolles. Duroy ouvrit sa fenêtre et s’accouda sur
l’appui de fer rouillé. (…)
Sur son petit lit de fer, où la place de son corps avait fait un creux, il aperçut ses
habits de tous les jours jetés là, vides, fatigués, flasques, vilains comme des hardes de la
morgue. Et, sur une chaise de paille, son chapeau de soie, son unique chapeau, semblait
ouvert pour recevoir l’aumône.
Ses murs, tendus d’un papier gris à bouquets bleus, avaient autant de taches que
de fleurs, des taches anciennes, suspectes, dont on n’aurait pu dire la nature, bêtes
écrasées ou gouttes d’huile, bouts de doigts graissés de pommade ou écume de la cuvette
projetée pendant les lavages. Cela sentait la misère honteuse, la misère en garni de Paris.
Et une exaspération le souleva contre la pauvreté de sa vie. Il se dit qu’il fallait sortir de
là, tout de suite, qu’il fallait en finir dès le lendemain avec cette existence besogneuse.

Guy De MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885.

Question :

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 17
- Dans ce passage, dites comment la description de l’espace physique
fonde l’espace psychologique du personnage?
Réponse :

- Dans ce passage, il est question d’une description touchant d’abord


l’espace physique, géographique, celui de la maison du personnage (le dehors),
puis sa chambre (le dedans). C’est un espace qui se base sur tout un jeu
d’oppositions : sur le plan vertical, il y a les six étages qui traduisent le peuplement
et l’entassement de cette construction décrite d’abord sur le plan statique comme
étant « peuplée par vingt petits ménages », puis les escaliers dont la description
ambulatoire permet de nous informer plus sur l’état de saleté et d’ordure dans
lequel se trouve le personnage. En se dirigeant vers le haut, le héros a la sensation
choquante de descendre en bas, comme dans un abîme, un gouffre, ce qui accentue
cette impression de claustration et d’oppression au sein d’un espace clos et fermé :
« La chambre du jeune homme, au cinquième étage, donnait, comme sur un abîme
profond ».
Au niveau horizontal, le narrateur nous décrit la chambre et le lit propres au
personnage, caractérisés surtout par la fermeture et la sensation de l’inhumain vu
la notion prédominante du fer dans le deuxième et le troisième paragraphe :
« l’appui de fer rouillé », «son petit lit de fer ». La fenêtre de la chambre est
cependant un motif d’ouverture vers l’extérieur mais la présence du chemin de fer
juste en dessous nous renvoie directement à l’idée d’enfermement, comme si la
fenêtre jouait, dans ce cas, le rôle de miroir, reflétant la claustration du dedans
dans le dehors. Cette description est donc loin d’être objective car elle traduit la
psychologie du personnage et sa volonté farouche de quitter les lieux à tout prix
vu le champ lexical de la misère « sales, dégoût, crasse… » et de la mort « fosse,
abîme, morgue » qui caractérise l’espace décrit.

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 18
Exercices variés/Réponses
Texte :

Georges ne disait plus rien. Il songeait : Donc, si cette petite avait un peu d’audace,
il allait réussir, enfin ! Depuis trois mois il l’enveloppait dans l’irrésistible filet de sa
tendresse. Il la séduisait, la captivait, la conquérait. Il s’était fait aimer par elle, comme
il savait se faire aimer. Il avait cueilli sans peine son âme légère de poupée.
Il avait obtenu d’abord qu’elle refusât M. de Cazolles. Il venait d’obtenir qu’elle
s’enfuît avec lui. Car il n’y avait pas d’autre moyen.
Mme Walter, il le comprenait bien, ne consentirait jamais à lui donner sa fille. Elle
l’aimait encore, elle l’aimerait toujours, avec une violence intraitable. Il la contenait par
sa froideur calculée, mais il la sentait rongée par une passion impuissante et vorace.
Jamais il ne pourrait la fléchir. Jamais elle n’admettrait qu’il prît Suzanne.
Mais une fois qu’il tiendrait la petite au loin, il traiterait de puissance à puissance,
avec le père. (...)
De temps en temps il regardait la pendule (...). Et une inquiétude le mordait au cœur.
S’il allait échouer ? Mais que pouvait-il craindre ? Il se tirerait toujours d’affaire !
Pourtant c’était une grosse partie qu’il jouait, ce soir-là !

Guy De MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885.

Question :

- Quelle est la focalisation dominante adoptée par le narrateur et quelles sont les
fonctions qu’il assure dans ce texte ?

