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GUIDE TECHNIQU
GUIDE TECHNIQUE
Mars 1990
Document rédige par :
- Matoren Khay. Ingénieur ECP, Chef de la section Géosynthétiques et matériaux composites
au Centre d'Expérimentation Routière de Rouen
— Jean-Pierre Gigan. Ingénieur civil des Ponts et Chaussées, Chef du groupe Géologie-mécanique
des sols au Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de l'Est Parisien (Le Bourget)
Diffusé par :
Le Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
Service IST-Publications
58, boulevard Lefebvre - 75732 PARIS CEDEX 15
Tél. : 33 (I) 40 43 52 26 - Télécopie : 33 (1) 40 43 54 98 - Télex : lepari 200361 F
Le Service d'Études Techniques des Routes et Autoroutes
Bureau de Vente
46, avenue Aristide Briand - 92223 BAGNEUX
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Télex : 260763 SETRA BAGNX
SOMMAIRE
I - INTRODUCTION 6
II - MATÉRIAU TEXSOL 6
II. 1 - Principe 6
[1.5 - Durabilité 12
III - DIMENSIONNEMENT 12
111.5 - Conclusion 31
V - EXÉCUTION DU CHANTIER 35
V.4 - Compactage 37
ANNEXES
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 65
Présentation
François BAGUELIN
Directeur Technique
Laboratoire central des Ponts et Chaussées
L'objectif de ce guide technique est de fournir aux maîtres d'oeuvre et aux bureaux
d'étude des règles pratiques de dimensionnement et de réalisation des ouvrages de soutè-
nement en Texsol. Il s'appuie sur :
- la détermination de la résistance au cisaillement du mélange Texsol, faisant apparaître
une anisotropie des caractéristiques mécaniques ;
- les expérimentations en vraie grandeur des murs de soutènement du Centre d'Expéri-
mentation Routière de Rouen ( C E R ) , dont les résultats ont été analysés par différentes
méthodes ;
- les études paramétriques, prenant en considération les principales caractéristiques géo-
métriques des ouvrages, et principalement l'inclinaison du parement avant ;
- les connaissances actuelles du procédé Texsol.
Les points suivants y seront traités :
- le matériau Texsol : technologie et propriétés,
- le dimensionnement des ouvrages de soutènement,
- l'exécution du chantier,
- le contrôle de qualité.
Le document s'attache à définir une méthodologie de référence facilitant les relations
entre maître d'oeuvre et entreprise, simple d'application et garantissant une stabilité satis-
faisante des ouvrages.
II - MATKRIAU TEXSOL
II. 1 - Principe
Le Texsol est un matériau composite obtenu par mélange intime et homogène de sol et
de fils textiles continus (fîg.l). Ce mélange est réalisé en place.
••>
| *v
Fig. 1 Texsol : mélange intime de sol et de fils textiles continus.
Le procédé associe au matériau de base des fils textiles continus, dont les principales pro-
priétés sont leur résistance à la traction relativement élevée pour un poids faible, et leur
souplesse.
Le mélange est obtenu par projection simultanée de sable et de fil textile. Différentes
techniques sont utilisées pour réaliser la fabrication et la mise en oeuvre simultanées.
A(
«fcexsol = <Psol + P
Er Texsoi = £, soi + Ae
,
L'étude du comportement dynamique du matériau indique en outre une très grande capa-
cité d'absorption d'énergie par déformation irréversible, donc des propriétés amortisseurs
intéressantes.
a, - o3 (kPa) 150 AV (cm3)
kPa
, . 100 Texsol
Fil polyester
330 dtex
1000.
à 0.15%
/ / c (%)
50
100
/
' ^
500-
5C 50kPa
100 Sable de clain 0 /
r 1 1 1 1 1
10
c 1%)
300.-
200..
100..
50 . 00 a IkPa)
TAEiLEAU I Texsol
Sable Fil Teneur en lil C
(mm) (dtex) (%) (kPa) C)
0/0,3 50 0.2 356 36
0 0.3 167 0.2 208 42
0/5 330 0.2 190 48
0/10 330 0,15 245 45
La technologie de mélange actuelle (voie humide ou voie sèche) conduit à un mélange
anisotrope. Cette anisotropie de construction conduit à une anisotropie de caractéristiques
mécaniques. Elle a été mise en évidence et mesurée à l'essai de cisaillement direct.
La cohésion apparente et l'angle de frottement interne mesurés varient selon l'inclinai-
son du plan de cisaillement par rapport au plan de dépôt.
Comme pour la plupart des matériaux de construction, cette anisotropie doit être connue
et prise en compte dans la méthode de construction, afin de renforcer la structure dans la
direction des sollicitations envisagées {cf. paragraphe III.3 "Propriétés mécaniques :
résistance au cisaillement - Données pour le calcul des ouvrages").
Les constituants du Texsol sont le sol (matériau de base) et les fils textiles (matériau de
renforcement).
Spécifications
Les spécifications tiennent compte de la technologie actuelle de mélange, ainsi que de la
nature de l'ouvrage à réaliser.
Dans le cas où l'on craint la saturation en eau et surtout la mise en charge hydraulique du
Texsol (premier cas), seuls les sols D{ ou D, de la classification RTR peuvent être uti-
lisés.
Dans les autres cas (deuxième cas), les sols B, ou B, sont autorisés.
Actuellement, pour des raisons technologiques, la dimension des plus gros grains (D) est
limitée à 20 mm.
Dans des cas particuliers, l'emploi d'autres sols doit faire l'objet d'une étude et d'un
agrément techniques préalables par le maître d'oeuvre.
On trouvera, en annexes, quelques exemples de granularité des sols utilisés ces dernières
années sur différents chantiers en France.
Sols sableux ou graveleux avec fines D < 50 mm Classification B
Les fils textiles destinés au procédé Texsol doivent présenter certaines propriétés physico-
chimiques et mécaniques imposées par leurs conditions de mise en oeuvre et de fonction-
nement dans le mélange.
10
Spc'c •///( citions
Les spécifications tiennent compte de la technologie actuelle de mélange. Les fils utilisés
doivent satisfaire aux conditions suivantes :
- nature physico-chimique : pour les ouvrages permanents, seuls les fils textiles chimi-
ques synthétiques de polyester sont autorisés ;
- structure tic fils : les fils non étirés ou textures ne sont pas admis ;
- titre : À. < 400 dtex ;
- ténacité : 2, > 30 cN/tex ;
- allongement de rupture : ey < 30 % ;
TABLEAU II
Caractéristiques indicatives des fils textiles couramment utilisés dans le mélange Texsol
Nature Type Titre Nombre Ténacité Allongement Module
de fil (dtex) de filaments (cN/tex) a la rupture initial
(%) (cN te\)
Le mélange Texsol doit satisfaire à un certain nombre de critères requis pour l'ouvrage à
construire. Sa composition doit être étudiée et ses performances mécaniques ou hydrody-
namiques évaluées en laboratoire.
L'étude en laboratoire comprend :
- l'identification du sol utilisé (généralement du sable) : analyse granulométrique, essai
de propreté (équivalent de sable Es ou valeur de bleu V ), et essai de compactage Proctor
normal. La provenance du matériau permet de savoir s'il comporte une fraction de
concassé ou s'il est entièrement roulé ;
- des essais de résistance à la compression simple, des essais triaxiaux et/ou des essais de
cisaillement direct sur le mélange Texsol, et éventuellement sur le sable de base.
Ces études de laboratoire ont pour objet de mesurer les performances du Texsol en fonc-
tion des paramètres de composition et de fabrication du mélange. Elles permettent de
comparer les performances d'une formule donnée à celles de formules déjà connues par
des études complètes, par des essais en vraie grandeur sur des ouvrages expérimentaux et
par les observations faites sur des ouvrages réels.
11
Les formules, ayant déjà fait l'objet d'une étude complète incluant la détermination de la
courbe, donnant la cohésion du Texsol en fonction de l'angle du plan de cisaillement par
rapport au plan préférentiel de dépôt a, sont désignées par le terme de "matériau Texsol
de référence". Un matériau Texsol de référence 7, est défini par les caractéristiques du
sol de base, celles du fil textile utilisé, la teneur en fil et par le mode de mise en oeuvre :
type de machine employé, modalités particulières éventuelles de compactage ou d'amé-
lioration. Le matériau de référence est caractérisé par ses différentes propriétés et no-
tamment par la résistance à la compression simple R et par la courbe de cohésion
c, = F(a).
