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la Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
GYneColoGie
Contraception
I-2-27
Dr Sofiane BENDIFALLAH
Interne
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Co ntra cept ion I-2-27
Contraception
Objectifs :
– Prescrire et expliquer une contraception.
– Discuter les diverses possibilités de prise en charge d’une gros-
sesse non désirée.
– Discuter les indications de la stérilisation masculine et féminine.
A. INTRODUCTION
En pratique En utilisation
courante optimale
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Mode d’action
Il s’agit d’une méthode efficace dans son emploi courant et très efficace lorsqu’elle est employée
de manière optimale grâce à 4 verrous contraceptifs :
– par une inhibition de la croissance folliculaire ;
– par leur rétrocontrôle sur l’axe hypothalamo-hypophysaire il y a une inhibition de la
décharge ovulatoire de LH et de la sécrétion de FSH ;
– par une modification de la glaire cervicale qui devient épaisse et peu abondante ;
– par une atrophie de l'endomètre qui devient inapte à la nidation.
Composition
Il s’agit de l’association d’un œstrogène et d’un progestatif. Pour les formes orales le dosage
quotidien peut être fixe (pilule monophasique) ou variable pour les pilules bi-, tri-, ou quadri-
phasiques. Le dosage est par contre fixe pour le patch et l’anneau.
L’œstrogène le plus fréquemment utilisé est un œstrogène de synthèse, l’éthinyl-estradiol, à
une dose comprise entre 15 et 50 μg.
Il existe en revanche de nombreux progestatifs disponibles :
l Non norstéroidiens : ces progestatifs ont en plus un léger effet anti-androgénique, utile en
cas d’acné ou d’hirsutisme léger.
Modalités et voies d’administration
La contraception estroprogestative est disponible par voie orale, cutanée et vaginale.
l La voie orale
Chaque plaquette est compose de 21 ou 28 comprimés et contient 21 à 26 comprimés actifs et
2 à 7 placebos.
Les oestro-progestatifs se débutent le premier jour des règles, puis par cycles réguliers de 28
jours.
L’initiation de la plaquette suivante est immédiate pour les plaquettes de 28 comprimés et
après 7 jours d’interruption pour les plaquettes de 21 comprimés.
Lors de la phase d’arrêt (ou bien de prise des placebos) survient une hémorragie dite de priva-
tion.
L’observance est capitale pour assurer l’efficacité contraceptive, il est conseillé aux patientes de
prendre le comprimé à heure fixe.
La conduite à tenir en cas d’oubli de comprimé doit être expliquée à la patiente (Fig. 1).
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La patiente doit être informée des situations altérant l’efficacité de la contraception (vomisse-
ments, prise d’inducteurs enzymatiques comme certains antiépileptiques, antibiotiques, anti-
rétroviraux).
l La voie cutanée
Les nouvelles formes d’administration peuvent constituer des alternatives, notamment pour
des femmes sujettes à des problèmes d’observance.
Le patch cutané, s’administre par un patch hebdomadaire pendant trois semaines consécutives,
délivrant quotidiennement 150 μg de norelgestromine et 20 μg d’éthinyl-estradiol, puis 1
semaine d’interruption.
l La voie vaginale
L’anneau unique pendant 3 semaines, délivrant quotidiennement 120μg d’étonogestrel et
15 μg d’éthinylestradiol, puis une semaine d’interruption.
l Bilan
L'interrogatoire doit faire préciser l'histoire menstruelle et le passé gynéco-obstétrical, il doit
tout particulièrement permettre d’identifier les antécédents, personnels et familiaux, qui peu-
vent constituer une contre-indication à la prescription de la contraception.
L’examen comprend
– un examen général (TA, poids) ;
– un examen mammaire et gynécologique, avec réalisation éventuelle du premier frottis ou
vérification de la date du dernier frottis ;
– l’état veineux.
