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Candide : L'excipit

Candide : L'excipit

Intro : Ce sont les 2 derniers paragraphes de l'œuvre. Candide a épousé Cunégonde et a chassé le
baron et par la même occasion la monarchie, ce qui va lui permettre de faire une nouvelle
organisation de sa société. 
De plus candide est en pleine crise métaphysique, c'est pourquoi il interroge un derviche qui lui
répond que les hommes ne peuvent pas comprendre, et que ca ne les concerne pas. Candide
commence à comprendre mais doit l'appliquer en créant sa société idéale.
PBQ : Comment Voltaire donne-t-il un sens à cette fin?

I La fin de l'histoire 

# Un résumé de l'histoire :
Le texte est composé de 2 paragraphes. Le premier est un combat philosophique traité plus loin et
constitue le dernier acte et le dénouement.
De plus, le premier est une sorte de résumé de l'histoire. Pangloss résume brièvement toutes les
péripéties par lesquelles ils sont passées : il rétablit l'équilibre, en nous montrant le futur comme
immuable (ça a beaucoup bougé, mais plus maintenant => ils vivront toujours comme ça)

# L'évolution des personnages :


Comme c'est un conte, au fur et à mesure, les personnages ont évolués :
Sans avoir perdu toute sa naïveté, Candide a muri : il a compris que l'optimisme de Pangloss était
absurde, et a maintenant le pouvoir de lui couper la parole (L125). De plus, c'est lui le chef de la
société idéale et assène la maxime finale (pour montrer qu'au final il a choisi ça)
Pangloss n'a pas mué du tout. Il reste « une langue », et continue ses logorrhées dans les 2
paragraphes. On le retrouve comme dans tous les passages dans une logique d'énumération pour
démontrer un pseudo rapport de cause à effet. Il est toujours ridicule et sert encore à ridiculiser les
philosophes
Depuis le chapitre XIX Martin s'oppose à Pangloss, avec son système pessimiste. Au début Candide
était pour Pangloss, mais hésite lors du nègre et lors de sa « crise métaphysique », pour ensuite
trancher pour Martin en disant une maxime qui se rapproche de la sienne.

II Une fin symbolique


# D'un jardin à l'autre :
Après être passé par le paradis enfantin de Thunder Ten Tronck, après être passé par le société irréel
de l'Eldorado, Candide s'installe durablement dans sa métairie (qui par contraste avec le jardin d'Eden
du début symbolise la terre). Or le château est trop enfantin, l'Eldorado est trop irréel, mais la métairie
est un modèle qui leur convient bien, car ils ont tous un rôle et elle fonctionne bien.
Voltaire nous montre donc le moyen d'être heureux : cultiver notre jardin, et donc travailler. Le
bonheur est autour de soi, et surtout à portée de main.

# La métaphore du jardin
Candide et ses amis étaient partis en quête de réponse à des questions philosophiques voir le
derviche. Il leur répond que peu importe les questions existentialistes et philosophiques, l'important
pour être heureux, c'est de travailler. La métairie devient alors un lieu de bonheur, à partir du moment
ou on y travaille.
Voltaire fait une critique discrète des européens, car le Bonheur n'est accessible qu'en dehors de
l'Europe et surtout en dehors de France (cf : demeure de Voltaire en Suisse), car ils sont en Turquie.

III La fin et la morale

# L'utopie de Candide
Candide se sent dans ce passage libérer de l'emprise de Pangloss. Lorsque que Pangloss énumère
tous les grands personnages de la bible, de l'antiquité et de l'époque moderne dans une érudition
abrutissante, Candide lui coupe une autre fois la parole : pour lui, l'histoire n'est peut-être pas un
modèle. Il va ainsi créer une nouvelle société qu'il fonde sur la qualité (« la terre rapporta
beaucoup »), l'équité (il a chassé le baron et la hiérarchie sociale) et l'entraide (chacun a un rôle)

# La sentence en elle-même :
Répétée 2 fois dans le texte, cette expression impersonnelle désigne une obligation venue de
l'extérieur.
On retrouve l'idée de culture de de jardin, c'est donc une morale de l'action, qui va à l'encontre de tous
les philosophes qui restent dans leur tour d'ivoire sans connaitre réellement le monde.
La métairie que Candide a acheté les rend bon : elle fait travailler honnêtement, les lie entre eux dans
un travail commun, et produit beaucoup (« la métairie rapporta beaucoup ») et les rapporte parfois
même des cédrats confis et des pistaches ».
Cette morale signifie donc que l'homme doit avant tout travailler, car cela le gardera de l'ennui, le vice
et le besoin. Une fois qu'il aura compris, il accèdera aux petits plaisirs de l'existence comme des
cédrats confis et des pistaches.

