Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Dedicaces
Dedicaces
Les honorables membres du jury qui ont bien voulu me faire l’honneur en
acceptant d’examiner et de juger ce modeste travail.
SOMMAIRE
3
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
4
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
PRINCIPALES ABREVIATIONS
LC : Lettre de Crédit
LG : Lettre de garantie
5
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Figure 2. Différents modèles de prise en compte des incertitudes liées aux revenus des
engagements ............................................................................................................................. 69
Figure 7. Relation entre risque de non détection et risque d’anomalies significatives .......... 179
6
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Tableau 1. Base d’estimation des commissions selon l’annexe 1 de la circulaire BCT n°91-22
.................................................................................................................................................. 50
Tableau 2. Correspondance entre les commissions définies par la circulaire BCT n°91-22 et la
norme comptable NCT 24 ........................................................................................................ 64
Tableau 3. Les interventions informatiques affectant les revenus des engagements et unités
concernées ................................................................................................................................ 85
Tableau 4. Correspondance entre la nature des clients, le type d’engagements et le risque .. 143
7
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
INTRODUCTION GENERALE
8
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les établissements de crédit sont considérés comme des catalyseurs de développement. Leur
efficacité est souvent associée à prospérité économique et est un indice de bonne santé du
modèle de gestion des emplois et des ressources et de création de la valeur dans un système
économique. A cet effet, la performance des banques est un indice pour l’évaluation du modèle
économique choisi.
La performance des banques est entre autres évaluée à travers des indicateurs financiers générés
par leurs systèmes d’information. A ce titre, le résultat comptable, et l’état de résultat en général,
constituent les premiers moyens de mesure de la performance. En effet, l’état de résultat d’une
banque donne une idée sur sa performance à plusieurs niveaux, notamment, à travers le produit
net bancaire. Ce dernier permet de mesurer la performance de la banque dans son métier de
base incluant les éléments liés aux activités des marchés interbancaire et financier, aux activités
d’investissement et surtout aux activités d’engagements.
Cette catégorie de revenus inclut les intérêts et les commissions perçus en contrepartie de
l’octroi des engagement de bilan et des engagements par signature, créneaux majeurs de
l’exploitation des établissements qui agissent encore dans le cadre d’un modèle de gestion et
un environnement financier relativement classiques, ne permettant pas de développer des
instruments financiers dynamiques et diversifiés susceptibles d’affecter sensiblement le métier
des banques. A cet effet, l’appréciation de l’information donnée par ces revenus est décisive
pour l’évaluation du produit net bancaire, premier indicateur de la performance d’une banque.
En d’autres termes, donner une information fiable et pertinente sur les revenus des engagements
permet d’avoir une assurance considérable sur le niveau de la performance d’une banque.
9
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
D’un autre côté, et en raison des obligations prudentielles, notamment à travers les ratios exigés
par la Banque Centrale, les banques ont tendance à conserver un certain niveau de performance,
ce qui peut les pousser à gérer leurs résultats. L’auditeur doit être vigilent en analysant
convenablement les méthodes appliquées pour la prise en compte des éléments de l’état des
résultats en l’occurrence les revenus, d’autant plus que la majeure partie de ces revenus est
générée automatiquement par les actifs de la banque et que certains de ces actifs peuvent devenir
improductifs suite à la détérioration de leur qualité, gravant d’incertitude les revenus qu’ils
peuvent dégager.
Ainsi, lors de la réalisation de sa mission, l’auditeur d’une banque doit être en mesure de définir
une méthodologie d’audit qui prend en considération la multitude des règles comptables et
prudentielles et la complexité de l’activité bancaire.
A cet effet, sa mission nécessite un exercice particulièrement laborieux pour la détermination
des objectifs à atteindre et la conception des tests nécessaires à la formulation des conclusions,
d’autant plus que les instruments d’audit de ces revenus d’engagements bancaires sont collectés
à partir de plusieurs sources.
Par ailleurs, le volume important des transactions, dû essentiellement au nombre élevé des
clients, contraint l’auditeur à donner plus d’importance aux tests de procédures, aux examens
analytiques et aux estimations, du moment qu’une vérification détaillée de ces transactions est
impossible, eu égard le budget temps et les ressources disponibles, et qu’il est inutile de recourir
à l’échantillonnage.
D’un autre côté, la nature des opérations bancaires fait que l’existence d’un système de contrôle
interne efficace est une condition indispensable aussi bien pour l’efficience de la gestion que
10
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
pour la génération d’une information financière fiable. Cette condition n’est pas toujours
respectée par les banques ce qui augmente le risque d’erreurs significatives.
Enfin, la particularité de l’activité bancaire réside dans l’existence d’une relation corrélative
entre les actifs et les revenus qu’ils génèrent notamment au niveau des intérêts, la plus
importante catégorie parmi les revenus des engagements. A cet effet, il y a une influence
évidente de la qualité de l’actif sur les revenus générés. Il est donc important de se référer à
l’audit des engagements afin d’évaluer leur qualité et impacter cette évaluation sur les revenus
à travers, notamment, la détection de ceux qui sont liés aux engagements improductifs, dans le
but d’arrêter leur génération.
Au vu de ce qui précède, il convient de s’assurer que l’auditeur est assez outillé pour mener sa
mission avec l’efficacité et l’efficience requises. Comment peut-il dans cette quête de la fiabilité
et de la pertinence de l’information sur la performance, contourner toutes les difficultés causées
par la complexité des traitements et l’étendue des opérations dans un cadre normatif et légal
compliqué et inconstamment mouvant. La question qui se pose est de savoir quels sont les
diligences, démarches et travaux que l’auditeur devrait mettre en œuvre pour l’audit des revenus
des engagements eu égard les règles procédurales et comptables en vigueur.
L’objectif de l’étude proposée dans ce mémoire est de présenter une méthodologie pour l’audit
des revenus des engagements bancaires après avoir cerné leur typologie et les règles
procédurales et comptables liées. Cette méthodologie sera déterminée par référence aux normes
d’audit qui définissent l’approche par les risques allant de la prise de connaissance de la banque
jusqu’à la réalisation des tests d’audit complémentaires.
11
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
12
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
PREMIERE PARTIE :
TYPOLOGIE DES REVENUS DES
ENGAGEMENTS BANCAIRES, REGLES DE
PRISE EN COMPTE ET PROCEDURES LIEES
13
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Avant d’auditer les revenus des engagements bancaires, il est important de bien connaitre leur
typologie et la nature de chaque produit afin d’assimiler les règles de leur prise en compte et
les procédés d’audit qui pourraient leur être appliqués.
Dans la même optique, il est indispensable de connaitre les différents types d’engagements
bancaires avant de déterminer leurs revenus. En effet, la particularité de l’activité bancaire fait
que les revenus sont en grande partie automatiquement générés par les fonds mis à la disposition
de la clientèle, en plus des revenus qui constituent la rémunération des services rendus dans le
cadre d’octroi d’engagements. Il s’agit là du critère basique de distinction entre les deux
catégories de revenus des engagements à savoir les intérêts et les commissions.
A cet effet, il convient de définir, dans le premier chapitre, les différents types d’engagements
qu’accordent les banques à leur clientèle tels que définis au niveau des dispositions normatives
et règlementaires. Par la suite, il convient de distinguer les différents revenus que génère chaque
engagement, ventilés selon la nature du revenu, et d’expliquer les différentes règles de leur
détermination ainsi que les opérations qui pourraient les affecter.
Les deux chapitres suivants seront consacrés aux règles comptables et procédurales liées aux
revenus des engagements. Les règles comptables sont édictées principalement par la norme
comptable relative aux revenus des engagements NCT 24 qui renvoie à la norme technique
relative aux revenus NCT 3. Le développement de ces règles n’est pertinent que si les processus
nécessaires à l’évaluation et à la reconnaissance des revenus sont bien assimilés.
Ajouté à cela l’impact des incertitudes qui pourraient grever les revenus des engagements,
l’auditeur devrait, à ce niveau, accorder une attention particulière. En effet, ces incertitudes sont
traitées d’une façon spécifique au niveau des établissements bancaires.
14
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Bien qu’il ait été largement employé au niveau des circulaires et des lois régissant le secteur
bancaire, le terme «Engagement Bancaire » n’a pas été explicitement défini par la
règlementation sectorielle. Ce n’est qu’avec la promulgation de la norme comptable NCT 24
que la première définition a été donnée. En effet, cette norme définit les engagements bancaires
comme étant « toute créance résultant des prêts et avances accordés par l'établissement
bancaire, ainsi que toute obligation de l'établissement bancaire en vertu d'un contrat ou tout
autre mécanisme, de fournir des fonds à une autre partie (engagement de financement) ou de
garantir à un tiers l'issue d'une opération en se substituant à son client s'il n'honore pas ses
obligations (engagement de garantie). »1
Dans les développements ultérieurs de la norme NCT 24, les engagements de financement et
les engagements de garanties sont traités au niveau des mêmes paragraphes. En effet,
contrairement aux prêts et avances, ces engagements ont la spécificité de ne pas correspondre
à un versement de fonds. D’ailleurs la norme précise que « ces engagements ne sont pas
nécessairement mis en œuvre »2.
Par ailleurs, même si la règlementation bancaire n’a pas explicitement défini les engagements.
Le terme a été employé à maintes reprises, notamment au niveau des normes prudentielles, dans
un contexte qui laisse penser qu’il y a une légère divergence de sens entre les normes
prudentielles et les normes comptables. En effet, le terme « Engagements Bancaires » a été
employé au niveau de la circulaire 91-24 définition préalable et le tableau figurant à l’article 6
de ladite circulaire inclut sous le titre engagement tout l’actif du bilan et les éléments hors bilan
1
NCT 24, article 8.
2
NCT 24, article 9.
15
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Le même terme « Crédits » a été utilisé au niveau du code de commerce qui stipule que
« L'ouverture de crédit a pour objet de mettre directement ou indirectement à la disposition du
bénéficiaire des moyens de paiement à concurrence d'une certaine somme d'argent. »3. On peut
considérer que tous les engagements y compris les engagements par signature constituent des
moyens de paiement. Donc cette définition rejoint celle de la loi 2001-65.
Ainsi les engagements au sens de la NCT 24 sont les crédits au sens de la loi 2001-65 et au sens
du code de commerce et ce sont les éléments qui font l’objet des développements qui suivent.
Selon ces définitions, il existe plusieurs variétés d’engagements. Les deux grandes familles de
classification sont les engagements de bilan et les engagements hors bilan.
1
Défini par l’article 4 de la circulaire 91-24 comme étant le rapport entre les fonds propres nets et le total actif
(bilan et hors bilan) net pondéré suivant les quotités des risques.
2
Loi n° 2001-65 du 10 juillet 2001 relative aux établissements de crédit, article 4.
3
Code de commerce, article 705.
16
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les engagements de bilan sont généralement répartis en deux grandes familles selon leurs
durées. On distingue alors les engagements à courts termes (CCT) et les engagements à longs
et moyens termes (CLMT). Les découverts bancaires sont des avances qui peuvent être
considérées faisant parti des crédits à court terme.
Les crédits permettant de mobiliser les créances nées sur la clientèle. Il s’agit notamment
de :
Escompte de papier commercial sur la Tunisie ;
Crédits de préfinancement ;
Crédits saisonniers :
Crédits de compagne ;
1
Annexe à la circulaire aux banques et établissements financiers n°93-08 du 30 juillet 1993. Commentaires relatifs
à l'établissement de la situation mensuelle comptable.
17
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Découvert en compte ;
Les modalités d’octroi de ces crédits ont été fixées au niveau des annexes de la circulaire BCT
n°87-47. En général, ces modalités portent sur le montant, la durée et les échéances de ces
crédits. A titre d’exemple, l’activité agricole, qui a été la plus concernée par les CCT vue son
importance dans l’économie tunisienne et vue la diversité des besoins, est caractérisée par la
cyclicité. Ce qui permet de déterminer à l’avance les périodes de besoins en trésorerie
occasionnés par le décalage entre les flux de dépenses encourus lors de la production, la
transformation et le stockage et les flux de recettes perçues après écoulement de la marchandise
transformée ou à l’état naturel.
Les paragraphes qui suivent présentent les différents types de crédits court terme tels qu’ils ont
été définis par la réglementation bancaire.
Le montant du crédit est égal à environs trois mois des besoins consommés nets de tout autre
crédit obtenu par le client, tels que des facilités de paiement accordées par ses fournisseurs. Il
s’agit donc d’une avance accordée aux sociétés qui, ayant un stock disponible de marchandise,
de produit fini, ou produits encours, n’ont pas réalisé de chiffre d’affaire pour l’année courante
et qui ont un besoin en fond de roulement. A cet effet, sa valeur est estimée à trois mois des
besoins en trésorerie de l’entreprise. Il faut préciser que ce crédit est généralement accordé
contre le nantissement des stocks concernés, sa valeur est limitée par la valeur de ces stocks
nantis.
Ce concours peut également être consenti à tout bénéficiaire d'une lettre d'agrément pour la
détention de stocks de sécurité. Le montant du crédit sera dans ce cas égal au montant porté sur
la lettre d'agrément.
18
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La circulaire de la BCT n°87-47 précise que ce concours est destiné à mobiliser les ventes à
crédit de produits. La question qui se pose est de savoir si l’escompte ne peut être accordé que
sur des créances relatives à la vente de produits. Du moment que le code est supérieur à la
circulaire dans la hiérarchie des normes, il est admis que l’escompte soit relatif à des créances
sur services ou tout autre type de transaction. Par ailleurs la définition ne limite pas la forme de
la créance escomptée. Bien que dans la pratique, la majorité des opérations d’escompte porte
sur les effets de commerce, cela n’empêche que les banques procèdent à l’escompte d’autres
formes de créances à conditions qu’elles soient matérialisées par des titres négociables.
Le montant de l’escompte est égal au montant de la créance portée sur le titre commercial. La
banque reçoit en contre partie des intérêts et probablement une commission d’escompte,
généralement déduits à l’avance du montant de crédit servi.
D’un autre côté, l’article 31 de la circulaire de la BCT n°91-22 stipule que « Le montant des
intérêts perçus à l'escompte des effets à vue ou à échéance brûlante sur la Tunisie ne peut être
inférieur à celui correspondant à 6 jours fixes pour les effets payables dans les localités de la
Tunisie où la banque est installée, 10 jours fixes pour les effets payables dans les localités de
la Tunisie où le banquier recouvreur à un correspondant banquier et 13 jours fixes pour les
autres effets sur la Tunisie ». De même, l’article 3 du décret n°2000-462 fixant les modalités
de calcul du taux d'intérêt effectif global et du taux d'intérêt effectif moyen et leur mode de
publication, précise que la durée utilisée pour le calcul du taux d’intérêts effectif d’escompte
ne peut être inférieure à 10 jours. On en déduit que la durée d’un escompte ne peut pas être
inférieure à ces délais.
1
Code de commerce, article 743.
19
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
c) Le découvert bancaire
Appelé également crédit non mobilisable. Le découvert bancaire est une facilité accordée par
la banque sous forme d’autorisation de débiter leur compte courant pour un montant qui se situe
entre l’équivalent de 15 jours de chiffre d’affaires et 30 jours de chiffre d’affaires annuel justifié
par des budgets plausibles et dument établis. Il est généralement considéré comme faisant partie
des crédits à court terme. Il sert à couvrir le décalage entre les flux de trésorerie de recettes et
les flux de dépenses nées d’une façon exceptionnelle ou répétitive dans le cadre des activités
de l’entreprise.
Le découvert est généralement accordé pour une période allant d’une année à deux dans le cadre
d’une ligne de crédit ou séparément. Et peut être renouvelé après analyse et nouvelle évaluation
de la situation financière du client. Comme il peut être accordé pour une durée moins courte
pour les besoins exceptionnels.
Il est à noter qu’il est possible d’accorder des crédits de cultures complémentaires lorsque les
conditions climatiques le justifient.
b) Crédits de campagne
Entrant également dans le financement des activités agricoles et de pêche, ces concours ne sont
pas destinés à financer les différentes étapes de l’exploitation agricole mais visent plutôt à
financer un cycle complet des activités de première transformation incluant l’achat de produits
agricoles (si l’emprunteur n’est pas lui-même le producteur), leur transformation, leur
conditionnement et leur commercialisation.
Le montant de ces crédits a été fixé au montant nécessaire pour les achats d’un mois selon la
liste des prix arrêtée au niveau de l’annexe II de la circulaire de la BCT n° 87-47. Deux
exceptions ont été précisées et se rapportent à l’achat de l’alfa qui peut être financé à 50% des
1
Circulaire n°87-47 du 23 décembre 1987 « Barème et échéances des crédits de cultures saisonnières Annexe I.
20
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
prévisions d’achat pour toute la saison et les dépenses culturales pour la production de plants
dont la limite du crédit a été fixée à 80% du besoin annuel total.
Quant aux durées de ce type de crédits, elles sont variables selon la nature du produit traité
conformément à l’annexe II de la circulaire 87-47. Les échéances de paiement ont également
été fixées par la même annexe et dépendent également des produits objet des crédits.
L'échéance de ce crédit est fixée au 31 mars de chaque année. Renouvelable pour juste motif
comme toute autre forme de crédit à court terme. Le montant du crédit est limité au financement
des quantités d'huiles équivalentes à la capacité de stockage de l'huilerie sans excéder 15% des
prévisions de trituration.
100% de la valeur du stock de pointe des huiles d'olives détenus par l'ONH.
100% de la valeur de la collecte prévisionnelle pour les céréales, les légumineuses et les
vins.
L'évaluation des stocks objet du crédit se fait sur la base des prix de référence indiqués au niveau
de l’annexe 3 de la circulaire BCT n° 87-47.
21
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les créances nées sur l’étranger sont relatives à des services ou marchandises livrés hors du
territoire tunisien, ayant fait l’objet d’une facture ou d’un contrat mais dont les montants
correspondants n’ont pas encore été payés par les clients. Ce crédit ne peut être octroyé que
pour les créances dont les délais de règlement sont inférieurs à 360 jours à partir du jour de
l’octroi du crédit. Le montant du crédit est égal au montant de la créance.
22
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Ces crédits sont principalement destinés à financer des investissements contrairement aux
crédits à court terme qui sont destinés à financer l’exploitation. La circulaire de la BCT n°87-
47 a déterminé les différents types de crédits à moyen termes définis selon leur objet. On
distingue alors :
1
Circulaire BCT n°87-47, article 12.
2
Dictionnaire de la banque : Mémento des opérations et de législation bancaire.
3
Commission destinée à approuver les projets bénéficiaires des avantages fiscaux régis par le code d’incitation
aux investissements. Voir code d’incitation aux investissements, article 52.
23
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
ne doit pas dépasser le montant du financement par emprunt tel qu’il figure au niveau du schéma
de financement approuvé par la commission.
Par contre si le projet réalisé dans les mêmes secteurs mais qui n’ont pas droit aux avantages
fiscaux du code d’incitations aux investissements, bien que certains d’entre eux peuvent
bénéficier d’autres incitations régies par d’autres textes, alors le montant du crédit à moyen
terme ne doit pas excéder 70% du coût du projet, y compris le fond de roulement plafonné à
10% de la valeur du projet, ces projets ont été déterminés par la circulaire 87-47 comme suit :
Le montant du crédit fixé au-dessous des plafonds ci-haut indiqués doit être déterminé par la
banque suite à une étude approfondie du projet, des composantes de l’investissement en termes
de prix et d’utilité et de l’adéquation du business plan.
C’est un crédit accordé aux personnes désirant acquérir une société publique ou une partie de
son actif dans le cadre de la privatisation de ladite société. Le plafond de financement s’élève à
70% du coût d’acquisition. Il convient de préciser que le crédit est accordé aux acquéreurs et
non pas à la société acquise.
La consolidation consiste à supprimer l’encours ou une partie de l’encours des crédits d’un
client en contrepartie de l’octroi d’un nouveau crédit. La consolidation peut avoir comme
objectif :
24
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Contrairement à la mobilisation des créances nées sur l’étranger, le crédit export à moyen terme
permet de financer des créances dont les délais de règlement dépassent un an.
Cette forme de concours est destinée à financer la production de plants par les pépiniéristes. Le
montant du crédit est fixé à 80% du coût de production des plants à produire et sa durée ne doit
pas dépasser deux ans.
Ce concours est destiné à financer la multiplication des semences de pommes de terre et couvre
80% des charges culturales relatives aux quatre phases de multiplication des semences s'étalant
chacune sur une année dont 6 mois de multiplication et 6 mois de conservation.
Le crédit dont la durée est fixée à 4 ans, correspondant à la durée du processus de multiplication
des pommes de terre qui inclut 4 phases de 1 an chacune. Le déblocage du crédit doit se faire
en 8 tranches décalées de 6 mois soit le 1er janvier et le 30 juin de chaque année. Le
remboursement se fait en bloc à la fin du cycle de production.
C’est un crédit destiné aux entreprises agréées pour la commercialisation du matériel agricole
neuf. Ce crédit vise à financer les opérations de vente à crédit effectuées par les dites sociétés.
Il est égal à 80% des prévisions de ventes à crédits accordés aux agriculteurs et la durée est
harmonisée avec la durée de vente à crédit qui leur est accordée (prévisions selon les budgets
et l’historique). A cet effet, les mêmes conditions de crédit doivent être appliquées par les
sociétés à leurs clients (taux d’intérêts, durée…)
25
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Crédits à moyen terme finançant les investissements dans les petits métiers
Ces crédits sont destinés au financement des projets des petites entreprises et des petits métiers
dont le coût n’excède pas 100.000 dinars, fonds de roulement compris, éligibles au FONAPRA1
dont la liste est reprise à l’annexe de la circulaire BCT n° 87-47.
Les crédits peuvent financer jusqu’à un maximum de 60% du coût de l’investissement fonds de
roulement compris. Le complément est assuré par les fonds propres qui comprennent la dotation
du FONAPRA et l’apport personnel dont le minimum varie selon la valeur du projet sauf pour
les membres des familles nécessiteuses inscrites dans le registre de pauvreté qui bénéficient
d’une dotation remboursable remplaçant les apports personnels. L’échéancier est dressé selon
la méthode de l’annuité constante avec un délai de grâce de 3 mois à 12 mois.
1
Le FONAPRA a été créé par la loi n° 81-76 du 9 août 1981. Il a pour objet la promotion du travail indépendant
et l’encouragement à la création et l’extension des petites entreprises dans les domaines de l’artisanat, des petites
manufactures et des activités de services à l’exception des activités à caractères commerciales ou agricoles.
26
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Cette forme de concours est destinée à financer les investissements dans le commerce de
distribution réalisés dans le cadre de la création, l'aménagement et l'extension de magasins à
rayons multiples ou d'entreprises commerciales à points de ventes multiples dans la limite de
de 60% du coût des investissements hors fonds de commerce et fonds de roulement exclus.
Cette quotité est portée à 70% pour les investissements dans les zones de développement
régional.
1
A son origine, cette disposition limite les zones industrielles décentralisées conformément aux dispositions du
décret n° 87-1287. Ce décret a été abrogé par le décret n° 94-426 du 14 février 1994 portant délimitation des zones
d’encouragement au développement régional définies par le code d’incitation aux investissements. Il convient
alors d’harmoniser la liste avec le nouveau décret lors de l’octroi de ce type de crédits.
27
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Le montant de ces crédits ne doit pas excéder les quotités de financement fixées les crédits à
moyen terme d’investissement précédemment présentés.
D’un autre côté, peuvent bénéficier d’un crédit à long terme les entreprise d’exploitation des
foyers universitaire pour parfaire le financement de projets de création, d’extension ou
d’aménagement de foyers universitaires dans la limite de 50% du coût du projet. Le crédit aura
alors pour objet le finançant la construction, l’extension ou l’aménagement des foyers
universitaires.
1
Dans les secteurs de l'agriculture et de la pêche, de l'industrie, du tourisme et des autres services tels que fixés
par le décret n° 94/492 du 28 février 1994
2
Comme le PC familial et du chauffe-eau solaire.
28
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
remboursement peut atteindre 7 ans. Les banques fixent généralement un plafond au montant
de ce crédit généralement entre 25 000 dinars et 35 000 dinars.
Dans la pratique, la banque acquiert un équipement à la demande du preneur et sur la base ses
spécifications. Le preneur s’engage à utiliser ledit équipement pendant une certaine durée,
généralement cinq ans moyennant paiement d’une redevance annuelle au bailleur. Le bailleur
délivre une promesse unilatérale de vente de tout ou partie de l’équipement en faveur du preneur
qui pourrait en devenir propriétaire en réglant la valeur résiduelle. Ainsi, le leasing offre une
possibilité de financement à 100% de la valeur du bien.
Le preneur peut, en accord avec le bailleur, acquérir pendant la durée de la location, tout ou
partie desdits équipements, matériel ou biens immobiliers.
1
Loi n°94-89 du 26 juillet 1994 relative au leasing, article 1er.
29
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La circulaire aux banques et établissements financiers n°93-08 du 30 juillet 1993 définit les
engagements hors bilan comme étant « les opérations qui ne donnent pas lieu à utilisation en
trésorerie. Toutefois, leur exécution éventuelle pourrait modifier le montant ou la consistance
du patrimoine de la banque ». Cette définition englobe des éléments débiteurs (les engagements
donnés) et des éléments créditeurs (les engagements reçus). Les engagements de financements
et de garantie entrent dans la catégorie « Engagements donnés » qui inclut par ailleurs d’autres
engagements relatifs à des opérations de devises et des transactions sur des instruments
financiers dérivés. A cet effet, la même circulaire précise que « Par nature, les engagements
par signature englobent les engagements de financement, les engagements de garantie et les
opérations en devises ».1
Les développements qui suivent traitent des engagements de financement et de garanties objet
de la norme comptable NCT 24 et des revenus qu’ils génèrent. Ils sont enregistrés en hors bilan
pour le montant non utilisé. Dès qu'ils sont utilisés, ils sont enregistrés dans le bilan et cessent
donc de figurer en hors bilan.
1
Annexe à la circulaire aux banques et établissements financiers n°93-08 du 30 juillet 1993.
30
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Il s’agit d’un contrat qui autorise le client de la banque à bénéficier d’un jeu de facilités
comprenant des prêts et avances et/ou des engagements par signature dans des limites biens
déterminées et à des conditions définies à l’avance dans le contrat. Une ligne de crédit est
généralement accordée dans le cadre de financement de l’exploitation et peut inclure également
des facilités liées aux opérations d’investissements. Elle permet de simplifier les procédures de
recherches de financements pour chaque opération réalisée par l’entreprise. La banque analyse
d’une façon approfondie l’activité du client et étudie les facilités qu’il sollicite avant de fixer
les facilités autorisées et les plafonds de chacune d’elles.
Les lignes de crédits incluent surtout des lignes de crédits de gestion y compris des découverts
bancaires et des autorisations d’engagements par signature que le client sera amené à utiliser au
cours de son activité.
La ligne de crédits est inscrite en hors bilan pour les montants non utilisés. Elle reste ouverte
pour toute la période consentie et est généralement renouvelée à la demande de client après
mise à jour de l’étude et de l’analyse de sa situation financière. Les tirages réalisés sont
progressivement transmis au bilan sous forme de créances sur la clientèle. Les lignes doivent
figurer pour les montants non utilisés.
1
Annexe à la circulaire aux banques et établissements financiers n°93-08 du 30 juillet 1993. Commentaires relatifs
à l'établissement de la situation mensuelle comptable
31
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
clientèle » pour les montants débloqués contre annulation de l’engagement hors bilan pour le
même montant.
Les crédits notifiés non utilisés correspondent non seulement aux accords de CLMT non encore
mis en place mais aussi aux montants non débloqués de ces accords même après leur mise en
place et le démarrage des tirages et ce, dans le cas où l’utilisation du crédit est prévue sur
plusieurs tranches. C’est le cas par exemple pour les crédits à l’habitat qui sont débloqués à
mesure de l’avancement des travaux et après présentation des pièces justificatives des dépenses
engagées. De plus, certains CLMT sont obligatoirement débloqués par tranches conformément
à la réglementation bancaire. C’est le cas par exemple des crédits à moyen terme de
multiplication des semences de pomme de terre.
32
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La banque est tenue d’exécuter les clauses et les conditions insérées dans le SWIFT d’ouverture
du crédoc ainsi que toute les modifications apportées par la suite au cours de la durée de
l’engagement.
Le crédoc est l’engagement de la banque émettrice envers le fournisseur de son client, qui est
le bénéficiaire du crédoc et le client de la banque notificatrice, de lui verser le montant relatif à
une opération de vente lorsque la transaction est réalisée après justification de la réalisation par
les documents justifiant l’identification de la marchandise et sa livraison.
Cet engagement stipule généralement l’existence du montant requis dans le compte courant du
donneur d’ordre. Il est généralement bloqué par la banque émettrice jusqu’à finalisation de la
transaction et apurement du crédoc.