Le bilan biologique sera réalisé, en l'absence de facteurs de risque, au bout de 3 à 6 mois de prise
d’oestro-progestatif. En cas d’antécédents personnels ou familiaux de trouble du métabolisme
ou cardio-vasculaire, des examens biologiques seront prescrits : glycémie à jeun; cholestérolé-
mie; triglycéridémie.
Principales contre-indications
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Contre-indications absolues
– La grossesse
– Les antécédents personnel thromboemboliques artériel ou veineux
– Une HTA non contrôlée
– Hypercholestérolémie et hypertriglycéridémie
– Un tabagisme au-delà de 15 cigarettes par jour après 35 ans
– Une affection hépatique évolutive
– Des antécédents d’ictère cholestatique ou de cholestase gravidique
– Un diabète non insulinodépendant
– Un diabète insulinodépendant avec un retentissement vasculaire
– Antécédent personnel de cancer hormonodépendant (sein ou endomètre)
– Lupus avec syndrome des anti-phospholipides (SAPL)
– Migraines avec aura
Relatives
l Inducteurs enzymatiques
– antiépileptiques
– certains antibiotiques
– antirétroviraux (antiprotéases)
Effets secondaires
l Bénins
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lGraves
Vasculaires
– Risque thromboembolique veineux x 4, par hypercoagulabilité liée aux œstrogènes. Ce
risque existe quelle que soit la génération de pilule. Il est indépendant de la durée de prise
(dès le premier mois d’exposition). Un bilan de thrombophilie n’est pas systématique mais
doit être prescrit avant la mise en route d’une contraception estro-progestative chez les
patientes ayant des antécédents familiaux au premier degré d’accidents thromboemboliques
veineux, sans facteur favorisant retrouvé ;
– Risque thromboembolique artériel x 2, fortement influencé par la présence de facteurs de
risque cardiovasculaire (antécédents familiaux cardiovasculaires, tabagisme, notamment à
partir de 35 ans, dyslipidémie, obésité) ;
– Risque vasculaire cérébral (x 1,5 à 2) : accidents ischémiques vertébrobasilaires et caroti-
diens ;
– L'HTA
Métaboliques
– Ictère
– Modification de l’équilibre glucido-lipidique
– Accélération du processus lithiasique
Carcinologiques
– Le sein : aucune relation de causalité
– Le col utérin : pas d’incidence directe
– Le foie : augmente le risque de tumeur bénigne du foie : angiome, adénome et d’hyperplasie
nodulaire focale
– Effets bénéfiques potentiels de la contraception oestro-progestative orale sur la survenue du
cancer de l’endomètre, du cancer de l’ovaire, du cancer colorectal.
Les bénéfices
Les oestro-progestatifs diminuent significativement les risques de kystes ovariens fonction-
nels ; salpingites; grossesse extra-utérine ; dysménorrhée.
3. Contraception progestative
a. Contraception microprogestative
Mode d’action et d’administration
Constituée d’un progestatif de synthèse à faible dose (en administration continue) la contra-
ception micro-progestative (ou micro-pilule) est assurée par ses effets périphériques :
– ralentissement de la mobilité tubaire ;
– modification de la muqueuse endométriale la rendant impropre à la nidation ;
– modification de la glaire cervicale, la rendant imperméable aux spermatozoïdes.
l La voie orale
L’efficacité des microprogestatifs est dépendante d’une observance rigoureuse, et implique
une prise tous les jours à la même heure, même pendant les règles, de manière continue
(absence d’interruptions entre deux plaquettes consécutives) le retard de prise ne devant pas
dépasser 3 heures.
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l La voie sous-cutané
Il s’agit de l’implant sous cutanée à l’étonogestrel. L’implant sous-cutané présente une excel-
lente efficacité et constitue une alternative intéressante en cas de problèmes d’observance.
b. Contraception macroprogestative
Mode d’action
À ces doses, les progestatifs inhibent l’ovulation par leur action anti-gonadotrope en plus de
leur triple effet périphérique.
