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Cours Commun de Résidanat Aout 2020 1

Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

N° Validation : 0871202061

Cours De Résidanat
Sujet : 71
Les Troubles de l’Hydratation

Objectif 71 (1è3) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Liste des objectifs :


1. Décrire les caractéristiques physico-chimiques des différents compartiments liquidiens de
l’organisme.
2. Expliquer le rôle du rein dans la balance hydro-électrolytique.
3. Décrire la régulation hormonale et comportementale (soif) de l’équilibre hydro-
électrolytique

Objectif 71 (1è3) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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LES TROUBLES DE L’HYDRATATION


I. Introduction :
Les troubles de l’hydratation représentent une pathologie fréquente et sont le résultat
d’inégalités entre les entrées et les sorties d’eau et de sodium.
Leur diagnostic est souvent facile et en grande partie clinique et aidé de quelques examens
simples en particulier l’ionogramme sanguin et urinaire. Leur traitement dépend de leur
étiologie.
Non traités ou traités de façon inadéquate, ces troubles peuvent entraîner des
complications parfois graves menaçant le pronostic fonctionnel laissant des séquelles
(pronostic fonctionnel) ou même la mort (pronostic vital).

II. les caractéristiques physico-chimiques des différents


compartiments liquidiens de l’organisme.
A. Le capital hydrique et sa distribution:
L’eau est le composant le plus important de notre organisme. Chez un adulte, la masse d’eau
contenue dans l’organisme ou eau somatique totale (EST) représente 60% du poids corporel.
IL s’agit donc du constituant le plus abondant de l’organisme.
1. Variations physiologiques:
L’EST varie selon :
• L’adiposité : en raison de la pauvreté de la masse graisseuse en eau expliquant ainsi
l’EST qui est plus importante chez l’homme adulte (60%) que chez la femme adulte
(50%), chez le maigre que chez l’obèse.
• Le genre : EST : 60 % chez l’homme adulte / 50% chez la femme adulte
• L’âge (Figure N°1) :
L‘EST diminue avec l’âge, elle représente:
80% chez les grands prématurés
>70% chez les nouveaux-nés
50% chez les vieillards
Remarque :
Le nourrisson est exposé à la déshydratation car son organisme est plus hydraté et
plus de la moitié de son eau est contenue dans le milieu extracellulaire.

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Figure N°1 : Composition en eau selon l’âge et genre

2. La distribution de l’eau dans l’organisme:


a. Degré d’hydratation des tissus :
Le degré d’hydratation des tissus varie de façon importante. A titre d’exemple :
Squelette : 25% Muscle : 75%
Tissu adipeux : 20% Poumons : 78%
Cartilage : 55% Cerveau : 80%
Peau : 72%
L’étude de la répartition de l’eau selon les tissus est sans intérêt pratique.
b. Les compartiments liquidiens:
L’organisme est formé de deux compartiments ou secteurs ou volumes, chaque compartiment
est caractérisé par sa masse, son volume et sa composition (Figure N°2,3).
Les compartiments liquidiens de l’organisme suivent la règle 20/40/60 (compartiment
extracellulaire:20 %, compartiment intracellulaire: 40 %; eau totale:60%)
Le compartiment intracellulaire (28 litres) : c’est la totalité du liquide entouré par la
membrane cellulaire.
Le compartiment extracellulaire (14 litres) : c’est la totalité du liquide situé à l’extérieur de
la cellule, ce compartiment se compose de 3 secteurs :
ü Le secteur interstitiel (11 litres):l’ensemble du liquide situé entre les cellules qui
est drainé par les canaux lymphatiques vers le cœur.
ü Le secteur vasculaire ou plasmatique (3 litres): c’est le liquide circulant à
l’intérieur des vaisseaux sanguins.
ü Il existe également le liquide trans-cellulaire, qui comporte les liquides synovial,
péritonéal, péricardique et les liquides contenus dans les globes oculaires et le

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liquide cérébro-spinal. Il est considéré comme un liquide extracellulaire


spécialisé, son volume est de 1 à 2 litres.

Figure N°2 : les compartiments liquidiens

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Masse sè che


(40%)

Plasma Liquide
Liquide Liquide
interstitiel extracellulaire
intertitiel =14 litres
=3/4LEC Liquide
intracellulai
re Liquide
(40%) intracellulaire=
14 litres

Figure N°3 : les composants liquidiens de l’organisme

B. Composition ionique des secteurs hydriques (Figure N°4):


1. Le liquide intracellulaire:(40 % du poids)
Le liquide intracellulaire est caractérisé :
- Les cations :
Une concentration élevée en potassium (115 mEq/l) et en magnésium (30 mEq/l)
Une concentration faible en sodium (30 mEq/l) et en calcium (5 mEq/l).
- Les anions :
Une concentration élevée en phosphates (80 mEq/l) en protéines (40 mEq/l), en sulfate et anions
organiques (20 mEq/l).
Une concentration faible en bicarbonates (10 mEq/l) et en chlorures (5m mEq/l) sauf dans
l’érythrocyte.
2. Le liquide extracellulaire:
Le sodium est le cation majeur du secteur extracellulaire et le chlore représente l’anion le plus
abondant de ce compartiment.
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La concentration en Na+ est 30 à 40 fois plus élevée en extracellulaire alors que la situation
est inversée pour K+. Ces différences sont engendrées et maintenues par une pompe Na+/K+
ATPase de la membrane plasmique qui expulse activement 3 ions Na+ vers l'extérieur de la
cellule et important deux ions K+ vers l'intérieur.
a- Le liquide plasmatique :
Ce liquide est riche en sodium (142 mEq/l) et en chlore (103 mEq/l), ces 2 ions règlent
l’essentiel de l’équilibre osmotique et acido-basique du milieu extracellulaire.
Les protéines (16 mEq/l) et les bicarbonates (27 mEq/l) constituent les 2 autres ions importants
du liquide plasmatique, ces 2 ions jouent un rôle important dans le maintien de l’équilibre
osmotique et acido-basique de ce secteur.
Les autres ions comme le potassium, le calcium, le magnésium, les phosphates, les sulfates et
les acides organiques sont très peu représentés.
b- Le liquide interstitiel :
La différence majeure avec le liquide plasmatique est la faible teneur du liquide interstitiel en
protéine.

Figure N°4 : Composition ionique des compartiments liquidiens

3. Le globule rouge:
La composition ionique des hématies est une composition intermédiaire entre celle du liquide
intracellulaire et du liquide extracellulaire.

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L’érythrocyte est plus riche que le plasma en ions prédominants dans le liquide intracellulaire
(potassium, phosphates, magnésium) et plus pauvres pour les ions prédominants dans le LEC
(calcium, chlore et sodium)
III. Composants de la balance de l’eau et du Na
A. Bilan de l’eau (Figure N°5) :
Les entrées et les sorties de l’eau sont en équilibre à l’état physiologique
1. Entrées quotidiennes d’eau:
Les entrées de l’eau représentent chez l’homme environ 2.5 litres et elles sont réparties en deux
types d’apports :
a) Exogène : Eau apportée par les boissons (Ajustable) + l’eau liée aux aliments
b) Endogène : synthèse endogène lors des réactions d’oxydation
Ces entrées varient d’un sujet à un autre et d’un jour à un autre chez le même individu en
fonction du climat, des habitudes et de l’activité physique.
Chez le nourrisson les entrées sont plus importantes puisqu’il perd chaque jour plus de 14% de
son eau totale soit le double de son volume plasmatique.
2. Sorties quotidiennes d’eau :
a. Les pertes fixes:
Ce sont des pertes obligatoires, permanentes et non régulées.
Exemples : l’évaporation d’eau dans les voies aériennes, la perspiration (évaporation de l’eau
par diffusion à travers la peau indépendamment de la sudation, cette perte est freinée par la
couche cornée de la peau riche en cholestérol), la transpiration et la perte d’eau par les fèces.
b. Les pertes ajustables :
Les reins sont responsables de l’ajustement de l’excrétion de l’eau en fonction des besoins
expliquant ainsi la diurèse qui peut variée de 0.5 l à 20 l/24h.