Lorsque le crédit est simplement irrévocable (non confirmé) il n’y a de rapport d’obligation
qu’entre le bénéficiaire et la banque émettrice. Il importe donc au bénéficiaire d’examiner et
d’apprécier très soigneusement le risque d’insolvabilité de la banque émettrice et plus
particulièrement le risque pays, appelé également risque politique ou risque de non transfert.
33
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les crédits documentaires peuvent revêtir plusieurs formes selon les modalités d’utilisations
choisies.
Dans la majorité des cas, le Crédoc est utilisable par paiement à vue dans le cadre d’un
engagement irrévocable et confirmé. Le montant est alors disponible dès que la banque
notificatrice et confirmatrice ait reçu et vérifié les documents exigés. Le bénéficiaire peut en
disposer immédiatement. Si le crédit n’est pas confirmé, la banque notificatrice n’est pas
obligée d’exécuter le paiement qu’à partir du moment où elle a reçu la contre-valeur des
documents.
34
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
L’exportateur présente avec les documents une traite à terme qu’il tire, suivant les termes du
crédit documentaire, sur l’acheteur, sur la banque émettrice, sur la banque confirmante ou sur
une banque tierce. La présentation des documents reconnus conformes entraîne l’acceptation
de la traite. Cette pratique permet au bénéficiaire non seulement de recevoir une garantie de
paiement régie par le droit cambiaire mais aussi de pouvoir disposer des fonds avant l’échéance
de paiement consentie par la possibilité d’escompter l’effet reçu.
Le document exigé pour que de tels paiements se fassent en faveur du bénéficiaire, est
généralement une simple certification que le donneur d’ordre a failli à ses obligations.
35
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les garanties bancaires sont généralement accordées pour garantir des engagements obtenus
auprès d’autres banques ou bien dans le cadre de réalisation de contrat de fourniture de biens et
de services. Elles peuvent être demandées par le client pour plusieurs motifs et dans le cadre de
ses transactions courantes. Elle est généralement exigée par ses fournisseurs ou toute autre
contrepartie de son activité. A cet effet, il y a toute une panoplie de garanties bancaires
déterminées selon leur objet et leur utilisation
36
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
soumissions soient déposées par des entreprises dont la surface financière et technique est
suffisante pour faire face aux obligations contractuelles.
La garantie de soumission est émise pour une durée limitée mais elle peut être reconduite si les
délais de l’adjudication sont prorogés.
1.2.3.4. L’aval
L’aval d’un effet par une banque garantit son règlement à l’échéance. Elle se substitue de ce
fait au débiteur original en cas de défaut de paiement. Le porteur d’effets avalisés par une
banque ne rencontrerait pas de difficultés pour leur escompte. L’aval crée à la charge de son
acteur une obligation indépendante de l’obligation principale garantie. Ce qui se vérifie au
niveau du rapport de l’avaliste (ou avaliseur) avec les autres intervenants.
L’aval est donné soit directement sur une lettre de change, soit par acte séparé indiquant le lieu
où il est intervenu1.
1
Code de commerce, article 289.
37
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
est en droit de réclamer le montant de la caution provisoire de la banque qui se trouve obligée
de lui verser le montant de ladite caution provisoire, lequel est destiné à couvrir les frais et
éventuel manque à gagner dus au retard observé dans le démarrage des travaux du fait de
l’entrepreneur récalcitrant.
b) Le cautionnement définitif
La caution définitive ou de bonne fin est réclamée par le maître de l’ouvrage lorsque
l’entrepreneur, dont l’offre a été retenue, manifeste son intention de réaliser les travaux
convenus. Elle a pour objet de garantir la bonne exécution des obligations contractuelles par
l’adjudicataire du marché.
Le bénéficiaire des travaux demande en contrepartie des sommes versées à l’entrepreneur pour
lui permettre de financer le début des travaux (avance sur travaux), une caution de
préfinancement. Les sommes ainsi avancées représentent un pourcentage de la valeur du
marché (généralement 10%) et sont amorties au même taux sur les décomptes établis au fur et
à mesure de l’avancement des travaux de sorte qu’à la réalisation du marché et après
l’établissement du décompte définitif, le montant du préfinancement soit entièrement récupéré.
38
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
En remplacement d’un règlement immédiat des droits et taxes dus, l’administration des douanes
exige le cautionnement d’une banque. Aux termes de l’article 276 du code des douanes, la
caution n’est pas une caution ordinaire au sens du code des obligations et des contrats, ni un
codébiteur mais une véritable redevable au même titre que l’obligé principal.
a) L’obligation cautionnée
C’est un écrit par lequel le redevable s’engage avec la banque caution à payer au receveur des
douanes ou à son ordre les sommes représentant le montant des droits et taxes dus au titre des
marchandises importées et détaillées sur des déclarations désignées, ainsi que l’intérêt de retard,
le cas échéant. Cet écrit a pris dans la pratique la forme d’un billet à ordre. La banque s’engage
en qualité de signataire avaliseur du souscripteur d’un billet à ordre.
L’échéance de l’obligation cautionnée doit être précisée, autrement elle est considérée payable
à vue. Le délai de paiement accordé par l’administration des douanes à l’importateur est
généralement de 3 mois.
b) Le cautionnement d’enlèvement
La caution d’enlèvement dite crédit d’enlèvement est un écrit par lequel l’importateur s’engage
avec la banque caution en prenant possession des marchandises avant calcul et paiement effectif
des droits de douane, à régler ces droits une fois déterminés et devenus exigibles.
39
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Appliqués aux engagements bancaires, les intérêts sont la rémunération des avances et prêts
qui correspondent à une réelle mise à disposition des fonds. Sachant que ces avances et prêts
peuvent ouvrir droit à la perception de rémunérations autres que les intérêts mais ces derniers
correspondent à des rémunérations de services plutôt qu’a des rémunérations de fonds mis à
disposition. Les commissions perçues à l’occasion de l’octroi de crédit mais qui ne
correspondent pas à une rémunération de services sont en essence des compléments d’intérêts.
D’ailleurs les normes comptables préconisent qu’elles soient intégrées aux intérêts dans le cadre
du taux de rendement effectif.
En matière de crédits, les types d’intérêts les plus connus dans le secteur bancaire sont les
intérêts nominaux, les intérêts de retard et les intérêts intercalaires.
Le taux d’intérêts nominal peut être fixe ou variable. Il est variable lorsqu’il est indexé à un
taux de référence (le TMM, le LIBOR, l’EURIBOR…). Il est fixe lorsqu’il est sous forme de
pourcentage stable du principal de la dette. A titre d’exemple, le taux d’intérêt pour les crédits
à l’habitat dont la durée de remboursement dépasse 15 ans doit être obligatoirement fixe1.
1
Circulaire BCT n°91-22, article 35 ter.
40
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Il faut préciser que, bien que les intérêts nominaux soient les intérêts officiellement payés par
le client en rémunération de son prêt, les commissions payées par le client qui sont directement
rattachées à la mise à disposition des fonds sont également des formes d’intérêts dissimulés.
Les principes comptables préconisent leur prise en compte avec les intérêts dans le cadre du
taux de rendement réel.
En effet, le taux d’intérêt réel est le taux de rendement nominal ajusté par les autres montants
perçus par la banque sous forme de frais et commission et qui sont directement liées à la mise
à disposition des fonds.
En règle générale, une créance arrivée à terme devrait être payée en principal et en intérêt. Le
non-paiement d’une échéance entraine des dédommagements au profit du créancier. Ainsi, les
intérêts de retard sont considérés comme étant des dédommagements dus par le débiteur suite
au non-respect des clauses contractuelles. En effet, le COC stipule que « les dommages-intérêts
sont dus, soit à raison de l'inexécution de l'obligation, soit à raison du retard dans
l'exécution ».1
En effet, plusieurs types de crédits sont débloqués sur plusieurs tranches. Le déblocage par
tranches peut être imposé par les textes réglementaires comme dans le cas du crédit de
production de semences, par les procédures internes et les bonnes pratiques du secteur, comme
c’est le cas pour le crédit à l’habitat, ou bien en commun accord entre la banque et son client.
Par ailleurs, l’échéancier de paiement est déterminé pour les échéances à payer à partir du
déblocage total du principal de l’emprunt. D’ailleurs c’est généralement la date à partir de
laquelle commence à courir la durée de l’emprunt. Dans la majorité des cas, les banques
prévoient le paiement d’intérêts supplémentaires autres que les intérêts nominaux appelés
1
Code des obligations et des contrats, article 277.
41
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
intérêts intercalaires. Ces intérêts intercalaires sont payés sur les montants partiellement
débloqués avant le déblocage total du prêt.
Les intérêts intercalaires peuvent être payés par le client avant le déblocage total du prêt. Soit
durant la période qui sépare le premier et le denier déblocage. Le client paye alors seulement
les intérêts sur les tranches débloquées jusqu’à commencement des prélèvements prévus par
l’échéancier des paiements. Sinon, ces intérêts intercalaires peuvent être calculés par la banque
et ajoutés aux intérêts nominaux lors du remboursement du prêt. Le total des intérêts
intercalaires peut dans ce cas-là être étalé sur la durée du crédit d’une façon linéaire.
Ce mode de paiement est obligatoire pour les CLMT. En effet, l’article n°35 de la circulaire
BCT n°87-47 stipule que : « Les intérêts sont payables à terme échu et décomptés à partir de
la date à laquelle le compte courant ou le compte chèque du bénéficiaire a été crédité. »
42
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
banque »1. La banque doit fixer les taux applicables à ces différentes formes de prêts qu’elle
met à la disposition de sa clientèle d’une manière à dégager un rendement qui lui permet
d’assurer sa continuité d’exploitation.
Toutefois, la banque est tenue d’informer la banque centrale des taux d’intérêts qu’elle applique
à ses crédits conformément aux dispositions de l’article 37 de la circulaire BCT n°91-22 qui
stipule que : « Chaque banque doit communiquer à la Banque Centrale de Tunisie les
conditions débitrices et créditrices ainsi que le niveau de ses commissions dix (10) jours au
moins avant leur date d'entrée en vigueur et ce, conformément au barème en annexe »
La fixation des conditions d’engagement est un exercice qui prend en compte non seulement
les données du marché liées à la concurrence et aux tarifs appliqués dans le secteur mais aussi
les coûts encourus par la banque afin de mettre en place ledit engagement. Ces coûts peuvent
être résumés dans les catégories suivantes :
a. Les coûts correspondants à des intérêts :
Coût du risque : il s’agit des pertes d’intérêts et du principal calculées d’après les
statistiques pour chaque crédit. Plus le risque est élevé, plus les coûts augmentent
Coûts de refinancement : ils correspondent aux frais que la banque engage pour se
procurer l’argent qu’elle prête. Ces coûts dépendent normalement de la situation
qui règne sur le marché monétaire et le marché des capitaux, ainsi que de la durée
Coûts des fonds propres : rémunération de la part de fonds propres prescrite par la loi,
qui couvre le crédit
b. Les coûts correspondants à des commissions :
Coûts de la mise à disposition : coûts engendrés par des fonds qui sont mobilisés pour
des limites de crédit non utilisés et qui doivent être disponibles immédiatement
pour le client
c. Les coûts correspondant à des frais :
Coûts d’exploitation : coûts pour le personnel, l’infrastructure, etc., qui sont liés au
traitement des affaires du crédit
Bien que la fixation des taux d’intérêts soit libérée par la règlementation bancaire, la banque
centrale a fixé certaines restrictions qui limitent le niveau des intérêts sur crédits.
1
Circulaire BCT n° 91-22, article 26.
43
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les TEG moyens de chaque trimestre sont déterminés par la BCT à la fin du trimestre, pour
tout le secteur, sur la base de la moyenne arithmétique des TEG moyens pratiqués par les
banques pour chaque catégorie et déclarés à la BCT conformément au modèle de déclaration
annexé à la circulaire 2000-032. Ces moyennes ainsi que les seuils des TEG excessifs de chaque
trimestre sont publiés au JORT par arrêté ministériel3. Un nouveau TEG moyen peut être publié
au cours du trimestre si les coûts des ressources des banques enregistrent une grande variation4.
Le TEG est défini comme étant le taux qui égalise les montants servis au client aux paiements
qu’il est amené à verser dans le cadre du remboursement de son crédit. Le montant servi au
client est le montant du crédit net des commissions indiquées au niveau de l’article 4 de la
circulaire BCT n° 2000-03 à savoir :
- la commission sur effets escomptés lorsque le crédit est mobilisé par des effets ou par
des billets à ordre,
- la commission sur opérations de virement lorsque le crédit suppose des opérations de
virement,
- la commission de mouvement,
- la commission de découvert,
- la commission d'étude,
- la commission de recherche, de mise en place et de montage de financement,
- la commission d'engagement.
1
Loi 99-64, article 1.
2
Circulaire BCT 2000-03, annexe 1.
3
Décret 2000-462, article 5.
4
Décret 2000-462, article 6.
44
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
- Sont exclus du calcul du taux d'intérêt effectif global d’une catégorie de crédits, tous
les crédits faisant l'objet de contentieux, les crédits gelés et les crédits dont les taux
d'intérêt sont réglementés ou bonifiés par l'Etat.
- Sont exclus du calcul du taux d'intérêt effectif global, les impôts, droits, frais et
commissions prélevés par le prêteur en qualité de percepteur au profit de l'Etat ou de
tout autre organisme conformément à la législation et la réglementation en vigueur.
- Sont également exclus du calcul du taux d'intérêt effectif global, les commissions et
frais prélevés par le prêteur pour son propre compte et n'ayant pas de lien direct ou
indirect avec les opérations découlant de l'octroi de crédit.
Les catégories de crédits auxquelles est appliqué un même TEG moyen sont déterminées par le
décret n° 2000-03 comme suit :
3) crédits à la consommation,
7) prêts universitaires,
9) affacturage.
45
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
b) Intérêts sur les crédits en devise accordés aux résidents par les banques off-shore
Les banques off-shore sont autorisées à accorder des crédits en devise à ses clients résidents
avec certaines conditions, dont principalement l’obligation d’avoir réalisé un chiffre d’affaire
préalable en devise par le client bénéficiaire.
Les intérêts perçus sur ces crédits en devise sont plafonnés à 3:
Taux de référence + 3/8 % pour les CCT
Taux de référence + 5/8 % pour les CLMT
Le taux de référence étant le taux du marché international représentatif de la monnaie de contrat
(par exemple EURIBOR pour les crédits en Euro et LIBOR pour les crédits en GBP). Les taux
pratiqués sur les différents marchés internationaux du crédit sont publiés mensuellement par la
BCT. En cas de dépassement de ces taux, l'accord de la Banque Centrale est requis. Dans la
pratique, ces limites, datant de l’année 1986, ne peuvent plus être respectées selon les conditions
actuelles des taux internationaux. La majorité des crédits sont en dépassement.
c) La concurrence loyale
La libération des conditions de banque ne doit pas aboutir à des pratiques non concurrentielles.
Cette règle est valable non seulement pour les intérêts mais aussi pour les commissions.
A cet effet, l’article n°38 de la circulaire 91-22 stipule que : « La libéralisation des conditions
débitrices et créditrices et du niveau des commissions et l'émission de produits financiers
nouveaux ne doivent pas donner lieu à une concurrence déloyale entre les banques. Ces
dernières sont tenues de respecter le barème qu'elles ont fixé en toute liberté. Elles doivent
s'abstenir d'accorder des avantages, de quelque nature que ce soit, non prévus dans les barèmes
communiqués à la Banque Centrale de Tunisie et ayant une incidence sur leurs conditions
débitrices et créditrices. Toute infraction expose la banque contrevenante aux sanctions
prévues par la loi. »
1
Circulaire BCT n°91-22, article 31.
2
Circulaire BCT n°91-22, article 30.
3
Circulaire BCT n°86-13, paragraphe V, alinéa 2.
46
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
En matière d’engagement bancaire, les services rendus par la banque peuvent être liés aux
engagements de bilan comme ils peuvent être liés aux engagements par signature.
La majorité des commissions perçues sur les engagements de bilan sont étroitement liées à
l’opération de mise à disposition des fonds. Ils sont de ce fait considérés comme faisant partie
intégrante du taux d’intérêt et ne représentent pas, d’un point de vue comptable, un service
autonome rendu aux clients. Les commissions qui, bien que perçues à l’occasion d’octroi de
prêts et avances, ne sont pas étroitement liées à la mise à disposition des fonds, sont la
contrepartie de vrais services autonomes rendus à la clientèle. Tel est le cas par exemple des
commissions d’études qui sont théoriquement perceptibles dans tous les cas, aussi bien lorsque
la demande est approuvée que dans le cas contraire. Bien que dans la pratique, les banques ne
reçoivent pas de commissions d’étude si la demande de prêt est rejetée.
La majorité des commissions perçues sur les engagements hors bilan sont la rémunération d’un
service rendu par la banque. En effet, les services rendus dans le cas des engagements hors bilan
correspondent soit à un engagement envers la clientèle de mettre à sa disposition des fonds soit
la garantie des transactions qu’il fait avec les tiers.
Selon la norme NCT 24, les commissions sur engagements sont réparties en trois catégories :
les commissions rémunérant la mise en place d'un engagement, ces commissions sont
généralement liées à l'exécution d'un acte bien déterminé ne donnant pas nécessairement
lieu au montage d'un crédit. C'est le cas des commissions prélevées en rémunération de
l'évaluation et l'étude de dossiers préalablement à l'octroi d'un concours bancaire ;
les commissions gagnées à mesure que des services sont rendus. Ces commissions sont
généralement calculées en fonction de la durée et du montant de l'engagement. Tel est
le cas des commissions de garantie, des commissions d'acceptation et des commissions
sur les crédits documentaires ;
les commissions rémunérant des services faisant partie intégrante du montage d'un
crédit, c'est généralement le cas des commissions d'ouverture de crédit et d'engagement.
47
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
48
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Toutefois, la banque centrale a interdit aux banques la perception de commissions autres que
celles indiquées au niveau de l’annexe 1 de la circulaire de la BCT n° 91-22.
Les bases d’estimation des différentes commissions sont déterminées au niveau de l’annexe 1
de la circulaire BCT n°91-22. Les tarifs et les taux appliqués par chaque banque doivent être
indiqués au niveau de cet annexe et communiqués à la BCT.
49
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
- Commission sur
avals, cautions,
acceptations Un pourcentage du montant de
bancaires et autres l’engagement
engagements par
signature
- Montant fixe par opération si
avec blocage de provision.
- Commission sur
- Un pourcentage du montant de
lettres de garantie
la garantie si sans blocage de
provision
50
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
51
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La NCT 24 stipule que les revenus des engagements bancaires sont soit des intérêts soit des
commissions et que la prise en compte de ces revenus obéit aux règles de reconnaissance des
revenus en général énoncées au niveau de la NCT 03. Ainsi, et si on considère que les
commissions sont perçues en contrepartie de prestations de services, comme c’est indiqué au
niveau des chapitres précédents, alors les règles applicables à la prise en compte des revenus
des engagements bancaires figurent au niveau des sections « Prestation de services » et
« Intérêts, redevances et dividendes » de la NCT 03.
Toutefois, la NCT 24 elle-même donne des directives pour la prise en compte des revenus des
engagements qui paraissent, à première vue, contradictoires aux règles indiquées au niveau de
la NCT 03 notamment en ce qui concerne la prise en compte des intérêts en fonction du
rendement effectif des fonds prêtés. Ces ambiguïtés seront traitées après la présentation du
principe général.
Par ailleurs, la NCT03 stipule que les intérêts sont constatés en fonction du temps écoulé et en
prenant en compte le rendement effectif des fond prêtés2. Ainsi, les intérêts sont principalement
perçus suite à l’octroi de prêts et avances de toutes formes.
1
NCT 03, article 19.
2
NCT 03, article 20, paragraphe (a).
52
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
de déterminer d’une façon fiable le montant des intérêts d’autant plus que les paiements
effectués par le client comprennent en général une partie imputable au remboursement du
principal de la créance et une partie relative aux intérêts qu’il convient de distinguer.
L’accord est généralement sous forme de contrat de prêt qui définit le prix de la mise à
disposition des fonds et pouvant être appuyé par un tableau d’amortissement où sont indiqués
les amortissements du principal et les intérêts à percevoir comme dans le cas de crédit à long
ou moyen terme.
Parfois l’accord prend la forme d’une simple approbation de financement généralement des
facilités ponctuelles accordées dans le cadre du comité d’exploitation ou même au niveau de
l’agence dans certaines limites. Ces facilités ponctuelles sont obtenues hors lignes de crédits
afin de satisfaire un besoin imprévu de financement à très court terme suite à une demande
explicite ou implicite du client (paiement de chèque avec insuffisance de provision).
Généralement ce sont les conditions générales de banque qui sont appliquées dans ces cas sauf
stipulation contraire au niveau de l’accord de financement et obtention des approbations
d’exceptions requises selon les procédures internes.
Il est à rappeler qu’en droit civil, les montants prêtés entre commerçants ouvrent droit à la
perception d’intérêts même en absence d’écrit1. Lorsque le prêt est consenti entre non
commerçants, la stipulation d’intérêts ne peut être faite qu’en cas d’écrit. Nous sommes là face
à une ambiguïté dans le cas où seulement l’une des deux parties est commerçante. En droit
comparé, le législateur français précise que l’obligation de stipuler les intérêts dans un écrit est
déterminée selon la catégorie du débiteur et non pas des deux contractants. Ainsi, un prêt
accordé à un commerçant ouvre automatiquement droit à la perception d’intérêts alors qu’un
prêt accordé à un non commerçant ne peut générer des intérêts qu’en cas d’écrit mentionnant
ces intérêts.
En droit civil également, et au cas où les parties contractantes n’ont pas fixé le montant des
intérêts à percevoir, les intérêts seront calculés sur la base du taux d’intérêt maximum des
découverts bancaires autorisé par la BCT majoré de 0,5%2. Toutefois, la règlementation
bancaire ne permet pas aux banques d’appliquer un taux dépassant le taux d’intérêt effectif
maximum pour chaque catégorie d’engagement. Il s’en suit qu’en absence d’écrit, le taux
maximum applicable serait le minimum d’une part entre le plafond fixé par la BCT pour la
1
COC, article 1096.
2
COC, article 1100.
53
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
catégorie et d’autre part le taux fixé par le droit commun correspondant au taux maximum
applicable aux découverts bancaires majoré de 0,5%. D’un autre côté, ces taux ne peuvent pas
dépasser les conditions générales affichées par la banque même en cas d’absence d’écrit.
Dans tous les cas, et afin de lever toute ambiguïté liée au droit de perception d’intérêts et au
montant de ces intérêts, les banques sont appelées à stipuler la perception d’intérêts et de fixer
leur montant d’une façon explicite dans des contrats écrits qui matérialisent les prêts accordés
ainsi qu’au niveau des conditions générales de banque qu’il convient de faire approuver par le
client avant toute ouverture de compte.
Le recouvrement des intérêts n’est pas raisonnablement certain lorsqu’il y a des doutes par
rapport à la capacité du client à éteindre ses engagements à cause de circonstances internes ou
externes. On parle de circonstances internes lorsque les capacités financières du client sont
perturbées, les circonstances externes sont plutôt liées aux données environnementales telles
que la situation du marché, la stabilité juridique, la stabilité politique…
Dans de tels cas, il convient de ne pas constater les intérêts. Le traitement adéquat face à ces
incertitudes sera détaillé au niveau des paragraphes relatifs à la prise en compte des
incertitudes1.
Les intérêts sont courus suite au passage du temps. Les intérêts qui doivent être pris en compte
en résultat durant une période représentent une part du total des intérêts de l’engagement
proportionnelle à la part de la période concernée par rapport à la durée totale de l’engagement.
1
Voir paragraphes relatifs aux difficultés liées à la prise en compte des revenus d’engagements bancaires.
2
Cadre conceptuel de la comptabilité financière, article 40.
3
Voir paragraphes relatifs aux difficultés liées à la prise en compte des revenus d’engagements bancaires.
54
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Le rattachement aboutit donc à la constatation des intérêts courus sur la période auditée et dont
le paiement sera effectué au cours des exercices ultérieurs dans le compte « Créances
rattachées » et les intérêts perçus non encore courus dans un compte de régularisation passif
« Dettes rattachées »
Les règles de rattachement des intérêts sont édictées par les normes NCT 03 et NCT 24.
En effet, l’article 20 de la NCT 03 stipule que : « Les revenus résultant de l'utilisation des
ressources de l'entreprise par des tiers moyennant intérêts, redevances ou dividendes doivent
être comptabilisés selon les règles ci-après :
a. pour les intérêts, en fonction du temps écoulé en tenant compte du rendement effectif
de l'actif
b. … »
D’un autre côté, l’article 37 de la NCT 24 stipule que : « Lorsque des créances découlant de
financements ou de prêts sont remboursables de manière échelonnée par des versements
périodiques d'un montant constant, qui comprend à la fois le paiement des intérêts et le
remboursement d'une partie du montant du financement ou du prêt, le montant à imputer au
titre des intérêts courus est déterminé par application du taux réel découlant des dispositions
du contrat au solde restant dû en capital en début de chaque période »
Le taux réel découlant des dispositions du contrat n’est autre que le taux de rendement effectif
indiqué au niveau de la NCT 03.
55
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
la valeur comptable initiale de l'actif. Les revenus sous forme d'intérêts comprennent le montant
de l'amortissement de toute prime ou autre écart entre la valeur comptable initiale d'un titre et
son montant à l'échéance1. »
Le taux de rendement effectif est donc un taux qui prend en compte tous les paiements effectués
par le client autres que les intérêts nominaux figurant au niveau des échéanciers paiement tels
que les commissions perçues à l’occasion de l’octroi du prêt.
Les commissions à prendre en compte pour l’estimation du taux de rendement effectif sont
celles qui sont étroitement liées aux prêts et qui ne peuvent être encourues que si les prêts ou
les avances sont accordés. A écarter donc les commissions encourues même en cas de non
accord de prêt. D’un autre côté, les commissions et autres montants perçus à l’occasion de
l’octroi d’un crédit pour le compte d’autrui ne doivent pas être prises en compte au niveau du
chiffre d’affaires (commission de péréquation de change, commissions de garantie, primes
d’assurances…). Donc elles doivent également être écartées des calculs d’estimation du taux
de rendement effectif. L’article 41 de la norme NCT 24 a précisé les règles de rattachement des
commissions qui sont, comme il sera présenté dans le paragraphe suivant, hors champs
d’application du principe de rattachement par le biais du taux de rendement effectif. En effet,
et comme il sera précisé ultérieurement, les commissions à rattacher selon la norme NCT 24
sont plutôt liées aux engagements hors bilan et ne sont donc pas liées aux intérêts.
K: montant du prêt
c: total des commissions, frais et rémunérations prélevés lors du déblocage.
Rp : montant remboursé à chaque échéance y compris les commissions, frais et
rémunérations prélevés par le prêteur et liées directement au crédit.
P : périodicité du remboursement
t : taux de la période
n : nombre des périodes de remboursement.
1
NCT 03, article 22.
56
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Cette formule est valable aussi bien pour les intérêts payables à l’échéance que les intérêts
perçus d’avance.
Exemple :
DATE DE
Ech PAIEMENT SOLDE DE DEBUT ANNUITE PRINCIPAL INTERET RESTANT DU
(100 000 – 500) = 24 389,07 / (1+t) + 24 389,07 / (1+t)2 +24 389,07 / (1+t)3 +24 389,07 / (1+t)4
+24 389,07 / (1+t)5 + 1000 / (1+t)5
D’où t = 7,4517872 %
57
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La commission d’engagement est à étaler sur la période de mise en place. Il s’agit d’une
commission qui rémunère les tranches non débloquées qui constituent plutôt des
engagements hors bilan
La commission de recherche, de mise en place et de montage de financement et la
commission d’étude ne doivent pas être rattachées. Elles sont constatées lorsque le
service est réalisé
Les commissions de découvert et de mouvement sont rattachées aux intérêts sur comptes
débiteurs qui sont arrêtés trimestriellement et ne doivent pas de ce fait faire l’objet d’un
rattachement quelconque
Donc seule la commission sur escompte qui, parmi les commissions citées par la circulaire
n°91-22, peut être intégrée dans le calcul du taux de rendement effectif. Toutefois, tout montant
perçu par la banque pour son propre compte à part les commissions doit être pris en compte
pour l’estimation du taux effectif.
58
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
crédits et peuvent même atteindre le montant principal de l’emprunt ou le dépasser pour certains
crédits à long termes et ne peuvent donc par être perçus d’avance. Dans ce cas, le montant du
crédit est comptabilisé pour son nominal et les intérêts sont constatés moyennant les comptes
de régularisation actifs et pris en compte progressivement dans le résultat à mesure qu’ils sont
encourus tout au long de la durée de l’engagement.
