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Accent et tons

Author(s): ANDRÉ MARTINET


Source: Le Maître Phonétique, Troisième Série, Vol. 32 (69), [Supplement]: MISCELLANEA
PHONETICA II (1954), pp. 13-24
Published by: Cambridge University Press
Stable URL: https://www.jstor.org/stable/44705401
Accessed: 30-09-2021 20:58 UTC

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Accent et tons
ANDRÉ MARTINET
(Columbia University)

I d'emblée,
LA I d'emblée, la marque
première commela telle,
démarche marqueestdel'analyse
comme de ce qui telle, est fonctionnelle, l'analyse de celle ce qui, qui
la linguistique
apparaît à l'observateur naïf comme un tout homogène, en unités
linguistiques réalisées simultanément, mais douées de fonctions
différentes. On a, après Bühler, répété à satiété que toute manifesta-
tion parlée a trois faces, qu'en même temps elle nous fait savoir qui
parle, sur quel ton il parle, et ce qu'il dit. Mais il s'en faut qu'on ait,
dès aujourd'hui, appliqué méthodiquement l'analyse fonctionelle
à tous les chapitres de la phonologie. Toutes les écoles structurales
distinguent bien, les unes entre phonématique et prosodie, les autres
entre phonèmes segmentaux et suprasegmentaux, d'autres encore
entre phonèmes d'une part, tonèmes, chronèmes et " stronèmes "
d'autre part. Mais ces distinctions sont fondées plus sur des
différences physiques que sur des différences de fonction, et, à ma
connaissance, personne n'a osé jusqu'ici faire, de la fonction, le
principe de base dans la classification des faits prosodiques.
Il faut dire qu'à s'en tenir à la fonction à tout prix, on peut être
entramé fort loin des sentiers battus. La distinction que, d'une façon
ou d'une autre, tout le monde conserve entre phonèmes (segmentaux)
et prosodie perd d'un coup une grosse part de sa justification lorsqu'on
note que certaines unités prosodiques ont la même fonction
distinctive que les phonèmes, alors que d'autres unités prosodiques
ont une fonction tout autre, et que, bien plus, ces unités de fonction
différente peuvent se présenter, non seulement simultanément, mais
sous une forme telle que le même trait phonique est doué des deux
fonctions différentes.
Sans doute Troubetzkoy a-t-il aperçu l'existence du problème et
tenté d'en donner une solution dans le cadre de sa distinction entre
trois fonctions : la fonction distinctive, la fonction démarcative et
la fonction culminative. Mais l'étude de ces deux dernières a souffert
du fait que, la fonction distinctive paraissant en général de beaucoup
la plus importante, c'est par elle qu'on commençait, et que les faits
prosodiques, où s'entremêlent les trois fonctions, voyaient, dès
l'abord, leurs traits distinctifs si bien mis en valeur que ceux-ci
semblaient à tort partout et toujours les plus décisifs : à rechercher
en anglais, en russe ou en espagnol les paires de mots du type
2

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(to) increase - (an) increase , muka - muká , cortes - c


de se demander si la fonction réelle de l'accent n'ét
dans la distinction de quelques douzaines de pair
formes qui, le plus souvent, ne sauraient guère figu
contexte.

