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Faculté de sciences Juridiques, Economiques M.

AMEDJAR
et Sociales de Casablanca Semestre 5
2020/2021 Ensemble 2 et 3

Plan du cours

Chapitre 1 : Les éléments de Technique fiscale


Section 1: Définition et système fiscal marocain
I- Définition
II- Caractéristiques
III- Les principes de base du droit fiscal 
IV- Le système fiscal marocain
Section 2: Classification des impôts
I- La classification générale 
II- La classification juridique
Section 3: Les procédés d’établissement de l’impôt :
I- Le champ d’application
II- L’assiette de l’impôt
III- La liquidation
IV- L’exigibilité de l’impôt
V- Le recouvrement

Chapitre 2 : L’impôt sur les sociétés (IS)


Chapitre 3 : L’impôt sur les revenus (IR) : Cas des revenus salariaux
Chapitre 4 : La taxe sur la valeur ajoutée (TVA)

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Chapitre 1 : Les éléments de Technique fiscale

Section 1: Définition et système fiscal marocain


I- Définition de l’impôt :
De toutes les définitions de l’impôt, la plus acceptée est celle de
Lucien Melh et Pierre Beltrame selon laquelle : «L’Impôt est une prestation
pécuniaire requise des personnes physiques ou morales de droit privé, voire
de droit public, d’après leurs facultés contributives, par voie d’autorité, à
titre définitif et sans contrepartie déterminée en vue de la couverture des
charges publiques ou à des fins d’intervention de la puissance publique».
II- Caractéristiques de l’impôt :
De la définition de l’impôt ressortent les caractéristiques suivantes :
- Prélèvement pécuniaire : l’impôt se paie en argent ; les paiements en nature
ne sont plus d’usage.
- Requise des personnes physiques ou morales : sont astreintes au paiement de
l’impôt non seulement les personnes physiques ou morales de droit privé mais
également les entreprises publiques et les sociétés d’Etat.
- Effectué par voie d’autorité : l’impôt est obligatoire et aucun citoyen ne peut
y déroger.
- Prélèvement opéré à titre définitif : l’impôt versé ne donne droit à aucun
avantage, ni remboursement particulier.
- Prélèvement sans contrepartie direct : payer l’impôt est un devoir citoyen,
un acte de fierté. On ne peut rien exiger en contrepartie.
L’impôt est acquitté sans contrepartie, ce qui le distingue des redevances et
autres taxes pour service rendu.
- Couverture des charges publiques : c’est le but fondamental de l’impôt.
Toutes les sommes versées au titre de l’impôt servent à entretenir la force
publique et les dépenses de l’Etat. Traditionnellement, l’impôt est consenti à
l’Etat pour lui permettre d’assurer la couverture des dépenses publiques

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(salaires des agents publics, construction d’infrastructures publiques, missions
de sécurité et autres dépenses courantes de l’Etat).
- A des fins d’intervention de la puissance publique : l’impôt dans ce sens
peut être un instrument de politique économique et sociale de l’Etat.
Remarque:
La réglementation fiscale change constamment pour faire face à deux
phénomènes fondamentaux : La fraude fiscale et l’évasion fiscale
1) La fraude fiscale :
Techniquement, on définit la fraude fiscale comme une infraction à la loi
commise dans le but d’échapper à l’impôt ou d’en minimiser le montant.
La fraude fiscale fait l’objet de sanctions fiscales à savoir la majoration des
droits comme par exemple le doublement ou le triplement de ceux-ci et des
sanctions correctionnelles.
2) L’Evasion fiscale :
Au Sens large, il s’agit de l’utilisation par le contribuable des possibilités qui lui
sont offertes par la loi ou par son absence, son imprécision ou ses lacunes pour
minimiser son impôt ou pour échapper à toutes charges fiscales.
III- Les principes de base du droit fiscal :
a) Le principe d’égalité devant l’impôt :
- Au sens juridique, l’égalité devant l’impôt se transforme en une simple
égalité devant la loi de l’impôt. C’est-à-dire que tous les contribuables qui se
trouvent dans la même situation définie par la loi fiscale doivent être soumis au
même régime fiscal.
b) Le principe de l’annualité de l’impôt : 
Le principe d’annualité de l’impôt procède de deux autres principes, celui du
consentement de l’impôt et celui de l’annualité budgétaire.
Il signifie que la perception de l’impôt doit être autorisée pour une année, c’est-
à-dire l’année civile, par la loi de finances.

