Vous êtes sur la page 1sur 35

FSJE CASABLANCA

Filière : comptabilité contrôle de gestion audit


Projet de fin d’études en vue de l’obtention d’un diplôme du Master
d'Université Comptabilité Contrôle, Audit
Sous le thème :

L’AUDIT INTERNE AU
SEIN DES ENTREPRISE
Dédicace
Je dédie ce projet de fin d’étude
A
Ma très chère mère SAMIRA et mon très cher père
MUSTAPHA
Pour leur soutien, les sacrifices et tous les efforts consentis
Pour mon éducation et ma formation, ainsi que pour mon frère
RAYANE
Je tiens à vous témoigner ma reconnaissance, mon amour
Et mon affection
Que Dieu vous protège et vous bénisse

Projet de fin d’étude 2020/2021


FSJE CASABLANCA

Remerciement
Nous remercions Dieu, le tout puissant, qui nous a donné la force et la

Patience d’accomplir ce modeste travail.

A l’issu de ce travail nous adressons nos remerciements aux

Personnes avec lesquelles nous avons pu échanger et qui nous ont

Aidé dans la rédaction de ce projet.

Nous tenons d’abord à remercier très chaleureusement

Mr RANNANE MOHAMED qui nous a permis de bénéficier de son

Encadrement. Les conseils qu’il nous a prodigué, la patience, la

Confiance qu’il nous a témoigné ont été déterminants dans la

Réalisation de notre travail de fin d’étude.

Enfin, nous adressons nos plus sincères remerciements à nos

Familles : plus particulièrement à nos très chers parents pour leurs

Soutien moral et financier et leurs sacrifices, à nos frères, et nos

Sœurs, sans oublier nos amis qui nous ont accompagné, aidé, soutenu

Et encouragé tout au long de la réalisation de ce mémoire

Projet de fin d’étude 2020/2021


FSJE CASABLANCA

Sommaire

Introduction générale

Chapitre1 : l’audit au sein des entreprises

Section 1 : bref aperçu sur l’audit.


Section 2 : les techniques et les outils de l’audit.

Chapitre 2 : la gouvernance d’entreprise

Section 1 : qu’est-ce qu’une gouvernance d’entreprise.


Section 2 : les objectifs de la gouvernance d’entreprise.

Chapitre 3 : le rôle de l’audit interne dans la gouvernance


d’entreprise

Section1 : audit interne, outil de la gouvernance d’entreprise


Section 2 : Qualité de l’audit interne pour une bonne gouvernance
d’entreprise.
Section 3 : Audit interne, outil de maîtrise des risques : influence
d’efficacité sur la gouvernance d’entreprise.

Projet de fin d’étude 2020/2021


INTRODUCTION GENERALE :
La gouvernance d’entreprise est une matière vivante, riche, foisonnante
qui a connu au cours des dernières années des développements de grande
ampleur, tant dans la littérature académique que dans les guides pratiques
rédigés à l’attention des professionnels de l’entreprise, de la finance, de droit
et de L’audit. Ainsi, à la suite des nombreuses affaires qui ont agité les milieux
économiques dans la plupart des pays développés et de dysfonctionnements
évidents du système économique, de nombreux débats se sont ouverts
concernant les prises de contrôle, les rémunérations des dirigeants, les
responsabilités des dirigeants et des administrateurs, la composition et le rôle
du conseil d'administration, l'information et le rôle des actionnaires, le rôle des
comités d’audit et de l’audit interne, etc.
Tous ces aspects relèvent d'un même champ d'investigation, la corporate
gouvernance, traduit par "la gouvernance de l'entreprise". Il s’agit en fait, de se
donner les moyens d’un bon équilibre des pouvoirs au sein de l’organisation
afin d’éviter les dérives personnelles et les malversations les plus graves, celles
qui procèdent au sommet de la hiérarchie. C’est pourquoi la notion de
gouvernance d’entreprise s’articule autour de cinq piliers : le conseil
d’administration, l’audit externe, le management, le comité d’audit et l’audit
interne. Elle suppose une éthique et la pratique de la transparence.
Par ailleurs, aux Etats-Unis et dès 1977, le Forgien corruptpractiseAct élargit le
champ d’intervention du conseil d’administration au contrôle interne. Depuis
lors à travers les législations, réglementation et recommandations d’experts ce
processus de gouvernance n’a
Cessé de s’étendre affirmant du même coup l’autorité de l’audit interne.
Ce dernier est donc nécessairement concerné, même s’il n’est pas l’acteur
principal ; et les professionnels l’ont bien compris lorsqu’ils ont fait figurer le
gouvernement d’entreprise parmi les objectifs de l’audit interne. De ce fait,
considérant le poids et l’importance du rôle de cette fonction sur l’efficacité du
système de gouvernance de l’entreprise, nous allons nous interroger, dans le
cadre de notre étude, sur les enjeux et l’importance de l’audit interne en tant
qu’instrument au service de la gouvernance d’entreprise et à analyser sa
contribution dans la performance du présent processus.
Ainsi, au cours du développement du présent travail de recherche nous
tenterons de répondre à la problématique suivante :

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page1


COMMENT L’AUDIT INTERNE PEUT-IL INTERVENIR DANS UN PROCESSUS DE
GOUVERNANCE D’ENTREPRISE ?

Afin de répondre à cette problématique, le présent rapport Sera comme


cela :

 Dans Cette Partie, nous présenterons une approche théorique en


matière
D’audit interne. Nous traiterons ainsi le rôle d’audit interne dans
la gouvernance d’entreprise et ces outils de maitrise des risques.

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page2


LES FONDEMENTS
THEORIQUE

CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN DES ENTREPRISES

Le gouvernement d'entreprise régit les relations entre le dirigeant,


ses actionnaires et son conseil d'administration, en mettant en œuvre des
principes de responsabilité et d'intégrité, de transparence, d'indépendance du

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page3


conseil et de respect des droits des actionnaires. Le conseil d'administration,
organe collégial doit pouvoir établir un jugement indépendant de la direction
de l'entreprise, grâce à une bonne information émanant notamment des
comités spécialisés. Ces comités, dont notamment le comité d'audit, a bien
précisé de surveillance et de contrôle.

L'un des moyens d'atteindre ces objectifs est d'instaurer une fonction d'audit
interne. Sa présence au sein des entreprises est plus que légitimée par les lois
comme par exemple la Sarbanes-Oxley Act et la Loi sur la Sécurité Financière
qui imposent aux entreprises l'existence d'une fonction d'audit interne. Dans ce
chapitre, notre objectif est de voir l'importance de l'audit interne au sein de
l'organisation. Ensuite de relever les aspects et les critères qui nous permettent
d'apprécier l'efficacité et la qualité de ce service. Enfin, ses différents
rattachements hiérarchiques et son utilité comme mécanisme de
gouvernement d'entreprise.

