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Version française
Dossier du mois
LA NOIX DE COCO
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The colors
of wellness
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Vous, Messieurs les ACP, qui ne croyez pas aux bienfaits de la
dérégulation des marchés, si vous ne ratifiez pas et ne mettez pas en oeuvre les
Accords de partenariats économiques (APE), vos droits seront suspendus. Cela se traduira
par une suppression des préférences commerciales accordées à vos pays et donc par un
rétablissement des droits de douane perçus sur vos produits exportés vers l’UE. C’est, en
langage peu diplomatique, ce que les ACP viennent de recevoir comme injonction de la part
du Parlement européen et du Conseil qui préparent un règlement en ce sens. Son titre est on
ne peut plus clair : « Règlement du PE et du Conseil (…) en vue d’exclure un certain nombre
de pays de la liste des régions ou Etats ayant conclu des négociations. ». Dix-huit Etats sont
visés par ce texte et, dans ce groupe de pays pestiférés, on trouve des représentants de
toutes les régions du globe. On retiendra pour l’Afrique de l’Ouest des pays comme le Came-
roun, la Côte d’Ivoire ou encore le Ghana. Le cynisme est poussé encore plus loin lorsqu’on
passe à l’impact financier sur le budget de l’UE qu’aurait l’application d’un tel règlement. Il
serait évidemment positif pour le budget européen, s’élevant à 509 millions d’euros par an à
partir de 2014 (382 millions après prélèvement des frais de perception). C’est la Côte d’Ivoire
qui aurait le plus à perdre avec une dîme qui dépasserait les 105 millions d’euros. Charité
bien ordonnée commence effectivement par soi-même. C’est en tout cas ce que les Euro-
péens démontrent par ce chantage à la préférence commerciale. L’Europe, gabelou mo-
derne, a besoin d’argent et pioche dans les poches des plus faibles. Et l’on sait que l’imagi-
nation des percepteurs est sans bornes. A quand les corvées, la taille, le cens, le champart,
les droits de banalité, l’afforage, le tonlieu, la mainmorte, le formariage…
Denis Loeillet
Editeur
Cirad
TA B-26/PS4
S ommaire
En direct des marchés
34398 Montpellier cedex 5
France p. 2 SEPTEMBRE 2011
Tél : 33 (0) 4 67 61 71 41 • Avocat : Vers un meilleur contrôle du phénomène d’alternance de production de
Fax : 33 (0) 4 67 61 59 28 l’avocatier ? — Congrès mondial de l’avocat : d’une rive du Pacifique à l’autre — Les
Email : odm@cirad.fr
http://passionfruit.cirad.fr exportateurs néozélandais d’avocat veulent surfer sur le boom du marché japonais.
Directeur de publication • Banane : Panama : vers la fin des bananeraies de la côte Pacifique ? —
Hubert de Bon Conteneurisation : le boom s’est poursuivi en 2010 en Equateur — La guerre de la
Directeurs de la rédaction banane est déclarée au Royaume-Uni ! — La productivité moyenne par hectare des
Denis Loeillet et Eric Imbert plantations de banane en Equateur reste inférieure de 30 % à celle de la Colombie ou
Rédactrice en chef
du Costa Rica — Approvisionnement de l’UE en banane : + 6 % en août.
Catherine Sanchez
• Agrumes (orange, petits agrumes et pomelo) : Prévision de récolte agrumes de
Infographie Floride — Le greening continue sa remontée vers le Nord au Mexique — Un
Martine Duportal hyménoptère au secours des orangeraies brésiliennes — Exportation de jus d’orange
Iconographie du Brésil : le NFC prend le pas sur le concentré ! — Un composé du pomelo efficace
Régis Domergue contre la maladie d’Alzheimer ? — Agrumes du Maroc : production record en 2011-12.
Site internet • Exotiques : Litchi de Madagascar : une filière responsable — Le Japon ouvre ses
Unité multimédia (Cirad)
portes à la mangue pakistanaise — L’ananas plus fort que la banane au Costa Rica.
Chef de publicité
Eric Imbert • Fret maritime & vie de la filière : La Niña : shoot again, same player — Allons-nous
vers une crise alimentaire mondiale majeure ?
Abonnements
Christian Clouet
E. Imbert, D. Loeillet, C. Dawson, P. Gerbaud, T. Paqui, R. Bright
Traducteur
Simon Barnard
Le point sur...
Imprimeur
Pure Impression p. 12 • Tomate d’hiver : une campagne 2011-2012 précoce
Rue de la Mourre
Espace Com. Fréjorgues Est
Cécilia Céleyrette
34130 Mauguio, France
p. 17 • Marché mondial bananier : une crise plus structurelle que conjoncturelle
Deux versions Denis Loeillet
française et anglaise
p. 23 • Litchi de Madagascar : la voie du progrès !
ISSN
Français : 1256-544X
Pierre Gerbaud
Anglais : 1256-5458 p. 27 • Marché européen de la papaye : promesse non tenue
CPPAP Eric Imbert
Français : 0711 E 88281
Anglais : 0711 R 88282
Dossier du mois proposé par Pierre Gerbaud
© Copyright Cirad
p. 32 NOIX DE COCO
Tarif abonnement annuel • Marché de la noix de coco : un potentiel qui se heurte à la coque
210 euros HT • La culture de la noix de coco
11 numéros par an
• Conditionnement, défauts de qualité
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Avocat
Septembre 2011
Vers un meilleur
© Eric Imbert
Le marché est resté extrêmement tendu,
justifiant le maintien de cours exception- contrôle du phénomène
nels. Les volumes de Hass réceptionnés d’alternance de produc-
en septembre ont été moyens, le niveau
tion de l’avocatier ? La
très soutenu des apports péruviens com-
pensant le déclin très précoce de la sai- physiologie de l’avocatier se
son sud-africaine. Cependant, les stocks caractérise par un déséquili-
étaient vides en début de mois et les ap- bre important entre sa forte
ports de variétés vertes sont restés anec- production de fleurs et le
dotiques. Ainsi, les prix ont continué leur faible nombre de fruits que
mouvement de hausse, pour atteindre un l’arbre peut alimenter jusqu’à
niveau record en milieu de mois. La maturité en raison du mau-
baisse de la demande, liée au niveau vais rendement photosynthé-
quasi dissuasif des étiquettes au stade tique de ses feuilles. Lors
détail, a provoqué une érosion des cours d’une année de forte produc-
en deuxième quinzaine malgré le main- tion, la plante consacre la plus grande tour du Pérou d’organiser la huitième
tien d’apports très limités. Cependant, le partie de ses réserves carbonées à la édition du congrès mondial de l’avo-
prix moyen mensuel reste dans les plus croissance des fruits, en hypothé- cat en 2015. La Colombie et la Cali-
soutenus connus à cette époque de l’an- quant grandement la ramification et la fornie, qui fêtera à cette date le 100e
née. Les cours des variétés vertes sur les prochaine floraison. Ainsi, la produc- anniversaire de son industrie, étaient
marchés d’Europe du Nord, plus élevés tion peut varier du simple au double aussi en lice. La dernière session qui
que ceux du Hass, ont notamment atteint d’une saison à l’autre. Le Docteur C. s’est tenue à Cairns en septembre
un record historique. Lovatt, de l’université de Riverside en dernier a attiré 850 professionnels du
Californie, a mis au point un traite- monde entier. Plus de 200 communi-
ment injecté dans le tronc de l’avoca- cations techniques ont été proposées
tier permettant de limiter ce phéno- à l’auditoire, sur des thèmes allant
Avocat - France - Prix im port mène tout en augmentant le rende- des techniques agronomiques au
2.8 ment. En préalable d’une possible commerce. La plupart sont consulta-
commercialisation, un consortium bles sur le site internet du congrès :
2.4
international a été mis en place afin
2.0 de pouvoir tester cette technique pro- http://www.worldavocadocongress2011.com/
euro/kg
Comparaison Cumul /
moyenne
Origines moyenne des Observations cumul des
V mois
2 dernières 2 dernières
O précédent
années années
L
U Volumes de Hass très importants début juillet, puis allant decrescendo
M Pérou = + 148 %
jusqu’à fin août, mais demeurant nettement supérieurs à la moyenne.
+ 27 %
E
Prolongation de la campagne en Europe. Arrivages très soutenus jusqu’en fin
S Afr. du Sud - 36 % - 35 %
de mois, notamment en Hass.
Maintien d’un flux d’apports limités et essentiellement composés de Hass
Kenya -2% -5%
jusqu’en fin de mois.