Quiconque ne craint pas de confronter synchronie et diachronie,


verra que ce n'est pas la nécessité de distinguer les unités sémantiques
qui préside à l'apparition, dans une langue, de l'accent de position
imprévisible qu'on appelle " accent libre Une fois établie, la
liberté de l'accent peut sans doute être mise à profit à des fins
distinctives : il n'est peut-être pas trop difficile de trouver en
espagnol des contextes naturels où pourrait figurer aussi bien termino
" je termine " que terminó " il termina, il a terminé " et où, par
conséquent, la place de l'accent serait décisive. Mais, alors même
qu'on trouverait une langue où la place de l'accent jouerait un rôle
distinctif de tous les instants, aussi bien dans la grammaire que dans
le lexique, il n'en resterait pas moins que l'accent, du fait de sa
distribution dans la chaîne parlée et de son comportement fonctionnel
dans l'ensemble des langues où se retrouve un phénomène qu'on peut
désigner ainsi, ne saurait présenter la distinction comme fonction
de base.
Ce que les linguistes, ceux-là mêmes qui ne sont pas consciemment
fonctionalistes, appellent " accent " est essentiellement caractérisé
par son unicité dans l'unité sémantique de base, généralement le mot.
Ce qu'on appelle " accent secondaire " est, dans certains cas, un reflet
à distance de l'accent principal qui, seul, exerce les fonctions
accentuelles. C'est, par exemple, le cas lorsque l'accent tombe auto-
matiquement sur la première syllabe du mot et que chaque syllabe
impaire est légèrement mise en relief. Ailleurs, l'accent " secondaire "
est fonctionnellement un accent, tout comme l'accent " principal ",
c'est-à-dire un trait phonique qui caractérise une unité sémantique
de base qui, ici, n'est plus le " mot ", mais ce type de " morphème
plein " qu'on appelle souvent le " sémantème ". C'est ce qu'on
trouve dans des langues comme l'allemand ou, moins clairement,
l'anglais où la hiérarchie des accents dans la phrase a été lexicalisée
dans le mot composé. Dans tous les cas, une fois choisie l'unité
sémantique de base : sémantème, mot, voire même une unité plus
vaste que le mot, celle-ci ne connaît jamais qu'un seul accent, et
cette constance dans l'unicité indique clairement le caractère
fonctionnel particulier de l'accent.
U ne peut guère faire de doute que l'accent serve essentiellement
à individualiser les unités sémantiques dans la chaîne parlée et par

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ACCENT ET TONS 15

raccroc seulement à les opposer dan


faire croire à l'importance de la plac
unités sémantiques là où cette place n'e
ment constaté, que cette place paraît
compréhension de ce qui est dit que l'o
tions phonématiques. A Haute ville,1 où
une prononciation [mor'sa] n'évoquera
" mousse ", même dans un contexte as
['morsa] qui est le pluriel de ['morsa],
mais est phonologiquement norma
hésitation comme ['morsa] à la moin
En fait, à Hauteville plus encore qu
parlers romans à accent libre, la place
distinctif des plus faibles ; il faut cher
des paires qui l'illustrent. Ceci n'empê
à son scheme accentuel que le mot e
identifié et opposé, sur l'axe paradigm
de la langue qui présentent un autr
pourrait-on dire, que dans le cadre de
phonématiques vont jouer; deux mo
et ['fana] " femme " sont reconnus co
raisons que [be'ra] " béret " est reconn
" boire ", à savoir du fait de leur ap
accentuels différents [ - ' - ] pour [Ga'pe], [be'ra], ['

['fana] et ['bera]. Naturellement, [Ga'pe] et [


['fana] et ['bera] d'autre part, étant identifiés
le même scheme, ce n'est que sur la base de
phonématiques qu'ils peuvent être reconnus com
En fait, l'individualisation par l'accent des unité
la chaîne entraine, dès que la place de l'accent n'
ment déterminée, un début d'identification, dan
tort de voir la fonction essentielle de l'accent. En fait l'accent n'est
pas là pour distinguer les mots ; les phonèmes dont c'est là la fonction
de base - on serait presque tenté de dire l'unique fonction -
suffiraient fort bien à la tâche puisque la difficulté, pour le descrip-
teur, consiste à trouver les rares cas où l'on pourrait imaginer qu'ils
ne suffisent pas (à Hauteville, par exemple, [sô'ôô] " sommet " et
['sõõõ] " (ils) songent "). L'accent est là pour tout autre chose, et
s'il est, dans un mot donné, sur telle syllabe et non sur telle autre,