Réponse :

La focalisation dominante adoptée par le narrateur dans ce texte est le point de vue
interne car il ne révèle que ce que perçoit son personnage Georges Duroy, les
informations se limitent à celles que pourrait donner ce personnage. Les verbes
modalisateurs : « songeait, comprenait, sentait... » traduisent les jugements et les
sentiments du personnage, rapportés par le narrateur, ce qui permet au lecteur de
pénétrer facilement sa subjectivité. Aussi les discours rapportés, notamment le
discours indirect libre, rapportant les paroles et les pensées du personnage à la 3 ème
personne du singulier et sans verbe introducteur, montrent que le narrateur ne fait
qu’insérer des paroles telles que le personnage les a prononcées, en gardant surtout la
modalité exclamative comme dans l’exemple : « si cette petite avait un peu d’audace, il
allait réussir, enfin ! », « ce soir-là ! », ou la modalité interrogative comme dans
l’expression du dernier paragraphe : « S’il allait échouer ? Mais que pouvait-il
craindre ? ».

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 19
Quant aux fonctions assurées par le narrateur, on peut citer les fonctions de base : la
fonction narrative car il raconte et évoque un monde, une histoire relative à son héros,
utilisant surtout l’imparfait comme temps passé du récit ; et la fonction de régie ou de
contrôle puisqu’il organise son récit dans lequel il insère et alterne à la fois narration,
description et discours rapportés des personnages. On peut aussi dégager une fonction
explicative qui consiste à donner au lecteur les informations jugées nécessaires pour
comprendre l’événement, ce que fait le narrateur lorsqu’il explique au lecteur de quelle
réussite on parle dans le texte : « Il songeait : Donc, si cette petite....poupée ». Une autre
fonction communicative est à relever du passage, elle sert à maintenir le contact avec
le lecteur, à travers des questions posées certes par le narrateur, rapportant les pensées
du personnage, mais visant surtout à les partager avec le lecteur pour créer un effet de
suspens : « S’il allait échouer ? Mais que pouvait-il craindre ? Il se tirerait toujours
d’affaire ! ».
Enfin, on peur relever une fonction évaluative, centrée sur le jugement du narrateur
qu’il porte sur ses personnages et sur leurs relations, à travers notamment les différents
attributs qu’il donne, par exemple, au personnage de Georges « froideur calculée » ou à
son projet comme étant une « grosse partie qu’il jouait », miroitant ainsi, de façon
critique, le profil du personnage basé sur l’opportunisme et l’intérêt personnel, d’où la
fonction idéologique qui est présente également, dressant le portrait de la société du
XIXe siècle.

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 20
Texte :
Bien souvent il avait songé à faire une visite à Mme Forestier; mais la pensée de
leur dernière rencontre l'arrêtait, l'humiliait; et il attendait, en outre, d'y être engagé par
le mari. Alors le souvenir lui vint de Mme de Marelle, et, se rappelant qu'elle l'avait prié
de venir la voir, il se présenta chez elle, un après-midi qu'il n'avait rien à faire (…).
Duroy entra. La pièce [du salon] était assez grande, peu meublée et d'aspect
négligé. Les fauteuils, défraîchis et vieux, s'alignaient le long des murs, selon l'ordre
établi par la domestique, car on ne sentait en rien le soin élégant d'une femme qui aime
le chez-soi. Quatre pauvres tableaux, représentant une barque sur un fleuve, un navire
sur la mer, un moulin dans une plaine et un bûcheron dans un bois, pendaient au milieu
des quatre panneaux, au bout de cordons inégaux, et tous les quatre accrochés de travers.
On devinait que depuis longtemps ils restaient penchés ainsi sous l'œil négligent d'une
indifférente.
Duroy s'assit et attendit. Il attendit longtemps. Puis une porte s'ouvrit et Mme de
Marelle entra en courant, vêtue d'un peignoir japonais en soie rose où étaient brodés des
paysages d'or, des fleurs bleues et des oiseaux blancs.
Guy De MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885.