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Banane
Septembre 2011
La reprise semble avoir été encore plus Panama : vers la fin des ba- certain que pour les producteurs qui
laborieuse que les années passées. naneraies de la côte Pacifi- doivent passer à la casserole chaque
année, cette guerre entre supermar-
Pourtant, l’offre a affiché un niveau légè- que ? La crise qui frappe l’industrie chés a tout du rite sacrificiel.
rement déficitaire. L’approvisionnement bananière panaméenne a conduit à
cumulé des origines dollar n’a été que une baisse de moitié des surfaces en Source : Reefer Trends
moyen. L’importance des volumes équa- dix ans. Ce sont les plantations de la
toriens a été compensée par la faiblesse
des arrivages du Costa Rica, les livrai-
côte Pacifique qui ont été le plus dure- La productivité moyenne par
ment touchées : fin 2010, il ne restait
sons colombiennes étant normales pour hectare des plantations de ba-
plus que 700 ha de bananeraie dans
la saison. Par ailleurs, l’offre africaine a cette partie du pays sur les 7 400 ha nane en Equateur reste infé-
conservé un niveau stable et modéré, non encore en culture au niveau national. rieure de 30 % à celle de la
compensé par des volumes antillais pour- Ainsi, les producteurs de cette zone Colombie ou du Costa Rica. Lors
tant toujours supérieurs à la moyenne. ont déjà pratiquement disparu de la
Cependant, la demande s’est montrée du second congrès mondial de la ba-
liste des fournisseurs du marché inter- nane à Guayaquil (Equateur), les délé-
très lente. Des températures nettement national : leurs exportations, qui appro-
supérieures aux normales saisonnières gués présents ont appris que les deux
chaient les 14 millions de colis en principaux problèmes de l'industrie
ont pesé sur la consommation de banane 2001, n’ont atteint qu’un million de
dans toute l’Europe. Par ailleurs, les fruits bananière équatorienne sont une fai-
colis durant les sept premiers mois de ble productivité moyenne par rapport à
concurrents ont été très présents et pro- 2011. La hausse des prix de revient et
posés à des prix agressifs : précocité et ses principaux concurrents et l'ab-
l’absence de prix minimum garanti, sence de centre de recherche. Le ren-
collision des campagnes de raisin de comme c’est le cas dans les pays voi-
table d’Italie et de France, présence très dement de l'industrie bananière en
sins, pourraient avoir raison des quel- Equateur est de 1 716 caisses/ha, à
affirmée des productions locales de ques plantations restantes.
pomme dans certains pays d’Europe de comparer aux 2 500 caisses/ha du
l’Est. La consommation a été particulière- Costa Rica ou de Colombie, et au
Source : Reefer Trends
ment lente en Europe de l’Est, où la fai- chiffre encore plus élevé du Guatema-
la. Si l'Equateur portait sa productivité
blesse des monnaies locales a pesé sur Conteneurisation : le boom au même niveau que ses concurrents,
les étiquettes au stade détail. Dans ce
s’est poursuivi en 2010 en son potentiel d'exportation irait bien
contexte, les prix ne se sont que légère-
ment raffermis par rapport à août, la Equateur. Pour la quatrième année au-delà des 340 millions de caisses
moyenne mensuelle affichant un niveau consécutive, le nombre de conteneurs par an (6.8 millions de tonnes). Au
conforme à la normale (Allemagne) ou exportés en 2010 par les profession- cours des huit premiers mois de 2011,
inférieur d’environ 5 à 10 % à la moyenne nels bananiers a battu un record en la valeur des exportations équatorien-
(Europe de l’Est, France, Italie). Les mar- atteignant 68 500 unités. Ce chiffre nes était de l’ordre de 1.54 milliard de
chés espagnol et russe ont néanmoins pu était inférieur à 19 000 en 2006. Et un USD !
commencer à relever la tête, après un été cinquième record devrait être battu en
Source : Reefer Trends
très difficile. 2011 : 28 000 « boîtes » ont été expor-
tées durant le seul premier trimestre !
26.0
R France normal 1.46 0% -1%
O promotion 1.03 - 21 % - 23 %
P Allemagne normal 1.08 0% -3%
E discount 0.96 +2% +3%
UK (en £/kg) conditionné 1.25 +2% +7%
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 vrac 0.70 -2% - 17 %
Espagne plátano 1.88 - 10 % + 10 %
2011 2009 2010
banano 1.28 -2% - 12 %
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Banane
Etats-Unis - Prix vert (spot) Approvisionnement de mercialisées. Il faut revenir à 2004
l’UE en banane : + 6 % en pour trouver un niveau supérieur.
17.9 17.9
E 17.3 16.2 15.3 août. Pour le cinquième mois Les Etats-Unis affichent toujours de
T 16.8 17.6
16.7 15.6 consécutif, les importations euro-
A belles performances en volume
péennes de banane ont augmenté. comme en valeur. L’approvisionne-
T
USD/colis
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En direct des marchés
Orange
Septembre 2011
Le marché est resté haussier durant la Le greening continue sa dues marquent une petite progres-
majeure partie du mois. D’une part, la remontée vers le Nord au sion de 2 % par rapport à la saison
passée, mais restent en retrait de
demande s’est légèrement activée avec Mexique. Des orangers positifs ont 9 % par rapport à la moyenne. Point
la rentrée scolaire. D’autre part, l’offre est été détectés dans le sud de l’état de
restée sensiblement déficitaire. La cam- important à souligner pour le pome-
Basse Californie, près de la ville de lo : la taille des fruits en ce début de
pagne de Valencia d’Espagne s’est enfin La Paz. La maladie n’est plus mainte-
terminée, alors que les apports de l’hé- saison passerait de nettement infé-
nant qu’à un millier de kilomètres de rieure à la moyenne en 2010-11 à
misphère Sud sont restés déficitaires, tant la frontière des Etats-Unis et des
pour l’Afrique du Sud que pour l’Argen- nettement supérieure à la moyenne
vergers d’agrumes les plus méridio- en 2011-12.
tine. Ainsi, les prix se sont raffermis pour naux de Californie.
atteindre un niveau supérieur de 10 % à
la moyenne en fin de mois. Le marché a Le dernier recensement du verger
Source : SAGARPA
été particulièrement tendu en petits fruits. floridien d’agrumes est plutôt encou-
rageant en pomelo. Si les surfaces
Un hyménoptère au secours continuent de baisser à un rythme
des orangeraies brésiliennes. assez soutenu, le nombre d’arbres
Des chercheurs de l’ESALQ (Sao semble s’être quasiment stabilisé à
Paulo, Brésil) procéderont prochaine- 5.3-5.4 millions depuis 2010. En re-
ment aux premiers lâchers au champ vanche, le rythme de baisse reste
de Tamarixia radiata. Les essais sensible en orange. Même si l’effon-
réalisés en laboratoire ont montré drement connu entre 2004 et 2008 a
que cet insecte était un allié efficace pris fin, le verger continue de perdre
dans la lutte biologique contre le un peu plus d’un million d’arbres par
greening. Il permet de réduire la po- an depuis 2009, soit environ 2 % de
pulation de Diaphorina citri, vecteur son extension totale.
Orange - France - Prix im port de la maladie, en dévorant ses lar-
1.0 ves. Si ces tests de terrain s’avèrent Source : USDA
0.9 concluants, des unités de multiplica-
0.8 tion de cet insecte pourraient être Pom elo - Floride
0.7 mises en place. Toutefois, l’équipe
euro/kg
04/05
05/06
06/07
07/08
08/09
11/12
10/11
11/12
Comparaison d’environ 11 % à la moyenne des
V
moyenne des
O Type mois quatre saisons précédentes. La ten-
2 dernières
L précédent dance est identique en pomelo : les
U années 20.1 millions de caisses culture atten- Source : USDA
M Orange - 11 %
de table
E
S Orange - 11 %
à jus
Comparaison Cumul /
Variétés moyenne
par moyenne des Observations cumul des
V mois
origines 2 dernières 2 dernières
O précédent
années années
L
U Valencia
M d’Argentine + 42 % Pleine campagne. Envois soutenus et concentrés vers l’UE. -5%
E
S Valencia Pleine campagne, mais volumes limités en raison de pertes de production et
d’Afr. du Sud - 21 % - 23 %
d’un marché européen engorgé en début de saison.