Lorsque l'intérêt est versé au début de la période du crédit, il est dit précompté ou perçu
d’avance. L'intérêt précompté avantage le prêteur puisqu'il reçoit l'intérêt plus tôt, au début de
la période de placement. Cette forme d’intérêts est généralement utilisée par les banques pour
la majorité des crédits à courts termes, le montant mis à la disposition du client correspond au
principal net des intérêts. Toutefois, le crédit est comptabilisé pour son montant initial et
l’intérêt retenu est constaté dans un compte de régularisation passif et constaté en résultat
progressivement au prorata de la période encourue1.
1
NCT 24, article 16.
2
COC, article 278.
3
COC, article 1100.
59
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
L’application pure et simple des dispositions des articles 1098 et 1099 du COC permet d’ajouter
un autre moyen de calcul des intérêts de retard. En effet, la capitalisation des intérêts impayés
permet l’accroissement de la base de calcul, ce qui aboutit à des montants supérieurs aux intérêts
nominaux durant la période postérieure à la déchéance de la créance.
L’ambiguïté causée par l’absence d’une stipulation explicite au niveau de la législation peut
être complètement levée par la stipulation des intérêts de retard dans les conventions régissant
les engagements bancaires. Dans ce cas, les taux d’intérêts de retard seraient ceux stipulés dans
le contrat. A cet effet, il est primordial que les banques indiquent les conditions applicables au
retard de paiement des créances. D’ailleurs, les dispositions particulières du COC relatives aux
prêts à intérêts stipulent que la capitalisation des intérêts impayés n’est possible que si elle est
prévue par les contractants1, et donc le raisonnement précédemment indiqué n’est applicable
que pour les créances autres qu’intérêts impayés.
Par ailleurs, il convient de signaler que les intérêts de retard sont les revenus les moins certains.
En effet, il est très fréquent de voir des jugements où les intérêts de retard sont abandonnés et
parfois même les intérêts conventionnels le sont aussi.
1
COC, article 1099.
60
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
de bilan. En effet, n’étant pas une mise à disposition de fonds mais plutôt une sorte de garantie,
les engagements hors bilan sont naturellement rémunérés par des commissions alors que les
prêts et avances sont naturellement rémunérés par des intérêts. D’ailleurs, c’est pour cette raison
que le référentiel international inclut la quasi-totalité des commissions liées aux engagements
de bilan dans les intérêts par l’application du taux d’intérêt effectif.
Par ailleurs, il demeure entendu que, les commissions perçues par une banque pour le compte
d’autrui ne devraient pas être prises en comptes comme étant des revenus mais plutôt constatés
en dettes au passif du bilan. Il en est ainsi pour :
Selon la NCT 03, la prise en compte des commissions parmi les revenus n’est possible que si
le résultat peut être estimé de façon fiable1, c’est-à-dire lorsque l'ensemble des conditions
suivantes sont remplies :
le montant des revenus de la prestation de services peut être mesuré d'une façon fiable ;
il est probable que des avantages économiques futurs associés à l'opération bénéficieront
à l'entreprise ;
le degré d'avancement de l'exécution de la prestation de services peut être évalué de façon
fiable ;
les charges encourues pour la prestation de services et les charges à encourir pour achever
l'ensemble des services prévus peuvent être mesurées de façon fiable.
1
NCT 03, article 14.
61
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les commissions sont soit perçues pour des montants fixes (par exemple la commission
d’escompte, la commission de réalisation…), soit indexées à la valeur des engagements liés
(par exemple commission d’ouverture de crédoc, commission de garantie…). Les modalités de
perception sont définies au niveau des contrats ou tout autre document matérialisant les
engagements (SWIFT d’ouverture d’une lettre de crédit, conditions générales de banque…) afin
d’éviter toute ambiguïté lors de la constatation des revenus.
Ainsi, la mesure des commissions se base sur les conditions indiquées aux contrats et les
données internes élaborées par le système d’information de la banque (encours, durée
encourue…) et la fiabilité des montants des revenus dépend de celle de ces données dans le
système.
1
IAS 18, article 25.
62
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
rendement effectif utilisé pour la comptabilisation des intérêts sauf celles relatives à la mise en
place du crédit et qui sont encourues avant la décision d’octroi et ce, conformément aux règles
de rattachement des intérêts sus-indiqués. D’un autre côté, les commissions sont les principaux
revenus des engagements par signature alors qu’elles constituent des revenus moins importants
pour les engagements de bilan. A cet effet, les principes de rattachement des commissions
énoncés au niveau de la NCT 24 se rapportent plutôt aux commissions sur engagements hors
bilan. Ceci est confirmé par les commissions citées à titre d’exemple au niveau de la norme.
Pour la détermination des règles de prise en compte, la norme NCT 24 distingue plutôt entre
trois types de commissions indépendamment de la nature de l’engagement1 :
1. Les commissions rémunérant la mise en place d'un engagement, ces commissions sont
généralement liées à l’exécution d'un acte bien déterminé ne donnant pas
nécessairement lieu au montage d'un crédit. C'est le cas des commissions prélevées en
rémunération de l'évaluation et l'étude de dossiers préalablement à l'octroi d'un concours
bancaire ;
2. Les commissions gagnées à mesure que des services sont rendus. Ces commissions sont
généralement calculées en fonction de la durée et du montant de l'engagement. Tel est
le cas des commissions de garantie, des commissions d'acceptation et des commissions
sur les crédits documentaires ;
3. Les commissions rémunérant des services faisant partie intégrante du montage d'un
crédit, c'est généralement le cas des commissions d'ouverture et d'engagement.
Les principes de rattachement des commissions dépendent de la nature de l’objet de la
commission. En effet, la norme NCT 24 stipule que :
Les commissions sont prises en compte en résultat selon les règles ci-après :
pour les commissions rémunérant la mise en place d'un engagement, lorsque le service
est rendu ;
pour les commissions perçues à mesure que des services sont rendus, à mesure qu'elles
sont courues sur la période couverte par l'engagement ;
pour les commissions rémunérant des services faisant partie intégrante du montage d'un
crédit, à mesure qu'elles sont courues sur la durée de réalisation de crédit.
Ces dispositions ne manquent pas d’ambiguïté liée à la répartition exacte des commissions entre
les trois catégories avant d’appliquer le traitement préconisé.
1
NCT 24, Paragraphe 40
63
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
En effet, il faut harmoniser les dispositions de la norme avec la liste des commissions fixées
par la règlementation bancaire. A cet effet, il convient de répartir les différentes commissions
déterminées par l’annexe n°1 de la circulaire 91-22 sur les trois catégories indiquées par la
norme NCT 24 conformément à leur définition :
Tableau 2. Correspondance entre les commissions définies par la circulaire BCT n°91-22 et
la norme comptable NCT 24
64
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Pour le cas particulier des commissions sur crédoc rémunérés par plusieurs commissions,
certaines de ces commissions sont perçues à l’émission de l’engagement, d’autres sont perçues
au cours de la période d’engagement ou bien à l’expiration de l’engagement. Il convient de
déterminer comment rattacher chaque type de commission. Le tableau suivant répartit les
commissions de la deuxième catégorie selon la date de perception et donne un traitement
possible selon les dispositions de la norme NCT 24 :
Date de
Commission Principe de rattachement
perception
A l’émission Sur la durée initiale de l’engagement. En cas d’extension de
Commission sur la durée, c’est la commission de modification liée à
ouverture de crédit l’extension qui sera amortie pour la période ajoutée par
documentaire l’extension.
A l’émission Sur la durée initiale de l’engagement. En cas d’extension de
Commission de la durée, c’est la commission de modification liée à
confirmation sur l’extension qui sera amortie pour la période ajoutée par
crédoc export l’extension.
Sur la durée initiale de l’engagement. En cas d’extension de
Commission de la durée, c’est la commission de modification liée à
notification sur l’extension qui sera amortie pour la période ajoutée par
crédoc export l’extension.
A la date de Cette commission n’est plus courante parce que les SBE ne
Commission de paiement (date font plus d’opération de change sans passer par la salle de
change sur crédoc d’expiration ou marché. Elle dépend du montant du crédoc et peut être
date différée) estimée à l’émission et étalée sur la durée de l’engagement.
Vers la fin de Bien que perçues à l’expiration, cette commission peut être
Commission de
l’engagement estimée dès l’émission. En effet, il s’agit d’un montant fixe.
transmission sur
juste avant Il convient de la rattacher sur la durée du crédoc en contre
crédoc export
expiration. partie du compte « Commission à recevoir ».
65
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Date de
Commission Principe de rattachement
perception
En cours de La modification des crédoc apporte des nouvelles conditions
Commission de l’engagement d’engagement qui n’existaient pas auparavant. Il convient
modification sur de les étaler sur la période restante déterminée à la date de
crédoc export modification (nouvelle période étendue s’il y a eu extension
de date préalable)
A l’expiration Bien que perçues à l’expiration, cette commission peut être
Commission de estimée dès l’émission. En effet, il s’agit d’un montant fixe.
réalisation de Il convient de la rattacher sur la durée du crédoc en contre
crédoc partie du compte « Commission à recevoir ».
d. Autres commissions citées par la circulaire 91-22 ne pouvant pas être directement
affectées aux catégories de la NCT24
Pour ces commissions, nous proposons les traitements suivants :
66
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
1
Code des obligations et des contrats, article 343.
2
Code civil français, article 1254.
67
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
En absence d’une telle stipulation au niveau d’un accord écrit sous l’une des formes sus-
indiquées, le traitement le plus adéquat consiste à répartir les paiements reçus
proportionnellement entre principal et intérêt. Ce traitement est emprunté à la méthode
d’imputation des paiements en cas de consolidation de dettes incluant des impayés en intérêts.
D’ailleurs il est logique de faire l’équilibre entre les règles prudentielles comptables et les
intérêts de la banque conditionnés par les règles du droit commun.
Toutefois, il demeure entendu que l’application de toute autre mode d’imputation qui soit en
faveur du client ne peut être contestée. Tel est le cas de la méthode qui consiste à épuiser le
principal avant d’imputer les intérêts, ce qui correspond parfaitement à une approche
prudentielle.
68
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
précisant que: « Pour les actifs des classes 2, 3 et 4 décrites à l'article 8 précédent, tout
établissement de crédit ne doit incorporer dans ses résultats que les intérêts (ou produits) qui,
sans ses propres concours sous quelque forme que ce soit, ont été effectivement remboursés par
ses débiteurs. Tout intérêt (ou produit) précédemment comptabilisé mais non payé est déduit
des résultats.»1
Avant que le client ne devienne douteux, une entité reconnait les intérêts à recevoir parmi les
revenus de la période par respect du principe de rattachement. A partir du moment où le client
devient douteux, les intérêts non encore reçus ne peuvent plus être reconnus parce qu’un des
critères de reconnaissance fait défaut, à savoir l’assurance de perception d’avantages
économiques futurs. En effet, selon la NCT3 : « … les intérêts futurs ne devraient plus être
constatés en produits, mais plutôt dans un compte passif à mesure qu'ils sont courus2».
Ainsi, contrairement à certains référentiels comptables qui prévoient que les revenus douteux
doivent simplement cesser d’être pris en compte, le référentiel tunisien préconise de les
constater au passif du bilan sous forme d’agios réservés dès la classification du client en classe
2 ou classes supérieures. Les revenus impayés constatés pendant les exercices antérieurs
doivent être totalement provisionnés.
Figure 2. Différents modèles de prise en compte des incertitudes liées aux revenus des
engagements
1
Circulaire BCT n° 91-24, article 9.
2
NCT 3, article 26.
69
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Ainsi, les agios réservés sont des revenus courus dont l’encaissement est douteux, constatés
dans des comptes spécifiques d’actif soustractif. Il est important de noter que la norme NCT 3
indique que les revenus sur clients douteux sont réservés à mesure qu’ils sont courus. Ils
peuvent donc être échus (comptabilisés parmi les impayés en intérêts) ou non encore échus
(comptabilisés parmi les intérêts à recevoir).
Les intérêts courus non reconnus en résultat sont constatés dans un compte créditeur constituant
ainsi les agios réservés1. Toutefois, les revenus qui sont réellement payés par le client continuent
à être constatés en résultat même si le client est classé en classe 2, 3 ou 4 et ce, en respectant
l’ordre d’imputation exposé précédemment (voir le paragraphe « Ordre d’imputation des
paiements »)
En effet, comme indiqué précédemment, la circulaire de la BCT stipule que « … Tout intérêt
(ou produit) précédemment comptabilisé mais non payé est déduit des résultats » mais elle ne
précise pas que la déduction de ces produits précédemment reconnus se fait par annulation
directe ou par la constatation d’une charge compensatoire.
1
NCT 3, article 26.
2
NCT 3, article 25.
70
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
raisonnablement certain. De ce fait, les intérêts déjà constatés mais non encaissés doivent faire
l'objet d'une provision pour couvrir les risques de non recouvrement. »
De son côté, la NCT 24 stipule que : « Si une incertitude relative au recouvrement des
contreparties au titre de vente de marchandises et produits fabriqués, de prestation de services,
ou d'utilisation des ressources de l'entreprise par des tiers prend naissance après la
constatation des revenus, on constitue une provision distincte pour en tenir compte, le montant
initialement comptabilisé au titre des revenus n'est pas ajusté.1 »
La spécificité de la consolidation réside dans le fait qu’elle aboutit à la disparition des comptes
d’engagements liés aux revenus (Intérêts à recevoir, intérêts perçus d’avance et impayés en
intérêts) en contrepartie de l’apparition d’un engagement unique consolidé. D’un autre côté,
lorsque la créance consolidée inclut des agios réservés, ces derniers ne sont pas constatés suite
à la consolidation même si la classe du risque du client s’améliore. Ils sont plutôt recyclés au
niveau de l’état de résultat proportionnellement aux règlements futurs. A cet effet, la NCT24
dispose que : « Les revenus constatés au bilan antérieurement à la date de restructuration ou
de consolidation des engagements auxquels ils sont rattachés sont repris en résultat
proportionnellement aux encaissements réalisés sur ces engagements après la restructuration
ou la consolidation .Le montant des revenus repris en résultat est égal au montant des
encaissements pondérés par le rapport entre le montant total de ces revenus avant la date de
restructuration ou de consolidation et le montant total de l'engagement après cette même
date. »2
La norme ne fait pas de distinction de traitement pour les clients dont la classe de risque s’est
améliorée après la consolidation. De ce fait, le traitement préconisé par l’article 35 de la NCT
24 reste valable quel que soit la classe de risque du client concerné.
1
NCT 24, article 34.
2
NCT 24, article 35.
71
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
72
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
L’application pure et simple des dispositions de l’article 9 de la circulaire aux banques n°91-24
mène à interdire la reconnaissance de ces revenus en résultat lorsqu’ils sont générés par des
clients classés en l’une des classes supérieures à la classe 1. S’agissant de revenus remboursés
par des fonds fournis par la banque, ces revenus doivent être réservés.
73
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
De même, les agios réservés figurent également au niveau de l’actif en déduction des créances
sur la clientèle.
2.3.2. Postes de l’état des résultats liés aux revenus des engagements
Les revenus des engagements figurent au niveau de l’état des résultats sous deux rubriques :
Sous (b) les opérations avec la clientèle : qui représentent les intérêts et revenus assimilés
provenant des prêts et avances accordés à la clientèle (poste AC3 Créances sur la clientèle).
Sous (c) autres intérêts et revenus assimilés : qui incluent entre autres les commissions ayant le
caractère d'intérêt.
- les règles de prise en compte des engagements, de prise en compte des intérêts et des
commissions ainsi que de cessation de leur constatation ;
- les règles de constatation en engagements douteux, d'évaluation des provisions
individualisées et non individualisées les concernant, et de passation en perte.
Par ailleurs, lorsqu'elles sont significatives, les informations suivantes doivent être fournies
dans les notes aux états financiers :
- les informations sur les concentrations des engagements par groupe, secteur, zone
géographique et autres concentrations de risque ;
- la nature des garanties reçues qui ne peuvent pas être estimées de façon fiable et la
valeur des engagements auxquels elles se rapportent.
74
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les revenus des engagements sont générés par l’activité « Engagement » qui constitue un des
piliers de l’exploitation bancaire. D’un autre côté, plusieurs processus liés à certaines autres
activités ont une influence importante sur ces revenus. Dans les développements qui suivent, il
sera objet de présenter les principes et les fondements de base des procédures ayant une
influence sur les revenus des engagements, les modèles de quelques processus détaillés sont
indiqués à titre d’illustration au niveau des annexes. En effet, les processus peuvent varier selon
l’importance et la nature de l’activité de la banque et selon le modèle de gestion choisi par le
management sans pour autant toucher aux principe de base garantissant un niveau acceptable
de contrôle pour lesdites procédures.
75
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
76
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Ces délais sont décomptés à partir de la date de réception de la demande accompagnée de tous
les documents et renseignements demandés. »1
Les contrats sont rédigés au niveau du service « Actes » de la direction juridique suite à la
notification de la décision du comité du crédit. La procédure doit prévoir plusieurs niveaux de
contrôle des clauses insérées et inclure toutes les formalités juridiques nécessaires en matière
d’enregistrement et de constitution de garanties. D’autre part, le contrat doit traduire d’une
façon fidèle les décisions et les informations contenues dans le PV du comité de crédit.
La signature du contrat doit être accompagnée de la signature d’un échéancier le cas échéant et
d’un titre de crédit qui précise toutes les caractéristiques de l’engagement (montant, durée, taux
d’intérêts, commissions…). Toutefois, certaines banques exigent encore de leurs clients la
signature d’effets matérialisant les différentes échéances de remboursement. Il s’agit là d’une
ancienne pratique en voie de disparition, notamment avec la généralisation de l’utilisation des
titres de crédit, rarement utilisée pour les crédits à longs et moyens terme et plus fréquente pour
les crédit de gestion et les engagements de bilan. Dans la même optique, certaines banques
peuvent exiger la signature d’un effet (billet à ordre) traduisant la reconnaissance de la dette
envers la banque par le client. Ces billets à ordre sont considérés par ces banques comme étant
un moyen de garantie supplémentaire bien que la règlementation de la BCT ne reconnait pas ce
mode de garantie.
1
Circulaire BCT n°2006-12, article 2.
77
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Ces données vont conditionner par la suite tout le processus de détermination des revenus à
constater.
La mise en place peut concerner un engagement de bilan, un engagement par signature ou bien
une ligne de financements. Il s’agit d’un processus continu qui prend naissance dès la
notification de l’accord d’engagement au client et prend fin avec la finalisation des formalités
d’engagements par les deux parties. Elle peut déboucher soit sur un crédit, soit sur un
engagement par signature, soit sur les deux notamment dans le cas d’une ligne de financements
incluant les deux formes d’engagements.
Par la suite, le client est amené à accomplir certaines formalités pour finaliser l’accord
(signature du contrat, constitution des provisions, accomplissement de certaines autres
conditions imposées par l’accord de financement, obtention d’autorisations nécessaires,
obtention des exemplaires de marchés publics…). Une fois ces formalités accomplies,
l’engagement est concrétisé et est transformé soit en une forme de prêts et avances soit en
engagement par signature conformément aux critères insérés lors de la phase initiale de mise
en place. A partir de ce moment, les revenus peuvent être perçus comme suit :
78
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
1
Telles que la commission d’engagement qui pourrait être perçue sur les crédits notifiés non utilisés.
79
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Quant aux opérations de consolidations des engagements, elles ne sont pas considérées comme
étant des opérations de changements de termes mais plutôt la mise en place d’un nouvel
engagement à des conditions particulières après annulation des engagements en cours.
La modification des termes d’un engagement nécessite une étude des capacités financières du
client et de la structure du risque additionnel engendré par la modification notamment dans le
cas d’une extension. Ainsi, l’approbation d’une extension d’un engagement passe par les
mêmes étapes de la procédure initiale d’octroi d’engagements avec un étendu moins important
de l’analyse financière. De ce fait, toute extension de la période d’engagement ou du montant
des autorisations est généralement accompagnée d’une hausse de la rémunération perçue par la
banque par la facturation de commissions supplémentaires et/ou par l’augmentation du taux
d’intérêts.
Les organisations modernes des banques sont basées sur une comptabilité intégrée que ce soit
en présence d’un système informatique de Global Banking et même en absence d’un tel
système. Le modèle intégré de la procédure comptable dans une banque suppose une définition
claire de l’organisation comptable, une procédure de saisie uniforme, permettant la
décentralisation de la tâche d’entrée de données puis la centralisation des données saisies au
niveau des comptes généraux, et une procédure efficace de contrôle des écritures.
80
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Cette organisation est basée sur le découpage de la banque en unités comptables qui
correspondent aux unités de gestion rattachées aux directions opérationnelles et fonctionnelles
de l’organigramme.
La base sous-jacente permet le rattachement de toute écriture à l’unité qui l’a introduite et à la
contrepartie de la transaction qui peut être un client, une banque correspondante, un débiteur
divers, un créditeurs divers ou même une autre unité interne de la banque et ce dans le cas des
compte inter-unités et ce, grâce à un système de codage structuré permettant d’assurer la
traçabilité de l’information.
81
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
nature à compliquer les procédures de suivi des performances et d’audit. Ce qui peut
engendrer, entre autres, des erreurs au niveau des choix stratégiques.
La comptabilité des revenus des engagements doit respecter un plan comptable évolutif
répondant aux exigences suivantes :
a. Le rattachement des comptes d’engagements (de bilan ou hors bilan) aux comptes
de revenus et aux comptes de régularisation en associant à chaque compte
d’engagement un compte de revenu et un compte de régularisation de revenus
(intérêts courus non échus ou intérêts constatés d’avance).
1
Comptabilité et audit bancaires, DOV OVIEN, Ed DUNOD 2011, Page 89.
82
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
1
Circulaire BCT n° 2006-19, article 12.
2
Circulaire BCT n° 2006-19, article 6.
83
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
84
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
- Unité de portefeuille : Conservation des effets escomptés et des titres de crédit, réception et
communication des avis de sorts des effets escomptés et des effets de mobilisation de crédit
dans le cas de crédits mobilisés par des effets.
Le tableau suivant donne des exemples de saisies qui peuvent être insérées par les différentes
unités et se traduisant par des écritures comptables liées aux revenus des engagements :
Tableau 3. Les interventions informatiques affectant les revenus des engagements et unités
concernées
Unité Interface de saisie Tâches Impact
Insertion des conditions d’un
engagement suite à l’accord de
financement
Application de
Constatation et rattachement
Mise en place gestion des Confirmation de l’engagement suite
des revenus
engagements à la finalisation du contrat
Modification des conditions d’un
engagement
85
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La saisie des écritures comptables se fait en trois phases : saisie, contrôle et autorisation, qui
doivent être effectuées par des intervenants différents afin de garantir une information
financière fiable.
- vérifier l‘adéquation des méthodes et des paramètres retenus pour l‘évaluation des
opérations dans les systèmes de gestion ; et
La spécificité de la comptabilité bancaire réside dans le fait que c'est une comptabilité
décentralisée, les écritures comptables étant générées au niveau d’unités fonctionnelles et autres
unités de support, l’unité comptable se contente de contrôler ces écritures d’une façon continue.
Les contrôles effectués par l’unité comptable et ayant un impact sur les revenus des
engagements peuvent toucher plusieurs aspects :
Le contrôle des imputations comptables notamment celles générées par des écritures
manuelles
1
Circulaire BCT n° 2006-19, article 13.
86
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Le contrôle des imputations est plus approfondi pour les transactions manuelles à cause du
risque d’erreurs lié à l’intervention humaine.
Parmi les opérations qui peuvent aboutir à des suspens affectant les revenus des engagements
on peut citer les opérations suivantes : Déblocage de crédit, Paiement d’échéance, Escompte
d’effets…
Ainsi, les suspens peuvent affecter les revenus des engagements non seulement lorsque la
contrepartie est un compte de revenu mais aussi lorsque c’est un compte d’engagement. En
effet, le défaut d’imputation d’une écriture liée à un compte d’engagement pourrait se traduire
par une erreur au niveau de la base d’estimation des revenus. Ils doivent être apurés notamment
à l’arrêté des états financiers. Le solde résiduel est par la suite analysé afin de s’assurer qu’il
1
NCT 22, Annexe 2, Page 20.
87
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
n’y a pas d’anciennes opérations qui n’ont pas été apurées. En effet, l’ancienneté des suspens
comptables ne doit théoriquement pas dépasser un ou deux jours, considérée comme période
maximale nécessaire à l’acheminement de l’information à la deuxième unité comptable.
Les mouvements non imputés aux comptes correspondants affectent les revenus des
engagements de plusieurs manières :
Erreur au niveau de l’estimation des mouvements nets des clients et donc erreur lors de
l’estimation des risques de crédits et donc considérer comme incertain un revenu certain
et vice versa.
Erreur lors de la vérification s’il y eu paiement d’échéances en intérêts pour les clients
douteux dont les revenus sont réservés.
Erreur dans les soldes des comptes d’ajustements actifs et passifs si les mouvements ne
sont pas imputés aux comptes correspondants
Ces suspens sont affectés aux comptes adéquats d’une façon périodique. La périodicité varie
selon le volume de l’activité de la banque, l’efficacité du système d’information, le degré
d’automatisation des traitements comptables… en effet, plus il y a de traitements manuels, plus
les suspens comptables sont importants.
88
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
89
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les accords de Bâle II ont ainsi favorisé l’instauration d’une politique de gestion des risques au
sein même des banques. En effet, afin de se conformer à ces exigences, les banques doivent
mettre en place des procédures de mesure, de gestion et de couverture de leurs risques afin de
protéger leur solvabilité et renforcer la stabilité financière.
Il demeure entendu que, pour le comité de Bâle, une bonne gestion des risques reste toujours
tributaire d’un bon niveau de fonds propres et donc un ratio de solvabilité assez important. Ce
ratio est le rapport des fonds propres sur les risques liés aux actifs de la banque. Ceci dit, le ratio
Cooke considérait que le risque était uniquement lié au crédit, la révision du ratio Cooke a
permis l’introduction des engagements hors bilan et le risque de marché. Le ratio Mc.
DONOUGH a permis l’introduction du risque opérationnel au niveau du dénominateur du ratio
de solvabilité dans le cadre du premier pilier des accords de Bâle II. Toutefois, le risque de
90
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
crédit est considéré comme étant la composante la plus importante du dénominateur du ratio
Mc. DONOUGH avec une pondération atteignant 85% :
Total des fonds propres
Ratio Mc. Donough = Capital requis pour la Capital requis pour la couverture
Risque de crédit + couverture du risque de marché + du risque opérationnel
85% 5% 10%
Le comité a défini des principes essentiels de surveillance prudentielle, incluant à la fois des
obligations à la charge des banques, liées aux domaines de surveillance de risque et aux organes
concernés, et des orientations destinées aux organe de contrôle bancaire, en l’occurrence les
unités de supervision bancaire et les organes régulateurs notamment les banques centrales.
- Principe 3 : Les autorités de contrôle devraient attendre des banques qu’elles conduisent
leur activité avec des fonds propres supérieurs aux ratios réglementaires minimaux et
devraient pouvoir exiger qu’elles détiennent des fonds propres en plus de ces minima.
- Principe 4 : Les autorités de contrôle devraient s’efforcer d’intervenir tôt pour éviter que
les fonds propres ne deviennent inférieurs aux niveaux minimaux requis compte tenu des
caractéristiques de risque d’une banque ; elles devraient requérir la mise en œuvre, à bref
délai, de mesures correctives si le niveau de fonds propres n’est pas maintenu ou rétabli.
91
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Selon la circulaire de la BCT n° 2006-19, une gestion efficace du risque de crédit est basée sur :
1
Circulaire BCT n°20016-19, article 22.
92
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Au niveau national, le plan comptable suit la même logique, en accordant aux banques une
certaine autonomie pour l’évaluation des risques et l’estimation des provisions. A cet effet, la
NCT 26 stipule que :
« L'évaluation des engagements et l'estimation des provisions relèvent du jugement de la
direction. Il est essentiel que ce jugement soit fondé sur les hypothèses les plus vraisemblables
et qu'elles soient appliquées de façon constante. Il est généralement tenu compte de plusieurs
facteurs tels que la conjoncture économique générale et spécifique au secteur d'activité, la
situation financière du débiteur, les retards de paiement des échéances antérieures, les
garanties reçues et les chances réelles de leur réalisation et le risque-pays dans le cas où la
contrepartie se situe à l'étranger. La restructuration, la consolidation ou le rééchelonnement
d'un ou de plusieurs crédits, n'implique pas en soi que les contreparties ont honoré leurs
engagements et que les risques y attachés ont disparu ou ont été diminués. »
Par ailleurs, la règlementation de la BCT vient limiter cette autonomie en fixant les classes de
risques attribuables aux engagements et les critères de la classification. Dans cette optique, la
circulaire de la BCT n°91-24 a déterminé les règles de classification des engagements à adopter
par les banques. En effet, les engagements sont répartis entre cinq classes de risques :
- Les actifs courants (Classe 0)
La situation financière est équilibrée et confirmée par des documents
comptables certifiés datant de moins de 18 mois et des situations provisoires
datant de moins de 3 mois ;
La gestion et les perspectives d'activité sont jugées satisfaisantes sur la base
des rapports de visites ;
La forme et le volume des concours dont elles bénéficient sont compatibles tant
avec les besoins de leur activité principale qu'avec leur capacité réelle de
remboursement.