Section 1 : bref aperçu sur l’audit


1.1/ Définition de l’audit interne

Pour l'institut français de l'Audit et du Contrôle Internes (IF ACI), chapitre


français de l'liA, « L’audit interne est une activité indépendante et objective qui
donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses
opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer de
la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant,
par une approche systématique et méthodique, ses processus de management
des risques, de contrôle, et de gouvernement d’entreprise, et en faisant des
propositions pour renforcer leur efficacité ». Il s’agit là, de la traduction de la
définition de l'liA datant de juin 1999 et révisée en janvier 2011.
« Cette fonction est dictée par les nouvelles dimensions qu'a prises l’entreprise
dans son environnement en perpétuelle transformation et donne déjà une

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page4


implication plus importante de l'auditeur interne dans le processus de
management des entreprises.
L'auditeur interne n'est plus perçu comme un contrôleur mais un partenaire
ayant un rôle objectif et une action indépendante qui aide à atteindre les
objectifs tracés et à maîtriser les risques qui peuvent menacer la pérennité et la
croissance de l’entreprise, a indiqué M. Amor Souiden, président de l'UF Al.

1.2 / Objectif et l’efficacité de l’audit interne

1.2.1/ Objectif de l’audit interne


L'audit interne, quel que soit le référentiel d'audit, permet de répondre à cinq
objectifs:

- Vérifier la conformité aux exigences du ou des référentiel(s) de l'entreprise


(normes, textes réglementaires, cahiers des charges, spécifications clients, Etc.)

-Vérifier que les dispositions organisationnelles (processus) et opérationnelles


(Procédures, instructions, etc.) Sont établies, connues, comprises et appliquées

-Vérifier l'efficacité du domaine audité, c'est-à-dire son aptitude à atteindre les


objectifs;

- Identifier des pistes d'amélioration et des recommandations pour conduire


l’entreprise vers le progrès

- Conforter les bonnes pratiques observées pour encourager les équipes et


capitaliser pratiques dans l'entreprise.

1.2.2/l’efficacité et la qualité de l’audit interne


En termes d'efficacité, l'audit interne a une obligation de moyens et non
de résultat, Mais cette obligation de moyens sera comprise et acceptée si le
service est bien intégré, ce qui conduit à ce que les conditions culturelles et
matérielles soient réunies. Ainsi, Renard (20 10 : 443) énumère les composants
de ces conditions.

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page5


• conditions culturelles :

Une sensibilisation au contrôle interne ;


Une culture d’audit ;

• conditions matérielles :

Des objectifs précis à savoir l’existence d'un plan d'audit illustrant de façon
Précise les objectifs généraux de l'audit ;

Une méthodologie rigoureuse incluant une démarche méthodologique avec


une répartition des tâches précisées ; Un bon plan de communication qui
permet à l’auditeur interne de bien connaître ses clients et leurs attentes, de
mieux informer sur ses possibilités et ses limites ; Un professionnalisme
reconnu, le professionnalisme des auditeurs joue un rôle important dans cette
recherche d’efficacité. Ainsi pour contribuer à l’efficacité de l’audit interne,
l’auditeur interne est amené à faire des observations pertinentes, des
recommandations constructives et précises. Il doit connaître et appliquer
rigoureusement les normes professionnelles.

La qualité de l’audit interne se mesure suivant les quatre déterminants que


Sont :
• la compétence ;
• la performance ;
• l'objectivité et l'indépendance.

 La compétence
La compétence est l'un des principes fondamentaux du code de déontologie de
l'Institut. Ce principe veut que les auditeurs internes utilisent et appliquent les
connaissances, les savoir-faire et expériences requis pour la réalisation de leurs
travaux. Et comme il ne peut avoir conseil sans compétences, les normes 1210,
1210.A1, 1210.A2, 1210.A3 et 1210.C1, relatives à la compétence relèvent
l'importance de ce principe. Celui-ci permet de maintenir la confiance placée
en l’audit interne pour donner une assurance raisonnable sur tous les
processus de l'organisation. En effet, selon l'interprétation de la norme 1210,
les connaissances, le savoir-faire et les autres compétences sont une
expression générique. Elle est utilisée pour décrire la capacité professionnelle
dont les auditeurs internes doivent disposer pour pouvoir exercer efficacement

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page6


leurs responsabilités professionnelles. C’est pour cela que les auditeurs
internes sont encouragés à obtenir des certifications professionnelles
appropriées afin de démontrer leurs compétences.

 La performance

La performance vient compléter la compétence et le professionnalisme de


l'audit interne dans 1 le processus de gouvernance d'entreprise. Elle se
rapporte essentiellement aux documents de travail de l'auditeur et aux
rapports émis quant à leur quantité et à leur qualité, ainsi que le champ
d'activité de l'audit interne. Selon Bertin (2007: 180) « pour produire un
rapport de qualité, l'auditeur interne doit suivre les différentes phases :

• la prise de connaissance qui permet à l'auditeur d'avoir une vision globale de


l’activité ou de la fonction à auditer, d'élaborer le plan général d'audit et le
programme de travail;
• une appréciation du contrôle interne qui consiste à porter un jugement sur la
qualité de l’organisation de l'entreprise ;
• une phase d'exécution ;
• une phase de conclusion avec l'élaboration d'un rapport;
• Une phase de suivi des recommandations

 Objectivité et indépendance

L'indépendance est un déterminant important qui façonne le


professionnalisme de la fonction d'audit interne. Dans ce cadre les normes
professionnelles de l'liA (normes 1110, 1110 Al et 1120) précisent clairement
que les auditeurs doivent être indépendants des activités qu'ils auditent. Selon
l'interprétation donnée par l'IFACI à la norme 1110, l'indépendance au sein de
l'organisation est atteinte lorsque le responsable de l'audit interne rapporte
fonctionnellement au conseil. Les relations fonctionnelles impliquent, par
Exemple, que le conseil:

 Approuve la charte d'audit interne;


 Approuve le plan d'audit interne fondé sur l'approche par les risques ;
soit destinataire des informations adressées par le responsable d'audit
relatives à la réalisation du plan d' audit ou de tout autre sujet afférent à
l'audit interne;
 Approuve les décisions liées à la nomination et à la révocation du
responsable de l’audit interne ;

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page7


 Demande des informations pertinentes au management et au
responsable de l’audit interne pour déterminer l’adéquation du
périmètre et des ressources de l’audit interne.

Section2 : technique et outil d’audit interne

Un certain nombre d'outils de technique sont utilisés par les auditeurs


internes pour l'appréciation de la qualité des différents dispositifs de contrôle
interne (objets de l'audit interne) ainsi que pour l'indentification de leurs
faiblesses et la mise au point des recommandations en vue de les améliorer. De
ce fait les techniques se distinguent des outils. Tandis que les techniques sont
systématiquement utilisées lors de chaque mission, les outils eux sont mis à la
disposition de l'auditeur qui doit en faire un choix en fonction du but poursuivi,
de la nature du problème, de l'environnent etc., le choix d'outils fait toujours
objets de réflexions particulières.