Indications
Les indications de la contraception macroprogestative sont principalement :
– la présence de contre-indications aux estrogènes ;
– la mauvaise tolérance des estrogènes (les mastopathies bénignes par exemple) ;
– les pathologies estrogèno-dépendantes (fibromes, endométriose, adénomyose et hyperplasie
simple endométriale) ;
– les ménométrorragies fonctionnelles ;
Les macroprogestatifs utilisés en pratique courante ne disposent généralement pas de
cette indication dans leur AMM.
Effets secondaires
– Une prise de poids (modérée)
– une atrophie endométriale responsable de troubles du cycle (aménorrhée principalement,
rares spottings).
– Effet androgénique.
Contre-indications
Elles sont identiques à celles des microprogestatifs.
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Mode d’action
l DIU au cuivre
Leur action contraceptive est durable, avec une durée de vie théorique allant de 5 à 10 ans selon
les modèles. L’action est mixte, anti-nidatoire au niveau de l'endomètre (réaction inflamma-
toire), mais aussi contraceptive avec une action toxique sur les spermatozoides et la glaire cer-
vicale (diminution de la mobilité des spermatozoïdes).
Contre-indications
La recherche et le respect des contre-indications sont indispensables avant la pose d’un DIU.
Les contre-indications absolues sont :
– la grossesse ;
– l’infection génitale haute ;
– le trouble de la crase sanguine (DIU au cuivre) ;
– les cardiopathies valvulaires (risque de greffe oslérienne).
Indications
Un DIU peut être proposé à toute femme dès lors que :
– les CI à sa pose sont prises en compte ;
– les risques infectieux et de GEU ont été évalués et les situations à risque écartées;
Complications
Incidents lors de la pose
– Lipothymies et syncopes à la pose chez les patientes très anxieuses.
– Expulsion du stérilet, le plus souvent dans les trois premiers mois.
– Douleurs dans les premiers jours après la pose habituellement, si les douleurs sont perma-
nentes il faut évoquer un déplacement du DIU ; une infection, une GEU ;
– Saignement :
* Pour les DIU inerte ou au cuivre : habituellement à type de ménométrorragies ou de
polyménorrhées ;
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* Pour les DIU à la progestérone : trouble du cycle habituel (spottings) dans les trois pre-
miers mois puis diminution du volume menstruel, voire pour certaines aménorrhées ;
– Infections : C’est le risque principal ; possibilité d’endométrites, de salpingites aiguë ou
subaiguë avec risque de stérilité tubaire séquellaire ; une infection du haut appareil génital
est une contre-indication définitive à ce mode de contraception ;
– Grossesse : Possible mais rare ; elles entraînent fréquemment une fausse couche dans le 1er
ou le 2ème trimestre ;
– GEU
– Perforation : le plus souvent à la pose ; elle peut aller jusque dans la cavité péritonéale,
nécessitant alors un retrait chirurgical (par coelioscopie).
Surveillance
La patiente doit être revue un mois après la pose. L’examen gynécologique vérifie l’absence de
signes fonctionnels particuliers (douleurs, ménorragies et métrorragies) et vérifie que les fils
sont en place (au spéculum), avec au moindre doute une échographie. Les examens suivants
sont pratiqués tous les un à deux ans. Le stérilet sera changé régulièrement, les délais variant
en fonction du modèle.
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des femmes connaissant bien leur cycle, maîtrisant bien l’utilisation de la méthode. Les
méthodes naturelles ont en revanche l’avantage de n’avoir aucune CI. On distingue :
l le retrait
l la méthode de l’aménorrhée lactationnelle lorsque l’allaitement est exclusif ou quasi
exclusif, est d’une efficacité comparable à celle d’une contraception orale.
l Les méthodes d’abstinence périodique et d’auto-observation
Méthode Billings
Fondée sur l’auto-observation de la glaire cervicale par la patiente. En effet, la glaire cervicale
se modifie en période ovulatoire. L’observation est assez médiocre.
b) Indications
– Après tout rapport sexuel non ou mal protégé
– Lorsqu’ il existe un problème avec un préservatif (mal mis, ou déchiré ou pas bien retiré),
un diaphragme vaginal (expulsion, mauvaise position...).
