Vous êtes sur la page 1sur 42

République algérienne démocratique et populaire

Université d’Alger – faculté de médecine


Département de chirurgie dentaire
CHU – Beni Messous
Service d’odontologie conservatrice
Professeur : Stambouli

2016 - 2017

Histologie de l’organe
dentaire

Réalisé par : Dr cherfaoui


Encadrée par : Pr mehdid
2016 - 2017
Plan :
Introduction
I. L’odonte
1. L’email
1.1 caractères généraux
1.2 propriétés physico-chimiques
1.3 structure histologique
2. Le complexe pulpo-dentinaire
2.1 la dentine
2.1.1 caractères généraux
2.1.2 propriétés physico-chimiques
2.1.3 variétés de dentine
2.1.4 structure histologique
2.2 la pulpe dentaire
2.2.1 caractères généraux
2.2.2 aspect anatomique
2.2.3 structure histologique

II. Le parodonte
1. Le cément
1.1 caractères généraux
1.2 propriétés physico-chimiques
1.3 variétés de cément
2. Le ligament alvéolo-dentaire
2.1 caractères généraux
2.2 structure histologique
3. L’os alvéolaire
3.1 caractères généraux
3.2 aspect anatomique
3.3 structure histologique
4. La gencive
4.1 caractères généraux
4.2 aspect anatomique
4.3 structure histologique

Conclusion
Bibliographie
Introduction
L'histologie est la branche de l'anatomie qui étudie les parties constitutives
des organes, appelées tissus.
L’organe dentaire est défini comme étant une unité fonctionnelle
tissulaire comportant :
-Une partie spécifiquement dentaire (L’email, la dentine et la pulpe)
formant l’odonte.
-une partie qui comprend les éléments de soutien de la dent (le cément,
le desmodonte, l’os alvéolaire et la gencive) formant le parodonte.
I. L’odonte

1. L’email
1.1 caractères généraux

L’email est le tissu le plus dur de l’organisme qui recouvre la surface


externe de la couronne et assure la protection de l’organe dentaire.

C’est une structure minéralisée


d’origine épithéliale.
Il résulte de la minéralisation du
substrat organique synthétisé et
secrété par les améloblastes au
cours de l’odontogénèse.

L’émail est formé par


l’assemblage de milliers d’unités
de structure : les prismes de
l’émail. Chaque prisme s’étend
de la jonction amélo-dentinaire
jusqu’à la surface de la couronne.
Les prismes sont unis entre eux
par une mince couche de
substance inter prismatique.
1.2 propriétés physico-chimiques
1.2.1 Composition chimique

L'émail est constitué de :


96% de sels inorganiques, 2% de matière organique et 2% d’eau.
A- les sels inorganiques:

des combinaisons de phosphore et de calcium (9O%), présentes dans


l‘émail sous forme de cristaux d’hydroxy apatites Ca10(PO4)6 (OH)2.
Et d’autres éléments en quantités infimes : (carbonates, sulfates, sodium,
magnésium, chlorures, potassium, strontium, plomb et fluore).
B- Matrice organique :
- 58% protéines:

Protéines matricielles : deux principaux groupes :


les amélogénines : elles sont sélectivement dégradées et éliminées lors
de la maturation de l'émail .
les protéines non-amélogénines : l’amélobastine (sheathling et améline),
l’énaméline, tufteline .
L’émail comporte d’autres protéines dont l’origine n’a pas encore était
précisée : Albumine, protéines sulfatées.
- 42% lipides: représentées par : des triglycérides, acides gras libres,
cholestérol et phospholipides.

1.2.2 Propriétés physique

L’émail est un tissu très dur. Il est blanc bleuâtre, translucide et son
épaisseur peut atteindre par endroits 1,5mm, lorsqu’elle est faible, il peut
laisser transparaître la teinte jaune ivoire de la dentine. L’émail possède
une densité de 2,9 à 3, plus élevée que celle de la dentine (2,1). Il est
fortement opaque aux rayons X. et vulnérable à l’attaque acide La surface
de l’émail sain est lisse et brillante
Sa résistance est fonction du degré de minéralisation et de la
complexification de ses structures qui autorise une certaine résilience.
1.3 structure histologique

Les protéines de la matrice amélaire sont synthétisées et sécrétées par les


améloblastes sécréteurs. Après dégradation enzymatique, elles sont
largement réabsorbées par les améloblastes postsécréteurs.. Elles initient
et orientent les processus de nucléation extracellulaire (96 % de charge
minérale finale).
La plus petite unité composant l’émail est le monocristal d’hydroxyapatite.
Un ensemble de monocristaux d’HAP s’assemble pour former une cristallite
de section hexagonale.
L’émail est constitué par l’assemblage de bâtonnets minéralisés (prismes)
tendus de la jonction amélodentinaire à la surface de la couronne et d’une
substance inter prismatique également minéralisée.

- Des cristallites à l’émail prismatique (les sous-unités de l’émail) :

La structure de l’émail chez les mammifères supérieurs passe par deux


types d’organisation : celle de l’émail non prismatique (dit aussi
aprismatique) et celle de l’émail prismatique.
Email Zone ou structure Orientation des cristalittes
Aprismatique Interne (au voisinage de Pas de variation entre groupes de
la jonction amélo- cristallites ; tous parallèles entre eux.
dentinaire)
Cristallites parallèles entre eux.
Externe (au voisinage de
la surface)
Prismatique Réseau continu d’émail résultant de la
sécrétion d’un ensemble d’améloblastes.
Email interprismatique. Les cristallites de l’émail interprismatique
formant un angle d’environ 60° avec les
cristallites du bâtonnet.