2.1/technique de l’audit interne


L'auditeur interne utilise deux principales techniques qui s'inscrivent à des
moments précis du processus méthodologique de leurs travaux. Ce sont les
techniques basées sur les questionnaires et celles basées sur la feuille de
révélation et d'analyse de problèmes (FRAP) :

Le questionnaire de contrôle interne (QCI) :


Le QCI est un document interne utilisé par les auditeurs, son but est de guider
l'auditeur pour réaliser son programme de travail et il doit donc permettre de
réaliser l'observation la plus complète possible. L'objectif est d'évaluer le
dispositif de contrôle interne pour chaque opération " à risques ".

Le QCI comporte les questions visant à analyser les opérations " à risques " et à
vérifier l'existence et l'efficacité des contrôles définis dans le référentiel de
contrôle interne. Ce ne sont pas des questions que l'auditeur pose mais les
questions qu'il va se poser et pour lesquelles il déterminera les outils qui
permettront d'y répondre tel que les entretiens, l'analyse de documents etc. Le
Projet de fin d’étude 2020/2021 Page8
QCI comporte 5 questions fondamentales qui permettent de regrouper
l'ensemble des interrogations concernant les points de contrôle :

Qui? Regroupe les questions relatives à l'opérateur qu'il faut identifier avec
précision et déterminer quels sont ses pouvoirs. Pour répondre à ces questions
on utilise les organigrammes hiérarchiques et fonctionnels, les analyses de
postes

Quoi? Regroupe les questions relatives à l'objet de l'opération, quelle est la


nature de la tâche, quelle est la nature du produit fabriqué, du contrôle.

Où? Concerne les endroits où se déroule l'opération.

Quand? Regroupe les questions relatives au temps : début, fin, durée,


périodicité.

Comment? Regroupe les questions relatives à la description du mode


opératoire, comment se réalise la tâche.

Pour chaque opération cataloguée " à risques " on élabore un QCI sur base des
5 questions fondamentales qui permettent d'identifier les tâches élémentaires
à partir desquelles on déduit les questions de contrôle interne.

Pour chaque question l'auditeur détermine les outils à mettre en œuvre pour y
répondre, quand et par qui.

 Les feuilles de révélation et d'analyse de problèmes ou FRAP :

La FRAP est un document d'analyse simple, clair et normalisé qui guide le


raisonnement de l'auditeur. La finalité d'une FRAP est d'aider les auditeurs à
formuler des recommandations à la fin de leur mission remplie par l'auditeur
interne à chaque fois qu'il rencontre un dysfonctionnement, une erreur ou une
insuffisance.

La FRAP reproduit les différentes phases du raisonnement dans leur ordre


chronologique et logique.

L'auditeur rempli une FRAP à chaque fois qu'une observation révèle un


problème.

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page9


En fait, l'auditeur se sert de la FRAP pour mener à bien son raisonnement.

1.3.2/l’outils de l’audit interne :

Les outils de l'audit interne différent des questionnaires et de la FRAP par trois
caractéristiques essentielles : Les outils ne sont pas d'emploi systématique, ils
sont choisis avec discernement par l'auditeur pour s'adapter à l'objectif du test
souhaité. S'il veut, par exemple se retrouver dans le fonctionnement des
documents, il utilisera un diagramme de circulaire. Par contre, s'il veut avoir
une appréciation sur l'ordre de grandeur d'un phénomène rencontré lors de
son investigation, il fera un sondage statistique ; Les outils d'audit interne sont
utilisés à des fins multiples par d'autres professionnels (auditeurs externes,
consultants, informaticiens etc.) ; Deux ou plusieurs outils peuvent être utilisés
pour valider un test ; D'autre part il peut exister une multitude d'outils que
nous pouvons regrouper en deux classes à savoir les outils d'interrogations et
les outils de description.

 Les outils d'interrogation :

Les sondages statistiques et les pointages est un outil qui se base sur
l'échantillonnage pour porter un jugement sur la sincérité des opérations
effectuées. Le sondage statistique permet également de minimiser les coûts du
sondage pour un certain risque quantifié, accepté par l'auditeur et pour une
précision exigée dans son contrôle.

Les interviews elles ne sauraient être des entretiens ou des interrogations de


manière à piéger. Elles doivent au contraire être une collaboration entre
l'auditeur.

CHAPITRE 2 : LA GOUVERNANCE DES


ENTREPRISES

Depuis les années 1990, les propositions et les règles visant à améliorer les
pratiques de gouvernement des entreprises se sont multipliées. Elles ont
d'abord concerné les entreprises cotées dont le capital est dilué dans le public,

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page10


puis de proche en proche, toutes les entreprises ont été invitées à pratiquer
une « bonne gouvernance ». Il convient donc dans un premier temps de définir
le concept de gouvernement d'entreprise.

Dans un second temps, pour approfondir la compréhension du concept, nous


développerons les différentes approches, pouvoirs constitutifs, les objectifs, les
acteurs, et les principes en matière de gouvernance. Enfin, nous allons
procéder à une synthèse des directives internationales en matière de bonne
gouvernance.

Section1 : qu’est-ce qu’une gouvernance

1.1/ les principales définitions de la gouvernance

La gouvernance d'entreprise est un concept d'origine américaine «corporate


governance» apparue dans les années 70. Elle renvoie aux nouvelles pratiques
de la gestion d'entreprise qui se sont imposées avec la distinction entre les
propriétaires du capital et les dirigeants.
L'origine du débat remonte au début des années1930, lorsque Berle et Means
ont attiré l’attention sur les risques inhérents à la séparation entre la propriété
et la direction des sociétés cotées. Ils avaient mis alors en évidence de
contrôler les dirigeants et de préserver les intérêts des actionnaires
minoritaires (Caussain, 2005:5). Nous n'exposerons pas le panorama des
définitions existantes. En revanche, nous retiendrons deux, celle élaborée par
Charreaux (1997) qui considère que le domaine de la gouvernance d'entreprise
dépasse la seule relation entre actionnaires et dirigeants et celle proposée par
l'IF AC (International Federation of Accountants). Charreaux la définit comme

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page11


étant « l’ensemble des mécanismes organisationnels qui ont pour effet de
délimiter les pouvoirs et d'influencer les décisions des dirigeants, autrement
dit, qui « gouvernent » leur conduite et délimitent leur espace discrétionnaire.

1.2/les différentes approches de la gouvernance d’entreprise


Prenant appui sur cette représentation de la firme, un premier champ apparaît
sous la dénomination d'approche actionnariale de la gouvernance de
l’entreprise. Toutefois, des critiques ont contribué à faire émerger un second
champ répondant à l'approche partenariale de l'entreprise. C'est deux modèles
sont destinés à répondre au problème générique du contrôle de l’action des
dirigeants dans les grandes entreprises managériales.