Navel
d’Afr. du Sud - 12 % Derniers volumes limités. - 11 %
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Pomelo
Septembre 2011
Agrumes du Maroc : produc-
© Eric Imbert
Catastrophique. C’est le mot qui convient
le mieux pour qualifier ce marché en sep- tion record en 2011-12. La ré-
tembre. Malgré des apports très modérés colte attendue la saison prochaine
d’Afrique du Sud et quasi inexistants d’Ar- devrait atteindre 1.9 million de tonnes,
gentine, les importants reliquats de volu- niveau jamais égalé jusqu’alors. La
mes réceptionnés en août ont pesé sur le pluviométrie a été plutôt généreuse et
marché, d’autant que la qualité de cer- les conditions météorologiques ont
tains lots laissait à désirer. Seules des été favorables durant les étapes phy-
opérations promotionnelles ont pu tirer la siologiques clés de la floraison et de
demande de sa torpeur estivale. Elles ont la nouaison. Par ailleurs, la dynami-
néanmoins entraîné le prix moyen men- que de croissance du verger com-
suel dans des abysses jamais connues mence à apparaître. Cependant, les
jusqu’alors. Dans ce contexte, les arriva- 570 000 t prévues à l’export ne pro-
ges du Mexique n’ont que très difficile- gressent que d’environ 8 % par rap-
ment trouvé leur place sur le marché en port à la saison passée et demeurent
s’alignant sur les prix planchers des au- légèrement inférieures aux niveaux
tres origines. connus en 2006-07 et 2007-08. Le
marché national, toujours en crois-
sance, devrait absorber une bonne
partie de la hausse de la production,
Exportation de jus d’orange notamment en orange, d’autant que le
Ramadan prévu en début d’été de-
du Brésil : le NFC prend le pas
vrait doper les ventes locales de Ma-
sur le concentré ! Pour la pre- roc Late. Les exportations de petits
mière fois, les exportations brésilien- agrumes devraient être stables à en-
Pom elo - France - Prix im port
nes de jus simple ont dépassé celles viron 350 000 t. La très légère pro-
1.1 de jus concentré : 382 000 t sur la gression attendue en clémentine
période allant de janvier à mai, contre (environ 220 000 t contre 216 000 t en
1.0
362 000 t. Cette mutation de l’indus- 2010-11) et en Nadorcott (environ
0.9 trie brésilienne au profit du NFC a 40 000 t contre un peu plus de 38 000
euro/kg
0.8 pris moins de dix ans, les premières t en 2010-11) serait compensée par
exportations significatives de NFC une baisse en Nour (73 000 t contre
0.7
n’ayant démarré qu’en 2002. Ce 79 000 t) et des autres variétés de
0.6 changement est aussi symptomati- petits fruits.
0.5 que de la montée en gamme du mar-
O N D J F M A M J J A S ché européen, vers lequel la majeure Source : l’Economiste
partie de ces volumes est dirigée.
10/11 09/10 08/09
Source : FoodNews
Par rapport à
Prix moyen
moyenne des Un composé du pomelo effi-
P mensuel
Type
2 dernières cace contre la maladie d’Alz-
R euros/colis
I
eq. 17 kg années heimer ? Selon une étude menée
X par une équipe indienne et publiée
Tropical 8.50- 9.00 - 41 % dans une revue scientifique japo-
naise, la naringine aurait un rôle po-
sitif dans le traitement de la maladie
Comparaison
d’Alzheimer. Ce flavonoïde est sur-
V tout présent dans le pomelo. Le trai-
O moyenne des tement ne serait pas symptomatique,
L Type mois
2 dernières mais agirait sur les causes même de
U précédent
années
M
la maladie sans effets secondaires.
© Eric Imbert
E
Source : Hindustantimes.com
S Tropical - 29 %
Comparaison Cumul /
moyenne
moyenne des
Origines mois Observations cumul des
2 dernières
V précédent 2 dernières
années
O années
L
U Argentine nd Derniers apports marginaux. - 53 %
M
E Apports en net développement à partir de mi-septembre et d’un niveau
S Mexique nd
supérieur à celui de la saison passée.
nd
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Ananas
Septembre 2011
Le mois de septembre a été particulière- Litchi de Madagascar : une La filière malgache pro-
ment difficile pour les ventes d’ananas. filière responsable. Le retour d’ex- cède également à la for-
L’offre de Sweet est restée assez basse mation du personnel des
périence de la campagne 2010-2011 a
tout au long du mois, mais n’a pas empê- stations de soufrage et
été profitable. On se rappelle que le
ché une chute des cours liée principale- d’emballage des litchis.
marché allemand s’était fermé aux
ment au manque d’intérêt pour le fruit. La Cette action s’accom-
litchis de Madagascar lorsque qu’un
demande sur l’ensemble du mois a été pagne d’une mise à
grand distributeur avait trouvé quelques
très atone. niveau technique des
lots de fruits dont la teneur en soufre
installations de traite-
était supérieure aux limites maximales
On a assisté à plusieurs cas de mévente ment. La taille des
de résidus autorisées par l’Union euro-
avec constitution de lots de resserre. Ces chambres de fumigation
péenne. Le marché s’en était ainsi trou-
lots, qui étaient progressivement remis et les appareils d’extrac-
vé durablement perturbé entraînant des
sur le marché, ont souvent accentué le tion du soufre résiduel
résultats économiques désastreux.
phénomène de mévente dans la mesure après traitement sont inspec-
où on trouvait également des fruits de La filière litchi, profitant de l’inter- tés et changés si besoin est.
bonne qualité et d’autres de moins bonne campagne, s’est structurée de telle
Chacune des quelque 25 stations sera
tenue. Sur l’ensemble du mois, l’offre de sorte que les problèmes rencontrés
obligatoirement agréée par un comité
Sweet a été très déséquilibrée, avec l’année dernière ne se reproduisent
technique compétent avant le début de
beaucoup de gros calibres peu deman- plus. Le Groupement des Exportateurs
la campagne. Dans le cas contraire,
dés. Malgré la tentative de mise en place de Litchis de Madagascar (GEL) bénéfi-
elles seront interdites d’exploitation.
d’opérations de promotion, les ventes cie pour la campagne 2011-2012 d’une
sont restées très faibles. La demande délégation de pouvoirs des autorités En parallèle, les capacités de contrôle
était à la recherche de fruits de calibres 8 malgaches afin d’organiser les exporta- du CTHT sont largement renforcées par
et 9, peu disponibles. Au début de la tions dans le but d’améliorer la qualité l’acquisition de matériels de laboratoi-
deuxième quinzaine, le retard ponctuel de des fruits et de s’assurer du respect res supplémentaires, doublant ainsi son
navires a permis de relancer la demande. des réglementations européennes. potentiel analytique.
Toutefois, ce phénomène a été de très S’alliant l’expertise du Centre Techni-
que Horticole de Tamatave et l’appui En aval de la filière, ce plan se double
courte durée car très vite la demande a d’un renforcement des contrôles à l’arri-
chuté, accentuant la baisse des cours. Le du Coleacp/PIP, le GEL a mis en place
une série de mesures qui engagent vée en Europe. Les importateurs amé-
beau temps ainsi que la disponibilité de liorent radicalement leur approche en
fruits de saison jusqu’à la fin du mois ont formellement l’ensemble des opéra-
teurs qui souhaitent exporter des litchis accélérant le processus des analyses
pesé sur les ventes de Sweet. de soufre. Quelques heures après dé-
vers l’Union européenne.
barquement des marchandises,
Le Cayenne a été quasi absent tout au Après s’être assuré que le protocole de les résultats d’analyses seront disponi-
long du mois. On a certes signalé l’arrivée soufrage, mis au point il y a plus de 20 bles et prêts à être transmis aux
ici et là de 4 ou 5 palettes, mais pour des ans par le Cirad (France), reste valide distributeurs.
quantités tellement confidentielles que et qu’aucune nouvelle solution techni-
l’offre pouvait difficilement être évaluée. que n’est actuellement disponible, le Ce plan d’envergure rassemblant les
Gel met en place un Guide sectoriel compétences de nombreux interve-
La situation a été assez bonne sur le d’autocontrôle qui permettra aux opéra- nants devrait permettre de rétablir la
marché de l’ananas avion. L’offre relative- teurs de maîtriser les différentes étapes confiance de tous les acteurs de la
ment limitée s’est bien vendue sur des de la récolte des fruits à leur expédi- filière litchi malgache qu’ils soient
bases assez fermes. Les fruits du Bénin tion. Le Guide d’autocontrôle propose consommateur, distributeur, importa-
ont été un peu plus recherchés pour leur en effet une méthode teur ou exportateur.
qualité et leur coloration. L’offre de Pain d’analyse (type Haccp) La reprise en main de la filière est une
de sucre, moins importante en fin de des risques et les réalité. Tous les opérateurs ont retenu
mois, s’est vendue sur des bases assez actions à entre- la leçon de l’année passée. C’est d’au-
larges pendant tout le mois entre 1.80 et prendre pour tant plus important qu’une telle campa-
2.00 euros/kg. les limiter au gne est, côté production, une source de
cadre de la revenu primordiale pour des dizaines
L’offre de Victoria s’est développée lente- réglementation de milliers de familles à Madagascar.
ment mais régulièrement, permettant la en vigueur.
