Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
INTRODUCTION.................................................................................................2
1- Présentation de l’auteur.....................................................................................3
2- Présentation de l’œuvre.....................................................................................3
CONCLUSION...................................................................................................11
1
INTRODUCTION
La violence selon le dictionnaire Larousse-français est un caractère de ce qui se
manifeste, se produit ou produit ses effets avec une force intense, brutale et
destructrice. Aussi le dictionnaire universel 2009 décrit violence comme la force
brutale exercée contre quelqu’un. La violence de genre n’est pas limitée à un certain
groupe social ou une location géographique. C’est un problème mondial, qui ne fait
aucune distinction sur la géographie, la culture, l'ethnicité ou l’économie des
populations concernées. La violence peut exister entre deux sexes opposés, entre les
personnes du même sexe. La violence conjugale est en même temps la violence
domestique qui est décrite comme la violence exercée par un des conjoints sur l’autre,
au sein d’un couple. Au vu de ce qui précède, Certaines auteures font paraitre leurs
idées et leurs sentiments. Parmi ces femmes écrivaines et leurs œuvres, on compte:
Une si longue lettre et Un chant écarlate de Mariama Ba, C’est le soleil qui m’a
brulée et Tu t’appelleras Tanga de Calixthe Beyala, Fureurs et cris de femme
d’Angèle Rawiri, La grève des battus d’Aminata Sow Fall, La révolte d’Affiba de
Regina Yaou, etc. Fatou Keïta dans Rebelle qui fait l’objet de notre présente étude,
examine de nouveaux moyens de lutter pour améliorer le sort des femmes. Ainsi, dans
cette œuvre comment va-t-elle montrer les manifestations et causes de la violence
conjugale ? Quelles en seront les conséquences ? Et quel message donnera-t-elle pour
lutter contre la violence conjugale. Tenter de répondre à ces interrogations fera l’objet
de notre présente étude.
2
I- PRESENTATION DE L’AUTEUR ET DE L’OEUVRE
1- Présentation de l’auteur
Fatou Keïta est une écrivaine ivoirienne née à Soubré, en Côte d’ivoire en 1965.
Elle fait ses études primaires à Bordeaux, en France et ses études secondaires en 1974
à Bouaké où elle reçoit le Bac. Après, elle part à Londres en 1981 où elle prépare sa
Licence d’anglais. Elle retourne en Côte d’ivoire où elle fait sa Maîtrise à l’Université
Nationale de Côte d’ivoire. Après avoir obtenu sa thèse de Doctorat de 3èmecycle, en
études anglo-saxonnes à l’université de Caen en France, elle commence à enseigner la
littérature anglaise au Département d’Anglais de l’université de Cocody à Abidjan.
Elle acquiert une bourse Fulbright pour réaliser à Charlottesville en Virginie des
recherches sur les femmes auteures noires aux Etats-Unis et en Angleterre en 1995.
C’est ainsi qu’elle développe l’envie d’écrire le roman comme Calixthe Beyala. En
1996, elle écrit des nouvelles pour enfants et en 1998, elle écrit Rebelle pour se donner
à une littérature qui prend position pour des problèmes politiques ou sociaux. Ainsi,
Fatou Keïta partage les mêmes idées de bataille contre les violences faites aux femmes
surtout au niveau de l’excision, quelles voient comme un acte de transgression des
droits d’un individu.
2- Présentation de l’œuvre
Rebelle traite de la condition de la femme en Afrique. Ce roman met en scène
Malimouna qui, depuis son enfance, se révolte contre l’injustice et les mauvais
traitements infligés à la femme africaine. La première partie du roman relate sa fuite de
son village et les expériences qu’elle a vécues avec des familles d’expatriés français
pour lesquelles elle travaille comme domestique pendant un certain temps. Arrivée en
France, elle essaie de trouver un équilibre entre les valeurs et les traditions de son petit
village en Afrique et celles du monde occidental. Dans son village, Malimouna
échappera à l’excision et au mariage forcé, car son père la donne en mariage à un vieil
homme alors qu’elle n’a que 14 ans.