 1.2.1/ L’approche actionnarial :


Le modèle de type shareholder constitue le mode de régulation dans les pays
anglo-saxons. Selon la définition donnée par l'Institute of Internai Auditors (liA)
et traduite par l'Institut français de l'Audit et du Contrôle Internes (IFACI,
2011:29), « le gouvernement d'entreprise est le dispositif comprenant les
processus et les structures mis en place par le Conseil afin d'informer, de
diriger, de gérer et de piloter les activités de l'organisation en vue de réaliser
ses objectifs ».

Cette approche de la gouvernance a pour objectif la création de valeur pour les


actionnaires.

Les intérêts des dirigeants s'alignent sur ceux des actionnaires et des
investisseurs. Cette définition de la gouvernance est axée sur les relations entre
la direction générale, les actionnaires et le conseil d'administration.

 1.2.2/ L’approche partenariale :


Dans cette approche partenariale, le gouvernement d'entreprise peut être
défini comme étant «l'ensemble des mécanismes organisationnels ayant pour
but de délimiter les pouvoirs et de contrôler les modes de gestion des
administrateurs et des dirigeants afin de veiller à leur conformité permanente
avec les principes édictés par les lois, les règlements, les bonnes pratiques et
visant à protéger les actionnaires ainsi que toutes les autres parties prenantes à

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page12


L’organisation » (Presqueux (2007), Perez (2003), Charreaux (1997)). Les parties
Prenantes sont entre autres les institutions financières publiques ou privées,
les clients, les fournisseurs, les collectivités, le personnel, etc. L’efficacité
théorique de ce mode de régulation repose sur un appareil juridique
définissant précisément le rôle des différentes parties prenantes et sur les
capacités des instances représentatives correspondantes à mener des décisions
dans l'intérêt même de leurs mandants. C’est ainsi que Perez présente son
paradigme SPC qui constitue les composantes de la gouvernance à savoir les
structures, les procédures et les comportements. Selon Perez (2003 :24) « les
structures mobilisées par les systèmes sont variées et sont propres à
l'organisation concernée à savoir, l’assemblée générale, le conseil
d’administration et les comités. Les procédures sont plus ou moins explicitées
dans des codes s'imposant aux acteurs concernés.

Les comportements complètent les deux premières composantes en leur


apportant Une dimension sans laquelle elles resteraient pour l'essentiel,
formelles».En résumé, la gouvernance d’entreprise n’est pas une question de
pouvoir mais une façon de s’assurer que les décisions sont prises de manière
efficace. Pound (2000:79) confirme ce constat en estimant que « pour une
bonne gouvernance, ce qui est recommandé, c'est un système où les dirigeants
et le conseil collaborent ensemble sur les décisions et recherchent tous l'intérêt
des actionnaires et des autres parties prenantes ».

Le gouvernement d’entreprise est donc caractérisé par un ensemble de


décisions prises tout au long de la vie de l’entreprise et à tous les niveaux de
responsabilités, dans le but de créer durablement de la valeur.

Le schéma ci-dessous résume le gouvernement d'entreprise dans les deux


approches :
Figure N1 : schéma de la gouvernance d’entreprise

Marché
Actionnaires efficient

investisseurs

Autres

stakeholders
Projet de fin d’étude 2020/2021 Conseil administration Page13
Auditeurs
Administrateurs
externes

Direction général

Autorités

réglementaires

cadre Comité

Code de bonne

Conduites employés

Ce schéma présente une vue d’ensemble des mécanismes internes et externes


du système de gouvernance. Après avoir cerné la définition du gouvernement
d'entreprise à travers les deux approches traditionnelles (actionnariale et
partenariale), nous abordons dans cette section les objectifs de la gouvernance.

Section 2 : les objectifs de la gouvernance d’entreprise


2.1/ les principaux objectifs de la gouvernance d’entreprise

Selon l'organisation de coopération et de développement économique (OCDE),


la gouvernance implique une série de relations entre la direction de l’entreprise
, son conseil d'administration , ses actionnaires et les autres parties prenantes.
Elle fournit aussi la structure qui permet d'établir les objectifs de l'entreprise et
les moyens de les atteindre ainsi que d'assurer le suivi du rendement. La
synthèse des divers codes de bonnes conduites en matière de bonne
gouvernance, nous permet d'identifier cinq objectifs principaux qui nous
paraissent nécessaires pour une bonne gouvernance d'entreprise :

• la transparence des rémunérations des dirigeants ;

• la mise en place de procédures de contrôle interne dans les sociétés ;

• le renforcement des pouvoirs accordés aux actionnaires ;

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page14


• la transmission d'informations fiables;

• la participation plus importante des salariés au pouvoir de l'entreprise.

2.1.1/La transparence des rémunérations

La notion de gouvernance d'entreprise est principalement axée sur les


problèmes résultant de la séparation des structures de propriété et de
contrôle, en particulier en ce qui concerne le rapport principal/agent entre les
actionnaires et les dirigeants. Cette séparation a une incidence sur le
fonctionnement de l'entreprise car les intérêts des dirigeants peuvent diverger
avec ceux des actionnaires. La rémunération des dirigeants apparaît comme le
moyen qui permet de faire coïncider les intérêts des actionnaires et des
administrateurs exécutifs, de manière à réduire les coûts d'agence. A cet effet,
la commission européenne (2011 :11) a mené une consultation dans le Livre
Vert sur la gouvernance d'entreprise concernant la rémunération des préconise
la publication de la rémunération individuelle des dirigeants, le nombre
d'options dont ils bénéficient. La loi sur les nouvelles réglementations
économiques (NRE), reprend cette idée et y ajoute la nécessité de publier la
liste des mandats de tous les mandataires sociaux.

2.1.2/la mise en place de procédures de contrôle interne dans les


sociétés

La loi de Sécurité Financière (LSF) prévoit que le président du conseil


d'administration ou du conseil de surveillance doit présenter à l'assemblée
générale des actionnaires un rapport qui rend compte des conditions de
préparation et d'organisation des travaux du conseil ainsi que des procédures
de contrôle interne mises en place. L'objectif du contrôle interne étant de
prévenir les risques de fraudes notamment dans les domaines comptables et
financiers. Dans sa thèse intitulée «la contribution du contrôle interne et de
l’audit au gouvernement d'entreprise», Ebondo (2004), fait ressortir
l'importance de la mise en place de procédures de contrôle interne. Pour lui,
c'est la prise de conscience du fait contrôle interne qui a incité les autorités
américaines (la loi Sarbanes Oxley) et françaises (la loi de la Sécurité Financière)
à ériger le dispositif de contrôle interne dans une entreprise comme étant la
pièce maîtresse de limitation des dysfonctionnements au sein du

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page15


gouvernement d'entreprise. Un bon dispositif de contrôle interne constitue une
garantie de fiabilité de l'information et une protection des intérêts des
investisseurs.

