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Groupe 3 : Collet Pol/ Huet Alexis/ Polard Pierre-Louis UE – 3 Mme Bonnaure – Mallet

Le 18/10/17

L’émail
L’émail est : avasculaire, acelullaire, et non innervée.

• Email = système chimique complexe qui participe à :


- de nombreux processus tels que le transport d’ions de la salive vers la dentine
- des réactions d’échanges ioniques avec la salive responsable de phénomènes de
démineralisation-reminéralisation
• Différent d’un système inerte.
• Un auto assemblage unique dans le monde minéral.

Fluor favorise la reminéralisation de l’émail déminéralisé par les acides.

Généralités

Sur une dent, on distingue

• L’émail, formé par amélogenèse


• Les dentines : coronaire, radiculaire, sous jacentes à l’émail, formées par dentinogenèse
• La pulpe, partie la plus profonde, se trouve en communication avec le
parodonte

Le parodonte est quant à lui formé de


• L’os alvéolaire
• Le ligament alvéolo-dentaire
• Le cément
• La gencive, qui comprend
o Un épithélium
o Un tissu conjonctif appelé chorion

L’émail définitif est plus une structure qu’un tissu, puisqu’il est acellulaire, avasculaire et
non innervé. Ces caractéristiques impliquent qu’il ne se renouvelle pas, lorsqu’on perd
quelques millimètres de couronne seuls des ciments artificiels peuvent les remplacer.

L’émail recouvre la coronée (couronne), formant une coque au dessus de la


dentine.

Il constitue un système chimique très complexe qui participe à de nombreux processus :


• Transport d’ions de la salive a la dentine
• Réactions d’échange qui aboutissent a des processus importants de
déminéralisation/ reminéralisation
o Cette caractéristique est beaucoup utilisée en dentisterie esthétique
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Ce n’est pas un système inerte.

Ex du coca cola : pH entre 2 et 3. La salive ayant un pH de 6,9 – 7, la consommation de


cette boisson déminéralise la dent, les protéines salivaires prennent un choc et
spontanément avec la salive, les systèmes tampons permettent une reminéralisation

L’émail est donc un auto-assemblage unique dans le monde minéral, avec de nombreuses
particularités, en particulier chimiques.

C’est la structure la plus dure et la plus calcifiée de l’organisme (5 – 8 sur l’échelle de


Mohs, 260 – 360 de Knoop et 300 – 400 de Vickers), c’est un matériau qu’on ne sait pas
reproduire artificiellement, on utilise pour le remplacer des céramiques qui tendent à s’en
approcher.
Il est très étudié dans l’aéronautique pour le développement du fuselage avant.

Epaisseur de l’émail :

• Constitue une coiffe de 2,5 mm d’épaisseur au niveau des cuspides des molaires (où son
épaisseur est maximale
• Se termine en lame mince de quelques microns au niveau du collet
• Du fait de cette faible épaisseur, des pertes d’émail sont à ce niveau responsables
d’atteintes de la dentine
• Sur l’émail des dents temporaires, l’épaisseur est environ réduite de moitié.

L’émail en microscopie optique

• L’émail est un tissu dur, calcifié, difficile à étudier histologiquement.


• On peut y observer des stries
• C’est un système hautement anisotropique: c’est à dire qu’il est capable de subir des
modifications de température et de pression sans être modifié dans sa composition
et sans se fracturer
• Composé de trois systèmes :
o Les cristaux de l’émail
o La matrice organique
o L’eau à l’état libre ou lié

A l’échelle macroscopique: il est hautement minéralisé et insoluble

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Observé en MET et MEB
• Petits cristaux inorganiques avec des interstices minuscules entre eux
• Ces interstices sont remplis de matrice organique et d’eau

• L’émail est constitué à 96% de matrice minérale et 4% de matériel organique et d’eau


(reliquats de l’activité synthétique de l’améloblaste pendant l’amélogenèse)

L’émail est organisé en prismes et substance interprismatique composés de cristaux


(cristallites) d’apatites carbonatées formées d’hydroxyapatites polysubstituées.

L’apatite présente de nombreuses substitutions ioniques :

2+ 2+
• Ca par Sr

3- 2- -
• PO4 par CO3 ou F

Ces substitutions augmentent sa stabilité chimique face aux agressions acides constantes
du milieu buccal et de son microbiote.

