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PLAN
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INTRODUCTION
Lorsque des commissaires aux comptes certifient les comptes d’une société, l’essentiel de leur
opinion se résume à atteindre l’assertion suivante : « les états financiers sont réguliers,
sincères et reflètent l’image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats de
l’entreprise ».
Cette opinion du commissaire aux comptes a le don, en dehors de toute autre spéculation liée
au respect de la déontologie de la profession, de soulager d’un côté les investisseurs et les
administrations publiques, de l’autre, les mandataires sociaux.
Mais pour atteindre ces différents objectifs (régularité, sincérité, image fidèle), un ensemble
de normes doit être appliquée par l’entreprise, pour éviter, à l’heure ou celle-ci se caractérise
de plus en plus par son aspect synergétique, c’est-à-dire l’appartenance à un grand ensemble
appelé « groupe », que les destinataires de la comptabilité n’aient des interprétations
différentes liées à des aspects souvent propres à un lieu géographique bien précis (fiscalité,
droit commercial, etc.).
C’est donc dans cette optique que sont apparues les normes comptables internationales et
l’intérêt même de notre travail qui est de mettre en exergue « les normes pratiques comptables
internationales IAS/IFRS » sans entrer dans les aspects historiques.
Notre précis s’articule principalement sur les aspects pratiques et opérationnels afin de donner
aux professionnels et amateurs de la comptabilité, un aperçu net et précis de « ce à quoi il faut
s’attendre et comment appliquer les normes IAS/IFRS ».
Outil pragmatique, ce précis se veut une synthèse des normes couramment appliquées et
s’adresse particulièrement aux pays de la zone OHADA, dont les pratiques contiennent
expressément le principe de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence
juridique, principe complètement orienté vers la logique des normes comptables
internationales et de la consolidation des comptes de groupes.
La nécessité d’un référentiel comptable international dans la zone OHADA est d’autant plus
importante que dans les pays de la zone existent des filiales de grands groupes internationaux,
appelés à faire des « remontées de comptes individuels à consolider par le groupe », ce qui
implique de leur part, la maîtrise dans l’application des normes internationales. Il ne s’agit
plus de simplement se contenter de la comptabilité pure en OHADA mais de se soucier
également de « comment reporter » cette comptabilité dans un langage international et
harmonisé pour les besoins des intérêts majoritaires (groupe).
Les objectifs généralement admis de l’adoption des normes IAS / IFRS sont :
Assurer le bon fonctionnement des marchés de capitaux
Protéger les investisseurs
Préserver la confiance dans les marchés financiers (objectif mitigé)
Selon l’IASC, les buts recherchés par le cadre conceptuel sont principalement les suivants :
Aider le Conseil à mettre au point les futures normes et à réviser celles existantes,
Fournir la base permettant de réduire le nombre d’options autorisées par les IAS/IFRS,
Aider les utilisateurs à traiter des problèmes comptables pour lesquels il n’existe pas encore
de normes internationales,
Aider les auditeurs à se forger une opinion sur la conformité des états financiers.
Le cadre concerne à la fois les comptes sociaux et les comptes consolidés, le secteur privé et
le secteur public.
Selon, l’IASC, l’objectif des états financiers consiste à "fournir une information sur la
situation financière (bilan), la performance (compte de résultat) et l’évolution de la situation
financière (tableau de flux de trésorerie), qui soit utile à une large gamme d’utilisateurs
lorsqu’ils prennent leurs décisions économiques."
Bien que citant sept catégories d’utilisateurs, le cadre semble s’intéresser plus
particulièrement aux investisseurs financiers alors que la comptabilité OHADA privilégie les
parties prenantes (Etat, fournisseurs, banque, …). L’IASC adopte de ce fait une approche
plutôt anglo-saxonne.
Dans ce cadre là, le rôle des normes IAS / IFRS consiste à :
Améliorer la comparabilité dans le temps des comptes d’une entreprise.
Améliorer la comparabilité des comptes entre les entreprises.
Les normes IAS / IFRS intègrent quelques principes généraux qui sont en décalage avec les
principes appliqués actuellement par les normes OHADA :
Prééminence du fond sur la forme juridique : avec les IFRS (même ligne que suit
l’OHADA), la priorité est donnée à une approche économique donnant une image pertinente
et fidèle de l’entreprise, contrairement à l’ancienne pratique qui adoptait une approche
juridique et fiscale qui privilégie la forme juridique sur le fond (approche dans laquelle sont
encore les normes en France).
