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Les principes comptables OHADA et IFRS : Discussion à

l’aide des exemples concrets

Résumé

Les principes comptables aident aux praticiens de la comptabilité d’élaborer des états
financiers qui suivent les normes du système comptable adopté. Ils existent plusieurs
principes comptables parmi lesquels la majorité d’entre eux sont repris dans différents plans
comptables qui existent. La différence entre ces principes comptables réside dans l’évaluation
de l’information comptable.

Cependant, IFRS (International Financial Reporting Standard) comme système comptable


internationale, a adopté dix principes comptables parmi lesquels sont repris les neuf
principes qu’on trouve dans OHADA. Ces principes sont presque les mêmes mais ils
s’observent quelques différentes en termes d’évaluation. Nous avons par exemple le principe
du coût historique qui est tel que le bien est évalué à son coût d’acquisition. Cela étant, IFRS
ne soutient pas cette évaluation en ce sens que pendant une période donnée, un bien peut
subir une diminution ou augmentation de la valeur. Ce qui convient de l’évaluer sur base de
sa valeur actuelle, de sa juste valeur en tenant compte de l’amortissement, du prix sur le
marché et des estimations davantage future. Il s’observe également des divergences sur le
principe de la prééminence de la réalité économique sur le fait juridique étant donné qu’en
IFRS, le fait économique l’emporte sur le fait juridique alors qu’en OHADA, cela est possible
pour certaines situations déterminées.

INTRODUCTION

Les principes comptables aident aux praticiens de la comptabilité d’élaborer des états
financiers qui suivent les normes du système comptable adopté. Ils existent plusieurs principes
comptables parmi lesquels la majorité d’entre eux sont repris dans différents plans comptables
qui existent. La différence entre ces principes comptables réside dans l’évaluation de
l’information comptable.

Cependant, IFRS, comme système comptable internationale, a adopté dix principes


comptables parmi lesquels sont repris les neuf principes qu’on trouve dans OHADA. Ces
principes sont presque les mêmes mais ils s’observent quelques différentes en termes
d’évaluation. Nous avons par exemple le principe du coût historique qui est tel que le bien est
évalué à son coût d’acquisition. Cela étant, IFRS ne soutient pas en ce sens que pendant une
période donnée, un bien peut subir une diminution ou augmentation de la valeur. Ce qui
convient de l’évaluer sur base de sa valeur actuelle, de sa juste valeur en tenant compte de
l’amortissement, du prix sur le marché et des estimations davantage future.

De ce fait, ce travail se veut discuter à travers quelques exemples les quelques divergences et
convergences qui existeraient dans l’application des principes comptables en OHADA et en
IFRS. Les pages suivantes concernent la discussion de l’application de ces principes grâce aux
exemples concrets.

PRINCIPES COMPTABLES OHADA ET IFRS

Les principes comptables de base qui régissent l’élaboration des états annuels sont spécifiés
dans le cadre conceptuel de SYSCOHADA et des normes IFRS. Le SYSCOHADA en définit
neuf tandis que le cadre conceptuel des IFRS en distingue dix. Cependant, le tableau suivant,
met en évidence les principes comptables communs aux deux référentiels et ceux qui ne le
sont pas.

Tableau 1 : Tableau synthétique des principes comptables en OHADA et en IFRS


PRINCIPES COMPTABLES SYSCOHADA IFRS
Prudence OUI OUI
Permanence des méthodes OUI OUI
Intangibilité du bilan OUI NON
Spécialisation des exercices OUI OUI
Continuité d’exploitation OUI OUI
Coût historique OUI NON
Transparence OUI OUI
Importance significative OUI OUI
Prééminence de la réalité économique sur l’apparence Partiellement OUI
Image fidèle OUI (résultante) OUI
Source : Tableau de GOVOEI (2006) adapté par Amani (2012).