Les règles d'utilisation des résultats relatifs aux formules de référence sont indiquées au
paragraphe III - 3 "Propriétés mécaniques : résistance au cisaillement - Données pour le
calcul des ouvrages".
Les essais doivent être exécutés sur des éprouvettes Texsol préparées en laboratoire au
moyen d'une machine agréée, ou sur des éprouvettes fabriquées directement dans des
moules d'essai au moyen des machines texsoleuses de chantier.
La procédure d'essai utilisée sera celle des normes AFNOR et des modes opératoires LPC,
ainsi que celle spécifique au Texsol.
Dans certains cas particuliers de conditions de chantier et de nature de l'ouvrage, et sui-
vant les prescriptions du Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP), d'autres
essais que ceux cités précédemment peuvent être spécifiés.
Dans tous les cas, les formules de Texsol doivent être étudiées avec des teneurs pondéra-
les en fil > 0,1 %.
L'emploi d'additifs ou d'adjuvants, autres que les constituants traditionnels (sols et fils),
doit faire l'objet d'une étude de laboratoire et d'un agrément technique préalables par le
maître d'oeuvre.
11.5 - Durabilité
Les ouvrages en Texsol peuvent être, selon leur durée de vie, des ouvrages provisoire ou
définitif. Pour ces ouvrages, les spécifications techniques indiquées dans la présente note
prennent en compte l'état actuel des connaissances sur la durabilité et le comportement à
long terme des fils textiles (cf. annexes).
Les connaissances acquises dans le domaine des polymères et de l'utilisation des fibres
textiles de polymère en génie civil depuis une vingtaine d'années montrent que leur durée
de vie est suffisante pour les utilisations en technique routière.
Des précautions simples sont à prendre pour éviter des dégradations dues au rayonnement
solaire, ou causées par des sollicitations mécaniques anormales à la mise en oeuvre,
conformément aux indications du chapitre V "Exécution du chantier".
III - DIMENSIONNEMENT
Selon la géométrie du projet et son mode de réalisation, un ouvrage en Texsol peut être
considéré :
soit comme un renforcement de massif au voisinage du parement (c'est le cas pour
l'exemple de la figure 5a correspondant à la stabilisation d'un talus de déblai) ;
- soit comme un véritable mur de soutènement soumis à la poussée des terres, et plus ou
moins encastré dans le sol de fondation par l'intermédiaire d'une bêche (fig. 5b).
Fig. 5 - Coupes types d'ouvrages en Texsol.
0,80m
'
0.60m
Déblai marne
Fig. 5c Cas intermédiaire pouvant être considéré
comme un soutènement ou un renforcement
de talus (Argenteuil).
Dans le premier cas, l'analyse de stabilité relève des méthodes classiques d'étude de sta-
bilité des pentes.
Dans le deuxième cas, l'analyse est plus complexe. On pourra considérer que l'ouvrage
en Texsol fonctionne comme un mur poids, ainsi que l'ont prouvé les expérimentations
du CHR. Toutefois, ce mur présente la particularité de posséder un module de déformation
du même ordre de grandeur que celui du massif soutenu. Il faudra en tenir compte dans
l'appréciation de l'inclinaison des efforts de poussée.
On devra séparer l'étude de stabilité externe, pour laquelle on se référera aux méthodes
classiques appliquées aux ouvrages de soutènement, et l'étude de stabilité interne pour
laquelle, compte tenu de notre connaissance actuelle de la rhéologie du matériau, des
schémas d'étude très simplifiés seront proposés.
Evidemment, de nombreuses situations correspondent à des schémas intermédiaires entre
le cas de "stabilisation de pente" et de "mur de soutènement" (fig. 5c). A partir de diver-
ses études paramétriques, les critères de choix entre méthodes d'étude de stabilité de type
"pente" et de type "mur" ont pu être précisés.
13
III.2 - Enseignements tirés des expérimentations du CKR
Au cours de ces expérimentations, qui se sont déroulées en 1987 et 1988, deux types de
mur ont été sollicités jusqu'à la rupture :
- plusieurs murs de 3 m de hauteur, à parement incliné à 68° sur l'horizontale, sollicités
par surcharge (fig. 6 - mur n° 2) ;
Largeur d'application de
la surcharge
u.UAHU.U
Capteurs de
déplacement V
Fig. 6 Coupe transversale
du mur expérimental
n° 2 du Cm. H = 3m
Tout venant
en place
0,6 0,6 1 5 3m
It * *
IPE 400
1.50m 1,50m
Dans les deux cas, les suivis des déformations du parement, au cours du chargement,
indiquent un mouvement de rotation d'ensemble du mur par rapport à un point situé très
légèrement sous le pied du parement (fig. 8 et 9).
14
Fig. 1b
Mur n° 6 du O R .
Essai de chargement
à la rupture.
Fig. X Déformées successives du parement avant du Fig. 9 Déformée du parement pour des hauteurs
mur n° 2. d'eau croissantes.
I,
12 3 5
5
i, -
3,5
I
1.5.
1
0,5
/
/ y Hauteur d
1 : 1.03m
2 1.55m
3 2m
«'LUI
4 : 2.55m
5 : 2.75m
6 : 2,90m
i i j
20 40 60 80 100 120 140 160 180 30 45 60 75 90 105 120
Déplacement horizontal (mm) Déplacement horizontal (mm)
La rupture se produit par basculement du mur vers l'avant et s'explique par "l'écrase-
ment" du Texsol à la base du mur.
En supposant une distribution linéaire des contraintes dans une section horizontale en
pied du parement, on peut vérifier, pour le mur n° 6, qu'au moment de la rupture, la
contrainte à l'avant du mur correspond à la résistance en compression simple du Texsol.
Les mesures de pression au sein du mur confirment les résultats du calcul.
15
Pour les deux types de mur. et dans les conditions de la rupture, le coefficient de sécurité
en rupture circulaire est largement supérieur à 1.
Cependant, il faut signaler que les expérimentations n'ont été réalisées que sur des murs
: parement "raide" ci qu'il ne faudrait pas généraliser ces résultats a des murs d'inclinai
son de parement plus faible.
De ces expérimentations, on retiendra schématiquement les enseignements suivants :
- une bonne validation de méthode de calcul traditionnelle ;
- la rupture par écrasement bien caractérisée par la résistance à la compression simple du
Texsol.
En revanche, étant donné le mode de rupture des ouvrages testés, ce type d'expérimenta-
tion apporte peu d'information sur les valeurs de cohésion et la loi d'anisotropie du maté-
riau.
• r' (i ou c'a : cohésion anisotrope du matériau Texsol du projet déduite par affinité de cm
ou ca. du matériau Texsol de référence T le plus proche ;
16
III.3.b - Propriétés mécaniques
300-.
10 20 30 45 90 135 180
al°) Angle entre le plan de dépôt et le plan de cisaillement
70 \ 14
60
\ H)
6.3
50 \
5 100
40 \ 4 98
30 \ S5
\ 1 58
20
35
10 \ 0.5
0.2
17
On en déduit la loi d'anisotropie de cohésion du Texsol représentée sur la figure 12. La
figure 13 montre également la variation de l'angle de frottement interne du Texsol, en
fonction de l'inclinaison du plan de dépôt par rapport au plan de cisaillement.
/
200 - 200kPa
60°
y/
^"25° 67kPa
16,5 (
*s 32kPa
10°
1 i i i i i
0 10 20 30 £0 50 60 70 80 90
ex (°) Angle entre le plan de dépôt et le plan de cisaillement
10 20 30 45 90 135 180
a(°) Angle entre le plan de dépôt et le plan de cisaillement
D'après ces courbes, on s'aperçoit que la cohésion est de 16,5 kPa, si le plan de cisaille-
ment correspond au plan de dépôt. Elle est de 42 kPa, si le plan de cisaillement du
Texsol est incliné à 15° par rapport au plan de dépôt. L'angle de frottement interne du
Texsol passe respectivement de 36 à 43°.
Les valeurs précédentes correspondent à des caractéristiques de "pic" et sont obtenues
pour des déformations pouvant atteindre 10 % ou plus. Elles soulignent les capacités des
ouvrages à subir de grandes déformations sans se rompre.
Les méthodes d'étude de stabilité développées ci-après, et notamment le calcul en rupture
circulaire, prennent en considération ces caractéristiques à la "rupture". Elles supposent
donc des possibilités de déformations importantes avant rupture. Ainsi, pour donner un
ordre de grandeur, le déplacement en tête peut atteindre 1 % de la hauteur de l'ouvrage.