1 Cf. description phonologique du parler franco-provençal d'Hauteville


(Savoie), Revue de linguistique romane , 15, 1939, p. 54.
2*

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16 MISCELLANEA PHONETICA

c'est simplement par tradition. Seulement, l'accen


fortement aux sujets, locuteurs et auditeurs, que les ren
qu'il se trouve donner sur l'identité du mot sont en
priorité. L'accent s'impose à l'auditeur parce qu'il m
moyens phoniques assez peu délicats, qu'il résulte s
combinaison de plusieurs d'entre eux : intensité, haute
et surtout, sans doute, parce qu'il est une unité non poin
elle, mais contrastive.1 Une unité oppositionelle, u
doit sa qualité, mieux même son existence, à la pré
système d'autres unités que rien n'empêcherait d'apparaî
sinon le désir du locuteur de transmettre un message bie
Dans la chaîne, l'unité oppositionelle apparaît comm
phonique qui ne prend de valeur linguistique que lorsqu
l'a inconsciemment distingué de tous les autres produit
qui auraient pu apparaître dans le même contexte. Une
trastive, comme l'accent, prend au contraire toute sa v
chaîne ; la syllabe accentuée y apparaît environnée d'au
qui sont non-accentuées ; il n'y a plus besoin ici de rien
de faire appel à la mémoire. Tout est donné par le lo
autant que l'identification du message n'est pas insta
résulte d'un processus, extrêmement rapide sans doute
peut supposer des stades successifs, on concevra que l'i
tion du mot dans la chaîne précède la confrontation mém
l'ensemble de tous les autres mots auxquels on aurait p
dans ce contexte. La perception de l'accent nécessa
vidualisation imposera, dans une langue à accent libre,
identification limitée au schème accentuel.2
La fonction essentielle de l'accent ne se confond donc pas avec
celle, distinctive, des phonèmes. C'est une fonction qu'on peut
désigner comme contrastive, et qui s'exerce au moyen de la mise en
relief de certaines sections de la chaîne. Certes, le terme " contrastif "
peut paraître bien vague pour désigner une fonction, et l'on doit bien

1 Au sujet de la différence entre " contraste " et " opposition cf. Word ,
9, 1953, p. 9, note 21, et Luis J. Prieto, Traits oppositionnels et traits con-
trastifs, Word , 10, 1954, pp. 43-59.
2 Comme me le fait remarquer mon ami et collègue Uriel Weinreich,
l'identification d'un ton dans une langue à registres demande l'identification
préalable du registre par référence au contexte. Ce même recours préalable au
contexte peut être également nécessaire dans le cas des phonèmes : selon le
contexte [a] sera en danois une réalisation de /a/ ou de /g /. Ceci vient à l'appui
de la conception présentée ici d'un début d'identification par contraste dans la
chaîne précédant la confrontation mémorielle avec les unités de même type
non réellement présentes.

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ACCENT ET TONS 17

entendu se demander à quoi visent


Troubetzkoy a bien dégagé les deux
(évidente dans les cas d'accent fixe) et
d'accent libre). Mais il est clair qu'i
l'ensemble de la fonction contrastiv
soigneusement entre la fonction en qu
de la reproduction par le locuteur d
fonction active de l'accent lorsqu
l'accentuabilité d'une syllabe pour met
est le centre accentuel. Il y a fonction
dans l'anglais if you consider ..., je do
revient d'ordinaire. Il y a fonction d
Tchèque prononce la première syllabe
grammatical) de sa langue. Mais il y a
l'accent lorsque je donne un relief tou
dans the professor did it. Il n'est certe
accents traditionnels facilite, pour l
prétation de ce qui est dit. Mais il e
traditionnel, un peu comme pour les au
passivement démarcatif. On peut bien
la marque d'une suture morphologique
mais fonctionnellement /h / est, avant
une unité distinctive ; l'accent tchèqu
mais, du point de vue de la dynamique
pour marquer la place où peut se faire
à la syllabe accentuée d'un mot donn
autres syllabes accentuées de la c
importance toute spéciale.
On pourrait hésiter à attribuer à un
trastive, car, le plus souvent, la condi
à savoir la présence effective des te
réalisée. Pour reprendre un exemple
tchèque dones Janovi tuto knihu " appo
un relief particulier à la syllabe initia
n'établit pas de contraste entre ce mo
dans la phrase ; ce n'est pas. aux dépen
" Jean " est mis en valeur ; il semb
destinataire à tous les autres destinata
être tenté d'attribuer à l'accent en qu
Mais une telle interprétation serai