- Les actifs nécessitant un suivi particulier (Classe 1)
La réalisation ou le recouvrement intégral dans les délais est encore assuré
Le secteur d'activité connaît des difficultés ;
La situation financière se dégrade.
- Les actifs incertains (Classe 2)
La forme et le volume des concours ne sont plus compatibles avec leur activité
principale ;
93
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
L'évaluation de la situation financière ne peut plus être mise à jour à cause d'une
défaillance au niveau de la disponibilité de l'information ou de la
documentation nécessaire ;
L'existence de problèmes de gestion ou de litiges entre associés ;
L'existence de difficultés d'ordre technique, de commercialisation ou
d'approvisionnement,
La détérioration du cash-flow qui compromet, en l'absence d'autres sources de
financement, le remboursement des dettes dans les délais,
L'existence de retard de paiement des intérêts ou du principal supérieur à 90
jours sans excéder 180 jours….
- Les actifs préoccupants (Classe 3)
Ces actifs sont généralement détenus sur des entreprises qui présentent, avec
plus de gravité, les caractéristiques de la classe 2.
Les retards de paiement des intérêts ou du principal sont généralement
supérieurs à 180 jours sans excéder 360 jours….
- Les actifs compromis (Classe 4)
Les créances pour lesquelles les retards de paiement des intérêts ou du principal
sont supérieurs à 360 jours…»
Les actifs logés en classe 1 et supérieures sont considérés comme étant des actifs risqués (actifs
classés)1.
1
Circulaire BCT n°91-24, article 8.
94
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
classes 2, 3 et 4, tout établissement de crédit ne doit incorporer dans ses résultats que
les intérêts (ou produits) qui, sans ses propres concours sous quelque forme que ce soit,
ont été effectivement remboursés par ses débiteurs. Tout intérêt (ou produit)
précédemment comptabilisé mais non payé est déduit des résultats. »1 La déduction des
intérêts précédemment constatées est la réservation des agios. Ce traitement affecte
directement le résultat d’exploitation bancaire en diminuant la valeur des revenus perçus
sur les engagements.
Ayant un impact direct sur les revenus des engagements, la procédure de classification des
engagements et de réservation des agios devrait être mise en œuvre d’une façon claire et
cohérente afin d’éviter toute erreur ou omission susceptible de majorer ou minorer le résultat
d’exploitation bancaire d’une façon significative.
Selon l’organisation de la banque, les tâches liées aux services bancaires étrangers peuvent être
attribuées à une direction, un service rattaché à l’exploitation ou même un service au sein du
back-office des agences. Dans la majorité des banques tunisiennes, les services bancaires
étrangers sont attribués à une direction à part entière appelée Direction des Services Bancaires
Etrangers (SBE) ou Direction des Opérations Internationales. Cette entité est absente chez les
banques off-shore dont la majorité des transactions se fait par nature avec l’étranger.
1
Circulaire BCT n°91-24, article 9.
95
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
L’intervention des départements chargés des services bancaires étrangers varie selon la nature
de l’engagement octroyé. Néanmoins, cette intervention est limitée à l’utilisation
d’autorisations de financement accordées par les autres départements qui sont chargés de
l’octroi d’engagements et de lignes de financement dans le sens où elle ne doit pas permettre
une prise de risque supplémentaire.
La mise à jour des données liés aux engagements en relation avec les SBE au niveau de
l’interface informatique correspondante et ce, suite à la réception des notifications et
des décisions liées à ces engagements
Le contrôle du respect des clauses et des documents utilisés dans le cadre des opérations
de commerce extérieur en l’occurrence celles réalisées à travers des crédits
documentaires ;
Les SBE interviennent d’une façon continue dans le processus de gestion des crédits
documentaires. Rappelons que, dans des conditions normales, l’octroi de crédit documentaire
96
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
suppose initialement l’existence d’une ligne de crédits documentaires accordée au client selon
la procédure d’octroi de financement appliqué par la banque. Ceci n’exclut pas la possibilité
d’accorder un crédit documentaire hors lignes de financement suite à un besoin ponctuel
imprévisible pour une opération de commerce extérieure spécifique effectuée par le client. Dans
ce cas, l’autorisation pourrait être accordée par les organes habilités de la banque en
l’occurrence le comité d’exploitation sinon le comité de crédit ou le comité exécutif partant du
principe selon lequel qui peut le plus peut le moins. L’intervention des SBE commence après
réception de la demande émise par le client auprès de l’agence.
Les opérations d’importation sont à l’origine de la majorité des risques encourus sous formes
de crédits documentaires pour la plupart des banques et ce, pour deux raisons :
1
A partir de 1994, le régime d’importation et d’exportation par défaut est le régime de la liberté d’import et
d’export sauf pour certains produits qui ont été exclus du régime de la liberté d’import et d’export.
2
Selon le décret n°94-1743, l’importation ou l’exportation de produits non exclus du régime libre d’import/export
sont fait sur la base d’une simple facture commerciale alors que pour les produits exclus du régime libre,
l’importation ou l’exportation sont subordonnées à l’obtention d’une autorisation d’import ou d’export
matérialisant le titre de commerce extérieur.
3
97
Décret 94-1743, article 3 (nouveau).
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La domiciliation des titres servant de support aux opérations de commerce extérieur est une
phase préalable à toute opération de commerce extérieur notamment celle aboutissant à l’octroi
d’engagements liés aux transactions à l’internationale. La domiciliation des titres de commerce
consiste, pour l’opérateur à faire choix d’une banque ayant la qualité d’intermédiaire agréé
auprès de la Banque Centrale de Tunisie et pour l’intermédiaire agréé à effectuer les opérations
de règlement conformément aux conditions fixées par la réglementation en vigueur. Cette étape
est primordiale et précède les formalités douanières.
Elle permet de garantir l’existence d’une contrepartie à l’engagement en assurant les formalités
règlementaires et procédurales nécessaires. L’existence d’une contrepartie à l’engagement
implique une certaine assurance quant à la perception des revenus des engagements liés.
Vérifier que les données inscrites sur le titre sont conformes à la réglementation de
commerce extérieur.
Apposer sur le titre un numéro de domiciliation tiré d’un répertoire séquentiel unique
créé par la banque pour les besoin de suivi ultérieur.
Porter sur le titre les codes de la banque et de l’agence domiciliaire, et ce, pour une
utilisation exclusive et unique du titre auprès d’une seule banque.
Toute domiciliation de titre de commerce donne droit à la perception d’une commission. Cette
commission ne peut être considérée comme étant un revenu d’engagement puisque la
domiciliation est liée à la transaction et n’est pas spécifiquement liée à l’engagement octroyé.
Toutefois, son accomplissement en bonne et due forme conditionne la clôture de la transaction
elle-même et à la perception des revenus des engagements le cas échéant.
Le contrôle de gestion est une activité clé dans le processus de gestion des engagements et de
suivi de leurs revenus. En effet, elle inclut les moyens de contrôle et de pilotage de la
performance de la banque ayant trait aux activités de gestion des coûts et des activités
génératrices de revenus telles que l’activité « Engagements » qui constitue un déterminant
majeur de cette performance.
98
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Cette importance s’est amplifiée davantage suite aux changements qu’a connus le métier de
banque notamment en matière de diversification de l’offre et de libération des conditions
conduisant à l’apparition de plusieurs centres de revenu et à l’interaction de plusieurs centres
de coûts dans le processus de production et de commercialisation.
Revenus Revenus
par par
agence client
Revenus Revenus
par par
produit activité
99
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les encours d’engagement à une date sont les engagements qui ne sont pas encore arrivés à
échéance. L’encours moyen est la somme de ces encours rapportée au nombre d’observations.
Ainsi, si on observe l’encours des engagements tous les jours, l’encours moyen annuel serait la
somme des encours journaliers constatés divisée par 365 jours. Si l’observation est mensuelle,
alors la moyenne correspondrait à la somme des observations divisée par 12.
Le même raisonnement s’applique aux taux d’intérêt. Les taux d’intérêts rémunérant les
engagements ne sont pas stables et sont généralement indexés aux taux des marchés (TMM,
EURIBOR, LIBOR…). A cet effet, il est indispensable d’utiliser un taux d’intérêt moyen pour
la réalisation des examens analytiques. L’utilisation des taux d’intérêts moyens est d’autant plus
importante à mesure que le taux de base est variable au cours de la période auditée.
La meilleure façon de calculer les encours d’engagement moyens ou les taux moyens, est de
mettre à jour les encours moyens d’une façon continue. Pour ce faire, il convient de mettre en
place des applications informatiques capables de faire ces calculs et de déterminer les encours
moyens et les taux moyens à plusieurs niveaux permettant de faire des recoupements et des
analyses multiaxiales.
Par ailleurs, certaines banques ne sont pas dotées de telles applications informatiques. Les
services de contrôle de gestion effectuent ces calculs d’une façon manuelle. Dans ce cas, il est
quasi impossible d’observer les variations des encours et des taux d’une façon continue, des
observations périodiques sont utilisées (hebdomadaires, mensuelles…). D’un autre côté, le
calcul manuel diminue la possibilité de faire des répartitions catégorielles et d’affiner les
analyses.
Dans tous les cas, le calcul des encours moyens d’engagement est effectué selon la formule
suivante :
100
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
∑ 𝑋𝑛
1
Em=
N
Où :
Em : Encours moyen pour la période auditée
N : Le nombre des observations. A titre d’ titre d’exemple, pour l’audit des comptes annuels,
N est égal à 365 pour les calculs sur une base quotidienne, 52 pour les calculs sur une
base hebdomadaire et 12 pour les calculs sur une base mensuelle.
Xn : La valeur observée à la date n.
Ainsi, les informations qu’ils convient d’obtenir auprès des services de contrôle de gestion
sont des statistiques qui renseignent sur le nombre d’opérations génératrices de commissions.
Ces données doivent être détaillées par engagements et par natures de services. Elles sont
utiles pour la reconstitution des revenus.
Total montant
Total montant
Total montant
Ce tableau pourrait être défalqué par client, par classe de risque, par type d’engagement…
101
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
SECTION 1 : PRESENTATION
1.1. Objectifs
Le respect des règles comptables et procédurales présentées dans les chapitres précédents
permet de garantir une information fiable en matière de revenus des engagements. Alors que le
risque d’erreurs significatives augmente à mesure que la conformité des banques à ces principes
diminue.
Une étude pratique a été réalisée à travers une enquête auprès des banques de la place afin
d’évaluer leur degré de conformité aux règles précitées. Cette étude a pour but de détecter les
défaillances procédurales et comptables fréquemment commises et d’essayer de cerner d’une
façon générale les majeures zones de risques et de divergences entre les banques.
1.3. Structure
Le questionnaire d’enquête comporte 49 questions réparties comme suit :
102
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La première étape a consisté à centraliser les réponses sur une base informatique en vue
d’une consolidation des réponses et la production des statistiques.
La deuxième étape a visé à rendre cohérents les éléments de réponses fournies par les
banques. Dance cette étape un entretien a été réalisé auprès des personnes ayant répondu
afin de corriger certaines réponses et retraiter en conséquence les résultats de l’enquête.
103
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Q1 : Structure du capital :
Q2 : Groupe d’appartenance :
104
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Q3 : Effectif :
Interprétation : La population étudiée inclut des banques de petites tailles, des banques de
taille moyennes et des banques de grandes tailles.
Interprétation : Les banques objet de l’étude sont de différentes catégories par rapport au
revenus dégagés sous formes d’intérêts et de commissions et donc en termes de volume
d’activité. La consultation des notes aux états financiers de ces banques permet de confirmer
que leurs chiffres proviennent essentiellement d’opération de financement de la clientèle. La
majorité de ces banques sont les banques de tailles importantes (effectif >500).
105
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
6
5
4
3
2
1
0
> 200 MD ≤ 50 MD ≤ 50 MD entre 100 MD et 200
MD
Interprétation : La rentabilité est proportionnelle aux revenus. Les banques les plus
rentables sont celles ayant dégagé un chiffre d’affaires plus important.
106
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Q7 : Niche d’activité :
Entreprises
publiques Industrie
8% 13%
Commerce
10% Tourisme
6%
Agriculture
5% Promotion
immobilière
9%
Institutions
financières
10%
Commerce
Sociétés et extérieur
personnes non 11%
résidentes
9% Travaux publics
Particuliers
8%
11%
L’analyse des détails des réponses permet de conclure que les banques les plus rentables sont
celles dont l’activité est focalisée principalement sur les secteurs industriel et particulier avec
une activité assez importante dans le secteur commercial, la promotion immobilière et les
travaux publics. Les secteurs les moins touchés par ces banques sont l’agriculture et surtout le
tourisme.
Les banques les moins rentables sont les banques dont le portefeuille est assez diversifié. Ce
qui reflète l’absence d’une stratégie claire en matière d’octroi de crédits.
107
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Q8 : Stratégie de risque :
Interprétation : Les banques questionnées adoptent des stratégies plus ou moins prudentes
en matière de crédits. Toutefois, il convient de signaler que les banques les plus prudente et
sélectives sont surtout celles appartenant à des groupes étrangers. Ces banques sont
généralement les plus structurées et outillées en matière de gestion de risques. En effet, même
si l’attitude des banques en matière de prise de risque de crédits est parfois la même,
l’existence de procédures claires et rigoureuses donne au personnel le sentiment que leurs
banques sont très prudentes en matières de crédits.
Q9 : Politique tarifaire :
Interprétation : Les conditions de banques en matière de crédits sont assez proches d’une
banque à une autre. Concernant les cas où les conditions sont basses ou hautes, une revue
détaillée des conditions qu’elles affichent a permis de constater que ce sont les conditions
générales qui sont basses ou élevées et non pas les conditions de crédits. Ce qui prouve l’effet
psychologique des conditions générales sur la perception du niveau des conditions de crédits.
108
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
7
6
5
4
3
2
1
0
C’est un système à C’est un système à C’est un système global
applications autonomes avec applications autonomes avec intégrant toutes les
forte intégration interventions manuelles applications de front office,
automatique au niveau de la fréquentes de back office et de reporting
base centrale
Interprétation : Seule la moitié des banques est dotée de systèmes intégrés. Ce sont
généralement les banques générant des revenus assez importants et/ou appartenant à des
groupes étrangers. Un système efficace permet donc le développement de l’activité et
l’amélioration de la rentabilité.
Les systèmes à forte intervention manuelle représentent des risques particuliers d’erreur
surtout en cas d’insuffisance des contrôles.
Q11 : Contrôle de l’intégration pour les systèmes qui ne sont pas entièrement
automatiques :
109
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Q14 : Quelle est la fréquence des erreurs automatiques causées par le système
informatique ?
110
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Mensuelle
46%
Trimestrielle
54%
111
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
12
10
0
Il participe activement et en temps Il réalise des travaux de contrôle à
réel aux travaux de classification avec posteriori et propose des cas
les services concernés de la banque d’ajustements de classe
Q17 : Les ajustements de classe effectués par le commissaire aux comptes sont
importants :
Interprétation : Les banques dont le CAC ne propose pas d’ajustements importants sont
principalement celles appartenant à des groupes étrangers et qui procèdent à la mise à jour
des classes de risques mensuellement.
112
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
6
5
4
3
2
1
0
N/A Valeurs Valeurs Valeurs Valeurs
annuells mensuelles quotidiennes trimestrielles
Q20 : Si les encours moyens de la banque sont estimés, quels sont les outils de leur
estimation ?
8%
15%
39%
38%
Interprétation : Après investigations, il s’est avéré que seuls les encours moyens estimés sur
la base de données quotidiennes sont corrects et reflètent une estimation réelle. Les autres
encours sont en réalité reconstitués à postériori par division des revenus sur les taux
d’intérêts et ne peuvent pas être considérés comme des mesures fiables des encours moyens.
113
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Q21 : Est-ce que les services de contrôle de gestion détiennent l'information relative aux
taux d’intérêts moyens appliqués aux différents types d’engagements bancaires?
0
Automatiques Manuels N/A
114
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Q23 :Est-ce que les services de contrôle de gestion détiennent les statistiques relatives
au nombre de demandes accordées pour chaque type d’engagements ?
4
7
3
5
2
1
1
0
COMPTAGE AUTOMATIQUE À COMPTAGE MANUEL À PARTIR N/A
PARTIR DU SYSTÈME DES ÉTATS DE SUIVI DES
ENGAGEMENTS
115
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Q25 : Est-ce que les engagements accordés sont comptabilisés en hors bilan dès leur
notification aux clients ?
Interprétation : Les règle de reconnaissances des engagements ne sont pas les mêmes pour
toutes les banques. 23% des banques ne sont pas conformes aux dispositions normatives.
Q26 : Est-ce que les intérêts sur crédits sont comptabilisés en utilisant le taux de rendement
effectif conformément aux dispositions de la NCT 24 ?
Interprétation : Presque la moitié des banques ne respecte pas la règle de prise en compte
des intérêts selon le taux de rendement effectif.
116
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Q27 : Les commissions prises en compte pour l’estimation du taux de rendement effectif :
7
6
5
4
3
2
1
0
Q28 : Est-ce que les intérêts de retard sont collectés par la banque en cas de retard de
paiements des échéances ?
Interprétation : Les intérêts de retard ne sont pas des revenus aussi évidents que les intérêts
conventionnels. Les banques éprouvent une certaine flexibilité pour la collecte ou le rejet des
intérêts de retard. Les pratiques en ce sens sont divergentes et aléatoires.
Les banques qui ne comptabilisent carrément pas les intérêts de retard sont les banques
islamiques. Ceci est dû aux principes de la finance islamique.
117
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Q29 : Si les intérêts de retards ne sont pas perçus automatiquement par la banque, alors
quels sont les cas où ils ne sont pas collectés ?
Q30 : Pour les banques qui perçoivent des intérêts de retard, est-ce que ces intérêts de
retard sont comptabilisés par la banque avant leur perception réelle ?
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 0
Q31 : Si les intérêts de retard sont comptabilisés par la banque avant leur perception réelle,
ils sont pris en compte :
Interprétation : Dans 50% des cas où les intérêts de retard sont constatés en produit à
recevoir avant leur perception réelle (4 cas), la prise en compte se fait par le biais d’agios
réservés ce qui rend le traitement parfaitement conforme au principe de prudence
puisqu’aucun revenu n’est constaté en résultat. Les autres cas (4 cas) sont considérés non
conformes à la convention de prudence.
Les traitements sont très divergents en matière de constatation de revenus perçus d’avance
sur les intérêts de retard.
118
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Q32 : Si les intérêts de retard ne sont pas comptabilisés par la banque avant leur perception
réelle, sont-ils soumis à un suivi extracomptable ?
6
3
2
3
0
Oui Non
Interprétation : Les banques qui ne comptabilisent pas les intérêts de retard non encore
perçus, ni en agios réservés ni en résultat, ne procèdent pas au suivi de ces intérêts d’une
façon extracomptable. Il y a là un risque énorme de perte des intérêts de retard.
119
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Interprétation : Cette situation reflète une difficulté de suivi des engagements. De plus, les
comptes d’engagements non auxiliarisés sont difficiles à auditer. Ce manque d’information
comptable doit être compensé par des informations extracomptables fiables et contrôlées
(situation générale des engagements extra-comptable)
Q34 : Les comptes de revenus sur engagements sont auxiliarisés par client :
Interprétation : Cette situation reflète une difficulté de suivi des engagements. De plus, les
comptes d’engagements non auxiliarisés sont difficiles à auditer. Il est quasi impossible de
trouver un substitut à l’information comptable pour les comptes revenus. L’absence de
l’information relative au chiffre d’affaire par client et par type de produit cause des problèmes
importants pour le pilotage du portefeuille engagement et pour l’audit des revenus.
120
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Q35 : Est-ce que chaque type d’intérêts est comptabilisé dans un compte séparé pour chaque
type d’engagement ?
Q36 : Est-ce qu’à chaque compte d’intérêt correspond un compte d’engagement unique ?
Q37 : Est-ce qu’à chaque compte d’engagement correspond un compte d’intérêt unique ?
9
9
8
7
6
5
4
4
3
2
1
0
Oui Non
Interprétation : L’inexistence d’une cohérence parfaite entre les comptes de revenu et les
comptes d’engagement peut être à l’origine de difficultés de pilotage et d’audit.
121
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
2.6.3. Rattachement
Q38 : Est-ce que les intérêts font l'objet de rattachement à la fin de chaque période ?
14
12
10
0
Oui Non
Q39 : Pour les banques procédant au rattachement des intérêts, est-ce que ce rattachement
se fait d’une façon automatique par le système ?
12
10
0
Oui Non
Interprétation : Les traitements manuels aggrave le risque d’erreur et les difficultés de suivi
et d’audit.
122
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Q40 : Si le rattachement est manuel, quels sont les documents utilisés pour le rattachement
manuel des intérêts ?
2,5
1,5
0,5
0
Etat général des échéances des crédits édité à Etat général des échéances des crédits édité à
partir du système et Tableau manuel de suivi partir du système seulement
des engagements
Q41 : Est-ce que le rattachement se fait d’une façon individuelle pour chaque client ou
bien d’une façon globale pour l’ensemble des clients bénéficiaires du crédit concerné ?
Interprétation : Les deux cas où le rattachement est global sont des banques publiques,
dépourvues de systèmes intégrés. Dans ces cas-là, les utilisateurs ne sont pas du tout
satisfaits avec les rapports édités par le système et le rattachement des intérêts se fait d’une
façon manuelle. Cette situation présente un risque d’erreur important.
123
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
38%
62%
124
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Q44 : Si la banque procède au rattachement des commissions, quelle sont les commissions
qui font l’objet d’un rattachement
Fréquence Taux
Commission d’escompte 5 38%
Commission d’avals, cautions, acceptations 8 61%
bancaires et autres engagements par signature
Commission de mouvement 5 38%
Commission de découvert 7 54%
Commission d’engagement 5 38%
Commission d’étude 3 23%
Commission d’ouverture de crédoc 6 46%
Commission de modification de crédoc 5 38%
Commission de change et de réalisation de crédoc 5 38%
Commission de transmission de crédoc export 5 38%
Commission de confirmation de crédoc export 5 38%
Commission de modification de crédoc export 5 38%
Commission de paiement de crédoc export 4 31%
Commission de paiement différé de crédoc export 4 31%
Commission de notification de crédoc export 4 31%
Commission sur lettre de garantie 4 31%
Autres (à préciser)………………………………… 0 0%
Q45 : Si la banque procède au rattachement des commissions, est-ce que les règles de
rattachement sont conformes aux dispositions de l’article 41 de de la norme NCT 24 ?
Interprétation : Au départ, toutes les banques ont confirmé leur conformité à l’article 41 de
la NCT 24 (8 cas). Après vérification, il s’est avéré que dans la majorité des cas, les règles
de l’article ne sont pas bien connues avec le détail nécessaire et qu’il est impossible de
répondre avec exactitude sur cette question.
Par ailleurs, les méthodes utilisées par les banques sont divergentes. Pratiquement aucune
banque n’applique scrupuleusement les dispositions de la norme NCT 24.
125
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Q46 : Est-ce que la banque procède à la réservation des revenus perçus au titre de
découverts bancaires sur client douteux ?
Q47 : Si la banque procède à la réservation des revenus sur comptes débiteurs, alors quel
sont les revenus concernés par la réservation ?
Fréquence
Echelles d’intérêts 10
Commissions 8
Interprétation : La majorité des banques procèdent à la réservation des agios (sauf un seul
cas et deux banques islamiques qui n’accordent pas de découverts). Toutefois, il y a des
divergences au niveau des revenus réservés dans ce cadre.
126
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Q48 : Est-ce que les mouvements créditeurs nets réels utilisés pour l’estimation du chiffre
d’affaires confiés sont déterminés au niveau du système ?
0
0%
Q49 : Si la banque procède à la réservation des revenus sur les découverts bancaires, quels
sont les mouvements créditeurs qui ne sont pas pris en considération pour la détermination
du mouvement créditeur net ?
Fréquence
Tombée de placement 2
Billet de trésorerie 1
Interprétation : La majorité des banques éliminent les déblocages de crédits des mouvements
créditeurs nets mais les autres mouvements qui ne correspondent pas à des entrées réelles de
fonds ne sont pas éliminés dans tous les cas.
127
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
L’analyse des réponses de l’enquête nous permet de conclure qu’il y a plusieurs défaillances
comptables et procédurales liées aux revenus des engagements. De même, les informations
collectées montrent que les contrôles de ces éléments sont insuffisants sur plusieurs aspects,
notamment en matière d’outil de pilotage et de suivi. Ajouté à cela l’importance des traitements
manuels, surtout pour les banques dépourvues de systèmes informatiques performants, le risque
d’erreur au niveau des revenus des engagements s’aggrave et la mission de l’auditeur devient
plus compliquée. Les défaillances dégagées sont liées aux procédures de suivi de la
performance, au contrôle des engagements et des risques liés mais surtout d’énormes
insuffisances d’ordre comptables.
Les résultats de l’enquête ont également mis l’accent sur la divergence des pratiques comptables
et procédurales entre les banques enquêtées. Les réponses collectées montrent également que
dans certains cas, les principes de prise en comptes des revenus ne sont pas convenablement
maitrisés.
128
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La première partie a mis l’accent sur la diversité des revenus des engagements bancaires et des
procédures ayant un impact sur leurs valeurs.
La multiplicité des revenus des engagements est due aussi bien à la diversité des crédits et
engagements accordés par la banque qu’à la diversité des services rendus par les banques dans
le cadre de l’octroi de ces facilités. En ce qui concerne les engagements par signature, la
diversité des services entrant dans le cadre de l’ouverture, de la gestion et de la clôture de ces
facilités aboutit à la perception de plusieurs commissions correspondant à chaque service rendu.
Dans la même optique, même les prêts et avances, principalement rémunérés par des intérêts,
ouvrent droit à la perception de commissions qui sont comptablement assimilées à un
complément d’intérêts.
La fiabilité des revenus des engagements bancaires est conditionnée par l’efficacité de plusieurs
procédures liées non seulement à l’activité « Crédit », mais aussi à d’autres activités de support
et opérationnelles. Les insuffisances dégagées grâce à l’enquête montrent non seulement
l’existence d’un risque d’erreur causé par les défaillances procédurales et dont la gravité varie
d’une banque à une autre, mais aussi l’insuffisance des moyens de pilotage et de contrôle dont
l’auditeur aura besoin pour l’évaluation du contrôle interne et pour la réalisation des tests
d’audit.
A cet effet, l’audit des intérêts et des commissions nécessite la mise en œuvre d’une approche
globale conforme aux normes d’audit par les risques dans le but de réduire le risque d’audit
attribué à ces éléments à un niveau acceptable permettant leur validation. L’approche à adopter
doit répondre aux contraintes antagonistes de fiabilité et de pertinence. L’approche par les
risques fondée sur une compréhension convenable du business de la banque et une évaluation
adéquate de son système de contrôle interne permet de satisfaire ces exigences.
129
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
DEUXIEME PARTIE :
APPROCHE POUR L’AUDIT DES REVENUS
DES ENGAGEMENTS
130
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Le volume des transactions, causé essentiellement par nombre élevé des clients, contraint
l’auditeur à donner plus d’importance aux tests de procédures, aux examens analytiques et aux
estimations. En outre, la relativité de l’efficacité des contrôles et les insuffisances procédurales
et comptables enregistrés chez les banques de la place accentuent le risque d’erreurs
significatives. De plus, la diversité des formes des revenus due à la variété des formes
d’engagements se traduit par une complexité au niveau des traitements et des schémas
comptables. Enfin, la particularité de l’activité bancaire réside dans l’existence d’une relation
corrélative entre les actifs et les revenus qu’ils génèrent notamment sous formes d’intérêts,
majeure partie des revenus des engagements bancaires pour les banques tunisiennes. A cet effet,
il y a une influence évidente de la qualité de l’actif sur les revenus générés. Il est donc important
de se référer à l’audit des engagements afin d’évaluer leur qualité et impacter cette évaluation
sur les revenus y afférents. Il convient alors de mettre en évidence une démarche axée sur une
évaluation convenable du risque d’anomalies significatives et concevoir les tests adéquats qui
permettraient de collecter les éléments probants nécessaires à la formulation des conclusions.
De ce fait, il convient de mettre en œuvre des diligences inspirées de l’audit par les risques,
depuis prise de connaissance générale jusqu’aux tests d’audit complémentaires en passant par
l’évaluation du système de contrôle interne en l’occurrence les procédures ayant un impact sur
les revenus des engagements.
Par la suite, et conformément à l’approche d’audit par les risques, il convient d’évaluer le
système de contrôle interne. A la fin de cette étape, l’auditeur serait en mesure de déterminer
les zones de risques probables et de fixer le planning des tests d’audit complémentaires à
effectuer.