1. Continuité de l’exploitation :

Ce principe suppose la présomption de la poursuite de l’activité de l’entreprise dans un avenir


prévisible en ce sens qu’elle n’a ni l’intention, ni la nécessité de procéder à sa liquidation, ni
de réduire de façon importante l’étendue de ses activités. De ce fait, la continuité de
l’exploitation est un principe comptable de base pour l’établissement des états financiers
censés représenter l’entreprise en continuité d’activité, c’est-à-dire dire dans l’hypothèse de
non cessation ou de non réduction sensible de ses activités. En outre, Les états financiers sont
normalement préparés selon l’hypothèse qu’une entité est en situation de continuité
d’exploitation et poursuivra ses activités dans un avenir prévisible. S’il existe une telle
intention ou une telle nécessité, les états financiers peuvent devoir être préparés sur une base
différente, et, le cas échéant, la base utilisée doit être indiquée. Cela étant, lorsque la
continuité de l’exploitation est comprise, en tout ou en partie, la permanence des méthodes ne
peut plus s’appliquer et l’évaluation de ses biens et dettes doit être reconsidérée pour ceux des
actifs et passifs concernés par la non continuité.
OHADA et IFRS tiennent compte de ce principe de continuité dans l’élaboration des états
financiers.
Exemple : l’entreprise achète la maison où elle va exécuter son travail à 20000$ et un logiciel
de gestion à 5000$ par caisse.
OHADA et
IFRS
DEBIT CREDIT LIBELLE DEBIT CREDIT
21.93 LOGICIEL 5000
57 CAISSE 5 000
Le fait que l’entreprise supporte des charges immobilisées montre que l’entreprise n’a pas
l’intention d’arrêter ses activités en ce sens que ces charges constituent un investissement pour
l’entreprise et ont une importance que si l’entreprise continue ses activités. Cela étant, on
s’attend à ce que ces actifs immobilisés soient utilisés dans plusieurs exercices jusqu’à leur
amortissement. Ce qui suppose une continuité des activités pour l’entreprise.
2. Coût historique :
En OHADA, le coût historique est le coût constaté auquel sont enregistrés, en unités
monétaires courantes, les biens à leur date d’entrée dans le patrimoine de l’entreprise. Cette
valeur n’est pas remise en cause (n’est pas modifiée) lorsque du fait de l’inflation (ou de la
déflation), ou de variations de prix spécifiques à la catégorie de biens, la nouvelle valeur
courante s’avère supérieure ou inférieure à ce coût historique. Le coût historique est l’un des
principes comptables fondamentaux retenus par le système comptable OHADA (principe du
nominalisme monétaire). Cependant, il en résulte le problème de sur-évaluation et de sous-
évaluation en ce sens qu’après une période donnée, un bien peut augmenter ou diminuer sa
valeur. D’où, l’IFRS propose l’évaluation des biens n’ont pas à leur coût historique (coût
d’acquisition) mais plutôt à leur juste valeur 1 c’est-à-dire leur valeur réelle à la clôture de la
période. Le coût historique est le principe le plus discuté en économie et représente la
première grande divergence entre l’OHADA et l’IFRS et les autres normes internationales.

Exemple : En Janvier 2014 : la société BIN achète une machine au prix de 1000$ avec une
durée de vie de 5 ans. En Avril 2015, la société veut vendre la machine. Le prix de vente sera
déterminé en fonction de quel prix ?
OHADA
31/01/2014
DEBIT CREDIT LIBELLES DEBIT CREDIT
24 MATERIEL 1000
57 CAISSE 1000
Achat matériel
31/01/2015
68 200
28 200
Amortissement
28 200
24 200
Amortissement
10/04/2015
57 CAISSE 1000
24 MATERIEL 1000
Ventes
Matériels

Au vu de ce journal, nous remarquons qu’en OHADA, le prix de vente de la machine sera


déterminé en fonction de son coût d’acquisition c’est-à-dire de son coût historique, on ne tient
pas compte de l’amortissement (état de la machine) et des changements structurels du marché

1 La juste valeur constitue la norme IFRS 13 et est le montant pour lequel un actif pourrait
être échangé ou un passif éteint entre parties bien informées, consentantes et agissant dans
des conditions de concurrence normale. On a notamment la valeur du marché et la valeur de
l’utilité (Barbe et Didelot, 2012).
qui peuvent surgir au cours d’une période donnée. Ce qui pose problème du prix de ladite
machine étant donné qu’elle a déjà était utilisé et on ne tient pas compte de la diminution de
sa valeur en termes d’amortissement.