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Figure N°5 : le bilan hydrique

B. Le bilan du sodium :
Le sodium est le cation le plus abondant du liquide extracellulaire, il permet d’exercer une
pression osmotique notable. Le sodium joue un rôle capital dans la régulation du volume d’eau
réparti dans les compartiments liquidiens de l’organisme. Toutes variations de la natrémie
répercutent non seulement sur le volume plasmatique et la pression artérielle, mais aussi sur le
volume des liquides intracellulaire et interstitiel
1. Les entrées de sodium :
Elles sont variables d’un sujet à un autre, l’apport quotidien est entre 100 et 200 mmol/24h. Les
entrées de sodium proviennent de l’alimentation.
2. Les sorties de sodium :
a. Les sorties extra-rénales :
Elles ne sont pas régulées.Il s’agit de :
• L’élimination sudorale : la quantité de sodium dans la sueur est faible à l’état normal
(10 mmol/l) et peut augmenter jusqu’à 60 mmol/l si le débit sudoral est important. La
sueur est normalement hypotonique par rapport au plasma.

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• L’élimination fécale : est relativement faible, elle augmente en cas de diarrhée hydro-
électrolytique.
b. Les sorties rénales :
C’est la partie régulée des sorties de sodium, cette perte maintien le bilan nul, elle varie entre
50 et 200 mmol/24h.
IV. Les mouvements hydro-électrolytiques :

Les mouvements de l’eau dans l’organisme sont liés aux mouvements des électrolytes et des
substances dissoutes.
A. Les déplacements liquidiens à travers la membrane capillaire
(Figure N°6) :
La membrane capillaire assure les échanges d’eau et d’électrolytes entre le secteur plasmatique
et interstitiel. La membrane capillaire est perméable à l’eau et aux électrolytes et imperméable
aux protéines. Les échanges entre le compartiment intravasculaire et interstitiel sont
conditionnés par la loi de Starling. Celle-ci tient compte non seulement de la pression oncotique
qui tend à faire rentrer du liquide dans le compartiment intravasculaire (plasmatique), mais
également de la pression hydrostatique qui tend, elle, à faire sortir ce liquide. Il faut alors
différencier le coté artériel et le côté veineux des capillaires qui sont la seule partie du réseau
vasculaire dotée de membrane semi-perméable. La présence d’une résistance capillaire
explique que la pression hydrostatique s’effondre en passant du côté artériolaire au côté
veineux. Par ailleurs, la pression oncotique, elle, reste constante du côté artériolaire au côté
veineux.
En effet le mouvement d’eau à travers la membrane capillaire obéit à la formule de starling :

Q= P x S x [(Pc – Pi) - sx (Pc-Pi)]


Q: le flux
Pc: pression hydrostatique capillaire
Pi: pression hydrostatique interstitielle
Pc: pression oncotique capillaire
Pi : pression oncotique interstitielle

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Figure N°6 : Les échanges liquidiens entre les compartiments plasmatique


et interstitiel

Déséquilibre des forces de Starling


– Augmentation de la Pression hydrostatique plasmatique :pression veineuse
capillaire augmentée globalement dans l’insuffisance cardiaque droite ou localement dans
l’obstruction veineuse
– Diminution de la pression oncotique plasmatique :hypoalbuminémie suite à une
réduction de la synthèse hépatique (malnutrition, cirrhose hépatique) ou à une perte intestinale
ou urinaire (syndrome néphrotique) d’albumine
–Diminution de la pression oncotique plasmatique et augmentation de la
pression interstitielle:passage de protéines dans l’espace interstitiel suite à une
augmentation de la perméabilité capillaire (inflammation)
– Obstruction lymphatique (cancer)
B. Les déplacements liquidiens à travers la membrane cellulaire (voir
Annexe 1+2 et figure 7) :

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La membrane cellulaire qui sépare le liquide intracellulaire du liquide extracellulaire est


perméable à l’eau mais pas aux électrolytes.
Le transfert de l’eau entre SIC et SEC est passif à travers la membrane cellulaire et
dépend de l’osmolalité intra et extra cellulaire, pour équilibrer les 2 milieux extra et
intracellulaire, l’eau va toujours du milieu le moins concentré en osmoles (Na+,
glucose…) vers le milieu le plus concentré

A l’équilibre, Osm IC = Osm EC ((soit environ 290 mOsm/kg H2O).

1. Les déplacements liquidiens :

Figure N°7 : Les déplacements liquidiens entre les secteurs

Les volumes liquidiens de l’organisme sont dépendants des solutés qui y sont présents et qui
ne peuvent passer librement dans un autre compartiment. Ces substances sont appelées
osmoles.

Les osmoles des compartiments intra et extracellulaires sont différents : les protéines et le K+
pour le SIC. La quantité d’osmoles intracellulaires est deux fois celle des osmoles
extracellulaires (le volume intracellulaire est ainsi deux fois le volume extracellulaire), mais
la concentration osmolaire (on parle d’osmolarité ou d’osmolalité) est identique dans les deux
secteurs.

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Le volume du SEC dépend du capital sodé, en effet 1 mmol de Na+ retient 7,15 ml d’ H2O
expliquant la valeur de la natrémie normale à 140 mmol/l

L’osmolalité plasmatique est représentée par la quantité de substances dissoutes dans le SEC
qui ne diffusent pas librement dans le SIC

Osmolalité plasmatique = 2(Na+ + K+) + urée + glucose (en mmol/l)= 300 ± 5 mosmoles/Kg
d’eau

ou

Osmolalité plasmatique = 2(Na+) + urée + glucose (en mmol/l)

= 290 ± 5 mosmoles/Kg d’eau

Si Osm EC ä : sortie d’eau du SIC vers le SEC

Si Osm EC æ : entrée d’eau du SEC vers le SIC

L’urée pénètre progressivement la membrane cellulaire et la barrière hémato encéphalique,


raison pour laquelle il est, en pratique, écarté du calcul de l’osmolalité efficace ou tonicité
plasmatique

Tonicité plasmatique = 2(Na+) + glucose (en mmol/l)= 285 ± 5 mosmoles/Kg d’eau

Il est à constater que l’osmolalité efficace dépend de la natrémie dans les conditions
d’euglycémie

Le sodium joue un rôle fondamental car il est pratiquement le seul ion responsable de
l’osmolarité extracellulaire et maintien en conséquence l’hydratation correcte du secteur
intracellulaire. En effet, le sodium est un ion hydratant c’est-à-dire que toute variation de la
natrémie ne peut être compensée que par un déplacement d’eau etnon par une substanceionique.
Aucun autre cation ne peut le remplacer car à la concentration nécessaire il manifesterait des
actions toxiques pour l’organisme.
En revanche le chlore est un ion non hydratant bien qu’il représente avec le sodium le principal
support de l’osmolarité plasmatique. En effet, les variations de la chlorémie ne sont pas

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compensées par un déplacement d’eau mais par un réajustement de bicarbonates, éléments


facilement variables selon les besoins grâce à la régulation pulmonaire.
V. Rôle du rein dans l’équilibre de l’eau et du Na+
A. Le rôle du rein dans la régulation du bilan de l’eau:
Chez un sujet normal, les sorties de l’eau sont en équilibre directe avec les entrées d’eau. Cet
équilibre résulte essentiellement d’une régulation des sorties rénales.
Le rein filtre 180 litres d’eau par jour, alors que la diurèse normale est de 800 à 1500ml/24h
èIl y a donc réabsorption d’eau tout au long du néphron. Cette réabsorption est de 2 types :
1. Réabsorption obligatoire :
Indépendante de toute action hormonale. Elle se fait essentiellement au niveau du
tube proximal. Les sièges de réabsorption de l’eau sont :
a) 70% au niveau du tube contourné proximal (Figure N°8)
Environ 2/3 de l’eau filtrée par le glomérule est réabsorbée pendant la traversée du tube
proximal, soit près de 120 L/j.
La réabsorption d’eau se fait par voie paracellulaire et transcellulaire facilitée (aquaporine type
1 qui est insensible à l’ADH), en suivant la réabsorption active du Na+, et de manière
isotonique. Donc, l’osmolarité du fluide tubulaire à la sortie du TCP n’est pas modifiée. L'eau
suit le sodium par osmose.
Réabsorption du Na+ ==> le milieu autour du tubule devient hypertonique==> l'eau suit par
osmose.
Cette réabsorption obligatoire est une conséquence de la réabsorption par transport actif du Na+
au niveau du TCP.(voire réabsorption du Na+)

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Figure N°8 : Les aquaporines de type 1 de cellule proximale (insensibles à


l’action de l’ADH)

b) 20% au niveau de la branche descendante de l’anse de Henlé :


A ce niveau il ya une réabsorption d’eau sans Na+.