L’audit des revenus des engagements s’achève par la réalisation des tests d’audit
complémentaires à la lumière des conclusions tirés lors de l’évaluation des procédures liées et
dans le cadre de la prise de connaissance générale.
131
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Ainsi, afin d’évaluer le risque d’une façon pertinente, l’auditeur doit accorder l’attention
nécessaire à la prise de connaissance générale, y compris l’analyse stratégique de la banque.
Les diligences ayant un impact sur les revenus des engagements mises en œuvre lors de la prise
de connaissance générale tournent autour des axes suivants :
Plusieurs recherches, effectuées surtout durant les années 80 du siècle dernier, ont pu démontrer
l’existence d’une influence importante des choix stratégiques sur les performances des firmes.
C’est dans ce cadre que les théories avancées par des chercheurs tels que Porter, Hewitt et Miller
ont prouvé que les performances des sociétés dépendent des choix de la stratégie de
management adoptée (différentiation, domination par les coûts, stratégie de niche…).
De même, les études réalisées afin de dégager les déterminants de la performance bancaire ont
démontré l’existence d’une relation étroite entre les choix stratégiques et les performances des
banques. Ces études ont démontré que la stratégie adoptée par une banque tourne autour de trois
grands axes1, à savoir :
1
« Impact de la structure de marché et du choix stratégique sur la performance bancaire: cas des pays émergents »,
Samir Belkhaoui, Lassâad Lakhal et Slaheddine Hellara. URI: http://id.erudit.org/iderudit/1013154ar DOI:
10.7202/1013154ar
132
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La stratégie de diversification,
La stratégie de gestion des coûts et
La stratégie de prise de risque.
Dans le secteur bancaire, la performance est largement conditionnée par le niveau des revenus.
Plusieurs facteurs font que le rendement des actifs diminue avec la diversification1. On entend
par rendement les revenus dégagés par rapport au volume des actifs. Une diversification
pourrait se traduire par l’accroissement de l’activité et par conséquent la hausse des revenus.
Toutefois, cette hausse des revenus est moins que proportionnelle par rapport à la hausse des
engagements. Ce phénomène a été démontré dans plusieurs études théoriques et empiriques qui
ont prouvé que la stratégie de diversification affaiblit la performance des sociétés bien qu’elle
permette la hausse du volume général des revenus. Pour le cas des revenus des engagements,
l’impact négatif de la diversification sur la rentabilité des actifs est accentué par le fait que la
diversification est source de risques et donc pourrait engendrer un accroissement des taux
d’actifs risqués et par conséquent une partie importante d’actif devient improductive.
Ceci dit, et en dépit du risque d’effet négatif sur la rentabilité, la diversification peut être
considérée comme étant une stratégie très efficace sur plusieurs niveaux :
Elle permet de faire des économies d’échelle et des économies de gamme en divisant le
risque sur plusieurs produits ce qui acquiert aux banques une certaine flexibilité par
rapport aux changements environnementaux2.
Elle permet de gagner en parts de marché en permettant l’accès à des profils différents
de clientèle.
1
Ainsi, selon Thomas (1999), Doukas et al (2001) et Liu et Qi (2001), la complexité organisationnelle des firmes
diversifiées augmente le coût des études engagées par les analystes. L’asymétrie d’information entre les managers
et les actionnaires se trouve accentuée et les coûts d’agence des firmes diversifiées seront plus élevés.
2
Deng et Elyasiani (2005) affirment que la diversification des activités bancaires permet l’exploitation et le gain
des économies d’envergure grâce au partage des ressources (système d’information, réseaux de distribution) et des
actifs entre plusieurs produits. 133
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Une simplicité des traitements et donc moins de risque d’erreur au niveau des
comptes ;
Une meilleure maitrise de l’activité et une prise de risque mesurée et bien étudiée
et donc un rendement plus important des engagements ;
La lecture des états financiers : les postes des états financiers notamment le bilan et
l’état des engagements hors bilan ainsi que les notes aux états financiers peuvent
renseigner sur les produits d’engagements octroyés par la banque surtout lorsqu’ils sont
présentés d’une manière suffisamment détaillée ;
134
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
L’efficacité de la gestion des coûts peut être appréciée à travers le degré de l’efficience réalisée
par une banque. Cette efficience peut, entre autres, être atteinte à travers la réduction des coûts
d’intermédiation.
En 2006, Gelos a montré que les banques fortement efficientes pourraient accroître leur
accessibilité aux fonds, augmenter leur profitabilité, pratiquer des taux plus préférables sur leurs
produits (les crédits) et améliorer la qualité des services offerts aux clients. Cela permet
d’améliorer les chances de viabilité pour le long terme.
Ainsi, face à une banque efficiente en matière de gestion des coûts, l’auditeur doit s’attendre
à un niveau relativement bas des tarifs de vente des produits bancaires et des conditions de
banque concurrentielles avec une meilleure capacité de la banque à assurer la continuité de son
exploitation.
Le coût des ressources de refinancement qui agit directement sur le PNB au niveau des
charges d’intermédiation et
Les autres charges d’exploitation à savoir les provisions sur créances et sur titres ainsi
que les coûts des activités de support et qui influencent le résultat d’exploitation.
135
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Ces dépôts peuvent être rémunérés ou à titre gratuit. Généralement, et dans des conditions
normales, les meilleures sources de refinancement de l’actif sont les dépôts non rémunérés de
la clientèle. Toutefois, cette source de refinancement est peu stable vu les mouvements
quotidiens enregistrés sur ces comptes.
Les dépôts des clients ne peuvent pas être suffisants pour satisfaire tous les besoins en
ressources nécessaires au financement de l’actif notamment pour les banques de petites et
moyennes tailles. Le recours au marché interbancaire et au refinancement de la banque centrale
permet de disposer d’une source plus stable, plus couteuse et soumise à des conditions liées
principalement à la qualité de l’actif à refinancer.
De plus, une banque risquée ou dont la note attribuée par les agences internationales de notation
n’est pas favorable, s’emprunte à des taux d’intérêts élevés auprès du marché interbancaire.
136
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les provisions étant généralement la résultante des choix stratégiques en matière de prise de
risque et de diversification du portefeuille, l’efficacité de la stratégie de gestion des coûts
évaluée à travers les autres charges d’exploitation peut être principalement mesurée par le
niveau des charges du personnel. Toutefois, cette appréciation ne doit se faire dans l’absolu
mais évaluée par rapport au niveau des revenus. En effet, l’amélioration du niveau des revenus
et également liées à la motivation du personnel et à son degré de satisfaction. Il est généralement
admis que des charges de personnels ne dépassant pas le montant des commissions perçus
reflètent une stratégie de coûts efficace.
Enfin, une bonne maîtrise de ces charges d’exploitation permet à la banque de disposer d’une
marge de manœuvre en matière de politique tarifaire et de créer un avantage concurrentiel par
l’offre de prix. Alors qu’un niveau élevé des provisions pour créances douteuses indique que
les engagements de la banque sont risqués et l’auditeur doit s’attendre à un niveau important
d’agios réservés.
L’existence d’un déséquilibre entre les coûts engendrés par le passif et les revenus dégagés par
l’actif peut causer soit des déficits structurels soit une hausse des prix de vente et donc la perte
d’un avantage concurrentiel.
137
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
- Les revenus d’une banque averse au risque seront plus importants que ceux d’une
banque prudente ;
- La rentabilité des actifs de la même banque est moins importante et les agios réservés
sont relativement élevés par rapport à une banque prudente.
Dans un tel contexte, l’auditeur doit être plus vigilent en élargissant l’étendue de ses diligences
notamment en matière de classification d’engagement et de réservation des revenus liés.
Par contre, lorsque la banque est plutôt gérée d’une façon prudente, les revenus ne seront pas
très importants mais les risques seront plus maîtrisés avec moins d’ajustements d’audit.
Un taux de créances accrochées élevé indique que la banque est averse aux risques et que les
actifs seront moins productifs et vice versa.
1
Selon les statistiques publiées par la banque mondiale pour l’année 2014.
2
« REVUE BANCAIRE » Mars 2014, Maxula Bourse.
138
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
sachant qu’il s’agit d’une recommandation émanant des bonnes pratiques auxquelles les
banques ont adhéré volontairement plutôt qu’à une obligation légale stricto sensu.
Il est donc convenu qu’un taux de couverture acceptable doit être plus ou moins proche de 70%
pour les banques tunisiennes, alors qu’actuellement la moyenne du secteur ne dépasse pas 60%
(56% en 2013 selon la BCT)1 .
Lorsque le taux de couverture des créances est élevé, l’auditeur doit conclure que la banque
adopte une stratégie prudente en matière de couverture de risques. Une telle situation donne
une certaine assurance par rapport au niveau de la réservation des agios.
La gestion du risque peut être attribuée à un seul comité ou bien à plusieurs comités selon la
diversité et le volume de l’activité, à cet effet, l’article 20 de la circulaire BCT n° 2006-19
1
Rapport sur la supervision bancaire publié par la BCT en Juillet 2015.
2
Circulaire BCT n° 91-24, article 4.
3
Circulaire BCT n° 2006-19, article 16.
4
Circulaire BCT n°2011-06, chapitre III.
139
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La compréhension de la banque est au cœur de l’approche par le business risk. L’auditeur doit
connaître les aspects particuliers de l’entité, résultante de plusieurs facteurs qui concourent au
tissage de son identité. Les principaux facteurs qui influencent l’identité de la banque sont :
Le groupe d’appartenance
La nature des clients et des produits
1
Circulaire BCT n° 2006-19, article 20.
140
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
141
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les particuliers
Les personnes morales
Les institutions financières
Les institutions gouvernementales
De même, l’auditeur doit avoir une idée sur les différents produits offerts par la banque. La liste
des conditions de banque peut donner une certaine information sur ces produits mais une
information insuffisante. En matière d’engagements, l’importance relative est mesurée par le
volume des facilités et par leur diversité. Ces informations peuvent être épuisées dans les états
financiers et les rapports de gestion annuels.
Il est à noter que la structure des risques et la nature des engagements sont étroitement liées à
la nature des clients. Elles diffèrent d’un groupe de clients à un autre.
Le tableau suivant donne un exemple de correspondances entre la nature des clients, le type
d’engagements et le risque. Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive des groupes de clients et des
engagements correspondants, les exemples ci-après servent à donner une idée sur la manière de
raisonner et de tirer les conclusions nécessaires :
1
Loi 2001-65, article 23.
142
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
143
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Ainsi, une bonne lecture de la physionomie des engagements permet d’anticiper la nature des
revenus qui seront générés par la banque et les sources de risques qui pourraient affecter ces
revenus.
D’autres subdivisions peuvent être effectuées à l’intérieur d’un même groupe. A titre
d’exemple, les sociétés doivent être réparties selon leurs secteurs d’activité. En effet, la nature
des engagements et la structure du risque varient d’un secteur à un autre.
Selon la circulaire de la BCT n°2006-19 relative au contrôle interne, le contrôle interne est
défini comme étant « l‘ensemble des processus, méthodes et mesures visant à assurer en
permanence la sécurité, l‘efficacité et l‘efficience des opérations, la protection des actifs de
l‘établissement de crédit ou de la banque non-résidente, la fiabilité de l‘information financière
et la conformité de ces opérations avec les lois et les réglementations en vigueur »1.
1
Circulaire BCT n°2006-19, article 3.
144
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
L’évaluation du contrôle interne est une étape primordiale de la prise de connaissance générale
de l’entité auditée. Les conclusions tirées de l’évaluation du contrôle interne sont en majorité
des conclusions d’ordre général qui servent de base pour l’appréciation du niveau de contrôle
de toutes les activités et par conséquent l’estimation de la fiabilité de toutes les rubriques y
compris les revenus des engagements.
Les éléments de l’environnement de contrôle détaillés dans ce qui suit sont ceux ayant un
impact sur les revenus des engagements.
Lors de son intervention, l’auditeur doit vérifier l’existence d’un tel system à travers :
1
ISA 315, article 67.
145
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Dans ce cadre, il est important de vérifier que les textes ayant un impact sur les revenus des
engagements sont communiqués aux personnes concernées et que leur divulgation ou les
actions de formation liées, si la complexité de la règle l’exige, sont effectuées au temps
opportun.
De même, l’auditeur doit vérifier que des procédures de contrôle curatif de la conformité ont
été mises en œuvre à travers notamment le contrôle de la mise à jour des procédures des
applications informatiques et des schémas comptables pour s’adapter aux nouvelles
dispositions.
Les nouvelles règles ayant un impact direct sur les revenus des engagements sont généralement
celles se rapportant aux sujets suivants :
1
Circulaire BCT n°2011-06, article 2.
146
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les organes de gouvernance influencent les revenus des engagements sur plusieurs aspects
notamment :
L’auditeur doit vérifier que les organes de direction ont procédé à la conception du système de
contrôle interne et que ce système a été approuvé par le conseil d’administration conformément
aux dispositions de l’article n°4 de la circulaire BCT n° 2006-19.
La gestion des engagements étant une tâche particulièrement complexe, elle nécessite une
bonne maitrise des métiers bancaires et des techniques de gestion des risques. D’un autre côté,
la compétence des services informatiques et comptables permet d’avoir une assurance par
rapport à la fiabilité des traitements automatiques et aux activités de contrôle comptable.
Un bon niveau de compétence ne pourrait être atteint que si la banque est dotée d’une politique
efficace en matière de gestion de ressources humaines. A commencer par les procédures de
recrutement qui devrait être basées sur l’objectivité et la compétence notamment à travers
l’instauration d’un comité de recrutement, en passant par une gestion efficace de la carrière à
travers la mise en place d’un plan de formation et d’avancement adéquats incluant des
procédures de motivation efficaces.
D’un autre côté, les ressources humaines doivent être organisées de façon à garantir la
séparation des tâches incompatibles et imposer la rigueur à travers le contrôle.
Les traitements comptables liés aux engagements et à leurs revenus nécessitent non seulement
des compétences techniques particulières, mais aussi une rigueur dans l’exécution des tâches
afin d’éviter les erreurs dues au manque d’application et de contrôle. En effet, un personnel
147
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
1
ISA 315, annexe 2, article 8.
148
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
L’adéquation des schémas comptables. Les erreurs dans ce cadre peuvent résulter d’une
faute de définition surtout dans le cas où les procédures et les schémas comptables sont
élaborés d’une façon discontinue ou lorsque le système n’est pas un système global et
les applications sous-jacentes n’ont pas été convenablement synchronisées dans le
processus informatique (inadéquation des schémas entre plusieurs applications, bugs
informatiques liés à l’incompatibilité des applications…)
1
ISA 315, article 76.
149
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Selon la règlementation bancaire tunisienne, le processus d’évaluation des risques pour une
banque englobe les contrôles liés au risque de crédit, risque du marché, risque de liquidité,
risque de règlement, risque de taux d’intérêt et risque opérationnel.
Toutes les catégories de risques bancaires ont, avec des degrés différents, une influence sur les
revenus des engagements bancaires. A titre d’exemple, la gestion du risque de liquidité affecte
les orientations en matière d’octroi d’engagements (engagement à CT ou à LMT, engagement
par signature…). De même, la gestion des risques de marchés impacte la valeur des
engagements et des revenus y afférents quand il s’agit d’engagements libellés en monnaies
autres que la monnaie de référence. Toutefois, l’impact des procédures de gestion des risques
de crédits est nettement supérieur à celui des autres catégories de risques.
Le processus d’évaluation des risques de crédits tourne autour des axes suivants :
Les ratios sont communiqués aux organes de pilotage au temps opportun (conseil
d’administration, comité de risque, direction générale…)
150
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
1
Circulaire BCT n°2006-19, article 30.
2
Circulaire BCT n°2006-19, article 29.
151
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La tenue de réunions avec les clients engagés en cas de besoin pour demande
d’informations ou pour simple suivi
…
Les agences : évaluation préliminaire des risques des engagements dans le cadre de
l’avis du chef d’agence sur la demande, suivi des clients et des projets…
Les services d’audit et de contrôle interne : audit des dossiers d’engagement, contrôle
du respect de la route d’approbation, contrôle des dépassements des limites
d’engagement…
Le comité de risque : pilotage de toute l’activité de gestion des risques y compris les
risques de crédits
Le comité exécutif : émet les décisions liées à l’octroi d’engagements importants et ceux
liés aux clients risqués
152
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Selon l’annexe n°2 de l’ISA 315, les activités de contrôle ayant un impact sur l’évaluation des
risques liés au contrôle sont celles se rapportant aux objectifs suivants :
1
ISA n°315, annexe 2, article 14.
153
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
les rapports édités, lorsqu’ils sont fiables, peuvent servir de base pour l’auditeur afin d’orienter
ses travaux et d’affiner ses conclusions.
L’évaluation de la performance bancaire se fait à travers un système de contrôle de gestion
complet et efficace.
154
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
juridiques déterminant la nature de la relation de la banque avec le client engagé et les travaux
d’inventaires des documents matérialisant ces engagements et autres valeurs liées.
Les dossiers existent en deux copies au moins gardées au niveau de la direction des
engagements, la direction juridique, la direction d’exploitation... ou toute autre direction
impliquée dans la procédure d’octroi d’engagements ;
Existence de fiches-miroirs sur chaque dossier indiquant les documents qui y existent ;
…
L’auditeur doit vérifier les procédures de ces inventaires notamment l’indépendance des
équipes intervenantes et l’exhaustivité des données inventoriées (valeur, date d’expiration,
montant initial, montant en cours, taux d’intérêts…)
155
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
D’un autre côté, la séparation des tâches doit être assurée d’une façon verticale entre les
fonctions de saisie de donné, le contrôle des saisies et la validation des enregistrements. Ainsi,
avant d’être insérée dans le système, l’information doit passer par trois étapes de traitement
effectuées par trois personnes différentes. La validation est généralement effectuée par un
supérieur hiérarchique.
L’auditeur doit vérifier l’existence d’un tel suivi à travers les contrôles permanents et les
contrôles périodiques.
Il s’agit par exemple de rapprocher les données insérées dans le cadre de la mise en place des
crédits avec le contrat ou le titre de crédit, vérifier que les accords d’engagement sont dument
validés par les personnes concernées, vérifier que les dépassements de limites des lignes
accordées sont préalablement autorisées…
156
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les données du marché et en général toute donnée exogène à la banque influence d’une façon
considérable les engagements bancaires et leurs revenus. Ces données peuvent être réparties en
trois catégories :
L’environnement réglementaire ;
L’effet de la concurrence.
1
Circulaire BCT n°2006-19, article 7.
157
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
A titre d’exemple, lorsque le contexte économique est favorable à l’investissement, par exemple
grâce à la stabilité sociale, la stabilité juridique, les incitations fiscales…les crédits
d’investissement à long et moyen termes seront plus importants au niveau des engagements
bancaires. Par ailleurs, lorsque le contexte économique est caractérisé par l’ouverture aux
marchés extérieurs ce sont les engagements hors bilan qui vont augmenter avec la hausse du
volume des opérations de financement du commerce extérieur (crédits documentaires,…).
1
La Rentabilité des Banques et ses Determinants: Cas du Maroc Brahim Mansouri et Saïd Afroukh Working Paper
462 February 2009 Groupe de Recherches Economiques et Financières (GREF), Faculté de Droit et de Sciences
Economiques, Université Cadi Ayyad, Marrakech.
158
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les engagements bancaires et leurs revenus peuvent être influencés par la politique monétaire
au niveau du volume des encours comme au niveau des taux d’intérêts :
Le crédit peut être utilisé comme un canal de transmission à part entière. C’est le cas
pour les économies peu développées et à faible diversité au niveau des instruments
financiers telle que l’économie tunisienne où le crédit constitue encore l’activité
principale des banques. Dans ce cas la banque centrale peut agir sur le volume des
crédits en ajustant la réserve obligataire ou en instaurant des limites à l’octroi de crédits
ou certains types de crédits.
Ainsi, les informations relatives à la politique monétaire permettent de donner une explication
des résultats des examens analytiques portant sur les engagements et leurs revenus en justifiant :
159
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La hausse ou la baisse des conditions de banque, notamment celles relatives aux prêts
et avances, affectées par la fluctuation des taux subie sur le marché monétaire suite à la
variation du niveau de liquidité dans le marché ;
La hausse ou la baisse du volume général des crédits
Et avec moins de pertinence, elle peut expliquer la variation du taux des créances
accrochées suite à la hausse des encours en cas de baisse des conditions ou suite à la
sélection inversée à cause de l’intrusion de clients douteux prêts à s’emprunter à des
taux élevés lors de la hausse des taux.
Relativité des renseignements acquis de la politique monétaire lors de l’audit des revenus des
engagements :
Toutefois, ces renseignements ne doivent pas permettre de tirer des conclusions sur le niveau
des engagements et de leurs revenus sans le recoupement avec d’autres données. Elles
permettent seulement de renforcer des conclusions tirées suite aux examens analytiques et
orienter l’auditeur vers les tendances probables au niveau des comptes.
D’un autre côté, l’influence de la politique monétaire sur les engagements n’est pas toujours
vérifiée et est variable d’une banque à une autre. En effet, d’autres circonstances internes ou
externes peuvent effectuer une action opposée à l’effet de la politique monétaire (indépendance
de la banque par rapport au marché monétaire sur le plan de la liquidité notamment pour les
banques appartenant à des groupes internationaux assez solides, choix stratégiques par les
banques les plus puissantes qui peuvent faire face aux changements de la politique monétaire
afin d’obtenir un avantage concurrentiel (baisse de prix, offre de produits…).
De plus, l’impact de la politique monétaire est moins important pour les engagements hors
bilan. Généralement, ces engagements sont suffisamment couverts et n’ont pas un impact
important sur la trésorerie de la banque. De ce fait, la politique monétaire de l’Etat ne pourra
pas affecter ces engagements d’une façon significative.
Il faut donc s’assurer que la majorité des données converge vers les conclusions confirmées par
la politique monétaire avant d’avoir une confiance considérable sur le niveau des engagements
et de leurs revenus.
160
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
A ce titre, il convient de rappeler que le cadre règlementaire des revenus des engagements
bancaires actuellement en vigueur en Tunisie est principalement composé des textes suivants :
161
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
162
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Introduction d’un nouveau produit bancaire qui pourrait être considéré comme étant un
engagement (règlementation officielle des produits de la finance islamique,
règlementation officielle de certains dérivés financiers…)
Instauration d’un critère de classification spécifique ou restriction d’application d’un
critère existant à cause de conjonctures particulières permettant de détecter des
exceptions en matière de classification de créance et/ou de réservation des agios
(mesures d’encouragement du secteur oléicole, touristique…)
Approbation d’une nouvelle norme comptable portant sur les règles de comptabilisation
d’un nouveau type d’engagement bancaire…
Avant d’entamer sa mission, l’auditeur doit effectuer une recherche sur les règles récemment
approuvées et évaluer leur impact sur les engagements et leurs revenus. Ces nouvelles règles
constituent un risque spécifique pour plusieurs raisons (incompréhension de la règle par les
employés de la banque, difficulté d’adaptation aux procédures existantes et aux systèmes
informatiques, inefficacité relative des nouveaux traitements comptables qui peuvent rester en
phase de test pour une longue période, erreurs liées aux premières applications de la règle…).
Ces travaux préparatoires doivent être orientés vers l’anticipation des erreurs dans la mesure où
ils doivent permettre de dresser une liste des anomalies probables qui peuvent découler de
l’application de la nouvelle règle afin d’optimiser les tests d’audit qui vont les concerner aussi
bien lors de l’évaluation des procédures de contrôle interne que lors de la mise en œuvre des
tests substantifs complémentaires.
1
Par concentration, on entend toute opération de croissance externe d’une entreprise qui se traduit par la diminution
du nombre d’offreurs opérant sur un marché et par l’augmentation de la taille des entreprises restantes.
2
AMEN INVEST. Le Secteur Bancaire Tunisien Evolution, Perspectives et Défis. Février 2014.
163
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
164
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
1
Giovanni Dell'Ariccia est un directeur adjoint au Département de recherche où il coordonne les activités de la
macro-financière. Auparavant, il a travaillé au Département Asie et Pacifique du FMI.
165
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
De ce fait, l’accroissement de la concurrence pousse les banques à prendre plus de risques afin
de grignoter des parts de marché, notamment pour les banques de petites et de moyennes tailles
qui cherchent à se développer. En effet, une telle variable sur les banques de tailles importantes
aurait moins d’impact sur la prise de risque parce qu’elles ont la capacité de maintenir la même
politique en matière d’octroi d’engagement.
Par exemple, pendant les dernières années, la concurrence a augmenté dans le secteur bancaire
tunisien, avec l’entrée d’importants acteurs internationaux et l’expansion des réseaux de la
majorité des banques soucieuses de gagner des parts de marché. Cette hausse de la concurrence
a engendré une hausse des engagements bancaires, catalysée par la baisse des taux d’intérêts
imposé par la BCT durant les quatre dernières années. Ceci a engendré une augmentation des
revenus des engagements certes, mais on doit s’attendre, dans les années à venir, à une hausse
des risques et donc une régression des revenus provenant des crédits alloués pendant cette
période accompagnée d’une hausse des agios réservés notamment pour les banques
relativement récentes et de taille moyenne.
166
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Lors de l’estimation du risque d’erreurs significatives au niveau des revenus des engagements,
l’auditeur utilise les données collectées lors de la prise de connaissance générale. Le risque
évalué pour chaque élément de l’environnement interne et externe de la banque est
convenablement déterminé puis pondéré conformément au tableau suivant :
Moyens Nature du
Critères Conclusions d’audit Pondération
d’évaluation risque
167
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Moyens Nature du
Critères Conclusions d’audit Pondération
d’évaluation risque
Politique - Publications et
Le style de gestion du Existence de Risque
générale et rapports groupegroupe sera traduit au risques exogènes d’importance
stratégie de - Entretien avec
niveau de la banque liés au risque moyenne
groupe les dirigeants de la
notamment en matière opérationnel du
banque de diversification et de groupe
prise de risque
Top - Engagements Mise en œuvre de Risques liés au Risque
management accordés à ces diligences spécifiques conflit d’intérêts d’importance
et personnes personnes (vérification des entre la banque et moyenne
clés du conditions, respect des les dirigeants
groupe conventions
réglementées …)
Répartition Revue du La nature des Certaines Risque
La nature des clients et produits
168
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Moyens
Critères Conclusions d’audit Nature du risque Pondération
d’évaluation
Contrôle de la - Revue des Plus la banque est dotée Le risque diminue Risque
Environnement de contrôle
169
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Eléments
Moyens
Critères Conclusions d’audit Nature du risque Pondération
d’évaluation
Complétude des - Revue des Des rapports complets et Le risque d’erreur Risque très
rapports des rapports étouffés d’informations dans les comptes important
différents comptables et pertinentes permettent de revenu diminue
départements en extracomptables un meilleur pilotage des avec la
relation avec les activités d’engagements complétude des
engagements, la et des revenus y rapports et la
comptabilité et le afférents pertinence du
contrôle de contenu
gestion permettant un
contrôle efficace
de l’évolution des
soldes.
L’exhaustivité des - Revues des Plus il y a des contrôles Risques Risque très
enregistrements procédures de antérieurs et postérieurs d’omission suite à important
comptables prise en compte au niveau des la faiblesse des
et de contrôle procédures d’octroi contrôles
comptable d’engagement moins il y
aura des erreurs au
niveau des revenus des
engagements
170
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Eléments
Moyens
Critères Conclusions d’audit Nature du risque Pondération
d’évaluation
Adéquation des - Revue des Se prononcer sur la Risque d’erreur Risque très
Système d’information (suite)
171
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Eléments
Moyens
Critères Conclusions d’audit Nature du risque Pondération
d’évaluation
Le suivi des - Entretien et Le suivi des clients Risque élevé de Risque très
Processus d’évaluation des risques (suite)
Moyens Nature du
Critères Conclusions d’audit Pondération
d’évaluation risque
172
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Eléments
Moyens Nature du
Critères Conclusions d’audit Pondération
d’évaluation risque
173
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
incohérences des procédures ou même les fraudes. Dans cette catégorie on trouve les risques
suivants :
Défaut de rattachement des revenus à recevoir se rapportant à des échéances
chevauchant sur plusieurs périodes et dont le paiement sera effectué après la date de
clôture ;
Risque de non constatation d’un engagement au niveau du système. Ce risque est encore
plus important pour certaines catégories d’engagement à l’instar des garanties bancaires
qui n’ont pas une forme particulière ni au niveau de la législation ni pour les demandeurs
de ce type d’engagements ;
Risque de non prise en compte d’intérêts de retard pour les échéances impayées d’autant
plus que plusieurs systèmes ne prévoient pas le calcul automatique de ce type d’intérêts
Risques liés aux travaux d’inventaire des dossiers d’engagements hors bilan (crédits
documentaires, garanties bancaire…) ainsi que les engagements de bilan (inventaire des
effets escomptés…)
174
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Risque d’erreur au niveau de l’insertion des conditions des engagements lors de leur
octroi. Ce risque diminue lorsqu’i y a plusieurs niveaux de contrôle manuels et
automatiques à la mise en place des engagements
Risque de non prise en compte de la date de remise et de la date de l’échéance pour
l’estimation de la période d’intérêts (article 30 de la circulaire BCT n°91-22)
…
1
L’article 34 de la circulaire de la BCT n°91-22 interdit aux banque la perception de commissions autres que
celle indiquées dans l’annexe de la dite circulaire
175
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Octroi de garantie bancaire sans prise en compte au niveau du système dans le but de
ne pas percevoir de revenus au profit de la banque
Constatation des revenus perçus en créditant un compte de bilan au lieu de créditer un
compte de revenu (par exemple un compte courant ou un compte de suspens en vue
de transfert ultérieur vers un compte courant), notamment lorsqu’il s’agit de revenus
constatés manuellement (intérêts de retard ou autres)
Perception d’intérêts excessifs
Octroi d’une façon préméditée des engagements à des conditions défavorables pour la
banque et en faveur d’un tiers, partie liée ou autre ;
…
176
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
177
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Seuil de signification
6%
5%
4%
3%
2%
1%
0%
Risque faible Risque moyen Risque élevé
Seuil de signification
NB : Les taux sont donnés à titre indicatif et ne sont pas forcément applicables dans tous les cas
1
Guide pour l’Utilisation des Normes Internationales d’Audit dans l’Audit des Petites et Moyennes Entreprises.
