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Droit Des Societes Suite-1
Droit Des Societes Suite-1
V. Parts bénéficiaires
Les SARL ont la possibilité d'émettre des parts bénéficiaires (ou de
fondateurs) non négociables, puisque la loi ne l’interdit pas. Dans la
pratique, la création de parts bénéficiaires est très rare.
VI. Participation aux résultats de l'exploitation
Comme dans toute société, les associés doivent tous participer aux
bénéfices (ou aux économies) et aux pertes (art. 1832 du C. civ.). Il est
cependant important de noter que la participation des associés n'est pas
obligatoirement proportionnelle aux apports.
VII. Dénomination sociale (nom de la société)
La SARL doit être désignée par une dénomination sociale. Cette
dénomination doit être précédée ou suivie immédiatement des mots «
Société à responsabilité limitée » ou des initiales « SARL », ainsi que de
l'énonciation du capital social.
La loi impose l'indication de ces mentions (dénomination, forme, capital
social) sur tous les actes et documents émanant de la société et aux tiers
(lettres, factures, annonces, publications diverses). L'inobservation de
cette obligation, permet au ministère public et à tout intéressé de
demander au président du tribunal de commerce, du lieu du siège social,
statuant en référé, et sous astreinte de contraindre le gérant de s'y
conformer.
I. Statuts
Les statuts doivent être établis par écrit authentique ou sous seing privé
(support papier ou électronique et signature électronique). Cependant,
dans certains cas, la forme notariée est obligatoire (apport d'immeubles),
droit au bail de plus de 12 ans et dans d'autres conseillée (société entre
époux).
L'absence d'écrit peut entraîner la nullité de la société car elle rend
impossible l'accomplissement des formalités de publicité, mais pas pour
la SARL il y a obligation de régularisation, à défaut on se trouverait en
présence d'une société créée de fait.
II. Sanctions des omissions ou irrégularités dans les statuts
Tout intéressé ayant un intérêt (né, actuel, et légitime) à l'action peut agir
en régularisation et en responsabilité.
III. Publicité
Indépendamment de procéder à la formalité de l'enregistrement, auprès
du Trésor public, il est indispensable de procéder aux formalités de
publicité suivantes :
- insertion dans un journal d'annonces légales du lieu du siège
social ;
- dépôt au greffe du tribunal de commerce du lieu du siège
social de deux exemplaires des statuts et de l'acte de
nomination du ou des gérants ;
- immatriculation de la société au RCS du lieu du siège social ;
- insertion au BODACC effectuée à la diligence du greffier du
tribunal de commerce.
CHAPITRE 2. LE FONCTIONNEMENT DE LA SARL
Section 1. Gérance
A. Assemblées
1.Convocation des assemblées
Le soin de convoquer les assemblées générales incombe à la gérance. S'il
y a pluralité de gérants, le droit de convocation peut être librement fixé
dans les statuts et confié soit à chaque gérant, soit à tous les gérants
agissants collectivement.
En cas de carence du gérant, c'est au commissaire aux comptes, s'il en
existe un, qu'il appartient de faire le nécessaire ; cette compétence est
seulement subsidiaire de celle de la gérance.
Tout associé peut aussi demander au président du tribunal de
commerce, du lieu du siège social statuant par ordonnance en référé, la
désignation d'un mandataire chargé de convoquer l'assemblée et de fixer
son ordre du jour ainsi que la date et le lieu de la réunion.
L’assemblée peut également être convoquée par un mandataire ad hoc
chargé de cette mission par une ordonnance du président du tribunal de
commerce du lieu du siège social si, en cas d’urgence le comité
d’entreprise lui en a fait la demande et qu’il l’a acceptée.
Les convocations doivent être adressées à chacun des associés par lettre
recommandée quinze jours au moins avant la date de la réunion, ce délai
est un minimum, les statuts pourraient en prévoir un plus long.
Cependant, une convocation verbale est admise si tous les associés sont
présents ou représentés.
L'ordre du jour de l'assemblée générale doit être indiqué dans les lettres
de convocation. Les questions inscrites à l'ordre du jour doivent être
libellées de telle sorte que leur portée et leur contenu apparaissent
clairement, sans qu'il y ait lieu de se reporter à d'autres documents. La
rubrique « Questions diverses » est admise mais elle ne peut recouvrir
que des sujets de minime importance.
A. Généralités
Les décisions collectives extraordinaires ont pour objet de statuer sur la
modification des statuts de la société.
Pour les sociétés constituées avant le 3 août 2005, les modifications des
statuts sont décidées par les associés représentant au moins les 3/4 des
parts sociales. Il n'est pas possible d'aggraver dans les statuts ces
conditions de majorité.
Pour les sociétés constituées après le 3 août 2005, les assemblées
délibèrent valablement pour la modification des statuts que sous réserve
du respect des conditions de quorum et de majorité :
QUORUM :
- sur première convocation un quart des parts sociales des associés
présents ou représentés ;
- sur seconde convocation un cinquième des parts sociales des
associés présents ou représentés.
MAJORITÉ :
Les décisions sont valablement décidées à la majorité des deux tiers des
parts sociales détenues par les associés présents ou représentés.