CCL : Cette œuvre s'achève sur une ridiculisation totale de l'optimisme. C'est cependant une fin
heureuse qui clôt l'histoire sur un relatif bonheur (ce n'est pas un bonheur excessif [pas tant
mentionné], car ce n'est pas la vraie vie d'être heureux tout le temps).
C'est surtout l'occasion pour lui de dire ce qu'il pense vraiment : le travail rend honnête et distrait
l'homme.

C’est l’épilogue du conte philosophique Candide qu’on ne peut comprendre que si l’on regarde rétrospectivement
quelques autres chapitres du conte.

Préambule
Un certain nombre de rencontres ont préparé ce dénouement. Après l’Eldorado, Candide fera beaucoup de rencontres
déterminantes.

1. Chapitre 20 
Candide rencontre Martin qui est l’antithèse de Pangloss, pour qui tout est mal.

2. Chapitre 25
Candide rencontre Pococuranté : riche et comblé par la vie, qui n’a jamais eu de chagrin => piste vers l’idée du
bonheur. Mais au contraire, il est blasé et sans enthousiasme et Candide en arrive a l’idée de «  être heureux n’est pas
n’être pas malheureux ». Pococuranté a pourtant une sérénité matérielle, intellectuelle.

3. Chapitre 26
Candide rencontre les rois déchus qui incarnent le malheur à ceux qui avait tous les privilèges sur terre, mais qui ont
tout perdu. Il arrive à la conclusion que ce ne sont pas les garants du bonheur puisqu’on peut tout perdre.

4. Chapitre 30
Candide rencontre le derviche, il va répondre aux questions de métaphysique de Pangloss. Il représente la posture de la
résignation.

5. Chapitre 30
Candide rencontre un vieillard musulman heureux qui vit en autarcie et énonce une vérité importante  : « Le travail
éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice, et le besoin ».

Introduction
      A la suite d’un certain nombre de rencontres déterminantes qui engagent la vie de toute la petite communauté, il est
décidé de composer une sorte de microcosme (monde en miniature) dans lequel chacun trouvera sa place et son
équilibre. L’épilogue du conte décrit cette installation et souligne l’évolution des personnages. La fin du conte Candide
n’est-elle pas l’affirmation de l’avènement d’un monde ou l’homme prend enfin son destin en mains ?
Annonce des axes

Commentaire du texte

I. Une clôture du récit


A. Clôture Spatiale

      La formule classique par laquelle débute le conte : « Il y avait en Westphalie » nous permet d’attendre une clôture
classique du genre, c’est-à-dire une fin heureuse. Mais en fait, c’est un horizon trompé : le jardin a succédé au
château : régression spatiale ; la Turquie a remplacé la Westphalie et un derviche remplace Pangloss. Pour Candide le
monde est désormais plus vaste et ne se limite pas à la province de Thunder-Ten-Tronc ou à la Westphalie. L’espace se
clôt de manière ambivalente : rétrécissement social, du château à la métairie, et l’élargissement politique. En
opposition à l’Occident, l’Orient apparaît comme la terre du retour aux origines, retour à la sagesse fait d’expériences
et de pragmatisme. D’ailleurs, le discours du vieillard au derviche rappelle le discours du vieillard de l’utopie de
l’Eldorado et la religion est réhabilitée. L’installation dans le jardin marque la fermeture de l’espace géographique.