Utiliser du fluor aide à la reminéralisation de l’émail, c’est donc un matériau efficace dans
l’hygiène bucco-dentaire

En cas d’excès de fluor, des fluoroses se développent, c’est pourquoi il faut des
dentifrices adaptés pour les enfants (doses de fluor croissantes jusqu’à 12 ans)

I. Structure et ultrastructure

1) Structure en prismes
En raison de sa nature minérale, l’émail est difficile à étudier. Quand déminéralisé, il reste
seulement la structure organique faible

Il peut être étudié sur coupes épaisses en microscopie optique. A l’aide de lumière
transmise, on peut observer qu’il est constitué de baguettes ou prismes (rods).

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Les prismes de l’émail

• Minéralisés, ils parcourent l’émail de la jonction amélo-dentinaire à la surface de la dent


• Leur section est en trou de serrure ou en fer a cheval
• La partie renflée ou cœur des prismes se prolonge par une partie mince ou queue du
prisme
o Dans le cœur des prismes, les cristaux sont alignés parallèlement entre eux : le
grand axe des cristaux (axe C) est parallèle au grand axe du prisme
o Dans la queue, les cristaux divergent par rapport à l’axe précédent
• Ils sont imbriqués les uns dans les autres
o Plus l’intrication des prismes est fine, moins il y a de matrice organique et d’eau
dans la substance interprismatique.
• Diamètre : environ 5 – 7 µm

• Les prismes sont arrangés entre eux de telle sorte que le cœur d’un prisme est logé entre
les queues de deux prismes sous jacents. En conséquence, les cristaux sont orientés
différemment d’un prisme à un autre.

Ce changement d’orientation détermine un léger


espace interprismatique de quelques nanomètres,
occupé par du matériel matriciel : c’est la gaine des
prismes qui entoure le cœur des prismes.

Un prisme en résumé est donc un assemblage de


cristaux qui sont soit dans l’axe du prisme soit
perpendiculaires. Cette architecture est faite pour
permettre la solidité de l’émail, et c’est un
paramètre qui le rend pour l’instant impossible à
synthétiser in vitro

Prolongement de Tomes : email prismatique qui


représente la quasi-totalité de l’émail
Sans prolongement de Tomes : émail aprismatique.

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Formation des prismes


• Lors de la minéralisation de l’émail, les prismes se forment par comblement


de l’espace précédemment occupé par le prolongement de Tomes, puis
par le gel matriciel.
• Au cours de la croissance cristalline, ce gel est repoussé vers la périphérie
• Au niveau du site de sécrétion proximal, on a formation de la substance
interprismatique et au niveau du site distal des prismes en eux même
• La gaine du prisme est formée comme le prisme de cristaux avec un en plus
un peu de matière organique. Elle représente un reliquat matriciel qui
persiste dans l’émail mature.

Les prismes observés dans le sens longitudinal présentent:

• Des alternances de constrictions et de dilatations


• Des striations transversales espacées de 5 à 7 µm

Ces aspects reflètent la rythmicité des séquences :


• Du métabolisme cellulaire
• De l’apposition des couches successives d’émail via des constrictions et les dilatations successives
• Du recul progressif des améloblastes

Il y a un dépôt continu d’émail fabriqué par les améloblastes avec toutefois des phases de
repos et des phases d’activité.

L’organisation des prismes est complexe :

• Les prismes ont un trajet sinueux dans les deux tiers internes de l’émail.
• Ils s’organisent en rayon.
• Les sinuosités intéressent des groupes de prismes (5 à 7).
• Au sein de chaque groupe, les prismes sont parallèles entre eux.

En conséquence, les groupes de prismes s’entrecroisent, ce qui améliore la dureté de


l’émail et sa complexité architecturale.

Sur une coupe d’émail dans la portion centrale de la structure, on observe alternativement
des prismes en section transversale et des prismes en section longitudinale : ce sont les
bandes d’Hunter Schreger. On les voit uniquement sur des coupes en microscopie à
très fort grossissement.

Ce sont des phénomènes optiques liés à la coupe.

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Lorsque les coupes non déminéralisées sont examinées en lumière transmise, les bandes
d’Hunter Schreger forment :

• Des alternances de bandes sombres (parazonies – section longitudinale)


• Et claires (diazonies – section transversale)

Ce sont des phénomènes optiques liés à l’organisation des prismes au sein d’un groupe ou
au niveau de l’organisation des groupes entre eux.