Bâtonnets ou prismes. Entité amélaire due à la sécrétion d’un seul


améloblastes ; résultant du comblement de
l’espace laissé vacant par la rétraction du
prolongement de Tomes.

1-3-1- Les améloblastes :


Au microscope optique, l’améloblaste est une cellule cylindrique haute à
noyau basal, circulaire en coupe transversale. La matrice de l’émail se
dépose au contact de l’expansion externe de la cellule appelée
prolongement de Tomes. Lors de la phase sécrétoire, l’améloblaste
s’allonge pour atteindre 80µ de long/ 6µ de large. La cytochimie y révèle
une intense activité enzymatique.

Au microscope électronique, l’aspect de la cellule varie selon son stade


d’activité. En phase sécrétoire :
- Le noyau est repoussé vers la partie de la cellule en regard de la gelée
de l’émail.
- Le cytoplasme devient riche en ribosomes et appareils de Golgi.
- Les cellules adjacentes sont attachées entres elles sur les faces
latérales par des desmosomes qui laissent persister des espaces inter
cellulaires assez importants.

1-3-4- Les prismes de l’émail :


Au microscope optique, chaque dent comporte un nombre important de
prismes, de l’ordre de 5 à 12 millions de prismes selon les dents. Chaque
prisme de l’émail est une formation allongée de 3 à 6µ de diamètre,
pouvant atteindre 150µ de long.
Le trajet du prisme subit des inflexions. Sur coupe longitudinale, les
prismes ont, depuis leur origine, une direction à peu prêt perdendiculaire
à la surface de la couronne. Ils sont grossièrement verticaux au sommet de
la couronne, deviennent obliques latéralement et horizontaux au collet.
Sur les sections transversales on lui décrivait une forme hexagonale avec :
une gaine prismatique périphérique et une substance interprismatique
minéralisée mais moins dure que celle des prismes.
Au microscope au fort grossissement, la surface du prisme présente une
striation périodique transversale due à la sécrétion discontinue de l’émail.

1-3-5- Substance inter prismatique :


Elle se localise entre les prismes de l’émail. Elle est moins mineralisée et
plus riche en substance organique que les prismes.

1-3-3- Les bandes de Hunter-Schreger :


Elles ont été décrites pour la première fois par John Hunter en 1771 puis
ultérieurement par Christian Heinrich Theodor Schreger (1800).
Elles correspondent à l’alternance de bandes claires et sombres,
grossièrement perpendiculaires à la limite émail-dentine, visibles même à
l’œil nu. Il s’agit d’un phénomène d’optique du au changement de
direction des prismes de l’émail dont le trajet est souvent sinueux.
Quel que soit le plan de coupe,
après coloration par des colorants
cationiques tel le bleu Alcian, on
voit dans la zone interne de
l’émail des bandes colorées, donc
qui apparaissent sombres,
alternant avec d’autres bandes qui
restent claires.
Les bandes sombres sont dites
diazonies, les bandes claires
parazonies. Les diazonies sont
formés de prismes sectionnés
transversalement, tandis que
dans les parazonies, les prismes
sont orientés
longitudinalement

un double enroulement hélicoïdal oriente les prismes selon des directions


antiparallèles, formant des bandes de Hunter-Schreger, ce qui leur
permet de résister aux pressions axiales (poutres de soutènement de
cette architecture).

1-3-2- Stries de Retzius :


Un deuxième type d’organisation des sous-unités prismatiques influe aussi
sur la trajectoire des prismes, la strie de Retzius.
Une coupe longitudinale de la dent montre des
arceaux concentriques au sommet des cuspides,
puis les lignes ayant pour origine les parois
latérales du noyau dentinaire, qui présentent
toutes la même orientation initiale, aboutissent
à la face externe de l’émail, où elles forment
des sillons légèrement dépressifs, en coup
d’ongle, nommé périkymaties. Celles-ci tendent
à s’estomper, puis à disparaître du fait de
l’attrition et de l’abrasion.
elles persistent et peuvent être mises en évidence par un traitement
mettant en oeuvre des agents déminéralisants forts.
Les stries de Retzius sont dues à l’activité intermittente des améloblastes
par alternance de périodes d’activités et de repos.

1-3-6- Touffes et lamelles


Au niveau cervical, on voit après une déminéralisation s’accompagnant de
déprotéinisation à l’éthylène-diamine-tétraacétique (EDTA), la présence
de grandes failles longitudinales, partant de la jonction émail-cément
pour remonter de la zone cervicale aux zones latérales. Elles
correspondent à l’accumulation de protéines de type cytokératines (tuft
proteins), donc diffèrent de la tuftéline, protéine associée à la structure
amélaire décrite plus haut.

Lamelles de l’émail et touffes de l’email


1-3-8- Les aiguilles ou fuseaux de l’émail :
Elles correspondent à des canalicules en continuité avec ceux de la dentine
et contiennent parfois des fibres de Tomes. Elles commencent à la jonction
amélo-dentinaire et s’allongent verticalement de quelques microns dans
l’émail.
1-3-9- Jonction émail-dentine :
Anatomiquement, chez l’homme, la jonction amélodentinaire est
festonnée en coupe longitudinale, ce qui se traduit sur un examen de
face, par des encorbellements augmentant l’intrication des deux
structures. Cette organisation devrait permettre une meilleure résistance
aux pressions axiales et aux forces de décohésions.
La substance organique y est plus abondante. L’émail de cette région est
parfois aprismatique coportant les aiguilles et les buissons de l’émail.