1 Travaux du Cercle linguistique de Prag

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18 MISCELLANEA PHONETICA

d'opposer Janovi à tous les autres datifs imaginable


restreint cité ci-dessus ; il s'agit de marquer que, de
taires possibles mentionnés dans la conversation (o
mais présents dans l'esprit des interlocuteurs), c'es
ou tel autre qui doit recevoir le livre. Une fois
ci-dessus remis dans leur contexte et dans une situ
aperçoit la fonction contrastive de la mise en relief
Sur un plan informatif, cette mise en relief rapp
qu'elle est un procédé qui reste à la disposition
procédé démarcatif comme l'" accent d'insistance "
peut, en français, atteindre la première syllabe
détacher ainsi le mot de son contexte. Un tel proc
démarcation active et voulue par opposition à
passive du /h/ anglais et de l'accent tchèque ou ho
* * *

Si, comm
l'accent,
par unité
ment con
caractère
traits " s
intimeme
de se con
de parler
plutôt pr
dans leur
Dans une
croate,1
relief. Ce
pas cette
indique a
est toujou
le mot,
accent. O
essentiell
mélodiqu
la forme
de l'une o
chacune

1 Sauf ind
tirée des O

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ACCENT ET TONS 19

dernière syllabe du mot, où la forme


ment pertinente; en grec rjv " au
" j'étais
Il est traditionnel et conforme aux réactions des usagers des langues
citées ci-dessus de parler dans ce cas de plusieurs types d'accent, deux
le plus souvent, trois en letton ; si nous voulons être conséquent, il
nous en faudra attribuer quatre au mandarin. Le nombre de ces
types n'a pas d'ailleurs une importance théorique décisive. Ce qui
compte c'est l'existence ou l'inexistence d'un paradigme accentuel se
combinant ou non avec des variations de la place de l'accent. Dans
certaines langues, comme le letton ou le danois, un faisceau de
données suggère qu'on doit interpréter le coup de glotte comme
caractérisant un type d'accent par oppositon à un autre type
caractérisé par son absence. Dans le cas du danois, le coup de glotte
(stod) caractérise aussi bien les accents " secondaires " que les
" principaux ",2 et il faut considérer ici, tout comme en allemand,
en néerlandais, et, jusqu'à un certain point, en anglais, que c'est le
sémantème et non le mot qui est l'unité accentuelle de base.
Si l'on retient comme valable le concept de " type d'accent ", une
typologie accentuelle des langues se fondera sur la présence ou
l'absence d'oppositions de type d'accent combinée avec les différents
degrés de fixité ou de liberté de l'accent qui indiquent jusqu'à quel
point celui-ci peut exercer sa fonction demarcati ve ou culminati ve.
C'est une telle typologie 3 que résume sommairement le tableau
ci-dessous. Ce tableau ne prétend pas épuiser toutes les possibilités
théoriques ou effectivement attestées. On peut fort bien, par exemple,
imaginer une langue où se combinerait un accent libre dans le
sémantème avec un accent fixe ou libre du mot. Comme une telle
langue ne s'imposait pas nettement parmi celles avec lesquelles on

1 On a tenté de réduire la différence de types à une différence de place d'accent


en considérant les noyaux sonores accentuables comme formés de deux w mores "
successives, chacune pouvant, selon les mots, être mise en relief : en grec r¡v
serait eén et ?¡v éen. Mais outre que l'analyse en mores ne saurait s'appliquer
à des langues comme le norvégien et le suédois où l'opposition est entre une
courbe simple (à une seule direction) et une courbe complexe (à deux directions
successives ; cf. Norsk Tidsskrift for Sprogvidenskap , 9, 1937, pp. 250 ss.),
l'utilisation du concept de more ne permet pas en général de faire l'économie de
celui de syllabe. Le concept de more, que nous n'utiliserons pas ici, permet
parfois de mieux faire saisir le détail de certains systèmes accentuels.
2 Sur le détail de la distribution du stod voir, par ex., dans Ingeborg
de Stemann, Manuel de la langue danoise , Copenhague, 1944, pp. 42-52.
3 Elle ne diffère pas fondamentalement de celle que l'auteur a présentée en
1939 à la Société de linguistique de Paris (BSL, 40, p. xiii) et utilisée ultérieure-
ment dans Phonology as Functional Phonetics , 1949, Londres, pp. 10-15.