IFRS
31/01/2014
DEBIT CREDIT LIBELLES DEBIT CREDIT
24 MATERIEL 1000
57 CAISSE 1000
Achat matériel
31/01/2015
68 200
28 200
Amortissement
28 200
24 200
Amortissement
10/04/2015
57 CAISSE 800
24 MATERIEL 800
Ventes
Matériels

Au vu de ce journal, on remarque qu’en IFRS, le prix de vente est déterminé non pas en
fonction du coût d’acquisition (coût historique) mais plutôt on tient compte de la valeur
actuelle de la machine en considérant le cumul d’amortissement c’est-à-dire de sa juste valeur.
Dans cet exercice, étant donné que nous n’avons pas d’informations suffisantes du marché,
nous tenons compte uniquement du cumul de l’amortissement dans la détermination du prix
qui servira de base à la détermination du prix de vente. Cependant, les IFRS admettent la
réévaluation des immobilisations incorporelles, des immobilisations corporelles ainsi que les
immobilisations financières. Les IFRS requièrent l'évaluation de certaines catégories
d'instruments financiers à la juste valeur. L'OHADA n'est pas explicite sur la question. D'une
part, on trouve dans la nomenclature comptable un compte appelé réserve pour réévaluation,
d'autre part la consécration de certaines évaluations à l'inventaire à la juste valeur pour
quelques instruments financiers qui sont des arguments en faveur de la réévaluation alors
qu'on trouve la convention de coût historique comme une convention de base pour
l'élaboration des états financiers qui est bien sur un argument contre la réévaluation.

3. Importance significative:

Principe selon lequel l'information significative serait celle dont l'omission ou la déformation
pourrait influencer l'opinion des lecteurs des états financiers. L'importance significative fait
appel à la notion de seuil de signification. Elle s'applique, notamment, dans l'élaboration de
l'état annexé où la production de certaines informations n'est requise que si elles ont une
importance significative par rapport aux données des autres états financiers, sans préjudice des
obligations légales. De même, pour l'établissement des comptes consolidés, l'importance
significative s'applique dans la définition du périmètre de consolidation lorsque l'intérêt ou
l'incidence négligeable de certaines filiales sur les comptes consolidés pourrait amener à les
laisser hors du périmètre. En OHADA comme en IFRS, ce principe est considéré de la même
façon. Cette notion d’importance significative consiste à savoir si dans l’évaluation, l’élément
sera porté à l’actif ou au passif.

Exemple : UCB a acheté 10 téléphones aux membres d’organisation des séminaires à


1000$. Le principe d’importance significative intervient en ce sens qu’il en découle une
question de savoir quelles écritures l’UCB va passer entre 24 à 57 ou 60,4 à 57.

Si l’UCB considère cet achat comme un investissement du fait que les téléphones pourront
servir pour tous les séminaires organisés jusqu’à leur amortissement, elle va passer les
écritures suivantes :
OHADA et IFRS
DEBIT CREDIT LIBELLES DEBIT CREDIT
24 MATERIEL 1000
57 CAISSE 1000
Achat matériel
FIN PERIODE N
68 X
28 X
AMORTISSEMENT
28 X
24 X
Si plutôt l’UCB renouvelle les téléphones à chaque séminaire même si les anciens
téléphones fonctionnent encore, cet achat est considéré comme une charge. L’écriture
suivante doit être passée :
OHADA et
IFRS
DEBIT CREDIT LIBELLES DEBIT CREDIT
60,4 Achat matériel 1000
57 Caisse 1000
Achats
téléphones
Ainsi, il est nécessaire de savoir l’importance significative d’une information pour faciliter
une bonne lecture des états financiers.

4. Intangibilité du bilan

Il s'agit d'une autre expression du troisième principe du système comptable OHADA selon
lequel le bilan d'ouverture d'un exercice doit correspondre au bilan de clôture de l'exercice
précédent. En application intégrale de ce principe, il ne peut être imputé directement sur les
capitaux propres, ni les incidences de changement de méthodes comptables, ni les produits
et les charges sur exercices antérieurs. Lesdites corrections doivent transiter par le compte
de résultat de l'exercice au cours duquel les omissions ont été constatées.

Toutefois, il est admis, dans le cadre du système comptable OHADA comme dans
d'autres plans comptables, que l'incidence d'un changement de réglementation comptable
soit imputée directement sur les capitaux propres. Ce principe n'est pas d'application
internationale unanime.

Exemple : le 31/12/N : l’entreprise BAG commence possède un bâtiment d’une valeur de 20


000$, des marchandises de 7 000$, des espèces de 3 000$.