1-3-10- Jonction émail-cement :


Elle varie selon les individus, réalisant trois types différents :
- Cément recouvre l'émail (65%).
- Email et cément se rejoignent bout à bout (30%).
- Email et cément restent séparés par une zone dentinaire (5%) « Facteur
prédisposant aux caries du collet ».

1-3-11- La surface externe de l’émail :


Son aspect varie selon le type de la dent considérée.
Elle est irrégulière sur les faces cingulaires des incisives et des canines
ainsi que sur les faces occlusales des prémolaires et molaires.
Toutes les autres faces sont lisses.

2. Le complexe pulpo-dentinaire
La notion de complexe est associée à la réunion au sein d’une même
entité de plusieurs éléments qui se trouvent réunis localement ou
temporairement, mais qui, de fait, peuvent être fondamentalement
différents. C’est le cas du « complexe dentinopulpaire ».
La notion de « complexe » peut aussi se référer à des difficultés de
compréhension, ayant pour sous-entendu la notion de complexité.
En fin de compte, la notion de complexe dentinopulpaire se réfère à une
proximité anatomique et au simple constat clinique qu’une altération
profonde de la dentine par une lésion carieuse peut entraîner pour le
patient des sensibilités pulpaires qui peuvent aller jusqu’à des douleurs
intenses de pulpite.
2.1 la dentine
2.1.1 caractères généraux

La dentine ou ivoire, constitue la majeur partie du corps de la dent. C’est


une substance blanc jaunâtre dure. Elle est recouverte à l’extérieur par
l’émail au niveau de la couronne et par le cément au niveau de la racine.
Et limitée à l’intérieur par la pulpe avec laquelle elle forme le complexe
pulpo-dentinaire ou Endodonte.
La matrice dentinaire est formée de deux compartiments, la prédentine
et la dentine.
• La prédentine non minéralisée est située sur le versant pulpaire de
la dentine
• La dentine, tissu mature, minéralisé, adhère aux faces internes de
l’émail et du cément.

La dent complètement formée, est constituée en majorité de dentine


primaire caractérisée par la présence de zones hypo minéralisées et de
nombreux canalicules qu’occupent les prolongements cytoplasmiques des
odontoblastes.
On décrit également une dentine secondaire physiologique produite
durant toute la vie de la dent. Face à une agression (carie, traumatisme)
la dent développe une dentine tertiaire réactionnelle.
2.1.2 propriétés physico-chimiques

2-2-1- Propriétés physiques :


La dentine est un tissu blanc jaunâtre, translucide, dur et compressible.
Elle est moins dure que l’émail mais plus dure que l’os et le cément. Sa
densité est de 2,1, moins opaque aux rayons X que l’émail.
2-2-2- Composition chimique :
La matrice dentinaire est plus riche que l’os en sels minéraux. Elle
comporte :
70% de sels inorganiques : ce sont des combinaisons phosphocalciques
sous forme d’hydroxyapatites. Elle contient des traces d’oligo éléments
(Mg, Fe, Cu, St, F…)
18% de substances organiques : représentées par :
- Les fibrilles de collagène, essentiellement de collagène de type I, des
traces de collagène de type IV, V, VI.
- Substances non collagèniques : il s’agit de protéoglycanes, de
protéines phosphorylées et des lipides.

12% d’eau.

2.1.3 Histologie et variétés de dentine :

Les odontoblastes et leurs prolongements cytoplasmiques ( fibres de


Toms) :
Les odontoblastes forment une couche dense à la surface interne de la
dentine. Leur prolongement cytoplasmique (fibre de Toms traverse la
totalité de la couche dentinaire jusqu’à la jonction amélodentinaire et
peut atteindre 5 mm de longueur selon l’épaisseur de la dentine. Elle
occupe les tubules ou canalicules dentinaires).
Les odontoblastes sont reliés entre eux par des jonctions communicantes
et des jonctions sérrées.
La prédentine :
C’est une matrice dentinaire non minéralisée, correspondant à une
substance fondamentale riche en substances organiques dépourvue de sels
minéraux. Elle persiste durant toute la vie de la dent.
Au microscope optique, la prédentine apparaît comme une bande claire
amorphe pauvre en fibres de collagène. Elle est traversée par les fibres de
Tomes des odontoblastes et mesure environ 15µ d’épaisseur.
Variétés de dentine :
On distingue anatomiquement (tableau) entre les couches de dentines
périphériques le manteau dentinaire dans la zone coronaire et la couche
hyaline de HopewelI-Smith, en continuité avec la couche granulaire de
Tomes au niveau de la racine), et les couches de dentines
circumpulpaires : la dentine élaborée jusqu'à la mise en fonction de la
dent sur ('arcade est une dentine primaire ; celle qui est élaborée tout au
long de la vie est une dentine secondaire. L'incidence de pathologies
(caries, abrasion, etc.) sur la dentinogenèse peut conduire a l'élaboration
de dentine tertiaire ou réactionnelle.