Toutefois :
-l'unanimité est requise pour le changement de nationalité, la
transformation en société en nom collectif ou en commandite simple, la
transformation en société par actions simplifiées et l'augmentation des
engagements des associés ;
-une majorité en nombre et en parts sociales est exigée en cas de cession
de parts à des tiers ou d'autorisation de nantissement de parts, une
double majorité doit être atteinte ici ;
-la majorité absolue est exigée pour révoquer un gérant, même s'il est
statutaire, et pour transformer la SARL en société anonyme, sous réserve
que les capitaux propres figurant au dernier bilan excèdent 750 000 €,
enfin, en cas d'augmentation de capital par incorporation de réserves, ou
de bénéfices, la décision peut être prise par des associés représentant
seulement la moitié des parts sociales.
B. Examen des principales décisions extraordinaires
1. Augmentation du capital social
a.Agrément des nouveaux associés (personnes physiques ou morales)
Lorsque les parts sociales nouvelles sont souscrites par des personnes
non associées, celles-ci doivent être agréées par les autres associés dans
les mêmes conditions que si leur entrée dans la société résultait d'une
cession de parts sociales, c'est-à-dire à la majorité par tête des associés
représentant la moitié des parts sociales. Si les parts sociales nouvelles
sont souscrites par des personnes physiques ou morales non associées,
celles-ci doivent être agréées.
b.Existence de réserves
Lorsqu'il existe des réserves ou des plus-values latentes (augmentation
de valeur), les associés qui ne participent pas à l'augmentation du capital
social au prorata du nombre de leurs parts sociales risquent de se
trouver lésés si l'on ne tient pas compte de l'écart existant entre la valeur
réelle et la valeur nominale des parts attribuées à l'occasion de cette
augmentation du capital social.
c.Apports
Les apports sont réalisés à l'occasion de l'augmentation du capital social
comme au moment de la constitution de la société (numéraire ou
nature). Toutefois, l'intervention du commissaire aux apports est requise
(commissaire aux comptes ou expert) s'il est fait apport en nature, quelle
que soit la valeur des biens apportés.
Comme à la constitution de la société, les parts sociales nouvelles
représentatives d'apports en numéraires peuvent n'être libérées que
pour le cinquième de leur montant.
d. Incorporation de réserves ou de bénéfices
Par analogie avec les règles applicables aux sociétés anonymes, la
décision d'augmentation du capital social par voie d'incorporation de
réserves ou de bénéfices peut désormais être prise par des associés
représentant seulement la moitié des parts sociales.
L'opération peut être réalisée :
- soit par la création de parts nouvelles de même montant nominal que
les anciennes ;
- soit par l’élévation du montant nominal des parts sociales.
2. Réduction du capital social
La réduction du capital social est une opération très risquée pour les
créanciers puisqu'elle leur fait perdre une partie du gage sur lequel ils
pouvaient compter. C'est pourquoi la loi la réglemente sérieusement.
Elle sera mise en place par l'assemblée générale extraordinaire des
associés statuant à la majorité des 3/4 des parts sociales pour les sociétés
constituées avant le 3 août 2005, et de deux tiers pour les sociétés
constituées après.
S'il existe des commissaires aux comptes, le projet de réduction du
capital social doit leur être communiqué 45 jours au moins avant la
consultation des associés pour qu'ils fassent connaître leurs observations
sur les conditions et causes de la réduction.
En cas de réduction du capital social non motivée par des pertes, les
créanciers dont le titre est antérieur à la date du dépôt au greffe du
procès-verbal de la délibération peuvent former opposition à la
réduction dans le délai d'un mois à compter de la date de ce dépôt. Cette
opposition doit être signifiée par acte extrajudiciaire à la société et portée
devant le tribunal de commerce.
Trois procédés peuvent être utilisés pour réduire le capital social :
- Premier procédé : réduction du nominal des parts sociales.
- Deuxième procédé : diminution du nombre des parts.
- Troisième procédé : achat par la société des parts sociales pour les
annuler.
Section 1. Droits et
obligations des associés
I. Droits des associés
Les associés ont le droit de recevoir les documents qui ont été
précédemment examinés à l'occasion des assemblées pour leur
information et de participer à ces décisions, d'être consultés par
correspondance et de donner leur accord par acte sous seing privé ou
notarié signé par tous les associés si ces modes de consultation sont
stipulés dans les statuts. Ils ont aussi droit naturellement aux bénéfices
sociaux et au boni de liquidation, ainsi qu'au remboursement de leur
apport.
Tout associé non gérant peut deux fois par an poser par écrit des
questions au gérant qui organise le droit d'alerte dans les groupements,
sur tout fait de nature à compromettre la continuité de l'exploitation.
Tout associé dès lors qu'il représente au moins le dixième du capital
social peut demander en justice la désignation d'un expert chargé de
présenter un rapport d'une ou plusieurs opérations de gestion.
Les associés peuvent demander au président du tribunal de commerce,
statuant en référé, d'enjoindre sous astreinte au gérant de respecter ses
obligations légales et statutaires.