remise en place progressive du fruit au Source : GEL
niveau des grossistes et des magasins
spécialisés. ANANAS — PRIX IMPORT EN FRANCE — PRINCIPALES ORIGINES
Semaines 2011 36 37 38 39
Par avion (euro/kg)
ANANAS — PRIX IMPORT
Cayenne lisse Bénin 1.85-1.90 1.80-1.95 1.80-1.95 1.80-1.90
Cameroun 1.85-1.90 1.80-1.90 1.80-1.90 1.80-1.90
Semaines
E 36 à 39
Min Max Ghana 1.80-1.90 1.80-1.90 1.80-1.90 1.80-1.90
U Victoria Réunion 3.30-3.60 3.30-3.80 3.30-3.80 3.30-3.60
R Par avion (euro/kg)
Maurice 3.00-3.30 3.30-3.50 3.30-3.50 3.00-3.30
O
P Cayenne lisse 1.80 1.95 Par bateau (euro/colis)
E Victoria 3.00 3.80
Sweet Côte d’Ivoire 6.50-9.00 6.00-9.00 6.00-8.50 6.00-8.50
Par bateau (euro/colis) Cameroun 6.50-9.00 6.00-9.00 6.00-8.50 6.00-8.50
Ghana 6.50-9.00 6.00-9.00 6.00-8.50 6.00-8.50
Sweet 6.00 9.00
Costa Rica 6.50-9.00 6.00-8.50 6.00-8.00 6.00-7.00
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Mangue Litchi
Septembre 2011 Septembre 2011
En début de mois, le déficit quantitatif sur Le marché européen du litchi s’est avéré Le Japon ouvre ses portes à
les marchés européens favorisait le main- peu approvisionné en septembre. En pre- la mangue pakistanaise. Les
tien de cours soutenus et fermes pour les mière quinzaine, s’achevait la campagne de exportateurs devraient pouvoir com-
fruits du Brésil, d’Israël et de Porto Rico, qui commercialisation des litchis israéliens en mencer à commercialiser leur pro-
composaient la majeure partie de l’approvi- variété Mauritius. Leur cours passait de
duction sur ce marché à partir de
sionnement. Les prix assez élevés entraî- 3.50 à 3.00 euros/kg en milieu de mois,
2012. Les fruits devront avoir reçu au
naient à partir de la deuxième semaine du principalement sur les marchés belge et
préalable un traitement thermique à
mois un repli de la demande, notamment de hollandais. Le fléchissement des cours
la grande distribution. Alors que l’offre res- s’expliquait par la faible demande, mais la vapeur pour garantir l’absence de
tait stable, les cours des mangues bateau également par une dégradation qualitative mouches des fruits. Le Japon importe
fléchissaient, surtout ceux des Tommy At- des derniers lots réceptionnés. Sur le mar- de 10 000 à 12 000 t de mangue par
kins du Brésil. Pour les autres variétés, les ché français, la campagne israélienne se an, principalement du Mexique et des
prix résistaient mieux à ce mouvement de poursuivait jusqu’à la fin septembre avec la Philippines, fournisseurs mineurs
baisse, réellement perceptible seulement en variété Yellow Red. Ces fruits obtenaient pour le marché communautaire.
fin de mois. des cours réguliers de 5.00 à 5.50 euros/kg,
en baisse en fin de mois à 4.50-5.00 euros/ Source : Reefer Trends
La campagne d’Espagne, timidement initiée
kg. De forme plus sphérique que les Mauri-
en seconde quinzaine d’août, s’amplifiait, L’ananas plus fort que la
tius, ces litchis présentaient une coloration
avec essentiellement des Osteen, souvent
de gros calibres, plus difficiles à écouler sur
globalement satisfaisante et une bonne banane au Costa Rica. Les sur-
qualité gustative. En revanche, leur tenue faces dédiées à la broméliacée se-
un marché demandeur de calibres médians.
était de courte durée, exigeant des ventes raient de 46 000 ha, contre 43 000
Les cours s’érodaient tout au long du mois
rapides sur un marché peu réceptif à ce
avec le développement des livraisons. Les ha pour la banane. Le Costa Rica
produit et aux prix élevés proposés face à la
fourchettes de prix s’élargissaient du fait de contrôle près de 70 % du commerce
concurrence d’autres fruits plus accessi-
calibres parfois inadaptés à la demande,
bles. Les exportations de Yellow Red n’ont
mondial de l’ananas, avec des volu-
mais aussi en fonction de la qualité (stade mes ayant dépassé 1.6 million de
concerné que de faibles tonnages limités à
de maturité variable) et des circuits com- tonnes en 2010. Près de 80 % des
quelques palettes par semaine. Parallèle-
merciaux empruntés. L’Espagne expédiait surfaces en culture sont situées dans
ment, quelques lots de litchis d’Espagne
également quelques lots de Tommy Atkins le nord du pays, dans la zone de
étaient aussi proposés sur le marché
et d’Irwin, vendus respectivement autour de Huetar.
français, mais les quantités restaient
7.00 euros/colis et entre 5.00 et 5.50 euros/
confidentielles.
kg. En deuxième semaine de septembre, le Sources : Reefer Trends, CIRAD
Maroc, nouvelle origine sur le marché
de la mangue, proposait des Osteen,
se plaçant ainsi sur le même cré-
neau commercial que l’Espagne. Rapi- Ananas - Costa Rica - Exportations
dement, leur cours s’alignait peu ou (000 tonnes)
prou sur celui des fruits espagnols. 2e semestre
1er semestre
Le marché avion a été principalement ap- 1 657
provisionné par Israël. Le prix des Kent est
resté assez stable en dépit d’un léger flé- 1 462 1 421
1 345
chissement en seconde quinzaine du mois.
733
En revanche, le cours des autres variétés
662 644
comme Omer et Kasturi connaissait une 648
forte décote à partir de la deuxième se-
maine du mois par manque d’intérêt des
acheteurs. Parallèlement se développaient
les livraisons de Kent du Brésil qui, même 924 955
697 800 777
modestes, alourdissaient rapidement le
marché. Peu colorées et de maturité très
juste, ces mangues se heurtaient à la
concurrence israélienne et espagnole.
2007 2008 2009 2010 2011
Quelques lots d’Haden plus colorés complé-
taient l’offre du Brésil. L’Egypte expédiait
des lots de Kent qui s’écoulaient sur la base Source : PROCOMER
de 3.50-4.00 euros/kg.
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Fret
Septembre 2011
Les armateurs de reefers ont entamé les Ce ne sont pas uniquement les investis- La Niña : shoot again, same
négociations de renouvellement des sements énormes (capacité en alvéoles player. L’Agence nationale américaine
contrats d'affrètement à temps alors que et équipements reefer) effectués par les sur l’étude du climat (NOAA) annonce le
le sol se dérobait sous leurs pieds. En lignes qui mettent le mode de transport retour, pour la deuxième année consé-
effet, tandis que le marché spot qui se en danger, mais également les investisse- cutive, de La Niña. Les eaux de surface
prolonge, plus faible que jamais, a annulé ments en infrastructures reefer au départ de l’océan au niveau de l’Equateur sont
tout sentiment positif résultant d'une et à l'arrivée qui influent sur la situation. plus froides que la moyenne. C’est un
bonne période de pointe de février à avril, Bien sûr, il va falloir payer tout ceci un signe avant-coureur d’un hiver qui pour-
les vrais dégâts sont provoqués par les jour, et ce jour-là le reefer spécialisé sera rait être à nouveau marqué par de fortes
lignes conteneurs. Non seulement Maersk peut-être un lointain souvenir et les lignes pluies en Colombie, un temps plus froid
et MSC ont fragilisé les marchés spot de pourront dicter leurs propres termes. et humide au nord-ouest des USA, plus
banane de la Mer Noire, historiquement À quelques exceptions près, les affréteurs chaud et plus sec du sud-ouest de la
du ressort des reefers, mais ils ont tous et acteurs de fret ont — c'est bien connu Californie à la Floride, etc. L’Equateur
les deux commencé à saper la loyauté — une vision à court terme : rares sont se prépare à recevoir des pluies faibles
des grandes sociétés envers le transport ceux qui voient plus loin que les deux ou sur les régions côtières. Au Pérou, la
par reefer spécialisé. trois prochaines saisons, sans parler d'un région Nord serait plus arrosée. Les
Il est apparu en septembre que Chiquita plan à 5 ou 10 ans. Mais les lignes fonc- météorologistes notent toutefois que les
va utiliser des conteneurs (Maersk) pour tionnent dans une autre dimension spatio- effets de la Niña sont moins puissants
ses expéditions de Puerto Quetzal vers la temporelle. Par exempl e, quel est lorsqu’elle advient deux fois de suite.
Côte Ouest des États-Unis, tandis qu'elle l'échelle temps utilisée par APM Termi- Sources : NOAA, CIIFEN, Reefer Trends
réorganise son programme transatlanti- nals, filiale de Maersk, pour l'amortisse-
que afin de profiter d'un service MSC à ment de son terminal de 1 billion de USD
Allons-nous vers une crise
bas prix du Costa Rica vers Bremerha- sur la côte du Costa Rica ?
ven. Ailleurs, et après avoir découragé alimentaire mondiale majeure ?