– Après oubli de votre pilule (Figure 1)
– En cas de retrait trop tardif du pénis si la méthode du retrait est utilisée;
– En cas de viol.
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Effets secondaires :
– nausées et vomissements ;
– vertiges ;
– une fatigue, des maux de tête ;
– des douleurs abdominales basses ;
– une sensation de tension des seins ;
– des saignements vaginaux ;
Accessibilité et coût
Ce médicament peut être délivré sans ordonnance et n'est alors pas remboursé, mais il peut
aussi être prescrit et alors remboursé à 65 %. En pharmacie, il est délivré aux mineures sans
ordonnance et gratuitement.
Contre-indication : Il n'est pas conseillé chez les femmes à risque de grossesse extra-utérine
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la date prévue des règles ou de signes de grossesse, il faut exclure une grossesse par un test de
grossesse.
La possibilité d'une grossesse extra-utérine doit être aussi envisagée (la survenue de saigne-
ment à la date attendue des règles n'exclut la possibilité de la présence d'une grossesse extra-
utérine)
Mode d’action :
Le mode d'action est lié à la toxicité du cuivre sur les spermatozoïdes. Le deuxième méca-
nisme d'action repose sur une réaction inflammatoire au niveau de l'endomètre en réponse à
la présence du DIU-Cu.
Efficacité
Cette méthode est la plus efficace des moyens de contraception d'urgence car son efficacité est
estimée à 99 % quand elle est utilisée dans les 5 jours suivant le rapport sexuel non protégé.
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Prendre immédiatement le
comprimé oublié
Prendre immédiatement le
comprimé oublié
Poursuivre le traitement à l'heure
habituelle (même si 2 comprimés
doivent être pris le même jour)
L’efficacité contraceptive
est conservée En cas de pilule combinée, si la période
de sécurité de 7 jours avec préservatifs
s’étend au-delà du dernier comprimé
actif de la plaquette en cours supprimer
l’intervalle libre et démarrer la
plaquette suivante le jour suivant la
prise du dernier comprimé actif
9. Stérilisation
Les méthodes de stérilisation ne sont pas au sens strict, une méthode contraceptive du fait de
leur caractère irréversible. Cependant qu’elles soient masculines ou féminines elles sont sus-
ceptibles sur simple demande du couple ou de la personne concernée d’apporter une réponse
contraceptive appropriée dans certaines situations médicales, sociales ou culturelles particu-
lières.
Encadrée par la loi du 4 juillet 2001 les conditions pour bénéficier de ces techniques sont :
– un âge supérieur à 18 ans ;
– un délai de réflexion de 4 mois ;
– la signature obligatoire d’un consentement éclairé ;
– la remise d’un livret d’information.
Féminine
Différentes techniques sont disponibles, différentes voies d’abord peuvent être utili-
sées.
Le risque d’échec à 10 ans a été estimé entre 1 et 2 %.
– La ligature tubaire par voie coelioscopique est efficace immédiatement mais comporte une
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Masculine
La vasectomie est un geste chirurgical simple visant à sectionner une portion de chacun des
deux canaux déférents. L’azoospermie secondaire n’est obtenue qu’après un délai de quelques
mois. Le risque d’échec est estimé à 0,5-2 %.
Bibliographie
1. Agence Nationale d'Accréditation et d'Évaluation en Santé (ANAES), Agence Française de
Sécurité SAnitaire des Produits de Santé (AFSSAPS), Institut National de Prévention et
d'Éducation pour la Santé (INPES). Stratégies de choix des méthodes contraceptives chez la
femme. HAS; 2004 Dec.
2. Dr Héloïse Gronier, Dr Geoffroy Robin, Pr Didier Dewailly. LA REVUE DU PRATICIEN
VOL. 61 Juin 2011
3. Item 27 : Contraception hormonale chez la femme. CNGOF : http://umvf.univnantes.
4. Recommandation : Loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001 relative à l'interruption volontaire de
grossesse et à la contraception. Journal Officiel; 2001 Jul 7.
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