Tableaux : différentes types de dentines

Couches périphériques palléales


Les couches les plus superficielles ou dentines périphériques se forment
aux stades initiaux de l’odontogenèse. On distingue au niveau coronaire
le manteau dentinaire, et deux couches sont spécifiquement observées au
niveau périphérique de la racine : la couche granuleuse de Tomes, et la
couche hyaline de Hopewell-Smith. C’est une réminiscence de la dentine
palléale décrite par les « comparatistes ».
Dentines circumpulpaires
L’étude des différents types de dentines a conduit à distinguer les
dentines palléales des dentines circumpulpaires.
• l’ostéodentine, dentine présentant les caractéristiques du tissu osseux,
avec des inclusions cellulaires de type ostéoplaste où les cellules de type
ostéocytaire sont incluses totalement dans le tissu calcifié.
L’ostéodentine figure parmi les dentines pathologiques de réaction ou de
réparation.
• l’orthodentine qui est la référence actuelle des mammifères évolués,
avec les corps cellulaires en dehors du tissu dentinaire et de longs
prolongements qui le traversent, inclus dans de fins canalicules (ou
tubules).
• la vasodentine, structure rencontrée chez certains poissons, avec des
inclusions vasculaires dans la dentine.

a. La dentine primaire

La mise en place de la dentine primaire


s’effectue avant la mise en fonction de
la dent. Il s’agit d’une dentine contenant
des canalicules (tubules) dont la
trajectoire est incurvée en S, ce qui
correspond au mouvement de translation
centrifuge des corps cellulaires des
odontoblastes et à l’allongement
potentiel des prolongements cellulaires.
Elle est produite au détriment du volume
pulpaire

b. La dentine secondaire

Quand la dent rencontre son antagoniste et devient fonctionnelle, la


trajectoire en S des canalicules s’accentue. On est alors en présence de
dentine secondaire. Cette dentine se forme théoriquement pendant toute
la vie, sans limites dans le temps, mais sa production chez l’homme âgé
va toutefois en se réduisant graduellement.
Ces deux types de dentine sont adjacents, et se forment en continuité.
Toutes deux sont physiologiques.
La dentine secondaire siège en périphérie de la chambre pulpaire et
s’accumule en plus grande abondance sur le toit et le plancher de cette
chambre. Elle entraîne ainsi une diminution asymétrique du volume de la
pulpe et de ses cornes. Dans les restaurations dentaires, ses tubules
paraissent s’oblitérer plus vite que ceux de la dentine primaire ; la
perméabilité dentinaire ainsi réduite protégerait la pulpe.

c. Dentines inter- et péricanaliculaires :

Que ce soit dans le cadre d’une dentine primaire ou secondaire, on


distingue, en quantité variable selon les espèces, de la dentine
intercanaliculaire (intertubulaire) et de la dentine péricanaliculaire
(péritubulaire).
La dentine intercanaliculaire résulte de la transformation de la prédentine
en dentine, tandis que la dentine péricanaliculaire se forme plus
tardivement. Chez l’homme, cette dernière n’apparaît pas en bordure de
prédentine, mais quelques micromètres plus à l’intérieur du compartiment
dentinaire. Cette dentine renforce la lumière des canalicules, formant un
tube mieux minéralisé car dépourvu de collagène.
d. La dentine réactionnelle et réparatrice :

En réponse à une carie dentinaire à évolution lente, les odontoblastes


et/ou les cellules de la couche de Höehl répondent en formant une couche
de dentine soit de type tubulaire, soit de type ostéodentine. Cette couche
est dite réactionnelle.
Si la lésion est rapide et que les odontoblastes et les cellules de Höehl sont
débordés et nécrosés, devenus incapables du moindre processus de
réparation, il est fait appel à des cellules pulpaires pour engager un
processus de réparation. Une structure ayant plus de similarité avec de l’os
qu’avec de la dentine est alors mise en place. Elle résulte de l’activité de
cellules pulpaires et n’a de dentine que le nom, même si, de façon abusive,
on la désigne sous le nom de dentine de réparation. Une fois la formation
d’un pont dentinaire initié, les cellules impliquées dans ce processus se
mettent en palissade le long de sa surface pulpaire, ce qui leur confère à
certains égards une ressemblance avec une couche odontoblastique.
Certains auteurs nomment indifféremment cette dentine de réaction ou/et
de réparation « dentine tertiaire ». Ils considèrent qu’elle est produite par
des odontoblastes de deuxième génération.
Les lignes de contour de Von Ebner et lignes d’Owen :
Elles sont les témoins des alternances
entre sécrétion et repos durant la
dentinogenèse.
Sur une section longitudinale, elles sont
disposées perpendiculairement à la
direction des tubules. Elles sont parallèles
entre elles et sont séparées par un
intervalle de 20 μm d’épaisseur. Dans certaines conditions pathologiques,
telles une déficience de minéralisation, une carence nutritionnelle, elles
s’accentuent, prenant alors le nom de « stries d’Owen ».

Jonction amélo dentinaire :


C’est une ligne festonnée avec parfois passage de tubules dans l’émail
(aiguilles de l’émail). Elle est caractérisée par une série de crêtes qui
accroissent l’adhérence entre dentine et émail qui sont plus développées
au niveau de la couronne.

Jonction dentino-cémentaire :
En périphérie de la couche granuleuse de Tomes, séparant celle-ci du
cément, on a décrit une fine zone homogène dont la nature exacte est
discutée : forme particulière de dentine ou tissu différent appartenant à
l’appareil de fixation de la dent en soudant cément et dentine.

2.2 la pulpe dentaire


2.2.1 caractères généraux

Elle dérive de la papille mésenchymateuse du germe dentaire. Elle se


localise dans la chambre pulpaire et des canaux radiculaires, entourée par
la dentine.
La pulpe est un tissu conjonctif lâche, comportant substance
fondamentale, cellules et fibres. Dans la partie centrale, la majorité des
cellules sont les fibroblastes. En périphérie, les odontoblastes encadrent
la pulpe.
Très hydratée et très vascularisée, la pulpe joue un rôle important dans les
échanges métaboliques de la dentine. Par sa richesse en fibres nerveuses,
la pulpe assure une grande part de la sensibilité dentaire.