Le 15/01/N+1 : vente des marchandises à crédit pour 8 000$, TVA 16%


BILAN FINAL AU 31/10/N

ACTIF PASSIF
23 Bâtiment 20 000 Capital 30 000
31 Marchandises 7 000
57 Caisse 3 000
30 000 30 000

Ce bilan final va constituer le bilan initial de l’entreprise BAG à l’année N+1

OHADA et IFRS
01/01/N+1

DEBIT CREDIT LIBELLES DEBIT CREDIT

2 BATIMENT 20 000
3
3 MARCHANDISES 7 000
1
5 CAISSE 3 000
7
1 CAPITAL 30 000
0
BIALN
D'OUVERTURE
15/10/N

4 CLIENT 9280
1
VENTE
70.1 MARCHANDISES 8 000
44.3 TVA FACTUREE 1280

FACTURE N°

Ainsi dans le journal des opérations de l’entreprise BAG de l’année N+1, le bilan final de
l’année N constitue le bilan d’ouverture de l’année N+1 comme le dit le principe
d’intangibilité du bilan en IFRS et en OHADA.

5. Spécialisation des exercices

Règle conventionnelle de fonctionnement des comptes en vertu de laquelle tout mouvement


ou variation enregistré dans la comptabilité de l’entreprise est représenté par une écriture qui
établit une équivalence entre ce qui est porté au crédit et ce qui est porté au débit des
différents comptes affectés par cette écriture. Par convention, les comptes de l'actif du bilan et
les comptes de charges sont des emplois augmentant par inscription au débit et diminuant par
inscription à leur crédit. De même, les comptes du passif du bilan et les comptes de produits
sont des ressources augmentant par inscription au crédit et diminuant par inscription à leur
débit.

Exemple : le 01/06 Achat de marchandises pour une valeur de 15 000$. Le 10/06 achat d’un
bâtiment de 30 000$ et des matériels de 5 000$.
OHADA et IFRS

DEBIT CREDIT LIBELLES DEBIT CREDIT

01-
juin
60.1 Achat marchandises 15 000

44.5 TVA Récupérable 2400

5 Caisse 17 400
7
Facture N°

3 Marchandises 15 000
1
Variation de stocks
60.31 marchandises 15 000
Stockage

10-
juin
2 Bâtiment 30 000
3
2 Matériel 5000
4
5 Caisse 35 000
7
Bon de sortie caisse

Le principe de spécialisation des exercices intervient dans ce journal ci-haut en ce sens que
lors de l’achat des marchandises, on fait intervenir le compte des charges (classe 6) étant
donné que c’est une charge d’exploitation qu’on supporte et quand il s’agit de l’achat d’un
actif immobilisé, on fait recours aux comptes d’actif de la classe 2 du fait que c’est une charge
d’investissement qu’on supporte.

6. Permanence des méthodes :

Principe comptable selon lequel l'application d'évaluation et de présentation des méthodes


comptables doit être constante d’un exercice à l'autre, sauf changement exceptionnel dans la
situation de l'entreprise ou de son environnement économique, juridique ou financier.

La comptabilité des états financiers annuels susceptibles nécessaires à l'analyse des


utilisateurs repose sur cette permanence. La dérogation à ce principe est soumise à des
conditions exceptionnelles et strictes. Les modifications qui résulteraient d'un changement de
méthode doivent être justifiées, et explicitées dans leur nature et leur incidence sur les états
financiers dans l'Etat annexé comme l’exigent OHADA et IFRS. Ces modifications doivent en
outre être signalées dans le rapport de gestion et, le cas échéant, dans le rapport du
commissaire aux comptes. Ce principe est la norme IAS 8.

Exemple : Le 01/01/N l’entreprise possède des immeubles de 20 000$ amortissable après 10


ans, matériel de 8 000$ dont leur durée de vie est de 5 ans et un emprunt de 1000$ dont les
coûts d’emprunt s’élèvent à 200$. L’entreprise applique la méthode comptable consistant à
l’incorporation des coûts des emprunts dans le coût des actifs.

OHADA
N N+1
Immeuble 20 000 20 000
Matériel 8 000 8 000
Emprunt 1200 1200

IFRS
N N+1
Immeuble 20 000 18 000
Matériel 8 000 6 400
Emprunt 1200 1200
Ce tableau nous montre la permanence des méthodes appliquées par l’entreprise au cours de
l’année N et N+1. Toutefois, il existe une différence en termes d’évaluation des actifs en
OHADA et en IFRS, cette différence réside dans le fait que l’OHADA évalue les actifs à leur
coût historique alors que IFRS tient compte de la valeur actuelle de l’actif c’est-à-dire de sa
juste valeur.