178
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Dans tous les cas, les travaux d’audit des revenus des engagements doivent inclure des tests de
procédures et des tests substantiels complémentaires. L’étendue de chaque catégorie de tests
dépend également de l’évaluation préliminaire. En effet, le risque d’anomalie significative est
composé de deux types de risque, les risques inhérents et les risques liés au contrôle.
Le risque inhérent est fixe et est déterminé pour tous les postes d’états financiers. Les contrôles
mis en place par la banque permettent l’atténuation de ce risque. Si l’auditeur juge ces contrôles
faibles et donc ne permettent pas la réduction des risques inhérents, il doit élargir l’étendue de
ses travaux afin de réduire le risque d’audit à un niveau acceptable.
Lorsque les contrôles sont jugés suffisants, les travaux seront focalisés sur les tests de
procédures. Lorsque les contrôles sont jugés faibles, l’auditeur mettra en œuvre plus de tests
substantiels.
179
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les plus importants tests de procédures liés à l’examen des revenus des engagements bancaires
sont les suivants :
Les tests de substance liés à l’audit des revenus d’engagements bancaires sont les suivants :
180
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La nature des risques liés aux engagements et le volume des transactions rendent impossible la
réduction du risque d’audit à un niveau acceptable sans passer par les tests de procédures1.
Les paragraphes suivants ont pour objet de définir les principaux aspects de la revue des
dossiers d’engagements pour les engagements de bilan et de hors bilan.
1
Le paragraphe 25 de la norme ISA 330 stipule que : « Si, en application du paragraphe 115 de la Norme ISA
315, l'auditeur conclut qu’il n’est pas possible ou réalisable de réduire le risque d’anomalies significatives au
niveau des assertions à un niveau faible acceptable au moyen d’éléments probants recueillis à partir de contrôles
de substance uniquement, il doit réaliser des tests sur les contrôles concernés pour recueillir des éléments
probants quant à l’efficacité de leur fonctionnement. »
2
Circulaire BCT n°2006-12, article 2. 181
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Par ailleurs, lors du choix de son échantillon de dossier, l’auditeur doit inclure, entre autres, les
catégories suivantes :
Les dossiers des clients les plus engagés doivent être revus d’une manière exhaustive.
La définition des clients les plus engagés émane du jugement de l’auditeur. Cette
catégorie inclut entre autres les montants qui dépassent l’intervalle moyen des
engagements accordés par la banque, les engagements qui dépassent 5 000 000 de dinars
(montant au-dessus duquel les banques sont obligées d’exiger des états financiers
certifiés de par la loi)…
Les dossiers en contentieux doivent également être revus d’une façon exhaustive. En
effet, l’auditeur est amené à évaluer les risques de la totalité des actifs en contentieux
conformément aux dispositions de la note aux banques et aux établissements financiers
n°93-231
Les dossiers des engagements accordés aux parties liées. En effet, ces engagements
représentent des risques particuliers et leur nombre n’est généralement pas très élevé.
1
Note aux banques et aux établissements financiers n°93-23 du 30 Juillet 1993, article 6 (a).
182
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les états financiers certifiés notamment pour les clients dont les engagements auprès
du secteur bancaire dépassent 5 millions de dinars2 ;
L’étude de projet, le business plan ou tout autre document donnant estimation des
cash-flows futurs
Les comptes rendus des visites effectuées par les chargés du dossier auprès des clients
….
1
Circulaire BCT n° 2006-19 relative au contrôle interne dans les établissements financiers, article 24.
2
Circulaire BCT n° 91-24 relative à la division, couverture et suivi des engagements, article 7.
183
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La référence de la lettre de crédit export qui sert de garantie pour une lettre de crédit
import dans le cas des lettres de crédits back to back
…
L’avis de l’analyste
La lettre de notification
Le contrat
Les SWIFT échangés avec d’autres banques en cas d’engagements impliquant des
banques correspondantes tels que les crédits syndiqués et les crédits documentaires
…
L’auditeur doit en outre s’assurer que les documents constitutifs des dossiers sont mis à jours
d’une façon périodique notamment pour les engagements classés.1
La revue des dispositions contractuelles doit permettre d’atteindre les objectifs suivants :
1
L’article 24 de la circulaire aux banques n°2006-19 stipule que les documents doivent être mis à jour
trimestriellement pour les engagements classés.
184
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Le principal de la dette
Le taux d’intérêt
Le montant des commissions
La nature et la valeur de la garantie
Ces données doivent être concordantes sur tous les documents suivants :
La décision d’engagement
La lettre de notification au client
Le contrat d’engagement
L’acte de nantissement et/ou le titre foncier (lors du rapprochement des garanties)
185
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les niveaux d’approbations varient d’une banque à une autre et selon la nature des engagements
sollicités. A titre d’exemple, certaines banques permettent aux chefs d’agence d’accorder des
engagements de petits montants alors que d’autres exigent l’accord du comité d’engagement
pour la moindre facilité. L’auditeur doit effectuer ces contrôles en se référant aux procédures
internes de la banque, après les avoir évaluées et dégagé les anomalies qu’elles incluent.
Transmission de
Dépôt d'une Analyse de la Avis du
la demande avec
demande par le demande et avis directeur des
avis du chef
client de l'analyste engagements
d'agence
Mise en place
Signature des Déblocage pour
finale de
contrats les crédits
l'engagement
186
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
L’auditeur doit être particulièrement vigilent lorsqu’il s’agit d’engagements accordés aux
parties liées afin de répondre aux objectifs suivants :
S’assurer que les engagements ne sont pas accordés à des conditions extrêmement
favorisantes pour la partie liée au détriment des intérêts de la banque
S’assurer que les normes prudentielles de suivi et de classification des engagements sont
respectées d’une façon objective lors de l’évaluation du risque de la partie liée
S’assurer que les garanties sont convenablement constituées et que toutes les conditions
contractuelles ont été respectées
Avoir une idée sur la nature et la concentration des risques d’engagement avec les
parties liées pour un meilleur suivi ;
S’assurer du respect des règles légales applicables aux situations de conflits d’intérêts
entre la banque et l’une des parties liées concernées par les conventions réglementées et
les conventions interdites2.
L’auditeur doit suivre de près ces travaux d’évaluation et de classification des engagements.
Ces diligences interviennent aussi bien pour les besoins de certification des comptes que pour
les besoin d’élaboration des rapports destinés à la banque centrale. Ainsi, selon la note aux
banques relatives aux termes de référence pour l’audit des comptes, l’auditeur doit inclure dans
son rapport destiné à la banque centrale une évaluation de la qualité des actifs, y compris les
risques en hors-bilan. Cette évaluation doit permettre d'identifier les actifs à problèmes et les
1
Note aux banques et aux établissements financiers n°93-23 du 30 Juillet 1993, article 6 (c).
2
CSC, article 200 et article 475.
187
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
classer selon les critères de la circulaire de la Banque Centrale de Tunisie n° 91-241. Les pertes
réelles et potentielles devront être clairement déterminées. A cet effet, l’auditeur alloue une
bonne partie de son budget à la réalisation de ces diligences.
La classification des engagements est faite sur la base d’un principe général en plus des
traitements spécifiques liés aux engagements à caractères particuliers tels que les découverts,
les crédits consolidés et rééchelonnés…
Selon ces dispositions, les engagements peuvent être classés en cinq classes de risque, la classe
0 pour les engagements courants (ou sains) et les classes de 1 à 4 pour les engagements classés
(ou risqués).
1
Note aux banques et aux établissements financiers n° 93-23 du 30 Juillet 1993, paragraphe 3.
188
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
189
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Lorsqu'il s’est écoulé un délai de 90 jours, après l'arrêté des intérêts, sans que le compte
n'enregistre des mouvements de recettes susceptibles de compenser le montant intégral des
intérêts générés par le débit et les autres frais de gestion du compte, le découvert (ou le compte
débiteur) est considéré gelé et doit faire partie de la classe 2. Lorsque ce délai dépasse 180 jours
sans excéder 360 jours, le découvert doit faire partie de la classe 3. Au-delà d'un délai de 360
jours, le découvert doit faire partie de la classe 41.
Certaines banques sont dotées d’applications informatiques pour la détermination des listes des
comptes gelés d’autres font recours à des méthodes manuelles présentant des risques d’erreurs
importants.
Dans tous les cas et afin de confirmer que le compte est considéré gelé, l’auditeur doit vérifier
que :
1
Circulaire BCT n°91-24, article 11, alinéa 6.
190
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les revenus pris en comptes correspondent aux intérêts débiteurs sur découvert (échelle
d’intérêts) augmentés des agios et autres prélèvements liés à la gestion du compte
débiteur.
Les mouvements créditeurs éligibles ne couvrent pas les revenus sus-indiqués.
Dans la pratique, la classe finale du client peut ne pas correspondre à celle de son compte gelé
et ce, en fonction de l’importance du découvert par rapport à la totalité de l’engagement. En
effet, la classe gel permet d’orienter l’auditeur dans son appréciation du risque global de la
créance et constitue un critère de plus pour la classification finale.
Les crédits consolidés sont présentés dans une rubrique distincte des états financiers et
au niveau des états extracomptables.
La banque dispose toujours de l’ancien échéancier et notamment de l’information
relative à l’échéance initiale des créances consolidées afin de déterminer l’ancienneté
réelle des échéances en cas d’impayés1
Les créances pour lesquelles les provisions ont été reprises sont celles relatives à des
engagements dont :
Les garanties ont été consolidées : hausse de la valeur de l’ancienne garantie,
amélioration de sa qualité, ajout de nouvelles garanties… ;
1
Dans cette même optique, l’article 26 de la norme comptable NCT24 stipule que : « …La restructuration, la
consolidation ou le rééchelonnement d'un ou de plusieurs crédits, n'implique pas en soi que les contreparties ont
honoré leurs engagements et que les risques y attachés ont disparu ou ont été diminués. »
191
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Il convient de noter que les diligences en matière d’évaluation des risques de crédit et de
classification des engagements sont plus larges, notamment en matière de provisionnement et
d’évaluation des garanties. Les développements précédents mettent l’accent uniquement sur le
choix de la classe des risques qui a un impact direct sur les revenus des engagements.
Les clients non classés n’ont pas d’agios réservés sauf pour des cas spécifiques justifiés
par la banque (à titre d’exemple, l’Etat peut imposer le maintien d’une classe courante
pour tout un secteur qui a été touché par des circonstances particulières, tel que le
tourisme et le secteur agricole, dans ce cas la banque peut maintenir les agios réservés
jusqu’à leur paiement réel) ;
La somme des provisions et des agios réservés ne peut être supérieure au total de
l’engagement ;
Aucun client ne doit avoir d’agios réservés négatifs
Les impayés en intérêts et commissions antérieurs à la classification du client sont
provisionnés
Les agios réservés correspondent à la somme des impayés en intérêts et commissions
postérieurs à la classification des engagements et les intérêts et commissions à recevoir
(comptes de régularisation actifs sur clients classés)
192
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Aucun client ne peut avoir d’agios réservés sans avoir d’impayés en intérêts ou
commissions sauf pour les engagements consolidés (à ce moment-là les impayés en
intérêts sont intégrés au principal du nouveau crédit et les agios réservés correspondants
sont rattachés conformément aux dispositions de la NCT 241) ;
…
Les anomalies dégagées doivent être communiquées aux responsables du contrôle des
engagements pour ajustement.
1
NCT 24, article 35.
2
Le paragraphe 34 de la norme comptable 24 prévoit que « les revenus pris en compte antérieurement, en
résultat, au cours d'exercices antérieurs, ne sont pas extournés mais doivent être intégralement provisionnés. »
193
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
S’assurer que les commissions encourues non encore encaissées sur tout engagement
contracté par les clients des classes 2 et supérieures sont également réservées au même
titre que les intérêts quelques soit le type de la commission et/ou de l’engagement
qu’elle rémunère ;
Vérifier, pour les crédits consolidés ou rééchelonnés, que le recyclage des agios réservés
parmi les résultats de la période se fait proportionnellement à la part des agios réservés
par rapport à toute la dette consolidée et ce, quel que soit la classe de risque du client
après la consolidation, conformément aux dispositions de l’article 35 de la NCT n°24.
Cette vérification doit être effectuée pour un échantillon représentatif de cas de crédits
consolidés en plus de la revue de la procédure avec les services comptables et les
services d’engagement et de contrôle des risques ;
Faire une revue exhaustive des agios réservés des clients les plus importants des classes
de risque supérieures à 1. L’auditeur peut refaire les calculs des agios réservés pour un
échantillon de 20 clients classés par ordre d’importance décroissant ;
Vérifier les reprises des agios réservés sur les créances improductives par revue
exhaustive d’un échantillon de clients ayant enregistré des reprises d’agios réservés
importantes et s’assurer que ces reprises sont relatives à des encaissements effectifs de
revenus. Ce test vise à s’assurer que les cas de reprises les plus importants sont fiables
mais ne permet pas de valider toutes les opérations de reprises,
Vérifier la reprise des agios effectuée sur des créances déclassées est adéquate et que le
montant repris est égal au solde des agios réservés au moment de déclassement. Il faut
également s’assurer que les montants repris ont été comptabilisés au niveau des comptes
de revenu adéquats ;
S’assurer que les clients ayant enregistré des cas de reprise d’agios réservés ont
enregistré une baisse du total des engagements. Ainsi, l’auditeur est certain que la
reprise des agios réservés s’est faite sans le concours de la banque sous forme de
crédits1. Toutefois, l’existence de tel cas ne dois pas aboutir directement à l’annulation
de la reprise des agios réservés sans en discuter avec les services concernés qui peuvent
fournir des explications et des éléments probants que les montant ont été réellement
remboursés par l’effort du client ;
1
Circulaire BCT n°91-24, article 9.
194
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Vérifier le respect des règles de réservation des agios pour les cas particuliers énoncés
au niveau de la première partie à savoir les agios réservés sur créances consolidées, les
paiements d’échéances par débit du compte, le recouvrement des échéances par de
l’escompte, le paiement des revenus par de nouveaux crédits…1
…
Dans tous les cas, l’auditeur doit vérifier que la procédure respecte les principes suivants :
1
Voir paragraphe 1.2.2.2 de la première partie.
195
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Ces vérifications doivent être effectuées pour toutes les opérations de recouvrements si la
procédure est manuelle. Sinon l’auditeur peut se contenter de la vérification d’un échantillon
pour les traitements automatiques ou lorsqu’il juge le niveau de risque favorable à une revue
par échantillon.
Entretiens avec les responsables des services comptables et informatiques pour s’assurer
de la fiabilité des applications ;
Contrôle du paramétrage du traitement ;
Pour les rattachements manuels, il existe divers procédés de comptabilisations. Dans la majorité
des cas de rattachement manuel, les banques procèdent à la constatation de ces ajustements en
blocs pour toutes les créances à cheval, ce qui cause une difficulté de suivi ultérieur. Dans tous
les cas, l’auditeur doit vérifier que :
L’état des créances à cheval de début de période et de fin de période utilisé pour le
rattachement des revenus est validé par la direction des engagements
L’état des créances à cheval fait la distinction entre les créances échues et les créances
à échoir
L’état des créances à cheval donne la liste des clients par classe de risque
Il est procédé à la réservation des intérêts à recevoir sur les clients classés que ce soit
lors du rattachement ou ultérieurement au niveau du contrôle des engagements ;
Les écritures de rattachement sont contrôlées et validées au même titre que les autres
opérations courantes
196
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Ces vérifications se font à travers les entretiens avec les services comptables et la simulation
ou l’observation des traitements et la revue des documents utilisés (authenticité, validation…)
Ainsi, l’auditeur doit vérifier, à travers les entretiens, la vérification des fichiers informatiques
sources et la vérification d’un échantillon de dossiers, que les agios réservés sont repris au
niveau du résultat de l’exercice selon le calcul suivant :
Si :
Alors :
Rev = P x (AR/C)
Par la suite, il doit vérifier que cette règle reste respectée à mesure que ces travaux d’audit
avancent. Il doit garder à l’esprit que chaque traitement, chaque procédure et chaque écriture
comptable doit être la même utilisée antérieurement et donc procède à des tests de comparaison
1
NCT 24, article 35.
197
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
chaque fois qu’il le juge utile et ce, en consultant les travaux de l’exercice antérieur et les
manuels comptables des deux périodes.
Les vérifications du système informatique que l’auditeur doit faire et qui se rapportent à l’audit
des revenus des engagements portent sur :
La revue des fichiers sources qui permettent les calculs automatiques qui
précèdent la constatation des écritures comptables
Les jeux d’essais sur le système afin de vérifier les contrôles automatiques et
contradictoires des données saisies lors des différentes phases d’approbation et de
mise en place des engagements
198
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Tout forçage informatique doit être motivé et justifié par une autorisation préalable des services
concernés (agences, portefeuilles, engagements, recouvrement, contentieux…) et revue par les
services de contrôle interne. Ils peuvent traduire la correction d’une erreur, l’ajustement des
paramètres de prise en compte suite à une modification des termes des engagements…
Cet état doit être revu par l’auditeur afin de s’assurer que les forçages sont motivés et dument
autorisés.
L’auditeur doit vérifier que la saisie des données, leur contrôle et leur validation se fait
conformément à la chaine d’approbation prévue au niveau de la procédure. Pour ce faire, il doit
vérifier les données des fichiers mouchards qui donnent les renseignements nécessaires sur
l’identification de l’enregistrement (date, sens de l’écriture, compte client correspondant,
compte comptable, compte analytique, utilisateur ayant effectué la saisie, contrôleur…). La
majorité des systèmes d’information bancaires sont dotés de ce type de fichiers.
199
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Le calcul des intérêts : Le système doit calculer les intérêts quotidiennement afin de
respecter le principe de rattachement. Il peut se faire assister par un technicien
informatique pour cette tâche. Dans cette optique, il vérifie la mise à jour du TMM au
niveau du système aux dates de changement par la BCT au cours de l’exercice et
s’assure que les intérêts sur crédits autres qu’escompte sont décomptés pour la période
allant depuis la mise à disposition des fonds jusqu’à l’échéance…
Les modalités de calcul des intérêts sur escompte conformément aux dispositions de
l’article 30 de la circulaire 91-22. En effet, la formule de détermination des escomptes
doit calculer le total des intérêts des escomptes sur la base d’une période égale à la
période qui sépare la date de la remise et celle de l’échéance majorée de 3 jours pour les
effets place et 5 jours pour les effets déplacés, avant d’être rattachés à la période
encourue (voir paragraphes relatifs à l’audit du rattachement) ;
Si les commissions faisant partie du taux de rendement effectif sont comptabilisées dans
des comptes séparés, il convient de s’assurer que la formule de leur prise en compte se
base sur le prorata de l’encours restant dû par rapport au total de la dette (puisque ces
commissions sont assimilées à des intérêts). Si elles sont amorties linéairement, il faut
200
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
prévoir des tests complémentaires pour s’assurer que l’écart pour la totalité des créances
concernées n’est pas significatif ;
L’actualisation des revenus libellés en monnaies étrangères. A cet effet, il vérifie que
l’engagement figure au niveau de la balance auxiliaire devise de la monnaie de
l’engagement et s’assure que les taux de change sont quotidiennement mis à jours au
niveau du système conformément aux directives de la direction de trésorerie ;
Le rattachement des agios réservés après avoir été consolidés conformément aux
dispositions de l’article 35 de la NCT 24. Ces agios doivent être pris en compte à
l’occasion de chaque remboursement au prorata de leur part dans le total de la dette
avant consolidation (voir paragraphe 2.1.3.3 ci-après)
Le rattachement des commissions acquises à mesure que les services sont rendus sur la
durée de l’engagement, notamment pour les crédits documentaires et les autres
engagements par signature.
Vérifier la formule de calcul du TEG appliquée à chaque crédit dans le but de contrôle
du TEG excessif conformément aux dispositions de la loi n° 99-64 du 15 juillet 1999,
relative aux taux d'intérêt excessif.
Dans ce cadre, l’auditeur est tenu surtout de s’assurer que la formule de calcul est
conforme à celle prévue par l’article 1er du décret n° 2000-462 du 21 février 2000, fixant
les modalités de calcul du taux d'intérêt effectif global et du taux d'intérêt effectif moyen
et leur mode de publication et que les commissions prises en compte sont celles
indiquées au niveau de l’article 4 de la circulaire aux établissements de crédit2 n°2000-
03 du 27 mars 2000.
Vérifier, par un jeu d’essai, que le système interdit l’escompte d’effet pour une durée
qui aboutit à un taux d’intérêt excessif. Il convient de s’assurer dans ce cadre que la
banque procède à la détermination de la durée minimale d’escompte qui lui permet
d’échapper au taux d’intérêt excessif sur escompte et que cette limite est insérée au
système1.
1
Voir paragraphes relatifs aux limites aux conditions d’intérêts au niveau du premier chapitre de la première partie.
201
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Vérifier à partir des fichiers sources que les intérêts sur crédits commencent à courir à
partir de la date de déblocage.
…
Parmi les blocages qu’il convient de vérifier au niveau du système, on peut citer :
Le blocage des insertions de conditions aboutissant à un TEG excessif. Ce test doit être
effectué dès la phase de mise en place ;
Le blocage des opérations d’escompte d’une durée inférieure à 6 jours pour les effets
place (tirés sur un compte situé dans le grand Tunis) et 10 jours pour les effets déplacés1
(tirés sur un compte situé hors grand Tunis) ;
…
1
L’article 31 de la circulaire aux banques n° 91-22 stipule que : « Le montant des intérêts perçus à l'escompte des
effets à vue ou à échéance brûlante sur la Tunisie ne peut être inférieur à celui correspondant à :
- Six (6) jours fixes pour les effets payables dans les localités de la Tunisie où la banque est installée
- Dix (10) jours fixes pour les effets payables dans les localités de la Tunisie où le banquier recouvreur à un
correspondant banquier ;… »
202
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Toute écriture relative aux revenus et qui transite par un compte de comptabilité matière1
ou un compte inter-unité2 est soldée et transcrite dans le compte de bilan ou de résultat
adéquat avant l’arrêté des états financiers. C’est le cas par exemple des effets escomptés
arrivés à échéances, les chèques reçus par les clients en règlement de leurs arriérés, les
mises en jeux de garanties, les encaissements faits par le service de recouvrement…
Les schémas comptables évitent la double constatation des revenus ou bien l’omission
de constatation des revenus lorsque les schémas ne sont pas convenablement bouclés
(c’est le cas par exemple lorsque le schéma comptable relatif à la constatation des
revenus n’est pas clos et les montant restent bloqués dans des comptes de suspens) ;
Chaque écriture comptable est dédiée à un utilisateur (ou service) bien particulier et ne
peut être confiée à deux unités différentes. Toute saisie exceptionnelle en contradiction
avec ce principe doit être motivée et suffisamment documentée.
S’assurer que le plan comptable ne prévoit pas de commissions autres que celles
indiquées au niveau de l’annexe 1 de la circulaire de la BCT n°91-22.
L’affectation des comptes de revenus des engagements doit être conforme aux dispositions des
normes générales ainsi que les normes sectorielles en l’occurrence la NCT21 et la NCT24.
1
Ce sont les comptes destinés à enregistrer les mouvements des valeurs qui n’appartiennent pas à la banque tels
que les effets remis à l’escompte et les chèques remis à l’encaissement. Le paragraphe n°31 de la norme comptable
NCT 22 stipule que : «Parmi ces éléments, figurent notamment les chèques, effets et autres valeurs assimilées
remis par les clients pour encaissement. Le système de comptabilité matière destiné à gérer ces éléments doit
permettre un suivi effectif des valeurs jusqu'au dénouement des opérations et une identification, à tout moment,
du stade de traitement de chaque valeur »
2
Dans la comptabilité bancaire, la majorité des écritures impliquent l’intervention de deux unités, la première
enregistre le mouvement du compte à débiter et la deuxième constate le mouvement dans le compte à créditer, les
deux écritures sont équilibré grâce à un compte inter-unité qui est soldés lorsque les deux mouvements sont
enregistrés. L’annexe 2 de la norme comptable NCT 22 relatif à – Règles de fonctionnement des comptes définit 203
les comptes inter-unité comme suit : « Ces comptes de liaison retracent les opérations réalisées entre les unités
comptable de l'établissement et celles entre différents établissements du réseau auquel appartient l'établissement.
Ils permettent la décomposition des opérations entre les différentes unités de traitement comptable. »
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Parmi les diligences à faire au niveau de l’affectation des revenus des engagements, l’auditeur
peut procéder aux vérifications suivantes :
S’assurer que les intérêts sont présentés au niveau de la rubrique PR1 « Intérêts et
revenus assimilés »
S’assurer que les intérêts à recevoir sont activés au niveau de la rubrique AC3
« Créance sur la clientèle et que les intérêts perçus d’avance viennent en
soustraction de la même rubrique
204
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
graves erreurs au niveau de la constatation des revenus que seul un système de contrôle efficace
permet de détecter et corriger à temps.
L’auditeur doit vérifier exhaustivement les journées comptables à ces dates. Il doit s’assurer
que les contrôles coutumiers ont été effectués en plus de la mise en œuvre de contrôles
spécifiques plus approfondis visant à couvrir les risques qui auraient été engendrés par
l’incident informatique. Il doit accorder une importance particulière aux comptes de revenus et
voir s’il n’y a pas eu de constatation erronée de revenus en comparant les enregistrements
comptables aux bases extra comptables des différents services intervenant dans la gestion des
engagements avec retour aux dossiers physiques chaque fois qu’il le juge nécessaire.
Comparer globalement les intérêts quotidiens de chaque type de revenu estimés à partir
de la base extracomptable des engagements encours avec les intérêts réellement
comptabilisés par le système
Rapprocher les revenus comptabilisés sur les clients les plus engagés avec les données
extracomptables
En effet, la nature de ces opérations et des risques qu’elles engendrent poussent l’auditeur à
accorder une attention particulière à la revue des procédures afin de collecter le maximum
d’assurance raisonnable parce que les tests substantifs qui leur sont applicables ne sont pas aussi
pertinents que ceux applicables aux revenus des crédits.
La multitude des revenus qu’ils génèrent dans le sens où chaque catégorie d’engagement
est soumise à un jeu complet de revenus applicable à chaque phase contrairement aux
205
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
A cet effet, certains tests de procédures sont indispensables et particulièrement pertinents pour
l’audit des revenus des engagements hors bilan. Il s’agit des tests suivants :
La revue des travaux d’inventaires périodiques et inopinés des engagements hors bilan ;
L’audit des travaux de contrôle permanent des engagements hors bilan et des revenus
liés.
Les états d’inventaires prennent généralement la forme de tableau indiquant les termes des
engagements tels que le numéro du dossier, le nom et l’identifiant du client, la nature de
l’engagement, le montant, la date d’émission, la date d’expiration, le montant des tirages
partiels le cas échéant…
206
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
L’approbation des saisies relatives à l’ajustement des écarts par le directeur concerné.