Question :
- Quelles sont les fonctions de la description dans ce passage ? Justifiez votre
réponse.
Réponse :
Dans ce passage, on peut dégager les fonctions suivantes :
-La fonction mimésique ou réaliste car le narrateur révèle un souci de détails pour
décrire l’espace du salon et les adverbes « assez, peu… » ainsi que les adjectifs
«défraîchis et vieux… » accentuent son intention de rendre l’image plus claire et de
rapprocher le lecteur de la scène décrite, ce qui renforce l’illusion du réel et du vrai.
- La fonction narrative : elle est présente car grâce à cette description, on
comprend mieux ce qui se passe à l’intérieur de la maison, ce qui crée un certain effet
d’attente chez le lecteur, s’interrogeant sur les causes de l’indifférence de la jeune
femme face à son propre foyer. Toutes les indications données sur la pièce et ses
composantes ralentissent ainsi la narration, jouant un rôle dans le développement de
l’histoire.
- La fonction symbolique ou expressive : la description ainsi faite de la maison de
Mme de Marelle ne peut être que symbolique car au-delà de l’espace physique décrit,
c’est tout l’espace psychologique du personnage que le narrateur cherche à traduire. Si
la femme néglige son propre espace, c’est qu’elle n’y trouve pas son bonheur ni sa joie
de vivre, ce qui peut annoncer différentes interprétations sur le devenir de cette femme,
notamment en rapport avec le personnage principal qui est Georges Du Roy.

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 21
Texte :
Trois mois s'étaient écoulés. Le divorce de Du Roy venait d'être prononcé. Sa
femme avait repris son nom de Forestier, et comme les Walter devaient partir, le 15
juillet, pour Trouville, on décida de passer une journée à la campagne, avant de se
séparer.
On choisit un jeudi, et on se mit en route dès neuf heures du matin, dans un grand
landau de voyage à six places, attelé en poste à quatre chevaux (…).
La voiture remonta au grand trot l'avenue des Champs-Elysées, puis traversa le
bois de Boulogne. Il faisait un admirable temps d'été, pas trop chaud. Les hirondelles
traçaient sur le bleu du ciel de grandes lignes courbes qu'on croyait voir encore quand
elles étaient passées.
Les trois femmes se tenaient au fond du landau, la mère entre ses deux filles; et
les trois hommes, à reculons, Walter entre les deux invités.
On traversa la Seine, on contourna le Mont-Valérien, puis on gagna Bougival,
pour longer ensuite la rivière jusqu'au Pecq (...).
Le déjeuner fut long. Avant de repartir pour Paris, Georges proposa de faire un
tour sur la terrasse. On s'arrêta d'abord pour examiner la vue. Tout le monde se mit en
ligne le long du mur et on s'extasia sur l'étendue de l'horizon. La Seine, au pied d'une
longue colline, coulait vers Maisons-Laffitte, comme un immense serpent couché dans
la verdure. A droite, sur le sommet de la côte, l'aqueduc de Marly projetait sur le ciel
son profil énorme de chenille à grandes pattes, et Marly disparaissait, au-dessous, dans
un épais bouquet d'arbres.
Par la plaine immense, qui s'étendait en face, on voyait des villages, de place en
place. Les pièces d'eau du Vésinet faisaient des taches nettes et propres dans la maigre
verdure de la petite forêt. A gauche, tout au loin, on apercevait en l'air le clocher pointu
de Sartrouville.
Guy De MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885.

Question :
- Quelles vitesses narratives sont utilisées dans ce passage ? Justifiez votre réponse.

Réponse :
1- Le texte commence par l’ellipse choisie comme vitesse narrative mettant en
relief la différence qui existe entre le temps du récit et le temps de l'histoire. La phrase
«Trois mois s'étaient écoulés » montre qu’une partie de l'histoire n'est pas racontée.
L’auteur a choisi de taire des événements ou des actions peu importantes et donc qui
sont éliminées. L'intérêt se concentre plutôt sur l'essentiel. Quant à la phrase « Le
déjeuner fut long », on remarque qu’un temps assez long, celui du déjeuner, est raconté
en peu d'espace-papier, d’où le rythme accéléré du récit qui est choisi dans ce cas, celui
du sommaire. Par contre, le rythme du récit est ralenti grâce à la pause quand il s’agit
de descriptions ou d’indications sur des événements secondaires. L'action, dans ce cas,
ne progresse pas, comme dans la phrase suivante : « on se mit en route dès neuf heures
du matin, dans un grand landau de voyage à six places, attelé en poste à quatre

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 22
chevaux », ou quand l’auteur décrit des éléments appartenant au décor de son paysage,
comme il le fait à propos du fleuve de la Seine.