Dans le cas où des conditions de déformation plus sévères sont imposées par l'environne-
ment, des coefficients de sécurité plus élevés que ceux indiqués dans cette note, pourront
être demandés.
18
111.3.C - Définition du matériau de référence
Les valeurs numériques indiquées sur les figures 10, 12 et 13 correspondent à un type de
sable, un type de fil et un mode de mise en oeuvre déterminés.
Avec des matériaux granulaires notablement différents ou d'autres fils et d'autres maté-
riels ou modalités de mise en oeuvre, les valeurs de la cohésion du mélange et le degré
d'anisotropie sont différents.
Il faut donc choisir les caractéristiques du Texsol pour le calcul des ouvrages, en tenant
compte des matériaux et des conditions d'exécution qui seront utilisés.
La résistance à la compression simple et la cohésion anisotrope sont les caractéristiques
mécaniques nécessaires au calcul des ouvrages de soutènement.
Dans l'état actuel des connaissances, il ne sera pas tenu compte de l'anisotropie de l'an-
gle de frottement interne dans les calculs.
La mesure de la résistance à la compression simple est un essai facile à réaliser et se pra-
tique sur des éprouvettes de petite dimension (diamètre de 100 ou 150 mm). Il sera donc-
fait appel à cet essai à chaque fois qu'un contrôle comparatif des performances d'un
mélange donné est nécessaire.
Kn revanche, les essais de cisaillement direct, correspondant aux conditions de mise en
oeuvre déterminées, exigent des éprouvettes de grande dimension (500 x 500 x 300 mm )
pour pouvoir être réalisés dans des conditions réelles de production ou simulant de façon
proche ces conditions, et imposent une série d'éprouvettes d'essai si l'on veut déterminer
avec précision l'ensemble de la courbe d'anisotropie de cohésion ca. Une série complète
d'essais demandant plusieurs tonnes de matériau et un délai de réponse long, il n'est pas
réaliste de réaliser une telle série pour chaque ouvrage. Compte tenu, d'ailleurs, de l'en-
semble des connaissances acquises sur le matériau Texsol, une étude complète ne s'im-
pose pas pour chaque ouvrage.
La méthodologie retenue pour approcher au mieux les valeurs à prendre en compte dans
chaque cas, tout en conservant la sécurité nécessaire, consiste (ainsi qu'il a été indiqué au
paragraphe II.4 "Etude en laboratoire") à faire appel à la notion de "matériau Texsol de
référence Tt.
Lin matériau Texsol de référence est défini par un lype de sable, un type de fil et un
mode de mise en oeuvre.
Il est caractérisé par l'ensemble des valeurs de la résistance à la compression simple R
déterminées en fonction de la teneur en fil et par la courbe c = F((X) pour une teneur en
fil déterminée.
Ces valeurs de référence sont applicables :
- pour une famille donnée de sables, définie par des seuils fixés des paramètres d'identi-
fication (granularité, propreté, etc.) ;
- pour une famille donnée de fils, définie également par des valeurs limites des différents
paramètres d'identification du fil ;
- pour un certain mode de mise en oeuvre.
Actuellement, l'étude complète d'un matériau Texsol de référence ( Tj) a été effectuée,
ses caractéristiques et son domaine de validité sont donnés dans la fiche "matériau Texsol
de référence T," et sur les figures 14. 15 et 16. Des études sont en cours pour d'autres
matériaux de référence. Les fiches techniques correspondantes seront publiées au fur et à
mesure de leur disponibilité.
19
MATÉRIAU TEXSOL DE RÉFÉRENCE T,
MATERIAU
Sable
D = 5 mm.
D50 = 0.75 mm.
Es = 50.
Indice de concassage = 15 %.
Fil textile
Polyester, fil plat.
Titre = 167dtex.
Ténacité = 36 cN/tex.
Allongement de rupture = 26 %.
Teneur pondérale
en fil
0,2 %.
Mise en œuvre
Machine de laboratoire n° 3 reproduisant la mise en œuvre
à la texsoleuse.
CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES
Sable
C s = 9kPa.
(ps = 36,2°
(mesurés à la boîte de cisaillement direct).
Texsol
C, = / ( o ) (fig. 15).
1250..
1000..
750.. 36° lOOkPa
500..
67kPa
2S0 ..
16.5
Sable
D < 10 mm.
- 0,4 m m < D S() < 3 m m .
E s > 35.
Sable p a r t i e l l e m e n t ou e n t i è r e m e n t concassé (fig, 16).
tps ^ 34°.
ANALYSE CRANULOMETRIQIJE
AMI&ATS -
D
Tamisais [%)
movtnnt
90 \ N 2O
—
XOO 1OO *
Ml \ \ 1 O xoo 1OO
\ 6 .3 y* 1OO *
\
,1)
S * *
50 \
\
6o 1OO
*•
(0 \
xoo
\
2 *
M 1
w
-
\ O ,U 1O 5O *
20
10
\ \ O ,2 Vr *v y«
Fil textile
Polyester, fi] plat.
Ténacité ^ 35 cN/tcx.
Allongement 5$ 30 %.
Titre :
• Prédimensionnement = ^ 200dtex.
• Convenance = pas de condition de titre.
Teneur pondérale
en fil
0,15 à 0,25 %.
IVIise en oeuvre
21
llU.d - Données pour le calcul des ouvrages
Les différentes situations, dans lesquelles on peut se trouver, sont les suivantes :
1. Soit il s'agit du prédimensionnement d'un ouvrage dans la phase d'étude d'un projet ;
• soit il s'agit d'essais de convenance avant la construction de chaque ouvrage, essais à
réaliser avec les matériaux et dans les conditions qui seront effectivement appliquées sur
chantier.
?.. Soit on se trouve dans le domaine de validité d'un matériau Texsol de référence (sable
et fil dans les familles correspondantes, mêmes conditions de mise en oeuvre) ;
• soit on ne se trouve pas dans un tel domaine.
3. Soit la teneur en fil prévue lors de l'étude ou utilisée sur chantier est la même que
celle utilisée dans l'étude de référence pour la détermination de c = F(a) ;
• soit la teneur en fil retenue s'écarte de cette teneur en fil par suite des différences de
performance d'un fil par rapport à un autre à l'intérieur de la même famille de fils, ou
des différences de performances d'un même fil avec des sables différents dans la même
famille de sable, ou par suite de la valeur minimale de R imposée par la stabilité interne
de l'ouvrage.
La procédure de choix et d'ajustement des données de résistance du Texsol dans ces dif-
férents cas est indiquée dans les paragraphes suivants.
Etude de projet
!. Évaluation des conditions de travail prévisibles retenues pour le calcul du projet :
- type de sable ;
- type de fil et teneur en fil ;
- mode de mise en oeuvre.
2. Comparaison entre les conditions retenues et celles des matériaux de référence con-
nus :
- comparaison du type de sable avec les familles pour lesquelles les données des maté-
riaux de référence sont applicables ;
- même comparaison pour le fil ;
- comparaison pour la mise en oeuvre.
3. Si l'on se trouve dans le domaine de validité d'un matériau de référence T :
- si la teneur en fil prévue est la même que celle avec laquelle a été déterminée la courbe
c — F(a ), on utilise pour le projet les valeurs R et c = F(u) du matériau de référence
sans modification ;
- si la teneur en fil prévue s'écarte, dans les limites autorisées indiquées dans la fiche du
matériau de référence, de celle utilisée dans l'étude du matériau de référence, on ajuste
les valeurs de (c œ - c\) kPa de la courbe c. = F(a) proportionnellement à l'écart de teneur
en fil ; on utilise alors pour le projet la courbe ajustée c = F(a).
4. Si l'on ne se trouve pas dans le domaine de validité d'un matériau de référence :
on détermine le matériau de référence T le plus proche des conditions prévues au
projet ;
12
- on procède aux abattements sur les valeurs de R et de c = F(a) (ou de R et de c =
F(a) selon les cas), calculés de la façon suivante :
<<- 1,2
c.,, ou , - c , ou ,
Cai ou,. = C,,, ou j + Si LL^ i
Tous les paramètres sont à considérer sauf le titre du fil qui pourra être modifié si les
résultats d'essai y autorisent.