3
En France, elle rencontre Fanta, une Malienne dont la famille observe la culture
et la tradition africaines. La mort de son enfant provoquée par une excision forcée
procure à Malimouna cette motivation de sensibiliser les femmes en Afrique. La
dernière partie du roman décrit son retour en Afrique et son mariage avec Karim. Elle
découvre l’infidélité de son mari et décide de se révolter pour pouvoir atteindre les
buts qu’elle s’est fixés. C’est alors qu’elle s’implique au sein de l’AAFD
(l’Association d’Aide à la Femme en Difficulté.).
4
On apprend que l’âge mûr pour le mariage en Cote D’ivoire est placé à dix-huit
ans pour les filles, et après vingt-trois ans pour les garçons. Mais les filles veulent se
marier jeunes à des maris plus âgés qu’elles. Les filles qui sont allées à l’école ayant
une certaine autonomie financière, ne souhaitent pas souvent se marier jeunes et
n’acceptent pas un mari autoritaire. Quelque fois, le mariage précoce est pratiqué.
Dans ce cas, les filles se marient avant quinze ans contre leur volonté. Dans une
interview de Fatou Keïta réalisé dans le magazine Amina en décembre 1998, lorsqu’on
lui demande si ce mariage existe encore dans la société ivoirienne moderne, elle
répond ainsi: «Les mariages forcés sont encore légion chez nous et peuvent être l’une
des causes des violences conjugales.» (Koulibaly, 1998:80).
5
Le comportement de son mari ne l’empêche pas de continuer à la lutte pour le
bien-être de la femme. Comme la communication est essentielle dans un couple, pour
résoudre des problèmes et éviter des gestes qui peuvent blesser et qu’on ne peut pas
réparer facilement, Malimouna veut que son mari discute avec elle des reproches qu’il
souhaite exprimer au lieu d’aller voir ailleurs. Elle exprime son mécontentement en
élevant très haut sa voix, mais Karim la gifle violemment. Il lui rappelle qu’il faut
qu’elle remplisse d’abord l’obligation imposée à elle en tant que femme dans son
foyer. En voilà des façons de parler à son mari! Pour qui te prends-tu à la fin? Je
crois que ton association de femmes aigries te monte à la tête. Tu penses avoir tous les
droits? Eh bien, moi je vais te rappeler tes devoirs d’épouse. Tu dois œuvrer pour le
bonheur de ta famille d’abord! Si ton mari n’est pas heureux à la maison, c’est que
c’est toi qui ne le satisfais plus!
Son traumatisme, ses peurs et la haine de son corps découlent du viol qu’elle a
subi. Cela met un terme au confort dont Malimouna jouit dans le foyer des Calmard. À
la seule pensée que Max l’aime bien et l’admire constamment, elle se sent
continuellement triste et morose. Lorsque les Calmard remarquent ces changements en
Malimouna, ils ont conclu qu’elle en avait assez de travailler pour eux et ils ont donc
décidé de la présenter à certaines personnes qui avaient besoin d’une nounou pendant
leurs vacances en France. Avant de l’envoyer à son nouvel emploi, ils décident de
savoir la raison pour laquelle elle avait pleuré la veille. Pour la première fois, M.
Gérald remarque sa beauté : « Il la regarda droit dans les yeux. Dieu, qu’elle est belle,
dit-il, comme s’il la voyait pour la première fois». De même, Michèle, son épouse,
renchérit qu’elle trouve Malimouna belle : « Dieu, qu’elle est belle, pensa Michèle».