Evaluation des actifs : contrairement au principe des coûts historiques appliqué en
OHADA, les normes IAS / IFRS intègrent la notion de juste valeur qui implique une remise
en cause régulière de l’évaluation de ses actifs.
Intelligibilité
Pertinence : l’information doit être utile pour la décision de l’utilisateur. Pour cela, elle
doit revêtir une importance significative tant du fait de sa nature que de son montant
(principe d’importance relative).
Fiabilité : le concept de fiabilité recouvre les notions suivantes : image fidèle,
prééminence du fond sur la forme, neutralité, prudence et exhaustivité.
Comparabilité : elle suppose une information sur le choix des méthodes appliquées et
leur permanence. Il est également utile de rappeler les chiffres des périodes
précédentes.
En ce qui concerne l’espace OHADA, les instructions relatives à l’application des normes
comptables internationales concernent les groupes de sociétés qui devront préparer, à compter
des exercices ouverts à partir du 1er janvier 2005, leurs états financiers consolidés selon les
normes comptables internationales.
Le règlement s’applique aux sociétés régies par la loi d’un Etat membre de l’OHADA, qui ont
émis des titres admis aux négociations sur un marché réglementé d’un Etat membre.
S’agissant des sociétés de droit OHADA, sont donc susceptibles d’être concernées des
sociétés anonymes et des sociétés en commandite par actions. Le règlement ne distingue pas
selon la nature des instruments financiers cotés, qui peuvent être aussi bien des titres de
créance que des titres de capital.
Il est à noter que l’application du référentiel IFRS impose l’application exhaustive de toutes
les normes et toutes les interprétations.
S’agissant des comptes consolidés des sociétés faisant appel public à l’épargne, les normes
IAS / IFRS sont censées être applicables de façon obligatoire depuis le 1er janvier 2005. Pour
les autres groupes de société, l’application du référentiel IFRS dépend de l’option prise par les
Etats membres de l’OHADA. Ainsi, dans la zone OHADA, il a été décidé de laisser la
possibilité aux sociétés consolidantes non cotées d’adopter ou non les normes IFRS.
L’application des IFRS est par contre, obligatoire pour les sociétés ayant des obligations
cotées.
Pour les comptes individuels, l’application du référentiel IFRS dépend également de l’option
prise par les Etats membres de l’OHADA. Toutefois, compte tenu de la difficulté qu’il va y
avoir de faire coexister deux référentiels comptables, on peut facilement imaginer qu’à terme,
le référentiel international s’appliquera également aux comptes individuels.
De manière pratique et préventive, si par exemple l’échéance de 2015 est celle prévue par les
textes, elle devra en pratique s’appliquer dès 2014 (bilan d’ouverture au 1er janvier 2014 en
cas d’exercice coïncidant avec l’année civile) pour la présentation d’une information
financière comparative, obligatoire en IFRS. On distinguera ainsi l’exercice de première
application des normes (2014) de l’exercice de première publication (2015).
Les normes IFRS qui ont défini l’objectif des états financiers comme étant destinés à fournir
une information sur la situation financière, la performance et l’évolution de la situation
financière, ont également rendu obligatoires deux états supplémentaires :
le tableau de variation des capitaux propres,
le tableau des flux de trésorerie.
Alors que le bilan en normes OHADA est classé par origine et destination, la norme IAS 1
impose une présentation selon la notion de cycle d’exploitation en distinguant les éléments
courants et non courants à moins qu’une présentation selon le critère de liquidité fournisse
une information plus pertinente.
Les normes OHADA structurent le compte de résultat en distinguant les éléments « activités
ordinaires » et les éléments « hors activités ordinaires ». Avec la norme IAS 1, le compte de
résultat ne fait plus apparaître de données exceptionnelles mais distingue le résultat des
activités poursuivies du résultat des activités terminées.
Par ailleurs, des travaux sont actuellement en cours pour remplacer le compte de résultat par
un état de performance qui intégrerait la performance réalisée et celle non réalisée.