2.2.2 aspect anatomique

On lui distingue deux portions :


La chambre pulpaire située dans la zone coronale ;
Le canal pulpaire occupant la zone radiculaire.
La chambre pulpaire :
portion large située à l’intérieur de la couronne, présente des « cornes »
situées sous les cuspides
Le canal radiculaire :
Portion plus étroite située à l’intérieur de la racine.
Au niveau de l’apex, subsiste un orifice, « le foramen apical », par lequel
arrivent les éléments assurant la vascularisation et l’innervation du tissu.
A côté du canal principal, la racine contient souvent des canaux
accessoires, secondaires ou latéraux, qui contiennent des diverticules
pulpaires.

L’organe dentaire
2.2.3 structure histologique

En microscopie optique, on distingue quatre zones dans la pulpe :


 La zone odontoblastique en périphérie ;
 La zone acellulaire de Weill immédiatement sous-jacente et très
apparente au niveau de la pulpe coronaire
 La zone riche en cellules de Holl
 La zone centrale, la plus étendue, avec de gros vaisseaux et nerfs.
Nous décrirons successivement la composante cellulaire, la matrice de
cette pulpe ainsi que les vaisseaux sanguins et lymphatiques pour
terminer par les nerfs.
3-3-1- Les cellules :
 Les odontoblastes :
Ce sont des cellules localisées dans la périphérie de la pulpe dentaire.
Dans la dent jeune, les odontoblastes constituent une seule assise
cellulaire. Lorsque la formation de la dentine progresse, il y a une
réduction du volume de la chambre pulpaire, les odontoblastes
s’agencent alors en deux à trois couches cellulaires irrégulières. La
couronne est plus dense en odontoblastes que la racine. Ils sont en
relation étroite avec les fibres de Von Korff.
Au microscope optique, l’odontoblaste est une cellule cylindrique
allongée de 30 à 50µ de longueur. Le noyau est ovalaire de localisation
basale. Le cytoplasme est basophile.
N.B : l’odontoblaste est une cellule bien différenciée incapable de se
diviser. Sa fonction principale est l’élaboration de la dentine.
 Les autres cellules de la pulpe :

On décrit habituellement dans la pulpe des cellules mésenchymateuses


jaunes capables de se diviser et de se transformer en odontoblastes ou
en fibroblastes. La pulpe renferme des macrophages, des lymphocytes,
mastocytes (cellules de défense immunitaire).

3-3-2- Les fibres :

Ce sont des fibres de collagène de type I et III avec rapport constant de


55/45 pour ces deux types.
Dans la pulpe jeune, ces fibres sont éparpillées sous forme de fibrilles.
Avec l'âge, le rapport collagène I/collagène III reste stable mais les fibrilles
se groupent en faisceaux qui prédominent dans la portion apicale de la
pulpe. Cette disposition a des applications pratiques.
Les fibres de von Korff , classiquement décrites en microscopie optique
dans la chambre pulpaire, sont situées dans la zone acellulaire de Weill.
Elles forment de gros faisceaux qui s'insinuent entre les odontoblastes et
contractent des rapports étroits avec leur pôle d'excrétion et leur
prolongement cytoplasmique.

Fibres de von Korff.

1. Dentine ; 2. odontoblastes 3. fibres de von Korff.

3-3-3- Vascularisation de la dent :

Les vaisseaux pénètrent et sortent de la pulpe par le foramen apical et les


foramens accessoires. Ils proviennent de l'artère dentaire qui émet, avant
son entrée dans la pulpe, une branche collatérale pour le ligament
parodontal s'anastomosant avec les artères alvéolaires.
Un ou deux vaisseaux de la taille d'une artériole (150 m) entrent en
compagnie de faisceaux nerveux sensitifs et sympathiques. Les vaisseaux
plus petits pénètrent par les foramens mineurs.
Les veines quittent la pulpe en cheminant parallèlement aux artères. Les
artérioles, après leur pénétration dans la pulpe, ont une lumière plus large
et une paroi plus mince.
Elles sont situées au centre de la pulpe et dans sa portion radiculaire et
donnent de petites branches à la région sous-odontoblastique.

Vascularisation de la pulpe.
Pénétration d’un rameau de l’artère
dentaire par le foramen apical. Réseau capillaire à
la périphérie de la pulpe.
1. Émail ;
2. veines ;
3. artère ;
4. ligament parodontal ;
5. cément ;
6. dentine ;
7. os alvéolaire.

3-3-4- Innervation de la dent :

Elle est double, sensitive et végétative.

L’innervation sensitive est assurée par des fibres de type A de 20µ de


diamétre, myélinisées, avec gaine de myéline et gaine de Schwann.

L’innervation végétative est assurée par des fibres de type C amyélinisées


avec gaine de Schwann de diamètre plus réduit que les fibres A

Ces fibres nerveuses constituent le nerf dentaire, elles pénètrent la dent


par le foramen apical et suivent le trajet des vaisseaux sanguins. Le nerf
donne de fins fillets dans la zone centrale de la pulpe et se termine en
d’innombrables fibres dans la zone acellulaire de Weill constituant le
plexus sous odontoblastique ou plexus de Roskow.

II. Le parodonte

On appelle parodonte l’ensemble des tissus minéralisés ou non qui


assurent la fixation et l’articulation de la dent dans les maxillaires.
5. Le cément
5.1 caractères généraux

Le cément est un tissu minéralisé qui recouvre extérieurement la dentine


radiculaire.
Il se forme à partir tissu conjonctif péridentaire après désagrégation de la
gaine épithéliale de Hertwig. Il se développe d’abord prés du collet, puis
progresse vers l’apex.
De structure semblable à celle de l’os fibreux, il n’est ni vascularisé, ni
innervé, ne subit de résorptions physiologiques, ni de remodelage mais il
est caractérisé d’une apposition continue tout au long de la vie.
Son aspect est variable selon l’age de l’individu et les stimulis aux quels
est soumises la dent.
Son épaisseur est de 20 à 30µ prés du collet, augmente vers l’apex, où elle
atteint 200µ.