Le contrôle journalier de l’état détaillé des engagements hors bilan nouvellement saisis
au niveau du système par rapport aux données réelles. Ce contrôle porte sur les termes de
l’engagement et permet de s’assurer de la conformité des données aux conditions
contractuelles et se fait généralement au niveau du service de mise en place par un chargé
spécialisé faisant partie de la direction de contrôle interne ou bien par une tierce personne
du même service ayant introduit les données au système. Il permet de rapprocher les
données figurant au niveau du tableau des engagements hors bilan extrait du système avec
les approbations du comité de crédit ou toute autre partie habilitée à approuver
l’engagement selon la procédure en vigueur ;
Le contrôle journalier des tirages effectués sur les engagements hors bilan. A titre
d’exemple, on peut citer les contrôles suivants :
207
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La justification des tirages partiels sur crédits documentaires (Drawings) par les
SWIFT d’ordonnancement des tirages partiels de la journée et les fiches de mise
en place initiale des engagements ;
Le contrôle journalier des taux de change utilisés pour la prise en compte des revenus liés
aux engagements hors bilans libellés en monnaies étrangères ;
Le contrôle journalier des saisies comptables manuelles touchant les comptes qui
concernent les revenus des engagements hors bilan ;
…
Les diligences de l’auditeur consistent à vérifier que ces contrôles ont été convenablement
effectués suite à l’étude d’un échantillon de journées comptables. A cet effet, il vérifie
l’existence du visa du contrôleur permanent au niveau des états extracomptables de la journée
relatifs aux engagements hors bilan (état des crédits documentaires issu de l’interface des
services bancaires étrangers, état des crédits notifiés non utilisés issu par la direction des
engagements, l’état des garanties bancaires issu par chaque agence…)
Les contrôles permanents sont généralement effectués au niveau des unités concernées de
préférable avant la clôture de la journée. Ils peuvent être réalisés d’une façon centralisée au
niveau de la direction de contrôle si le volume et la nature des opérations le permettent.
208
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
de substance dont l’ampleur dépend du niveau de risque estimé. Ainsi, si le risque estimé après
la réalisation des tests de procédure est jugé faible alors les tests de procédure seront réduits et
peuvent être limités à la réalisation de quelques examens analytiques. Tandis que si le risque
est jugé élevé, alors l’étendue des tests de substance devraient être élargie afin de réduire le
risque d’audit à un niveau acceptable. Dans des cas extrêmes, l’importance du risque estimé
après la réalisation des tests de procédure peut même conduire au rejet des comptes de revenus
parce qu’aucun tests de substance ne pourra réduire ce risque surtout avec des éléments aussi
importants en nombre et en valeur et aussi complexes que les revenus des engagements
bancaires.
Les anomalies dégagées suite à la mise en œuvre des tests de procédure doivent être
communiquées aux différents responsables afin de prendre les mesures correctives nécessaires.
Ces anomalies sont généralement rapportées au niveau de la lettre de direction.
Conformément aux dispositions de la norme ISA 330, le choix des tests de substance dépend
de l’évaluation du risque d’anomalie significative pour chaque assertion. En effet, certains tests
de substance sont plus appropriés pour répondre aux risques d’assertions bien déterminées que
pour d’autres.1
Des contrôles de substance en matière d’audit des revenus des engagements doivent être mis en
œuvre quel que soit le niveau de risque estimé et ce, en raison de l’importance de ces revenus.2
Leur mise en œuvre est en grande partie basée sur les données élaborées au niveau des services
de contrôle de gestion. A cet effet, il est primordial de s’assurer de la fiabilité de ces données
avant de les utiliser pour la réalisation des tests de substance.
Bien que le processus d’audit des revenus des engagements inclue toute une panoplie de tests,
les examens analytiques et les tests de cohérence visant la reconstitution des soldes, constituent
l’étape la plus importante en raison de la nature des éléments audités. Ces examens sont réalisés
quel que soit le niveau du risque estimé par l’auditeur suite à la prise de connaissance générale
et la mise en œuvre des tests de procédures.
1
ISA 330, article 10.
2
L’article 49 de la norme ISA 330 stipule que : « Indépendamment de l’évaluation du risque d’anomalies
significatives, l'auditeur doit concevoir et mettre en œuvre des contrôles de substance pour chaque flux
d’opérations, solde de compte et information fournie dans les états financiers, dès lors qu’ils sont significatifs. »
209
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Ces vérifications peuvent se baser sur des données de plusieurs natures telles que la
nomenclature comptable, l’importance des soldes, les informations sectorielles, les ratios de
gestions liés aux engagements…Cet examen ne peut être concluant d’une façon autonome, mais
suscite la réponse aux anomalies dégagées et permet d’orienter les travaux relatifs aux autres
tests de substance. Il demeure entendu qu’il est normal et fréquent de trouver certaines données
invraisemblables, le plus important est de soulever les anomalies et de trouver des réponses
plausibles et cohérentes.
210
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
211
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
engagements, les taux d’intérêts moyens, le total des crédits accordés… dont il convient de
vérifier la fiabilité avant exploitation dans les tests d’audit. De même, les données historiques
utilisées dans la comparaison doivent être fiables et auditées. L’auditeur peut choisir un ou
plusieurs examens parmi les suivants :
L’auditeur doit aller du général vers le spécifique. Ainsi, il est préférable de commencer par la
comparaison de la somme des revenus en général puis faire des comparaisons plus détaillées au
fur et à mesure. Ceci permet à l’auditeur d’orienter ses conclusions et de comprendre les causes
et les effets des variations. La progression vers les détails se fait comme suit :
Avec :
Rn : Revenus de l’exercice n (intérêts ou commission)
Rn-1 : Revenus de l’exercice n-1
Pn : Prix de l’exercice n (selon conditions générales de banque)
Pn-1 : Prix de l’exercice n-1
En : Base de calcul des revenus pour l’exercice n (encours moyen pour les
engagements rémunérés par des intérêts, montant global des engagements pour
ceux dont la rémunération est indexée au montant de l’engagement et le nombre
d’opération pour les rémunérations fixes)
En-1 : Base de calcul des revenus pour l’exercice n-1
212
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Il est préférable de faire l’analyse sur plusieurs exercices antérieurs pour essayer d’avoir la
tendance générale des variations. En effet, la comparaison avec une seule période peut ne pas
être pertinente si la période en question a connu des évènements exceptionnels (entrée ou sortie
d’un client important, chute importante de la rentabilité d’un secteur…). Ainsi l’analyse par
rapport à la tendance générale serait plus adéquate.
Conclusions :
213
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Lorsque la variation des revenus est moins proportionnelle que celle du volume des
engagements alors les engagements sont moins rentables et donc il y a eu plus de réservation
d’agios que pendant l’exercice précédent. En effet, les agios réservés sont des revenus qui n’ont
pas été comptabilisés au niveau du résultat mais pris en compte au niveau du bilan dans l’attente
de leur réalisation ou leur annulation définitive.
L’effort de réservation représente la réservation des revenus sur créances douteuses nette des
reprises d’agios réservés. C’est cette variation nette qui est comparée entre les deux exercices
correspond à la variation des agios réservés figurant au bilan de la banque entre deux périodes
successives. Ainsi :
Pour que le raisonnement ait un sens, il faut que le niveau de détail d’analyse des revenus soit
le même que celui d’analyse des agios réservés. Par exemple, lorsque l’évolution des revenus
est analysée pour l’ensemble des engagements, la variation des agios réservés doit être analysée
pour l’ensemble des engagements et lorsque l’analyse de l’évolution des revenus est réalisée
seulement pour les engagements octroyés à des conditions générales alors la variation des agios
réservés doit être effectuée pour la même catégorie.
214
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Détecter les zones de concentration des revenus afin d’orienter ses travaux d’audit :
Les revenus peuvent être présentés par client, par groupe de clients, par agence, par région, par
nature d’engagement…La mise en œuvre des tests d’audit substantifs ainsi que les examens
analytiques doit prendre en considération ces variables. En effet, les catégories qui dégagent
plus de revenus incluent plus de risques d’erreurs significatives. De même, la focalisation des
diligences d’audit sur les catégories qui dégagent plus de produits permet d’optimiser les
ressources temporelles de la mission et d’atteindre une meilleure efficacité.
Les données de la comptabilité analytique sont très importantes pour l’analyse des nouvelles
offres. L’auditeur ne dispose généralement pas d’assez d’informations sur les nouveaux
produits, les nouvelles tarifications, les nouveaux engagements…Les détails offerts par le
contrôle de gestion permettent de comprendre cette nouvelle offre et de déterminer sa
rentabilité.
Afin d’atteindre ces objectifs, l’auditeur ne doit pas agir en utilisateur passif des données reçues.
Il est appelé à revoir le processus d’élaboration des rapports de la comptabilité analytique et du
contrôle de gestion en général, notamment à travers la revue de l’affectation analytique des
écritures comptables au niveau du système. Il doit surtout s’assurer que la banque dispose du
détail des revenus par client. Cet état est indispensable à l’audit des revenus des engagements
et à la réalisation des tests substantifs.
Il est à rappeler que les informations doivent être définitives et contrôlées par un responsable,
avant d’être soumises à l’auditeur. Des informations non validées peuvent être utilisées mais
leur utilité est moins importante pour les travaux d’audit.
215
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Par ailleurs, les banques dépourvues d’un tel outil ont recours aux calculs manuels ce qui
diminue la possibilité de faire des répartitions catégorielles et d’affiner les analyses. Dans ce
cas-là, l’auditeur doit revoir les fichiers utilisés pour le calcul et vérifier tout le processus depuis
la collecte des données jusqu’à l’émission des rapports en passant par les calculs arithmétiques.
Ces vérifications incluent :
Le contrôle de la source de l’information : utilisation des données comptables,
utilisation de donnés extracomptables issues des différents départements (engagements,
salle de marché, portefeuille, SBE…), utilisation des données commerciales issues du
front-office…La source doit être identifiée et sa fiabilité doit être vérifiée.
Le contrôle des moyens d’acheminement de l’information : information directement
extraite à partir du système, information envoyées par les services concernés…Dans
tous les cas, il convient de s’assurer de la fiabilité des informations et des fichiers ou
autres documents utilisés. A titre d’exemple, les données envoyées par les services
doivent être approuvées par les responsables et les données obtenues à partir du système
doivent être contrôlées et validées (par les services de contrôle interne ou de contrôle
comptable).
La vérification de la validation des rapports par un supérieur hiérarchique.
Le contrôle des méthodes de calcul et les formules utilisées pour la détermination des
encours moyens des engagements et des taux d’intérêts moyens. En général, les banques
qui utilisent les moyens manuels calculent ces moyennes sur une base mensuelle, ou
annuelle. Le calcul sur la base de données annuelles n’a aucune utilité pour l’auditeur
et les données mensuelles ne sont pas suffisamment pertinentes. L’utilisation de données
hebdomadaires peut aboutir à un niveau de pertinence relativement acceptable.
216
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Les données sont collectées auprès d’une source fiable (bases extracomptables,
inventaires…)
Les voies de transmission des données sont protégées et évitent tout risque d’atrophie
de l’information (extraction directe du système, protection des accès informatiques,
rapprochement des données reçues avec d’autres sources telles que la comptabilité ou
les PVs d’inventaires…)
Les formules d’agrégation des données et d’élaboration des rapports sont adéquates
aussi bien lorsqu’il s’agit d’une procédure automatique, dans ce cas, il convient de
s’assurer des paramétrages, que lorsqu’il s’agit de procédures manuelles utilisant les
tableurs ou autres outils de calcul simple.
Les rapports relatifs aux données statistiques sont vérifiés et validés par un supérieur
hiérarchique.
1
Voir définition au niveau de la première partie.
2
Le paragraphe n°13 de la norme ISA 330 stipule que : « …si l'auditeur utilise une information non financière ou
des données budgétaires produites par le système informatique de l’entité lors de l’exécution des procédures
d’audit, telles que des procédures analytiques de substance ou des tests de procédures, il recueille des éléments
probants portant sur l’exactitude et l’exhaustivité de ces informations… »
217
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Réalisation des tests de cohérence pour les clients qui seront étudiés d’une façon
individuelle vue leur importance ;
A cet effet, il est important que l’auditeur s’assure de la fiabilité de ces comptes auxiliaires en
réalisant les vérifications suivantes :
Rapprocher les soldes des comptes généraux avec la somme des soldes des comptes
auxiliaires qui les composent ;
Rapprocher les soldes des comptes auxiliaires avec les données figurant au niveau des
états de contrôle de gestion notamment l’état des revenus par client ;
Rapprocher les soldes des comptes auxiliaires avec les rubriques de la situation générale
des engagements (comptes bilanciels et de hors bilan relatif à l’encours des créances,
des créances et dettes rattachées, des agios réservés, des provisions…)
Pour avoir des résultats fiables des tests analytiques de cohérence, il faut distinguer ente les
créances productives et les créances improductives et de leur appliquer des tests d’audit
différents. En effet, les revenus des créances productives sont tous comptabilisés au niveau des
comptes de résultat alors que les revenus des créances improductives sont répartis entre les
comptes de résultat, pour les revenus réellement encaissés, et les agios réservés pour les revenus
non encaissés.
218
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Toutefois, certaines difficultés peuvent entraver la réalisation des tests d’audit. Il s’agit
principalement des cas suivants :
La banque ne dispose pas de l’information relative aux encours moyens par client ou
par classe de risque pour chaque type d’engagement ;
219
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La banque ne dispose pas de l’information relative aux détails d’intérêts par client ;
Il n’y a pas de relation bijective entre les comptes d’engagement et les comptes de
revenus. C’est le cas lorsqu’un seul compte de revenu enregistre les revenus de plusieurs
types d’engagements ou bien lorsque les intérêts d’un même compte d’engagements
sont enregistrés dans plusieurs comptes de revenus.
La méthode décrite ci-après ne peut être appliquée qu’en cas de relation bijective entre les
comptes d’engagements et les comptes de revenus. Le principe général sera détaillé pour les
créances productives. Les créances improductives seront analysées ultérieurement au niveau
des paragraphes relatifs à l’audit des agios réservés. Par ailleurs, il convient d’extraire les crédits
accordés à des conditions spécifiques qui pourraient fausser significativement les résultats de
l’analyse.
Les intérêts de chaque type de crédit répartis par client pourraient être obtenus directement à
partir de la comptabilité ou bien à partir des données extracomptables fournies par les services
de contrôle de gestion après revue et rapprochement avec la comptabilité.
Pour les cas significatifs, l’auditeur doit procéder comme suit :
Extraire les revenus enregistrés pour ces clients du total du compte « Intérêts » du crédit
concerné ;
Extraire les encours moyens de ces clients de l’encours moyen total de l’engagement
objet de l’analyse.
Cas où l’information relative à l’encours moyen par client n’est pas disponible
Si l’information relative à l’encours moyen par client n’est pas disponible, alors l’auditeur doit
mettre en œuvre des diligences afin de palier à cette insuffisance. Pour ce faire, il peut appliquer
la démarche suivante :
220
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
EM = ∑ Ep / Np
Avec
EM : Encours moyens
Ep : Encours périodique (quotidien, hebdomadaire, mensuel). Cette
information doit être rapprochée avec les conditions contractuelles du
crédit. Tout écart doit être justifié avant d’utiliser les données.
Np : Nombre de période d’observation (365 si observations quotidiennes, 52 si
observations hebdomadaires et 12 si observations mensuelles)
Sachant que l’utilisation de données mensuelles peut s’avérer peu
pertinente notamment pour les crédits à courts termes et les découverts
bancaires en raison de leur volatilité.
Cette estimation est faite dans un ordre décroissant du client le plus important vers le
moins important.
3. Lorsque les cas dont les encours moyens ont été estimés manuellement deviennent
nombreux et qu’il devient absurde de continuer le calcul pour toute la population. Il
convient de garder les cas restants dans la population des revenus généré sur les crédits
octroyés aux conditions générales.
Toutefois, il convient de préciser que l’estimation théorique de l’encours moyen n’est pas
pertinente pour les crédits ayants des soldes très volatils tels que les débits en compte. Dans ce
cas, il convient de substituer le test par un autre procédé d’audit tel que les examens analytiques
d’évolution de soldes.
Cette méthode vise à affiner partiellement les calculs en l’absence d’une information fiable sur
les encours moyens et ne constitue en aucun cas un substitut parfait aux données qu’aurait
données le système d’une façon automatique.
221
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Où :
TIMr : Taux d’Intérêts Moyen réel pour la catégorie de revenus concernée
TIr : Taux d’Intérêt réel quotidien. Il s’agit du taux appliqué au crédit donc la
somme du taux de référence et de la marge de la banque telle qu’indiqué dans
le contrat. Il convient de préciser que les observations doivent être retenues
lorsque le compte enregistre un revenu. Soit lorsque l’encours moyens des
engagements correspondant n’est pas nul. En pratique, il est quasi impossible
de trouver des jours où le solde du compte engagements étudié est nul
j : Nombre de jours dont les observation ont été retenues.
Il faut préciser que, même dans le cas de calcul automatique par le système, la vraisemblance
du taux d’intérêt moyen doit elle-même être évaluée par rapprochement avec une moyenne
théorique calculé manuellement comme indiqué ci-dessus.
Lorsque la banque est en conformité avec la méthode de prise en compte des intérêts selon le
taux de rendement effectif alors le taux d’intérêts moyen réel dégagé par le système pour le type
de revenu concerné est un taux de rendement effectif. Dans ce cas, il convient de vérifier au
préalable les règles de sa détermination et surtout s’assurer de l’éligibilité des commissions
prises en comptes avant de calculer le taux d’intérêt moyen. Cette vérification est
essentiellement effectuée lors de l’audit des formules de calcul appliquées par le système.
222
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Reconstituer le taux d’intérêts moyens réels pour chaque type d’intérêts en utilisant
l’encours moyen et les montants des intérêts perçus grâce à la formule suivante :
TIMt = Ir / EM
Reconstituer le montant des intérêts pour chaque type d’intérêts en utilisant l’encours
moyen et le taux d’intérêts moyen réel grâce à la formule suivante :
It = EM x TIMr
Avec:
It : Intérêt théorique
Ir : Intérêt Réel
TIMr : Taux d’Intérêt Moyen réel
Généralement leur nombre permet d’auditer exhaustivement les revenus grâce aux données
figurant au niveau des contrats et dans les échéanciers de remboursement. Il convient alors de
calculer les intérêts théoriques pour ces cas et de les comparer aux intérêts réellement
comptabilisés.
Si le nombre de ces cas est assez important, l’auditeur doit étudier la possibilité de les vérifier
d’une façon groupée en des catégories de tarification spécifiques homogènes pour chaque
compte. La méthode appliquée alors à chaque type d’engagement consiste à :
223
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
l’encours moyen de chaque client a été précédemment estimé par l’auditeur avant retrait
du client de la population générale1 ;
3. Déterminer les taux d’intérêts réels moyens de chaque catégorie. Ces taux peuvent être
estimés par la moyenne arithmétique simple des taux d’intérêts moyens de chaque client
pris à part puisque la catégorie inclut des clients engagés à des conditions similaires. Le
taux d’intérêts moyen de chaque client est déterminé conformément à la méthode décrite
précédemment pour les clients engagés à des conditions générales2 ;
4. Déterminer le total des intérêts réels comptabilisés pour chaque groupe homogène (à
partir des comptes auxiliaires ou toute information extracomptable fiable relative au
revenu par client) ;
5. Procéder par la suite à l’estimation des valeurs théoriques avant de les comparer aux
données réelles de la même manière que les créances accordées à des conditions
générales.
1
Voir le paragrahe 2.4.3.3 de cette section.
2
Voir le paragrahe 2.4.3.4 de cette section.
224
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
l’auditer. Il n’y a pas de formule prête à l’emploi, généralement le test est concluant lorsque les
écarts dégagés (que ce soit pour les taux ou pour les soldes des comptes) ne correspondent pas
à une différence du montant des intérêts dépassant 3% du montant réel. Les erreurs sont
reportées et discutées avec les services de comptabilité et de contrôle de gestion lorsque
l’auditeur soupçonne un disfonctionnement quelconque, même si l’écart n’est pas très
important.
D’autre part, si le cumul des écarts pour les comptes de la rubrique PR1 « Intérêts des
engagements » dépasse le niveau d’erreur tolérable fixé au départ pour ladite rubrique, alors il
convient de faire des investigations supplémentaires afin de déterminer la source des erreurs
(bugs informatiques, erreur de saisie, double comptabilisation de certaines opérations, omission
d’une journée, schéma comptable incomplet…) et d’ajuster les comptes correspondants.
Enfin, lorsque le cumul d’écarts significatifs positifs et négatifs donne une somme acceptable
d’écarts, cela ne doit pas aboutir à la validation des comptes sans passer par des investigations
sur les écarts originaux. Il s’agit généralement d’une erreur d’affectation entre plusieurs
comptes ou une erreur d’affectation lors des calculs des valeurs moyennes au niveau des
services de contrôle de gestion.
225
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
la même manière décrite précédemment pour le cas des créances productives à conditions
générales.
Toutefois, les comptes de revenus utilisés aussi bien pour l’estimation des taux théoriques ou
bien pour la comparaison avec les intérêts théoriques sont remplacés par la somme des intérêts
et des agios réservés relatifs à l’engagement concerné. En effet, l’intégration des créances
improductives dans la population engendre la prise en compte des agios réservés pour que
l’analyse ait un sens.
L’approche serait alors comme suit :
Avec:
It : Intérêt théorique + Agios réservés théoriques
Ir : Intérêt Réel + Agios réservés réels
EM : Encours Moyens de l’engagement
TIMr : Taux d’Intérêt Moyen réel
TIMt : Taux d’intérêt Moyen théorique
4. Comparer les valeurs théoriques aux valeurs réelles de la même manière que dans le cas
où les créances improductives ont été éliminées.
5. Reconstituer, lorsqu’il est possible, les revenus pour les clients les plus importants
engagés à des conditions spécifiques isolément en utilisant les contrats de leurs crédits
et les échéanciers du remboursement. Ce test est surtout valable pour les CLMT.
226
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
227
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Jours TMM
J1 4,0%
J2 4,2%
J3 4,5%
J4 5,0%
J5 4,5%
J6 4,2%
J7 4,2%
228
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Le détail des encours moyens fourni par les services de contrôle de gestion serait comme
suit :
CLMT CCT stock CCT de compagne Débit en compte MCNE MCA
Débit en
CLMT CCT stock CCT de compagne MCNE MCA
compte
Encours moyen X 120 000 0 30 714 3 429 3 000 2 000
Encours moyen Y 857 15 714 0 33 857 0 0
Encours moyen Z 50 000 3 143 9 857 11 714 0 0
Encours moyen T 10 000 8 571 0 929 0 0
Encours moyen V 857 286 0 143 0 0
229
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Pour chaque type d’engagement, l’auditeur détermine les créances accordées à des conditions
spécifiques. Les clients ayant des engagements à des tarifs exceptionnels et dont les soldes sont
les plus importants seront étudiés à part. Les autres cas non significatifs bénéficiant de tarifs
exceptionnels sont maintenus parmi la population générale :
CCT de Débit en
CLMT CCT stock MCNE MCA
compagne compte
Pour tous les types d’engagement, la population engagée aux conditions générales est la plus
importante, elle se présente comme suit pour notre cas d’étude :
CCT de Débit en
CLMT CCT stock MCNE MCA
compagne compte
CONDITIONS GENERALES TMM+3% TMM+4% TMM+3% TMM+4% TMM+4% TMM+4%
Taux d'intérêts contractuel X TMM+3%
Taux d'intérêts contractuel Y TMM+4%
Taux d'intérêts contractuel Z TMM+3% TMM+4% TMM+3% TMM+4%
Taux d'intérêts contractuel T TMM+3% TMM+4% TMM+4%
Taux d'intérêts contractuel v TMM+4%
Engagements aux conditions générales
Les cas de créances à conditions spécifiques pour chaque type d’engagement se présentent
comme suit :
CCT de Débit en
CLMT CCT stock MCNE MCA
compagne compte
CONDITIONS GENERALES TMM+3% TMM+4% TMM+3% TMM+4% TMM+4% TMM+4%
Taux d'intérêts contractuel X TMM+1% TMM+2% TMM+2% TMM+2%
Taux d'intérêts contractuel Y TMM+2% TMM+3,7%
Taux d'intérêts contractuel Z
Taux d'intérêts contractuel T
Taux d'intérêts contractuel v TMM+0,5% TMM+0,5%
Engagements aux conditions privilégiées
230
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Le CLMT du client X contribue aux intérêts sur CLMT à hauteur de 59%. Il doit être
étudié à part.
Les CLMT des clients Y et V, réunis, ne dépassent pas 0% des intérêts. Ils peuvent être
maintenus parmi les crédits à conditions générales.
Pour les MCNE et les MCA, il y a un seul cas de crédits aux conditions privilégiées et qui
représente 100% des revenus de la catégorie. Il sera étudié à part.
231
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Le taux d’intérêt théorique sera estimé afin de le comparer au taux moyen déterminé par la
banque. L’estimation est en premier lieu faite pour la population des créances à conditions
générales incluant également les créances à conditions privilégiées non significatives. Les cas
de conditions privilégiées important seront étudiés individuellement.
Crédits octroyés aux conditions générales :
=> Le test est concluant pour les créances accordées aux conditions générales.
232
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
233
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Ainsi, l’auditeur doit obtenir l’information relative aux opérations réalisées au cours de
l’exercice portant sur le nombre et les montants des engagements accordés. On entend par
montants des opérations ou des engagements le total des montant accordés au cours de la
période auditée et non pas les soldes de fin de période.
Les commissions d’engagements rémunèrent les crédits notifiés non utilisés, leur audit
se fait selon la même approche appliquée aux intérêts avec comme variable de calcul
l’encours moyen du compte « Crédits notifiés non utilisés » comme compte
d’engagement.
Les commissions d’ouverture sont perçues soit pour des montants fixes soit indexés à
la valeur des engagements.
Dans le premier cas, les valeurs théoriques (montants des revenus ou tarifs) sont
reconstitués en se référant au nombre d’engagements accordés alors que pour le
deuxième cas elles sont basées sur le volume total des engagements accordés.
Pour la commission d’ouverture, et avant de comparer les montants théoriques des revenus aux
soldes comptables, il convient d’affiner les calculs en répartissant ces montants entre revenus
imputables à la période encours et revenus devant être rattachés aux exercices ultérieurs et ce,
lorsque la période de mise en place chevauche entre deux exercices. A cet effet, l’information
obtenue doit être complète et renseigne sur :
Le montant de l’engagement
234
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
L’approche consiste à étaler le montant global, pour chaque type de commission, sur la durée
de l’engagement et d’estimer la part imputable à l’exercice avant de la comparer au solde
comptable.
Avec :
M : Montant global des opérations
Nbr : Nombre total des opérations
X et Y : Noms de clients
235
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
L’auditeur peut procéder à l’estimation théorique des soldes des comptes de commissions ou
bien des tarifs appliqués. Dans tous les cas, il faut inclure seulement les données relatives aux
clients de la classe 0 et la classe 1 dans les calculs. En d’autres termes, les revenus et les données
statistiques utilisées sont celles se rapportant aux créances productives extraites de la
comptabilité auxiliaire et des états de contrôles de gestion après vérification.
Lorsque l’approche adoptée vise à reconstituer les soldes des comptes de commissions, les
revenus théoriques sont simplement estimés conformément aux conditions spécifiées pour
chaque tranche tarifaire comme suit :
Lorsque l’approche adoptée vise à reconstituer les conditions générales et spécifiques des
commissions, les taux de rémunérations théoriques sont simplement estimés sur la base des
commissions réellement perçues et le total ou le nombre des engagements servant de base
pour la rémunération conformément aux conditions spécifiés pour chaque tranche tarifaire :
236
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
La comparaison se fait avec les données relatives aux créances productives. Si les statistiques
relatives au nombre d’opérations et aux montants de l’engagement ne permettent pas de faire
la défalcation entre engagements productifs et engagements improductifs, alors l’auditeur doit
estimer les données théoriques pour tous les clients, engagements improductifs compris, et de
comparer les données à la somme des commissions comptabilisées en résultats et celles
réservées. Même si cette approche est moins pertinente, elle peut contribuer à la réduction du
risque d’audit notamment avec la réalisation d’autres procédés d’audits des commissions tels
que les tests analytiques d’évolution et l’audit des agios réservés à part.
A cet effet, l’audit des revenus des créances improductives et des agios réservés permet
d’atteindre deux objectifs :
Achever l’audit des comptes de revenus en validant les montants provenant des créances
classées qui y sont enregistrés et qui n’ont pas été validés lors de l’audit des revenus des
créances productives ;
S’assurer de la conformité de la réservation des revenus des créances improductives et
valider les comptes d’agios réservés.
La première étape consiste à réaliser un examen analytique de cohérence pour ces revenus de
la même manière que pour les créances productives en changeant la variable comptable
« Intérêts » ou « Commissions » par la somme des agios réservés et des revenus constatés sur
les créances improductives. Dans tous les cas, l’effet des créances accordées à des conditions
doit être éliminé avant de réaliser les calculs. Ces cas doivent être traités isolément.