2.1.4 L’annexe
Chaque norme internationale définit le niveau d’information qui doit être donné relativement
à son application. Il en résulte que le volume global d’information présenté dans l’annexe des
comptes annuels est nettement plus important qu’avec les normes OHADA. Notamment la
norme IAS 14 impose des données concernant l’information sectorielle beaucoup développées
qu’avec les normes OHADA, d’une part en faisant apparaître deux niveaux d’information
(primaire et secondaire) et d’autre part en segmentant obligatoirement l’entreprise par
activités ou par zones géographiques.
Enfin, l’intégration du rapport de gestion dans l’annexe est actuellement souhaitée mais
pourrait devenir une obligation.
La position généralement admise, et qui est également celle de l’OHADA, se caractérise par
sa souplesse puisque l’activation des frais de recherche appliquée et de développement est
optionnelle si :
Le projet est nettement individualisé.
Le projet a de sérieuses chances de réussite technique et de rentabilité commerciale.
Le coût du projet peut être distinctement établi.
Par contre, avec les IFRS, la comptabilisation à l’actif est obligatoire pour les frais de
développement qui respectent les conditions suivantes :
il est probable que les avantages économiques futurs attribuables à l’actif iront à
l’entreprise
le coût de cet actif peut être évalué de façon fiable
inversement, les frais de recherche sont obligatoirement inscrits en charges.
Les IFRS font la distinction entre les éléments incorporels à durée de vie finie qui doivent être
amortis sur cette durée et les incorporels à durée de vie indéfinie qui doivent faire l’objet de
tests de dépréciation annuel ou à chaque fois qu’un indice de perte de valeur a été identifié.
Alors que les textes OHADA imposent l’amortissement des écarts d’acquisition positifs (sur
un maximum de 40 ans), la norme IFRS 3 remplace cet amortissement par des tests de
dépréciation. Concernant les écarts d’acquisition négatifs, la norme internationale prévoit
qu’ils soient comptabilisés immédiatement en résultat. Inversement, dans la législation
OHADA ces « Badwill » sont inscrits en Provision pour Risques et Charges et repris en
résultat selon un plan de reprise.
Dans la zone OHADA, il est permis de modifier l’affectation du « Goodwill » sur des
éléments identifiables jusqu’à la clôture du premier exercice ouvert après l’exercice de
l’acquisition (soit au maximum pendant 24 mois). Avec les IFRS, ce délai d’affectation est
réduit à 12 mois à compter de la date d’acquisition.
Avec le futur règlement sur les actifs, actuellement en cours de finalisation, les normes
OHADA et internationales devraient se rejoindre sur la définition des actifs, à savoir : « une
ressource que l’entité contrôle du fait d’événements passés et dont elle attend des avantages
économiques futurs ».
Par ailleurs, une immobilisation corporelle est définie comme « un actif physique détenu, soit
pour être utilisé dans la production ou la fourniture de biens et services, soit pour être loué à
des tiers, soit à des fins administratives ».
Dans les textes OHADA, l’inscription à l’actif d’une immobilisation corporelle est enregistrée
à son coût historique. Quant à elles, les normes IFRS prévoient la possibilité de comptabiliser
ses actifs corporels soit à leur coût historique, soit à leur juste valeur. L’approche de la juste
valeur peut se faire selon les méthodes suivantes :
Valeur de marché
Approche comparative
Actualisation d’un flux de trésorerie Ainsi, en cas de variations de valeur, le montant des
dotations aux amortissements pour l’exercice en cours et les exercices ultérieurs est ajusté sur
la durée de vie restant à courir.
De plus, les normes IFRS offrent la possibilité d’effectuer régulièrement des réévaluations qui
peuvent ne concerner que certaines classes d’immobilisations et d’imputer l’écart de
réévaluation sur les capitaux propres.
En zone OHADA, la réévaluation libre des actifs doit porter obligatoirement sur l’ensemble
des immobilisations corporelles et financières et doit être opérée de façon ponctuelle.
Les normes OHADA rejoignent globalement l’approche par composants définie par les
normes internationales. Ainsi, dans chacun des deux référentiels, les éléments constitutifs
d’un actif ayant des durées d’utilité ou des modes de consommation différents devront être
comptabilisés séparément et être amortis selon un plan d’amortissement propre à chacun
d’eux.
Les normes OHADA rejoignent totalement cette approche, tant pour les comptes consolidés
que pour les comptes individuels.