Remarque : Aucune réabsorption d’eau au niveau de la branche ascendante


de l’anse de Henlé et au niveau de la portion initiale et moyenne de TCD.
2. - Réabsorption facultative :
Elle est ADH dépendante . Eau ADH seulement +++
Se fait au niveau de la portion terminaledu tube contourné distal (TCD) et du tube collecteur.
ADH augmente la perméabilité à l'eau du tubule collecteur
ìADH è réabsorption èurine moins abondante et plus concentrée
L’action de l’ADH se fait essentiellement au niveau tube collecteur Représente
environ 20% de l’eau réabsorbée
En cas d’absorption d’une grande quantité d’eau, une régulation se met en place : il y
a diminution de la sécrétion d’ADH dans les 30 minutes et le maximum d’élimination
est atteint au bout d’une heure.

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Le volume d’eau dans l’organisme ainsi que le volume urinaire dépend du sodium (qui
se comporte comme un aimant vis-à-vis de l’eau) : l’ajustement final du volume
urinaire dépend de la réabsorption du sodium.

B. Le rôle du rein dans la régulation du bilan sodique :


L’élimination du sodium s’adapte rapidement à la quantité ingérée : une urine peut être pauvre
ou riche en sodium.
La réabsorption du sodium s fait au niveau
1. du tube contourné proximal 70%(figure N°9)
Le transport du Na+ au niveau du pole apical est favorisé par des transporteurs spécifiques :
soit des cotransporteurs Na+/glucose, Na+ acides aminés, Na+phosphore ou des antiport
Na+/H+
Le Na+ sort de la cellule du coté basolatéral par un transport actif contre le gradient
électrochimique grâce à la Na+/K+ATPase et accessoirement par un cotransport Na+ HCO3-.

Figure N°9 : La réabsorption du sodium au niveau du TCP


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2. Auniveau de la branche ascendante de l’anse de Henlé (25%)par


(cotransport Na+/Cl- / K+ au niveau apical) La sortie basolatérale de Na+ se fait par
Na+/K+ ATPase (figure N°10)

Figure N°10 : La réabsorption de sodium au niveau de la branche ascendante de


l’Anse de Henlé

3. Au niveau de la partie initiale du tube contourné distal(5% )


A ce niveau la réabsorption au niveau apical est faite par cotransportNa+/ Cl-(Figure
N°11)

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Figure N°11 : La réabsorption de sodium au niveau du TCD

4. au niveau du tube collecteur (2% ) (figure N°12) :


C’est à ce niveau que s’effectue la régulation de l’élimination du sodium, en 2 temps:

Stimulation par l’aldostérone


Inhibition par le facteur atrial natriurétique (FAN)
Ce sont les cellules principales qui réabsorbent l’eau et le Na+ et secrètent le K+ à ce niveau.
Au niveau apical la réabsortion de Na+ est assurée par un canal apical sodique. Ce canal est
stabilisé à la membrane par l’aldostérone.
Au niveau basolatéral la sortie de Na+ se fait par une Na+/K+ATPase qui est très active à ce
niveau et elle est stimulée par l’aldostérone.

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Figure N°12 : La réabsorption du sodium au niveau de la cellule principale

VI. Les mécanismes de régulation du bilan hydrique et du


Na+
A. Régulation du bilan hydrique :
1. L’hormone antidiurétique (ADH) ou vasopressine :
a. Structure :
L’ADH est un petit peptide de 9 acides aminés synthétisé par les cellules neuroendocrines de
l’hypothalamus. Le gène correspondant est situé sur le chromosome 20 et code pour une pré-
prohormone. Après clivage du peptide signal, l’ADH est stockée dans des granules
neurosécrétoires qui sont transportés le long d’un axone dans la post-hypophyse, où ils sont
stockés.
L’ADH est libérée selon les besoins, en réponse à l’hyperosomolalité (≈280 mosm/kg) ou à
l’hypovolémie (diminution du volume sanguin d’au moins 10%). Sa demie-vie est très courte
(quelques minutes).
b. Récepteurs :
L’ADH a deux types de récepteurs : V1 et V2.
Les récepteurs V1 sont présents au niveau vasculaire et plaquettaire et confèrent à l’ADH une
action vasoconstrictive et hémostatique, sans lien avec le bilan hydrique.
Les récepteurs V2 sont situés à la membrane basolatérale des cellulesprincipales du canal
collecteur rénal et sont impliqués dans la fonction de réabsorption d’eau par l’ADH.
c. Action de l’ADH sur le rein (Figure N°13) :

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L’ADH a pour principal rôle d’augmenter la perméabilité à l’eau du tube collecteur. L’ADH se
fixe au récepteur V2 (V2R), situé au pôle baso-latéral des cellules du tube collecteur. Ce
récepteur est couplé à une protéine G stimulatrice et augmente l’AMPc intra-cellulaire. La
protéine kinase A permet l’insertion à la membrane apicale de vésicules contenant un canal à
eau appelé aquaporine 2 (AQP-2).
L’eau ainsi absorbée quitte la cellule par le pôle basolatéral qui est perméable à l’eau en
permanence du fait de la présence d’aquaporines 3 et 4.
En l’absence d’ADH, l’AQP-2 apicale est ré-internalisée et la membrane apicale redevient
imperméable à l’eau.

Figure N°13 : Action de l’ADH sur le rein

d. Facteurs influençant la libération de l’ADH :


Augmentation de l’ADH Diminution de l’ADH
Osmolarité élevée Osmolarité diminuée
Diminution du volume sanguin Augmentation du volume
sanguin
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Diminution de la PA Augmentation de la PA
Nausées
Hypoxie
Drogues : Morphine, Nicotine, Drogues : Alcool, clonidine,
cyclophosphamide Halopéridol

2. La Soif :
L’homéostasie de l’eau diffère des autres boucles hosméostatiques par la possibilité de voir les
entrées d’eau modifiées par l’état d’hydratation, via la sensation de soif. L’homéostasie des
électrolytes est à contrario une adaptation exclusive des sorties rénales aux entrées.
Quand l’osmolarité plasmatique augmente (stimulation des osmorécepteurs) ou quand le
volume sanguin diminue (stimulation des barorécepteurs et à un moindre degré de
l’angiotensine 2), la sensation de soif apparaît par stimulation des centres de la soif localisés
dans l’hypothalamus. Comme pour le seuil de sécrétion de l’ADH, il existe des variations dans
le seuil de la soif d’un individu à l’autre (≈290 mos/kg)

Augmentation de la soif Diminution de la soif


Osmolarité élevée Osmolarité diminuée
Diminution de la volémie Augmentation de la volémie
Diminution de la PA Augmentation de la PA
Angiotensine II
Sécheresse de la bouche et de la Distension gastrique
muqueuse œsophagienne

En résumé
La régulation du bilan hydrique dépend de deux facteurs : (figure 14)

- soif

- hormone anti diurétique (ADH)

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Figure N°14 : régulation du bilan hydrique

B. Les déterminants du transport rénal de Na+


a. Le rétrocontrôle tubulo-glomérulaire (Figure N°15) :
Ce système a pour but de s’opposer à toute perturbation ou variation de débit intra-tubulaire
distal par un ajustement approprié de la filtration glomérulaire couplé au débit de NaCl au
niveau tubulaire. La structure qui détecte la variation du débit intra-tubulaire est la macula
densa.Il est possible à ce niveau grâce à la proximité de 3 types de cellules au niveau de la
macula densa. Les cellules épithéliales de la macula densa, les cellules granulaires capables de
sécréter la rénine, et les cellules mésangiales (appareil juxta glomérulaire) (Figure 16).
Une augmentation de la pression dans les vaisseaux va entrainer une augmentation de la
pression dans l’artériole afférente (dans les premières secondes). Il s’en suit une ì de la
pression de filtration dans les glomérules et donc une ì du débit de filtration glomérulaire
(DFG) (par phénomène passif).
L’ì du DFG va entrainer une ì du flux qui arrive au niveau des parties distales du tub. Les
cellules de la macula densa par leur capteur vont sentir que le débit de fluide a ì. Elles vont

Objectif 71 (1è3) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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envoyer un signal de manière paracrine à l’artère afférente pour qu’elle se contracte et donc le
DFG revient à la normale.
La mesure du flux arrivant à la macula densa se fait grâce au co transporteur Na+/2Cl-/K+
caractéristique du tube distal. Les cellules mesurent le débit de NaCl. Si ce débit ì , elles
induisent a libération de ‘adénosine qui diffuse vers l’artère afférente (AA) qui des récepteurs
membranaires au niveau des cellules musculaires lisses.
Ce rétrocontrôle est un phénomène physiologique important dont le rôle est d’éviter es
variations brusques et importantes du DFG.
La diminution du débit de filtration glomérulaire entraine une diminution du débit au niveau de
l’Anse de Henlé (AH)d’où une augmentation de la réabsorption de NaCl au niveau de l’AH.
Ainsi la concentration de NaCl diminue au niveau de la macula densa entrainant une
augmentation de la sécrétion de rénine puis une activation de l’angiotensine II locale qui donne
une vasoconstriction de l’artériole efférente, favorisant ainsi la filtration glomérulaire.
Quel que soit la situation on a ainsi un maintien de la filtration glomérulaire et du DSR à un
niveau relativement constant pour une gamme de pression de perfusion comprise entre 80 et
160 mmHg.