5.2 propriétés physico-chimiques

Le cément est moins minéralisé et moins dur que la dentine et l’émail. Sa


minéralisation et sa dureté sont comparables à celles de l’os compact.
La radiologie y révèle des lignes d’accroissement, correspondant à un
dépôt en couches successives. Le cément primaire est plus opaque aux
rayons X que le cément secondaire.
La matrice du cément comporte :
- 65% de substances inorganiques
- 23% de substances organiques
- 12% d’eau
5.3 variétés de cément

3-3-1- Le cément acellulaire ou primaire :


Il se dépose avant l’ostéocément, au moment du développement de la
racine, avant l’éruption de la dent. C’est une couche mince de 20 à 25µ
d’épaisseur, appliquée contre la couche granuleuse de Tomes de la
dentine radiculaire.
Il se localise au collet et tiers moyen de la racine.
Sur coupe après usure, en microscope optique, la substance
fondamentale parait amorphe, hyaline, dépourvue de cellules.
Il est formé par les sécrétions des cémentoblastes. A cause du dépôt en
couches successives lors de son développement le cément parait strié.
En microscope électronique, les fibres de collagène possèdent des
striations périodiques qui caractérisent les fibres conjonctives.

Cément acellulaire au contact


du ligament parodontal.

Cément acellulaire. Fibres orientées


longitudinalement par rapport à la dent
(microscopie électronique à balayage).

3-3-2- L’ostéocément ou cément secondaire :


Il apparaît pendant la phase tardive de l’édification de la racine, dont il
occupe le tiers apical. Il est appliqué contre la couche granuleuse de
Tomes de la dentine. Sa structure rappelle celle de l’os, mais les
vaisseaux sont absents.
En microscope optique : la substance fondamentale minéralisée est
d’aspect hyalin, riche en fibres de collagènes. Cette matrice calcifiée est
creusée de multiples lacunes appelées cémentoplastes où logent les
cémentocytes.
Cément cellulaire.
Cémentoblastes étendus à la surface
(microscopie électroniqueà balayage).

3-3-3 – Le cément intermédiaire :


Certains auteurs ont décrit récemment une couche de cément hautement
minéralisée au niveau de la jonction entre le cément et la dentine. Cette
couche possède des caractéristiques physico-chimiques de l’émail et
rappelle la structure de l’émail aprismatique de la couronne.

6. Le ligament alvéolo-dentaire
6.1 caractères généraux

C'est un tissu conjonctif spécialisé étendu entre cément radiculaire et os


alvéolaire.
Il a pour fonction principale d'assurer la fixation de la dent dans son
alvéole, en même temps qu'il contrecarre les forces considérables
exercées pendant la mastication.
Il est doué, de plus, d'un rôle sensoriel, car il assure la perception des
diverses positions des mâchoires pendant leur fonctionnement.
Sa largeur varie de 0,15 à 0,38 mm avec une zone plus étroite en regard
du tiers moyen de la racine.
6.2 structure histologique

2-1-1 – Les fibres :


 Les fibres de collagène :
Elles représentent 70 à 80 % du volume total du desmodonte.
Elles sont faites essentiellement de collagène de type I et de 20 % de
collagène de type III. Mais les cultures cellulaires à partir d'explants de
ligament parodontal ont également montré des sécrétions de collagène V
qui interviendrait dans des conditions pathologiques pour la régénération
et la cicatrisation.

Les fibres sont sécrétées par les fibroblastes sous forme de fibrilles
collagènes extracellulaires.
Ces fibrilles se groupent en fibres qui sont classées en cinq groupes
principaux :
- Le groupe de la crête alvéolaire
- Le groupe horizontal
- Le groupe oblique
- Le groupe apical
- Le groupe interradiculaire, observé seulement dans les dents
multiradiculaires
NB :
La partie incluse des fibres de collagène dans le cément et l’os alvéolaire
est appelée : Fibre de Sharpey

Organisation en faisceaux du ligament parodontal.


1. Fibres interradiculaires ;
2. Fibres apicales ;
3.Ffibresobliques ;
4.Ffibres horizontales ;
5.Fbres de la crête alvéolaire ;
6.Lligament trans-septal.

 Les fibres oxytalanes :


C’est une variété de fibres, ressemblant aux fibres élastiques. Dans le
desmodonte, elles se mêlent aux fibres de collagène et s’interposent entre
la paroi des vaisseaux sanguins et le cément. Leur rôle est inconnu.
2-1-2 – Les cellules :
 Les cellules conjonctives :
 Les fibroblastes :
Ce sont les cellules principales du ligament.
Fibroblastes du ligament parodontal.

 Les cellules mésenchymateuses indifférenciées :


elles sont capables de se diviser et de se différencier en fibroblastes,
ostéoblastes ou cémentoblastes.
 Les cellules osseuses et cémentaires
 Les myofibroblastes
Cellules présentant à la fois les attributs de fibroblastes et de cellules
musculaires lisses

Les faisceaux de fibres collagènes (13) sont intriqués les


uns dans les autres . des ostéoblastes (OB) sont situés a
la surface de l’os.des fibroblastes (FIB) ou des
cémontoblastes (CB) sont situés à la surface du cément

 Cellules épithéliales :
Elles proviennent de la fragmentation de la crête de Hertwig. Ce sont les
restes de Malassez.
Ces restes peuvent se calcifier et donner naissance à des cémenticules, ou
favoriser l'apparition de kystes dentaires.
Restes épithéliaux de Malassez dans le ligament parodontal.