JFC d'utiliser des reefers vers la Mer Après des décennies d’insouciance, nos
Noire, la multinationale russe a elle-même opinions publiques découvrent peu à
quitté MSC pour Maersk, obligeant ainsi peu l’ampleur du défi. Plus encore, pour
MSC à essayer d'attirer Noboa avec un nourrir convenablement neuf milliards
service semblable à bas prix pour la Mé- au moins d’êtres humains en 2050, il
diterranée. faudra produire en quantité croissante
une nourriture répondant à des normes
La pression commence à monter : Dole a de qualité exigeantes, et cela en respec-
cessé son service de 5 navires de l'Equa- tant mieux l’environnement. Il faudra en
teur vers la Méditerranée, Del Monte livre outre tenir compte qu’une partie des
de nouveau des navires Family Class à terres sera utilisée pour la production
NYKCool et Fyffes est sur le point d'utili- d’énergie et de biens industriels, ou le
ser des conteneurs sur un de ses deux stockage de carbone et la protection de
liens transatlantiques. Ainsi les opéra- la biodiversité. Cela supposera d’inno-
teurs de reefers sont exposés à de forts ver, de réduire les pertes et les gaspilla-
vents contraires. Tout laisse à penser ges, de diminuer les consommations
qu'à moins d'un retrait définitif et proche alimentaires excessives et déséquili-
de davantage de navires vieillissants, il y brées et simultanément, de sortir de la
aura bientôt une surcapacité de haut de pauvreté le milliard d’êtres humains qui
Un livre de Marion Guillou
gamme avec en tout et pour tout un mar- souffrent aujourd’hui de la faim.
ché spot sérieusement compromis pour le et Gérard Matheron, Ed. Bourin 2011
début de 2012. Source : CIRAD
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Tomate d’hiver
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Quality
ée
Allong
m ate Cerise , par Idyl
To du Sud
Etoile
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Pour nous contacter
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LE POINT SUR...
300
pour l’Accord de libre échange entre l’Union euro-
péenne et le Maroc sur les produits agricoles et
200
les produits de la pêche — a également demandé
lors de la dernière session de la Commission In-
100 ternationale du Commerce, qui s’est tenue le 22
septembre dernier à Bruxelles, l’application de
0 l’Article 90-alinéa 6 du Règlement du Parlement
2000-01 2002-03 2004-05 2006-07 2008-09 2010-11 qui permettra à la Cour européenne de justice de
statuer sur la conformité de cet accord par rapport
Source : douanes européennes - octobre à mai aux traités internationaux. Cela pourrait suspen-
dre, sans doute pour plusieurs années, la signa-
Tom ate - Maroc - Evolution de la Valeur Forfaitaire à l'Im portation sur le m arché européen
1.50
1.40
1.30 Prix entrée conventionnel
1.20
1.10
euros/kg
10
25
30
10
15
20
25
30
4 jan
9
14
19
24
29
8
13
18
23
28
11 oct
5 nov
5 déc
3 fév
15
20
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Un début de
campagne 2011-12
© Eric Imbert
très précoce
ture de l’accord en attendant la réponse de la Cour Effet de balancier oblige, la campagne 2011-12
européenne de justice. devrait être aussi précoce que la précédente a été
tardive, non seulement parce que les prix ont été
rémunérateurs l’an dernier en début de campagne et
catastrophiques en décembre, mais surtout en rai-
son du décalage lié au Ramadan et à des conditions
Tandis que l’Espagne climatiques favorables. Effectivement, la météorolo-
joue serré gie a eu cette année un double impact sur la préco-
cité de la campagne. Premièrement, les producteurs
La première partie de campagne a été relativement ont planté tôt, anticipant une fin de campagne euro-
allégée en 2010-11 en Espagne, du fait de la baisse péenne très précoce en raison de la forte avance
des surfaces en cultures d’automne dans les zones prise au printemps du fait d’une météo estivale.
d’Alicante, de Mazzaronne et de Murcie, par ailleurs Deuxièmement, elle a favorisé la végétation durant
plus axées sur le marché intérieur qu’à l’export. Les tout l’été, sans incident majeur.
envois n’ont donc progressé qu’à partir de début
novembre, avec l’entrée en production de la zone Toutefois, si la campagne espagnole affiche une
d’Almeria puis des Canaries à compter de la mi- certaine avance, celle du Maroc devrait être encore
novembre. La progression de l’offre a toutefois été plus précoce car les opérateurs ont été contraints
contrariée par des températures nocturnes trop froi- d’avancer les plantations du fait du Ramadan qui a
des, qui ont ralenti les envois fin novembre-début commencé début août. Elles ont ainsi été entamées
décembre, mais ont entraîné ensuite un développe- à la mi-juillet, avec déjà 25 % des surfaces plantées
ment assez brutal de l’offre début 2011 (2 500 à en deuxième quinzaine de juillet, alors que l’essen-
3 000 tonnes/semaine sur le marché de Saint- tiel des plantations s’effectue en général entre le 15
Charles). Les cours ont très rapidement fléchi en fin et le 25 août. Le début de campagne pourrait donc
d’année 2010, en raison de la pression de l’offre se faire sur les chapeaux de roue, avec un potentiel
marocaine, passant pour les rondes au stade import de production qui risque de largement dépasser le
de 0.85 euro/kg en semaine 50 à 0.45 euro/kg en quota du contingent à droits nuls alloué au Maroc en
semaine 52. début de campagne (10 600 t en octobre et 27 700 t
en novembre).
Après cet afflux, les volumes ont ensuite faibli en
février pour remonter dès la fin du mois à plus de Par ailleurs, même si l’offre est désormais allégée
3 000 t/semaine sur le marché Saint-Charles, avec en Espagne en tout début de campagne, avec une
une offre très diversifiée : tomate allongée, grappe, nouvelle baisse des surfaces en cultures d’automne
coeur de boeuf, petite segmentation, etc. Le retard notamment à Alicante (stabilité sur Murcie), la pro-
pris par la production espagnole a maintenu une duction pourrait débuter vers la mi-octobre à Almeria
forte pression de cette origine jusqu’à fin avril et et en deuxième quinzaine d’octobre aux Canaries.
créé un certain télescopage avec les autres produc-
tions européennes. Ceci a entraîné la formation de Concernant le type variétal, les tomates rondes de-
lots de resserre et la baisse inexorable des niveaux vraient rester majoritaires au Maroc, tandis que les
de prix avec un décrochage assez marqué fin avril, grappes domineront encore l’offre d’Almeria. Cepen-
notamment en tomate grappe (0.75 euro/kg au dant, la diversification devrait encore se renforcer
stade import en semaine 16 pour 0.50 euro/kg en avec davantage de tomates cocktail et cerise au
semaine 19). Les envois ont ensuite fortement dimi- Maroc et plus de tomates allongées et cerise sur
nué en mai avec le déploiement des autres origines Almeria
et ont été particulièrement réduits en juin compte
Cécilia Céleyrette, Infofruit
c.celeyrette@infofruit.fr
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E
n général, le monde se partage entre opti-
mistes et pessimistes. Le monde bananier,
lui, se scinde entre pessimistes et inconscients.
plus ont été commercialisées sur quatre mois. Un
autre indice de cette pression de l’offre nous est
donné par l’Equateur, premier fournisseur mon-
En ce moment, les premiers se rencontrent plus dial, qui n’a jamais autant exporté : 193 millions
fréquemment que les seconds. Ce groupe est de cartons sur les huit premiers mois de 2011,
historiquement formé par les tenants d’un marché soit 15 à 20 millions de plus que les années pré-
bananier ouvert à tous les vents. En effet, l’OMC, cédentes.
la Commission européenne, le gouvernement
équatorien et la majorité des Etats membres eu- L’augmentation des quantités commercialisées
ropéens ou encore les Etats-Unis dans l’UE cache tout de même quelques subtili-
sont pétris de l’idée que le monde tés. Ainsi, les révolutions en Méditerranée ont
bananier sera meilleur avec un perturbé les flux de banane en faisant revenir une
La dépression bananière marché européen dérégulé. Le partie des fruits vers l’UE. La crise autour des
groupe des pessimistes, peu ou fruits d’été n’a pas non plus arrangé les choses.
de ces derniers mois fait prou tous les opérateurs de la Le syndrome du concombre pestiféré a aussi eu
craindre que le marché filière, subit en quelque sorte les un impact sur la demande, creusant encore un
n’entre dans une délires des inconscients. Depuis peu plus le fossé avec l’offre pléthorique disponi-
2006, année 1 du processus de ble. Enfin, les effets plus ou moins diffus de la
nouvelle crise libéralisation, les effets du climat crise économique ont aussi pesé sur la consom-
structurelle grave. Si les ont largement occulté les consé- mation en général. Mais il ne faut pas se tromper.
capacités de production quences du changement régle- Ces facteurs conjoncturels n’ont fait qu’aggraver
mentaire sur le marché européen. la tendance qui est clairement à une augmenta-
restent intactes à la Certains, avec une bonne dose de tion de l’offre de banane sur le marché mondial et
sortie de la saison mauvaise foi, ont ainsi remis en plus particulièrement sur la zone Europe.
cyclonique, l’offre en cause l’effet déprimant du pas-
sage d’un système contingentaire
2012 sera pléthorique. à un système tarifaire assorti
D’autant que le plan d’une baisse programmée du droit
d’urgence avorté mis en de douane.
place par l’Equateur Les années 2011 et sans doute
montre combien il est 2012 seront celles qui vérifieront
difficile de réguler les sinistres oracles. Alors que
nous avions terminé l’année 2010
l’offre. Il n’est de toute et commencé 2011 sur une vague
façon plus question de d’optimisme proche de l’exaltation
le faire côté demande : (prix record à l’importation en Eu-
rope et aux Etats-Unis), le retour-
l’oraison funèbre de nement a été violent au second
l’OCMB a été prononcée trimestre et s’est largement ampli-
il y a déjà longtemps. fié au troisième.