3. Si l'on se trouve dans le domaine de validité du matériau de référence T, appliqué
pour l'étude du projet :
- on fait un essai de compression simple (série de cinq éprouvettes) avec le fil prévu pour
les travaux et la teneur en fil retenue lors de l'étude ;
- on compare le résultat R t avec la valeur R du matériau de référence à la même teneur
en fil.
• Si R t se situe dans l'intervalle R ± 30 % :
- soit on ajuste la teneur en fil à utiliser dans les travaux, de façon proportionnelle, pour
obtenir la résistance à la compression simple retenue lors de l'étude du projet, avec la
condition que la teneur en fil ne doit jamais être inférieure à 0,15 % (on considère alors
que le calcul de l'ouvrage fait au stade du projet reste valable) ;
- soit on refait les essais de compression simple avec un autre fil satisfaisant aux condi-
tions de validité du matériau de référence, sauf éventuellement le titre, et on applique la
procédure précédente.
• Si R ( est en dehors de l'intervalle R ± 30 % :
- ou bien on refait les essais de compression simple avec d'autres fils ;
- ou bien on se reporte au cas traité en 4.
4. Si l'on ne se trouve pas dans le domaine de validité d'un matériau de référence, on
applique la procédure suivante :
- détermination à la boîte de cisaillement de l'angle de frottement (pv du sable (sans fil)
prévu pour les travaux ;
- essais de cisaillement direct à la boîte sur des éprouvettes produites avec les matériaux
et dans les conditions prévues du chantier, pour les valeurs a = 0 et a = 25° et avec une
contrainte normale o = 25 ± 10 kPa ;
- on déduit des essais précédents les valeurs cok et c2Sk du matériau Texsol prévu pour le
chantier en prenant (p = cp ;
23
- on détermine le matériau de référence le plus proche des conditions des travaux ;
- on procède ensuite à la détermination de ct = F(a) à partir des valeurs de la cohésion
c du matériau de référence T calculées de la façon suivante :
c
- ol)
c- = e . + (c - c )
Les règles pratiques suivantes s'appliquent aux ouvrages dont la hauteur n'excède pas
12 m dans des sols situés hors nappe, et dont l'épaisseur varie linéairement avec la pro-
fondeur (forme trapézoïdale).
Certaines précautions sont à prendre dans leur transposition à des cas particuliers, tels
que :
- mur à redans ;
- mur sollicité par des forces extérieures en tête (présence d'une glissière de sécurité par
exemple) ;
- régimes hydrauliques particuliers ;
- mur implanté sur un talus en forte pente (cas d'un élargissement de plate-forme en rem-
blai) ;
- ouvrage en site aquatique ;
- ouvrage soumis à des sollicitations sismiques.
Une étude spécifique confiée à un géotechnicien est à prévoir dans ces différents cas.
Fig. 17.
>4
lllA.b - Distinction de deux schémas d'étude en fonction de l'inclinaison du parement
avant
Ouvrages dont /' inclinaison des parements avant est inférieure ou égale à 65°
Pour tous les murs dont l'angle du parement avant par rapport à l'horizontale est inférieur
ou égal à 65° (A.av), la seule vérification à réaliser est celle de type stabilité des pentes en
rupture circulaire ou non circulaire.
Les études paramétriques ont montré que dans ce cas, la stabilité de l'ouvrage considéré
comme un mur poids est assurée.
Ce type de calcul couvre à la fois le cas de stabilité générale (fig. 18 - cercle n° 1 ) et
celui de la stabilité interne (fig. 18 - cercle n° 2).
Stabilité générale Cercle n°1
Les surfaces critiques en stabilité interne passent généralement par le pied de parement
pour un sol homogène et un mur dont l'épaisseur varie linéairement avec la profondeur.
Dans les cas de massifs multicouches ou de murs à redans, les vérifications sont à effec-
tuer à chaque niveau de discontinuité.
Le calcul doit tenir compte de l'anisotropie du Texsol. Ainsi, dans le logiciel
PETALANI du Lcpc, la courbe de cohésion est définie par une série de segments de droi-
tes repérés par des couples de points (p\ c), P étant l'angle d'inclinaison de la direction
du plan considéré avec l'horizontale.
Compte tenu de l'anisotropie du Texsol, les surfaces de glissement critiques tendent à
recouper le Texsol selon des directions aussi proches que possible des plans de cohésion
minimaux. Les coefficients de sécurité minimaux sont obtenus pour des lignes de glisse-
ment non circulaires. Il en est de même pour celles calculées pour le mur n° 2 du CER
(fig. I e ».
Fig. 19 Exemple de résultats comparés d'étude de stabilité en rupture circulaire et non circulaire.
tntitt 0.40
Rupture circulaire F s 1.06
lllll 0,40
H = 3m
25
Par rapport à la valeur trouvée en rupture circulaire, le coefficient de sécurité en rupture
non circulaire peut être de 10 à 20 % plus faible.
Aussi, la pratique proposée est-elle la suivante :
- pour des ouvrages de hauteur inférieure à 8 m, le calcul en rupture circulaire, de mise
en oeuvre plus simple, est suffisant ;
- pour des projets importants, dont la hauteur dépasse 8 m, le calcul en rupture non circu-
laire est recommandé. Une des difficultés réside dans l'appréciation par le projeteur de
surfaces de glissement "cinématiquement" admissibles.
Coefficient de sécurité
Par homogénéité avec les règles habituellement admises en stabilité de pente, les valeurs
du coefficient de sécurité en rupture circulaire ou non circulaire sont les suivantes :
• Pour les ouvrages permanents en remblai ou en déblai :
- F - 1,5 calcul en rupture circulaire ;
- F = 1,3 calcul en rupture non circulaire.
• Pour des situations correspondant à des sollicitations non permanentes :
- ouvrages provisoires ;
- surcharges temporaires ;
- phase de chantier correspondant à un décaissement en pied du mur, dans la mesure où
les caractéristiques du massif à "court terme" sont plus favorables que celles prises en
compte pour le calcul :
>6
Les règles pratiques suivantes pourront être appliquées (fig. 20) :
• ouvrages en déblai :
- poussée parallèle à la pente moyenne du terrain naturel à l'arrière du mur, en particulier
poussée horizontale pour un terre-plein horizontal. La valeur de l'inclinaison est bornée
par 8 < (p.
• ouvrages en remblai :
- dans le cas où le remblai et le mur en Texsol sont montés simultanément, on choisit la
plus favorable des deux conditions :
- poussée horizontale,
2
- poussée inclinée à : S = + ^ cp.
- dans le cas d'un remblai mis en oeuvre après construction du mur en Texsol : S = + <p.
Ce raisonnement en "déplacement relatif sol-mur" peut être adapté à des situations parti-
culières.
Ainsi dans le cas des murs expérimentaux du CF.R, le tassement du remblai, provoqué par
l'application de fortes surcharges statiques en tête, justifie l'adoption d'une inclinaison de
poussée ô = (p sur le parement.
1 • Ouvrage en déblai
2 - Ouvrage en remblai
Montée simultanée du mur en Texsol et du remblai
3 - Ouvrage en remblai
Remblai mis en œuvre après construction du mur en Texsol
27
HlA.d - Vérification de la stabilité externe
Cette vérification est à effectuer dans les mêmes conditions que pour un mur poids :
- stabilité au poinçonnement du sol de fondation ;
- stabilité au glissement sous la base ;
- stabilité au renversement dans le cas d'un mur fondé sur sol raide ou sur rocher.
Dans la majorité des cas, les murs en Texsol sont encastrés par le biais d'une "bêche"
dans le sol de fondation. Pour la vérification de la stabilité au glissement, on considérera
une réaction de butée du sol, au-delà d'une profondeur définie par le maître d'oeuvre, et
qui correspond à la prise en considération d'éventuels terrassements en pied du mur.
l'our cette vérification, on se référera aux méthodes exposées dans les documents MUR
73 et au projet de Fascicule 62.
Schématiquement, les coefficients de sécurité demandés sont :
• stabilité au poinçonnement
La vérification est du type :
avec :
qr = charge de rupture du sol de fondation estimée d'après les caractéristiques du sol
selon les procédures recommandées habituellement ou en vigueur ;
qo = contrainte verticale initiale au niveau de la fondation ;
Qref = CT
</4 c o n t r a i n t e appliquée aux trois-quarts de la largeur comprimée ;
y = coefficient de sécurité ;
y = 2,2 pour des ouvrages non soumis à des critères restrictifs de déplacement.