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ACCENT ET TONS 21

opère ici, une classe IV, qui s'intégrer


tableau, n'a pas été prévue. On pou
distinctions supplémentaires du typ
retenues : on pourrait par exemple,
types d'accent, distinguer entre cell
accent libre, n'opposent divers type
points bien définis de l'unité de base -
grec classique - , et d'autres qui ne con
Ici encore, tous nos exemples apparten
la première. Il faut surtout rappeler q
que nous esquissons ici n'a de valeur
écarte résolument les faits reconnus m
de la théorie phonologique d'une langu
qu'en tchèque l'accent propre de cha
un composé est impitoyablement supp
mot 1 ; de ce fait le tchèque semblera
classes Ila et Illa. Il est évidemme
allemand, l'accent est fixe dans le sém
inanalysables et se distinguent par l
pas moins vrai qu'en tchèque, l'identit
tend nettement à s'annihiler dans
allemand les sémantèmes indigènes s'a
mots étrangers, sémantiquement inana
les schemes accentuels des composés in
Kartoffel comme umgehen , sans se natu
tout à fait leur caractère marginal. Da
présente il convient surtout de bien car
écarter tout ce qui pourrait tendre à
noter que ni l'anglais ni le français
l'anglais, autrefois du type m2a com
adapté ses éléments romans et latin
des éléments comme pre- et multi- ont
ment qui rappelle à bien des égards ce
allemand. Par ailleurs, l'accentuation fixe dans le sémantème
n'existe évidemment plus, et l'anglais pourrait figurer comme
représentant de la classe IV envisagée ci-dessus (dans une catégorie
IV2a comprenant les langues à accent libre dans le sémantème et dans
le mot) pour autant qu'on ne désirerait retenir que les mots dont
l'analyse en sémantèmes ne fait pas difficulté. Le français entrerait
traditionnellement dans la catégorie lia, comme le turc. Mais il

1 Cf. E. Smetánka, Tschechische Grammatik , 1920, pp. 16-17.

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22 MISCELLANEA PHONETICA

faudrait pour ce faire écarter comme marginaux les


d'insistance.
Ce qu'on peut reprocher à la typologie ci-dessus c'est de présenter
du point de vue particulier de l'accent des faits prosodiques dont la
vraie nature ressortirait mieux dans un cadre plus strictement
fonctionnel. Nous avons tenté, dans ce qui précède, de réduire
à quelques formules l'ensemble de la prosodie de chacune des langues
considérées, et, de ce fait, se coudoient dans notre tableau les traits
contrastifs et les traits oppositionnels, les fonctions démarcative,
culminative et distinctive. On sait que bien des langues présentent
des traits prosodiques lexicaux pertinents sans connaître l'accent, et
ceci veut dire qu'une typologie générale demande une typologie
tonale à côté de la typologie accentuelle. Or, l'étude des langues
non-accentuelles à tons montre que ces tons sont de nature et de
comportement fort analogues à ceux des courbes mélodiques qui,
dans la plupart des langues, distinguent entre ce que nous avons
appelé les " différents types d'accent ". On pourrait fort bien,
semble-t-il, appeler ces derniers des " tons " et déclarer 1) que
certaines langues - celles des catégories a du tableau ci-dessus - ne
connaissent d'unités prosodiques que contrastives, 2) que d'autres
langues, non considérées ci-dessus, ne connaissent que les tons, et
3) qu'un troisième groupe - les catégories b du tableau - présente
accents et tons, ces derniers étant limités aux syllabes accentuées.
On peut se demander si une telle classification est exhaustive ; on
s'est, semble-t-il, peu occupé de déterminer s'il existe des langues où
les syllabes inaccentuées peuvent recevoir des tons distinctifs. On se
gardera naturellement de déclarer inexistant un type non ou,
peut-être, mal attesté jusqu'ici. Il faut toutefois reconnaître qu'il
y aurait de très bonnes raisons pour que les usagers de langues
à accent réservent les oppositions tonales aux syllabes douées de
relief prosodique, et on s'explique bien la rareté, sinon l'inexistence,
de ce complexe. Bien attesté, il ne pourrait que confirmer la nécessité
de ne pas séparer les courbes mélodiques et les hauteurs distinctives
qui apparaissent dans des syllabes sans relief contrastif, et les courbes
mélodiques qui coïncident avec un tel relief.
Le cas du mandarin illustre bien les inconvénients du classement
esquissé ci-dessus. Le mandarin connaît sans aucun doute le phéno-
mène accentuel : lorsque plusieurs éléments signifiants, normalement
monosyllabiques, se combinent pour former ce qui est sémantique-
ment un mot, il s'établit une hiérarchie dans l'intensité respective des
syllabes, hiérarchie dont l'ordonnance est prévisible une fois données
les syllabes tout à fait inaccentuées, celles où ne peuvent s'opposer