2.1.3/le renforcement des pouvoirs accordés aux actionnaires

Le Parlement européen estime qu'il convient d'encourager les actionnaires à


s'impliquer dans l'entreprise en renforçant leur rôle, mais que cette implication
devrait procéder d'un libre choix et ne jamais constituer une obligation (2012 :
36). En effet, le code de bonne gouvernance de l’OCDE (2004), précise que le
renforcement des pouvoirs des actionnaires doit être essentiellement fondé
sur la mise à disposition d'informations exhaustives. Il doit porter sur les divers
droits existants et la façon de les exercer et, le développement de mécanismes
assurant qu'ils peuvent effectivement être exercés. Cette approche est
pleinement compatible avec les principes de l'OCDE. Pour Ducros (2009), ce
renforcement des pouvoirs accordés aux actionnaires doit porter sur les points
suivants : l'élargissement des prérogatives d'information des actionnaires (la
quantité d'information ; la qualité de l'information); l'exercice des prérogatives
des actionnaires et amélioration de leur droit d'expression (assouplissement
des conditions d'accès et de participation aux assemblées générales;
assouplissement des conditions d'exercice des droits des actionnaires).

2.1.4/la transmission des informations fiables :

Les actionnaires et les investisseurs potentiels ont besoin d'avoir accès à des
informations périodiques, fiables. En effet, ces informations doivent leur
permettre de prendre les décisions concernant leur action dans l'entreprise.
Une meilleure maîtrise de l'information permet aux actionnaires et aux
dirigeants de déterminer en commun les objectifs de l'entreprise et les moyens
de les atteindre. Selon Ducros (2009), le droit à l'information de l'actionnaire
d'une société par actions ou assimilée, cotée ou non, est subdivisé entre
l'information générale (droit de communication préalable) et celle qui est
valable et accessible en permanence (droit d'information permanent).

2.1.5/la participation plus important des salariés au pouvoir de


l’entreprise

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page16


Les salariés apportent une contribution précieuse à la réussite à long terme et
aux résultats de l'entreprise. En effet, d'un point de vue du long terme, les
salariés peuvent par leur présence au sein des conseils d'administration avoir
un rôle actif et contribuer à accroître le contrôle exercé sur la direction, même
si cette participation n'est que représentative. C'est ainsi que, par le biais de
l'intéressement et de la participation, les salariés sont également de plus en
plus actionnaires des entreprises. La loi sur les nouvelles régulations
économiques (NRE) vise à renforcer les pouvoirs des salariés des sociétés
notamment à travers leur comité d'entreprise.

La société d'avocats Mascré Heguy Associés (2004), fait ressortir le fait que le
code du travail prévoit dans toutes les sociétés, que les représentants du
comité d'entreprise peuvent demander à être entendus lors de toutes les
délibérations requérant l'unanimité des associés.

Elle explique ce fait que, dans les sociétés anonymes, deux représentants du
comité d'entreprise peuvent désormais assister aux assemblées générales.

CHAPITRE 3 : LE RÔLE DE L’AUDIT INTERNE DANS LA GOUVERNANCE


La crise financière qui a frappé les économies du monde entier, appelle une
attention particulière sur la gouvernance de certaines entreprises, leur gestion
des risques et leur contrôle interne. A cet effet, de progrès notables ont été
accomplis dans ces domaines. Les ambitions de la gouvernance ont pris de
l’ampleur, les approches et les techniques de contrôle interne ont progressé.
L’objectif de ce chapitre est d’étudier la relation entre l’audit interne et les
différents participants à la gouvernance d’entreprise et son apport pour une
meilleure gouvernance d’entreprise.

Section 01 : audit interne, un mécanisme de la gouvernance de


l’entreprise
L’audit interne et l’appréhension de son périmètre d’action permettent de
percevoir cette fonction comme un mécanisme de gouvernance de l’entreprise.
Dans l’optique de rendre la confiance entre investisseurs et managers, l’IFA
(l’Institut Français des Administrateurs) et l’IFACI ont défini un cadre de
relations entre l’audit interne et les acteurs de la gouvernance d’entreprise (le

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page17


conseil d’administration, la direction générale, l’audit légal et le management
des risques), pour montrer les atouts que l’audit interne peut leur apporter
dans l’exercice de leurs responsabilités. Il s’agit des conditions dans lesquelles,
l’audit interne contribuerait à améliorer la gouvernance d’entreprise.

1.1. Relation de l’audit interne avec les acteurs de la gouvernance

Nous allons essayer d’éclairer la relation étroite entre l’audit interne avec les
différents acteurs de la gouvernance d’entreprise (conseil d’administration, la
direction générale, l’audit externe et le management des risques).

1.1.1Audit interne et le conseil d’administration (CA)

Le CA en tant que mécanisme disciplinaire doit définir et respecter les chaînes


de responsabilités et la façon de rendre des comptes dans l’ensemble de
l’organisation afin de garantir l’intégrité des principaux systèmes d’information
et de surveillance. La mise en place d’un système d’audit interne placé sous
l’autorité directe du conseil permet d’atteindre cet objectif1. L’Audit Interne
apporte sa compétence au conseil via le comité d’audit, organe spécialisé du
conseil d’administration, chargé de contrôler l’information financière et les
professionnels qui en vérifient la qualité : les auditeurs externes et les
auditeurs internes dont le champ couvert est la connaissance et le suivi des
risques. Nous présentons la relation du comité d’audit et d’audit interne dans
le schéma suivant :

Figure 02 : relation entre le comité d’audit et la fonction d’audit


interne

Comité d’audit

Communication des résultats


Assure le suivi de l’audit
des analyses et des constats
interne
Projetd’audit
de fin d’étude 2020/2021 Page18
Détermination conjointe
des principaux et des
objectifs de la fonction
Source : fondation de la recherche de L’IIA, 2016

Les relations entre l’audit interne et le comité d’audit se matérialisent par


la participation permanente ou périodique, du responsable de l’audit interne
aux réunions du comité d’audit, selon des modalités retenues par l’entreprise.
Le comité d’audit est l’interlocuteur privilégié de la direction de l’audit interne.
Il garantit et consacre l’indépendance de l’AI.

L’audit interne apporte aux administrateurs par son intermédiaire, un


regard impartial et professionnel sur les risques de l’entreprise et son niveau de
sécurité. En l’absence d’un comité d’audit, la relation entre l’audit interne et le
conseil d’administration a moins d’efficacité sur la gouvernance d’entreprise.

1.1.2. Audit interne et l’audit externe

L’audit externe ou commissariat aux comptes (CAC), est mandaté par les
actionnaires pour contrôler la fiabilité des informations financières produites
par les dirigeants. Il a pour principale mission de certifier la régularité, la
sincérité et l’image fidèle des comptes, en s’appuyant sur les procédures qui
concourent à la production des comptes, c’est-à-dire, l’information comptable
et financière. En ce sens, l’audit interne joue un rôle de complémentarité à
l’action du commissaire aux comptes.