7. Prééminence de la réalité économique sur l’apparence

Il est le deuxième principe le plus critiqué. Pour satisfaire à la finalité d'image fidèle du
patrimoine, de la situation financière, priorité doit être donnée à la réalité économique sur la
forme ou l'apparence juridique dans l'établissement des états financiers. L'application de ce
principe conduit par exemple à inscrire, à l'actif du bilan des utilisateurs, des biens en
crédit- bail et assimilés comme s'ils en étaient propriétaires, malgré l'apparence juridique.
En raison des difficultés d'application de ce principe liées à l'analyse juridique et
économique des contrats, le système comptable OHADA prévoit les cas d'application,
limitatifs, du principe. Par contre, l’IFRS oblige que les transactions et autres évènements
soient comptabilisés et présentés conformément à leur réalité économique et non pas selon
l’apparence juridique. De ce fait, l’application de ce principe est partielle en OHADA et
n’est permise pour les cas suivants : les biens détenus avec clause de réserve de propriété ;
les biens mis à la disposition du concessionnaire par le concédant ; les contrats de crédit-
bail ; les effets escomptés non échus ; les charges de personnel extérieurs.

Exemple : le 1 Janvier 2014, la société BRUN souscrit un contrat de crédit-bail mobilier


portant sur l’acquisition d’un camion d’une valeur de 300 000$. La société de leasing met
immédiatement le matériel roulant à la disposition de la société BRUN qui devra verser
chaque 10 avril une redevance de 120 000$ (comprenant un remboursement de 100 000$ et
les intérêts de 20 000$). La durée du contrat est de 3 ans alors que la durée de vie du
camion est de 5 ans. Al afin de la troisième année, la BRUN versera 7 000$ à l’entreprise
de leasing pour lever l’option d’achat.

OHADA et IFRS
DEBIT CREDIT LIBELLES DEBIT CREDIT
01/01/N
24.5 Matériel de transport 300 000
17.3 Emprunt équivalent crédit-bail mobilier 300 000
Contrat crédit-bail immobilier
10/04/N
62.33 Redevance crédit-bail mobilier 120 000
57 Caisse 120 000
Bon de sortie caisse
31/12/N
17.3 Emprunt équivalent crédit-bail mobilier 100 000
67.22 Intérêts dans le loyer de crédit-bail mobilier 20 000
62.33 Redevance crédit-bail mobilier 120 000
Retraitement de la redevance de crédit-bail
68.1 Dotation aux amortissements d'exploitation 60 000
28.45 Amortissement sur matériel de transport 60 000
Fiche d'amortissement
10/04/N+1
62.33 Redevance crédit-bail mobilier 120 000
57 Caisse 120 000
Bon de sortie caisse
31/12/N+1
17.3 Emprunt équivalent crédit-bail mobilier 100 000
67.22 Intérêts dans le loyer de crédit-bail mobilier 20 000
62.33 Redevance crédit-bail mobilier 120 000
Retraitement de la redevance de crédit-bail
68.1 Dotation aux amortissements d'exploitation 60 000
28.45 Amortissement sur matériel de transport 60 000
Fiche d'amortissement
10/04/N+2
62.33 Redevance crédit-bail mobilier 127 000
57 Caisse 127 000
Payement de la 3è redevance et levée de l'option
d'achat
31/12/N+2
17.3 Emprunt équivalent crédit-bail mobilier 100 000
67.22 Intérêts dans le loyer de crédit-bail mobilier 20 000
62.33 Redevance crédit-bail mobilier 120 000
Retraitement de la redevance de crédit-bail
68.1 Dotation aux amortissements d'exploitation 60 000
28.45 Amortissement sur matériel de transport 60 000
Fiche d'amortissement
31/12/N+3
68.1 Dotation aux amortissements d'exploitation 60 000
28.45 Amortissement sur matériel de transport 60 000
Fiche d'amortissement
31/12/N+4
68.1 Dotation aux amortissements d'exploitation 60 000
28.45 Amortissement sur matériel de transport 60 000
Fiche d'amortissement