237
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
It = (TIMr x EMG) - AR
Où :
It : Intérêt théorique
Ir : Intérêt Réel comptabilisé
EMG : Encours Moyens Général du compte de crédit sans élimination de l’effet des
créances improductives
TIMr : Taux d’Intérêt Moyen réel
TIMt : Taux d’intérêt Moyen théorique
AR : Intérêts réservés
L’existence de la variable « Agios Réservés » dans la formule rend obligatoire l’audit de cette
variable afin de s’assurer de sa fiabilité avant d’estimer les intérêts théoriques sur les créances
improductives qui seront par la suite comparés aux intérêts réellement constatés en comptabilité
pour lesdits clients.
La solution consiste à auditer exhaustivement les commissions perçues sur les créances
improductives les plus importantes et réaliser des examens analytiques d’évolution et de
vraisemblance pour tous les comptes qui concernent les commissions relatives auxdites
créances et des agios réservés liés.
Parmi les tests que l’auditeur peut faire on peut citer les vérifications suivantes :
Vérifier, pour les commissions indexées sur le montant des engagements, que la
rentabilité des créances improductives n’a pas changé par rapport aux exercices
antérieurs selon la formule suivante :
238
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Cn C n-1
∑ Mn = ∑ Mn-1
Avec
C : Montant des commissions comptabilisées en résultat sur les créances
improductives
M : Montant initial des engagements transformés en créances
improductives suite à la classification
Cn C n-1
∑ Nn = ∑ Nn-1
Avec
C : Montant des commissions comptabilisées en résultat sur les clients
classés
N : Nombre des opérations de notification effectuées pour les clients
classés en classe 2 et supérieures (généralement ce nombre est égal au
nombre de crédocs export ouverts puisque chaque ouverture d’un
crédoc export doit être notifiée)
Vérifier, pour les commissions indexées sur le montant des engagements et
pondérées par la période encourue (commissions à caractère d’intérêts telles que la
commission d’engagement), que le rendement n’a pas changé d’un exercice à un
autre conformément à la formule suivante :
Cn C n-1
∑ EMn = ∑ EMn-1
Avec
C : Montant des commissions comptabilisées en résultat pour les clients
classés
EM : Encours moyens des bases d’estimation pour les clients concernés
(encours moyens des crédits non débloqués pour la commission
d’engagement).
Comme énoncé précédemment, ces examens analytiques doivent être complétés par un audit
exhaustif des commissions liées aux créances improductives les plus importantes.
239
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Vérifier, pour chaque type de revenus, que l’effort de réservation est maintenu le même
que les exercices antérieurs eu égard le volume général des créances.
L’effort de réservation est la variation des agios réservés d’un exercice à un autre. Le
volume général des créances peut concerner le montant initial des engagements classés,
le solde des encours de ces engagements à la date de clôture, leur encours moyens tout
au long de la période auditée…
Cette vérification est réalisée en appliquant à chaque type de revenu la formule
suivante :
ER n ER n-1
=
Vn Vn-1
Avec
ER : Effort de réservation = Agios réservés n – Agios réservés n-1
V : Volume servant de base pour le calcul des revenus
V est égale à :
- Encours moyens des engagements improductifs pour les intérêts et les
commissions à caractère d’intérêts si ce détail est disponible sinon à
défaut il convient d’utiliser l’encours moyen général du compte
« Crédit » correspondant
- Montants initial des engagements improductifs pour les commissions
indexées sur les montants initiaux
- Nombre des opérations réalisées sur les créances improductives et
rémunérées par la commission concernée pour les commissions à
montant fixe.
240
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Vérifier, pour chaque type de revenus, que le taux de réservation est maintenu le même
que les exercices antérieurs. Il s’agit de vérifier pour chaque type de revenus que :
ER n ER n-1
=
Rn + ERn Rn + ERn
Avec
ER : Effort de réservation = Agios réservés n – Agios réservés n-1
Rn : Revenus pris en compte dans le résultat (intérêt ou commission selon le mode
de rémunération de l’engagement.
Vérifier que la somme des soldes des comptes d’agios réservés et des comptes de
provisions sur intérêts est égale à la somme des comptes de revenus à recevoir et des
comptes d’impayés en intérêts. En effet, les agios réservés et les provisions couvrent les
comptes d’engagement comme suit :
Afin de réaliser cette vérification, il est important de s’assurer que les comptes
d’engagements (revenus impayés et revenus à recevoir) peuvent être défalqués selon
l’ancienneté des montants soit directement au niveau de la comptabilité, soit en se
référant aux états extracomptables des échéances d’intérêts et de commissions
Vérifier que les agios réservés sont relatifs à des revenus encourus (échus ou pas) sur
clients classés sauf pour les cas de consolidation et de rééchelonnements. En cas
d’existence de clients non classés ayant des agios réservés, il convient d’en discuter
avec la direction de la comptabilité pour justification ;
241
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
appliqués aux montants des revenus, les comptes de bilan de créances et de dettes rattachées
doivent être également audités. A cet effet, il convient de :
Recalculer les revenus perçus d’avance de fin de période en se basant sur l’état des
créances à cheval et comparer les résultats aux soldes des comptes bilanciels de
régularisation passifs. A cet effet, l’état des créances à cheval doit indiquer la nature des
revenus (perçus d’avance ou payable à l’échéance) ;
Recalculer les revenus à recevoir de fin de période en se basant également sur l’état des
créances à cheval et comparer aux soldes des comptes bilanciels de régularisation
actifs ;
L’auditeur doit s’assurer que les règles de rattachement des commissions prescrites par
l’article 41 de la norme NCT 24 sont respectées. Pour réaliser cet examen, il convient
d’estimer les montants des créances et des dettes rattachées relatives aux commissions
afin de les comparer aux soldes des comptes comptables concernés. Les calculs sont
basés sur les données figurant au niveau de l’état des créances à cheval lorsque cet état
donne tous les détails nécessaires, notamment ceux se rapportant à la date de paiement
de la commission (à l’émission ou à l’échéance) et au type de la commission réglée par
l’échéance. Sinon si ces détails ne sont pas disponibles, le test doit être effectué pour un
échantillon représentatif de chaque type de commission ayant un impact significatif sur
les revenus. Généralement, l’état des échéances à cheval inclut seulement les échéances
relatives aux engagements de bilan (principalement CLMT et CCT). L’auditeur doit
donc faire recours aux états détaillés des engagements hors bilan afin d’y trouver les
informations nécessaires à la réalisation de ses tests.
La reconstitution des soldes des comptes de régularisation actifs et passifs se fait à travers :
Pour les commissions rémunérant les engagements hors bilan :
Un état détaillé des engagements concernés (principalement les lettres de crédit, les
lettres de garantie et les avals) indiquant la date d’émission, la date d’expiration, le
montant de l’engagement, taux des commissions proportionnelles, commissions fixes…
Ce tableau peut avoir la forme suivante :
Etat des lettres de crédit encourues du 01/01/N au 31/12/N
N° de Date Date Com de Com Com de
Montant
LC d’émission d’expiration notification d’étude réalisation
125455 01/10/N-1 30/09/N+1 100 000 0,2% 100 0,1%
125456 10/02/N 20/08/N 75 000 0,1% 50 0,05%
125457 05/09/N 30/03/N+1 50 000 0,1% 50 0,05%
242
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
- La commission d’étude rémunère la mise en place du crédoc. Elle doit être totalement
comptabilisée au cours de l’exercice de l’étude soit N-1 et donc aucun montant ne figure
dans les comptes de régularisation pour cette commission.
Les montants de régularisation actifs calculés par l’auditeur sont additionnés pour chaque
commission. De même pour les montants de régularisation passifs. Les totaux sont
rapprochés avec les soldes des comptes « Commissions à recevoir » pour les commissions
payables in fine et « Commission perçues d’avance » pour les commissions payables à
l’ouverture de l’engagement.
243
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
- Les intérêts à recevoir sont estimés pour les échéances à cheval de fin de période dont
les intérêts sont payables à l’échéance.
- Les intérêts constatés d’avance sont estimés pour les échéances à cheval de fin de
période dont les intérêts ont été payés d’avance (généralement les CCT).
Les sommes des montants estimés des intérêts constatés d’avance et des intérêts à recevoir
sont rapprochées avec les soldes comptables correspondants conformément au niveau de
détail des comptes (montant global pour tous les prêts et avances ou bien chaque type de
crédit à part).
Normalement ces commissions sont rattachées au même titre que les intérêts des engagements
concernés dans le cadre du taux de rendement réel. Sauf que la majorité des banques n’utilisent
pas le taux de rendement effectif pour la prise en compte des intérêts mais le taux facial. Dans
ces cas-là, l’auditeur doit s’assurer que ces commissions ont été étalées sur la période
d’engagement d’une façon autonome. Que le montant total de chaque commission est pris en
compte en comptabilité de la même façon que les intérêts au prorata du restant dû.
Les estimations des montants de régularisation actifs et passifs à faire figurer au bilan se font
sur la base d’un tableau édité à partir du système indiquant les commissions liées à chaque prêt
ou avance et consistent à estimer les montants selon les mêmes proratas de rattachement des
intérêts.
Illustration :
A titre d’exemple, prenant le cas d’une banque ayant débloqué, le 30/09/2015, un crédit de
100 000 TND payable sur 5 ans au taux d’intérêt annuel de 7%. L’amortissement se fait sur 5
échéances annuelles et les intérêts sont perçus d’avance avec une commission de 1 000 TND
payable à la fin de la période de crédit.
Le tableau d’amortissement se présente comme suit :
Amortissement Capital restant
Date Capital initial Intérêts Montant
principal dû
01/09/2016 100 000,000 7 000,000 17 389,070 24 389,070 82 610,930
244
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Par ailleurs, il convient de mentionner que même en cas de rattachement linéaire de ces
commissions sur la période de l’engagement, les écarts ne seraient pas significatifs.
Dans tous les cas, les écarts dégagés doivent être communiqués à la direction comptable pour
discussion et justification. Ils peuvent résulter d’erreur au niveau des calculs de la fin de la
période comme peuvent résulter d’erreurs au niveau des soldes d’ouverture des comptes
bilanciels de régularisation.
245
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Le total des encours : L’auditeur peut limiter cette catégorie de clients à un nombre de
relations ou bien à un seuil minimum d’engagement. Généralement on peut
procéder à l’audit exhaustif des 20 clients les plus engagés.
Total des revenus dégagés : Comme pour le critère total engagement, l’auditeur peut fixer
une limite inférieure de revenus ou bien un nombre fixe de clients à vérifier
exhaustivement par exemple les 20 premiers clients après classement selon
revenu décroissant ;
La nature de l’opération de crédit : Ceci englobe aussi bien la nature du crédit en lui-même
que la nature du client bénéficiaire. Certaines opérations de crédits sont tellement
particulières qu’elles nécessitent une vérification à part. Il s’agit par exemple des
clients d’un secteur économique que la banque n’est pas habituée à travailler
avec, des crédits importants à très court terme (quelques jours), un montage de
crédits pour financer une opération particulière non récurrente…
La revue consiste à auditer en détails tous les revenus enregistrés sur ces clients (intérêts et
commissions). Il faut s’assurer que le client n’a pas été sélectionné lors des travaux de
reconstitution des soldes de compte ou du moins, que les vérifications déjà effectuées ne soient
pas refaites.
Les vérifications de substance à faire pour les clients importants comportent les tests suivants :
Vérifier que les conditions saisies au niveau du système sont conformes aux contrats
Reconstituer les montants des revenus comptabilisés conformément à la démarche
décrite précédemment au niveau des tests de reconstitution des soldes
Vérifier que les rattachements de début et de fin de période sont adéquats et que les
comptes d’ajustement correspondants sont corrects au niveau du bilan
Vérifier, pour les clients importants douteux (classe de risque supérieure à 2), que seuls
les revenus réellement encaissés sont comptabilisés et que les agios réservés sont
convenablement constitués
Vérifier que les intérêts de retards sont convenablement calculés et enregistrés au niveau
de la comptabilité
246
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
L’auditeur doit s’assurer que ces impayés ont été comptabilisés dans des comptes adéquats
d’impayés et que depuis, les intérêts de retard correspondants ont commencé à courir. Il doit
s’assurer que :
Les engagements hors bilan échus et impayés n’ont pas été relayés directement par des
engagements de bilan tels que les crédits de financement d’opérations d’export.
1
L’article 06 de la norme NCT3 dispose que : « Les sommes encaissées pour le compte de tiers,
par exemple les taxes collectées pour le compte de l'Etat ainsi que les sommes obtenues par un
transitaire de son client pour payer les droits de douane, ne font pas partie des revenus. »
247
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Ces engagements n’ont pas été étendus sans autorisation en bonne et due forme avec
justification de l’extension (retard de livraison de la marchandise objet du crédit
documentaire, extension des délais de réalisation du projet garanti…)
Ces pratiques aboutissent à des erreurs lors de l’évaluation des risques et donc au niveau de la
reconnaissance des revenus. De plus, de cette façon la banque renonce à son droit à la perception
des intérêts de retard.
Pour l’audit des extensions des lettres de crédit et des garanties bancaires, généralement les
systèmes permettent de faire une requête informatique qui indique les cas et les conditions
d’extension. Sinon, l’auditeur peut obtenir ces informations à partir du tableau de suivi manuel
des engagements hors bilan.
Les extensions doivent être appuyées par des nouvelles études de solvabilité et de rentabilité
des opérations financées avec mise à jour de l’analyse de la situation financière du client
concerné. Certaines extensions aboutissent à des modifications au niveau des conditions
appliquées à l’engagement initial.
L’auditeur doit s’assurer qu’on dehors des cas sus-indiqués, la banque procède à la
comptabilisation des intérêts de retard notamment pour les impayés dus par les clients non
classés. Le montant de ces intérêts étant relativement faible par rapport aux autres revenus, leur
audit pause moins de difficultés et l’auditeur peut se contenter des vérifications suivantes :
S’assurer que les clients dont les comptes impayés ont été débités au cours de l’exercice
(principal ou intérêts) ont enregistré des intérêts de retard
S’assurer que les intérêts de retard sur les clients classés en classe 2 ou supérieures font
l’objet d’un suivi extracomptable rigoureux
S’assurer que les annulations d’intérêts de retards sont convenablement autorisées et
justifiées par des documents légaux valables (PV de transaction, contrat de consolidation,
jugement…)
Si le système d’information prévoit un code
248
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Vérifier que le niveau de recouvrement des intérêts de retard n’a pas sensiblement changé
par rapport à l’exercice antérieur. Cette vérification doit être faite sur la base d’un examen
analytique réalisé conformément à la formule suivante :
IR n IR n-1
=
EMI n EMIn-1
Avec
IR : Intérêts de Retard
EMI : Encours Moyens des Impayés obtenus auprès des services de contrôle de
gestion
Le niveau de détail du compte Intérêts de retard doit être le même que celui de l’encours
moyens. Ainsi, si les intérêts de retard utilisés sont liés à un engagement spécifique, il faut
utiliser l’encours moyen du compte d’impayé correspondant à cet engagement. S’il s’agit
d’intérêts de retard généraux pour tout le portefeuille, alors il convient d’utiliser l’encours
moyens de tous les impayés.
…
249
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
L’approche d’audit prescrite dans la deuxième partie montre l’importance du processus de prise
de connaissance de la banque et surtout de son système de contrôle interne pour l’audit des
revenus des engagements bancaires.
D’un autre côté, il a été démontré que la mise en œuvre des tests d’audit procédural et surtout
substantifs doit être appréhendée selon une approche globale qui vise à s’assurer de la fiabilité
des données financières non comptables au même titre que les données comptables surtout que
la nature des opérations et l’étendue des traitements informatiques font que la prise en compte
des transactions est largement affectée par les données insérées au niveau des unités
opérationnelles. A cet effet, le principe consiste à vérifier que :
Les données insérées sont contrôlées, fiables et correctes ;
Les canaux de traitement informatiques sont logiques, sécurisés et conformes aux règles
normatives, réglementaires et légales ;
Les canaux de traitements manuels sont clairement définis et suffisamment contrôlés ;
et
Les données comptables et extracomptables sont concordantes et qu’elles sont
cohérentes avec les données qualitatives non chiffrées relatives à l’environnement
interne et externe de la banque.
Dans la pratique, les procédures de gestion des engagements y compris les politiques tarifaires
et la perception générale des risques ainsi que les principes de prise en compte des revenus et
des incertitudes qui peuvent les grever diffèrent d’une banque à une autre. L’auditeur doit
trouver, dans ce cadre, la meilleure combinaison de tests et de diligences qui soit la mieux
adaptée aux outils et aux processus de la banque auditée. En effet, il n’est pas toujours évident
de mettre en œuvre toutes les diligences possibles. Une évaluation adéquate du risque émanant
d’une analyse pertinente de l’environnement externe et interne de la banque permet de faire le
bon choix parmi la panoplie de tests possibles dans un souci d’optimisation des ressources
allouées à la mission.
250
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
CONCLUSION GENERALE
251
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Dans le cadre de la réalisation d’une mission d’audit d’un établissement bancaire, la mise en
œuvre de l’approche par les risques est particulièrement orientée vers l’évaluation du « business
risk ». Elle doit permettre d’appréhender la capacité de la banque à assurer sa continuité
d’exploitation et à garder un équilibre adéquat entre les emplois et les ressources lui permettant
de bénéficier d’une certaine stabilité dans un environnement caractérisé par un risque
considérable et une vulnérabilité due à la symbiose existante entre la banque et son
environnement.
L’étude présentée dans ce mémoire vise à donner une démarche cohérente pour l’audit des
revenus des engagements qui respecte les étapes de l’approche d’audit par les risques. Cette
démarche permet de cerner les risques d’erreur au niveau des intérêts et commissions sur
engagements d’une façon efficace afin de fixer les tests d’audit procédural et les tests substantifs
nécessaires à la validation des comptes concernés.
La première partie a été consacrée à la présentation des engagements et de leurs revenus afin
de délimiter le champ de l’étude. Par la suite, il a été objet de présenter les principes de prises
en compte des revenus conformément aux dispositions normatives et règlementaires ainsi que
les principales procédures ayant un impact direct sur les revenus. Cette partie avait pour objectif
de déterminer la typologie des engagements et de leurs revenus et de vulgariser les règles
procédurales et comptables qui devraient être vérifiées lors d’une mission d’audit desdits
revenus.
La définition des revenus et des engagements a été largement basée sur la règlementation
sectorielle aussi bien pour la définition des types d’engagements que pour la présentation des
252
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
règles de tarification des intérêts et des commissions. Les principes de prise en compte ont été
développés conformément aux dispositions des normes comptables tout en vulgarisant les
notions générales de reconnaissance des revenus en expliquant réellement les éléments à
prendre en considération pour la prise en compte des intérêts et des commissions sur
engagements de toutes natures. Par ailleurs, les procédures développées sont surtout les
procédures liées à l’accord et la mise en place des engagements ainsi que les procédures de
suivi et de gestion des risques de crédit en plus des procédures comptables.
La deuxième partie a été consacrée à la proposition d’une approche pour l’audit des revenus
des engagements. Cette approche épouse parfaitement les étapes de l’audit par les risques
adaptées aux particularités des revenus des engagements. Elle commence par la présentation de
l’impact de la prise de connaissance sur l’appréciation des risques d’erreurs au niveau des
revenus. L’étendue des examens d’audit procéduraux et substantifs est fixée conformément au
niveau du risque déterminé lors de la prise de connaissance générale.
Il a été démontré que la prise de connaissance affecte l’appréciation des risques liés aux revenus
des engagements par la compréhension des orientations stratégiques en matière de choix de
produits et de gestion des risques et par l’évaluation du niveau général du contrôle notamment
au niveau des procédures ayant un impact sur la prise en compte des revenus et leur réservation.
Cette partie a également permis de connaître les différents risques qui pourraient affecter les
revenus des engagements.
En ce qui concerne les tests d’audit à mettre en œuvre, ils sont de deux natures : les tests de
procédures et les tests analytiques. Les premiers permettent de vérifier le respect des règles
procédurales jugées adéquates principalement à travers la revue des dossiers d’engagement, la
revue des travaux de classification des relations et la revue des fichiers informatiques et les
simulations effectuées sur le système. Quant aux tests de substance, ils sont surtout basés sur
les examens analytiques de cohérence et d’évolution des soldes par rapport à d’autres exercices.
Dans ce cadre, il est indispensable de procéder à la reconstitution des soldes des revenus en
exploitant les encours moyens des engagements et autres données statistiques relatives au
volume général des engagements en montant et en nombre afin d’estimer les montants des
revenus. Les données statistiques et celles relatives aux encours moyens sont généralement
élaborées au niveau des services de contrôle de gestion. A cet effet, l’auditeur doit vérifier leur
fiabilité avant de les utiliser dans sa mission. Par ailleurs, en plus des examens de cohérence
générale, les revenus générés par les clients les plus importants en termes d’engagement doivent
253
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
être vérifiés exhaustivement. Enfin, il convient de vérifier les agios réservés pour tous les types
d’engagements afin de s’assurer que les revenus pris en compte ne correspondent pas à des
revenus incertains.
Néanmoins, il faut rappeler qu’il n’est pas toujours facile de mettre en œuvre toutes les
procédures d’audit possibles. L’auditeur doit être capable de compiler les meilleures solutions
qui peuvent servir de base pour l’expression d’une opinion sur les revenus des engagements.
Le choix des diligences d’audit est tributaire du niveau de risque, du budget et de la disponibilité
de l’information. En effet, ce mémoire tente d’orienter les travaux d’audit des revenus des
engagements vers les zones de risques les plus fréquentes et dans le cadre d’une activité
bancaire basée sur l’octroi de crédits. Il ne peut être considéré comme une démarche figée à
faire respecter pour toutes les missions d’audit et dans toutes les circonstances.
254
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
ANNEXE :
QUESTIONNAIRE DE L’ENQUETE
255
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
UNIVERSITE DE LA MANOUBA
Année universitaire
2015-2016
256
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Achref JABRI
Madame, Monsieur,
Mes travaux, comprennent une enquête auprès des banque tunisiennes dont le but est
de recueillir certaines informations sur les pratiques comptables et procédurales
relatives à la prise en compte des intérêts et commissions perçus sur les engagements
bancaires. A cet effet, votre expérience et vos réflexions me seront d’une grande utilité.
Je tiens à vous garantir, Madame, Monsieur, que les réponses demeureront strictement
confidentielles.
En vous remerciant d’avance pour votre confiance et pour le temps que vous aurez
passé à remplir le questionnaire, je vous prie d’agréer, mes salutations les plus
honorables.
Bien cordialement.
Achref Jabri
NB: Les initiales N/A indiquent que la question n'est pas applicable. C'est le cas principalement pour les
questions conditionnées par des réponses précédentes et dont la condition n'est pas vérifiée.
257
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
QUESTIONNAIRE
Nom et Prénom :
Fonction :
Banque :
1. PRESENTATION DE LA BANQUE :
Votre banque :
1.3. Effectif :
Cochez la bonne réponse Q3
L’effectif de votre banque est :
≤ 200
Entre 200 et 500
500
258
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Le chiffre d’affaires de votre banque pour l’exercice 2014 est : (total des
produits d’exploitation)
≤ 20 MD
Entre 20 MD et 50 MD
Entre 50 MD et 100 MD
200 MD
≤ 50 MD
Entre 50 MD 100 MD
Entre 100 MD et 200 MD
200 MD
1.6. Capital :
Cochez la bonne réponse (MD = Million de dinars) Q6
Le capital actuel de votre banque est :
≤ 50 MD
Entre 50 MD et 100 MD
Entre 100 MD et 200 MD
200 MD
259
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
2. Politique et stratégie :
2.1. Niche d’activité :
Donnez une note de 0 à 10 selon l’importance de la niche dans le portefeuille Q7
engagement de la banque (0) : aucune relation 10 : niche extrêmement importante)
Quelles sont les niches stratégiques des engagements de la banque ?
Le secteur industriel
Le tourisme
Le commerce extérieur
Les sociétés de promotion immobilière
Les travaux publics
Le secteur particulier
Les sociétés et personnes non résidentes
Les institutions financières (y compris le secteur bancaire)
Le secteur agricole
Le secteur commercial
Les entreprises publiques
Autre (à préciser)
………………………………………………………………………..
260
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
3. Système d’information :
3.1. Type du logiciel :
Cochez la bonne réponse Q10
Quel est le type du système d’information utilisé par la banque ?
C’est un système global intégrant toutes les applications de front office, de back
office et de reporting
C’est un système à applications autonomes avec forte intégration automatiques au
niveau de la base centrale
261
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Oui
Non
262
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
5. Contrôle de gestion :
Oui
Non
Quotidien
Mensuel
Autres (à préciser)…………………….…………………………………..
263
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Manuels
Automatiques
Oui
Non
Autres (à préciser)……………………………………………………………
264
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
6. Principes comptables :
6.1. Prise en compte :
Cochez la bonne réponse Q25
Est-ce que les engagements accordés sont comptabilisés en hors bilan dès
leur notification aux clients ?
Oui
Non
Autres …………………………………………………………………………
Non
Commission d’étude
Commission d’ouverture
Commission d’engagement
Commission de mouvement
Commission de découvert
Commission de rééchelonnement
Autres (à préciser)…………………………………………………………….
265
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Oui
Non
Pas toujours
Oui
Non
Pas toujours
266
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
Oui
Non
267
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
6.3. Rattachement :
Cochez la bonne réponse Q38
Est-ce que les intérêts font l'objet de rattachement à la fin de chaque
période ?
Oui
Non
Autres (précisez)…………………………………………………………..……
268
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
269
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
270
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
BIBLIOGRAPHIE
CODES
Code de commerce.
NORMES COMPTABLES
271
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
PROFESSION BANCAIRE
CONDITIONS DE BANQUE
POLITIQUE MONETAIRE
NORMES PRUDENTIELLES
272
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
OUVRAGES
ATH, « Les outils de l’audit- guides, questionnaires et feuilles de travail », Clet, 1991.
DUMONTIER P., DUPRE D., MARTIN C., « Gestion et contrôle des risques
bancaires : L'apport des IFRS et de Bâle II », Revue Banque, 2008.
273
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
274
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
BIS (Bank for International Settlement), « Interest rate risk and bank net interest
margins », BIS Quarterly Review [en ligne], December 2002.
Disponible sur le lien suivant : <http://www.bis.org/publ/qtrpdf/r_qt0212g.pdf>
(Consulté le 28 Avril 2014).
275
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
276
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
SEMINAIRES :
SITES WEB :
http://www.ifid.org.tn
http://www.apbt.org.tn
http://www.ifac.org
www.banquemondiale.org
http://papers.ssrn.com
www.memoireonline.com
http://www.investopedia.com
http://banque.comprendrechoisir.com
http://www.ameninvest.com.tn
277
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
278
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
279
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
280
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
281
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
282
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
1.3.1. Evaluation de la stratégie de risque à travers les données financières ....... 138
1.3.1.1. Le taux de créances accrochées ............................................................. 138
1.3.1.2. Le taux de couverture des engagements ................................................ 138
1.3.1.3. Le ratio de solvabilité ............................................................................ 139
1.3.2. Stratégie de risque et données organisationnelles ...................................... 139
SECTION 2 : COMPREHENSION DE LA NATURE DE LA BANQUE ....................... 140
2.1. Groupe d’appartenance et transactions avec les parties liées ......................... 140
2.1.1. Structure et composantes du groupe........................................................... 141
2.1.2. Liens entre les différentes entités ............................................................... 141
2.1.3. Politique générale et stratégie de groupe.................................................... 141
2.1.4. Top management et personnes clés du groupe ........................................... 142
2.2. La nature des clients et produits ..................................................................... 142
SECTION 3 : EVALUATION GENERALE DU CONTROLE INTERNE ....................... 144
3.1. Environnement de contrôle ............................................................................ 145
3.1.1. Le contrôle de la conformité ...................................................................... 145
3.1.2. Influence des organes de gouvernance ....................................................... 146
3.1.3. Les ressources humaines ............................................................................ 147
3.2. Le système d’information............................................................................... 148
3.3. Le processus d’évaluation des risques ........................................................... 149
3.3.1. La surveillance des ratios règlementaires................................................... 150
3.3.2. L’analyse des risques et de leur évolution ................................................. 151
3.3.3. Le suivi des clients engagés ....................................................................... 151
3.3.4. Les intervenants dans le processus d’évaluation des risques ..................... 152
3.4. Les activités de contrôle ................................................................................. 153
3.4.1. L’évaluation des performances .................................................................. 153
3.4.2. Les contrôles informatiques ....................................................................... 154
3.4.2.1. Le contrôle des applications .................................................................. 154
3.4.2.2. Les contrôles informatiques généraux ................................................... 154
3.4.3. Le contrôle physique .................................................................................. 154
3.4.3.1. La protection des documents ................................................................. 155
3.4.3.2. L’inventaire des documents ................................................................... 155
3.4.4. La séparation des tâches ............................................................................. 155
3.5. Le suivi des contrôles ..................................................................................... 156
3.5.1. Le contrôle permanent ................................................................................ 156
283
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
284
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
285
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
286
L’Audit des Revenus des Engagements Bancaires
287