Texte :
Elle (Mme Walter) tourna vers lui sa face redécouverte, une face livide, crispée
par une souffrance affreuse, et, d’une voix saccadée :
« Laissez-moi… laissez-moi, maintenant… allez-vous-en… allez-vous-en…
seulement cinq minutes… je souffre trop, près de vous… je veux prier… je ne peux
pas… allez-vous-en… laissez-moi prier… seule… cinq minutes… je ne peux pas…
laissez-moi implorer … qu’il me pardonne… qu’il me sauve… laissez-moi… cinq
minutes… »
Elle avait un visage tellement bouleversé, une figure si douloureuse, qu’il se leva
sans dire un mot, puis après un peu d’hésitation, il demanda :
« Je reviendrai tout à l’heure ? »
Elle fit un signe de tête, qui voulait dire : « Oui, tout à l’heure. » Et il remonta
vers le chœur.
Alors, elle tenta de prier. Elle fit un effort d’invocation surhumaine pour appeler
Dieu, et, le corps vibrant, l’âme éperdue, elle cria : « Pitié ! » vers le ciel.
Elle fermait ses yeux avec rage pour ne plus voir celui qui venait de s’en aller !
Elle le chassait de sa pensée, elle se débattait contre lui, mais au lieu de l’apparition
céleste attendue dans la détresse de son cœur, elle apercevait toujours la moustache
frisée du jeune homme.
Depuis un an, elle luttait ainsi tous les jours, tous les soirs, contre cette obsession
grandissante, contre cette image, qui hantait ses rêves, qui hantait sa chair et troublait
ses nuits.
Guy De MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885.

Question :
- Dans quelles durées temporelles s’inscrivent les actions ? Justifiez vos réponses.

Réponse :
- Le texte fait appel à la scène comme durée narrative où
le temps de l’histoire est égal à celui du récit, et ce, grâce au dialogue qui l’amplifie. Le
récit devient ainsi plus vivant, plus animé, donnant au lecteur l’impression d’assister à
la scène présentée. Entre l'espace-papier et l'espace-temps, il n’y a ni pause, ni décalage.
Par contre, quand il s’agit de descriptions, une pause narrative est nécessaire pour
ralentir le rythme du récit et créer une certaine atmosphère capable d’attirer plus
l’attention du lecteur sur la toile de fond de l'histoire, comme dans les exemples
suivants : « Elle tourna vers lui sa face redécouverte, une face livide, crispée par une
souffrance affreuse », « Elle avait un visage tellement bouleversé, une figure si
douloureuse ». Le sommaire est aussi utilisé dans la phrase : « Depuis un an, elle luttait
ainsi tous les jours, tous les soirs, contre cette obsession grandissante », une sorte de
résumé qui raconte en peu de mots, voire en une ligne, ce que le personnage a longtemps
enduré pendant toute une année, prenant ainsi une longue période de temps comme un
tout pour donner brièvement au lecteur une idée sur cet amour qui a fini par obséder le
Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 23
personnage. Le recours à de telles vitesses narratives, notamment la pause et le
sommaire, permet de montrer clairement que le récit possède un temps propre qui ne
correspond pas toujours au temps de l’histoire, créant par conséquent des mouvements
narratifs structurant les différents récits.

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 24
Autres exercices
Texte :
Le député Laroche-Mathieu qui dînait rue Fontaine tous les mardis, après le
comte de Vaudrec qui commençait la semaine, serrait vigoureusement les mains de la
femme et du mari avec des démonstrations de joie excessives. Il ne cessait de répéter :
"Cristi, quelle campagne. Si nous ne réussissons pas après ça?"
Il espérait bien réussir en effet à décrocher le portefeuille des Affaires étrangères
qu’il visait depuis longtemps. C'était un de ces hommes politiques à plusieurs faces, sans
conviction, sans grands moyens, sans audace et sans connaissances sérieuses, avocat de
province, joli homme de chef-lieu, gardant un équilibre de finaud entre tous les partis
extrêmes, sorte de jésuite républicain et de champignon libéral de nature douteuse,
comme il en pousse par centaines sur le fumier populaire du suffrage universel.
Son machiavélisme de village le faisait passer pour fort parmi ses collègues,
parmi tous les déclassés et les avortés dont on fait des députés. Il était assez soigné, assez
correct, assez familier, assez aimable pour réussir. Il avait des succès dans le monde,
dans la société mêlée, trouble et peu fine des hauts fonctionnaires du moment (...).
Il était un des principaux actionnaires du journal du père Walter, son collègue et son
associé en beaucoup d'affaires de finances.

Guy De MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885.

Question :
- Dégagez les fonctions du narrateur et de la description.