En résumé

Filtration glomérulaire Réabsorption tubulaire proximale de Na+

Objectif 71 (1è3) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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ìPA îPA

ìPression et îPression et
débit débit
ìDFG îDFG

ìdébit Nacl îdébit Nacl


dans le tube dans le tube
ìRésistances îRésistances
au nvde l’AA au nvde l’AA
Retour du DFG
Retour du DFG
à sa valeur de
à sa valeur de
base=
base=
autorégulation
autorégulation

Figure 15 : Le rétrocontrôle tubulo-glomérulaire

b. Facteurs augmentant la réabsorption tubulaire du Na+


i. Le contrôle nerveux sympathique au niveau rénal (Figure
N°16) :
Les récepteurs intra-rénaux sont au nombre de 3 et ils sont responsables de la libération de
rénine et donc de l’activation du système rénine angiotensine.
- Barorécepteurs artériolaires juxtaglomérulaires sont stimulés par la diminution de la
pression de perfusion rénale.
- Chémorécepteurs de la macula densa.
- Mécanorécepteurs de l’interstitium péritubulaire : ils modulent la sensibilité du
rétrocontrôle tubulo-glomérulaire en réponse à des variations de la pression et/ou du
volume interstitiel rénal.
Un effet vasoconstricteur au niveau de l’artériole efférente est obtenu suite à l’action
du système nerveux sympathique avec une activation du système rénine angiotensine. Ainsi
une augmentation de la fraction filtrée est obtenue donnant une augmentation de la réabsorption
tubulaire du sodium et donc une rétention d’eau et de sel.

Objectif 71 (1è3) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Figure 16 : contrôle nerveux du rein


(changer le titre)

Figure 16 :Macula densa et contrôle nerveux du rein

ii. Système rénine angiotensine (Figure N°17):


Les différents acteurs du système rénine angiotensine sont
représentés par la fig N°17

Figure N°17 : Le système Rénine-Angiotensine-Aldostérone

Le mécanisme de libération de la rénine (figure N°18)


L’angiotensine II systémique provoque une vasoconstriction de l’artériole afférente et
efférente. Elle stimule la réabsorption de sodium par le tube rénal :
Objectif 71 (1è3) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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- Au niveau du TCP en activant l’échangeur Na/H.


- Action indirecte au niveau du canal collecteur en stimulant la sécrétion de
l’aldostérone.
iii. L’aldostérone (Figure N°18) :

Figure N°18 : Régulation de la sécrétion de l’aldostérone

L’aldostérone est sécrétée par les glandes surrénales. Cette sécrétion est stimulée par trois
mécanismes : l’un impliquant l’angiotensine II, le second impliquant l’ACTH et le troisième
impliquant la kaliémie. L’aldostérone augment la réabsorption de sodium au niveau du tube
collecteur par les cellules principales. Cette réabsorption de sodium s’accompagne d’une
excrétion identique de potassium.
L’effet final de l’aldostérone est d’augmenter le volume du compartiment extracellulaire.
L’angiotensine II est sécrétée suite à une stimulation par la rénine produite au niveau de
l’appareil juxtaglomérulaire rénal. La sécrétion de rénine répond à trois stimuli :

Objectif 71 (1è3) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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1. Le système nerveux sympathique.


2. La baisse de la pression artérielle.
3. La présence d’une déplétion sodée.
Outre son effet sur l’aldostérone, l’angiotensine II a un effet vasoconstricteur sur le rein qui
augmente la filtration glomérulaire.
iv. Facteurs diminuant la réabsorption tubulaire du Na+
Facteur atrial natriurétique (FAN) (Figure N°19) :
Le FAN est sécrété par les myocytes de l’auricule gauche en majorité et droit en minorité. Une
distension des auricules suite à une augmentation de la volémie s’accompagne d’une
stimulation de la sécrétion du FAN. D’autres facteurs stimulant la sécrétion du FAN peuvent
être observés durant une intervention chirurgicale:
1. L’administration de morphinique.
2. Une stimulation bêta-adrénergique.
3. L’aldostérone.
4. Une tachycardie.
Le FAN a un effet diurétique et natriurétique par son action sur la filtration glomérulaire et son
effet inhibiteur sur la réabsorption de sodium au niveau tubulaire. Elle agit également en
relaxant les fibres musculaires lisses des artères induisant une chute de la tension artérielle. Le
FAN réduit la sécrétion de rénine, d’aldostérone et de catécholamine également. Le bilan global
des actions du FAN est de lutter contre une surcharge hydrique de l’organisme.
D’autres peptides natriurétiques voisins du FAN ont également été découverts :
Le BNP (brain natriuretic peptide), le peptide natriurétique de type C et l’urodilatine.
Cependant, ces autres hormones ne sont que peu impliquées dans les mécanismes mis en œuvre
suite à la réalisation d’une intervention chirurgicale.

Objectif 71 (1è3) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Figure N°19 : Les effets du FAN

Un schéma récapitulatif du mouvement de ‘eau et du Na+ avec l’action des


principaux acteurs de régulation est illustré par la figure N°20

Objectif 71 (1è3) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Figure N°20 : Réabsorption de l’eau et du Na au niveau du tuble


rénal (schéma récapitulatif)

Objectif 71 (1è3) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

LES troubles de l’hydratation

(Partie 2)

• Expliquer les mécanismes physiopathologiques des différents troubles de


l’hydratation.
• Etablir le diagnostic positif d’un trouble de l’hydratation à partir des données
cliniques et paracliniques.
• Déterminer les signes de gravité d’un trouble de l’hydratation.
• Etablir le diagnostic étiologique d’un trouble de l’hydratation à partir des données
cliniques et paracliniques.
• Planifier la prise en charge thérapeutique selon le type de trouble de
l’hydratation.
• Décrire les éléments cliniques et paracliniques de surveillance d’un patient ayant
un trouble de l’hydratation.
• Planifier la prévention d’un trouble de l’hydratation en fonction du terrain.

Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation


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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

LES ETATS D’HYPERHYDRATATION

I. L’hyperhydratation extracellulaire pure: (Schémas 1)


A) Définition
L’hyperhydratation extracellulaire est la conséquence d’une rétention proportionnelle d’eau et
de sodium de manière isotonique au plasma au niveau du secteur extracellulaire. Une solution
isotonique au plasma est une solution dont la concentration en électrolytes est identique à celle
du plasma. La rétention de 140 mmol de Na est responsable de l’accumulation de 1 l d’eau.
L’osmolalité plasmatique est inchangée. Le volume du secteur intra cellulaire n’est pas modifié

B) Diagnostic positif

1. Signes cliniques :

Les manifestations cliniques observées en cas d’HEC dépendent de la rapidité


d’installation de la maladie causale. On distingue ainsi deux modalités selon que
l’HECest d’installation brusque (touche le secteur vasculaire) ou progressive (touche le
secteur interstitiel).

1-1 : Prise de poids

1-2 : Inflation du secteur interstitiel :

Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation


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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

- Oedème sous cutané (> 3 kg)


"type rénal" : blanc, mou, indolore, symétrique mobile et déclive, garde le
godet

- Au maximum il réalise un tableau d’anasarque avec épanchement de


séreuses (pleurésie, péricardite, ascite, hydrocèle vaginale et hydrarthrose).

- 1-3: Inflation du secteur vasculaire :

- HTA volo-dépendante

- Risque d’œdèmes viscéraux (OAP, œdème cérébral) si l’inflation du


secteur vasculaire est d’installation brusque.