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c) Le principe du respect des droits de la défense :
Ce principe signifie qu’une sanction ne peut être infligée à un contribuable sans
que préalablement ce dernier n’ait été en mesure de prendre connaissance des
motivations des impositions et de présenter ses observations.
IV- Le système fiscal marocain : Une variété d’impôts et taxes :
1- Définition :
Le système fiscal est défini comme l’ensemble des impôts et taxes en vigueur
dans un pays. Il tient compte également des modalités de gestion desdits impôts.
2- Caractéristiques :
Le système fiscal Marocain est :
a) Un système essentiellement déclaratif : cela signifie que c’est le
contribuable qui doit indiquer (déclarer) les éléments de sa propre imposition,
voire même liquider (calculer) l’impôt et le payer auprès des services des
impôts. L’administration fiscale intervient à posteriori pour en contrôler la
sincérité et l’exactitude afin d’effectuer les redressements s’il y a lieu.
b) Un système fiscal d’impôt général sur le revenu : cela signifie que
les impôts sont établis sur une situation d’ensemble du contribuable (par
exemple, tout son patrimoine, tous ses revenus).
Remarque : Au Maroc, on a abandonné le système des impôts cédulaires, selon
ce système chaque impôt a ses modalités propres d'imposition et recouvrement.
Par exemple un contribuable qui, au cours d’une période donnée a perçu
des salaires, a encaissé des loyers issus de la location de ses immeubles et en
outre s’est vu versé des intérêts provenant de placements en banque sera imposé
au titre de tous ses revenus à travers un seul impôt (dans ce cas, on parlerait
d’impôt général sur le revenu),

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Section 2 : Classification des impôts :
Il existe plusieurs cédules d’impôts et les classer pourrait aider à une meilleure
compréhension. Plusieurs classifications existent mais nous ne retiendrons que
les trois principales, à savoir :
I- La classification générale :
A ce sujet on évoquera :
a) Les impôts d’Etat et les impôts locaux :
- Les impôts d’Etat sont les impôts qui sont perçus au profit du budget
national (IS, IR etc.).
- Les impôts locaux quant à eux alimentent les budgets des collectivités
locales (taxe professionnelle, taxe urbaine …etc.).
b) Les impôts personnels et les impôts réels :
- Les impôts personnels sont les impôts dont la détermination tient compte
de la situation personnelle du contribuable notamment de ses charges de
famille et du standing de sa résidence: exemples : la taxe urbaine, l’IR
revenus salariaux.
- Les impôts réels ignorent la situation personnelle et touchent les actes
(droits d’enregistrement) ou les opérations (TVA) des contribuables.
II- La classification juridique :
Cette classification fait ressortir les impôts directs et les impôts indirects :
a) Les impôts directs : Ce sont les impôts pour lesquels celui qui supporte la
charge doit aussi en acquitter le montant. Ils sont plus fortement ressentis par le
contribuable, et correspondent à une situation stable ayant un caractère
permanent. Ils sont souvent personnalisés : Exemples IS, IR….
b) Les impôts indirects : Ce sont les impôts pour lesquels la personne qui
effectue le paiement auprès de l’administration est différente de celle qui
supporte réellement l’impôt. Ces impôts portent sur la dépense ou la
consommation. Ils correspondent à des actes ou à des opérations constatées au
jour le jour. Leur coût est incorporé dans les prix. (Exemple de la TVA).

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Section 3 : Les procédés d’établissement de l’impôt :
L’application de l'impôt suppose la définition du mécanisme de cet impôt. Cinq
notions sont à saisir dans l'application de toute impôt : le champ de l'application,
l'assiette de l'impôt, la liquidation de l'impôt, l'exigibilité de l'impôt et le
recouvrement de l'impôt.
I – Le champ de l'application de l'impôt:
La définition du champ d'application de l'impôt consiste à préciser les personnes
imposables, les opérations imposables et les règles de territorialité.
II – L'assiette de l'impôt :
L’assiette de l'impôt est la base, la matière sur laquelle repose l'impôt (bénéfice,
chiffre d'affaire...)
III – La liquidation de l'impôt :
Cette étape vient juste après la détermination de la matière imposable. Elle
consiste à calculer la somme due par le contribuable sur la base de l'assiette déjà
définie.
IV – L'exigibilité de l'impôt :
C’est la situation ou l'acte qui rend une personne redevable de l'impôt et qui
donne naissance à la dette fiscale envers l'état. Ainsi par exemple l'impôt sur le
salaire, devient exigible au moment du paiement du salaire. La TVA devient
exigible au moment de l'encaissement du prix de la vente ou au moment de la
facturation.
V – Le recouvrement de l'impôt :
Il s’agit des techniques et démarches qui ont pour objectif le paiement de
l'impôt. Le recouvrement de l'impôt se fait de trois manières distinctes :
L’imposition par voie de rôle, paiement spontané ou par retenue à la
Source :
* L'imposition par voie de rôle : le contribuable est appelé par
l'administration à payer. Il reçoit un avis d'imposition provenant de la
perception chargé du recouvrement (taxe professionnelle)

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* Paiement spontané de l'impôt : dans ce cas le contribuable prépare sa
déclaration fiscale et sans recevoir de document administratif, paye l'impôt
dont il est redevable (Impôt sur les sociétés)
* La retenue à la source : elle consiste à prélever le montant de l'impôt au
contribuable au moment du paiement de celui-ci. C'est la personne à payer le
contribuable (employeur pour salaire, banque pour les intérêts …) qui est
chargée d'effectuer ce prélèvement au profit de l'Etat.

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