La convergence entre l’audit interne et l’audit externe se situe au niveau


de l’évaluation du contrôle interne et de l’échange de leurs travaux d’audits,
Projet de fin d’étude 2020/2021 Page19
même si l’appréhension du contrôle interne diffère entre les deux professions.
En effet, là où existe une fonction d’audit interne, les responsabilités du
commissaire aux comptes sont réduites et inversement, en présence de l’audit
externe la maîtrise des activités se trouve renforcée2. Selon l’IFACI (2009),
l’audit interne fournit au CAC une assurance raisonnable sur le degré de
maîtrise de l’activité de l’entreprise sur la base d’une analyse des risques
opérationnels, de conformité et financiers et sur une évaluation du dispositif de
contrôle interne y afférent sous-entendu que, les travaux du CAC sur les
comptes dépendent des conclusions sur l’évaluation du contrôle interne. Afin
d’éviter de possibles redondances dans l’évaluation du contrôle interne par ces
deux acteurs, l’IFA et l’IFACI (2009), préconisent :

-La coordination des travaux des commissaires aux comptes et


des auditeurs internes ;

- L’établissement en commun du planning d’intervention afin de


minimiser les dérangements causés par les audits ;

-Des réunions de travail périodiques une ou deux fois par an, où


chacun rend compte de ses investigations et de ses
conclusions ;

-L’utilisation par les commissaires aux comptes des travaux de


l’audit interne pour réduire d’autant leurs propres
investigations tout en conservant l’’entière responsabilité de
l’opinion exprimée sur les comptes.

1.1.3. Audit interne et la direction générale

Dans le processus de création de valeur, les décisions sont prises par les
dirigeants mais leur mise en œuvre incombe aux salariés qui peuvent adopter
eux-aussi des comportements opportunistes, pouvant détruire la richesse
créée. Il faut noter que du point de vue managérial, les organisations sont
composées d’individus dont les intérêts divergent. Ainsi, le conflit opposant les
salariés, qui représentent le capital travail, aux propriétaires des ressources qui
porte essentiellement sur le partage des bénéfices générés par le couple
capital/travail que chaque partie estime plus lui revenir.

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page20


Il revient donc aux managers de mettre en place un système de contrôle
efficace des salariés afin de converger les différents intérêts vers l’objectif de
l’organisation. Ce contrôle doit porter sur le comportement, le degré de
maîtrise de l’activité du salarié et sur ses performances.

1.2. Apport de l’audit interne à la gouvernance de l’entreprise (GE)


Il s’agit ici de mettre en exergue, l’apport de l’audit interne au processus
global de la GE à chaque niveau de sa relation avec les différents participants :
le Conseil d’Administration, la Direction Générale, l’Audit légal (CAC), cette
relation nous permettons de distinguer respectivement à la réduction de
problème d’asymétrie de l’information et l’attribution à la création de la valeur.

1.2.1. Audit interne outil de réduction de problème d’asymétrie


d’information

La capacité des actionnaires à savoir si les stratégies menées par les dirigeants
ne sont pas contraires à leurs intérêts est relative au niveau d’information dont
ils disposent. Or, il est admis que, outre l’information comptable et financière,
le dirigeant a accès à l’information complète issue de la comptabilité de gestion
et du rapport d’audit interne dont il était seul destinataire. Ce qui lui confère
une position de force dans les décisions par rapport aux actionnaires et aux
administrateurs. L’audit peut jouer un rôle essentiel dans la réduction de cette
asymétrie de l’information notamment dans la détection des fraudes et de leur
révélation aux parties prenantes. Ainsi, l’audit contribue à réduire le
déséquilibre informationnel en mettant à la disposition des actionnaires une
partie des informations dont dispose le dirigeant. On distingue trois niveaux
d’asymétrie de l’information à savoir ;

-l’asymétrie d’information entre dirigeants et le conseil d’administration ;

-l’asymétrie d’information entre actionnaires et le conseil d’administration ;

-l’asymétrie d’information entre le marché et les actionnaires lorsque


l’entreprise décide d’ouvrir son capital et faire l’appel public à l’épargne.

Le rôle de l’audit dans la réduction d’asymétrie d’information pour une


meilleure gouvernance d’entreprise varie selon, qu’il s’agit de l’audit externe
ou de l’audit interne.
Projet de fin d’étude 2020/2021 Page21
L’audit est investi d’une mission d’évaluation du système de contrôle interne,
cette mission visant à mettre en évidence les points forts et faibles du ce
dispositif qui incombe selon le cas aux commissaires aux comptes dans le cadre
d’une mission d’audit légal et à l’auditeur interne ou externe lorsqu’il s’agit
d’audit opérationnel.

La mission d’audit s’achève par l’émission d’un rapport, dans le cas d’audit
légal le rapport est destiné aux actionnaires, il les éclaire sur la régularité et la
sincérité des comptes présentés ainsi que sur la situation financière et du
patrimoine de la société. Dans le cas d’audit interne le rapport est adressé à la
DG et au comité d’audit lorsqu’il existe, il est plus riche en information
pertinentes, en effet, l’audit interne à une compétence sur toutes les activités
de l’entreprise, il signale les points forts et les points faibles.

Le rattachement de l’audit interne au conseil d’administration et/ou au comité


d’audit est une condition essentielle de la contribution de l’audit interne à la
réduction des asym.

1.2.2. Audit interne, outil d’aide à la création de la valeur

Un contrôle interne efficace signifie une maîtrise des risques. Et l’audit interne
parvient à aider l’organisation à maîtriser ses risques, et contribue à créer de la
valeur.

1.2.2.1. Définition du contrôle interne

« Le contrôle interne est un processus mis en œuvre par le conseil


d’administration, les dirigeants et le personnel d’une organisation, destiné à
fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation et l’optimisation des
opérations, la fiabilité des informations financières et la conformité aux lois et
aux règlements en vigueur8 ».

Le contrôle interne, renferme le sens de vérification et de maîtrise des


opérations et s’étend à toutes les activités de l’entreprise.

1.2.2.2. Impact du contrôle interne sur la gouvernance de l’entreprise GE

Les points sur lesquels l’auditeur doit porter son appréciation équivalent aux
objectifs généraux du contrôle interne. Ce qui revient à dire qu’évaluer les

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page22


risques relatifs au GE, c’est vérifier la qualité du contrôle interne de
l’organisation. On déduit cette relation entre les deux facteurs : un contrôle
interne efficace implique une gouvernance d’entreprise de qualité9.

Cette relation peut être illustrée comme suit :

Relation entre le contrôle interne et la gouvernance d’entreprise ;

Gouvernance d’entreprise
Contrôle interne efficace
de qualité

SECTION 02 : QUALITE DE L’AUDIT INTERNE POUR UNE BONNE


GOUVERNANCE

L’audit interne contribue à atteindre les objectifs de création de la valeur et de


contrôle des dirigeants de la gouvernance d’entreprise, alors Plusieurs critères
permettent de mesurer la qualité de l’audit interne. Nous retiendrons les plus
pertinents pour notre étude à savoir :

- La compétence ;

- La performance ;

- L’objectivité et l’indépendance ;

- Le positionnement de la fonction de l’audit interne.