B. Le recyclage des personnages

      Le Turc au début du texte (le paragraphe précédant l’extrait étudié ici) dit : « Je n’ai que vingt arpents. » A son
image, la métairie est une « petite ère » dans laquelle vie une « petite société ». La modestie de la surface est
compensée par les principes d’une sage économie. Même les vestiges dérisoires du monde aristocratique sont recyclés.
Le conte recycle la laideur de Cunégonde en utilité. Giroflée est recyclée en honnête homme qui passe du vice à la
vertu. Tous les personnages du début trouvent leurs places et leurs destins sont scellés.
      Le baron n’est pas recyclable car il est encore attaché à ses préjugés et à ses stéréotypes.
      Fermeture du conte : Candide prononce la morale finale et sa parole est créatrice d’un nouvel age.

II. Les critères de la sagesse


A. Le refus des ambitions

      Candide, dès le début du texte montre sa préférence pour une vie simple, notamment il dit : « Ce bon vieillard …
des six rois »
      Une vie modeste et réglée est plus enviable qu’à celle d’un roi. Il renonce donc à toute ambition de pouvoir et de
richesse. De toute façon, il y a un caractère éphémère et aléatoire à une gloire des hommes. Dans le texte, il y a une
litanie des rois qui ont subit des malheurs. Cela montre que le fait d’être puissant et riche ne fait rien. Référence au
chapitre XXVI : les rois déchus. Par contraste, la vie simple dans la métairie est valorisée.

B. Refus des raisonnements stériles

      Il ne s’agit pas pour Voltaire de s’opposer à toute forme de raisonnement puisque Candide au début du texte est
plongé dans de profondes réflexions. Il s’agit plutôt d’une pensée nourrie d’expériences et d’observations. Ce qui est
par exemple rejeté est le discours de Pangloss et des métaphysiques qui a une tendance affirmée à bavarder, à brasser
des idées, à délayer. Et ses pensées débouchent toujours sur une action cohérente. D’ailleurs, Pangloss ne travaille pas.
Dans le second discours, on voit bien qu’il n a pas renoncé à l’absurdité et à l’incohérence. Critique des raisonnements
interminables sur des questions métaphysiques. Pangloss use encore de la terminologie optimiste quand il parle du
meilleur des mondes possibles. Candide contredit et interrompt à deux reprises Pangloss : « Je sais », « Mais » et
Martin s’y oppose aussi.

C. Les bienfaits du travail

      Le travail est présenté comme une concentration de toutes les vertus. Notamment si on analyse la phrase du
vieillard « Le travail… ». Le travail est une nécessité spécifique, il éloigne l’ennui. C’est aussi une nécessité morale
car il éloigne de nous le vice et c’est une nécessité économique puisqu’il éloigne de nous le besoin.
      Dans la seconde partie du texte, on note l’importance des activités manuelles préservées de manière laudative  :
« très bonne pâtissière ».
      Champ lexical des activités artisanales connoté laudativement : « Roda, très bon menuisier ». On peut voir que le
verbe « travailler » et « cultiver » viennent deux fois dans le texte. Cela montre l’orientation claire de la spécificité de
Candide vers les bienfaits du travail. « La petite terre rapporta beaucoup » montre une satisfaction personnelle en
même temps qu’une satisfaction du travail.

Conclusion partielle

      On peut voir que la parabole (petit apologue du jardin (chapitre 30)) oppose clairement l’activité aux discours
inutiles. « Cultiver son jardin » signifie travailler socialement, travailler intérieurement son raisonnement ainsi que sa
pensée. Cela veut également dire se cultiver intellectuellement. En effet, la situation que décrit Candide dans ce
chapitre est aussi la situation de Voltaire à Carnet. La conclusion de ce conte est très sibylline. C’est une leçon de
modestie et de simplicité qui donne à l’homme une place acceptée dans une situation matériellement supportable.

III. L’évolution des deux protagonistes


      Pangloss est le maître à penser de Candide. Bien qu’il ait beaucoup douté, il ne l’a jamais confronté.
      Dans ce texte Candide coupe la parole à Pangloss deux fois. C’est Candide qui a le dernier mot : le maître a perdu
tout son prestige aux yeux de Candide. Renversement des rôles par rapport à l’incipit.