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 25
Texte :

Ils (Madeleine et Duroy) descendirent la montagne, louèrent un bateau à Croisset, et


ils passèrent le reste de l’après-midi le long d’une île, sous les saules, somnolents tous
deux, dans la chaleur douce du printemps, et bercés par les petites vagues du fleuve.
Puis ils remontèrent à la nuit tombante.
Le repas du soir, à la lueur d’une chandelle, fut plus pénible encore pour Madeleine
que celui du matin. Le père Duroy, qui avait une demi-soûlerie, ne parlait plus. La mère
gardait sa mine revêche.
La pauvre lumière jetait sur les murs gris les ombres des têtes avec des nez énormes
et des gestes démesurés. On voyait parfois une main géante lever une fourchette pareille
à une fourche vers une bouche qui s’ouvrait comme une gueule de monstre, quand
quelqu’un, se tournant un peu, présentait son profil à la flamme jaune et tremblotante.
Dès que le dîner fut achevé, Madeleine entraîna son mari dehors pour ne point
demeurer dans cette salle sombre où flottait toujours une odeur âcre de vieilles pipes et
de boissons répandues.
« Tu t’ennuies déjà », dit-il.
Elle voulut protester. Il l’arrêta :
« Non. Je l’ai bien vu. Si tu le désires, nous repartirons demain. »
Elle murmura :
« Oui. Je veux bien. »
Ils allaient devant eux doucement. C'était une nuit tiède dont l'ombre caressante et
profonde semblait pleine de bruits légers, de frôlements, de souffles. Ils étaient entrés
dans une allée étroite, sous des arbres très hauts, entre deux taillis d'un noir impénétrable
(...).
Une senteur de terre, d'arbres, de mousse, ce parfum frais et vieux des bois touffus,
fait de la sève des bourgeons et de l'herbe morte et moisie des fourrés, semblait dormir
dans cette allée.
Guy De MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885.

Questions :
1- Quelles vitesses narratives sont utilisées dans ce passage ?
2- Dégagez les fonctions de la description ? Justifiez vos réponses.

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 26
Texte :

L'église était tendue de noir, et, sur le portail, un grand écusson coiffé d'une couronne
annonçait aux passants qu'on enterrait un gentilhomme.
La cérémonie venait de finir, les assistants s'en allaient lentement, défilant devant le cercueil
et devant le neveu du comte de Vaudrec, qui serrait les mains et rendait les saluts.
Quand Georges Du Roy et sa femme furent sortis, ils se mirent à marcher côte à côte, pour
rentrer chez eux. Ils se taisaient, préoccupés.
Enfin, Georges prononça, comme parlant à lui-même :
" Vraiment, c'est bien étonnant ! "
Madeleine demanda :
" Quoi donc, mon ami ?
- Que Vaudrec ne nous ait rien laissé ! "
Elle rougit brusquement, comme si un voile rose se fût étendu tout à coup sur sa peau blanche,
en montant de la gorge au visage, et elle dit :
" Pourquoi nous aurait-il laissé quelque chose ? Il n'y avait aucune raison pour ça ! "
Puis, après quelques instants de silence, elle reprit :
"Il existe peut-être un testament chez un notaire. Nous ne saurions rien encore." (...)
Lorsqu'ils entrèrent dans l'étude de maître Lamaneur, le premier clerc se leva avec un
empressement marqué et les fit pénétrer chez son patron.
Le notaire était un petit homme tout rond, rond de partout. Sa tête avait l'air d'une boule clouée
sur une autre boule que portaient deux jambes si petites, si courtes qu'elles ressemblaient aussi
presque à des boules.

Guy De MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885.

Questions :

- Étudiez le temps narratif du texte (moment, durée, fréquence, ordre).


- Quelles sont les fonctions de la description dans le dernier paragraphe ?

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 27
Références bibliographiques :

-ADAM J.-M. & REVAZ F., L'Analyse des récits, Paris, Seuil, 1996.
-ADAM Jean-Michel, Le Texte narratif, Paris, Nathan, 1994.
-ADAM Jean-Michel, Le Récit, Paris, P.U.F., 1984.
- BACHELARD GASTON, La Poétique de l'espace, Paris, PUF, 1957.
-BOURNEUF R. & OUELLET R., L'Univers du roman, Paris, PUF, 1972.
-GENETTE Gérard, Nouveau discours du récit, Paris, Seuil, 1983.
-GENETTE Gérard, Figures III, Paris, Seuil, 1972.
- GREIMAS A. J., Sémantique structurale, Paris, P.U.F., 1966.
- HAMON Philippe, Le Personnel du roman, Genève, Droz, 1983.
- HAMON Philippe, Du Descriptif, Paris, Hachette, 1981.
-JOUVE Vincent, La poétique du roman, Paris, SEDES, 1997.
-REUTER Yves, L’analyse du récit, Paris, Dunod, 1997.
-REUTER Yves, Introduction à l’analyse du roman, Paris, Dunod, 1996.

Professeur Afaf ZAID, Catégories du récit, S2, année universitaire 2019-2020. FLSHO. Page 28

Vous aimerez peut-être aussi