Les cristaux au sein des prismes ont un indice de réfraction de la lumière différent
lorsqu’on les observe selon un plan de coupe ou un autre

Dans le tiers externe de l’émail, le trajet des prismes devient progressivement rectiligne :
les prismes sont alors parallèles entre eux et perpendiculaires à la surface de la dent.
L’émail est donc véritablement organisé en rayon (comme un gâteau de miel) du fait du
mouvement des améloblastes en S et de l’orientation des prismes.

2) Lignes de croissance ou lignes incrémentales

Outre les striations périodiques des prismes qui reflètent la rythmicité de l’amélogenèse,
l’apposition des couches successives d’émail est marquée par des lignes de croissance : les
stries de Retzius.

Les stries de Retzius suivent le contour morphologique de la dent depuis les premières
couches d’émail formées. Elles aboutissent à la surface de la dent. Ces stries sont le reflet
de la rythmicité des améloblastes. (Même principe que pour les lignes cémentantes)

Elles sont espacées de 4 à 150 µm environ (grande marge)

Sur les dents qui se minéralisent à la fois pendant la vie fœtale et après la naissance, une
strie de croissance est plus marquée que les autres : la ligne néo-natale (dents
temporaires et première molaire permanente). Cette strie est liée au passage de la vie
aquatique à la vie aérienne au moment de la naissance) ce qui témoigne de l’arrêt de
progression des amélblaste avec cette strie de Retzius qui est plus marqué au moment de
la naissance et peut être plus marquée en cas de maladie pendant la grossesse, de prises
d’antibiotiques…

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3) Jonction amélo-dentinaire

La première couche d’émail se forme directement sur la dentine peu après le début de la
minéralisation de celle ci.

Le tout début de l’amélogenèse se produit avant que le prolongement de tomes soit


entièrement constitué. Pour cette raison, la première couche d’émail est aprismatique (30
à 50 µm) : c’est l’émail de jonction.

L’améloblaste a un cycle cellulaire couplé avec celui de l’odontoblaste avec un décalage


de 24 à 66 heures. La dentine déjà formée par les odontoblastes déclenche la formation de
l’émail par les améloblastes.

Le prolongement de tomes permet la fabrication d’émail prismatique. Lorsqu’il n’y a pas
de prolongement de tomes, l’émail est aprismatique.

On parle d’émail aprismatique interne pour le différencier de l’émail


aprismatique externe.

Sécrétion de l’émail aprismatique interne


• Les protéines de la matrice de l’émail permettent la formation des cristaux.
• Au niveau de la jonction émail dentine, on a une intrication de la dentine avec la première
couche d’émail formée (aprismatique interne)

4) Email de surface

Cet émail est un peu plus minéralisé que l’émail interne.


A la fin de l’amélogenèse, les améloblastes perdent leur activité sécrétrice et le
prolongement de tomes involue.

L’arrêt de la sécrétion ne se produit pas d’emblée mais de façon graduelle. Une certaine
couche d’émail peut encore s’apposer après l’involution du prolongement de tomes. Cette
apposition terminale aboutira à la formation de la couche aprismatique de surface. L’émail
aprismatique est inconstant.

Au niveau de la surface de la dent, on a des prismes quasiment perpendiculaires, avec au


dessus une couche d’émail aprismatique. Ces structures sont extrêmement sensibles à la
déminéralisation/reminéralisation.

Cette couche est facilement agressée par les bactéries de la plaque


dentaire.

Elle doit donc être protégée :


• Brosses a dents à poil souple pour éviter de dégrader cette couche au brossage
• Eviter les dentifrices abrasifs, il est naïf de croire qu’ils rendent les dents plus blanches
alors qu’ils rendent juste la gencive plus rouge
• Eviter les plaques dentaires en enlevant régulièrement le tartre

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Lors de la mise n'en place de brackets en orthodontie on
déminéralise la surface de l’émail où l’on va coller pour
déminéraliser l’intérieur du prisme mais pas la gaine du
prisme. Cependant sur l’émail aprismatique l’acide va tout
lisser ce qui va empêcher la fixation durable des brackets.