 Cellules participant aux réactions immunitaires :


Elles sont représentées par :
Les macrophages, mastocytes, lymphocytes, plasmocytes, leucocytes,
polynucléaires neutrophyles

2-1-3 – La substance fondamentale :


Il s’agit d’un gel hautement hydraté (70% d’eau), riche en
mucopolysaccharides et glycoprotéines.
2-1-4 – Vascularisation :
Le ligament est richement vascularisé ceci allant de pair avec le turnover
très rapide de ses composantes cellulaires et extracellulaires.
Cette vascularisation contribue aux échanges métaboliques tissulaires.
Elle provient de trois voies :
- Apicale d’origine pulpaire
- Gingivale
- Osseuse d’origine alvéolaire
2-1-5 – Innervation :
L’innervation sensitive provient des nerfs alvéolaires supérieures et
inférieures du nerf trijumeau. Le desmodente est riche en terminaisons
nerveuses, branches myélinisées et amyéliniques du trijumeau ainsi que les
fibres du système nerveux végétatif affectées aux vaisseaux.
7. L’os alvéolaire
7.1 caractères généraux

C’est l’extension des os maxillaires et mandibulaires qui forme et supporte


les alvéoles dentaires
Il naît et disparaît avec les dents.

 composition :

La substance osseuse proprement


dite est constituée de:
-La phase minérale 70 %.
-La trame organique 21 %.
-L’eau 9 %.
7.2 aspect anatomique

Il est formé par :


4-2-1- Les tables osseuses :
Il existe deux tables, une vestibulaire l’autre linguale ou palatine
Chaque table est formée de deux corticales une interne, l’autre externe
Elles sont tapissées par un tissu osseux compact
L’épaisseur des corticales est plus importante au niveau vestibulaire que
palatin, au niveau postérieur qu’antérieur, au niveau mandibulaire qu’au
niveau maxillaire
Lamina dura

4-2-2 – Les alvéoles dentaires :


Se sont des logettes dont les quelles sont insérées les racines des dents,
situées entre deux corticales internes. Leurs formes et leurs profondeurs
varient en fonction de l’anatomie radiculaire.
Ils sont tapissés d’un tissu osseux fasciculé.

4-2-3 – Les septa inter-dentaires et inter-radiculaires :


Les septa inter-dentaires se situent entre les alvéoles de deux dents
adjacentes
Les septa inter-radiculaires se situent entre les racines des
pluriradiculées d’une même dent
Ils sont formés par du tissu osseux spongieux
4-2-4 – Les crêtes alvéolaires :
Elles constituent le point de réunion des tables osseuses
Elles sont situées à 1.5 ou 2 mm de la jonction émail-cément.
7.3 structure histologique

4-3-1- Le tissu osseux :


- Le tissu osseux haversien qui peut être soit compact (pas d’espace entre
les lamelles) ou spongieux (les lamelles sont peu nombreuses)
- Le tissu osseux lamellaire périostique qui est intimement lié au tissu
osseux haversien, ses lamelles sont séparées par des lignes d’apposition.

Os alvéolaire. Zone spongieuse.


Os alvéolaire. Structure haversienne Travées osseuses anastomosées séparées
par des lacunes de moelle osseuse

NB : En résumé, on dira que :


- Les corticales sont formées d’un tissu osseux haversien compact
et d’un tissu osseux lamellaire périostique
- Les septa sont tapissés de tissu osseux haversien spongieux et
d’un tissu osseux lamellaire périostique
- La paroi alvéolaire quant à elle est tapissée d’un tissu osseux
fasciculé traversé par les fibres de Sharpey
4-3-2- Les cellules :
 Les ostéoblastes :
Dérivent des cellules mésenchymateuses ostéoprogénitrice.
Ils synthétisent et secrètent les précurseurs de la matrice ostéoide.
Ostéoblaste avec ergastoplasme granulaire
très développé (microscopie électronique
à transmission).

 Ostéocytes :
Constituent l’évolution normale des ostéoblastes qui s’emmurent dans
leurs sécrétions. Ils sont enchâssés dans des logettes
 Ostéoclastes :
Cellules responsables de la résorption osseuse :

Ostéoclaste (microscopie électronique


à transmission). Bordure en « brosse »
à la surface de la cellule

- Vascularisation :
Elle est assurée par :
- Les artères alvéolaires supérieures et inférieures
- Les artères des septa inter-dentaires
- Les artères périostées des corticales
- Les artères ligamentaires

-Innervation : assurée par les branches maxillaires et mandibulaires du nerf


trijumeau

8. La gencive

8.1 caractères généraux

La gencive est la partie de la muqueuse masticatoire qui recouvre les


procès alvéolaires et entoure les dents dans leur partie cervicale.

8.2 aspect anatomique

Topographiquement, la gencive est divisée en trois parties :


• La gencive marginale,
• La gencive papillaire ou interdentaire.
La gencive marginale et la gencive papillaire constituent la gencive libre.
• La gencive attachée.
Sur la face externe, elle s’étend du sommet de la gencive marginale et le
sommet de la gencive papillaire, jusqu’à la ligne muco-gingivale ou la
jonction muco-gingivale.
Par contre, il n’existe pas de démarcation au niveau palatin entre la
gencive et la muqueuse.
8.3 structure histologique

Histologiquement, la gencive est composée :


• D’un épithélium,
• D’un conjonctif ou chorion
• Et d’une membrane basale séparant l’épithélium du
conjonctif.
1-3-1- Épithélium :
• Il est du type pavimenteux, stratifié et kératinisé par endroits.
• Les cellules qui le composent sont les kératinocytes : c’est les plus
importantes, elles jouent un rôle dans la synthèse de la kératine,
Cet épithélium peut être différencié en trois types :
• L’épithélium buccal tapissant la cavité buccale,
• L’épithélium sulculaire faisant face à la dent sans y adhérer,
• L’épithélium jonctionnel ou de jonction réalisant l’adhésion entre la
gencive et la dent.