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CAMPAGNE CO-FINANCÉE PAR L’UNION
EUROPÉENNE ET L’OFFICE DE DÉVELOPPEMENT
DE L’ÉCONOMIE AGRICOLE D’OUTRE-MER
LE POINT SUR...
11.7 11.6 11.4 11.0 conjoncturelle. Car, sur la longue période, le marché
bananier, comme n’importe quel marché notamment
Trim. 1 agricole, est ponctué et façonné par les crises. Cer-
T2 tains indices permettent, sinon de conclure, du
T3 moins d’orienter la réflexion vers l’hypothèse « crise
T4 structurelle ». Trois exemples s’offrent à nous. En
premier lieu, on soulignera le déclenchement du
plan d’urgence bananier en Equateur. Depuis le 18
2007 2008 2009 2010 2011 août 2011, les autorités ont mis en place un fond de
soutien aux petits producteurs doté d’un peu plus de
Source : CIRAD
10 millions d’euros. L’objectif était de retirer du mar-
ché 1 million de régimes par semaine sur les 5 mil-
lions exportés et de les distribuer aux petits éleveurs
situés dans la Cordillère ou de les envoyer aux pays
Banane - France - Prix im port
amis comme Cuba ou le Venezuela. Le système
14.0 14.9 14.7 15.4
s’est vite transformé en fiasco total. A peine 100 000
13.2 11.7 13.5 13.0 régimes par semaine ont été achetés, soit moins de
11.8 11.4 2 % de l’offre « officielle » équatorienne. Les règles
11.5 11.7
10.9 10.7 10.1 11.7 11.2 d’éligibilité (facture, inscription à des registres de
euro/carton
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8%
7%
6%
Prophétie maya
3% à la sauce banane
1% Au risque d’être une nouvelle fois alarmiste, on peut
0%
prophétiser que l’année 2012 sera particulièrement
dangereuse pour le secteur bananier. En effet, au
1 2 3 4 5 6 7 8 moment où nous écrivons ces lignes, les capacités
-2% de production sont intactes alors que nous sommes
sortis de la saison cyclonique. Certes, les pluies ont
-6% été très denses sur toute l’Amérique centrale et l’arc
Caraïbe, mais les cyclones ont épargné les zones
Source : douanes US bananières. C’est évidemment inestimable pour les
populations locales, mais une menace à venir pour
le marché mondial. Si l’on se remémore les années
précédentes, le marché mondial a vécu au rythme
Banane - Allem agne - Prix im port - 2e et 3e m arques
des saisons cycloniques, des coups de vents, des
Niño et Niña et des inondations. Une année plus
calme sur le front climatique et l’offre mondiale aug-
mentera mécaniquement. Et face à cette offre en
forte inflation, les mécanismes de régulation se sont
évaporés, notamment pour l’UE.
euro/carton
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Litchi de Madagascar
La voie du progrès !
C
haque année, l’approche de la campagne de
commercialisation du litchi de Madagascar
entretient la fébrilité des opérateurs de la filière. Il
demandés. Outre la mise en conformité avec les
requêtes des distributeurs, l’application des réfé-
rentiels a favorisé la structuration d’entreprises
est vrai que la période de vente est courte et que d’exportation fonctionnant jusque-là sur des mo-
les enjeux sont importants. Peu de filières provo- des artisanaux.
quent cette atmosphère anxiogène. Il faut bien
convenir qu’exporter et commercialiser de 15 000 L’étude du déroulement des campagnes a peu à
à 23 000 tonnes de fruits selon les années sur peu fait ressortir quelques aspects également
une période d’expédition de deux mois a de quoi fondamentaux. L’érosion des prix de vente des
susciter la tension des intervenants, tant en litchis et la concentration des périodes de
amont qu’en aval de la filière. L’étude des flux et consommation autour des fêtes de fin d’année
des déroulements de campagne de la dernière ont progressivement enrayé la course aux volu-
décennie ne peut que le confirmer. Aucun sché- mes expédiés qui prévalait jusqu’en 2008-09. A
ma pérenne ne semble s’appliquer à cette filière. partir de la campagne 2009-10, les exportations
L’interrelation étroite de multiples se sont mieux adaptées aux évolutions du mar-
facteurs paraît interdire toute règle ché européen, avec des tonnages revus à la
Après des années de générale sur les profils de campa- baisse et une déconnexion du système de com-
gne. Le démarrage précoce ou pensation quantitatif entre campagne
tâtonnements, la filière tardif de la récolte, l’importance ou « conventionnels » et campagne « conteneurs ».
litchi de Madagascar la faiblesse de la production, la
répartition des livraisons avant ou Les problèmes de la dernière campagne mar-
semble tenir compte des après les fêtes de fin d’année, la quent aussi une crise riche d’enseignements,
expériences passées en qualité des fruits, le calendrier de puisqu’elle touche un domaine encore peu explo-
prenant de nouvelles commercialisation, l’impact de la ré par les expéditeurs : les aspects qualitatifs du
logistique au chargement comme fruit. Ce tournant dans l’évolution de la filière litchi
orientations, souhaitées à la réception des marchandises,
et soutenues par les l’auto-concurrence des opérateurs,
la réceptivité de la distribution, le
pouvoirs publics. Un dynamisme ou l’apathie de la
accent particulier sera consommation sont autant d’élé-
ments qui, combinés entre eux,
mis lors de la prochaine rendent difficile une appréhension
campagne sur les globale de l’évolution de cette
aspects qualitatifs des filière, sans cesse à la recherche
d’un point d’équilibre. Pourtant,
fruits ainsi que sur une bien des progrès ont été réalisés
meilleure adaptation des depuis une dizaine d’années.
volumes aux capacités Les crises conjoncturelles ont
d’absorption actuelles sans doute accéléré les modifica-
tions et les progrès de cette filière.
des marchés européens. Ainsi, le regroupement des opéra-
teurs pour organiser une logistique
maritime commune a été l’un des
acquis de la filière, qui souffrait auparavant d’une
compétition exacerbée en opposant plusieurs
groupes d’intervenants, source de débordements
quantitatifs sans rapport avec les capacités d’ab-
sorption des marchés destinataires.
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Dole France – Cour d’Alsace – Bât. C6A – 94619 Rungis Cedex
Tél : 01 56 34 26 26 - Fax : 01 56 34 26 99 - www.compagniefruitiere.com
Dole est une marque déposée propriété de Dole Food Company Inc.
LE POINT SUR...
Campagne 2011-12 :
des volumes plus limités et une
commercialisation mieux maîtrisée
euros/kg
25
20
000 tonnes
15
10
0
2001-02 2003-04 2005-06 2007-08 2009-10
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ww
w.u
nm
on
de
de
sav
eu
rs.c
Réalisation TPC : 01 41 31 58 90
om
Importateur, exportateur
de fruits et légumes exotiques
Rungis Marseille
5, rue de la Corderie - Centra 359 Neta bureau 325/326 - bât B
94596 Rungis Cedex MIN des ARNAVAUX
Tél. : +33.(0)1.45.60.78.78 13014 Marseille
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Mail : neta.sas@neta.fr Fax : +33.(0) 4 91 58 72 98
LE POINT SUR...
Un boom prometteur
au début des années 2000
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Colisage
et calibrage
Les papayes destinées à l’exportation
vers l’Europe sont le plus souvent condi-
tionnées dans des cartons plateaux
de 3.5 kg. Les papayes de la variété
Formosa sont généralement condition-
nées en carton plateau de 4.5 kg,
les fruits étant protégés par un étui de
polystyrène.