2 – Signes para cliniques

¨ Hémodilution : æ hématocrite

æ protidémie

¨ Osmolalité plasmatique et Natrémie : normales

¨ Natriurèse basse (hyperaldostéronisme secondaire)

C) DIAGNOSTIC DE GRAVITE
Signes respiratoires : OAP avec dyspnée, cyanose
Tableau d’anasarque

D) DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

L’HEC est caractérisée par la survenue d’œdèmes mobiles et déclives. Ils sont à différencier
des :

1- Œdèmes localisés conséquences de :

¨Obstruction veineuse (hypertension portale, thrombophlébite)

¨ Augmentation de la perméabilité capillaire localisée (réaction allergique,


brulure)

¨ obstruction lymphatique (métastases ganglionnaires, compression de voisinage,


parasitaire comme le syndrome de Loa-loa

Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation


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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

2- Pseudo œdèmes : Hypothyroïdie (myxoedème)

E) DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE :
Les étiologies des HEC et donc des œdèmes sont classées en fonction des différents
mécanismes physiopathogéniques :

1- Augmentation de la pression hydrostatique capillaire par :


1.1- Insuffisance cardiaque congestive quel que soit sa cause
(insuffisance coronaire, valvulopathies, cardiomyopathies, hypertension
artérielle)
L’œdème observé au cours d’une insuffisance cardiaque droite résulte de l’augmentation du
volume plasmatique conséquent à la rétention sodée.

1.2- Néphropathies glomérulaires


Au cours du syndrome néphritique aiguë (SNA), il existe un déséquilibre glomérulo-
tubulaire. Normalement, à la chute de la filtration glomérulaire, il en résulte une diminution
de l’élimination du Na+ et donc une chute de la réabsorption tubulaire de
Na+.Paradoxalement, au cours du SNA, cette réabsorption de sodium reste normale ou
élevée

1.3- Médicaments :
Minoxidil, inhibiteurs des canaux calciques, AINS, fludrocortisone

1.4- Grossesse et syndrome prémenstruel

2- Diminution de la pression oncotique plasmatique :

2-1- par fuite protéique :

2-1-1- Syndrome néphrotique :

Il est l’expression d’une néphropathie glomérulaire responsable de la fuite protéique


urinaire. Une protéinurie massive entraîne une hypoalbuminémie et donc une chute de la
pression oncotique intracapillaire. Ceci provoque un œdème interstitiel par fuite hydro sodée
vers le secteur interstitiel, une hypovolémie et une activation du système rénine
angiotensine.

2-1-2- Entéropathie exsudative :


Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation
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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

Elle est responsable de la fuite protéique digestive et donc d’une baisse de la pression
oncotique intracapillaire.

2-2- Diminution de synthèse hépatique : observée au cours des :

2-2-1- Hépatopathie chronique :

La cirrhose hépatique provoque des œdèmes principalement sous la forme d’une ascite par
deux principaux mécanismes :

¨ un obstacle veineux post sinusoïdal

ou ¨ une vasodilatation splanchnique particulièrement importante par la création de


multiples fistules artério-veineuses. Elle est alors responsable de la diminution des
résistances vasculaires périphériques, hypovolémie efficace, rétention hydro sodée et
vasoconstriction rénale. Au fur et à mesure que la maladie hépatique s’aggrave, cette
vasoconstriction rénale s’accentue réalisant un syndrome hépato rénal.

2-2-2- Dénutrition :

La dénutrition s’accompagne d’une chute de la synthèse hépatique d’albumine et donc d’une


chute de la pression oncotique plasmatique génératrice d’œdème

3- Augmentation de la perméabilité capillaire : par

Traitement par interleukine 2

rhabdomyolyse

F) Traitement:

En plus du traitement étiologique (ex traitement étiologique d’un syndrome néphrotique),


le traitement symptomatique a pour objectif d’induire un bilan sodé négatif par :

• Régime hyposodé (< 6g NaCl/j) ou désodé (<2g Na/j)

• ce régime doit être mené sous restriction hydrique.

• Diurétiques natriurétiques dont les plus puissants sont les diurétiques de l’anse.

On distingue :

Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation


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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

ü Les diurétiques de l’anse(Furosémide) qui inhibent le co transporteur


Na+/K+/2Cl- situé au niveau apical au niveau dela branche ascendante de
l’anse de Henlé. Leur action est rapide qq mn par voie intraveineuse et 30
mn per os. Leur durée d’action est de 4 à 6h. Cette durée est plus prolongée
en cas d’insuffisance rénale.

ü Les diurétiques thiazidiques(hydrochlorothiazide) qui inhibent le


cotransporteur Na+/Cl- au niveau du tube contourné distal. Il ont une durée
d’action plus longue que les diurétiques de l’anse.

ü Les diurétiques épargneurs du K+ :peuvent être utilisés en cas de


résistance aux diurétiques de l’anse.

On distingue :
*soit inhibiteur de canal Na+ au niveau apical de la cellule principale du tube
collecteur (Amiloride) ,
* antialdostérone (Aldactone)

• La dose de diurétique peut être importante. Cette relative résistance peut être due à la
diminution de l’excrétion urinaire du diurétique ou à la protéinurie abondante.

• La vitesse de négativation du bilan sodé dépend du type d’œdème. En cas d’œdème


généralisé ou d’OAP, la perte du Na s’effectue initialement au dépens du secteur
plasmatique, ce qui provoque secondairement un transfert de liquide du secteur interstitiel.
Ce transfert intéresse la plus part des capillaires de l’organisme et une quantité de 2 à 3
l/24h peut ainsi être mobilisée. En revanche, en cas d’ascite sans œdèmes périphériques,
seuls les capillaires splanchniques sont impliqués dans ce transfert, ce qui rend le volume
de liquide mobilisé à environ 500 à 750 ml/24h.

G) Eléments de surveillance
a) Eléments cliniques :
• Poids, PA, diurèse
• Syndrome œdémateux : sachant que les œdèmes des membres inférieurs peuvent
diminuer ou disparaitre chez un patient alité (œdème déclive) et qu’il faut
chercher les œdèmes au niveau de lombes.
Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation
Aout 2020
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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

• Périmètre ombilical en cas d’ascite


• S respiratoires : dyspnée, saturation O2 en cas de surcharge pulmonaire
b) Eléments paracliniques :

Il faut surveiller :

• La fonction rénale (créatinine plasmatique) car la constatation d’une


insuffisance rénale fonctionnelle indique que la négativation du bilan sodé
est maximale et qu’un traitement adjuvant étiologique est nécessaire.
• La natrémie et la Kaliémie (patient sous diurétiques)

II. L’hyperhydratation intracellulaire :

A. Définition : (schémas 2)
L’hyperhydratation intracellulaire (HIC) correspond à l’augmentation du volume du
compartiment intracellulaire (Fig 1). Lorsqu’elle est pure ou isolée ; elle est secondaire
à une rétention hydrique pure sans rétention sodée. Il en résulte une hypo osmolalité dont
la traduction biologique est une hyponatrémie qui implique une augmentation du SIC
sans que cela ne préjuge de l’état du compartiment extracellulaire.

Ce trouble est rarement pur, il est souvent associé à une perturbation du


secteur extracellulaire.

Fig 1 : entrée de l’eau vers la cellule du fait de l’hypo osmolalité du secteur


extracellulaire
Lorsqu’il ya une diminution de l’osmolarité pasmatique, il va y avoir un passage d’eau du
milieu extra cellulaire vers le milieu intra cellulaire d’où l’hyperhydratation intra cellulaire.

Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation


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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

B. Diagnostic :
1. Diagnostic positif
a) Signes biologiques :
Le signe d’un trouble de l’hydratation intracellulaire est biologique.
Hyponatrémie Na+ < 135 mmo l/l
Os molalité plasmatique diminué < 275 mosmole/kg
Il faut confirmer l’hyponatrémie (vraie hyponatrémie)
Il faut distinguer les vraies hyponatrémies des fausses hyponatrémies qui se voient au cours du
myélome multiple (hyperprotidémie), dyslipidémies et surtout au cours du diabète mal équilibré
lorsque la glycémie est très élevée. Le glucose étant osmotiquement actif, l’élévation de la
glycémie dans le milieu extracellulaire est responsable d’un passage d’eau qui va diluer le
sodium dont la quantité est normale.

Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation


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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

àLes « hyponatrémies factices » en cas d’hyperprotidémie et hyperlipidémie sont rarement


observées actuellement avec les nouvelles techniques de mesure (potentiométrie). Dans ces
situations, l’hydratation du secteur intracellulaire est normale (osmolalité normale) et la
natrémie mesurée est basse car le compartiment « eau plasmatique » est diminué (normalement
l’eau plasmatique représente environ 93 % du volume plasmatique, la portion restante étant
représentée par les lipides et les protides)

a) Ces hyponatrémies sont des artefacts de mesures liées à une


trop grande quantité de lipides ou de protéines. Quand on mesure
classiquement la natrémie, les échantillons de sang sont dilués et on
assume toujours qu’il y a une distributionhomogène entre l’eau et la
phase solide du sérum, ce qui n’est pas le cas en cas
d’hyperprotidémie ou d’hyperlipidémie.
b) Le laboratoire peut alors utiliser une technique différente sans
diluer l’échantillon, ou effectuer la mesure sur une machine à gaz du
sang qui donne la vraie natrémie.
àLes pseudo-hyponatrémies (ou hyponatrémies hypertoniques) : au cours des
hyperglycémies majeures ou de l’intoxication par le méthanol ou l’éthanol, il existe une
déshydratation du secteur intracellulaire et une hyperosmolalité plasmatique. La natrémie
mesurée est basse car la substance provoque un transfert d’eau du secteur intra vers le secteur
extracellulaire, mais la mesure directe de l’osmolalité permet d’établir que l’hyponatrémie
n’est pas hypoosmolaire.

La natrémie étant la natrémie corrigée selon la formule :

Na corrigée = Na observée + glycémie (mmol/l)– 5,5 (mmol/l)


Ou
3

b) Signes cliniques :

Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation


Aout 2020
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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

Ils sont non spécifiques et donc peu évocateurs. Ils sont corrélés à la sévérité de l’hyponatrémie
et à la rapidité de son installation. (aigue ou chronique)
Il peut s’agir de :
• Dégoût à l’eau : précoce (Na < 125 mmol/l)
• Nausées
• Vomissements
• Céphalées
• Confusion
• Comitialité
• Somnolence
• Troubles de la conscience
• Coma avec signes de Babinski bilatéral

Les HIC chroniques sont relativement bien supportés :


Dégoût à l’eau : précoce
Anorexie, nausée
Signes neuropsychiquesse voient lorsque (Na < 115 mmol/l) ou à une hyponatrémie
moins profonde lorsqu’elle s’installe rapidement. Ils constituent les

2. Diagnostic de gravité et classification


La gravité de l’hyponatrémie dépend de sévérité de l’hyponatrémie et à la rapidité de son
installation. (Aigue ou chronique).
• En fonction du mode d’installation
On parle d’hyponatrémie aiguë : lorsqu’elle s’installe depuis moins de 48 heures
On parle d’hyponatrémie chronique: lorsqu’elle existe depuis pus que 48 heures
• La sévérité en fonction de la symptomatologie clinique :
Hyponatrémie modérément sévère : céphalées, nausées sans vomissements, confusion
Hyponatrémie sévère : vomissements, détresse cardio respiratoire, somnolence anormale et
profonde, comitialité, coma (Glasgow < 8)
• La sévérité en fonction de la valeur biologique
o Légère: 130 – 135 mmol/l
o Modérée: 125 -129 mmol/l
Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation
Aout 2020
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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

o Sévère: < 125 mmol/l

3. Diagnostic étiologique
Une fois l’hyponatrémie confirmée, le diagnostic étiologique repose sur 2
éléments : (schéma 3)
• Osmolarité urinaire qui permet de savoir si les reins sont : capables de diluer les urines
de façon adaptée à l’état d’hyponatrémie (osmolalité urinaire < 100 mosmole/Kg
d’eau). C’est-à-dire que la cause est un déséquilibre entre les apports en eau et en
osmoles.
Ou non c’est à dire osmolalité urinaire > 100 mosmKg /kg d’eau
• Evaluation de la Natrtiurèse à fin de déterminer le comportement du rein par rapport
au Na+ : si la Na+U < 30mmol/l cela veut dire qu’il ya une rétention de Na+ qui
témoigne d’une hypovolémie artérielle vraie entrainant une hypoperfusion rénale
• Evaluation du secteur extracellulaire qui permet de nous renseigner sur le bilan sodé
(négatif en cas de déshydratation extracellulaire : hyponatrémie de déplétion, positif en
cas d’hyperhydratation extracellulaire hyponatrémie de dilution et normal en cas de
secteur extracellulaire normal)

On distingue 2 situations : Dans chacune de ces situations une


évaluation du secteur extracellualaire
v Na+U≤ 30 : Il s’agit d’une hypo perfusion rénale
Le secteur extracellulaire doit être évalué.
ü En cas de déshydratation extracellulaireè déshydratation extracellulaire +
hyperhydratation intracellulaire (hyponatrémie de déplétion):
Il existe un déficit en sodium et en eau, mais une stimulation de l’ADH (volodépendante)
va entrainer une réabsorption d’eau et donc un excès d’eau relatif par rapport au Na+. Il
peut s’agir d’une perte extrarénale (digestives, cutanées etc) ou rénale (diurétique,
insuffisance surrénalienne : IS, cerebral salt wasting)
Le cerebral sal wasting ou perte de sel d’origine cérébrale est défini par la perte rénale de
Na+ dans le cadre d’une pathologie intracranienne entrainant une hyponatrémie et une
diminution du volume plasmatique. Sa physiopathologie est encore hypothétique de nos

Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation


Aout 2020
Cours Commun de Résidanat Aout 2020 41
Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

jours. Les 2 mécanismes retenus seraient une activation inapproprié du sytème des peptides
natriurétiques et la diminution de la stimulation sympathique rénale (voire annexe).
Il pose le problème de diagnostic différentiel avec le SIADH ( voir annexe)
ü Hyperhydratation extracellulaire + hyperhydratation intracellulaire (hyperhydratation
globale):
Il existe un excès d’eau et de Na+ avec un excès d’eau plus important. Ce sont les cas
d’insuffisance cardiaque, syndrome néphrotique, cirrhose qui entrainent une
hypovoléme efficace responsable d’une stimulation volodépendante de l’ADH
v Na+U>30 : Témoigne d’une fuite rénale de Na+
Dans ce cas aussi une évaluation du secteur extracellulaire s’impose
ü Si le secteur extracellulaire est normalè hyperhydratation intracellulaire isolée :
Dans ce cas il peut s’agir :
d’une prise de diurétique chez un patient qui compense les pertes d’eau sans compensation
des pertes de Na+ (généralement sujet âgé sous régime hyposodé stricte et sous diurétique)
d’une insuffisance surrénalienne,
d’une hypothyroïdie ou d’un syndrome de sécrétion inappropriée d’ADH (SIADH)
Les critères diagnostiques du syndrome de sécrétion inappropriée d’ADH (c’est
un diagnostic délimination) :

• Osmolalité plasmatique< 275mosmol/Kg


• Osmolalité urinaire < 100mos/kg (en situation d’hyponatrémie)
• Euvolémie clinique
• Na+ U > 30mmol/l (en conditions d’apports sodés et hydriques normaux)
• Absence d’hypothyroidie
• Absence d’insuffisance surrénalienne
• Fonction rénale normale
• Absence de traitement diurétique

Les étiologies du SIADH sont multiples de diverses. Ils sont détaillés dans la partie
annexes
Si le secteur extracellulaire est diminué
Il s’agit d’une perte d’eau et de sel par le rein avec une perte de sel plus importante que la
perte d’eau. Il peut s’agir d’une prise de diurétique, d’une néphropathie avec perte de sel
(néphropathie interstitielle) ou d’une insuffisance surrénalienne.
Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation
Aout 2020
Cours Commun de Résidanat Aout 2020 42
Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

Sur le plan pratique : on peut trouver plusieurs causes qui contribuent à


l‘hyponatrémie et ce notamment chez le sujet âgé ayant plusieurs co morbidité et ayant une
poly médication.
Donc en plus de l’arbre décisionnel qui identifiera la cause principale, la recherche de
facteurs associés contribuant à l’hyponatrémie s’impose à fin d’apporter certains
ajustements thérapeutiques.

C. Traitement:
Il est fonction du

- Gravité de l’hyponatrémie (signes neuropsychiques et /ou hyponatrémie


sévère)
- Mécanisme d’hyponatrémie (dilution, déplétion)
1. En cas d’hyponatrémie aigue et/ou sévère :Le traitement doit être immédiat
avant même le résultat de l’enquête étiologique.
Le patient doit être hospitalisé en milieu de soins intensif où une surveillance clinique et
biologique étroites peuvent être instaurées.
L’objectif est d’augmenter la natrémie de 5 mmol/l la première heure.
Correction lente et prudente 1 à 2 mmol/l par heure jusqu’à aboutir à 125 mmol/L, ensuite
correction plus ralentie pour normaliser la natrémie en 48 à 72 heures.

L’apport de sérum salé hypertonique doit être apporté.