• stabilité au glissement sur la base (horizontale ou inclinée)
_ Ntg (p + b x C
G
~ H -B
Les murs expérimentaux du CER se sont rompus par basculement vers l'avant et "écrase-
ment" du Texsol en pied du mur. A partir de cette observation, J. Marchai a proposé une
Tiéthode d'étude de la stabilité interne fondée sur l'analyse des contraintes au voisinage
immédiat du parement et exposée dans l'annexe 1 "Calcul de la résistance en compres-
sion simple du Texsol. Mode d'élaboration et conditions d'utilisation des abaques".
Dans la grande majorité des cas, on pourra s'appuyer sur la méthode exposée ci-après,
utilisant les mêmes concepts mais d'application plus simple, et qui se réfère directement
à la résistance en compression simple du Texsol, caractéristique que l'on peut mesurer
par des essais de laboratoire.
Comme on le verra plus loin, pour de nombreux ouvrages, le respect des deux règles
encore plus simples (stabilité au renversement, excentricité de la résultante des efforts à
la base du mur) permet de s'affranchir de l'étude de stabilité interne.
28
Méthode pratique de vérification de la stabilité vis-à-vis du poinçonnement interne
Elle consiste à comparer la contrainte normale à 1 "avant du mur. déterminée sur un plan
perpendiculaire au parement O (/li , avec la résistance en compression simple du Texsol.
Par commodité, on pourra calculer le torseur des efforts au centre de la base du mur de
composantes M, f\, F , puis procéder à une rotation d'axes d'angle — Xav (fîg. 21).
M' = M
Le diagramme de contrainte est supposé linéaire, trapézoïdal ou triangulaire,
d'où :
M_
e = lig. 21 Méthode de calcul des contraintes sur un
F,, plan perpendiculaire au parement.
B = B COS (~ - Xilv)
°m I =-JL (• + O
B
si
"I
Cette contrainte avant est comparée à la résistance en compression du Texsol pour un
angle de dépôt équivalent, et mesurée de préférence sur éprouvette.
Fig. : :
\ -e
Dans le cas où l'on ne dispose pas d'es-
sais en compression simple avec un plan
de dépôt incliné à 9 , on pourra prendre,
pour tenir compte de l'inclinaison du plan
de dépôt, la valeur Rr (9 = 0) affectée
d'un coefficient réducteur de 1 % par
degré d'inclinaison de ce plan.
29
Critère de stabilité basé sur le calcul de la stabilité au renversement et de Vexcentricité
de la résultante à la base du mur
L'analyse de stabilité des murs du CER indique qu'au moment de la rupture par poinçon-
nement, le coefficient de sécurité, vis-à-vis du renversement par rotation autour de l'arête
avant, est inférieur à 1,1.
Le coefficient de sécurité, vis-à-vis de ce critère d'équilibre statique, est fonction princi-
palement de la géométrie du mur et vient en complément du critère de poinçonnemenl
interne qui lui varie avec le niveau de contrainte, et donc la hauteur du mur.
Le coefficient de sécurité au renversement est défini par :
Mt poids du mur/0
F,. =
Mr poussée/0
Le calcul ne prend pas en compte de force stabilisatrice liée à la cohésion du Texsol dans
la section horizontale passant par 0, ce qui revient à supposer que le Texsol a une résis-
tance nulle en traction.
Le coefficient Fr, déduit d'un calcul d'équilibre statique, est indépendant des caractéristi-
ques C, et (p, du Texsol.
Pour les murs de hauteur supérieure à 8 m, outre ces deux critères, on devra vérifier la
stabilité vis-à-vis du poinçonnement interne selon la méthode exposée au paragraphe
'Méthode pratique de vérification de stabilité vis-à-vis du poinçonnement interne".
Le coefficient de sécurité :
F= ^ 1
à atteindre est Fp > 2 pour les ouvrages non soumis à des règles strictes de déformations.
50
Pour des cas particuliers où le déplacement en tête doit rester inférieur à 1 % de la hau-
teur, on pourra exiger des coefficients plus élevés F > 2,5 ou F. > 3.
III.5 - Conclusion
31
—
CRITÈRES A VÉRIFIER ET COEFFICIENTS DE SECURITE •<-
Calcul en rupture
Calcul en rupture
circulaire
non circulaire
ou non circulaire
STABILITÉ EXTERNE
1. Choix de ] "inclinaison de la poussée :
* Ouvrage en déblai : Poussée terre-plein * Poinçonnement <?ref = Os 4
STABILITÉ INTERNE
3. Étude de la stabilité interne (base du parement) :
* Excentricité de la résultante
* Stabilité au renversement
* Critère d'excentricité e ^ 6/4
* Stabilité au renversement FR J: 1.5
* Stabilité au poinçonnement interne
Rr
o'av « - r
NON
FP
i Rc = Résistance en compression simple du Texsol
Critère de stabilité au poinçonnement interne a'al = Contrainte avant, calculée sur une section perpendiculairement
au parement, avec distribution linéaire de contrainte
Rc : Résistance à la compression simple F p = Coefficient de sécurité
Fp-2
FIN
MATÉRIAU: DONNÉES POUR LE CALCUL DES OUVRAGES
I. PROJET PRÉDIMENSIONNEMENT
Conditions de référence :
* Matériau Texsol de référence T,
OUI. Conditions de travail retenues * RCi = f{d) . NON
* C, = /(ot, dt) pour une teneur en fil d.
* Cs
-NON-
Teneur en fil d, du T,
Recherche du Tj le plus proche
Données de calcul :
, Rc,
OU
* C;, ouy = ( C o i o u ; - C s ) kPa
C, = (Cf -
FIN
MATÉRIAU: DONNÉES POUR LE CALCUL DES OUVRAGES
2. CHANTIER : ÉTUDES D'EXÉCUTION
ESSAIS DE CONVENANCE
^
u Conditions de référence prise en compte pour le dimen-
Conditions d'exécution :
* Sable, fil, teneur en fil sionnement :
* Mode de mise en œuvre * Matériau Texsol de référence T,
* Rc, = f(d)
OUI * Cj = f{i.,d,) pour une teneur en fil d, NON
* C,
Ajustement en teneur
en fil pour obtenir
RCt = R, de l'étude
11\
IV - DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES ANNEXES
La réalisation des ouvrages de soutènement comporte, dans la plupart des cas, un aména-
gement de bêche d'ancrage. Le projet définit une dimension et un profil en travers théori-
que de la bêche (fig. 26). Il est conseillé d'apporter un soin particulier au réglage du fond
de bêche, afin de ne pas créer de point bas sur le profil en dehors de ceux équipés d'un
exutoire.
Le remplissage de la bêche d'ancrage se fera le plus rapidement possible, pour éviter les
éboulements et pour mettre l'ouvrage hors d'eau (risque d'inondation de la fouille
momentanément sans exutoire).
En général, l'ouvrage de Texsol est drainant et non érodable et joue ainsi le rôle de mas-
que drainant. Il est cependant important que le mur de Texsol ne se sature pas d'eau
(cf. paragraphe II.3.a "Les sols"). Dans un tel cas (venues d'eau interne importantes,
régime hydraulique particulier), il convient de réaliser les dispositifs adéquats pour le
drainage et l'évacuation des eaux. Il est conseillé d'analyser, avec beaucoup d'attention,
l'évacuation superficielle des eaux aux abords des massifs de Texsol (pas de déversement
d'eau sur le mur, descente d'eau à travers le mur à étanchéité absolument fiable, cunettes
bétonnées en pied de mur, etc.).
V - EXECUTION DU CHANTIER
La cohésion du matériau, qui se manifeste dès que le mélange sol-fil est réalisé, impose
d'effectuer la fabrication du mélange et sa mise en oeuvre en une seule opération.
La description des machines conçues et réalisées pour cela et leur mode d'emploi sont
spécifiés dans le Plan d'Assurance Qualité (PAQ) de l'entreprise.
En l'état actuel de la technique, seules les machines de type texsolette, texsoleuse 001 et
texsoleuse 010 sont autorisées (cf. annexe 3). Il en découle que le fil est toujours condi-
tionné en bobine.
35
V.l - Travaux préparatoires
Les talus de déblais sont exécutés à l'avancement ou à plots alternés avec un phasage,
fonction de la stabilité à court terme du talus en place.
Le déblai est taillé au profil théorique, puis les petites loupes instables sont ensuite éva-
cuées.