Les différentes opérations passées indiquent que lorsque la société BRUN souscrit un
crédit-bail mobilier, il considère directement ce mobilier comme faisant partie de son actif
bien que juridiquement c’est une propriété d’une autre société. D’où la passation de
l’écriture comptable suivante 24.5 à 17.3 et les écritures d’amortissements à chaque fin
d’année. De ce fait, à la fin de la troisième année la dette faisant objet du crédit-bail sera
complètement remboursée, la valeur comptable nette du bien figurant au bilan de la société
BRUN sera de 120 000$, soit 300 000$-180 000$ (cumul amortissement sur les trois ans).
C’est ainsi que l’IFRS et l’OHADA ne tiennent pas compte de l’aspect juridique lors de la
comptabilisation de différentes transactions mais plutôt de leur réalité économique.
Toutefois, ceci est possible en OHADA uniquement dans certains cas cités ci-haut et
lorsque la valeur du bien pris en crédit-bail est d’au moins 5% du total des immobilisations
brutes, raison pour laquelle ce principe est partiel dans ce système comptable.

8. Prudence

Appréciation raisonnable des événements et opérations afin d’éviter de transférer, sur des
exercices ultérieurs, des risques nés dans l’exercice et susceptibles d’entrainer des pertes
futures. Son application permet de protéger les utilisateurs externes des états financiers (et
aussi les dirigeants) contre les illusions qui pourraient résulter d'une image non prudente ou
trop flatteuse de l'entreprise. La règle de prudence crée une dissymétrie de traitement des
charges et des produits: toute perte probable est systématiquement enregistrée en charge alors
que les gains potentiels ne le sont jamais. Cela étant, ce principe implique que les actifs ou les
produits ne soient pas surévalués et que les passifs ou les charges ne soient pas sous-évalués.
Exemple : le 22/02/N la société BU AIR vend à crédit des marchandises à la société
KOTECHA à 150 000 Frc dont le coût d’achat est de 120 000 Frc. Le 28/02/N est l’échéance
de payement. Pour mobiliser sa créance, la société BU AIR tire sur la société KOTECHA, le
15/02/N, une lettre de change qu’elle accepte le même jour. Le 16/02/N la société KOTECHA
décide de négocier l’effet tiré sur la société BU AIR à la RAWBANK qui accepte de le faire
aux conditions suivantes : escompte de 6% l’an, frais bancaires de 90 et la TVA de 16%.
OHADA et IFRS

22/02/N

DEBIT CREDIT LIBELLES DEBIT CREDIT

41.1 Client 174 000

70.1 Vente marchandise 150 000

44.3 TVA facturée 24 000

Facture N°

60.31 variation de stock des marchandises 120 000

3 Marchandises 120 000


1
Déstockage

15/02/N

Clients, effet à recevoir en


41.2 portefeuille 174 000
41.1 Client 174 000

N/traitre sur la société KOTECHA

16/02/N

41.5 Clients, effets escomptés non échus 174 000

Clients, effet à recevoir en


41.2 portefeuille 174 000
Remise de l'effet à l'escompte

5 Banques 173 391


2
67.5 Escompte des effets de commerce 525

44.5 TVA Récupérable 84

56.5 Escomptes de crédits ordinaires 174 000

Bordereau d'escompte

28/02/N

56.5 Escomptes de crédits ordinaires 174 000


41.5 Clients, effets escomptés non échus 174 000

Payement

Le journal indique qu’OHADA et IFRS considèrent la lettre de change comme étant un crédit
bancaire. Ce qui n’était pas le cas en Plan Comptable Général Congolais où elle était
considérée comme un chèque. Le principe de prudence intervient dans la comptabilisation de
ces évènements du fait que lorsque la banque (RAWBANK) réceptionne le bordereau
d’escompte c’est-à-dire lorsqu’elle avance exactement les fonds à son client, il y a des
retenues qu’elle opère qui doivent être comptabilisées comme le montre le journal que ces
retenues constituent des charges financières et sont ainsi portées au compte 67.5 ; il y a un
crédit de trésorerie porté au compte 56.5 que la banque a consenti à l’entreprise, ceci constitue
la dette bancaire qui sera payée à l’échéance.

9. Transparence

Principe en vertu duquel les informations importantes doivent être présentées et


communiquées clairement, sans intention de dissimuler la réalité derrière l’apparence. Ce
principe se trouve sous des applications diverses telles que clarté, bonne information,
régularité et sincérité objective.

