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GROUPE DANONE
Pour mener à bien son développement, le Groupe manquait d’un atout essentiel : un nom
qui soit porteur. En juin 1994, il décide donc d’abandonner BSN, les trois lettres sur les-
connue dans tous les continents. Sa volonté de mondialisation ne se conçoit pas sans celle
ses modes de gestion, tout en restant fidèle à son double projet. Car, dit Franck Riboud,
“la force d’une entreprise ce n’est pas son organisation ni ses procédures, si nécessaires soient-elles, ce sont
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La “mondialisation”
• n° 1 des produits laitiers frais et des biscuits, n° 2 des eaux minérales dans le suit une diffusion quasi universelle de goûts, de
50 modes,de façons de penser,dans lesquels se recon-
monde
naissent des millions de personnes en fonction de
• n° 1 des sauces et condiments, n° 2 des pâtes alimentaires, de la bière et des
leur génération ou de leur positionnement social
emballages en verre, n° 3 des plats cuisinés en Europe. plus que de leur nationalité...
qui leur permet de créer un lien entre leurs
marques produits, une passerelle entre leurs
actionnaires, les leaders d’opinion, les uni-
versité et leur activité dominante. Or nous,
jusqu’à présent, nous ne disposions pas d’un tel
atout”.
Le Groupe en 1995
En 1995, le Groupe a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 79,5 milliards de francs. Son chiffre d’affaires global (prenant en
compte les sociétés associées ou les acquisitions de l’exercice non encore consolidées) s’est élevé à 91,3 milliards de francs. Son résul-
tat net s’élevait à 2,1 milliards de francs, sa marge brute d’autofinancement (cash-flow) à 7,4 milliards de francs. Il a consa-
cré 4,1 milliards de francs à ses investissements industriels, 4,2 milliards de francs à ses investissements financiers. Il employait 73 823
personnes.
Répartition du chiffre d’affaires Répartition du chiffre d’affaires Répartition des effectifs
par branche par pays de destination par zone géographique
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Economies d’échelle métier. Mais pas suffisamment entre métiers, Et toujours le double projet...
et transversalité. ni entre l’Europe et le reste du monde. La Ce n’est pas la mondialisation qui
Tout cela entraîne bien évidemment des transversalité est peut-être une affaire de struc- explique les réductions d’effectifs que
changements dans les politiques du tures, mais c’est d’abord une question d’état doivent opérer de nombreux départe-
Groupe. “Nos ambitions internationales et d’esprit. Il faut chez nous que les gens appren- ments du Groupe en Europe et notam-
l’évolution de la distribution nous obligent nent à travailler ensemble, quelle que soit la ment en France, mais l’évolution de l’en-
à adapter en profondeur nos modes de gestion branche produits dans laquelle ils se trou- vironnement auquel ils sont confrontés.
dans deux directions. Nous devons d’abord vent. Nous avons sur ce plan une véritable “La quasi stagnation de la consommation,
faire jouer au maximum les économies d’échel- l’âpreté de la concurrence et la pression croissante
révolution culturelle à opérer...” Cela ne
le que nous permet notre taille pour pour- des distributeurs nous obligent à accroître
signifie pas que le principe de la décen-
suivre l’abaissement de nos coûts. Cela nous constamment notre efficacité. C’est la seule
tralisation opérationnelle est remis en
amène de plus en plus souvent à mettre en façon de maintenir nos parts de marché, donc
cause. “La gestion opérationnelle reste la res-
commun les moyens de plusieurs départe- d’éviter une chute massive de l’emploi comme
ponsabilité des départements qui ont une
ments d’une même branche sous des formes en ont connu bien d’autres secteurs industriels.
taille et des moyens accrus. Nous ne cherchons
diverses pouvant aller jusqu’à des fusions de Nous sommes donc amenés à pratiquer des
pas à centraliser mais à accroître notre efficacité
sociétés. Il nous arrive aussi de regrouper plu- restructurations. Nous en faisons chaque année
collective. Pour cela nous faisons évoluer les
sieurs produits qui portaient des marques dif- depuis vingt ans, mais le chômage, il est vrai,
férentes sous une seule marque, afin que celle- missions du Groupe. Autrefois, il se tenait
n’atteignait pas à l’époque des niveaux aussi
ci puisse s’appuyer sur une surface de chiffre derrière ses départements. Aujourd’hui, du
dramatiques. Jamais, et même avant le premier
d’affaires plus importante. Nous devons ensui- fait des changements de l’environnement, il
choc pétrolier, nous n’avons prétendu pouvoir
te développer la transversalité, c’est-à-dire doit exister sur le devant la scène. Dans le garantir l’emploi. Cela dit, il faut savoir que
apprendre à mieux relier nos compétences en passé, ses politiques s’appliquaient essentiel- dans notre Groupe les restructurations ne sont
matière de marketing, de ventes, de lement à la finance et aux relations humaines. pas synonymes de licenciements massifs. Elles
recherche/développement, de technique, qui Progressivement elles s’étendent à d’autres n’ont pas pour objectif de supprimer des emplois,
sont avec les hommes notre capital le plus domaines comme la recherche et les achats mais d’accroître l’efficacité de nos entreprises
précieux face à la concurrence. depuis quelques années, la signature DANONE pour les rendre plus compétitives sur leurs mar-
Elles s’échangent aujourd’hui assez bien d’un et certains aspects des relations avec la gran- chés. De plus, nous avons depuis toujours pour
département à l’autre à l’intérieur d’un même de distribution plus récemment”. principe de ne laisser personne face à son pro-