2.1 Les compétences des auditeurs internes

Selon la norme de qualification 1210 de l’institut français de l’audit et contrôle


interne l’IFACI « les auditeurs internes doivent posséder les connaissances, le
savoir-faire et les autres compétences nécessaires à l’exercice de leurs
responsabilités individuelles. L’équipe d’audit interne doit collectivement
posséder ou acquérir les connaissances, les savoir-faire et les autres
compétences nécessaires à l’exercice de ses responsabilités »12. Suivant cette
norme, la compétence de l’audit interne est mesurée au niveau individuel et au
niveau global de l’équipe.

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page23


Au niveau individuel, la modalité pratiques d’application (MPA) 1210-1 indique
les compétences minimales requises et précise la double exigence de la
capacité à communiquer et de la formation professionnelle. Renard (2010)
précise qu’il n’y a pas de véritable compétence pour les auditeurs sans
formation continue. C’est pourquoi, les auditeurs sont encouragés par la MPA
1230-1 à obtenir des certifications professionnelles appropriées (le CIA) ou un
titre délivré par l’IFACI.

Au niveau global, la fonction d’audit interne dispose en son sein de toutes les
compétences pour effectuer différents types de mission à défaut de faire
recours à une compétence externe.

La compétence de l’auditeur interne est un facteur essentiel pour la confiance


des tiers et des parties prenantes en l’assurance raisonnable qu’il donne quant
à la maîtrise des activités de l’organisation.

2.2. La performance de l’auditeur interne

La performance de l’audit interne est relative aux missions effectuées, ayant un


impact significatif sur l’organisation et au champ couvert par celles-ci. Elle peut
être appréciée au travers des documents de travail de l’auditeur et des
rapports d’audit émis quant à leur qualité et leur quantité. A cet effet, pour
produire un rapport de qualité, l’auditeur interne doit suivre les différentes
phases :

 La prise de connaissance qui permet à l’auditeur d’avoir une vision


globale de l’activité ou de la fonction à auditer, d’élaborer le plan
général d’audit et le programme de travail ;
 -L’appréciation du contrôle interne qui consiste à porter un jugement sur
la qualité de l’organisation de l’entreprise ;
 -La phase de conclusion avec l’élaboration d’un rapport ;
 -La phase de suivi des recommandations.

2.3. Indépendance et objectif des auditeurs interne

L’indépendance est la capacité de l’audit interne à exercer, sans biais, ses


responsabilités. Afin d’atteindre le niveau d’indépendance nécessaire à
l’exercice efficace de ses responsabilités, le responsable de l’audit interne doit

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page24


avoir un accès direct et non restreint à la direction générale et au conseil, selon
la norme 1110 « L’audit interne doit être indépendant et les auditeurs internes
doivent effectuer leurs travaux avec objectivité ».

La Modalité Pratique D’application(MPA) 1110-1 insiste sur le rôle du conseil


ou du comité d’audit dans le rattachement du service, la nomination et la
révocation du responsable .

1110-A1 « L’audit interne ne doit subir aucune ingérence lors de la définition


de son périmètre, de la réalisation des missions et de la communication des
résultats. Dans l’éventualité de telles ingérences, le responsable de l’audit
interne doit les exposer et discuter de leurs conséquences avec le Conseil ». En
termes d’organisation, l’indépendance est effectivement atteinte lorsque le
responsable de l’audit interne est fonctionnellement rattaché au conseil.

L’audit interne ne doit subir aucune ingérence dans les processus ou activité
qu’il contrôle. Par ailleurs l’objectivité d’un auditeur interne est présumée
altérée lorsqu’il réalise une mission d’assurance pour une activité dont il a eu la
responsabilité au cours de sa mission.

2.4. Le positionnement hiérarchique de la fonction d’audit interne

Le positionnement de la fonction d’audit interne détermine son pouvoir ou son


influence dans l’entreprise. Il favorise une libre exécution de ses responsabilités
et par conséquent sa contribution à la gouvernance d’entreprise. Il s’agit ici
d’étudier les rattachements hiérarchiques possibles de la fonction d’audit
interne et de leur impact sur la contribution de l’audit interne à la
gouvernance.

Le positionnement de la fonction d’audit interne peut se situer à deux niveaux :

 Le rattachement à la direction générale ;


 Le rattachement au conseil d’’administration ou au comité d’audit.

SECTION 03 : AUDIT INTERNE, OUTIL DE MAITRISE DES RISQUES :


INFLUENCE D’EFFICACITE SUR LA GOUVERNANCE D’ENTREPRISE

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page25


Le processus de management des risques évalué par l’audit interne exerce
une influence positive sur la GE ce qui permet une meilleure efficacité de celle-
ci, qui mène à l’attente des objectifs.

3.1. Définition du management des risques (MR)

Le cadre référentiel COSO-II (2005) définit le management des risques


comme étant « Le management des risques est un processus mis en œuvre par
le conseil d’administration, la direction générale, le management et l'ensemble
des collaborateurs de l’organisation. Il est pris en compte dans l’élaboration de
la stratégie ainsi que dans toutes les activités de l'organisation. Il est conçu
pour identifier les événements potentiels susceptibles d’affecter l’organisation
et pour gérer les risques dans les limites de son appétence pour le risque. Il vise
à fournir une assurance raisonnable quant à l'atteinte des objectifs de
l’organisation ».

La gestion du risque, est l’affaire de tout le management. Tous les acteurs de


l’entreprise y sont impliqués selon que chaque manager est propriétaire de ses
propres risques.

3.1.1. Audit interne et le management des risques

Depuis quelques années, la gestion des risques est devenue une fonction
incontournable au sein de l’entreprise. Les organisations devraient d’abord,
déterminer et identifier tous les risques auxquels elles sont exposées, ensuite,
expliquer comment elles les maintiennent à un niveau acceptable.

Les risques n’ont pas été un sujet clé pour les auditeurs. Les normes
internationales de la pratique professionnelle de l’audit interne même, depuis
sa création, n’obligeaient les auditeurs de centrer sur la gestion des risques. Ce
n’est qu’en 2002 qu’est apparue une norme obligeant l’audit interne d’évaluer
les risques au moins une fois par an.

Selon la norme (2120), « L’audit interne doit évaluer l’efficacité des


processus de management des risques et contribuer à leur amélioration » cela
signifie qu’il doit évaluer les risques afférents à la gouvernance d’entreprise,
aux opérations et aux systèmes d’information de l’organisation au regard de :

- L’atteinte des objectifs stratégiques de l’organisation ;


Projet de fin d’étude 2020/2021 Page26
- La fiabilité et l’intégrité des informations financière et opérationnelles ;

- L’efficacité et l’efficience des opérations et des programmes ;

- La protection du patrimoine ;

- Le respect des lois, règlements, règles, procédures et contrats.