A. Candide

      Candide apparaît mûri. Il a tiré profit de ses expériences, de son voyage initiatique et de ses observations. Il a en
plus acquis de l’autorité, et il peut même juger de lui-même. Candide est devenu philosophe. D’après Voltaire, un
philosophe est quelqu'un qui possède un esprit critique sur un raisonnement qui lui est propre. Candide est au début un
personnage sans épaisseur. Il acquiert une dimension patriarcale car c’est le chef, figure centrale de la communauté,
celui dont la parole résume et rassemble. Sa fonction n’est plus d’apporter une contradiction à Pangloss, il est
désormais le maître financier et intellectuel.

B. Pangloss

      Contrairement à Candide, Pangloss n’a pas évolué. Il s’entête dans des raisonnements qui tournent à vide. Il est
incapable de penser par lui-même car son premier raisonnement est « selon le rapport de tous ». Il se refère en effet à
la bible « Ut operatum eum » = « pour qu’il travaille » et aux philosophes. C’est pourquoi Pangloss ne maîtrise pas les
théories auxquelles il adhère. Raisonnement de fausse logique. Toute l’ironie du faux rapport logique dans «  des
cédrats confits et des pistaches.». Il n’a jamais été philosophe car il n’a pas aptitude à modifier son jugement en
fonction des informations qu’il enregistre.

Conclusion
      Candide est un conte et, de ce fait, le lecteur aurait pu s’attendre à un dénouement heureux. Mais c’est un conte
philosophique. Candide trouve une paix dans un choix de vie supportable bien loin des rêves de l’Eldorado. Ce choix
est un aboutissement de tout un parcours et bien que ce ne soit pas parfait, il ne dépend plus des caprices du sort.
      Le héros se libère des illusions du monde de l’enfance pour devenir enfin adulte et autonome ce qui est le projet
même des lumières. 
      En 1773, Voltaire écrit à D’Alembert : « si j’ai encore quelque temps à vivre, je le passerai à cultiver mon jardin
comme Candide. J’ai assez vécu comme lui ».

Chapitre 20 :

Candide partage son voyage avec un homme encore plus dépité que lui, qui n’a plus rien dans la vie. Au
cours de ce voyage, Candide en profite lors d’une bataille pour récupérer une partie de son butin et se dit
que les mauvaises actions se paient toujours.

Chapitre 21 :
Candide et Martin discutent beaucoup de la condition humaine tandis qu’ils font route vers Venise.

Chapitre 22:

Sur la route, Candide s’arrête à Bordeaux pour découvrir Paris. Il y fait la rencontre de nombreuses
personnes malintentionnées ainsi que les cercles littéraires. Candide finit par se faire arrêter mais parvient
tout de même à se sauver.

Chapitre 23 :

Candide et Martin vont vers l’Angleterre, pays dans lequel ils ne restent pas, effrayés par la violence d’une
exécution non justifiée.

Chapitre 24 :

Arrivé à Venise, Candide se désespère de revoir Cunégonde et le caractère désabusé de Martin ne l’aide
pas en cela. Il rencontre alors une ancienne connaissance qui sous ses airs enjoués montre en fait ses
blessures car elle fut obligée de se prostituer.

Chapitre 25 :

Candide raconte le Sénateur Pococuranté qui lui fait l’étalage des biens et ses oeuvres qui l’entoure mais
dont il ne tire plus aucun profit.

Chapitre 26 :

Candide retrouve Cacambo mais Cunégonde n’est pas avec lui. Elle a été enlevée et elle est à
Constantinople. On avertit Candide d’une arrestation immédiate.

Chapitre 27 :

En partance pour Constantinople, Candide rachète la liberté de Cacambo mais aussi du baron et de
Pangloss qui n’étaient finalement pas morts.

Chapitre 28 :

Le baron avait été simplement blessé et Pangloss mal pendu. Pangloss explique à Candide que malgré ses
malheurs, il estimait toujours que le monde était bien, il conservait sa philosophie.

Chapitre 29 :

Candide retrouve enfin Cunégonde qui s’est enlaidit, ce qui ne l’empêche pas de la demande à nouveau en
mariage, ce que refuse à nouveau le baron.

Chapitre 30 :

Tout le monde vit ensemble mais les difficultés de la cohabitation et de l’argent arrivèrent bien vite. Ils en
concluent que leur bonheur reviendra avec le travail.

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