Les méthodes de valorisation des stocks se rejoignent entre les référentiels OHADA et
international : on peut utiliser au choix la méthode dite « Coût Moyen Pondéré » ou celle du
« Premier Entré Premier Sorti » (FIFO). En effet, la méthode dite du « Dernier Entré Premier
Sorti » (LIFO) non autorisée en normes OHADA sera prochainement interdite en normes
IFRS.
Concernant l’incorporation des frais administratifs dans la valeur des stocks, l’OHADA exclut
les frais d’administration générale du coût de production sauf s’ils sont engagés pour les
besoins de la fabrication. Quant à elle, la norme IAS 2 distingue les frais généraux
administratifs qui ne sont jamais incorporables des frais généraux de production qui sont
incorporables selon les cas.
En termes de frais de stockage, la conception internationale est plus restrictive que l’OHADA
puisque l’IAS 2 impose l’exclusion des frais de stockage de la valeur des stocks alors que les
normes françaises autorisent l’incorporation des frais de stockage si les conditions
d’exploitation le justifient.
Enfin, sur l’incidence des escomptes de règlement dans la valeur des stocks, l’OHADA et les
IFRS sont d’accord pour leur inclusion dans le prix d’achat.
Sur le plan des grands principes, les règles de l’OHADA et les IFRS sont relativement peu
divergentes. En effet, dans les deux référentiels, il est nécessaire d’évaluer la valeur
d’inventaire des actifs corporels et incorporels pour éventuellement ramener la valeur nette
comptable à la valeur d’inventaire par le biais d’une dépréciation.
Ainsi en zone OHADA, on doit comparer la valeur nette comptable et la valeur actuelle ; la
valeur actuelle étant la valeur la plus élevée :
soit de la valeur vénale (valeur de marché),
soit de la valeur d’usage (« valeur des avantages économiques futurs attendus de son
utilisation et de sa sortie »).
Parallèlement, les normes IFRS indiquent qu’en cas d’identification d’indices internes ou
externes de perte de valeur, il est nécessaire de constater une dépréciation lorsque la valeur
comptable d’un actif est supérieure à sa valeur recouvrable. La valeur recouvrable est la
valeur la plus élevée :
soit du prix de vente net,
soit de la valeur d’utilité (« valeur actualisée des flux de trésorerie futurs estimés attendus
de l’utilisation continue d’un actif et de sa sortie à la fin de sa durée d’utilité »).
Par contre, concernant les modalités de mise en œuvre, les normes IFRS sont beaucoup plus
précises que les normes OHADA qui restent sur des considérations très générales.
Notamment, le référentiel IFRS prévoit l’utilisation d’Unités Génératrices de Trésorerie
(UGT) pour tester la valeur des actifs ; l’UGT étant le plus petit groupe identifiable d’actifs
qui génère des flux de trésorerie fortement indépendants.
De plus, les normes IFRS définissent les étapes suivantes pour l’estimation de la valeur
d’utilité d’un actif :
Estimation des entrées et sorties de trésorerie futures générées par l’utilisation continue
(…) et par sa sortie finale,
Application du taux d’actualisation approprié (taux avant impôt).
Selon le classement de l’IAS 39, les valeurs mobilières de placement relèvent de la catégorie
des instruments financiers appelée « Actifs évalués à la juste valeur par résultat ». Cette
catégorie englobe en effet les actifs de transaction obtenus en vue de réaliser des profits à
court terme. Il est prévu que ce type d’instrument financier soit comptabilisé selon la méthode
de la juste valeur qui impose de réévaluer, à chaque arrêté, les actifs (et passifs) à leur juste
valeur (si possible par rapport à une valeur de marché) et de constater la variation en résultat.
A l’inverse, les normes OHADA interdisent la constatation des plus values latentes et
enregistrent uniquement les moins values latentes par le biais de provision pour dépréciation.
Alors que la législation OHADA permet d’inscrire à l’actif des comptes sociaux des frais
d’établissement, la norme IAS 38 ne reconnaît pas ce type d’actif et impose donc de constater
directement en charge ce genre de dépenses.
Concernant les charges à répartir, cette notion n’existe pas en normes internationales. Aussi, il
est nécessaire de réaliser une analyse détaillée pour affecter correctement les coûts. Par
exemple, les frais de publicité, de promotion, de formation, de déménagement ou de
réorganisation ne peuvent être activés en IFRS.