Cela confirme le fait que les hommes se sentent attirés par Malimouna, surtout parce
que son corps est pleinement épanoui. Pourtant, pour elle, elle doit tous ses malheurs à
son corps. Malimouna fait face au harcèlement sexuel pour la deuxième fois de sa vie :
Monsieur Bireau […] entra sans frapper dans sa chambre, et vint s’asseoir au
bord de son lit […] Il souriait stupidement en la regardant. Malimouna recula, et se
cogna contre la commode. C’est à ce moment-là que Monsieur Bireau s’approcha
d’elle et l’étreignit. […] Elle sentait un souffle court et haletant sur son cou, et des
mains velues parcourant tout son corps. ‘‘Tu es si belle’’ répétait-il comme un
forcené. […] Elle saisit la lampe de chevet et tout d’un coup, comme dans un flash-
back, l’image du vieux Sando lui revint à l’esprit. […] Malimouna s’assit sur le lit en
sanglotant. Dieu était de nouveau fâché contre elle. Qu’allait-elle devenir ?
Encore une fois, Malimouna est traumatisée par cet acte de viol. Il lui rappelle
sa mauvaise expérience avec Sando. Sa seule conclusion en ce moment est que Dieu
7
est fâché contre elle, peut-être à cause de sa fausse excision. Ainsi, cette crainte
apporte à Malimouna un doute pour son avenir. Elle pense maintenant que son corps
est la source de son malheur parce que tous les ennuis qu’elle a vécus dans sa vie ont
été provoqués par les hommes et leurs désirs. Au milieu de tous ces doutes sur son
avenir, sa forte volonté lui permet de vaincre ses craintes à mesure qu’elle progresse
dans la vie.
En nous penchant sur sa personnalité, nous notons aussi que Malimouna est une
fille qui a des principes, qui sait ce qu’elle veut et où elle veut être. Elle n’a pas peur
de relever des défis. On serait porté à croire qu’elle vit confortablement avec le pasteur
et sa femme et qu’elle endure leurs pratiques religieuses. Contre toute attente, elle
refuse de faire partie de ce en quoi elle ne croit pas. Elle décide alors de partir pour
Paris afin d’y étudier et d’y travailler. Comme des personnes aimables, « le pasteur et
son épouse lui donnèrent des adresses de foyers africains où elle trouverait
certainement quelqu’un pour l’aider et la guider […] Elle prit ainsi le train pour Paris
avec toutes leurs bénédictions».
-Tu veux que je sois la risée de tous ? […] –Tu dis des âneries, lança-t-elle presque
malgré elle. Karim s’avança, menaçant. Malimouna se leva et lui fit face, le regard
dur. Il laissa tomber le poing qu’il avait levé. –Qu’est-ce que j’aurai à regretter ?
Mon mariage ? Keïta (2012. p.199-200)
8
Elle sacrifie ainsi son bonheur au profit de la liberté des femmes. Dès cet
instant, Malimouna pour parvenir à sa visée, va se déshabiller de tous sentiments,
d’émotions, ou de conscience à l’égard de l’homme. La chance d’être heureuse pour
Malimouna s’estompait, mais il fallait qu’elle fasse cet ultime sacrifice. Le
comportement altruiste de Malimouna l’a mené à mettre en place l’AAFD. Ce qui a
contribué au succès de sa mission qu’elle s’est assignée. Dans ce même élan,
Ramatoulaye dans Et l’aube se leva décide de venir en aide aux femmes mariées. Elle
décide de faire une grève pour les femmes afin qu’une injustice programmée dans les
ménages par les hommes depuis longtemps prenne fin. Ramatoulaye l’énonce
ouvertement :
9
conscience de leur état de sous personne. Cette même volonté d’aider les autres est
perceptible chez Akissi. Malgré qu’elle fût fille du roi Ato Iv, l’héritière du trône, elle
s’est mise avec le peuple pour combattre l’injustice de son père. Le fait qu’elle ait eu
ce courage de combattre son propre père a donné la force aux dominés pour mener le
combat à bon port. Malimouna dans Rebelle, Ramatoulaye dans Et l’aube se leva… et
Akissi dans le royaume aveugle étaient motivées par les mêmes éléments qui sont la
détresse, la peur et la colère. Avec leur coopération, elles ont été poussées par un
profond désir d’une mutation qui allait chambouler l’ordre ancien.
11