Ces normes donc impliquent une responsabilité accrue des auditeurs dans
l’évaluation du processus de management des risques, ainsi que dans
l’efficacité d’un tel processus. Ces nouvelles normes reflétées que le processus
de management des risques doit être évalué comme tout autre processus de
l’organisation.

3.1.2. Impact du management des risques sur la GE

L’approfondissement des travaux du COSO I en 2004 appelé(COSOII) a montré


que parmi les composants d’un système de contrôle interne, c’est le processus
d’évaluation des risques, pris dans sa globalité, qui peut le plus efficacement
permettre l’implantation d’un bon contrôle interne lequel ne saurait exister
sans une gestion globale des risques, Ce processus a été substitué par la notion
nouvelle d’entreprise risk management (ERM). On ne parle plus du
management des risques mais de la gestion globale du risque. Il permet la prise
en compte de tous les risques de l’entreprise et la mise en place d’un système
de contrôle interne approprié. L’audit interne évalue l’efficacité du contrôle
interne dans l’entreprise, ce qui implique à une gouvernance d’entreprise
efficace. Le management des risques a donc indirectement une influence
d’efficacité sur la GE.

Nous pouvons illustrer cette relation comme suit :

Figure N°3 : Impact du management des risques sur la GE

Contrôle interne Contrôle interne Gouvernance


approprié aux risques efficace d’entreprise efficace

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page27


3.2. Audit interne, mission d’évaluation du processus de GE :
Les relations que l’audit interne entretient avec les acteurs de la
gouvernance, relations par lesquelles elle contribue à son amélioration, l’audit
interne évalue aussi le processus même du gouvernement d’entreprise.

Selon les normes internationales pour la pratique professionnelle de


l’audit interne (norme de fonctionnement 2110 de l’IFACI) il incombe à
l’auditeur d’évaluer le processus de gouvernement d’entreprise et de formuler
des recommandations appropriées en vue de son amélioration. A cet effet, il
détermine si le processus répond aux objectifs suivants :

-Promouvoir des règles d’éthique et des valeurs appropriées au sein de


l’organisation ;

-Garantir une gestion efficace des performances de l’organisation, assortie


d’une obligation de rendre compte

-Bien communiquer aux services concernés au sein de l’organisation les


informations relatives aux risques et aux contrôles ;

-Fournir une information adéquate au Conseil, aux auditeurs internes et


externes et au management, et assurer une coordination efficace de leurs
activités.

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page28


Conclusion
L’objectif de ce chapitre est de présenter la relation qui lie l’audit interne
avec la gouvernance d’entreprise. L’analyse de cette relation montre que
l’audit interne joue un rôle important dans la gouvernance d’entreprise.

L’audit interne, rattaché au comité d’audit à un rôle fondamental à jouer au


sein de la gouvernance de l’entreprise, dans la réduction de cette asymétrie
d’information. Il apparaît comme une fonction ressource.

La nature et la valeur de l’audit interne comme fonction ressource sont


contingentes de sa qualité. Il semble intéressant d’apprécier le rôle que peut
jouer la fonction d’audit interne dans la gouvernance de l’entreprise au niveau
de la réduction des asymétries des informations et au niveau du management
des risques. En effet, l’audit interne a pour, entre autres missions, d’évaluer le
système de contrôle interne. À ce titre, il est le mieux à même d’alimenter le
conseil d’administration en informations sur les faiblesses du système de
contrôle interne ou sur les zones des risques susceptibles de nuire à l’atteinte
des objectifs de l’entreprise.

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page29


Table de matière
Introduction générale………………………………………………………………………………………………………1

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page30


1ere partie : l’audit et la gouvernance des entreprises

Chapitre1 : L’audit interne au sein des entreprises

Section 1 : bref aperçu sur l’audit interne………………………………………………………………………..5

1.1. Définition de l’audit interne .......................................................................................5


1.2. Objectifs de l’audit interne .........................................................................................5
1.2.1. Objectifs de l’audit interne ...................................................................................5
1.2.2. L’efficacité et la qualité de l’audit interne ...........................................................6

Section 2 : technique et outils de l’audit interne……………………………………………………………..8

2.1. Les techniques d’audit interne .................................................................................9


2.2. Les outils de l’audit interne .....................................................................................10

Chapitre 2 : la gouvernance des entreprises

Section 1 : qu’est-ce que une gouvernance d’entreprise………………………………………………….12

1.1. Les principales définitions de la gouvernance d’entreprise.....................................12


1.2. Les différentes approches de la gouvernance d’entreprise.....................................12
1.2.1. L’approche actionnariale………………………………………………………………………………..12
1.2.2. L’approche partenariale………………………………………………………………………………...13

Section 2 : les objectifs de la gouvernance d’entreprise

2.1. Les principaux objectifs de gouvernance d’entreprise…………………………………………..15


2.1.1. La transparence des rémunérations……………………………………………………………….15
2.1.2. La mise en place de procédures de contrôle interne dans la gestion………………16
2.1.3. Le renforcement des pouvoirs accordés aux actionnaires………………………………16
2.1.4. La transmission des informations fiables………………………………………………………..17
2.1.5. La participation plus importante des salariés aux pouvoirs de l’entreprise…….17

Chapitre 3 : le rôle de l’audit interne dans la gouvernance

Section 1 : audit interne, un mécanisme de la gouvernance d’entreprise……………………….18

1.1. Relation de l’audit interne avec les acteurs de la gouvernance……………………………18


1.1.1. Audit interne et le conseil d’administration……………………………………………………19
1.1.2. Audit interne et l’audit externe………………………………………………………………………20
1.1.3. Audit interne et la direction générale………………………………………………………….....21
1.2. Apport de l’audit interne et la gouvernance d’entreprise…………………………………….21
1.2.1. Audit interne outil de rédaction de problème d’asymétrie d’information……..22
1.2.2. Audit interne outil d’aide à la création de la valeur……………………………………….23
1.2.2.1. Définition de contrôle interne………………………………………………………………….23
1.2.2.2. L’impact du contrôle interne sur la gouvernance d’entreprise…………………………….23

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page31


Section 2 : Qualité de l’audit interne pour une bonne gouvernance……………………………….24

2.1. Les compétences des auditeurs internes……………………………………………………………24


2.2. La performance de l’auditeur interne………………………………………………………………….25
2.3. Indépendance et objectif de l’auditeur interne……………………………………………………25
2.4. Le positionnement hiérarchique de la fonction d’audit interne……………………………26

Section 3 : Audit interne, outil de maîtrise des risques : influence d’efficacité sur la
Gouvernance d’entreprise…………………………………………………………………………………………………26

3.1. Définition de management des risques………………………………………………………………..27


3.1.1. L’audit interne et le management des risques………………………………………………..27
3.1.2. L’impact du management des risques sur la gouvernance d’entreprise…………..28
3.2. Audit interne, mission d’évaluation du processus de gouvernance d’entreprise……29

Conclusion………………………………………………………………………………………………………………………….30

Projet de fin d’étude 2020/2021 Page32

Vous aimerez peut-être aussi