Avec les normes OHADA, les effets escomptés non échus, qu’ils soient avec ou sans recours,
sont inscrits du bilan. De la même manière, la norme IAS 39 prévoit le maintien des effets à
l’actif du bilan en cas d’escompte avec recours. Sur ce point donc, aucune divergence n’existe
entre les IFRS et l’OHADA.
Alors que, dans la législation OHADA, les subventions d’investissement sont comptabilisées
en capitaux propres, la norme IAS 20 prévoit deux options pour leur enregistrement :
soit en déduction des actifs subventionnés,
soit en « produits constatés d’avance »
Selon les normes OHADA, dans les comptes consolidés, les actions propres peuvent être
maintenues dans les Valeurs Mobilières de Placement si elles y figurent déjà dans les comptes
individuels. Par contre, la norme IAS 32 impose la comptabilisation des actions propres en
déduction des capitaux propres.
L’OHADA rejoint la norme IAS 37 en matière de comptabilisation des provisions. Ainsi, les
deux référentiels définissent une provision pour risques et charges comme un passif estimable
de façon fiable dont l’échéance est imprécise.
Aussi la comptabilisation est possible si les conditions suivantes sont respectées :
existence d’une obligation actuelle résultant d’un événement passé,
probabilité d’une sortie future de ressources représentatives d’avantages, nécessaire pour
éteindre l’obligation,
possibilité d’estimer l’obligation de manière fiable
Dans les textes OHADA, la constitution d’une provision relative aux engagements en matière
de retraite est optionnelle (seule une information en annexe est obligatoire).
A l’inverse, la norme IAS 19 rend obligatoire cette provision pour engagements de retraite et
autorise seulement, comme méthode de calcul, la méthode rétrospective avec salaires en fin
de carrière.
2.11.3 Impôts différés
La norme IAS 12 rend obligatoire la comptabilisation d’impôts différés. Cette norme rejoint
les textes OHADA en termes de consolidation mais diffère de la réglementation OHADA
relative aux comptes individuels dans lesquels la constatation d’impôts différés est une
méthode optionnelle.
Par ailleurs, l’IAS 12 interdit l’actualisation des impôts différés actifs ou passifs, position sur
laquelle s’aligne également les normes OHADA.
Avec les normes OHADA, bien que la méthode préférentielle soit la comptabilisation « à
l’avancement », l’utilisation de la méthode dite « à l’achèvement » est également possible. Par
contre, la norme IAS 11 autorise uniquement la méthode « à l’avancement ». Avec cette
méthode, le chiffre d’affaires et le résultat sont enregistrés en fonction du degré d’avancement
atteint.
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CONCLUSION
Compte tenu des divergences citées précédemment, l’arrivée des normes IFRS va générer
d’importants travaux en termes de retraitements de l’information financière. Toutefois, au-
delà des difficultés techniques que cela peut entraîner, l’application de ce référentiel
internationale va provoquer de profonds changements culturels dans le domaine comptable et
financier. A ce titre, on peut, par exemple, citer les éléments suivants :
Les destinataires privilégiés des états financiers deviennent les investisseurs.
La prédominance de la Finance sur le Droit est soulignée.
La comptabilité est totalement dissociée de la fiscalité.
La notion de flux de trésorerie devient essentielle dans toutes les analyses.
Toutefois, si l’on peut aisément concevoir les avantages du déploiement d’un tel référentiel en
termes de comparabilité des entreprises et d’appréhension des niveaux de performances des
sociétés, il reste quelques incertitudes liées aux risques potentiels générés par une complexité
croissante des techniques comptables et par une place plus importante laissée aux éléments
prévisionnels.
Enfin, sur le plan de l’espace OHADA, même si actuellement, seule une certaine catégorie
d’entreprises est concernée par ce nouveau référentiel, les autres sociétés se verront bientôt
impactées par ces nouvelles normes soit au travers de la mise en place d’un référentiel IFRS
adapté aux PME (actuellement en cours d’élaboration), soit au travers de la convergence du
plan comptable OHADA vers le référentiel international comme cela est le cas depuis sa mise
en place avec notamment l’alignement des normes OHADA sur par exemple les effets
escomptés et non échus, le crédit-bail, etc.
BIBLIOGRAPHIE