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Un changement
de tendance
Papaye - UE-27 - Im portations
à partir du milieu
des années 2000
42 42
39 38 37 36 Cependant, cet âge d’or de la Golden par
33
000 tonnes
tonnes 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Total Extra UE 14 021 16 802 18 848 26 724 38 910 41 939 41 856 37 916 36 520 35 972 32 554 29 775
Brésil 10 322 13 505 15 304 20 332 29 111 29 344 31 855 26 942 24 660 23 288 20 527 21 626
Equateur 2 88 25 14 1 272 4 367 3 387 4 078 4 740 3 661 5 230 5 070
Thaïlande 230 244 362 645 789 495 671 700 949 1 007 998 889
Ghana 1 790 1 859 1 937 1 414 1 649 1 860 1 334 1 223 1 042 1 061 797 841
Costa Rica 0 23 0 0 4 0 3 20 22 71 78 264
Jamaïque 318 259 226 235 181 52 32 30 136 100 149 250
Pakistan 2 0 1 1 301 2 007 1 676 1 152 785 885 669 1 550 154
Afrique du Sud 292 67 79 95 41 31 1 21 45 33 81 145
Côte d'Ivoire 382 317 236 340 232 1 164 1 398 1 857 1 806 3 574 1 061 -
Inde 4 13 23 1 288 2 004 1 722 1 067 519 622 992 857 64
Autres 680 426 655 1 060 1 622 1 229 956 1 741 1 614 1 517 1 224 472
Source : EUROSTAT
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Post-récolte
dance à la baisse des ventes. L’analyse de la
consommation apparente montre que trois des
quatre principaux marchés de l’UE sont en
La papaye est un fruit cli- récession : Allemagne, Royaume-Uni et Espa-
mactérique. Fragile, elle gne. Seul le Portugal résiste, notamment
demande beaucoup de grâce à une forte base consommatrice ethni-
soins à la cueillette et lors que. Les volumes sont eux aussi stables en
du transport. Elle est sensi- France et en Italie, mais demeurent limités
ble aux basses températu- avec environ 2 000 t par an. Ainsi, le marché
res (à partir de 7°C). Il se européen a perdu un peu plus d’un quart de sa
forme alors de petites ta- consommation ces cinq dernières années, le
ches vert foncé déprimées, niveau des importations étant repassé sous la
facilement colonisées par barre des 30 000 t depuis 2009.
des moisissures.
Nutrition
den. De plus, une variété réputée pour ses
PAPAYE qualités gustatives, la Formosa, tend à oc-
Valeur nutritionnelle cuper une place croissante dans les exporta-
(pulpe/100 g) La papaye est pauvre en tions. Ses fruits de grande taille, qui séduisent
Energie 47 Kcal calories et en sodium, mais notamment la restauration hors domicile et les
riche en potassium et en marchés ethniques, sont eux aussi transportés
Glucides 11.6 g vitamines C et A. par avion. L’Equateur, seul autre grand four-
nisseur de l’UE avec des parts de marché
Vitamine C 60 mg d’environ 15 à 20 %, reste sur des fruits trans-
portés par bateau. Cependant, la variété pro-
posée, issue de Solo, donne satisfaction au
niveau gustatif, même si sa coloration externe
tonnes 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Mexique 55 124 68 891 66 965 74 613 94 213 80 182 91 158 92 628 84 901 124 742 115 214
Belize 5 565 5 837 11 021 15 723 24 217 27 716 33 889 33 489 28 170 23 747 28 569
Guatemala - 148 328 349 415 1 243 1 020 1 540 3 721 2 112 3 882
Brésil 4 672 5 089 5 815 7 178 4 854 4 597 3 662 4 165 3 793 2 923 2 984
Rép. dominicaine 2 531 2 877 2 414 2 481 1 201 1 089 987 5 138 2 142 1 791 2 228
Jamaïque 1 547 1 579 1 900 1 494 996 1 033 1 319 992 1 096 785 755
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Description
de ce produit tend à se reconcentrer autour
des professionnels des exotiques. Certains
de la papaye
d’entre eux développent des stratégies visant
à privilégier la qualité.
Le papayer est un arbre semi-ligneux de 5 à 7 mètres de haut, Un des axes de travail est la maturité : garan-
se terminant par une couronne de larges feuilles s’apparentant tie de fruits largement colorés ou même
à celles du figuier. Il se développe dans des zones tropicales « mûrs à point » présentés en barquettes.
chaudes et humides. Sa durée de vie est courte, de trois à cinq L’autre est de redonner une place plus large à
ans, mais il produit en permanence dès la première année de la Solo africaine, réputée pour ses qualités
plantation. Le papayer est une plante sexuée rendant difficile le organoleptiques, mais fragile. Cependant, elle
contrôle d’une production de fruits homogènes. Pour pallier cet est devenue plus que marginale après l’arrêt
inconvénient, les fruits destinés au commerce international des exportations ivoiriennes en 2009. Une
proviennent normalement de plants hermaphrodites permettant initiative isolée, qui montre cependant la volon-
une autofécondation. Les fruits « femelles » sont généralement té de montée en gamme d’un distributeur sur
de forme plus ronde et sont peu commercialisés à l’exportation. ce produit, est aussi à souligner : en Allema-
Les papayes poussent en grappes directement attachées au gne, Aldi a remis la papaye brésilienne dans
tronc sous la couronne de l’arbre. ses linéaires, en référençant cette fois-ci des
marchandises avion.
La papaye est une baie ovoïde, oblongue à globuleuse, de 10 à
30 cm de long selon les variétés. Le fruit vert devient jaune en
mûrissant. L’épiderme d’une épaisseur de quelques millimètres
est lisse et fragile. La coupe transversale fait apparaître une
chair orangée à rouge, entourant une cavité centrale remplie de L’exemple du
graines sphériques, non comestibles, grises ou noires. marché des USA
Parmi les multiples variétés existan-
Sans parier sur une reprise d’envergure de la
tes, celles que l’on rencontre le plus
consommation européenne, on peut néan-
fréquemment sur le marché européen
moins penser que ces changements vont dans
sont la Solo 8, la Sunrise et la Golden
la bonne direction. C’est sur une politique de
pour les variétés à petit fruit (300 à
qualité que s’est basé le développement du
700 g) et la Formosa pour les variétés
marché des Etats-Unis, qui lui a su rester
à gros fruit (supérieur à 1 kilo).
spectaculaire : les importations ont doublé en
dix ans, pour dépasser les 150 000 t en 2009
Le fruit se consomme généralement à et 2010. Certes, ce marché dispose d’atouts
l’état frais, mais peut être utilisé pour que n’a pas le marché européen : la présence
la fabrication de jus, confiture, fruits d’une large frange de population d’origine his-
secs, crème glacée, etc. L’arbre et le panique familière du produit et un fournisseur
fruit contiennent une enzyme protéo- de proximité, le Mexique, permettant de garan-
lytique, la papaïne, aux propriétés tir un niveau qualitatif similaire à celui des
digestives, également utilisée en fruits par avion, avec les coûts d’une logistique
pharmacopée et dans certaines in- routière. Cependant, ce sont des initiatives
dustries (tannerie). permettant de tirer la quintessence de ces
avantages comparatifs, comme la segmenta-
tion par la maturité, qui ont été les principaux
leviers de la croissance de la consommation.
Un exemple à méditer !
Réglementation
La papaye fait l’objet d’une norme
du Codex Alimentarius : Codex
Stan-183/1992 amendée en 2001.
© Clio Delanoue
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Sommaire
A l’instar du fruit de la passion, la noix de coco reste
un produit largement plus connu sous forme trans-
formée qu’à l’état frais. L’industrie de transformation a
depuis longtemps jeté son dévolu sur ces fruits tropicaux
p. 33 Marché mondial de la noix de riches en saveur et en possibilités d’utilisation, alors que le
coco : un potentiel qui se heurte marché à l’état frais demeure minoritaire en termes de
à la coque volumes. Plus encore que d’autres produits, la noix de
coco se retrouve sous des formes extrêmement diverses,
p. 41 La culture de la noix de coco non seulement dans le secteur alimentaire mais également
dans bien d’autres domaines comme la cosmétique, la
construction et la pharmacopée. Véhiculant une image
p. 45 Conditionnement
fortement marquée d’exotisme, ce fruit se heurte à son
manque de praticité qui le confine à une part limitée à
p. 46 Défauts de qualité l’état frais dans les linéaires des distributeurs. Cependant
malgré cette place marginale, la commercialisation de la
noix de coco fraîche est en évolution sur les marchés eu-
© Guy Bréhinier
ropéens. Quelques innovations tendant à réduire l’obstacle
du décorticage pourraient relancer sa consommation dans
l’avenir…
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Le cocotier est essentiellement une culture de L’Asie, en contribuant pour 77 % aux exporta-
paysannat et 6 % seulement de la production tions mondiales, est le premier fournisseur de
mondiale serait issue de grandes exploitations. noix de coco. Les principaux pays exportateurs