Lorsque les stries de Retzius arrivent à la surface de la dent, une légère dépression de l’émail se
forme

L’ensemble de ces dépressions forme des ondulations à la surface de l’émail. Ce sont les
périkymaties (Péri : autour, Kyma : vague)

NB : ces reliefs auront tendance à s’effacer avec l’âge du fait de l’usure naturelle de la dent

De nombreuses mères inquiètes consultent en raison de la forme en fleur


de lys des dents de leurs enfants en bas âge, c’est le reflet de la
production retardée des améloblastes, cela va disparaitre du fait de
l’usure avec les dents antagonistes, de leur couleur, et des stries, mais
aussi parce que les dents définitives sont plus jaunes que les dents
lactéales du fait que les lactéales ont une couche d’émail moins
importante.

L’origine de l’émail est ectodermique, il se forme uniquement pendant le stade de la


couronne. (souvent dans les QCM), ce qui ne veut pas dire que l’émail se forme uniquement
pendant la vie embryonnaire.

Exemple de fluorose du à un excès de fluor

5) Anomalies génétiques

Amélogenèses imparfaites : plusieurs gènes concernés, ce sont des défis thérapeutiques


pour le chirurgien dentiste

Forme hypomature (taches blanches) de l’amélogenèse imparfaite

• Des mutations ponctuelles situées à proximité du site de coupure de l’amélogénine


• Mutation du gène MMP20 situé sur le chromosome 11
• Mutation du gène KLK4 qui code pour la sérine protéase 17 située sur le chromosome 19
o Au cours du temps cet émail crayeux va s’éroder et finir pas disparaitre, on va finir
par avoir que de la dentine qui elle est innervée, vascularisée et possède des cellules.

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6) Conclusion et conséquences cliniques
L’améloblaste est une cellule exceptionnelle mais très sensible aux changements dans son
environnement (lorsqu’elle est fonctionnelle):

Excès de fluor : perturbation de la fonction de l’améloblaste, émail altéré

II. Composition de l’émail

1) Généralités
• Dents définitives : charge minérale de 95 à 96%
• Dents temporaires : charge minérale de 92 à 98% dans la littérature mais en pratique 94%env.
• Matrice organique : 0,5 % et 2%
• Quantité d’eau, liée et libre (très peu) : entre 2 et 4%

2) Matrice organique
La matrice organique ne représente que 2% du poids tissulaire de l’émail adulte. Elle
contient des protéines (± 58%), des lipides (±40%) et de l’eau (± 2%)

a) Les protéines de l’émail


• Amélogénines (les plus importantes, on sait les synthétiser mais pas encore utilisées
dans les biomatériaux à des fins thérapeutiques dentaires mais par contre utilisées
pour les soins parodentaires)
• Non amélogénines
• Phosphoprotéines

b) Les lipides
• Phospholipides
• Phospholipoprotéines

c) Complexes protéines – polysaccharides


Présents dans une faible proportion : 0,4 – 0,5%

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3) Phase minérale
Essentiellement constituée d’hydroxyapatite : (PO4)6 (OH)2-

Un cristal d’hydroxyapatite est composé de la juxtaposition d’unités élémentaires de 18


ions en section hexagonale aplatie

La maille élémentaire de l’émail est donc de l’hydroxyapatite polysubstituée (par du
carbonate par exemple). Le cristal est en forme de ruban de 25 à 30 nm d’épaisseur, de 60
à 70 nm de largeur et de 1 mm de longueur

Age de formation de l’émail pour chaque dent

ème
• Début de la 14 semaine in utero pour les dents temporaires
• La formation de l’émail de certaines dents définitives peut durer 5 ans
• Un enfant sur 1000 naît avec une dent à la naissance

Dates notables :

• 6 mois : apparition de la première dent


• 3 ans : denture temporaire complète
• 6 ans : deux événements majeurs
• Eruption de la première molaire définitive ou dent de 6 ans
• Perte des incisives temporaires
• La denture définitive est stable vers 12 – 13 ans, sachant que les dents de sagesses sont souvent
en place vers 18 – 20 ans.

• connaitre période d’éruption des dents/ dates de début de l’amélogénèse


• minéralisation vers âge de 8 ans donc on ne peut pas voir les dents avant en radiographie
• on a deux ages dentaires: un d’éruption et un de minéralisation
• diminution des caries chez l’enfant observée avec des études

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