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ACCENT ET TONS 23

les quatres courbes mélodiques distinc


le sémantème qui comporte soit un se
syllabique, soit deux éléments de ce
second inaccentué. Pour autant qu'il es
la succession â-a comme une unité de
mot, il semble qu'on puisse dire que la
prévisible avant même que soient iden
distinctives. On a donc affaire à l'ac
comme fixe. Comme les courbes mélod
les syllabes qui portent un accent (d
peut dire que chacune d'entre elles car
mandarin serait ainsi une illustration
un paradigme accentuel comportant q
majeur d'un tel classement est qu'i
catégories prosodiques tout à fait oppo
chinois du sud puisque ce dernier, ave
sud-est, ignore le phénomène accentue
qu'il est important de pouvoir compar
bien que diachroniquement, les ton
mélodiques du mandarin qu'une typolo
séparerait arbitrairement. En fait,
mandarin est très exactement fonc
sépare nettement l'accent, unité co
unités oppositionelles. Ces derniers,
comme l'accent, sont à classer fonctio
ou, mieux peut-être, avec les traits di
qu'on pourrait en anglais distinguer e
1) les syllabes accentuées, une seule pa
" principal "), 2) les syllabes à vocal
mêmes oppositions vocaliques que d
3) les syllabes à vocalisme réduit où
vers [a], on pourrait, en mandarin, di
accentuées, une seule par mot, 2) le
mêmes oppositions tonales que dans
syllabes où les quatre tons se neutralis
Certes, il serait étrange, dans le cas d
deux chapitres, le premier traitant de
tant qu'unité contrastive, le second tr
neutralisés ailleurs que dans la dern

1 Cf. Helen Wong, Outline of the Manda


1953, p. 276.

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24 MISCELLANEA PHONETICA

noyau syllabique de celle-ci est une voyelle longue ou


Mais lorsqu'il ne s'agit plus de décrire une langue do
présenter une typologie générale des faits prosod
préférable d'avoir recours à deux types de classement
accentuel qui épuise tous les faits essentiellement co
classement tonal où entrent tous les faits prosodique
qu'ils se manifestent sur toutes les syllabes du m
d'elles seulement. Le tableau que nous avons présent
dans ce cas, à condition que soient confondues les ca
correspondent de a à b.
En fait, les difficultés que nous éprouvons à nou
une solution ou pour l'autre sont celles qu'on rencon
tentative typologique. Certains critères qui permett
tion simple et un classement facile de certaines lang
dans d'autres cas à des rapprochements ou à des divor
Il convient surtout que nous ne nous rendions esclaves
que nous avons créés, ni des critères que nous av
se révélait par exemple que certaines langues ne con
en relief d'une seule syllabe que dans certains m
catégorie, de telle sorte que la présence ou l'absence
relief soit distinctive, il faudrait, bien entendu, nou
ce nouvel exemple d'enchevêtrement des fonction
distinctive, et adapter nos classements aux nouvelles
cependant jamais nous laisser détourner de l'analyse f

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