Le chemin de roulement des machines doit être suffisamment soigné pour assurer leur
traficabilité et pour garantir également la géométrie des dépôts de sable et de fils prévue :
- profondeur d'ornière sous passage d'essieux de la machine < 2 cm ;
- absence d'éléments caillouteux ou rocheux sur la piste avec un réglage à ± 3 cm par
rapport à la surface théorique.
La fouille est réceptionnée à titre de vérification de la qualité des travaux préparatoires
et, s'il est prévu, de l'exécution du dispositif de drainage. Si ce dernier n'est pas prévu et
s'il s'avère nécessaire, il sera procédé à sa mise en place.
Les stocks de sol et de fils doivent être suffisants, d'une part pour assurer la continuité
du chantier aux cadences journalières prévues compte tenu des aléas de livraison, et
d'autre part pour effectuer les contrôles de qualité avant leur emploi lorsque ces derniers
ne sont pas réalisés sur les lieux de production.
L'aire de stockage est conçue pour évacuer l'eau d'essorage du sable et éviter l'accumu-
lation des eaux de pluie. Les bobines de fils sont stockées à l'abri de la pluie et du soleil
ainsi que des chocs. Elles sont manipulées au moyen de pinces spécifiques sans préhen-
sion sur leur surface latérale extérieure.
36
sable sur la surface de dépôt doivent être simultanées, les balayages successifs, par le
sable d'une part et le fil d'autre part sont interdits. Il en est de même pour un décalage
entre les surfaces couvertes par le sable et le fil.
L'épaisseur et l'inclinaison vers le talus à soutenir de la couche élémentaire sont préci-
sées par le CCTP, à défaut par le PAQ de l'entreprise.
L'épaisseur élémentaire de la couche est réalisée en un maximum de trois passes de la
machine. Elle doit être en tout cas compatible avec les possibilités des moyens de com-
pactage. Son inclinaison minimale pourrait être de 10°.
L'emploi de coffrage pour maintenir, durant sa fabrication, le parement extérieur du mur
Texsol est fortement déconseillé. Dans le cas contraire, et pour permettre une bonne qua-
lité de compactage, il est strictement interdit de compacter le Texsol avant décoffrage.
L'homogénéité transversale du dosage en fil (selon l'épaisseur du soutènement) doit être
assurée sur toute l'épaisseur réelle du soutènement (épaisseur théorique + comblement
des vides provenant des purges des loupes instables).
Le CCTP précise les différentes phases de construction et notamment la longueur mini-
male d'un plot (longueur du soutènement élémentaire). Sauf exception, raccordement
d'un ouvrage par exemple, les joints, selon la hauteur de l'ouvrage, ne sont pas verticaux
mais inclinés par rapport à la verticale. Le CCTP peut prescrire des redans.
V.4 - Compactage
Le compactage est assuré par des plaques, pilonneuses, rouleaux vibrants ou dispositifs
spéciaux. En l'absence de planche d'essais de compactage, on pourra utiliser les indica-
tions de la Recommandation pour les Terrassements Routiers ( R T R ) OU de la Note
Technique Remblais de Tranchées (NTRT) pour choisir les compacteurs et déterminer leur
mode d'emploi.
Il est recommandé de commencer le compactage du côté intérieur du soutènement (côté
talus à soutenir). Le réglage du talus par poussée horizontale sur le Texsol est fortement
déconseillé.
Sauf indication particulière au CCTP, la densité sèche requise doit toujours être > 95 % de
celle de l'essai Proctor normal. Sauf cas particuliers techniquement justifiés, elle ne doit
pas être supérieure à la densité Proctor normal.
37
Fig. 27 Solution de type engazonnement.
Wa
Fig. 30 Quelques applications.
Bâtiment jppp
§8 -r
<• , . • • . . • » -
Soutènements dans le parc de loisirs Astérix - Plaill) Flargissement autoroute Al2 - Bois d'Arcy.
(avant enga/onnement).
Talus du CD 464 - Belle Herbe - Doubs. Ah - Reprise de culée d'ouvrage en sous œuvre
Suvigny-sur-Orge
39
VI - CONTRÔLK DE QUALITÉ
La méthode de contrôle préconisée tient compte de l'état actuel de nos connaissances sur
le Texsol. Elle est fondée essentiellement sur le contrôle des constituants du mélange et
de son exécution (matériel de mise en oeuvre et méthode de travail).
Elle procède par des mesures de contrôle et par la surveillance de l'exécution.
Le contrôle extérieur sera défini en fonction du PAQ de l'entreprise. La procédure recom-
mandée ci-dessous présente, à titre indicatif, le contenu d'ensemble des opérations néces-
saires à l'obtention de la qualité.
Sur chantier, on s'assurera du bon état des matériels et des composants permettant les
différentes fonctions, ainsi que des dispositifs de réglage et de contrôle. La procédure
indiquée, ci-dessous, propose la méthodologie à suivre.
40
- doseur de sable ;
- convoyeurs à bande ou tuyaux de transport ;
- projeteur à courroie ou tête de projection.
b. chaîne d'alimentation en fi]
- cantres : supports des bobines et fermeture du cantre ;
- chemin de fi] : état des oeillets céramiques, fixation des tubes guides, état de ces tubes
(déformation, détérioration éventuelles, etc.) ;
- alimentation en eau ou air, filtres, pression motrice et débit du fluide.
2. Moyens de compactage
- conformité des compacteurs ;
- état de fonctionnement : vibration.
41
- les paramètres de fonctionnement des machines ;
- le compactage : épaisseur des couches, réglage des couches, nombre de passes du com-
pacteur ou suivi au contrôlographe ;
- éventuellement, le contrôle de l'implantation et le suivi pendant la construction du tas-
sement (construction en zone de sol compressible par exemple).
42
ANNEXES
ANNEXE 1
Notations
T = y sin 2P = /^r.sinPcosP
cr, = R c
A la rupture :
, (P)
R = min
cos (p) [sin (p) - cos (P) tg ((p,)]
R - min
cos (p) sin (P - cp,)
43
La détermination de Rr nécessite de rechercher la direction de plan correspondant au
minimum de la fonction.
Si la courbe de cohésion C, (B) n'est pas définie par une fonction numérique, le calcul ne
peut se faire que pas à pas pour les valeurs successives de B = a + 9.
Dans la plage des valeurs de a utiles, on a exprimé la fonction C, (a) expérimentale
(fig. 33) par une fonction polynomiale de degré variable (approximation par la méthode
des moindres carrés) à partir d'une première série de résultats d'essai indiqués à la figure
33. Les valeurs de C sont légèrement différentes de celles fournies dans le présent guide
technique.
Un ajustement convenable est fourni par l'équation du second degré :
C, (a) = 31.5 - 0.2 a + 0.05 or pour 25° < a < 65°
On obtient ainsi les valeurs de Rt. fonction de :
(p, angle de frottement du Texsol.
8 inclinaison du plan de dépôt dans l'éprouvette.
R, (6)
Les valeurs obtenues pour Rc (6) et le coefficient réducteur / = — ' _ sont présen-
tés sous forme d'abaques. <^ '
Dans le cas d'un mur Texsol à parement avant incliné à \av, la référence à l'état de
compression simple, revient à considérer une éprouvette d'axe parallèle au parement
(fig. 34 a et b).
c, (kPal
/72° 290kF
f
200 -
200kPa
100 .
jf 40° 100kPa
y
-^23° 50kPa
a = 0°
C = 10kPa 10° 25kPa
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
a Cl
Fig. 33 Anisotropie de cohésion du Texsol. Étude lig. 34a Correspondance entre mur et éprouvette
paramétrique. de laboratoire. État de compression simple du Texsol.
14
Pour l'utilisation des abaques (fig. 35 a et b), à l'angle 9, on doit substituer l'angle 9 ,
qui correspond à l'angle du plan de dépôt par rapport à la normale au parement, soit :
1000 -
RC (0)/RCI0 = C
1.1
800 -
1
0.9
600 -
0.8
0.7
400 - 0,6
0,5 4 ^ ip =
/no 0,4
-2 5 0 2.5 5 7.5 10 12.5 15 17.5 20 22.5 25 0 10 20
Angle de dépôt 0(G
Fig. 35a Résistance; en compression en fonction Fig. 35/> Coetlicienl de réduction à affecter à Rt en
de 6'. fonction de 6.
Exemple
4b
ANNEXE 2
2. poussée inclinée à ô - + - (p ;
2 e 2e
La figure 37 donne les valeurs des excentricités relatives —— et —— pour les différents
cas étudiés.