On peut proposer : Perfusion rapide de NaCl hypertonique (NaCl 3 % 150 mL IV en 20 min,


renouvelable 2 fois selon la natrémie de contrôle), avec un objectif initial d’augmenter la
natrémie de 5 mmol/L.

Un relais peut alors être pris par du NaCl 9 ‰, avec l’objectif de ne pas dépasser +10 mmol/L
de natrémie dans les 24 premières heures et 8 mmol/L durant les 24 h suivantes
(soit ≤ 18 mmol/L sur 48 h) jusqu’à atteindre 130 mmol/L.

En cas d’amélioration de la symptomatologie clinique le patient doit être gardé


sous perfusion de SSI jusqu’à identification de la cause.

La natrémie doit être contrôlée de façon rapprochée jusqu’à obtenir Na aux


alentours de 130mmol/l puis à H6, H12 et H24 puis chaque 24heures

Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation


Aout 2020
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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

L’absence d’amélioration de la symptomatologie clinique malgré l’amélioration


de l’hyponatrémie la recherche d’une cause neurologique s’impose.

2. Dans les hyponatrémies chroniques


Correction lente et prudente : Risque de myélinolyse centropontine 1 à 2 mmol/l par heure
jusqu’à aboutir à 125 mmol/L, ensuite correction plus ralentie pour normaliser la natrémie en
48 à 72 heures

Lcar risque de myélinolyse centropontine) .

Dans les hyponatrémies chroniques, il faut privilégier :

Le traitement étiologique (arrêt d’un médicament, traitement d’une cause de SIADH…).

La restriction hydrique (500 à 700 ml/j) est toujours recommandée et permet de corriger
progressivement sur plusieurs jours l’hyponatrémie.

Rythme de correction : dans ces cas la vitesse de correction de l’hyponatrémie ne doit pas
dépasser 10 mmol/L/j les 24 premières heures et 8 mmol/L les 24 h suivantes (18 mmol/L au
total en 48 h).

Le traitement symptomatique associé, qui dépend de l’état du secteur extracellulaire.

1-HIC + DEC
Apport de Nacl par voie orale ou perfusion de SSI à 9 %°.
2- HIC + HEC

Repos au lit
Restriction sodée
Restriction hydrique (+ furosémide IV)
3- HIC pure :
Restriction hydrique à 400 ml/24 heures

D. Eléments de surveillance:
En cas d’hyponatrémie sévère, une surveillance en unité de soins intensifs s’impose de
même que la correction de toute hypoxie
1. Eléments cliniques :
Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation
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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

• Poids, PA, diurèse


• Etat extracellulaire : Syndrome œdémateux, signes de déshydratation
• S respiratoires : dyspnée, saturation O2 en cas de surcharge pulmonaire
• S neurologiques : Les signes neurologiques peuvent être présents dès le
diagnostic de l’hyponatrémie et constituent une indication à l’instauration d’un
traitement à base de sérum salé hypertonique avant même le résultat de l’enquête
étiologique.
L’absence d’amélioration des signes neurlogiques malgré l’amélioration de
l’hyponatrémie doit faire rechercher une autre cause organique à ces troubles par
imagerie cérébrale.
De même l’apparition de signes neurologiques doivent faire redouter une
correction rapide de la natrémie qui peut être compliquée de myélynolyse
centropontine ou démyélinisation osmotique (démyélinisation de la protubérance
annulaire au niveau du pont). Cette dernière se manifeste par un syndrome
pseudobulbaire : dysarthrie, dysphagie, quadriparésie flasque puis spastique des
troubles oculaires avec un état de conscience variable allant de sa conservation
jusqu’à un coma plus ou moins profond.
Ces signes peuvent apparaitre de façon décalée (2 à 4 jours voire même après
plusieurs semaines.
Les facteurs de risque de cette complication sont :

- Chronicité de l’installation et profondeur de l’hyponatrémie (< 120 mmol/l)

- La rapidité de sa correction

- L’éthylisme

- La malnutrition

- L’hypoxie

- L’hypokaliémie

2. Eléments paracliniques :
Sur le plan biologique il faut surveiller :
ü La natrémie : le rythme de surveillance dépend de la sévérité de la natrémie

Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation


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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

ü La fonction rénale (urée, créatinine plasmatique) et la kaliémie chez les


patients mis sous diurétiques
Si l’hyponatrémie est corrigée trop rapidement, il est possible d’administrer du soluté glucosé
5 % pour faire baisser de quelques mmol/L la natrémie.

Schéma 3 : Démarche de diagnostic étiologique d’une hyponatrémie

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

LES ETATS DE DESHYDRATATION

I. DESHYDRATATION EXTRA CELLULAIRE

A. DEFINITION :

La déshydratation extracellulaire pure est C’est la diminution du volume du secteur


extra cellulaire en rapport avec une perte de sel accompagné d’une perte d’au d’eau
isotonique au plasma (Fig 5).La perte en soluté isotonique n’entraîne pas une
modification de la natrémie et par conséquent pas de modification de l’osmolarité et
pas de mouvement d’eau entre le milieu intra et extra cellulaire. Son retentissement
pluriviscéral, en particulier hémodynamique et rénal, en fait une URGENCE
THERAPEUTIQUE.

Fig 5 : variation isotonique du compartiment extracellulaire au cours de la DEC isolée

Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

B. DIAGNOSTIC POSITIF

1. Signes cliniques :

C’et la déshydratation extracellulaire (DHEC) = æ volémie + volume interstitiel

• Perte de poids
• Signes liés à la diminution du volume interstitiel :
ü pli cutané. Ce signe est parfois difficile à interpréter : sous estimé chez les
obèses et surestimé chez les sujets agés et dénutris. Il faut le chercher à a face
interne de la cuisse.
ü hypotonie des globes oculaires
ü dépression de la fontanelle (nourrisson)

• Signes liés à l’hypovolémie :


ü hypotension orthostatique + tachycardie puis hypotension du décubitus
ü voire risque de collapsus vasculaire lorsque les pertes dépassent 30%
ü veines superficielles aplaties
ü PVC basse si mesuré (en milieu de réanimation) < 2 cm H20
ü Oligurie avec aspect des urines concentrés dans les cas où les pertes sont extra
rénales (ce signe est absent lorsque les pertes sont d’origine rénale)

2. Signes biologiques

• Hémoconcentration : ä hématocrite

ä protidémie

• Alcalose métabolique de contraction

• Natrémie et osmolalité plasmatique normales

• Insuffisance rénale aiguë fonctionnelle : avec dissociation urée/créatinine plasmatique


(rapport urée/creat > 60)

Natriurèse < 20 mmol/l et rapport Na/K+ U <1 (lorsque les pertes sont extra rénales)
Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

C. Diagnostic étiologique

Le diagnostic étiologique est généralement simple. Il repose sur l’analyse du contexte,


l’examen clinique et la Natriurèse qui permet d’orienter vers l’origine rénale ou extra rénale
de la perte sodée

Les pertes isotoniques de sel et d’eau relèvent de deux causes :

1. Pertes extra rénales :

Réponse rénale appropriée

- oligurie concentrée

- natriurèse effondrée < 20 mmol/l

- Na/ K urinaire < 1

a) Pertes digestives: causes les plus fréquentes

• Pertes digestives hautes

Dans ces cas il existe une Alcalose métabolique hypochlorémique

Vomissements abondants
Aspiration gastrique mal compensée

• Pertes digestives basses

Dans ces cas il existe Acidose métabolique hyperchlorémique

Diarrhées abondantes
Tumeurs villeuses rectales
3ème secteur (péritonite aiguë, pancréatite aiguë, occlusion intestinale aiguë)
• Pertes cutanées ou pulmonaires: Causes les plus rares
Brûlures étendues
Hypersudation majeure (fièvre prolongée, coups de chaleur)
Mucoviscidose
Trachéotomie
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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

2- Pertes rénales :

La réponse rénale est inappropriée

Diurèse variable = normale ou élevée

Natriurèse élevée > 20 mmol/l rapport Na+/K+ >1

Les étiologies peuvent être :

• Diurétique = ++

• Néphropathie chronique "avec perte obligatoire de sel"

• Néphrite interstitielle chronique

• Nephronophtise

• Polykystose rénale

• Syndrome de levée d’obstacle des uropathies

• la reprise de diurèse des NTA et après transplantation rénale

• Endocrinopathie : Insuffisance surrénalienne aiguë

• Diurèses osmotiques :

o Coma hyperosmolaire ou acidocétosique

o Hypercalcémie

o Iatrogènes : Mannitol
D. Diagnostic de gravité

Les éléments de gravité d’une déshydratation extracellulaire sont :

• Le terrain : âges extrêmes et coomorbidité

• Le collapsus

• L’association de troubles de l’hydratation intracellulaire

E. TRAITEMENT

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

Il repose sur 2 volets : étiologique et symptomatique

1- Etiologique :

- Hydrocortisone en cas d’ISA

- Insulinothérapie en cas de diabète

- Arrêt des diurétiques

2- Symptomatique :

Apport de solutés isotoniques d’eau et de sel (en proportion équivalente)

FLes quantités des solutés à administrer peuvent être évaluées de diverses


façons :

* La perte d’1 kg de poids correspond à la perte de 1 l d’eau et 140 mmol de Na

* Le déficit hydrique = 0,2 X Poids hématocrite obs. - 1

hématocrite nle

* Pli cutané paresseux : perte de 5% du poids

Pli cutané persistant : perte de 10% du poids

- Le rythme d’administration des solutés dépend essentiellement des


performances cardiaques.