 Epithélium buccal ou épithélium oral gingival :


Cet épithélium est kératinisé. Il présente des digitations épithéliales dans
le chorion gingival.
Il se compose de quatre couches à savoir :
• Couche basale ou stratum germinativum,
• Couche épineuse ou stratum spinosum,
• Couche granuleuse ou stratum granulosum
• Couche cornée ou stratum corneum.
Épithélium malpighien kératinisé en surface
(gencive) : kératinocytes polygonaux,
régulièrement stratifiés, avec espaces clairs
intercellulaires renfermant des traits parallèles
(épines).
Hématéine-éosine × 300.

Epithélium malpighien du sulcus.


Cellules polygonales étroitement juxtaposées

 Epithélium sulculaire ou épithélium oral sulculaire :


• Il constitue la paroi molle du sulcus gingival, il s’étend du rebord de
la gencive marginale où il est continu avec l’épithélium oral gingival
sans démarcation, jusqu’à l’épithélium jonctionnel.
• C’est un épithélium non kératinisé.

Épithélium du sulcus. Surface non kératinisée


vue en microscopie à balayage
Rides parallèles non anastomosées.
 Epithélium jonctionnel ou de jonction :
• Il forme un collier autour de la région cervicale de la dent et contigu
à l’épithélium sulculaire.
• C’est un épithélium non kératinisé, sans crête épithéliale.

1-Cellules de Epithélium jonctionel

2- Epithélium sulculaire

3-Ttissu conjoncif

1-3- 2- Lame basale :


L’épithélium et le conjonctif sont séparés par la membrane basale.
Elle est constituée par :
• Une zone dense tournée vers le tissu conjonctif, c’est la lamina
densa,
• Une zone claire, prés de l’épithélium, c’est la lamina lucida.

1-3-3 - Tissu conjonctif ou chorion :


C’est un tissu conjonctif hautement spécialisé et organisé, il est
fermement attaché à la région cervicale de la racine et aux structures
osseuses des procès alvéolaires sans interposition de sous muqueuse.
Il est constitué :
• D’une substance fondamentale,
• De cellules,
• De fibres,
• De vaisseaux et de nerf
 Cellules :
Les différents types cellulaires sont :
• Les fibroblastes : c’est les plus importantes, elles sont impliquées
dans la synthèse de divers types de fibres conjonctives. Elles
contribuent également à la production de la matrice du chorion.
• Les mastocytes, les macrophages, les leucocytes

 Fibres et leur orientation :


On distingue quatre types de fibres gingivales :
• Les fibres collagènes,
• Les fibres réticulines,
• Les fibres élastiques,
• Les fibres oxytalanes.
Les fibres collagènes :
- C’est les fibres les plus importantes du tissu conjonctif.
- Elles sont disposées en faisceaux ou groupes.
En fonction de leur insertion, orientation et leur localisation, on distingue
divers groupes principaux de fibres gingivales :
• Dento-gingival ou Cémento-gingival
• Dento-périosté ou Cémento-périosté
• Alvéolo-gingival
• Groupe transseptale
• Fibres circulaires

Les fibres
gingivales
 Vascularisation :
La vascularisation de la gencive provient des branches suivantes :
• Les artérioles supra-périostées,
• Les artérioles interdentaires situées à l’intérieur de l’os
interproximal
• Les artérioles du desmodonte.

Artérioles suprapériostées

Artérioles interproximales

Artérioles du desmodonte

 Innervation :
La gencive est innervée par les branches maxillaires et mandibulaires du
nerf trijumeau.

Conclusion
L’étude histologique de l’organe dentaire est d’un intérêt primordial du
faite que le travail de l’odontologiste porte sur un bon diagnostic ainsi
qu’une démarche thérapeutique adéquate et ces deux éléments sont
étroitement liés à la bonne connaissance des structures ainsi que des
variations histologiques des différents constituants de l’organe dentaire.
Bibliographie :
- Auriol M-M, Le Charpentier Y, Le Naour G. Histologie du parodonte. EMC.
Paris : Elsevier Masson SAS, 2008, 28-115-P-10.
-Beer R, Baumann M.A, Kielbassa A.M. ATLAS DE POCHE D’ENDODONTIE.
The original English language edition 2006. (2-3)
-Goldberg M. Histologie de l’email. EMC. Paris : Elsevier Masson SAS, 2007,
22-007-A-10.
-Goldberg M. Histologie du complexe dentinopulpaire. EMC. Paris : Elsevier
Masson SAS, 2008, 28-115-B-10.
-Mount G.J, Hume W.R. PRESERVATION ET RESTAURATION DE LA
STRUCTURE DENTAIRE. Editions De Boeck Universite. 2002 (1-7)
-Piette E, Goldberg M. LA DENT NORMALE ET PATHOLOGIQUE. Editions De
Boeck Universite. 2001. (39-98)
-Roberson T.M , Heymann H.O, Swift E.J. Art and Science of Operative
Dentistry Fifth Edition. Edition Elsevier 2006 (15-27)

Vous aimerez peut-être aussi