© Guy Bréhinier
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20
15 Les importations
10 L’Asie, première région exportatrice de noix de
coco, en est aussi la première zone d’importa-
5
tion. En effet, le marché asiatique absorbe
66 % de la totalité des importations, dont la
0
plus grande part provient des mêmes pays
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2002
2004
2006
2008
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Les prix
14
Côte d'Ivoire
12 Les prix de la noix de coco en Europe sont
Sri Lanka stables. Les prix moyens sont de 14 à 15 eu-
10 ros pour un sac de 50 pièces, de 11 à 12 eu-
ros pour un sac de 40 pièces, de 8 à 9 euros
000 tonnes
8 Rép. dom.
pour un colis de 15 à 16 pièces et de 5 à 6
euros pour un colis de 8 pièces. Mais le prix
6 Indonésie est fonction de l’origine des noix, les fruits en
provenance de République dominicaine, du
4 Costa Rica Costa Rica et du Sri Lanka étant souvent plus
onéreux (environ 19 euros le sac de 40) que
2 ceux venant de Côte d’Ivoire (environ 11.50
Autres pays
euros le sac de 40). Cette variation de prix
0
découle des coûts à la production, du trans-
2000
2002
2004
2006
2008
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La qualité
de la noix de coco
à l’importation
En dépit de son apparente robustesse, la noix
de coco, comme tout autre fruit, connaît des
défauts qualitatifs pouvant influer sur les
conditions de vente. La constitution du fruit
rend difficile l’appréciation de sa qualité et de
sa fraîcheur. On estime le temps de conserva-
tion des noix autour de 2 à 3 mois, mais ce
délai dépend des conditions de stockage. Les
noix de coco sont généralement transportées
depuis l’origine à des températures entre 8 et
Noix de coco - Union européenne
12°C. Au stade importation, la température de
Calendrier d'im portation m ensuel par origine conservation se situe autour de 10°C. En re-
(moyenne de 2006 à 2009 en tonnes) vanche, en aval, le produit est souvent stocké
à température ambiante, peu favorable à la
6 000 préservation des qualités du fruit. Il est par
Côte d'Ivoire ailleurs difficile de connaître les délais suppor-
5 000 tés par les noix entre leur récolte et leur expor-
Sri Lanka tation du pays producteur. Pour s’assurer de
4 000 leur fraîcheur, certains importateurs deman-
dent aux expéditeurs de procéder à des tests
Rép. dom.
à l’origine en cassant un nombre représentatif
3 000
de noix par lot. A la réception, la vérification
Indonésie de la qualité peut s’effectuer en contrôlant
2 000 qu’elles possèdent bien leur liquide interne
Costa Rica et que leurs « yeux » ne présentent pas de
1 000 germination.
Autres pays
0 Les principaux défauts relevés sur les noix de
J F M A M J J A S O N D coco sont :
2 000
1 500
1 000 La consommation
500 en Europe
0 La consommation des noix de coco n’est pas
J F M A M J J A S O N D très élevée en Europe et n’évolue guère de-
puis ces dernières années. Certains profes-
Source : EUROSTAT sionnels estiment qu’un foyer consomme en
moyenne un fruit tous les 4 ans. La noix de
coco reste un complément de la gamme des
fruits exotiques, souvent peu valorisé par les
distributeurs. Pourtant, elle véhicule une forte
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Innovations sur
la noix de coco
En Europe, les innovations pour promouvoir
les ventes de noix de coco restent peu nom-
breuses et les tentatives menées ont rarement
été de francs succès. La mise au point d’un
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Historique
Le cocotier est une plante tropicale qui serait originaire
de Mélanésie. Les dernières traces de noix de coco
fossiles retrouvées en Inde et en Nouvelle-Zélande
remontent à plusieurs millions d’années. Le cocotier a
connu plusieurs vagues de dissémination à travers le
monde. La première s’est réalisée grâce à la capacité
naturelle de ses fruits à flotter et donc à traverser les
milieux marins pour aller peupler les îles voisines. Au
cours du Moyen Age, le commerce arabe a créé d’im-
portants échanges au sein de l’océan Indien et a favori-
sé sa diffusion. Au XVIe siècle, les colons européens
contribuèrent à sa dissémination à partir de la région
indienne vers l’Afrique de l’Ouest et la côte Ouest de
l’Amérique.
Botanique
Le cocotier, ou Cocos nucifera, appartient à la famille
des Aracées ou Palmacées. Comme tous les membres
de la famille des palmiers, le cocotier porte des palmes
(feuilles pennées). Le nom d’espèce du cocotier, nucife-
ra, provient du latin nux (noix) et fero (je porte) : porteur
de noix. Malgré leur apparence, les cocotiers ne sont
pas des arbres au sens botanique du terme, mais plutôt
des herbes géantes pouvant mesurer jusqu’à 30 mètres
de hauteur. On ne parle pas de tronc mais plutôt de
stipe, qui résulte de la cicatrisation des palmes tombées
les années précédentes. Celui-ci est constitué d’un
unique bourgeon terminal qui émet en continu des pal-
mes mesurant jusqu’à 7 mètres. Elles sont disposées
en spirale pour former la couronne du palmier. On peut
© Clio Delanoue
déterminer le nombre de régimes de noix en dénom-
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Ecologie
du cocotier
Le cocotier est une plante très familière des régions tropicales
humides. Il s’adapte relativement bien aux conditions climati-
ques et il est tellement apprécié dans certains pays qu’on le
retrouve au-delà de ses niches écologiques. La culture du
cocotier demande une luminosité importante et sa température
de croissance optimale est de 27°C, avec des extrêmes s’éta-
lant de 13°C à 35°C. S’il est vrai que la majorité des cocotiers
sont plantés en dessous de 500 mètres, ils peuvent néan-
moins prospérer au dessus de 1 000 mètres, bien que les
basses températures compromettent la croissance et le rende-
ment du palmier. Le cocotier pousse généralement dans des
régions où les précipitations réparties uniformément sur l’an-
née avoisinent les 1 500 à 2 500 mm et où l’humidité relative
de l’air est élevée. C’est la raison pour laquelle on le trouve
principalement dans les zones côtières chargées d’humidité
par les vents marins et tempérées.
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Le cocotier montre une grande adaptabilité Les feuilles du cocotier sont utilisées en cou-
vis-à-vis du sol puisqu’il est capable de pous- verture des toitures. Une fois tressées, elles
ser sur des terrains marginaux, voire inadap- permettent la confection de nattes, de cha-
tés pour d’autres cultures. Ainsi on retrouvera peaux, de balais, de paniers, d’éventails et de
ces palmiers sur les terrains sableux à forte géotextiles. Avec les fibres de la bourre, on
salinité, les sols sulfatés acides de mangro- élabore des tapis, des paillassons, des balais,
ves ou les tourbes profondes. Le sel a même des cordes, des matelas, des substrats horti-
un effet bénéfique sur la dimension de la noix coles et même des sièges de voiture.
de coco.
Le coeur du palmier à la chair blanche et ten-
Avec son stipe mince et ses longues feuilles dre est un mets très apprécié (le « choux
pennées, le cocotier offre peu de prise au coco »). La coque est utilisée comme réci-
vent et est donc capable de résister à des pient, mais elle trouve aussi des usages in-
vents violents, voire à des cyclones. dustriels comme la fabrication de charbon
actif pour le filtrage des gaz et vapeurs par
exemple (filtre de cigarette, filtrage de certai-
nes radiations nucléaires, etc.). On utilise
aussi le cocotier comme combustible, brut ou
L’arbre aux cent usages à l’état de charbon et les cendres servent
comme engrais pour les cultures.
ou l’arbre de vie
Que ce soit chez les populations locales ou Les noix de coco jeunes apportent une bois-
dans les pays développés, le cocotier a de son rafraîchissante et désaltérante. Les fruits
multiples usages. du Cocos (cocotier) sont une source alimen-
taire abondante et représentent généralement
pour les populations des atolls le principal
Le bois est utilisé pour la fabrication de sculp- apport de matière grasse d’origine végétale.
tures, de manches d’outils, d’ustensiles do- La pulpe peut être consommée crue ou trans-
mestiques, de pilotis pour les maisons, de formée en divers sous-produits. Une fois sé-
ponts, de bateaux, de parquets ou encore de chée, elle donne le coprah avec lequel on
meubles. obtient après pressage l’huile de coco.
Après une incision des inflorescences, on Avec près de 2.1 millions de tonnes chaque
récupère un jus sucré servi comme boisson année, l’huile de coco est la 7e huile végétale
(nommé toddy en Inde). Après fermentation, la plus commercialisée dans le monde. L’huile
on obtient un vin de palme légèrement alcooli- de première pression est utilisée pour la
sé mais qui peut être distillé pour obtenir une confection de produits alimentaires. En revan-
boisson plus alcoolisée, l’arak. Le vinaigre de che, l’huile obtenue par pression à chaud est
coco est quant à lui issu du vin de palme. transformée en savons, shampoings, cosméti-
ques, détergents, peintures, produits pharma-
ceutiques. Dans l’industrie alimentaire, elle
© Denis Loeillet
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