En l’absence d’insuffisance cardiaque on apporte 50% du déficit en 6 heures puis de


façon plus ente.

=> Attention : sujet âgé ou insuffisant cardiaque : la correction doit être plus lente.

- Les modalités d’administration des solutés dépendent de la gravité du tableau :

* Hypotension artérielle + IRF : URGENCE MEDICALE

- Perfusion IV de solutés colloides ou macromolécules


. plasmion 500 ml en 30 mn
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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

. ou P.F.C ou albumine 4 %

- puis poursuivre la réhydratation IV par du sérum salé isotonique

* Formes modérées sans vomissement :

voie orale : eau + sodium (aliments + boissons salées)

* Dans les autres cas : perfusions IV de solutés cristalloïdes :

. sérum de NaCl à 9 %° (sérum physiologique)

. ou sérum glucosé avec 9 g de NaCl / l

F. Eléments de surveillance :

- Pouls, PA, (PVC)

- Diurèse, poids

- auscultation pulmonaire et éventuellement Radiographie


pulmonaire

- Ionogramme, urée, créatinine (sanguins et urinaires)

II. DESHYDRATATION INTRA CELLULAIRE

A. DEFINITION:

La déshydratation intracellulaire (DIC )est définie par la diminution du volume de l’eau


intra cellulaire conséquence d’une hyperosmolalité du secteur extra cellulaire entraînant
un appel d’eau du SIC vers le SEC (Fig 6)

La DIC résulte d’un bilan d’eau négatif. Elle apparaît donc, à chaque fois que les pertes en eau
sont supérieures aux apports vers le SEC (Fig 6)

Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

Fig 6 : sortie de l’eau de la cellule vers le milieu extracellulaire à osmolalité élevée

Généralement, en cas de bilan hydrique négatif, la soif induite permet de compenser la perte
d’eau. L’hyperosmolarité isolé et l’hypernatrémie isolée sont des troubles métaboliques rares,
n’apparaissant qu’en cas d’absence d’accès à l’eau (nourisson, sujet grabataire, maladie
psychiatrique, réanimation) ou en cas d’un trouble de la soif (sujet agé)

B. DIAGNOSTIC POSITIF :

Aisé : soif + hypernatrémie

1/ Signes cliniques :

1-1 Soif : signe essentiel

La DHIC n’apparaît donc qu’en cas d’impossibilité de ressentir, exprimer


ou satisfaire la soif.

1-2 Sécheresse des muqueuses et de la cavité buccale

Sillon interjugo maxillaire


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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

Face dorsale de la langue

1-3 fièvre

1-4 perte de poids

1-5 polypnée d’origine centrale

1-6 signes neuropsychiques : signes de gravité ++

- agitation, délire, torpeur voir coma

- hématomes sous duraux ou intracérébtaux (enfant, sujet âgé)

- crises convulsives

2/ Signes biologiques :

2-1 Osmolalité plasmatique> 305 mosm/kg d’eau

2-1 souvent : hypernatrémie > 145 mmol/l

sauf : - hyperglycémie

- ä brutale de l’urée

- traitement par mannitol

FNatrémie corrigée

Na corrigée = Na observée + glycémie (mmol/l)– 5,5


(mmol/l)
Ou
3

C. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE

Il est fonction de l’état du SEC (Fig 7)

1/ DHIC pure :

Conséquence de la perte d’eau pure sans perte de sel

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

1-1Pertes rénales : diabète insipide

Urines abondantes hypotoniques, traduisant l’incapacité du rein à concentrer les urines

Devant un syndrome polyuro polydipsique, le diagnostic de diabète insipide et son origine


centrale ou néphrogénique peuvent être déterminées par la réalisation d’épreuves fines de
restriction hydrique (test de restriction hydrique avant et après test au minirin)

1-1-1 Diabète insipide central :

Insuffisance de sécrétion d’ADH par la post hypophyse (ADH circulante basse)

- tumeurs sellaires et supra sellaires

- traumatismes crâniens

- granulomatose (tuberculose, sarcoïdose …)

- chirurgie de la région sellaire

- DHIC idiopathique (30 %)

1-1-2 Diabète insipide nephrogénique :

Défaut de sensibilité du tube collecteur à l’ADH

(ADH circulante élevée)

- Fonctionnelle : hypokaliémie, hypercalcémie

- Organique : NIC, obstruction incomplète des voies urinaires

- Iatrogène : lithium, amphotéricine B

- Héréditaire

1-1-3 Arrêt brutal de l’intoxication par l’eau en cas de Potomanie

1-2 Pertes hydriques extra rénales : respiratoires

- patients intubés, ventilés

- comateux

Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

- polypnée fébrile

2/ Déshydratation globale :

- Conséquence de la perte d’eau et de sel avec une perte d’eau >> à la perte de sel

- Signes cliniques et biologiques (DHIC + DHEC)

- Les étiologies rejoignent celles des DHIC et des DHEC)

3/ DHIC + hyperhydratation extra cellulaire :

Exceptionnelle

Conséquence à une rétention de sel > rétention d’eau

=> Mouvement d’eau du SIC vers le SEC

Cliniquement : œdèmes + hypernatrémie

3-1 Restriction hydrique draconienne chez un malade œdémateux présentant une


hyperhydratation extra cellulaire.

3-2 Apport massif de bicarbonate de sodium molaire (84 %) lors du traitement des arrêts
cardio circulatoires

3-3 Noyade en eau de mer

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

Fig 7 : algorithme diagnostic devant une hypernatrémie

D. TRAITEMENT

En cas d’hypernatrémie aigue (12h) symptomatique chez l’adulte la


natrémie doit être corrigée de façon rapide 1mmol/h jusqu’à 145mmol/l.

En cas d’hypernatrémie chronique la baisse de la natrémie ne doit pas


dépasser 10mmol/J soit environ 0,5 mmol/h.

L e traitement est à la fois étiologique (arret d’un médicament, traitement


d’un diabète sucré déséquilibré etc…) et symptomtique par l’apport
d’eau

Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

1/ DHIC pure :

Apport d’eau pure en quantité suffisante

- eau per os si possible (conscience normale)

- par sonde gastrique

- par perfusion IV : * sérum glucosé 2,5 % jamais d’eau pure IV car risque
d’hémolyse et d’œdème cérébral.

2/ Déshydratation globale :

- Apport d’eau et de sodium (avec eau > sodium)

- Priorité pour la correction de l’hypovolémie

- Perfusion IV soluté hypotonique (4 à 6 g de NaCl/l)

3/ DHIC + DHEC :

- Apport d’eau + furosémide

- Parfois nécessité de recours à l’épuration extra rénale

E. Eléments de surveillance
En cas d’hypernatrémie sévère, une surveillance en unité de soins intensifs s’impose de
même que la correction de toute hypoxie
3. Eléments cliniques :
• Poids, PA, diurèse
• Etat extracellulaire : Syndrome œdémateux, signes de déshydratation
• S respiratoires : dyspnée, saturation O2 en cas de surcharge pulmonaire
• Etat de conscience et S neurologiques : à fin de déceler une complication
neurologique/hémorragie supra choroidienne

Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

4. Eléments par acliniques :


Sur le plan biologique il faut surveiller :
ü La natrémie : le rythme de surveillance dépend de la sévérité de
l’hypernatrémie
ü La fonction rénale (urée, créatinine plasmatique) et la kaliémie chez les
patients mis sous diurétiques

Objectif 71 (4è10) Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

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Annexe 1

Annexe 2
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Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

Annexe 3

Causes de a sécrétion inappropriée d’ADH

Sujet 71 : Les troubles de l’hydratation

Aout 2020

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