Pour une poussée horizontale ou inclinée à 5 = + r <p, on a toujours —— et — - < 0,5.
Texsol
Ï T = 18kN/m3
CT (fl)
>PT = 3 8 °
46
Fig. 38 Murs en Texsol - Hauteur 5 m - Plan de dépôt 0 = + 15°.
Sécurité au grand glissement F = 1,5. Sécurité au renversement FR = 1,5.
Cas n° I - Poussée horizontale.
W Poids du mur.
e Excentricité de la résultante sur le plan horizontal passant par 0.
e' Excentricité de la résultante sur le plan perpendiculaire au parement passant par 0.
2e le1
—<— Excentricités relatives.
H li
",„. ",» Contraintes avant et arrière sur un plan horizontal, en supposant une répartition linéaire (triangulaire ou
trapézoïdale).
(TaB-L Contrainte avant, répartition linéaire sur un plan perpendiculaire au parement.
R Résistance en compression simple calculée en tenant compte de l'inclinaison du plan de dépôt (lig. 35).
i>
w= 73.8 kN
e = 0.16 m e' - 0.13 m
2e _ 2e'
0.23 - 0.21
B'
P = 47.6kN
a,,, = 17 k l'a
a,,,. = 88 k Pa = 121 kPa
F ti = 2,23 R - 475 kPa
1 p = 3,9
O.45m
W = 83.2 kN
e = 0,18 m e = 0.16 m
2e' = 0,26
l7
P - 51,6kN a,,,. == 12 kPa
o,,, == 106 kPa 138 kPa
63°2 F (i = 2,20 R, = 550 kPa
72°5 FP =4
1.40m
0.75m
W = 96.7 kN
e = 0.21 m 0.18 m
47
Fig. 39 Murs en Texsol - Hauteur 5 m - Plan de dépôt 0 = + 15°.
Sécurité au grand glissement F - 1.5. Sécurité au renversement FR - 1,5.
2
Cis n° 2 - Poussée 5 = + - <p.
W Poids du mur.
e Excentricité de la résultante sur le plan horizontal passant par 0.
e' Excentricité de la résultante sur le plan perpendiculaire au parement passant par 0.
2c le'
— / — Excentricités relatives.
B B'
",„. ",„ Contraintes avant et arrière sur un plan horizontal, en supposant une répartition linéaire (triangulaire ou
trapézoïdale).
0 , 1 Contrainte avant, répartition linéaire sur un plan perpendiculaire au parement.
R Résistance en compression simple calculée en tenant compte de l'inclinaison du plan de dépôt (tig. 35).
R,
F,. Coefficient de sécurité au poinçonnement interne F P = — .
I',i Coefficient de sécurité vis-à-vis du glissement sur un plan horizontal.
0.24m
W = 73,8 kN
e = 0,16 m e 0,13 m
1 = °' 23 2e[
IV
0,21
0.45m
W = 83,2 kN
e — 0,23 n i e' = 0,20 m
2e _ 2e'
0.33 - 0,32
IV
?a< = 0
0,78m
W = 98 kN
e = 0,32 m e' = 0,29 m
2e 2e'
0,46 = 0,43
B~ B'
j,, = 0
r
48
Fig. 40 Murs en Texsol - Hauteur 5 m - Plan de dépôt 6 = + 15°.
Séeurité au grand glissement F = 1,5. Sécurité au renversement FR = 1,5.
Cas n° 3 - Poussée inclinée S = + <p.
W Poids du mur.
e Excentricité de la résultante sur le plan horizontal passant par 0.
e' Excentricité de la résultante sur le plan perpendiculaire au parement passant par 0
2e 2e'
—i— Excentricités relatives.
n n
a,,,., o,,r Contraintes avant et arrière sur un plan horizontal, en supposant une répartition linéaire (trianiuilaire ou
trapézoïdale).
CT,,,,1 Contrainte avant, répartition linéaire sur un plan perpendiculaire au parement.
R,. Résistance en compression simple calculée en tenant compte de l'inclinaison du plan de dépôt (fig. 35).
F,. Coefficient de sécurité au poinçonnement interne F,, = ——
o«,.±
F,, Coefficient de sécurité vis-à-vis du glissement sur un plan horizontal.
W = 66.2 kN
e = 0.31 m c = 0.26 m
2c 2S_
= 0,44 = 0,42
H
aur = 0
am == 138 kPa = 180 kl>a
FG = 1.96 R = 530 k P a
F,, = 2,9
1,40m
W == 72 kN
e = 0.38 m = 0.32 m
2e'
!= «* = 0.50
Bl7
Gar = 0
a,,,, == 191 kPa = 221 kPa
F G == 1.85 - 635 kPa
80
= 2,9
1.40m
W = 83.2 kN
e = 0.32 m e 0,38 m
2e'
B = °" 43 l7
0.56
CTur = 0
49
ANNEXE 3
II. 1 - Texsolette
Les fibres textiles sont, selon leur mode de production, classées en deux grandes familles,
les fibres textiles naturelles et les fibres textiles chimiques.
Ces fibres sont soit d'origine végétale comme le coton ou le jute, soit d'origine animale
comme la soie ou la laine, soit d'origine minérale comme l'amiante.
Ce terme générique désigne l'ensemble des matières textiles créées par l'industrie
moderne. Les fibres textiles chimiques sont divisées en trois groupes : les textiles artifi-
ciels, synthétiques et minéraux.
Les fibres textiles artificielles peuvent être à base de cellulose comme les rayonnes ou à
base de matières protéiques. Les fibres textiles synthétiques sont produites par filage de
macromolécules obtenues par polymérisation ou polycondensation de monomères. On
peut citer :
• Les polyamides (PA). Les plus communément connus sont le Nylon 66 (marque com-
merciale du PA 6-6), le Rilsan (PA 11) et le Kevlar (PA aromatique) ;
• Les polyesters (PES) par exemple Tergal, Dacron, Diolen, etc. (marques commer-
ciales) ;
50
• Le polyéthylène (PE) par exemple Courlène, etc. (marques commerciales) ;
• Le polypropylène (PP) ;
• Le chlorure de polyvinyle (PVC), l'alcool polyvinylique (PVA) etc..
Les libres minérales sont les verres textiles.
Actuellement, le procédé Texsol utilise les fils textiles chimiques synthétiques en polyes-
ter issus de l'industrie textile. Ce sont des fils à base de filaments continus, obtenus par
filage de polymères fondus suivi d'un étirage poussé leur conférant des caractéristiques
mécaniques intéressantes destinées en particulier à leur emploi dit "technique" (fig. 41a,
41b et tableau III).
Ensimage par
pulvérisation
Délivreu
Le diamètre des filaments est de l'ordre de quelques micromètres et celui des fils cou-
ramment utilisés est de l'ordre du 1/10 de millimètre (fig. 44 et 45).
En fonction de leur ténacité, les fils synthétiques sont appelés normaux (ou standard) ou
haute ténacité (fig. 42). On peut également signaler, pour leur possibilité d'emploi les
bandelettes textiles obtenues par découpage de film de polymères.
51
Le choix du polymère de base des fils textiles utilisables dans le mélange Texsol dépend
de sa contribution au plan des performances notamment mécaniques du mélange, de son
comportement à long terme et bien entendu de son coût.
La définition des fils et de leurs présentations tiennent compte de leur "texsolabilité"
c'est-à-dire de leur aptitude à être utilisés et manipulés dans le processus de mise en oeu-
vre des différentes machines texsoleuses en particulier la dévidabilité des bobines de fil à
vitesse élevée, l'état de surface des fils, leur résistance à l'abrasion et la stabilité de leur
assemblage.
Des études spécifiques ont été entreprises en laboratoire sur des éprouvettes Texsol dans
le domaine du comportement en fluage et en fatigue sous chargements répétés. Des essais
de contrôle de caractéristiques mécaniques des fils, ayant subi des sollicitations mécani-
ques de mise en oeuvre ou de fonctionnement extrême et des attaques chimiques dans un
milieu à basicité variable, ont été également réalisés. Ils ont permis d'apprécier le com-
portement des fils dans le composite et de définir les spécifications et les recommanda-
tions indiquées dans cette note.
Enfin, signalons, en ce qui concerne l'aspect inflammabilité et résistance aux insectes ou
aux microorganismes, que les fibres de polymères , et en particulier le polyester, utilisées
en association avec le sol présentent un comportement satisfaisant. Elles n'attirent pas les
rongeurs.