Exemple : le 01/03 : Achat marchandises à crédit à 1500 $, TVA 16%. Le 10/03 vente de la
totalité des marchandises à 2000$ au comptant, TVA 16%. Le 12/03 payement fournisseur par
caisse. 30/06 Déclaration de la TVA.
OHADA et IFRS

01-mars

DEBIT CREDIT LIBELLES DEBI CREDIT


T
60.1 Achat marchandise 150
0
44.5 TVA Récupérable 24
0
4 Fournisseurs 1740
0
Facture N°

3 Marchandises 150
1 0
variation de stock des
60.31 marchandises 1500
Mise en magasin
10-mars

5 Caisse 232
7 0
70.1 Ventes des marchandises 2000

44.3 TVA facturée 320

Bon d'entrée caisse

variation de stock des 200


60.31 marchandises 0
3 Marchandises 2000
1
Déstockage

12-mars

5 Caisse 150
7 0
4 Fournisseurs 1500
0
Payement dette fournisseur

30-juin

44.3 TVA due 240

44.5 TVA Récupérable 240

Déclaration TVA

44.3 TVA facturée 320

44.4 TVA due 320

Déclaration TVA

44.4 TVA due 80

5 Caisse 80
7
Payement TVA

Au vu de ce journal, il est remarqué que les écritures comptables renseignent l’achat à crédit,
la vente, le payement de la dette fournisseur, la déclaration et le payement de la TVA. C’est
ainsi que l’information économique doit présenter une image fidèle des transactions
économiques, laquelle information doit donner une image fidèle. L’OHADA comme l’IFRS
préconisent ce principe de transparence.
10. Image fidèle

Pour être fiable, l’information doit présenter une image fidèle des transactions et autres
événements qu’elle vise à présenter ou dont on s’attend raisonnablement à ce qu’elle les
présente. L’information donne une image fidèle quand elle décrit un phénomène économique
de façon complète, neutre (sans biais dans la sélection et la représentation de l’information) et
libéré d’erreurs significatives. De ce fait, il est souvent dit des états financiers qu’ils
présentent une image fidèle ou qu’ils forment une représentation fidèle de la position
financière, des prestations financières ainsi que des changements dans la position financière
d’une entreprise bien que le cadre ne traite pas directement de ces éléments, l’application de
ce dernier donne normalement lieu à des états financiers présentant une image fidèle de telles
informations.
Exemple : Le 01/11/N : vente à crédit 1000€ ; 1€= 1.1$.
Le 31/1/N+1 est la date d’échéance.
Le 31/12/N : 1€= 1.15$
Le 31/1/N+1 : 1€= 1.20$

OHADA

DEBIT CREDIT LIBELLES DEBIT CREDIT

1/11/N

41.1 Clients 1100

70.1 Vente marchandise 1100

Facture N°

41.1 Clients 50

Ecart de
47.9 conversionpassif 50
1/1/N+1

Ecart de
47.9 conversionpassif 50
41.1 Clients 50

31/1/N+1

5 Caisse 1200
7
41.1 Clients 1100

77.6 Gains de change 100

En OHADA, le journal indique qu’on constate les écarts de conversion qui sont portés au
compte 47.9 ou 47.8 et non dans les comptes de résultat. Ensuite on constate les pertes de
change qui sont portées au compte 67.9

IFRS

DEBIT CREDIT LIBELLES DEBIT CREDIT

1/11/N

41.1 Clients 1100

70.1 Vente marchandise 1100

Facture N°

41.1 Clients 50

77.6 Gains de change 50

31/1/N+1

5 Caisse 1200
7
41.1 Clients 1150

77.6 Gains de change 50

L’IFRS préconise que les écarts de conversions de la période soient portés au comptes de
résultat et ainsi les comptes latents doivent être enregistrés dans les comptes de résultat.

CONCLUSION
A l’aide des exemples concrets, nous avons montré quelques différences qui existent dans
l’application des principes comptables en OHADA et en IFRS. Le constant est que la majorité
de ces principes s’appliquent de la même manière en OHADA qu’en IFRS mais de façon plus
améliorée. La différence réside dans le fait que l’IFRS vient améliorer les limites auxquelles
OHADA faisaient face bien que c’est ne pas de manière exhaustive.
C’est ainsi que nous pouvons proposer à notre pays d’adopter les normes IFRS étant donné
qu’elles sont une réponse aux limites de l’OHADA.

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