Fig. 44 Vue de fils textiles de différents titres.
Fig. 45 Fil de 50dtex éelaté montrant les filaments. Vue au microscope. Grossissement * 200.
53
I.C - Terminologie textile
Matière textile
Terme englobant les matières fibreuses ou filamenteuses, naturelles ou chimiques, desti-
nées à la fabrication d'articles textiles tels que fils, tissus, tricots, filets, cordages, tres-
ses, feutre, etc..
Fibre textile
Elément caractérisé par sa flexibilité, sa finesse, sa grande longueur par rapport à son
diamètre, qui le rend apte à des applications textiles. Il peut s'agir de filaments ou de
fibres discontinues.
Filament
Fibre textile de très grande longueur, dite continue.
Fil
Terme général désignant, quelle que soit sa structure simple ou complexe, un assemblage
de grande longueur de fibres textiles, de filaments (fil continu) ou de fibres discontinues
(filé) directement utilisable pour des fabrications textiles.
Fil monofilament
Fil constitué d'un seul filament avec ou sans torsion. Ce monofilament doit être suffisam-
ment résistant et flexible pour être tissé, tricoté ou tressé, etc..
Fil multifilament
Fil constitué de plusieurs filaments avec ou sans torsion.
Masse linéique
Masse par unité de longueur.
Elle doit être exprimée en tex ou ses multiples ou sous-multiples.
La masse linéique (ou TITRE) d'un textile exprimée en tex est égale à la masse en gram-
mes de 1000 m de ce produit textile. Le tex est une unité directe décimale et métrique.
Les principaux multiples et sous-multiples sont le kilotex (ktex) et le décitex (dtex).
Exemple : 167 dtex correspond à une masse linéique de 16,7 g pour 1000 m de fil.
Caractéristiques mécaniques
Force de rupture
Force maximale que peut supporter l'éprouvette dans un essai de traction conduit jusqu'à
la rupture. Elle est exprimée en newtons ou en ses multiples et sous-multiples.
Allongement de rupture
Allongement correspondant à la force de rupture.
Sans autre précision, l'allongement de rupture désigne "l'allongement relatif de rupture
exprimé en pourcent de la longueur initiale.
Fibres
Acier 7,8 30 2 200
Verre 2.5 100 3 so
Aramide 1.4 200 4 60
Polyester 1.38 30 à 70 10 à 25 11 à 15
Polypropylène 0.9 30 à 70 3 à 90 4 à 5
Polyamide 6-6 1.1 40 à 80 16 à 25 4 à 8
Coton 1.5 40 10 10
II.l - La texsolette
II s'agit d'un atelier de mélange et de mise en oeuvre composé d'un ensemble de maté-
riels manipulés soit manuellement, soit automatiquement (fig. 46 et 47). Dans ce dernier
cas, la tête de mélange est montée sur un porteur mécanique de type nacelle.
Le matériel de base est une machine de projection de béton ou de granulats appelée éga-
lement guniteuse. Le transport est de type pneumatique. Son alimentation en air com-
primé est assurée par un compresseur d'air à grand débit. L'alimentation en sable est
effectuée soit par un chargeur et un convoyeur à bande soit par un rayon raclant. Le
sable est amené jusqu'au point de mise en place dans un tuyau flexible de longueur
variable. La sortie de sable est munie d'un ralentisseur et portée soit par un opérateur soit
par un porteur mécanique.
55
Chaîne d'alimentation en fil
II s'agit d'une machine automobile de mélange et de mise en oeuvre. Elle est constituée
d'une chaine sable, d'une chaîne fil et d'un porteur (fig. 48).
Elle est composée d'une tête de projection de fils et des cantres à bobines de fils. La trac-
tion de fil est effectuée par un délivreur positif couplé aux éjecteurs-tracteurs. Ces der-
niers sont animés d'un mouvement motorisé permettant une géométrie de distribution de
fil bien définie et sans frisure. Des bobines aux éjecteurs, les fils sont groupés, guidés
et protégés par des éléments linéaires de tubes rigides.
L'ensemble est porté par un châssis de pelle sur chenille muni d'une flèche rigide. Le
mouvement du porteur à vitesse de translation lente, couplé à celui de la rampe d'éjec-
teurs, assure le plan de balayage nécessaire à la construction de l'ouvrage.
Cette machine convient aux chantiers linéaires de volume important. Sa production jour-
nalière est de Tordre de 150 m' de Texsol mis en place.
Fig. 4X Texsoleuse T001 avec une tête de projection de lils de dix éjecteurs et de quarante bobines de fil,
57
III - MATERIELS DE MELANGE ET DE FABRICATION DES EPROUVETTES
EN LABORATOIRE
Fig. 49 Texsoleuse T010 avec une tête de projection de fils de douze éjecteurs et quarante-huit bobines de
59
IV - MESURE DE TENEUR EN FIL DU TEXSOL SUR CHANTIER
Elle consiste à mesurer, machine à l'arrêt, les débits des constituants par prélèvement
séparé des fils et du sable et par pesée des constituants secs (fig. 53a et b).
Contrôle de teneur
en lil par prélèvements
séparés des eonstituants.
Fig. 53a
60
IV.2 - Méthode de prélèvement du mélange
Contrôle de teneur
en lil par prélèvement en continu
du mélange.
Fig. 54a
: •• .<m
lit 54/>
Fig. 54c
(SI
Cette méthode s'adapte parfaitement à la cadence de production des machines de type
texsoleuse. Un dispositif de prélèvement du Texsol en continu à la surface de mise en
oeuvre a été mis au point et expérimenté sur différents chantiers. Il est constitué d'un
'brancard" muni d'une bâche plastique et d'une grille métallique permettant de récupérer
et de séparer à la chute du mélange les fils textiles et le sable.
Les prélèvements sont représentatifs du mélange en place.
Cette méthode peut être utilisée pour les contrôles courants ou ponctuels de teneur en fil
pendant la mise en oeuvre.
Fig. 55.
20,
62
VII - FICHES DE CONTRÔLE TYPES
TEXSOL
Contrôle de mise en œuvre
Mesure de teneur en fil (méthode de prélèvement du mélange)
CHANTIER : DATE :
MACHINE : HEURE
OPÉRATEUR :
OUVRAGE CONTRÔLÉ
1
2
3
Moyenne W % =
SABLE
Essai Débit
Temps de prélèvement Poids Poids
n° humide sec
t(s)
(Ph) (Ps)
1
3
Moyenne S =
T e n e u r e n fil
63
TEXSOL
Contrôle de mise en œuvre
Mesure de teneur en fil (méthode de prélèvement séparé des constituants)
CHANTIER : DATE :
MACHINE : HEURE
OPÉRATEUR :
OUVRAGE CONTRÔLÉ
FIL
1 ss.ll Débit
Temps de prélèvement Poids Poids
n°
t(s) humide sec
(fh) (fs)
1
2
3
Moyenne F =
1
2
3
Moyenne W % =
1
2
3
Moyenne S =
III. TENEUR PONDÉRALE EN FIL
Teneur en fil
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Vienne et Valence, RGRA, 629, avr., pp. 35-48.
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SETRA, Projet de fascicule 62, Titre V, Règles techniques de conception et de calcul des fondations
des ouvrages de génie civil. (A paraître).
65
Ce document est propriété de l'Administration, il ne pourra être utilisé ou reproduit, même
partiellement, sans l'autorisation du LCPC ou du SHTRA.
ABSTRACT
Texsol", a blend of sand and synthetic threads, is a composite material having mechanical
and hydraulic properties that can be very useful in the construction of retaining walls. It can
also be planted with grass to blend in harmoniously with the environment.
rhis document provides practical design and construction rules for Texsol retaining walls
for the guidance of project supervisors and engineering departments. It is based on :
- available knowledge of the properties of the material ;
- experiments conducted on full-scale structures loaded to failure ;
- observations made on actual structures during construction and after commissioning.
Four main points are dealt with in turn :
- The material (mechanical and hydraulic properties, spécifications of constituent mate-
rials. points covered by the laboiratory investigation).
— The tunctioning and design of Texsol retaining walls.
- Execution (preparatory work, storage of materials, fabrication, compaction. finishing).
— Quality control.
A number of appendices deal with a few spécial aspects of the design methods, the techno-
logy of fabrication of the material and the inspection tests that can be applied.